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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 Peter 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/1-peter-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur 1 Peter 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-25
Chapitre 1er
Pierre, apôtre de Jésus Christ, à ceux de la dispersion, du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de lâAsie et de la Bithynie, qui séjournent parmi les nations, élus selon la préconnaissance de Dieu le Père, en sainteté de lâEsprit, pour lâobéissance et lâaspersion du sang de Jésus Christ. Que la grâce et la paix vous soient multipliées. (v. 1-2)
Il est intéressant de constater que lâapôtre Pierre adresse son épître aux chrétiens sortis du judaïsme dans les provinces mêmes où lâapôtre Paul commença lâexercice de sa mission. Ce fait nous parle du jugement définitif de Dieu sous lequel Israël était placé dorénavant, tandis que la grâce se tournait vers les nations; mais il nous parle aussi de cette même grâce envers le peuple coupable, grâce qui, malgré tout, amenait un pauvre et faible résidu dâentre eux à Christ pour avoir part aux bénédictions dont les nations jouissaient désormais. On comprend dâautant mieux le contraste entre la doctrine de Pierre et celle de Paul, tout en voyant que lâune comme lâautre est dâorigine absolument divine. Câest ce que nous allons chercher à démontrer.
Et dâabord il y a une opposition du tout au tout entre la foi dâun juif asservi à la loi et celle dâun juif converti au christianisme. Les deux versets que nous venons de lire le prouvent surabondamment. Les trois personnes de la divinité, Dieu le Père, le Saint Esprit et Jésus Christ le Sauveur, inconnus au peuple juif dans leur caractère propre, sont cités ici comme formant la base sur laquelle la foi de ces croyants est édifiée. Cette foi elle-même a son point de départ, non pas comme celle dâIsraël dans lâélection dâAbraham, mais dans la préconnaissance de Dieu le Père. Il faut remonter à lâéternité pour en découvrir lâorigine et là encore nous ne pouvons la découvrir, puisquâelle plonge dans lâinfini. Cette préconnaissance a ses racines dans lâamour, car câest Dieu le Père qui la possède. Elle sâest manifestée dans lâélection et il est arrivé un moment où la réalité de cette élection a éclaté aux yeux des saints. Câest ce qui faisait dire à Paul, écrivant aux Thessaloniciens: «SACHANT, frères aimés de Dieu, votre élection» (1 Thess. 1:4). Comment pouvait-il le savoir? Par les fruits que le Saint Esprit leur faisait porter. Mais avant même que ces fruits, visibles à tous, soient produits, il y a une action préliminaire du Saint Esprit pour sanctifier, câest-à -dire pour mettre à part, les élus en vue du témoignage auquel ils sont appelés. Cette action est multiple. Quâelle consiste en épreuves, en pertes, en maladies, en coups subits, en appels arrivant au moment favorable, etc., etc.; lââme est, à un moment donné, isolée de cette manière, obligée de prêter lâoreille pour entendre le son doux et subtil de la grâce, quâelle nâaurait pas entendu sans cette intervention divine. Voilà ce qui est exprimé par ces mots: En sainteté de lâEsprit. Celui qui a pu assister à lâaction sanctifiante du Saint Esprit et en a vu les effets, peut dire alors comme lâapôtre: «Sachant, frères aimés de Dieu, votre élection».
Ayant assisté pour ainsi dire aux conseils de Dieu et à tout son travail préliminaire dans les saints, nous sommes informés du but auquel ce travail devait aboutir. Ce but est double dans cette épître; il est résumé par ces mots: Ãlus... pour lâobéissance et lâaspersion du sang de Jésus Christ.
«Ãlus pour lâobéissance de Jésus Christ»1. Dieu veut avoir sur la terre un peuple qui suive les traces de lâhomme parfait. Toute la vie de Christ ici-bas se résume dans ce seul mot: Obéir à Dieu. «Voici, dit-il, je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté». Il a réalisé cette obéissance jusque dans lâagonie de Gethsémané en disant: Que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui soit faite (Luc 22:42) et encore quand son âme était troublée devant lâheure de lâabandon: Père, glorifie ton nom! (Jean 12:28).
1 «De Jésus Christ» se rapporte à obéissance aussi bien quâà aspersion du sang.
