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Saturday, December 20th, 2025
the Third Week of Advent
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Joshua 7". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/joshua-7.html.
bibliography-text="Commentaire sur Joshua 7". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-26
AĂŻ et lâinterdit
Nous venons de considĂ©rer le brillant tableau dâune victoire divine remportĂ©e sur Satan par la foi. AprĂšs une telle conquĂȘte, IsraĂ«l va, sans doute, marcher de victoire en victoire. Point du tout, le chap. 7 sâouvre en enregistrant une dĂ©faite. Une petite ville, un obstacle insignifiant comparĂ© Ă JĂ©richo, et «peu de gens» suffisent pour mettre en fuite trois mille hommes dâIsraĂ«l et pour faire fondre comme de lâeau le cĆur du peuple tout entier.
Il y a des secrets de la dĂ©faite, comme il y a des secrets de la victoire. Et dâabord, le premier danger pour le croyant se trouve dans la victoire elle-mĂȘme. AprĂšs lâavoir remportĂ©e, dans une vĂ©ritable dĂ©pendance de Dieu, lâĂąme, en prĂ©sence des rĂ©sultats, sâen attribue volontiers quelque chose, et dĂšs lors le combat prochain est dĂ©jĂ perdu dâavance. Voyez ici le cas de JosuĂ©: «JosuĂ© envoya de JĂ©richo des hommes vers Aï» (v. 2). Il rĂ©pĂšte ce quâil avait fait au chap. 2:1, Ă lâĂ©gard du pays et de JĂ©richo. Alors câĂ©tait le chemin de Dieu, maintenant le mĂȘme acte devient le chemin de lâhomme et de la chair. Les espions Ă©taient rentrĂ©s de leur reconnaissance Ă JĂ©richo, en disant: «Oui, lâĂternel a livrĂ© tout le pays en nos mains». Pourquoi alors envoyer de nouveaux Ă©missaires? Il y avait, en quelque mesure, oubli de la dĂ©pendance de Dieu et confiance dans les moyens de lâhomme. De plus, JosuĂ© les envoya «de JĂ©richo», qui nâest pas le vrai point de dĂ©part; il oublie Guilgal oĂč lâon apprenait ce quâest la chair, ou peut-ĂȘtre ne sait-il pas encore que câest le lieu oĂč il faut retourner? JosuĂ© a trouvĂ© dans la victoire une occasion dâavoir confiance en la chair. Lui qui avait Ă©tĂ© jusquâici le type de Christ en Esprit, agissant dans le croyant pour le mettre en possession de ses privilĂšges, descend au niveau dâun homme du peuple. JosuĂ© type disparaĂźt pour faire place Ă JosuĂ© homme. Nâen est-il pas souvent ainsi de nous? Dans sa mesure, chaque croyant est une image de Christ, une lettre destinĂ©e Ă le faire connaĂźtre. DĂšs que nous oublions Guilgal, cette image disparaĂźt, pour faire place au vieil homme que nous avons nĂ©gligĂ© de juger.
Mais le peuple? HĂ©las! il suit lâexemple de son chef. Les hommes envoyĂ©s par JosuĂ©, «retournĂšrent vers lui, et lui dirent: Que tout le peuple ne monte point; que deux mille ou trois mille hommes environ montent, et ils frapperont AĂŻ. Ne fatigue pas tout le peuple en lâenvoyant lĂ , car ils sont peu nombreux» (v. 3). Ils ont la plus entiĂšre confiance en eux-mĂȘmes. «Ils frapperont Aï». Quâest-ce pour nous, pour nos gens de guerre? Nâavons-nous pas montrĂ© Ă JĂ©richo ce que nous sommes? Dangereuse confiance! Mais il nây a pas seulement ce manque de dĂ©pendance de Dieu, cette confiance en soi, fruit dâune chair non jugĂ©e; il y a autre chose: des objets du butin, cachĂ©s Ă tous les yeux, sont enfouis dans la terre, au fond dâune tente; il y a de lâinterdit.
