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Saturday, July 19th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Joshua 8". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/joshua-8.html.
bibliography-text="Commentaire sur Joshua 8". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-35
Moyens et procédés du relèvement
Le méchant venait dâêtre ôté de lâassemblée dâIsraël, mais, par la présence du mal au milieu dâeux, Dieu leur avait fait découvrir leur confiance en eux-mêmes. Souvent des cas pareils se présentent, lorsquâune assemblée est satisfaite dâelle-même. Elle se vante de son état, de ses bénédictions, de son accroissement...! Israël fit de même; le peuple eut confiance, non pas en Dieu, mais en sa victoire, et cette confiance devint le chemin de la défaite. Israël dut être jugé, puis il lui fallut se purifier du mal. Mais le jugement de soi-même et la sanctification pratique ne sont pas encore la restauration de lââme. Il faut que la communion avec Dieu, interrompue par le péché, soit rétablie.
Ici, je désire placer une remarque qui me paraît importante. Au chap. 6, Dieu manifeste devant Jéricho sa puissance avec Israël, en victoire sur lâennemi. Cette même puissance se manifeste aussi dans la vie du chrétien. Il se peut quâon jouisse de cette force divine, des victoires quâelle apporte... et peut-être on ne connaît réellement encore ni Dieu, ni soi-même. Josué aurait dû le connaître, lui qui avait fait personnellement la rencontre de lâange. Le chef de lâarmée de lâÃternel sâétait révélé à lui, ayant lâépée nue en sa main, la puissance prête pour le combat, et comme étant le Saint. Puis, en compagnie du peuple, Josué avait vu cette puissance à lâÅuvre devant Jéricho. Mais il fallait que sa conscience entrât en rapport avec la sainteté de Dieu; il nâavait pas encore lâidée de ce que cette sainteté exigeait du peuple pour la marche. La colère de lâÃternel (7:1) doit se révéler à Israël et à son conducteur, pour quâils apprennent que la sainteté de Dieu ne peut tolérer lâinterdit. Connaître Dieu en puissance, nous laisse encore bien des choses à apprendre pour posséder la vraie, la pleine connaissance de Dieu. Dâautre part, il pourrait sembler que, lorsquâon a passé par Guilgal, on doit en avoir fini avec soi-même. En réalité, on nâen a fini avec soi-même quâautant que lâon se tient à Guilgal. Comme le peuple se connaissait peu, après la victoire de Jéricho! Lorsque Dieu avait pris mille peines pour lui prouver que tout était de Lui dans cette victoire, quelle suffisance, quel oubli que de sâen aller sans Dieu au-devant de lâennemi!
Le résultat en est du recul, du travail, et quand ils reprennent lâoffensive, toute sorte dâembarras. Il faut que le peuple remonte un chemin pénible, semé de complications, un chemin qui met en lumière à ses yeux sa propre faiblesse, déjà manifestée, aux yeux de lâennemi, par sa défaite. Il faut quâils retournent en arrière, obligés de recommencer lâexpérience dâeux-mêmes; mais cette expérience, la grâce va la leur donner avec Christ, et non plus avec Satan.
Remarquez, au chap. 8, combien tout devient compliqué, quand on nâa pas suivi le simple chemin de la foi. Lââme humiliée se retrouve avec Dieu, et Dieu peut marcher avec elle; mais les conséquences du chemin de la chair se font sentir. Dieu sâen servira pour la bénédiction finale; mais, je le répète, le chemin nâa plus la simplicité du sentier primitif de la foi, chemin très simple, car le croyant suit lâordre de Dieu dans une humble dépendance de sa Parole, et la victoire est à lui. Ainsi en fut-il autour de Jéricho. Devant Aï, la même puissance qui avait fait tomber les murs de la ville maudite, se trouve, il est vrai, avec Israël et nâa pas changé; mais lâarmée doit faire des manÅuvres: elle se sépare en deux corps, cinq mille hommes se mettent en embuscade, le reste du peuple attire les défenseurs dâAï hors de leur forteresse.
