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Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 2 Kings 8". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/2-kings-8.html.
bibliography-text="Commentaire sur 2 Kings 8". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-29
V. 1-6 — Encore la Sunamite
Le chapitre 7 vient de nous présenter des vérités qui peuvent être appliquées à l’Évangile; les versets que nous avons sous les yeux nous ramènent, avec la Sunamite, sur le terrain des fidèles en Israël. Il est nécessaire d’user avec sobriété des types de l’Écriture, afin de ne pas en forcer l’interprétation, mais, d’autre part, il ne faut pas oublier que nous avons ici des écrits prophétiques, n’ayant qu’une portée historique partielle, et qui nous révèlent par des exemples les principes des événements de la fin.
Nous retrouvons ici, comme dans toute cette histoire, le caractère de grâce du prophète Élisée. Comme au chap. 7, il annonçait, vrai ministre de la bonne nouvelle pour tous, la bonne nouvelle à tout le peuple sans distinction de personnes, il s’occupe ici, en grâce, d’un résidu fidèle, de la Sunamite, à laquelle son cœur était attaché par tant de liens selon Dieu. Cette femme intègre est l’objet des soins particuliers de Dieu qui la préserve au temps où ses jugements tombent sur tout le pays. Le prophète connaissait d’avance les années de famine; il en fait part à la Sunamite, comme il connaissait d’avance la fin de la famine de Samarie, et l’annonçait à tout le peuple, petits et grands. Il communique son secret à cette âme choisie par lui et qu’il voulait mettre à l’abri ainsi que sa maison. Le chapitre précédent et celui-ci mentionnent deux famines. La première, celle de Samarie, était locale et partielle; elle était un jugement de Dieu, et l’ennemi servait d’instrument pour le produire. La seconde, qui nous occupe, autrement sérieuse, est un jugement direct de Dieu s’étendant à toute la terre d’Israël. Ces mêmes faits se voient dans l’Apocalypse, où les jugements ont d’abord un caractère providentiel et acquièrent ensuite une intensité extrême quand ils sont appliqués directement par le Seigneur.
«Lève-toi», dit le prophète à la Sunamite, «et va-t’en, toi et ta maison, et séjourne où tu pourras séjourner». Il fallait que cette femme, dont la joie était «d’habiter au milieu de son peuple», abandonnât ses biens et son héritage, et s’enfuît devant les jugements imminents, acceptant le premier abri qui se présenterait. Un cycle complet, une semaine d’années, lui était assigné pour temps de refuge auprès des étrangers. Il ne s’agissait plus pour elle de rester, comme Abraham en Canaan, au milieu de la famine, ni comme Isaac, de faire un court séjour en Philistie, car ni l’un ni l’autre de ces patriarches ne devait descendre en Égypte. Non, elle devait séjourner où elle pourrait, à la seule condition que ce ne fût pas en Canaan. Le jugement s’étendait à toute la terre d’Israël, comme au temps de Joseph, à toute l’Égypte; seulement, pour Canaan, aucune provision providentielle ne remédiait au mal. La Sunamite devait se tenir hors du lieu de cette tribulation qui allait venir sur tout Israël. C’est en figure l’histoire du résidu fidèle à la fin des temps, tandis que l’Église, en contraste avec lui, sera gardée hors de l’heure de la tentation.
Nous pouvons affirmer qu’à ce moment-là, la Sunamite était veuve. Jamais le prophète n’aurait pu lui dire, du vivant de son mari, «toi et ta maison». Elle a donc perdu son protecteur; elle est obligée d’abandonner ses biens, autrefois considérables et qui passent entre les mains de l’étranger; tombée dans la misère, elle s’en va pour être nourrie par l’Éternel, dans le refuge qu’elle pourra atteindre. Mais elle emmène avec elle son fils que le prophète avait ressuscité.
Tous ces détails préfigurent l’histoire du résidu d’Israël, à la fin des temps. Il aura fait l’expérience de la puissance de la résurrection avant de fuir loin de son pays. Il sera le vrai Israël selon les conseils de Dieu, la femme de l’Apocalypse qui a enfanté le fils mâle, et qui s’enfuit dans le désert, où elle a un lieu préparé par Dieu, afin qu’on la nourrisse là (Apoc. 12). Le sort de ce peuple sera exactement celui de la Sunamite; puis il sera réintégré comme elle dans son lot, à la fin des jours, quand les jugements de Dieu sur la terre d’Israël auront pris fin.