Dieu avait maudit la ville de JĂ©richo; tout ce qui lui appartenait Ă©tait sous la malĂ©diction; nul nâosait en retenir, de peur de devenir interdit lui-mĂȘme, et de mettre le camp dâIsraĂ«l en interdit (6:18). Un seul homme avait dĂ©sobĂ©i. Cet homme, Ă©coutant la convoitise, avait dĂ©tournĂ© des choses maudites. Lequel dâentre nous, chers lecteurs, nâa pas cela dans son cĆur? Mais cet homme avait suivi la pente naturelle; il avait commencĂ© oĂč nous commençons tous, oĂč le premier homme a commencĂ©: «Jâai vu» (v. 21). «Et la femme vit...» est-il dit en Gen. 3:6. Il avait des yeux qui savaient discerner les belles choses parmi le butin. Ses yeux Ă©taient lâavenue de son cĆur; mais point de sentinelle pour veiller, nul «qui vive» qui pĂ»t retentir en cas dâattaque. Par les yeux, lâinterdit sâempare du cĆur et y excite la convoitise: «Je les ai convoitĂ©s». La convoitise ayant conçu engendre le pĂȘchĂ©: «Je les ai pris». Le beau manteau du pays de Babylone qui pouvait parer lâorgueil de la vie, lâargent et lâor qui pouvaient satisfaire toutes les convoitises, deviennent la proie dâAcan; ah! mais plutĂŽt, ces choses ont fait de lui leur proie! â ChaĂźne fatale et satanique, reliant le monde au cĆur naturel de lâhomme, afin de faire de lui la proie du prince du monde!
Remarquez maintenant comment le pĂ©chĂ© dâun seul homme agit sur tout IsraĂ«l (v. 1). «Mais les fils dâIsraĂ«l commirent un crime au sujet de lâanathĂšme... et la colĂšre de lâĂternel sâembrasa contre les fils dâIsraĂ«l». Le peuple aurait pu dire: «Est-ce que cela nous regarde? Comment aurions-nous pu connaĂźtre une chose cachĂ©e? Et, ne la connaissant pas, comment en serions-nous responsables?» Ă tout cela, nous rĂ©pondons que Dieu a toujours devant les yeux lâunitĂ© de son peuple. Il en considĂšre les individus comme membres dâun seul tout, et solidaires les uns des autres. La souffrance, le pĂ©chĂ© de lâun, est la souffrance, le pĂ©chĂ© de tous. Sâil en est ainsi dâIsraĂ«l, Ă bien plus forte raison de nous, lâĂglise de Christ, un corps uni par le Saint Esprit Ă la TĂȘte qui est dans le ciel. Mais ensuite, si leurs Ăąmes avaient Ă©tĂ© en bon Ă©tat, Dieu aurait manifestĂ© parmi eux le mal cachĂ©. La puissance du Saint Esprit, non contristĂ© dans lâassemblĂ©e, met au jour tout ce qui dĂ©shonore Christ parmi les siens. Sâil nâen fut pas ainsi pour IsraĂ«l, câest quâil y avait quelque chose Ă juger chez le peuple et son conducteur. Le mal cachĂ© dâAcan est le moyen de faire ressortir le mal cachĂ© du cĆur du peuple. Lorsque lâassemblĂ©e est en bon Ă©tat, quoique toujours solidaire du pĂ©chĂ© dâun seul, elle est avertie par le Saint Esprit, et se trouve en demeure dâĂŽter le mal du milieu dâelle et, selon le cas, dâĂŽter le mĂ©chant1. Il en fut ainsi au commencement de lâĂglise, dans le cas de lâinterdit dâAnanias et de Sapphira; la puissance de lâEsprit de Dieu dĂ©couvrit aussitĂŽt et jugea le mal. Mais ici, en IsraĂ«l, les cĆurs avaient Ă ĂȘtre amenĂ©s, par le jugement dâeux-mĂȘmes, Ă porter le pĂ©chĂ© dâun seul comme Ă©tant le pĂ©chĂ© de tous devant Dieu. En est-il de mĂȘme pour nous, dans ce temps de ruine? Le pĂ©chĂ© dans lâĂglise, nous a-t-il touchĂ©s? Sommes-nous solidaires, dans notre pensĂ©e, de toute la corruption introduite? Ou bien, voyant ces dĂ©combres, avons-nous assez de confiance en nous-mĂȘmes, pour penser que nous ferons mieux que les autres, et que la ruine de lâĂglise nâest pas de notre fait? Si nos cĆurs ne sont pas habituĂ©s Ă prendre cette position devant Dieu, nous ne sommes que des sectaires. Mais, bien plus, une dĂ©faite Ă©clatante viendra rappeler nos cĆurs Ă lâhumilitĂ© qui convient Ă ceux qui auraient dĂ» se tenir Ă Guilgal. Voyez comme Dieu juge autrement que nos misĂ©rables cĆurs. Il dit: «IsraĂ«l a pĂ©chĂ©; et mĂȘme ils ont transgressĂ© mon alliance que je leur avais commandĂ©e; et mĂȘme ils ont pris de lâanathĂšme; et mĂȘme ils ont volĂ©, et mĂȘme ils ont menti, et ils lâont aussi mis dans leur bagage» (v. 11).