Au chap. 7, les espions avaient dit dans leur rapport: «Ils sont peu nombreux; que deux mille ou trois mille hommes environ montent». Et maintenant, il fallait que trente mille hommes vaillants, choisis dâentre eux, montassent contre Aï. Quelle humiliation! comme cela rabaissait Israël dans sa propre estime! Il fallait monter de nuit; les uns devaient se cacher, les autres feindre de fuir devant lâennemi. Comment se glorifier de cela?
Mais on me dira: Vous nous avez montré quâà Jéricho il nâétait pas question de moyens humains, et voici maintenant toutes sortes de combinaisons pour vaincre lâennemi. Je réponds: Sâil vous suffit dâemployer des moyens qui mettent en lumière votre incapacité, qui impriment à lâhomme le cachet de son entière faiblesse, qui lâhumilient, en sorte quâil nâait dâautres ressources que de fuir devant lâennemi, à la bonne heure. Mais vous le voudriez, que vous ne le pourriez pas. En réalité, cher lecteur, ce ne sont pas plus quâà Jéricho des moyens humains; la différence est que les dispositions devant Jéricho, Dieu les avait ordonnées, afin quâIsraël connût Sa puissance, tandis quâà Aï, il les ordonnait pour que le peuple apprît à connaître sa propre faiblesse.
Mais, je le répète, dans lâun et lâautre cas, la puissance de Dieu nâa pas changé. Câest elle qui, devant Aï, donne la victoire à Israël; Josué était là , Josué avec le javelot en sa main. Sur lâordre de lâÃternel, «Josué étendit vers la ville le javelot qui était en sa main» (v. 18). «Et Josué ne retira point sa main, quâil avait étendue avec le javelot, jusquâà ce quâon eût entièrement détruit tous les habitants dâAï» (v. 26). Elle était restée étendue tout le long du combat!
On entend souvent répéter: «Quâimportent les divisions? Nâavons-nous pas tous le même but? Ne combattons-nous pas tous pour le même Seigneur, quoique sous des drapeaux différents?» Est-ce donc ce que nous enseignent ces chapitres? Non; une grande vérité y domine. Le peuple nâest quâun; un dans sa victoire, un dans sa faute, un dans sa défaite, un dans le jugement du mal, un dans sa restauration. Les pauvres enfants de Dieu sont dispersés et divisés, et ils se contentent de dire: «Quâest-ce que cela fait?» Frères, dans quel but Christ est-il donc mort? Nâest-ce pas «pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés?» (Jean 11:52). Est-ce Dieu qui les disperse, après les avoir rassemblés? Non, câest le loup qui disperse les brebis (Jean 10:12). Et nous dirions: Quâimporte ...?
La diversité nâest pas la division; mais elle se montre dans lâunité. Lâembuscade prend Aï et y met le feu. Les vingt-cinq mille hommes fuient devant lâennemi, puis se retournent contre lui avertis par la fumée de la ville. Au moment où ils combattent, lâembuscade sort de la ville pour prendre part à la bataille (v. 22), puis tous ensemble se tournent vers Aï et la frappent au tranchant de lâépée (v. 24). Il y a donc diversité dâaction et de service, mais câest une action commune. Le corps est un; les diverses parties sont reliées ensemble, et ce qui les relie, câest Josué avec son javelot. Si lâon ne tient pas compte de cette unité, on est défait dans la bataille.
1 Cor. 12 nous montre la diversité liée à lâunité dans lâÃglise. «Or il y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit; et il y a diversité de services, et le même Seigneur; et il y a diversité dâopérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous» (v. 4-6). «Car de même que le corps est un, et quâil a plusieurs membres» (câest la diversité dans lâunité), «mais que tous les membres du corps, quoiquâils soient plusieurs, sont un seul corps» (câest lâunité dans la diversité), «ainsi aussi est le Christ». Nous sommes unis en un seul corps â le Christ â et cependant chaque enfant de Dieu a sa fonction et sa tâche, que nul ne peut remplir que lui. à chacun est confié un service différent; je ne puis faire le vôtre, ni vous le mien.
