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Bible Commentaries
Josué 9

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versets 1-27

Le piĂšge de Gabaon

À mesure que nous avançons dans l’étude de nos chapitres, nous apprenons Ă  connaĂźtre l’ennemi sous de nouveaux aspects. Satan sait faire la guerre; il sait disposer des batteries, attaquer de face, Ă©craser sous le nombre, mais aussi il sait user de dĂ©tours, tromper par des ruses, attirer dans le piĂšge. JĂ©richo Ă©tait l’obstacle qui tombe devant la foi; mais Satan ne se dĂ©courage pas; il s’adresse, comme nous l’avons vu, aux convoitises, et l’interdit entre dans le camp d’IsraĂ«l; il occupe les Ăąmes de leur victoire, et la confiance en soi s’empare du cƓur. IsraĂ«l oublie l’armure complĂšte de Dieu, et va se jeter de lui-mĂȘme dans les filets de l’ennemi. Mais cette victoire de Satan est l’école de Dieu pour les justes. Ils perdent leur confiance en eux-mĂȘmes, comprennent ce qu’exige la saintetĂ© de Dieu, cherchent dans la Parole leur sauvegarde, arrivent enfin au sentiment de leur responsabilitĂ© qu’ils avaient, semble-t-il, bien peu connue auparavant.

Au chap. 9, nous trouvons plus spĂ©cialement «les artifices du diable», et c’est contre eux que la Parole nous prĂ©munit expressĂ©ment. Pour tenir ferme, il nous faut ĂȘtre revĂȘtus «de toute l’armure de Dieu; ĂȘtre fortifiĂ©s dans le Seigneur et dans la puissance de sa force». L’épĂźtre aux ÉphĂ©siens, comme les premiers chapitres de JosuĂ©, nous prĂ©sente la puissance de Dieu sous des faces diverses. Au chap. 1:19, sa puissance envers nous correspond Ă  ce que nous trouvons en type dans le passage du Jourdain. Au chap. 3:16, 20, sa puissance en nous correspond Ă  la table divine de JosuĂ© 5. Enfin, au chap. 6:10, nous trouvons sa puissance avec nous et toutes les piĂšces de l’armure, correspondant au conflit avec la puissance du mal, tel que les chapitres suivants de JosuĂ© nous le prĂ©sentent. Nous avons dĂ©jĂ  vu quels vases Dieu emploie pour se glorifier dans ce combat. Ce sont des ĂȘtres si faibles qu’ils ne peuvent absolument que dĂ©pendre de Lui. J’ai dit souvent que Dieu prend deux sortes d’instruments pour accomplir son Ɠuvre: d’abord des instruments sans aucune valeur propre: Dieu a choisi les choses folles, faibles, viles de ce monde, et celles qui sont mĂ©prisĂ©es, «et celles qui ne sont pas» (1 Cor. 1:27, 28). Peut-on accentuer davantage le nĂ©ant des ĂȘtres que Dieu daigne employer? Mais Dieu prend aussi des instruments de grande valeur aux yeux des hommes et Ă  leurs propres yeux. Saul de Tarse Ă©tait un homme considĂ©rĂ©, instruit, religieux, Ă©nergique, consciencieux;... en apparence il ne lui manquait rien pour que Dieu pĂ»t l’utiliser. Eh bien! Dieu le saisit, le jette sur le chemin de Damas et brise le vase en morceaux, pour ainsi dire. Alors il dit: Je puis l’employer maintenant.