C’est dans ces limites que nous pouvons saisir le sens typique de notre récit. Ce qui n’y a pas trait, c’est qu’un jour vient où Joram s’intéresse aux miracles d’Élisée. Sa conscience n’y est nullement engagée; il l’a surabondamment prouvé dans toute sa carrière, mais on peut être fort éloigné de Dieu, tout en s’intéressant à ce qui le concerne, Lui et son œuvre. C’est même un caractère saillant des derniers temps. Jamais, plus que de nos jours, on ne s’est enquis des miracles et de la parole de Dieu. Ces choses ont un grand intérêt même pour les cœurs dans lesquels elles ne sont pas mêlées avec la foi. On peut donc comprendre que le roi désirât se renseigner sur les hauts faits du prophète. Guéhazi, serviteur infidèle, auquel la lèpre de Naaman s’était attachée pour toujours, Guéhazi est maintenant à la cour du roi. Un lépreux, sous le jugement de Dieu, a l’oreille du monarque incrédule. Quel changement s’est opéré dans sa vie! Autrefois, partageant la pauvreté du prophète, il avait été son intermédiaire béni auprès des fidèles, et celui des fidèles en Israël auprès d’Élisée. Il peut encore raconter au monde dont il est devenu le serviteur, les miracles d’autrefois, étant assez instruit de ces choses pour les exposer véridiquement, mais il ne peut aller plus loin.
Pareille position se retrouverait facilement aujourd’hui dans la chrétienté. Des gens qui, comme Guéhazi, préfèrent les avantages que le monde leur présente, peuvent être accrédités pour exposer les choses de Dieu. Ils diront la vérité, mais sans pouvoir l’appliquer aux consciences; leur propre conscience étant mauvaise, ne peut atteindre celle des autres. Il y a, sans doute, des sujets qu’un Guéhazi évitera de traiter, et qui lui sont nécessairement interdits. Comment parler de la guérison de Naaman, quand on est soi-même couvert de lèpre; et quelles questions indiscrètes son récit ne pourrait-il pas faire naître chez le roi? Et cependant, Dieu se sert de tout, de la curiosité du roi, de la présence de Guéhazi à sa cour, pour accomplir ses desseins de grâce envers ses bien-aimés. La femme survient avec son fils au moment même où l’on parle d’elle. Qui donc l’amène ainsi à point nommé? Dieu lui-même, car il faut qu’elle reçoive, de la bouche d’un témoin oculaire, le témoignage de son identité. Là finit le rôle de Guéhazi. Le roi n’a plus besoin de lui; il interroge la femme qui lui raconte tout (v. 6). Dieu qui l’avait amenée, touche aussi le cœur du roi, il fait tout restituer à celle qui avait tout perdu.
Avec elle l’histoire prophétique se termine. Le jugement d’Israël étant épuisé, elle et sa maison rentrent en plein dans leur lot à la fin des jours. Le roi dit: «Rends-lui tout ce qui lui appartient, et tout le revenu des champs, depuis le jour où elle a quitté le pays, jusqu’à maintenant». «Jusqu’à maintenant!» Les jours d’épreuve sont passés pour le résidu fidèle qui retrouve toutes les bénédictions dont il avait été privé, lors de son exode parmi les nations, avec tous les intérêts perdus, sans qu’il y manque rien.
V. 7-15 — Ben-Hadad et Hazaël
Il peut paraître étrange à plus d’un lecteur qu’Élie n’ait pas suivi l’injonction positive de l’Éternel en Horeb (1 Rois 19:15-17), d’oindre Hazaël, Jéhu et Élisée. Le fait est qu’Élie rencontra d’abord Élisée, placé par l’Éternel sur son chemin. Il lui jeta une première fois son manteau de prophète, se désistant, pour ainsi dire, de son mandat, pour le transférer à Élisée, quoique sa carrière prophétique ne fût pas encore terminée. Du moment qu’Élisée était désigné, c’était à lui qu’incombaient les deux autres actes. L’onction dont Élisée est scellé comme prophète est l’onction du Saint Esprit, au chapitre 2 de notre livre. Cette onction, avec le double de l’esprit d’Élie, ne pouvait lui être conférée que par Élie montant au ciel. S’il avait été oint quand Élie le rencontra pour la première fois, il aurait été consacré prophète de jugement, comme son maître, mais, comme nous l’avons vu, tout le long de son histoire, sauf le cas exceptionnel des enfants de Béthel, Élisée est prophète de grâce et de délivrance pour le résidu et même pour les nations.
Il incombait maintenant à Élisée, en suite de sa mission, d’oindre Hazaël et Jéhu, qui devaient exercer le jugement; mais, dans le passage qui nous raconte la rencontre d’Élisée et de Hazaël, l’onction de ce dernier est passée sous silence. De fait, la verge de Dieu était placée par la parole prophétique entre les mains d’Hazaël, mais l’onction ne pouvait être mentionnée quand l’homme de Dieu, venu en grâce, pleurait amèrement sur le mal qu’Hazaël ferait aux fils de son peuple.