Maintenant Israël a retrouvé la communion avec Dieu. Dans toute cette scène, la présence de Josué caractérise dâune manière très bénie toute lâactivité du peuple. Sâagit-il dâentrer en guerre: «Josué se leva avec tout le peuple» (v. 3). Sâagit-il des préparatifs du combat â «Josué passa cette nuit au milieu du peuple» (v. 9). Sâagit-il de se mettre en marche: «Josué sâavança cette nuit-là au milieu de la vallée» (v. 13). Sâagit-il dâattirer lâennemi: «Josué et tout Israël... sâenfuirent par le chemin du désert» (v. 15). Sâagit-il de le battre: «Josué et tout Israël... frappèrent les hommes dâAï» (v. 21). Sâagit-il enfin de la victoire définitive: «Josué ne retira point sa main... quâon nâeût entièrement détruit tous les habitants dâAï» (v. 26).
La défaite dâAï eut pour résultat dâapprendre aux Israélites à mieux connaître à la fois leurs propres cÅurs et le caractère du Dieu qui les conduisait. Avant de considérer les résultats pratiques de cette leçon que Dieu avait donnée à son peuple en le disciplinant, je désire faire un rapprochement entre les chap. 7 et 8 de Josué et les chap. 20 et 21 des Juges. Câest un fait connu que la fin du livre des Juges, depuis le chap. 17, ne suit pas lâordre chronologique (cf. 20:28), mais nous offre un tableau de ce qui sâest passé avant que Dieu suscitât des juges, un tableau de lâhistoire dâIsraël immédiatement après la mort de Josué. Le déclin avait été rapide et complet; lâidolâtrie et la corruption morale régnaient partout. Au commencement et à la fin de ces chapitres, nous trouvons cette formule: «Chacun faisait ce qui était bon à ses yeux». Plus de dépendance de Dieu, de sa Parole: la mesure du bien et du mal, câétait la conscience de lâhomme. Chacun se dirigeait dâaprès sa propre conscience; la conscience était la mesure de la marche.
Ce tableau diffère-t-il beaucoup de celui de la chrétienté? Que sâest-il passé après le départ des apôtres? Le déclin a-t-il été moins subit, moins complet? Sans parler des principes corrompus du papisme, la chrétienté protestante éclairée, met-elle en avant la Parole, ou bien la conscience comme règle de conduite? Prêche-t-elle la soumission à la parole de Dieu, ou bien la liberté de conscience est-elle son mot dâordre? Et quel est le résultat, lorsque lâon prend sa conscience pour guide? La confusion la plus absolue. Chacun ne tarde pas à se conduire dâaprès son propre jugement. Mais un péché horrible avait eu lieu à Guibha. Ce nâest pas lâinterdit, la faute cachée, comme en Josué 7; câest un péché commis à la face de Dieu et des hommes. Le misérable Lévite publie lui-même sa honte, il nâest pas une des tribus dâIsraël qui nâen soit instruite (Juges 19:29). Quâest-ce que le peuple va faire? Eh bien! comme pour le péché dâAcan, Dieu se servira du péché de Guibha pour mettre à nu lâétat moral dâIsraël, pour lâhumilier et réveiller chez lui la conscience de ce qui est dû à Dieu. Seulement ici, lâétat moral des tribus est beaucoup plus bas et plus grave quâil ne lâétait devant Aï. Ils sont indignés, mais du tort qui leur a été fait; la pensée du tort fait à Dieu est absolument absente de leur esprit. Ils parlent de «lâinfamie que Guibha a commise en Israël», de la «méchante action que lâon a commise parmi ceux» de la tribu de Benjamin; mais pas le moindre mot de la honte jetée sur le nom de lâÃternel. Comme cela prouve le déclin, et quâelle est différente la parole de Phinées aux deux tribus et demie (Josué 22:16): «Quel est ce crime que vous avez commis contre le Dieu dâIsraël?»