Mais notre passage nous présente un second but de lâélection: pour lâaspersion du sang de Jésus Christ. Câétait à quoi les Hébreux étaient venus. Vous êtes venus, leur dit lâapôtre, au sang dâaspersion qui parle mieux quâAbel (Héb. 12:24). Il sâagit ici de lâaspersion de sang dont étaient purifiées toutes choses sous la loi (Lév. 16:14; Héb. 11:28). Impossible dâentrer dans le chemin de lâobéissance de Christ sans avoir été purifiés par son sang. Il ne sâagit pas ici du rachat, du pardon, du salut, mais dâêtre rendus participants de la pureté de Christ devant Dieu pour pouvoir obéir comme lui. Or nous sommes mis à part par lâaspersion du sang de Christ sans laquelle aucune obéissance, semblable à la sienne, ne serait possible.
En contraste avec lâélection de ces chrétiens sortis du judaïsme, voyons ce que lâapôtre Paul nous dit du choix des nations. Le passage de 2 Thessaloniciens est particulièrement instructif sous ce rapport: «Mais nous devons toujours rendre grâces à Dieu pour vous, frères aimés du Seigneur, de ce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour le SALUT dans la sainteté de lâEsprit et dans la foi de la vérité, à quoi il vous a appelés par notre évangile pour que vous obteniez la gloire de notre Seigneur Jésus Christ» (2 Thess. 2:13, 14).
Ces croyants étaient des frères aimés du Seigneur. Lâamour de Christ était à la base de tout ce qui avait été fait à leur égard. Dieu les avait choisis dès le commencement. Quel était ce commencement, sinon celui où la Parole était déjà , (Jean 1:1) un commencement qui nous plonge dans lâéternité infinie? Au moment où tout était encore à créer, ces Thessaloniciens étaient déjà les objets du choix de Dieu; et en vue de quoi? Pour le salut. Le salut était lâobjet que Dieu sâétait proposé pour eux, en opposition à lâhomme de péché qui sâétait voué lui-même à la perdition et y avait entraîné ceux qui nâavaient pas «reçu lâamour de la vérité pour être sauvés», qui nâen avaient pas voulu.
Quâest-ce donc que ce salut? Il est dâabord lâabsolue délivrance du péché et de toutes ses conséquences. Avant que le péché eût été introduit dans le monde, Dieu y avait déjà pourvu; et quand Satan semblait avoir gagné la partie, tous ses desseins étaient déjà réduits dâavance à néant. Dieu avait décidé dâabolir toutes les conséquences du péché: la mort, la colère de Dieu, le jugement, en sorte que, délivrés de cet affreux esclavage, les rachetés pussent jouir, en pleine liberté devant Dieu, de la vie, de la faveur de Dieu, de la gloire! â Mais le salut est en second lieu lâintroduction dans la lumière parfaite de la présence de Dieu, selon la pleine acceptation de Christ. Cela ne pouvait avoir lieu que si dâabord Christ avait pris ma place, et ensuite mâavait donné la sienne.
Voilà ce que signifie ce terme: le salut. Mais, pour me le donner, il a fallu dâabord une intervention de lâEsprit de Dieu qui nous a choisis pour le salut dans la sainteté de lâEsprit. Dieu nous a mis à part en nous confiant aux soins du Saint Esprit dès notre apparition dans le monde. Câest la même pensée qui est exprimée en 1 Pierre 1:2, par ces mots: «En sainteté de lâEsprit» et, comme nous lâavons vu à propos de ce passage, les moyens de mise à part avant la conversion sont infiniment variés. Lâépître aux Corinthiens sâexprime à ce sujet, par un seul mot: «Vous avez été sanctifiés» (1 Cor. 6:11).
Telle est donc la première action de Dieu envers nous. Sous cette action, la vérité nous est présentée. La vérité, exprimée en trois mots, câest ce que je suis, ce que Dieu pense de moi, et ce quâIl est pour moi. Amené en présence de la vérité, je lâaccepte et cette acceptation est la foi. Je nây suis pour rien; câest entièrement lâÅuvre de Dieu. Nous sommes sauvés «par grâce, par la foi; cela ne vient pas de nous, câest le don de Dieu». Comment ce grand salut nous est-il apporté? Comment avons-nous été appelés? Par lâÃvangile (2 Thess. 2:14). Le dixième chapitre de lâépître aux Romains, v. 14, 15, nous montre de quelle manière cela sâopère... Le résultat final de toute cette Åuvre est de nous faire obtenir la gloire de notre Seigneur Jésus Christ comme cela nous est montré dans cet admirable passage de 2 Thessaloniciens 2. On ne peut aller plus loin!