La conscience de notre nullitĂ© comme instruments, nous tient dans une dĂ©pendance continuelle de la main qui se sert de nous; et c’est le chemin de la puissance. Il en fut ainsi devant JĂ©richo; mais le peuple avait encore Ă  apprendre que, sans la dĂ©pendance, il devenait la proie de Satan. En terminant la description des piĂšces de l’armure, l’apĂŽtre ajoute (ÉphĂ©siens 6:18): «Priant par toutes sortes de priĂšres et de supplications en tout temps, par l’Esprit, et veillant Ă  cela avec toute persĂ©vĂ©rance». La priĂšre est l’expression de la dĂ©pendance; la priĂšre continuelle, persĂ©vĂ©rante, exprime une dĂ©pendance habituelle. Or la faute capitale des IsraĂ©lites, au chap. 9, c’est qu’ils n’interrogĂšrent «point la bouche de l’Éternel» (v. 14). Nous avons vu, Ă  la fin du chapitre prĂ©cĂ©dent, quelle importance la Parole avait reprise Ă  leurs yeux; mais voici qu’ils oublient de parler Ă  Dieu pour entrer en communion avec lui au sujet de ses pensĂ©es. Remarquez comment Satan rĂ©ussit Ă  leur faire perdre le sentiment de leur dĂ©pendance. Il les intimide par un spectacle effrayant: l’inimitiĂ© du monde, une confĂ©dĂ©ration de rois assemblĂ©s pour la guerre (v. 1, 2). Il commence par arrĂȘter leurs yeux sur cette puissance formidable prĂȘte Ă  les Ă©craser, puis, sans transition, pour ainsi dire, il leur offre sa ressource: les habitants de Gabaon viennent au camp de Guilgal. IsraĂ«l n’y Ă©tait pas prĂ©parĂ©; il n’avait pas toute l’armure de Dieu. Ceux qui conduisaient le peuple ne se rendirent pas compte de ce que les simples entrevirent, au moins pour un moment (v. 6 et 7). Il en est souvent ainsi; l’humilitĂ© va avec l’Ɠil simple et c’est Ă  celui-ci qu’appartient la vraie intelligence selon Dieu. «Traitez alliance avec nous», disent les Gabaonites. Quelle bonne occasion pour IsraĂ«l! «Vous avez l’ennemi devant vous», leur souffle Satan, «voici un excellent moyen de le vaincre». Ces gens venaient avec toutes sortes de bonnes intentions, recherchant l’alliance du peuple de Dieu et reconnaissant hautement sa suprĂ©matie morale et spirituelle. «Nous sommes tes serviteurs», disent-ils Ă  JosuĂ© (v. 8), chose bien faite pour le disposer favorablement. Enfin ils proclamaient la puissance du Dieu d’IsraĂ«l, et ce qu’il avait fait en Égypte et au dĂ©sert. Pas un mot, il est vrai, de ce qu’il avait fait en Canaan; Satan se trahirait s’il venait Ă  parler des lieux cĂ©lestes et de leurs combats. Vous le voyez, les Gabaonites ont un caractĂšre des plus marquĂ©s, des convictions religieuses accentuĂ©es, Oui, mais ils sont des CananĂ©ens dĂ©guisĂ©s, le monde sous les dehors de la piĂ©tĂ©, le monde religieux. IsraĂ«l avait Ă©tĂ© gardĂ© jusque-lĂ  de rechercher aucun secours humain, mais comment rĂ©sister Ă  ceux qui professent avoir le mĂȘme but, les mĂȘmes aspirations? Une alliance n’est-elle pas une chose lĂ©gitime? Nous reconnaissons l’Éternel comme vous; vos serviteurs pourront vous donner leur concours au besoin. — Ah! comme les enfants d’IsraĂ«l se doutaient peu, en ce moment, que les Gabaonites Ă©taient ces mĂȘmes CananĂ©ens qu’ils Ă©taient appelĂ©s Ă  exterminer du pays de la promesse! Ils tombent dans les filets de l’ennemi; ils avaient nĂ©gligĂ© de consulter l’Éternel; ils prennent, en signe de communion, des provisions de ces hommes1. L’alliance est conclue; le monde est introduit au milieu de l’assemblĂ©e d’IsraĂ«l. Quel artifice diabolique! Satan offre au peuple un moyen de vaincre l’ennemi, le monde, et ce moyen, c’est d’introduire le monde dans le camp! Satan se proposant pour se vaincre lui-mĂȘme! Il savait bien que, du moment que la porte serait ouverte Ă  cet Ă©lĂ©ment, toute autre entreprise lui serait facile.

1 Lisez au verset 14: «Les hommes (d’IsraĂ«l) prirent de leurs provisions».

Ces choses ne nous rappellent-elles pas l’histoire de l’Église? Les Ăąmes des chrĂ©tiens Ă©taient dĂ©jĂ  sĂ©duites, du temps des apĂŽtres, par les beaux semblants d’une religion terrestre et mondaine, qui cherchait Ă  pĂ©nĂ©trer et faisait perdre de vue la position, les intĂ©rĂȘts, le but cĂ©leste, et entraĂźnait les cƓurs vers l’alliance avec un monde qui avait crucifiĂ© Christ. Satan a gagnĂ© la partie. Il dresse son trĂŽne au milieu de l’Église, et l’apĂŽtre a dĂ» dire Ă  la fin: «Parmi vous, lĂ  oĂč Satan habite» (Apoc. 2:13). DĂ©sormais, hĂ©las! le combat n’est plus seulement avec les ennemis du dehors; il s’agit de tenir contre la puissance du mal dans l’Église. Mais la grĂące de Dieu est avec IsraĂ«l; et si ce chapitre nous montre l’entrĂ©e du mal dans l’assemblĂ©e, nous n’en voyons pas le dĂ©veloppement. Dieu nous dĂ©livre de certaines consĂ©quences de notre pĂ©chĂ©, et en laisse subsister d’autres. Le peuple de Dieu eut Ă  faire cette triste expĂ©rience, que les Gabaonites devaient rester au milieu d’eux, comme un tĂ©moignage perpĂ©tuel de leur faute. AprĂšs avoir commencĂ© Ă  murmurer contre les principaux, les enfants d’IsraĂ«l sont amenĂ©s Ă  une apprĂ©ciation plus juste de leur devoir. Ils n’avaient qu’une chose Ă  faire: supporter parmi eux les Gabaonites, mais en les maintenant Ă  la place de la malĂ©diction. «Vous ĂȘtes maudits», leur dit JosuĂ© (v. 23). IsraĂ«l ne pouvait les considĂ©rer que comme une race maudite. Le jugement du roi d’AĂŻ Ă©tait prononcĂ© sur eux, non pas exĂ©cutĂ©, et en attendant ils n’étaient prĂ©servĂ©s que par le nom de l’Éternel. IsraĂ«l ne pouvait les toucher; il devait supporter son humiliation, mais en Ă©vitant dĂ©sormais toute communion avec ceux qu’il laissait sous le poids de la malĂ©diction divine.