à ce premier symptôme du déclin sâen lie un second; ils avaient abandonné ce quâon pourrait appeler le premier amour. Le Seigneur nâétait plus devant les yeux, lâaffection pour lui avait diminué, et par conséquent aussi lâaffection pour ce qui était né de lui. Ils oublient que Benjamin est leur frère. «Qui de nous montera le premier pour livrer bataille aux fils de Benjamin?» (Juges 20:18). Ces derniers, de leur côté, «ne voulurent pas écouter la voix de leurs frères, les fils dâIsraël» (v. 13).
Un troisième symptôme, câest lâoubli de lâunité du peuple. Remarquez que les onze tribus formaient en apparence une unité magnifique; elle était presque aussi belle que lorsquâIsraël se purifia dâAcan et fut restauré devant Aï. Ah! cependant ce nâétait plus lâunité de Dieu! Le peuple avait beau être «réuni, comme un seul homme» (v. 1), ou «se lever, comme un seul homme» (v. 8), ou sâunir contre Guibha, «comme un seul homme» (v. 11), Benjamin manquait à lâunité dâIsraël, et Dieu nâen reconnaît quâune. Bien-aimés, ces anneaux du déclin se rivent lâun à lâautre; oubli de la présence de Dieu, abandon du premier amour, mépris de lâunité, malgré les meilleures apparences.
Benjamin nâétait-il donc pas coupable? Oui, infiniment coupable. On voit chez lui, dès le début, le parti pris de ne pas juger le mal. Averti dâun crime patent, aussi bien que les autres tribus (19:29), ayant connaissance que lâassemblée des fils dâIsraël était en voie de juger le mal, averti enfin, bien que ce fût dans un esprit charnel, quâil eût à sâen purifier, il se refuse à tout devoir. Il renie lâunité dâIsraël en établissant le principe de lâindépendance, et loin de se purifier du crime de Guibha, il sây associe avec lâinutile et misérable semblant de faire une différence (20:15). Benjamin devait être jugé, mais lâétat du peuple tout entier était si mauvais, quâil rendait le jugement impossible selon Dieu et quâil lui fallait passer lui-même par le crible, avant de pouvoir réellement se purifier du crime de Guibha. Quâaurait dû faire Israël, sâil avait eu un sens droit des choses? Sâhumilier dâabord en présence de lâÃternel, consulter lâÃternel, et puis agir. Au lieu de cela, que font-ils? Ils commencent par se consulter, pauvre résultat de lâoubli de la présence de Dieu; ils prennent des mesures; ils décident très scripturairement «dâôter le mal du milieu dâIsraël», mais en oubliant complètement quâeux-mêmes sont atteints par le mal, que Benjamin, câest eux-mêmes. Après avoir pris tous leurs arrangements, et dénombré leurs guerriers, «ils montèrent à Béthel et interrogèrent Dieu» (v. 18). Câest, hélas! lâesprit du déclin; câest ce que lâon trouve partout dans la chrétienté, et souvent chez de chers enfants de Dieu, ce que, même généralement, on érige en principe. Nous nous proposons quelque chose qui semble bon, puis au moment de lâexécution de nos plans, souvent après avoir tout arrangé, nous demandons à Dieu de nous bénir.
