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Bible Commentaries
Josué 7

Commentaire biblique intermédiaireCommentaire biblique intermédiaire

versets 1-26

Aï et l’interdit

Nous venons de considĂ©rer le brillant tableau d’une victoire divine remportĂ©e sur Satan par la foi. AprĂšs une telle conquĂȘte, IsraĂ«l va, sans doute, marcher de victoire en victoire. Point du tout, le chap. 7 s’ouvre en enregistrant une dĂ©faite. Une petite ville, un obstacle insignifiant comparĂ© Ă  JĂ©richo, et «peu de gens» suffisent pour mettre en fuite trois mille hommes d’IsraĂ«l et pour faire fondre comme de l’eau le cƓur du peuple tout entier.

Il y a des secrets de la dĂ©faite, comme il y a des secrets de la victoire. Et d’abord, le premier danger pour le croyant se trouve dans la victoire elle-mĂȘme. AprĂšs l’avoir remportĂ©e, dans une vĂ©ritable dĂ©pendance de Dieu, l’ñme, en prĂ©sence des rĂ©sultats, s’en attribue volontiers quelque chose, et dĂšs lors le combat prochain est dĂ©jĂ  perdu d’avance. Voyez ici le cas de JosuĂ©: «JosuĂ© envoya de JĂ©richo des hommes vers Aï» (v. 2). Il rĂ©pĂšte ce qu’il avait fait au chap. 2:1, Ă  l’égard du pays et de JĂ©richo. Alors c’était le chemin de Dieu, maintenant le mĂȘme acte devient le chemin de l’homme et de la chair. Les espions Ă©taient rentrĂ©s de leur reconnaissance Ă  JĂ©richo, en disant: «Oui, l’Éternel a livrĂ© tout le pays en nos mains». Pourquoi alors envoyer de nouveaux Ă©missaires? Il y avait, en quelque mesure, oubli de la dĂ©pendance de Dieu et confiance dans les moyens de l’homme. De plus, JosuĂ© les envoya «de JĂ©richo», qui n’est pas le vrai point de dĂ©part; il oublie Guilgal oĂč l’on apprenait ce qu’est la chair, ou peut-ĂȘtre ne sait-il pas encore que c’est le lieu oĂč il faut retourner? JosuĂ© a trouvĂ© dans la victoire une occasion d’avoir confiance en la chair. Lui qui avait Ă©tĂ© jusqu’ici le type de Christ en Esprit, agissant dans le croyant pour le mettre en possession de ses privilĂšges, descend au niveau d’un homme du peuple. JosuĂ© type disparaĂźt pour faire place Ă  JosuĂ© homme. N’en est-il pas souvent ainsi de nous? Dans sa mesure, chaque croyant est une image de Christ, une lettre destinĂ©e Ă  le faire connaĂźtre. DĂšs que nous oublions Guilgal, cette image disparaĂźt, pour faire place au vieil homme que nous avons nĂ©gligĂ© de juger.

Mais le peuple? HĂ©las! il suit l’exemple de son chef. Les hommes envoyĂ©s par JosuĂ©, «retournĂšrent vers lui, et lui dirent: Que tout le peuple ne monte point; que deux mille ou trois mille hommes environ montent, et ils frapperont AĂŻ. Ne fatigue pas tout le peuple en l’envoyant lĂ , car ils sont peu nombreux» (v. 3). Ils ont la plus entiĂšre confiance en eux-mĂȘmes. «Ils frapperont Aï». Qu’est-ce pour nous, pour nos gens de guerre? N’avons-nous pas montrĂ© Ă  JĂ©richo ce que nous sommes? Dangereuse confiance! Mais il n’y a pas seulement ce manque de dĂ©pendance de Dieu, cette confiance en soi, fruit d’une chair non jugĂ©e; il y a autre chose: des objets du butin, cachĂ©s Ă  tous les yeux, sont enfouis dans la terre, au fond d’une tente; il y a de l’interdit.