1 Il est ainsi nommĂ© en Deut. 13:5; 19:19; 21:18-21; 24:7. (Cf. 1 Cor. 5:13). Il faut remarquer que les cas oĂč un homme est qualifiĂ© de mĂ©chant, ne sont point tous spĂ©cifiĂ©s dans la Parole. Elle ne fait point mention du meurtrier, etc. Le jugement est laissĂ© Ă la spiritualitĂ© de lâassemblĂ©e.
Nous voyons le chĂątiment du peuple aux versets 5 et 6; trois mille hommes dâIsraĂ«l sâenfuient devant ceux dâAĂŻ, et pour trente-six dâentre eux qui tombĂšrent, le cĆur du peuple se fond comme de lâeau. Ils sont anĂ©antis; toute force, toute Ă©nergie leur manque; la peur sâest emparĂ©e de leurs Ăąmes, leur courage avait Ă©tĂ© charnel. Ce peuple si fier de sa victoire est tombĂ© au niveau des AmorĂ©ens, dont le «cĆur se fondait» en entendant parler du passage du Jourdain (5:1). Triste expĂ©rience que celle-lĂ , mais expĂ©rience nĂ©cessaire. Vous avez oubliĂ© Guilgal; Satan va se charger de vous apprendre, Ă travers les larmes de la dĂ©faite, la dose de force que vos cĆurs naturels contiennent, et quelle confiance vous pouvez mettre en la chair. Ah! si vous aviez Ă©tĂ© avec Dieu, vous auriez Ă©tĂ© prĂ©servĂ©s dâune dĂ©faite! Câest ce que nous montre, dâune maniĂšre remarquable, lâexpĂ©rience de lâapĂŽtre Paul. Il avait Ă©tĂ© victorieusement ravi jusquâau troisiĂšme ciel, dans le paradis, et lĂ il avait entendu des paroles ineffables quâil nâest pas permis Ă lâhomme dâexprimer. Mais, redescendu sur la terre, il lui fut donnĂ© une Ă©charde dans la chair, un ange de Satan pour le souffleter. La chair Ă©tait en lui; elle se serait Ă©levĂ©e. Dieu la prĂ©vient, et empĂȘche son serviteur bien-aimĂ© de sâenorgueillir. Le danger Ă©tait grand. EĂ»t-il Ă©coutĂ© sa chair, que de choses flatteuses il pouvait sâadresser Ă la suite de cette merveilleuse vision, compromettant ainsi non seulement sa paix, mais son apostolat et sa course mĂȘme. Mais Dieu prend soin de son serviteur et lui donne le correctif nĂ©cessaire afin que le cours de ses victoires ne soit pas interrompu. Paul apprend par lâĂ©charde, que la chair, mĂȘme la meilleure, ne vaut rien. Cette Ă©charde est le Guilgal de Paul. Dieu lui dit: Quâimporte ton infirmitĂ©, ton Ă©charde pour la chair: reste Ă Guilgal, câest prĂ©cisĂ©ment ce quâil te faut; ainsi la puissance sera mienne, tout entiĂšre, et remportera la victoire; et quant Ă toi, ma grĂące te suffira. Position de souffrance et dâhumiliation pour Paul, mais position de bĂ©nĂ©diction merveilleuse! Il Ă©tait avec Dieu, en communion avec le Seigneur; lâange de Satan nâest que le moyen de le maintenir Ă Guilgal; non pas celui de lây ramener par une dĂ©faite.