L’onction de Jéhu (chap. 9) correspond davantage à ce qu’on pouvait attendre de l’ordre donné par l’Éternel à Élie, mais Élisée renonce à une action personnelle et fait accomplir cette mission par l’un des fils des prophètes. N’est-ce pas là une preuve frappante du fait que le caractère d’Élisée est un caractère de grâce et non de jugement? Il fallait que la parole de Dieu s’accomplît, mais non pas au détriment du caractère de grâce que portait le prophète.
Il en fut de même du prophète par excellence, de notre Seigneur Jésus Christ. Lui qui venait au baptême de Jean-Baptiste, devait baptiser de l’Esprit Saint et de feu. Après avoir reçu le baptême de l’Esprit Saint en vertu de sa perfection humaine, il baptise de l’Esprit Saint en vertu de son ascension dans le ciel. Cette onction caractérise les jours où nous vivons, et celle du feu, c’est-à-dire du jugement, n’a pas encore eu lieu. Le Seigneur n’a pas encore envoyé les verges de sa colère contre Israël et contre le monde. Il le fera plus tard, mais actuellement il ne veut ni ne peut perdre son caractère de Sauveur venu en grâce.
S’il en est ainsi, que signifie cette parole dite à Élie: «Celui qui échappera à l’épée de Jéhu, Élisée le fera mourir»? Il nous faut, pour la voir se réaliser, anticiper le récit du chap. 13. Le fait qui nous y est rapporté est d’autant plus frappant que nous y voyons Élisée arrivé tout au bout de sa carrière: «Il était malade de la maladie dont il mourut». C’est alors que Joas, roi d’Israël, vient le voir. Nous aurons à reprendre, en temps et lieu, ce récit en détail, mais c’est là que le prophète confère à Joas, de la part de l’Éternel, le jugement sur ce qui avait échappé à l’épée de Jéhu, c’est-à-dire sur Hazaël et son successeur. Jéhu avait été incapable de défendre le territoire intégral d’Israël contre la Syrie, mais Élisée intervient, et c’est Israël qui défait ses vainqueurs. Cependant, même en cette occasion, le prophète, tout en prononçant le jugement, ne perd pas son caractère de grâce. Prophétiquement, il exerce le jugement lui-même, car il met ses mains sur les mains du roi pour tirer de l’arc et battre les Syriens, mais en vue de délivrer Israël.
Reprenons maintenant le cours de notre récit. Ben-Hadad1, roi de Syrie, était malade. «Et on lui rapporta, disant: L’homme de Dieu est venu jusqu’ici. Et le roi dit à Hazaël: Prends dans ta main un présent, et va à la rencontre de l’homme de Dieu, et consulte par lui l’Éternel, disant: Relèverai-je de cette maladie?» (v. 7, 8). Exactement les mêmes paroles qu’Achazia, roi d’Israël, avait prononcées en envoyant ses messagers consulter Baal-Zebub (1:2). Cela dénote deux choses. La première, c’est que tous les hommes, soit idolâtres, soit connaissant le vrai Dieu, ont une même préoccupation constante de la mort. N’ayant aucune autre espérance que celle des choses visibles, ils sont profondément éprouvés à la pensée qu’ils peuvent avoir à les quitter, sans parler de l’incertitude quant à l’avenir, dont ce mot remplit leur esprit. La seconde, c’est que les soi-disant ressources religieuses qu’ils ont à leur portée ne peuvent les satisfaire. Un roi d’Israël, avec quelque connaissance du vrai Dieu, toute mélangée qu’elle soit de superstition et d’idolâtrie, ne trouve aucune certitude dans cette connaissance quasi extérieure et préfère s’adresser au démon pour recevoir une réponse satisfaisante. Un adorateur du soleil, ne trouvant aucune réponse auprès de son dieu, préfère s’adresser à l’homme de Dieu qui se trouve sur son chemin, afin de consulter l’Éternel par lui, non pour trouver une réponse aux besoins de sa conscience, mais uniquement pour savoir s’il peut encore prolonger sa vie. Le cas du roi d’Israël est bien plus grave que celui de Ben-Hadad, car c’est le fait d’un apostat, mais le roi de Syrie lui-même n’est pas poussé par des besoins réels quand il s’adresse à l’homme de Dieu. Celui qui avait été l’instrument de la guérison de Naaman, ne pouvait-il pas guérir une maladie ordinaire, et n’avait-il pas déployé dès lors la puissance divine en délivrance? Ben-Hadad connaît si peu le prophète qui avait refusé les dons de Naaman, qu’il lui envoie par Hazaël un cadeau royal, dans la pensée de se le rendre favorable.