Dieu avait maudit la ville de JĂ©richo; tout ce qui lui appartenait Ă©tait sous la malĂ©diction; nul n’osait en retenir, de peur de devenir interdit lui-mĂȘme, et de mettre le camp d’IsraĂ«l en interdit (6:18). Un seul homme avait dĂ©sobĂ©i. Cet homme, Ă©coutant la convoitise, avait dĂ©tournĂ© des choses maudites. Lequel d’entre nous, chers lecteurs, n’a pas cela dans son cƓur? Mais cet homme avait suivi la pente naturelle; il avait commencĂ© oĂč nous commençons tous, oĂč le premier homme a commencĂ©: «J’ai vu» (v. 21). «Et la femme vit...» est-il dit en Gen. 3:6. Il avait des yeux qui savaient discerner les belles choses parmi le butin. Ses yeux Ă©taient l’avenue de son cƓur; mais point de sentinelle pour veiller, nul «qui vive» qui pĂ»t retentir en cas d’attaque. Par les yeux, l’interdit s’empare du cƓur et y excite la convoitise: «Je les ai convoitĂ©s». La convoitise ayant conçu engendre le pĂȘchĂ©: «Je les ai pris». Le beau manteau du pays de Babylone qui pouvait parer l’orgueil de la vie, l’argent et l’or qui pouvaient satisfaire toutes les convoitises, deviennent la proie d’Acan; ah! mais plutĂŽt, ces choses ont fait de lui leur proie! — ChaĂźne fatale et satanique, reliant le monde au cƓur naturel de l’homme, afin de faire de lui la proie du prince du monde!

Remarquez maintenant comment le pĂ©chĂ© d’un seul homme agit sur tout IsraĂ«l (v. 1). «Mais les fils d’IsraĂ«l commirent un crime au sujet de l’anathĂšme... et la colĂšre de l’Éternel s’embrasa contre les fils d’IsraĂ«l». Le peuple aurait pu dire: «Est-ce que cela nous regarde? Comment aurions-nous pu connaĂźtre une chose cachĂ©e? Et, ne la connaissant pas, comment en serions-nous responsables?» À tout cela, nous rĂ©pondons que Dieu a toujours devant les yeux l’unitĂ© de son peuple. Il en considĂšre les individus comme membres d’un seul tout, et solidaires les uns des autres. La souffrance, le pĂ©chĂ© de l’un, est la souffrance, le pĂ©chĂ© de tous. S’il en est ainsi d’IsraĂ«l, Ă  bien plus forte raison de nous, l’Église de Christ, un corps uni par le Saint Esprit Ă  la TĂȘte qui est dans le ciel. Mais ensuite, si leurs Ăąmes avaient Ă©tĂ© en bon Ă©tat, Dieu aurait manifestĂ© parmi eux le mal cachĂ©. La puissance du Saint Esprit, non contristĂ© dans l’assemblĂ©e, met au jour tout ce qui dĂ©shonore Christ parmi les siens. S’il n’en fut pas ainsi pour IsraĂ«l, c’est qu’il y avait quelque chose Ă  juger chez le peuple et son conducteur. Le mal cachĂ© d’Acan est le moyen de faire ressortir le mal cachĂ© du cƓur du peuple. Lorsque l’assemblĂ©e est en bon Ă©tat, quoique toujours solidaire du pĂ©chĂ© d’un seul, elle est avertie par le Saint Esprit, et se trouve en demeure d’îter le mal du milieu d’elle et, selon le cas, d’îter le mĂ©chant1. Il en fut ainsi au commencement de l’Église, dans le cas de l’interdit d’Ananias et de Sapphira; la puissance de l’Esprit de Dieu dĂ©couvrit aussitĂŽt et jugea le mal. Mais ici, en IsraĂ«l, les cƓurs avaient Ă  ĂȘtre amenĂ©s, par le jugement d’eux-mĂȘmes, Ă  porter le pĂ©chĂ© d’un seul comme Ă©tant le pĂ©chĂ© de tous devant Dieu. En est-il de mĂȘme pour nous, dans ce temps de ruine? Le pĂ©chĂ© dans l’Église, nous a-t-il touchĂ©s? Sommes-nous solidaires, dans notre pensĂ©e, de toute la corruption introduite? Ou bien, voyant ces dĂ©combres, avons-nous assez de confiance en nous-mĂȘmes, pour penser que nous ferons mieux que les autres, et que la ruine de l’Église n’est pas de notre fait? Si nos cƓurs ne sont pas habituĂ©s Ă  prendre cette position devant Dieu, nous ne sommes que des sectaires. Mais, bien plus, une dĂ©faite Ă©clatante viendra rappeler nos cƓurs Ă  l’humilitĂ© qui convient Ă  ceux qui auraient dĂ» se tenir Ă  Guilgal. Voyez comme Dieu juge autrement que nos misĂ©rables cƓurs. Il dit: «IsraĂ«l a pĂ©chĂ©; et mĂȘme ils ont transgressĂ© mon alliance que je leur avais commandĂ©e; et mĂȘme ils ont pris de l’anathĂšme; et mĂȘme ils ont volĂ©, et mĂȘme ils ont menti, et ils l’ont aussi mis dans leur bagage» (v. 11).