Câest ici que les deux caractères des épîtres de Pierre et de Paul ressortent dâune manière frappante. Le premier, Pierre, introduit le chrétien sur la terre pour y suivre le chemin dâobéissance de lâHomme parfait, chemin qui conduit à la gloire, et pour lequel le sang de Christ le qualifie. Le second, Paul, annonce un salut si complet par la foi, quâen vertu de ce salut le chrétien obtient la gloire, et cette gloire est la même que celle de notre Seigneur Jésus Christ!
Que la grâce et la paix vous soient multipliées, nous dit lâapôtre Pierre. Pour suivre cet humble chemin dâobéissance ici-bas, nous avons encore plus besoin de la faveur spéciale et des relations sans nuage de nos âmes avec Dieu, que pour entrer dans la jouissance de notre position céleste!
Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus Christ dâentre les morts, pour un héritage incorruptible, sans souillure, immarcescible, conservé dans les cieux pour vous, qui êtes gardés par la puissance de Dieu par la foi, pour un salut qui est prêt à être révélé au dernier temps. (v. 3-5)
Le changement opéré chez les chrétiens auxquels sâadressait lâapôtre nâavait dâautre motif que la miséricorde de Dieu le Père. Ils étaient régénérés, engendrés de nouveau. Ce nâétait en aucune manière une amélioration de leur ancien état dans la chair, mais une nature entièrement nouvelle qui leur était communiquée par Dieu lui-même. Nous voyons, au v. 23 de ce chapitre, quel était lâagent de cette vie nouvelle: «la vivante et permanente Parole de Dieu». Combien il est important dâinsister là -dessus de nos jours, où Satan poursuit son Åuvre de désagrégation dans le monde en niant la valeur immuable de cette Parole pour les âmes. Cette nouvelle naissance, avons-nous dit, nâavait pas dâautre motif que «Sa grande miséricorde». Elle avait pour but de leur apporter «une espérance vivante par la résurrection de Jésus Christ dâentre les morts»; mais remarquez quâelle ne leur apportait aucune part terrestre. Ces chrétiens nâentraient par la foi en possession de quoi que ce fût ici-bas. Il en sera autrement des croyants juifs dans les jours prophétiques, mais alors comme actuellement lâespérance juive ne sera pas vivante. Elle tient et tiendra aux choses actuelles et terrestres qui entourent le croyant et qui seront détruites à la fin. Lâespérance chrétienne appartient à une vie et à une région toutes nouvelles. Elle est attachée aux choses célestes et câest dans ces choses que ces chrétiens sortis du judaïsme étaient introduits par «la résurrection de Jésus Christ dâentre les morts». Leur espérance était céleste; leur héritage nâavait plus rien à faire avec la possession dâavantages terrestres et corruptibles; il était entièrement céleste. Il ne pouvait se souiller, il ne pouvait se flétrir. Pendant le peu dâinstants où Dieu avait autrefois confié lâhéritage terrestre à Israël, il sâétait, comme une fleur entrâouverte, déjà fané au bout dâun jour. Quant à lâhéritage céleste, sa pureté complète, lâimpossibilité dây introduire quelque souillure, ou de le voir prendre fin, le caractérisent. Bien plus, le chrétien ne peut le perdre; il est conservé par Dieu lui-même dans les cieux pour nous. Vous direz: Cela est vrai, mais peut-être moi, je ne serai pas conservé pour y entrer. Bien au contraire; sâil mâest conservé, moi, je suis gardé pour en prendre possession plus tard.
Qui êtes gardés par la puissance de Dieu par la foi, pour un salut qui est prêt à être révélé au dernier temps. (v. 5)
Tout est donc absolument certain pour le chrétien, quel quâil soit. Son héritage lui est conservé, lui-même est gardé, pour la délivrance finale qui reste encore à être révélée, mais le sera au dernier temps. Cette puissance de Dieu nous garde pour ce moment-là en même temps que, de notre part, la foi quâIl nous a donnée nous garde. La foi arrive toujours à ses fins. Elle est «lâassurance des choses quâon espère, et la conviction de celles quâon ne voit pas». Nous sommes gardés, et de quelle manière merveilleuse, pour entrer en possession de cet héritage! Lâapôtre lui donne ce nom: un salut, parce quâil écrit à des chrétiens sortis du judaïsme. La délivrance, pour eux, nâest pas encore révélée; il leur faut attendre pour cela «le dernier temps», mais elle est toute prête à lâêtre. Dès que le dernier temps aura paru, ce salut sera révélé, câest-à -dire la pleine et définitive délivrance: tous les résultats éternels et glorieux de lâÅuvre de Christ.