1 Ce Ben-Hadad est évidemment celui qui avait assiégé Samarie, au chapitre précédent, et probablement, quoiqu’il ne soit pas nommé, le roi de Syrie qui envoya Naaman au roi d’Israël, et dont les bandes infestèrent le territoire des dix tribus. Il ne faut cependant pas oublier que Ben-Hadad est un nom générique des rois de Syrie. Il signifie «fils (ou adorateur) d’Hadad», probablement du Soleil. Nous trouvons, au temps d’Asa, roi de Juda (1 Rois 15:20), puis au temps d’Achab (1 Rois 20:1), un Ben-Hadad, puis, sous Joram, le Ben-Hadad du siège de Samarie, qui nous occupe, enfin (13:24) le Ben-Hadad qui succéda à Hazaël.
Hazaël arrive devant l’homme de Dieu et répète les paroles du roi, mais déjà, tout au fond de son être se remue quelque chose, un désir caché, une convoitise, un plan, vague peut-être, mais qui n’attend que sa confirmation. Élisée a lu dans ce cœur; les pensées secrètes n’échappent pas à l’œil de Dieu. Sa réponse serait ambiguë pour tout autre; pour Hazaël, elle a un sens qui hâte sa décision. La convoitise chez lui, va enfanter le péché. Élisée «arrêta sa face et la fixa sur lui, jusqu’à ce qu’il fut confus». Sous ce regard intense qui fouille les replis de sa conscience, Hazaël, mis à nu, se sent mal à l’aise. Certainement il en relèvera: c’était précisément ce que craignait Hazaël. Si le roi guérissait, que deviendraient ses plans et ses désirs secrets? «Mais l’Éternel m’a montré qu’il mourra certainement». Oui, en effet, se dit-il, ma seule chance est de me débarrasser de mon maître; et puisque Dieu le sait et ne l’empêche pas, cela me justifie. On le sent: c’est ainsi qu’a dû raisonner cet homme, déjà meurtrier dans ses pensées. Sondé jusqu’au fond de son cœur, confus sous le regard de Dieu, il n’abandonne pas pour cela sa volonté perverse et la justifie par le fait que Dieu en avait connaissance.
Après ces paroles, Élisée pleure en pensant au mal qu’Hazaël fera à son peuple. Dira-t-on qu’en lui révélant ce fait, il l’incite à l’accomplir? Hazaël se trahit un peu en présence du prophète qui lui dit la vérité tout entière: «Qu’est ton serviteur, un chien, pour qu’il fasse cette grande chose?» On sent, plus qu’on ne peut le prouver, en présence de cette nature hypocrite et fermée, que la destruction d’Israël est une chose importante pour Hazaël. Il lui est facile de se donner le rôle d’un chien quand il s’agit de la faire; il n’en a pas moins l’ambition de l’accomplir. Enfin, Élisée lui révèle ce pourquoi il est envoyé à Damas: «L’Éternel m’a montré que tu seras roi sur la Syrie» (v. 13). Les éléments dont se compose cette âme ténébreuse sont maintenant au complet. Tout ce qui est dans son esprit à l’état de désirs obscurs et d’ambition se trouve fixé. «Le roi peut guérir, mais il mourra. Je serai roi à sa place et je tourmenterai Israël». De là à l’exécution, il n’y a qu’un pas. Hazaël tue le roi et règne à sa place. Dieu prépare ainsi la verge qui châtiera son peuple, jusqu’au moment où il brisera la verge elle-même.
Chapitres 8:16 à 17 — Rois d’Israël et de Juda
v. 16-29 — Joram, roi de Juda, et son fils Achazia
Le commencement de ce passage présente une petite difficulté chronologique, que les rationalistes n’ont pas manqué d’exploiter contre l’autorité du récit biblique (Conf. notre chapitre 3). Il nous est dit ici que Joram de Juda commença, du vivant de son père Josaphat, à régner sur Juda, la cinquième année de Joram roi d’Israël. Or, au chap. 1, Joram d’Israël succède à Achazia son père, en la deuxième année de Joram de Juda. Cela s’explique tout simplement par le fait que Josaphat de Juda aurait confié la régence à son fils Joram et qu’au bout de sept ans, Josaphat étant encore en vie lui conféra le royaume définitif, peut-être en vue de difficultés qu’il pouvait avoir avec ses frères (2 Chron. 21:1-4). La première année de la régence de Joram de Juda, correspond au moment où Josaphat son père monte avec Achab, roi d’Israël, pour reprendre Ramoth de Galaad aux Syriens. Ces soi-disant contradictions n’en sont jamais pour le simple chrétien qui a reçu ces récits de la main de Dieu. Il ne lui est pas toujours possible de répondre aux objections, car il est un être borné et ignorant, mais en s’attendant au Seigneur, il recevra tôt ou tard la réponse, quand Dieu le jugera convenable. Il reste établi pour lui que Dieu a parlé et sera trouvé vrai quand il parle, tandis que tout homme sera trouvé menteur.