1 Il est ainsi nommĂ© en Deut. 13:5; 19:19; 21:18-21; 24:7. (Cf. 1 Cor. 5:13). Il faut remarquer que les cas oĂč un homme est qualifiĂ© de mĂ©chant, ne sont point tous spĂ©cifiĂ©s dans la Parole. Elle ne fait point mention du meurtrier, etc. Le jugement est laissĂ© Ă  la spiritualitĂ© de l’assemblĂ©e.

Nous voyons le chĂątiment du peuple aux versets 5 et 6; trois mille hommes d’IsraĂ«l s’enfuient devant ceux d’AĂŻ, et pour trente-six d’entre eux qui tombĂšrent, le cƓur du peuple se fond comme de l’eau. Ils sont anĂ©antis; toute force, toute Ă©nergie leur manque; la peur s’est emparĂ©e de leurs Ăąmes, leur courage avait Ă©tĂ© charnel. Ce peuple si fier de sa victoire est tombĂ© au niveau des AmorĂ©ens, dont le «cƓur se fondait» en entendant parler du passage du Jourdain (5:1). Triste expĂ©rience que celle-lĂ , mais expĂ©rience nĂ©cessaire. Vous avez oubliĂ© Guilgal; Satan va se charger de vous apprendre, Ă  travers les larmes de la dĂ©faite, la dose de force que vos cƓurs naturels contiennent, et quelle confiance vous pouvez mettre en la chair. Ah! si vous aviez Ă©tĂ© avec Dieu, vous auriez Ă©tĂ© prĂ©servĂ©s d’une dĂ©faite! C’est ce que nous montre, d’une maniĂšre remarquable, l’expĂ©rience de l’apĂŽtre Paul. Il avait Ă©tĂ© victorieusement ravi jusqu’au troisiĂšme ciel, dans le paradis, et lĂ  il avait entendu des paroles ineffables qu’il n’est pas permis Ă  l’homme d’exprimer. Mais, redescendu sur la terre, il lui fut donnĂ© une Ă©charde dans la chair, un ange de Satan pour le souffleter. La chair Ă©tait en lui; elle se serait Ă©levĂ©e. Dieu la prĂ©vient, et empĂȘche son serviteur bien-aimĂ© de s’enorgueillir. Le danger Ă©tait grand. EĂ»t-il Ă©coutĂ© sa chair, que de choses flatteuses il pouvait s’adresser Ă  la suite de cette merveilleuse vision, compromettant ainsi non seulement sa paix, mais son apostolat et sa course mĂȘme. Mais Dieu prend soin de son serviteur et lui donne le correctif nĂ©cessaire afin que le cours de ses victoires ne soit pas interrompu. Paul apprend par l’écharde, que la chair, mĂȘme la meilleure, ne vaut rien. Cette Ă©charde est le Guilgal de Paul. Dieu lui dit: Qu’importe ton infirmitĂ©, ton Ă©charde pour la chair: reste Ă  Guilgal, c’est prĂ©cisĂ©ment ce qu’il te faut; ainsi la puissance sera mienne, tout entiĂšre, et remportera la victoire; et quant Ă  toi, ma grĂące te suffira. Position de souffrance et d’humiliation pour Paul, mais position de bĂ©nĂ©diction merveilleuse! Il Ă©tait avec Dieu, en communion avec le Seigneur; l’ange de Satan n’est que le moyen de le maintenir Ă  Guilgal; non pas celui de l’y ramener par une dĂ©faite.