Et JosuĂ©, lâhomme de Dieu? HĂ©las! il dĂ©chire ses vĂȘtements et se jette le visage contre terre devant lâarche de lâĂternel (v. 6). OĂč Ă©tait-elle donc dans le combat contre AĂŻ, cette arche devant laquelle Ă©taient tombĂ©s les murs de JĂ©richo? Le cĆur pieux de JosuĂ© en reconnaĂźt la valeur; mais il ne sait que faire; il ignore lâinterdit et sâexhale en regrets, non point en regrets de ce quâil a fait, ni de ce que le peuple a fait, mais, hĂ©las! en regrets de ce que Dieu a fait lui-mĂȘme, quand il leur fit passer le Jourdain! «Que nous fussions demeurĂ©s au-delĂ du Jourdain!» dit-il. Comme ces paroles montrent bien ce quâest le cĆur de lâhomme! Cet endroit bĂ©ni est le seul que JosuĂ© eĂ»t voulu fuir.
Le ton de sa requĂȘte rĂ©vĂšle de la faiblesse. Ce qui occupe ses pensĂ©es, câest avant tout IsraĂ«l, le nom dâIsraĂ«l; puis ce sont les CananĂ©ens, le monde. «IsraĂ«l a tournĂ© le dos devant ses ennemis». «Le CananĂ©en et tous les habitants du pays lâentendront»; «ils retrancheront notre nom de dessus la terre». Puis, tout Ă la fin: «Que feras-tu pour ton grand nom?» (v. 8, 9). Lâexemple que nous offre lâhistoire de MoĂŻse est bien diffĂ©rent (Ex. 32:11-13). Ce fidĂšle serviteur avait Ă©tĂ© sur la montagne de Dieu. Cette position fait que Dieu lui rĂ©vĂšle le mal qui sâest passĂ© dans le camp; le pĂ©chĂ© du peuple ne reste pas cachĂ© aux yeux de MoĂŻse; il le connaĂźt avant de descendre de la montagne. Pense-t-il Ă la honte dâIsraĂ«l? Non; il sâoccupe du nom de lâĂternel, de ce qui convient Ă ce nom. Il reconnaĂźt les droits de la saintetĂ© de Dieu offensĂ©e. Quant aux nations, il ne sâinquiĂšte que de ceci: Dieu sera-t-il glorifiĂ© vis-Ă -vis des Ăgyptiens, par la dĂ©faite de son peuple? Quant Ă IsraĂ«l, il fait appel Ă la grĂące de Dieu, Ă la seule chose qui glorifie le nom de lâĂternel en prĂ©sence dâIsraĂ«l coupable. MoĂŻse intercĂšde pour le peuple, car il nâa pas besoin, comme JosuĂ©, de retrouver pour lui-mĂȘme la communion perdue; aussi est-il Ă©coutĂ©. JosuĂ©, au contraire, est prĂ©cisĂ©ment dans la position oĂč il ne devrait pas ĂȘtre. «LĂšve-toi», lui dit lâĂternel, «pourquoi te jettes-tu ainsi sur ta face?» (v. 10). Sâhumilier de son impuissance nâĂ©tait pas tout. Il Ă©tait temps dâagir. Nous trouvons le contraire en Juges 20, oĂč IsraĂ«l aurait dĂ» sâhumilier dâabord, puis agir. MisĂ©rable chair! Quel dĂ©sordre elle introduit dans les choses de Dieu! Toujours hors du courant de Ses pensĂ©es, quand elle nâest pas en hostilitĂ© ouverte avec lui! Puissions-nous rĂ©pĂ©ter avec lâapĂŽtre: «Nous qui nâavons aucune confiance en la chair». JosuĂ© devait agir; il fallait que le mĂ©chant fĂ»t ĂŽtĂ© du milieu dâeux.