En quoi vous vous réjouissez, tout en étant affligés maintenant pour un peu de temps par diverses tentations, si cela est nécessaire, afin que lâépreuve de votre foi, bien plus précieuse que celle de lâor qui périt et qui toutefois est éprouvé par le feu, soit trouvée tourner à louange, et à gloire, et à honneur, dans la révélation de Jésus Christ. (v. 6, 7)
Comment ne pas être rempli de joie en pensant à ce salut, à cette délivrance future, qui se résume en un seul mot: la gloire? Mais ces chrétiens ne devaient pas oublier que le temps actuel, quoiquâil fût court désormais, était un temps où ils avaient à être affligés par diverses tentations. Ces tentations ne nous sont pas présentées ici avec le sens de Jacques 1:13-15, mais comme des épreuves envoyées de Dieu dans un but de grâce afin de porter des fruits pour Sa gloire. De ces épreuves, quand elles se présentent, le chrétien peut toujours dire: «Cela est nécessaire». Jamais Dieu ne nous dispensera une tentation qui ne le soit pas. Câest un grand point et nos cÅurs sont affermis au milieu dés difficultés, quelles quâelles soient, par la pensée quâelles nous sont nécessaires pour notre bien et pour le triomphe final de la grâce sur lâennemi de nos âmes. Mais bien plus, ces tentations sont lâépreuve de la foi que Dieu nous a donnée. Comment Dieu, si elle vient de Lui, ne lâéprouverait-il pas et ne triompherait-il pas en lâéprouvant? Cette épreuve de notre foi sera trouvée tourner à louange, à gloire et à honneur dans la révélation de Jésus Christ par les fruits glorieux quâelle portera pour lui en nous faisant les compagnons de sa gloire.
Lequel, quoique vous ne lâayez pas vu, vous aimez; et, croyant en lui, quoique maintenant vous ne le voyiez pas, vous vous réjouissez dâune joie ineffable et glorieuse, recevant la fin de votre foi, le salut des âmes. (v. 8, 9)
Le Christ qui va être révélé et devenir centre de gloire et de bénédictions, ces chrétiens ne lâavaient pas encore vu, mais ils lâaimaient sans le voir et câétait en contraste avec toutes les espérances juives. Leur affection était attirée vers un Christ invisible; la foi quâils avaient reçue les remplissait de joie, quoique maintenant ils ne le vissent pas encore. Cette joie ne pouvait être exprimée par des paroles et avait le caractère et lâavant-goût des bénédictions célestes et glorieuses. Ces chrétiens, quoiquâils nâentrassent en possession de rien, ne vissent et ne touchassent rien, recevaient cependant la fin de leur foi, non pas à lâétat de gloire et de possession tangible, mais comme une chose actuelle qui comprenait à elle seule toute la gloire céleste en espérance: Le salut des âmes, ou «un salut dââmes» en contraste avec les délivrances temporelles sur lesquelles les Juifs étaient habitués à compter.