Et JosuĂ©, l’homme de Dieu? HĂ©las! il dĂ©chire ses vĂȘtements et se jette le visage contre terre devant l’arche de l’Éternel (v. 6). OĂč Ă©tait-elle donc dans le combat contre AĂŻ, cette arche devant laquelle Ă©taient tombĂ©s les murs de JĂ©richo? Le cƓur pieux de JosuĂ© en reconnaĂźt la valeur; mais il ne sait que faire; il ignore l’interdit et s’exhale en regrets, non point en regrets de ce qu’il a fait, ni de ce que le peuple a fait, mais, hĂ©las! en regrets de ce que Dieu a fait lui-mĂȘme, quand il leur fit passer le Jourdain! «Que nous fussions demeurĂ©s au-delĂ  du Jourdain!» dit-il. Comme ces paroles montrent bien ce qu’est le cƓur de l’homme! Cet endroit bĂ©ni est le seul que JosuĂ© eĂ»t voulu fuir.

Le ton de sa requĂȘte rĂ©vĂšle de la faiblesse. Ce qui occupe ses pensĂ©es, c’est avant tout IsraĂ«l, le nom d’IsraĂ«l; puis ce sont les CananĂ©ens, le monde. «IsraĂ«l a tournĂ© le dos devant ses ennemis». «Le CananĂ©en et tous les habitants du pays l’entendront»; «ils retrancheront notre nom de dessus la terre». Puis, tout Ă  la fin: «Que feras-tu pour ton grand nom?» (v. 8, 9). L’exemple que nous offre l’histoire de MoĂŻse est bien diffĂ©rent (Ex. 32:11-13). Ce fidĂšle serviteur avait Ă©tĂ© sur la montagne de Dieu. Cette position fait que Dieu lui rĂ©vĂšle le mal qui s’est passĂ© dans le camp; le pĂ©chĂ© du peuple ne reste pas cachĂ© aux yeux de MoĂŻse; il le connaĂźt avant de descendre de la montagne. Pense-t-il Ă  la honte d’IsraĂ«l? Non; il s’occupe du nom de l’Éternel, de ce qui convient Ă  ce nom. Il reconnaĂźt les droits de la saintetĂ© de Dieu offensĂ©e. Quant aux nations, il ne s’inquiĂšte que de ceci: Dieu sera-t-il glorifiĂ© vis-Ă -vis des Égyptiens, par la dĂ©faite de son peuple? Quant Ă  IsraĂ«l, il fait appel Ă  la grĂące de Dieu, Ă  la seule chose qui glorifie le nom de l’Éternel en prĂ©sence d’IsraĂ«l coupable. MoĂŻse intercĂšde pour le peuple, car il n’a pas besoin, comme JosuĂ©, de retrouver pour lui-mĂȘme la communion perdue; aussi est-il Ă©coutĂ©. JosuĂ©, au contraire, est prĂ©cisĂ©ment dans la position oĂč il ne devrait pas ĂȘtre. «LĂšve-toi», lui dit l’Éternel, «pourquoi te jettes-tu ainsi sur ta face?» (v. 10). S’humilier de son impuissance n’était pas tout. Il Ă©tait temps d’agir. Nous trouvons le contraire en Juges 20, oĂč IsraĂ«l aurait dĂ» s’humilier d’abord, puis agir. MisĂ©rable chair! Quel dĂ©sordre elle introduit dans les choses de Dieu! Toujours hors du courant de Ses pensĂ©es, quand elle n’est pas en hostilitĂ© ouverte avec lui! Puissions-nous rĂ©pĂ©ter avec l’apĂŽtre: «Nous qui n’avons aucune confiance en la chair». JosuĂ© devait agir; il fallait que le mĂ©chant fĂ»t ĂŽtĂ© du milieu d’eux.

Les enfants d’IsraĂ«l avaient bientĂŽt oubliĂ© la prĂ©sence de l’Éternel qui seul pouvait les Ă©clairer, en dĂ©couvrant le pĂ©chĂ© au milieu d’eux; JosuĂ©, lui-mĂȘme, avait Ă©tĂ© pris en quelque mesure dans ce piĂšge de Satan, et enveloppĂ© dans l’affaiblissement du peuple. S’il avait rĂ©alisĂ© personnellement la position prise au chap. 5, quand il «Îtait sa sandale de son pied», il aurait compris qu’il fallait que le peuple fĂ»t saint, afin que le Dieu saint pĂ»t marcher avec lui. Mais JosuĂ© se jette sur son visage, fait presque un reproche Ă  Dieu de sa grĂące: «Pourquoi donc as-tu fait passer le Jourdain Ă  ce peuple?» et oublie de parler de sa saintetĂ©. Il n’était pas, pour le moment du moins, dans le courant des pensĂ©es de Dieu. Dieu le lui fait sentir. Aucune de ses pensĂ©es n’était Ă  sa place. Quand l’interdit entre dans le tĂ©moignage de Dieu, la chose Ă  faire est de nous sanctifier et d’îter le mal du milieu de nous. Il ne s’agit pas ici de puissance, mais de saintetĂ© et d’obĂ©issance. Dieu dit Ă  JosuĂ©: «LĂšve-toi, sanctifie le peuple». Se sanctifier, c’est se sĂ©parer de tout mal pour Dieu. Il est impossible que Dieu marche avec nous sans la saintetĂ©.