Les enfants dâIsraĂ«l avaient bientĂŽt oubliĂ© la prĂ©sence de lâĂternel qui seul pouvait les Ă©clairer, en dĂ©couvrant le pĂ©chĂ© au milieu dâeux; JosuĂ©, lui-mĂȘme, avait Ă©tĂ© pris en quelque mesure dans ce piĂšge de Satan, et enveloppĂ© dans lâaffaiblissement du peuple. Sâil avait rĂ©alisĂ© personnellement la position prise au chap. 5, quand il «Îtait sa sandale de son pied», il aurait compris quâil fallait que le peuple fĂ»t saint, afin que le Dieu saint pĂ»t marcher avec lui. Mais JosuĂ© se jette sur son visage, fait presque un reproche Ă Dieu de sa grĂące: «Pourquoi donc as-tu fait passer le Jourdain Ă ce peuple?» et oublie de parler de sa saintetĂ©. Il nâĂ©tait pas, pour le moment du moins, dans le courant des pensĂ©es de Dieu. Dieu le lui fait sentir. Aucune de ses pensĂ©es nâĂ©tait Ă sa place. Quand lâinterdit entre dans le tĂ©moignage de Dieu, la chose Ă faire est de nous sanctifier et dâĂŽter le mal du milieu de nous. Il ne sâagit pas ici de puissance, mais de saintetĂ© et dâobĂ©issance. Dieu dit Ă JosuĂ©: «LĂšve-toi, sanctifie le peuple». Se sanctifier, câest se sĂ©parer de tout mal pour Dieu. Il est impossible que Dieu marche avec nous sans la saintetĂ©.
Chers lecteurs, câest une des vĂ©ritĂ©s les plus importantes pour le temps actuel. Ce qui doit nous caractĂ©riser maintenant, câest, comme pour Philadelphie, la communion avec le «Saint et le VĂ©ritable». Remarquez que je ne parle ici que dâun cas ordinaire de retranchement, et non dâun cas de discipline compliquĂ© par lâincapacitĂ© de lâassemblĂ©e pour juger le mal. Mais, direz-vous, vous nĂ©gligez lâhumiliation? Non; la vraie humiliation dans un cas de retranchement, accompagne lâaction. Il fallait quâIsraĂ«l, soit le peuple, soit chacun individuellement, fĂ»t passĂ© en revue par lâĆil scrutateur de lâĂternel lui-mĂȘme (v. 14-15) leur conscience Ă©tait ainsi rĂ©veillĂ©e, le moi jugĂ© chacun prenait sa place en prĂ©sence du jugement. Il en fut de mĂȘme lors du retranchement du mĂ©chant de Corinthe. «La tristesse qui est selon Dieu» avait opĂ©rĂ© chez les Corinthiens «une repentance Ă salut dont on nâa pas de regret». Lâhumiliation avait Ă©tĂ© produite par la tristesse, mais cette mĂȘme tristesse avait produit lâactivitĂ© et le zĂšle pour purifier du mal lâassemblĂ©e de Dieu, en sorte que la vraie humiliation et lâaction avaient marchĂ© de pair. «Car voici, ce fait mĂȘme que vous avez Ă©tĂ© attristĂ©s selon Dieu, quel empressement il a produit en vous, mais quelles excuses, mais quelle indignation, mais quelle crainte, mais quel ardent dĂ©sir, mais quel zĂšle, mais quelle vengeance» (2 Cor. 7:10-11)
Revenons Ă la saintetĂ©. Au ch. 5, JosuĂ© nous prĂ©sente la saintetĂ© individuelle, au chap. 7, il sâagit de saintetĂ© collective. Il fallait que le peuple ĂŽtĂąt lâinterdit qui Ă©tait entrĂ© au sein de lâassemblĂ©e, afin quâIsraĂ«l ne fĂ»t pas souillĂ©, et nâeĂ»t pas lui-mĂȘme le caractĂšre dâinterdit. Il est rare de trouver parmi les chers enfants de Dieu lâintelligence de ces deux faces de la saintetĂ© pratique. La plupart du temps, les chrĂ©tiens recherchent la premiĂšre, une saintetĂ© individuelle, mais ils nâestiment la seconde dâaucune importance. Jâai pris souvent un exemple pour montrer que la saintetĂ© individuelle nâest jamais complĂštement comprise, si lâon ne rĂ©alise pas la saintetĂ© collective: Mon fils est dâun caractĂšre irrĂ©prochable. Tout le monde parle de lui et de ses vertus. On lâestime dans la ville; de toutes parts on me dit: «Quel bon fils vous avez!» Or ce fils, qui du reste ne sâenivre pas, va tous les jours passer la soirĂ©e au cabaret, en compagnie dâivrognes, au lieu de rester dans la maison de son pĂšre, pour sâasseoir Ă la table de famille. Puis-je lâappeler un bon fils?