Le résultat de cet oubli complet des principes divins, câest que, dans la première journée, vingt-deux mille hommes dâIsraël sont mis par terre. Alors les enfants dâIsraël remontent vers lâÃternel en pleurant; câest la douleur, et non plus lâindignation charnelle, qui remplit leurs cÅurs. Ils appellent Benjamin leur frère. Lâamour perdu, lâesprit de solidarité, se réveillent. Puis ils se rangent encore en bataille et perdent dix-huit mille hommes. Pourquoi cette seconde défaite? Dieu, dans sa bonté, voulait produire un résultat complet. La douleur nâétait pas tout, ni la proclamation des liens qui les unissaient; il fallait un jugement complet de soi-même, la repentance devant Dieu; il fallait remonter le chemin du déclin jusquâà retrouver la présence de lâÃternel et sa communion perdue. Aussi est-il dit: «Et tous les fils dâIsraël, et tout le peuple, montèrent et vinrent à Béthel, et pleurèrent, et demeurèrent là devant lâÃternel et jeûnèrent ce jour-là jusquâau soir, et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices de prospérités devant lâÃternel» (v. 26). Désormais, nous voyons se dérouler une scène qui offre une très grande analogie avec celle dâAï. Il faut quâIsraël mette une embuscade (v. 29), fuie devant Benjamin (v. 32), que trente hommes encore, après toutes leurs pertes, soient blessés à mort, que le feu soit mis dans la ville pour servir de signal. Israël, entièrement jugé, et rentré en communion avec Dieu, peut désormais rencontrer le pénible devoir de juger le profane Benjamin; mais alors que de sanglots, que de larmes, à la suite de la victoire! (21:2). Comme elle était différente cette scène, de celle de Jéricho, où «le peuple jetant un grand cri, la muraille tomba sous elle-même»! (Jos. 6:20). Câest quâil sâagissait ici de leurs frères, dâune tribu presque retranchée par le jugement. Après cela Dieu, dans sa grâce, et au milieu de bien des complications amenées par la hâte charnelle des décisions premières dâIsraël, Dieu, dis-je, rétablit le grappillage de Benjamin.
Mais il est un parti dans lâassemblée dâIsraël, qui est traité plus sévèrement par le peuple restauré que ne le fut Benjamin lui-même. Jabès de Galaad nâétait pas venu au camp, à lâassemblée (21:8). Câétait une indifférence hautement proclamée, une neutralité qui ne tenait aucun compte du mal, bien pire encore que la colère charnelle avec laquelle Benjamin sâétait révolté, en méprisant une décision de lâassemblée, et qui lui avait fait prendre les armes contre ses frères, en sâassociant au mal. Jabès dut être exterminé à la façon de lâinterdit.
Résultats de la discipline
Revenons à Josué et au peuple. Israël venait dâapprendre, dans le sentier de lâhumiliation, quâil ne pouvait avoir aucune confiance en lui-même. Cette expérience porte immédiatement ses fruits. Que ce soit désormais la Parole qui dirige le peuple! Pour éviter de nouvelles chutes, il nâa quâà se confier en ce guide parfait. Les versets 27-35 nous montrent Josué et le peuple obéissant au commandement de lâÃternel (v. 27, 31, 33, 35), et dépendant de ce qui est écrit au livre de la loi (v. 31, 34). Lâhumiliation a pour effet de rappeler au cÅur dâIsraël et de son conducteur les prescriptions du chap. 27 du Deutéronome. Bien plus, le supplice du roi dâAï montre que les détails de la conduite de Josué sont formés sur la Parole: «Comme le soleil se couchait, Josué commanda et on descendit de lâarbre son cadavre» (cf. Deut. 21:22-23). Pour lâhomme, ce détail serait sans importance, mais un cÅur nourri de la Parole ne pouvait le négliger. Lâeût-il négligé, Josué serait retombé dans la même faute qui avait appelé le châtiment sur le peuple; il nâaurait pas tenu compte de la sainteté de Dieu. «Son cadavre», est-il dit en Deut. 21:23, «ne passera pas la nuit sur le bois,... car celui qui est pendu est malédiction de Dieu; et tu ne rendras pas impure la terre que lâÃternel, ton Dieu, te donne en héritage». Et encore (Nomb. 35:34): «Vous ne rendrez pas impur le pays où vous demeurez, au milieu duquel jâhabite; car moi, lâÃternel, jâhabite au milieu des fils dâIsraël». En un mot, le Dieu saint ne pouvait demeurer avec la souillure, leçon bénie, enseignée à Josué par le chef de lâarmée devant Jéricho, apprise au milieu des larmes en la vallée dâAcor, et librement réalisée au jour de la victoire par une conscience exercée à lâécole de Dieu.