Il en est de mĂȘme pour nous dans l’Église; nous avons Ă  subir les consĂ©quences de notre infidĂ©litĂ©, l’humiliation du mal qui est entrĂ© dans la maison de Dieu. Mais si nous sommes fidĂšles, tout en supportant ces consĂ©quences, nous pourrons distinguer ce qui est de Dieu, de ce qui porte seulement son nom. C’est la Parole qui distingue le mĂ©lange et nous le rĂ©vĂšle, et la foi laisse le monde religieux sous la malĂ©diction, tout en usant de grĂące Ă  son Ă©gard.

En 2 Sam. 21, nous trouvons la fin de l’histoire des Gabaonites. Nous y voyons clairement que le but de Dieu n’était nullement de les ĂŽter de la place qu’ils avaient usurpĂ©e dans l’assemblĂ©e d’IsraĂ«l. SaĂŒl, animĂ© d’un zĂšle ardent pour l’assemblĂ©e, mais nullement pour Dieu, car il demeurait Ă©tranger Ă  ses pensĂ©es, les avait exterminĂ©s. Des annĂ©es se passent, et voici qu’une plaie fond tout Ă  coup sur IsraĂ«l. David recherche la face de l’Éternel, et s’enquiert de la cause de cette calamitĂ©. «C’est», lui est-il rĂ©pondu, «à cause de SaĂŒl et de sa maison de sang, parce qu’il a fait mourir les Gabaonites». La chair qui a introduit le mal, n’a rien de plus pressĂ© que de s’en dĂ©barrasser. Le chemin de Dieu est tout autre; il faut que ses enfants sentent le mal, et c’est ainsi que se manifeste leur communion avec Lui dans un jour mauvais. En ÉzĂ©ch. 9:4, l’Éternel ordonne Ă  l’ange de marquer au front les hommes qui gĂ©missent et qui soupirent Ă  cause de toutes les abominations qui se commettent au dedans de JĂ©rusalem. Ceux qui sentaient le mal Ă©taient expressĂ©ment abritĂ©s du destructeur.

Chers lecteurs, il en est de mĂȘme pour nous, en ces jours de la fin. Il ne s’agit pas de prendre l’épĂ©e et d’exterminer le mal, mais de gĂ©mir et de soupirer, et de dire: «Le mal est mien». Nous ne pouvons purifier la place; il ne nous reste qu’à nous humilier, tout en nous purifiant nous-mĂȘmes des vases Ă  dĂ©shonneur. VoilĂ  ce qu’un chrĂ©tien mondain n’apprend jamais; la prĂ©sence du monde dans l’Église ne l’humilie pas; il la dĂ©fend; il estime qu’il est impossible de distinguer les Gabaonites des enfants d’IsraĂ«l, et bien loin de les prononcer maudits, de ne leur reconnaĂźtre aucune part Ă  l’heureuse libertĂ© des enfants de Dieu et de les dĂ©clarer Ă©trangers Ă  son peuple (cf. Deut. 29:11), il serait plutĂŽt tentĂ© de se faire leur serviteur et de couper le bois pour la maison de leur Dieu!

Les sept fils de SaĂŒl furent mis en croix et devinrent eux-mĂȘmes malĂ©diction Ă  cause de cet acte sanguinaire qui prĂ©tendait purifier l’assemblĂ©e en exterminant les Gabaonites. Combien l’histoire de l’Église n’offre-t-elle pas de cas semblables? L’extermination des hĂ©rĂ©tiques vrais ou supposĂ©s n’était autre chose que le crime de SaĂŒl. Le crime sera jugĂ© sur ceux qui l’ont commis.

Que Dieu nous donne de dĂ©pendre continuellement de lui, afin de pouvoir rĂ©sister aux embĂ»ches du diable. Ce chapitre ne nous donne qu’une de ses ruses, mais si nous avons l’Ɠil ouvert, nous nous apercevrons que tous ses artifices ont pour but de nous faire perdre de vue les choses cĂ©lestes et de rabaisser notre christianisme Ă  n’ĂȘtre plus que ce que le monde peut partager avec nous.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Joshua 9". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/joshua-9.html.
 
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