En 2 Cor. 6:16 Ă 7:1, nous trouvons la liaison intime entre ces deux faces de la saintetĂ©. Dieu commence par la saintetĂ© collective. «Vous ĂȘtes le temple du Dieu vivant» (v. 16). «Le temple de Dieu est saint», est-il dit en 1 Cor. 3:17; câest la saintetĂ© de position. Quelle convenance entre lui et les idoles? «Câest pourquoi sortez du milieu dâeux et soyez sĂ©parĂ©s» (v. 17); câest la saintetĂ© pratique collective. Puis il ajoute (7:1): «Ayant donc ces promesses, bien-aimĂ©s, purifions-nous nous-mĂȘmes de toute souillure de chair et dâesprit, achevant la saintetĂ© dans la crainte de Dieu». Câest la saintetĂ© individuelle, insĂ©parable de la saintetĂ© collective et des promesses qui lui sont faites.
Mais la saintetĂ© collective nâest pas comprise parmi les enfants de Dieu, qui voudraient, hĂ©las! traverser le monde en ne sâinquiĂ©tant pas des autres chrĂ©tiens. La solidaritĂ© du peuple de Dieu leur est une chose inconnue. On entend souvent dire: «Oh! moi, je ne me prĂ©occupe pas des autres; je me trouve seul avec mon Dieu; je prends la cĂšne pour moi», etc. Ah! ce nâest pas ainsi que Dieu nous considĂšre. Je le rĂ©pĂšte: il nous voit tous ensemble comme formant un seul corps, uni par le Saint Esprit Ă son Fils glorifiĂ©. Le pĂ©chĂ©, la souffrance dâun membre, est le pĂ©chĂ©, la souffrance du corps. Un mot en passant sur cette parole que lâon trouve si souvent dans la bouche des chrĂ©tiens: «Je prends la cĂšne pour moi». Que rĂ©pond lâĂcriture? «Nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous Ă un seul et mĂȘme pain» (1 Cor. 10:17). Quels sont les «plusieurs» avec qui vous professez ĂȘtre un seul corps? Pour excuser votre alliance avec le monde Ă la table du Seigneur, vous prenez, dites-vous, la cĂšne pour vous seul; et vous ne voyez pas que vous professez ĂȘtre un seul corps avec les meurtriers de votre Sauveur, car câest le monde qui lâa crucifiĂ©!
Remarquez encore un point. Dieu dit: «Sanctifiez-vous pour demain» (v. 13). Ce nâest pas au moment de lâaction quâil faut se sanctifier, mais nous sommes appelĂ©s Ă le faire dâavance. DâoĂč vient si souvent notre incapacitĂ© de juger le mal, dâagir pour Dieu? De ce que nous ne nous sommes pas sanctifiĂ©s le jour prĂ©cĂ©dent. DâoĂč vient quâau culte les cĆurs, si souvent, sont froids, les lĂšvres muettes pour la louange? De ce que nous nâavons pas obĂ©i Ă la Parole: «Sanctifiez-vous pour demain». Il en est de mĂȘme en 1 Cor. 5. LâapĂŽtre avait bien la puissance, mais non pas les Corinthiens. Eux devaient simplement obĂ©ir, en ĂŽtant le vieux levain pour ĂȘtre une nouvelle pĂąte; il leur fallait ĂŽter le mĂ©chant du milieu dâeux. â Acan avait participĂ© Ă ce qui Ă©tait sous la malĂ©diction divine; il devait ĂȘtre simplement retranchĂ©, et il le fut dans la vallĂ©e dâAcor.
Mais, chose merveilleuse, nous lisons en OsĂ©e 2:15, cette parole consolante touchant IsraĂ«l: «Je lui donnerai... la vallĂ©e dâAcor pour une porte dâespĂ©rance». Or, bien-aimĂ©s, il en est toujours ainsi. La bĂ©nĂ©diction nous est donnĂ©e sur le seuil mĂȘme du jugement. Câest en ce lieu que lâĂąme, lors de sa conversion, trouve la porte dâespĂ©rance, câest lĂ quâelle rencontre Christ. Câest ensuite dans la discipline que le croyant trouve le lieu dâespĂ©rance et de joie. Ce sera lĂ , dans cette vallĂ©e, oĂč le jugement de Dieu a Ă©tĂ© prononcĂ© contre lui, que le peuple dâIsraĂ«l trouvera la bĂ©nĂ©diction de Dieu; ce fut lĂ que JosuĂ© trouva le relĂšvement de son Ăąme, pour marcher dĂ©sormais avec Dieu et conduire le peuple Ă la victoire.