Le jugement du roi dâAï nous présente encore une autre leçon. Ce nâest pas sans motif que Deut. 21:18-23, relie sans interruption les deux faits contenus dans les chap. 7 et 8 de Josué, le retranchement du méchant et le jugement de lâennemi. Pratiquement, il en est toujours ainsi. Il faut que lâassemblée ôte le mal du milieu dâelle, avant de pouvoir combattre et réduire au silence le mal du dehors. Si le mal est toléré dans lâassemblée, vous ne trouverez jamais cette décision et cette fermeté qui traitent lâennemi sans transiger, comme un ennemi, en le mettant dâemblée à la seule place que Dieu lui assigne, et dont il est dit: «Celui qui est pendu est malédiction de Dieu».
Enfin, jâai été frappé dâune autre coïncidence dans les versets de Josué que nous étudions. La potence du roi dâAï était la place du jugement et de la malédiction de lâennemi dâIsraël. Mais voici le peuple obligé de se tenir lui-même sur la montagne dâÃbal, où la malédiction de Dieu est prononcée contre lui! Cette conclusion terrible de la loi, à laquelle Israël ne pouvait échapper, Dieu lâa réduite à néant par la croix de Christ1. La malédiction prononcée en Ãbal sur lâhomme responsable, Christ lâa portée sur la croix pour nous en racheter. Sur la potence dâAï, Israël pouvait voir, en type, lâennemi par excellence, le diable, défait et anéanti, et câest ce que nous voyons dans la croix de Christ; mais nous pouvons y voir aussi, comme nous venons de le remarquer, toute la malédiction qui pesait sur nous en Ãbal, passée à tout jamais dans la réalité du jugement de Celui qui a pris cette place pour nous. En Gal. 3:10, 13, nous retrouvons la même relation bénie entre Ãbal et la croix: «Car il est écrit (Deut. 27:26): Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi pour les faire». Ces paroles terminaient les malédictions dâÃbal, mais lâapôtre ajoute: «Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous, car il est écrit: Maudit est quiconque est pendu au bois». Voilà le supplice dâAï.
1 Notons que lâautel ordonné pour cette circonstance fut établi sur la montagne dâÃbal, non sur celle de Garizim. Lâautel sur Ãbal faisait, pour ainsi dire, contrepoids en grâce à la malédiction.
Autre résultat de la discipline: Israël humilié est en état de rendre culte. «Alors Josué bâtit un autel à lâÃternel, le Dieu dâIsraël, sur la montagne dâÃbal... et ils offrirent dessus des holocaustes à lâÃternel et sacrifièrent des sacrifices de prospérités». Il en est de même pour nous: sans le jugement de nous-mêmes, pas de communion; sans communion, pas de culte. Lâautel en Ãbal était la provision en grâce pour la malédiction que la loi prononce sur les transgresseurs. à lâautel, nous trouvons la propitiation, base de tout culte vrai, mais ici, en présence dâun peuple menacé de malédiction, sâil nâobéit. Notre culte à nous, a la croix pour point de départ et pour centre, la croix qui a mis fin à notre malédiction et ne fait rayonner sur nous que la pleine lumière de la grâce divine.
Mais cette grâce elle-même nâaffaiblit point la responsabilité des chers enfants de Dieu. Il est des conditions sous lesquelles on prend possession du pays. Un double de la loi de Moïse devait être écrit sur de grandes pierres dressées et enduites de chaux (Deut. 27:2, 3; Jos. 8:32). Cette même loi fut lue tout haut «devant toute lâassemblée dâIsraël» (v. 35). Nâoublions pas que Jésus Christ est à la fois pour nous Sauveur et Seigneur: Celui qui nous a fait grâce et Celui qui a tous les droits sur nous. La connaissance de sa grâce remplit nos bouches de louanges dans le culte; le sentiment de notre responsabilité nous engage à poursuivre dans la sainteté et la vérité, à combattre le bon combat, à prendre possession du bon pays de la promesse!