Chers lecteurs, c’est une des vĂ©ritĂ©s les plus importantes pour le temps actuel. Ce qui doit nous caractĂ©riser maintenant, c’est, comme pour Philadelphie, la communion avec le «Saint et le VĂ©ritable». Remarquez que je ne parle ici que d’un cas ordinaire de retranchement, et non d’un cas de discipline compliquĂ© par l’incapacitĂ© de l’assemblĂ©e pour juger le mal. Mais, direz-vous, vous nĂ©gligez l’humiliation? Non; la vraie humiliation dans un cas de retranchement, accompagne l’action. Il fallait qu’IsraĂ«l, soit le peuple, soit chacun individuellement, fĂ»t passĂ© en revue par l’Ɠil scrutateur de l’Éternel lui-mĂȘme (v. 14-15) leur conscience Ă©tait ainsi rĂ©veillĂ©e, le moi jugĂ© chacun prenait sa place en prĂ©sence du jugement. Il en fut de mĂȘme lors du retranchement du mĂ©chant de Corinthe. «La tristesse qui est selon Dieu» avait opĂ©rĂ© chez les Corinthiens «une repentance Ă  salut dont on n’a pas de regret». L’humiliation avait Ă©tĂ© produite par la tristesse, mais cette mĂȘme tristesse avait produit l’activitĂ© et le zĂšle pour purifier du mal l’assemblĂ©e de Dieu, en sorte que la vraie humiliation et l’action avaient marchĂ© de pair. «Car voici, ce fait mĂȘme que vous avez Ă©tĂ© attristĂ©s selon Dieu, quel empressement il a produit en vous, mais quelles excuses, mais quelle indignation, mais quelle crainte, mais quel ardent dĂ©sir, mais quel zĂšle, mais quelle vengeance» (2 Cor. 7:10-11)

Revenons Ă  la saintetĂ©. Au ch. 5, JosuĂ© nous prĂ©sente la saintetĂ© individuelle, au chap. 7, il s’agit de saintetĂ© collective. Il fallait que le peuple ĂŽtĂąt l’interdit qui Ă©tait entrĂ© au sein de l’assemblĂ©e, afin qu’IsraĂ«l ne fĂ»t pas souillĂ©, et n’eĂ»t pas lui-mĂȘme le caractĂšre d’interdit. Il est rare de trouver parmi les chers enfants de Dieu l’intelligence de ces deux faces de la saintetĂ© pratique. La plupart du temps, les chrĂ©tiens recherchent la premiĂšre, une saintetĂ© individuelle, mais ils n’estiment la seconde d’aucune importance. J’ai pris souvent un exemple pour montrer que la saintetĂ© individuelle n’est jamais complĂštement comprise, si l’on ne rĂ©alise pas la saintetĂ© collective: Mon fils est d’un caractĂšre irrĂ©prochable. Tout le monde parle de lui et de ses vertus. On l’estime dans la ville; de toutes parts on me dit: «Quel bon fils vous avez!» Or ce fils, qui du reste ne s’enivre pas, va tous les jours passer la soirĂ©e au cabaret, en compagnie d’ivrognes, au lieu de rester dans la maison de son pĂšre, pour s’asseoir Ă  la table de famille. Puis-je l’appeler un bon fils?