La courte histoire des rois Joram et Achazia de Juda, intercalée ici pour relier ensemble la suite des événements, offre néanmoins des traits sérieux et instructifs. Joram de Juda «avait pour femme une fille d’Achab», mari de Jézabel. Achazia, fils de Joram, était aussi «gendre de la maison d’Achab». Ces alliances profanes les conduisent l’un et l’autre dans les voies des rois d’Israël. Il en est ainsi de tout temps. Un chrétien qui porte un même joug avec un enfant du monde, y perd nécessairement son témoignage et jusqu’à l’apparence de son christianisme, car le monde n’est jamais amélioré par l’alliance du chrétien avec lui, tandis que ce sont au contraire les mauvaises compagnies qui corrompent les bonnes mœurs. Sans doute, l’Éternel, fidèle aux promesses faites à David, ne détruit pas Joram de Juda, mais ce dernier ne trouve pas dans le monde le repos que sa religion corrompue ne peut lui donner et que la discipline et les châtiments de Dieu ne lui laissent pas. Édom qui jusqu’ici avait un gouverneur dépendant du trône de Juda (1 Rois 22:48), se révolte et se choisit un roi. Une guerre en est la conséquence; Joram a l’avantage, mais la révolte n’est pas brisée, et cet ennemi indomptable subsiste «jusqu’à ce jour». Dans le même temps Libna se révolte (v. 22). Libna était une ville de Juda, cité sacerdotale appartenant aux fils d’Aaron (Jos. 21:13; 1 Chron. 6:57). Quelle honte pour Joram! Dans son propre royaume, une des villes moralement les plus importantes, se détache de lui. La raison en est donnée en 2 Chron. 21:10-11. Les fils d’Aaron ne pouvaient s’associer à celui qui «avait abandonné l’Éternel, le Dieu de ses pères», et qui poussait Juda dans cette voie par ses hauts lieux et ses prostitutions. Il y avait donc encore quelque témoignage en Juda, et ce témoignage était à la honte de Joram. L’Éternel détachait de lui une partie de la sacrificature qui seule pouvait encore maintenir ses rapports avec Lui. Lors de l’étude des Chroniques, nous nous réservons de mentionner avec plus de détails le jugement de ce roi impie.
Achazia, fils de Joram de Juda, commença à régner la douzième année de Joram d’Israël (v. 25). Sa mère était Athalie, fille d’Omri, manière de parler fréquente parmi les Juifs, car elle était de fait petite-fille d’Omri, le chef de cette dynastie, fille d’Achab et épouse de Joram de Juda (v. 18). Elle était donc sœur de Joram d’Israël. Achazia lui-même était gendre de la maison d’Achab. Comme Josaphat son grand-père s’était allié avec Achab pour reprendre Ramoth de Galaad, tombée au pouvoir du roi de Syrie, Achazia, fils de Joram de Juda, s’allie avec Joram d’Israël, fils d’Achab, pour faire la guerre contre Hazaël, roi de Syrie, à Ramoth de Galaad qui était une ville de refuge (Deut. 4:43). Cela avait lieu selon l’avis de ses conseillers de la maison d’Achab, et d’Athalie, sa mère (2 Chron. 22:4-5). Cette alliance avec les rois d’Israël était une abomination aux yeux de l’Éternel. Joram d’Israël subit à Ramoth le même sort qu’Achab blessé jadis par les Syriens en ce même lieu (1 Rois 22:34). Il se retire à Jizreël pour panser ses blessures; c’est là qu’Achazia, roi de Juda, son allié, vient lui témoigner sa sympathie. Selon le monde, c’était un acte de simple courtoisie, mais après s’être opposé à Hazaël, verge de Dieu contre Israël, Achazia venait se placer de lui-même sous les coups de Jéhu, seconde verge de Dieu contre son allié. Ces jugements sur Israël ne l’émouvaient ni ne le retenaient dans sa voie, et voici que ces jugements vont l’atteindre lui-même!