En 2 Cor. 6:16 Ă  7:1, nous trouvons la liaison intime entre ces deux faces de la saintetĂ©. Dieu commence par la saintetĂ© collective. «Vous ĂȘtes le temple du Dieu vivant» (v. 16). «Le temple de Dieu est saint», est-il dit en 1 Cor. 3:17; c’est la saintetĂ© de position. Quelle convenance entre lui et les idoles? «C’est pourquoi sortez du milieu d’eux et soyez sĂ©parĂ©s» (v. 17); c’est la saintetĂ© pratique collective. Puis il ajoute (7:1): «Ayant donc ces promesses, bien-aimĂ©s, purifions-nous nous-mĂȘmes de toute souillure de chair et d’esprit, achevant la saintetĂ© dans la crainte de Dieu». C’est la saintetĂ© individuelle, insĂ©parable de la saintetĂ© collective et des promesses qui lui sont faites.

Mais la saintetĂ© collective n’est pas comprise parmi les enfants de Dieu, qui voudraient, hĂ©las! traverser le monde en ne s’inquiĂ©tant pas des autres chrĂ©tiens. La solidaritĂ© du peuple de Dieu leur est une chose inconnue. On entend souvent dire: «Oh! moi, je ne me prĂ©occupe pas des autres; je me trouve seul avec mon Dieu; je prends la cĂšne pour moi», etc. Ah! ce n’est pas ainsi que Dieu nous considĂšre. Je le rĂ©pĂšte: il nous voit tous ensemble comme formant un seul corps, uni par le Saint Esprit Ă  son Fils glorifiĂ©. Le pĂ©chĂ©, la souffrance d’un membre, est le pĂ©chĂ©, la souffrance du corps. Un mot en passant sur cette parole que l’on trouve si souvent dans la bouche des chrĂ©tiens: «Je prends la cĂšne pour moi». Que rĂ©pond l’Écriture? «Nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous Ă  un seul et mĂȘme pain» (1 Cor. 10:17). Quels sont les «plusieurs» avec qui vous professez ĂȘtre un seul corps? Pour excuser votre alliance avec le monde Ă  la table du Seigneur, vous prenez, dites-vous, la cĂšne pour vous seul; et vous ne voyez pas que vous professez ĂȘtre un seul corps avec les meurtriers de votre Sauveur, car c’est le monde qui l’a crucifiĂ©!

Remarquez encore un point. Dieu dit: «Sanctifiez-vous pour demain» (v. 13). Ce n’est pas au moment de l’action qu’il faut se sanctifier, mais nous sommes appelĂ©s Ă  le faire d’avance. D’oĂč vient si souvent notre incapacitĂ© de juger le mal, d’agir pour Dieu? De ce que nous ne nous sommes pas sanctifiĂ©s le jour prĂ©cĂ©dent. D’oĂč vient qu’au culte les cƓurs, si souvent, sont froids, les lĂšvres muettes pour la louange? De ce que nous n’avons pas obĂ©i Ă  la Parole: «Sanctifiez-vous pour demain». Il en est de mĂȘme en 1 Cor. 5. L’apĂŽtre avait bien la puissance, mais non pas les Corinthiens. Eux devaient simplement obĂ©ir, en ĂŽtant le vieux levain pour ĂȘtre une nouvelle pĂąte; il leur fallait ĂŽter le mĂ©chant du milieu d’eux. — Acan avait participĂ© Ă  ce qui Ă©tait sous la malĂ©diction divine; il devait ĂȘtre simplement retranchĂ©, et il le fut dans la vallĂ©e d’Acor.

Mais, chose merveilleuse, nous lisons en OsĂ©e 2:15, cette parole consolante touchant IsraĂ«l: «Je lui donnerai... la vallĂ©e d’Acor pour une porte d’espĂ©rance». Or, bien-aimĂ©s, il en est toujours ainsi. La bĂ©nĂ©diction nous est donnĂ©e sur le seuil mĂȘme du jugement. C’est en ce lieu que l’ñme, lors de sa conversion, trouve la porte d’espĂ©rance, c’est lĂ  qu’elle rencontre Christ. C’est ensuite dans la discipline que le croyant trouve le lieu d’espĂ©rance et de joie. Ce sera lĂ , dans cette vallĂ©e, oĂč le jugement de Dieu a Ă©tĂ© prononcĂ© contre lui, que le peuple d’IsraĂ«l trouvera la bĂ©nĂ©diction de Dieu; ce fut lĂ  que JosuĂ© trouva le relĂšvement de son Ăąme, pour marcher dĂ©sormais avec Dieu et conduire le peuple Ă  la victoire.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Joshua 7". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/joshua-7.html.
 
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