Arrêtons-nous un moment sur cette vérité, dâautant plus quâelle est le thème capital des épîtres de Pierre et quâil est de toute importance de la saisir, parce quâelle caractérise tout un côté de notre christianisme, en contraste, mais sans les contredire en rien, avec les enseignements de lâapôtre Paul. Ce dernier présente la croix comme le point de départ des chrétiens. Câest là que son vieil homme a été crucifié avec Christ. Câest dans la résurrection de Christ quâil est devenu un homme nouveau, uni avec Christ, participant de sa vie de résurrection et pouvant dire: «Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi». Possédant cette vie de résurrection qui est la vie de Christ lui-même, le chrétien se trouve là où Christ se trouve, dans les lieux célestes. Sa vie est cachée avec le Christ en Dieu en attendant que Christ soit manifesté et quâil soit manifesté avec Lui en gloire. Dans cette espérance, il jouit des choses célestes comme lui appartenant. Sâil est encore laissé sur la terre, câest comme un luminaire céleste destiné à éclairer autour de lui, et sa responsabilité est de montrer dans toute sa marche la personne et le milieu auxquels il est uni pour toujours. Il nâen est pas ainsi de lâenseignement de lâapôtre Pierre:
Il nous présente le chrétien régénéré, possédant à sa conversion une vie toute nouvelle, une vie divine, et laissé dans ce monde pour y reproduire le caractère de Christ homme. Dieu prend soin, par les épreuves, quâil soit rendu capable de ce témoignage et il lâencourage en plaçant devant le chrétien une espérance dâautant plus assurée quâil possède «le salut de son âme» comme une chose actuelle, mais qui lui assure dâune manière absolue la possession future de la gloire. Sauf donc le salut de son âme, le chrétien nâa rien dans ce monde quâune espérance, nây possède aucun héritage terrestre, ne possède pas davantage un héritage céleste, quoiquâil sache que cet héritage est conservé pour lui, ne possède pas non plus la délivrance finale, quoiquâil en attende la révélation au dernier temps. Cependant son bonheur est complet: Il aime celui quâil ne voit point; sa joie ne peut être exprimée par la parole, car le salut de son âme est une chose actuelle et quâaucune puissance ennemie ne pourra jamais lui arracher. Malheureux chrétien, direz-vous: La terre est un désert pour lui, où la seule chose qui lui soit demandée soit lâobéissance, sans même quâune récompense lui soit promise; le ciel est une contrée dont il nâa pas pris possession, bien quâil soit, il est vrai, certain de le posséder un jour. Bien au contraire, dirons-nous: heureux chrétien! Sa course ici-bas le conduit au but; ce but est un héritage assuré; le Seigneur lui-même lây recevra; sa foi sâapproprie toutes ces choses comme des réalités éternelles! Sa joie nâa pas de bornes dans lâattente de cette délivrance! Elle est glorieuse et pourtant il ne possède pas la gloire!
Duquel salut les prophètes qui ont prophétisé de la grâce qui vous était destinée, se sont informés et enquis avec soin, recherchant quel temps, ou quelle sorte de temps lâEsprit de Christ qui était en eux indiquait, rendant par avance témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient; et il leur fut révélé que ce nâétait pas pour eux-mêmes, mais pour vous, quâils administraient ces choses, qui vous sont maintenant annoncées par ceux qui vous ont annoncé la bonne nouvelle par lâEsprit Saint envoyé du ciel, dans lesquelles des anges désirent de regarder de près. (v. 10-12)
Ce salut dââmes actuel, produit de la rédemption, les prophètes juifs qui avaient annoncé la grâce qui leur appartiendrait à eux, croyants juifs dâaujourdâhui, dans un temps alors futur, ces prophètes avaient consacré tous leurs soins à sâen enquérir. Ils prophétisaient «par lâEsprit de Christ qui était en eux»; sentence importante, parce quâelle nous montre que câest le même Esprit qui agit au milieu de lâapparente contradiction entre les principes des différentes économies. Cet Esprit nâavait pas encore été «envoyé du ciel», comme il le fut au jour de la Pentecôte, mais, dans les prophètes, il rendait, en ces temps reculés, témoignage par avance des souffrances futures de Christ et des gloires qui en seraient la suite. Il fut révélé à ces prophètes de lâancienne alliance quâils nâadministraient pas ces choses pour eux-mêmes, mais pour les chrétiens sortis du judaïsme, auxquels Pierre écrivait. Or les apôtres, continuateurs des prophètes de jadis, leur avaient annoncé maintenant lâÃvangile par le même Esprit que celui des prophètes, sauf, différence essentielle, que cet Esprit était envoyé du ciel par un Christ monté, en résurrection, à la droite de Dieu.
Les apôtres reliaient donc les chrétiens juifs auxquels ils sâadressaient, aux croyants dâautrefois dont les prophètes avaient les mêmes révélations quâeux-mêmes, les apôtres, sauf, cela va sans dire, la plénitude de la révélation appartenant au temps de la fin. Les deux grands sujets du témoignage des prophètes, aussi bien que des apôtres, étaient les souffrances de Christ et les gloires qui suivraient, mais, dans le premier cas comme événements futurs, dans le second comme événements accomplis pour lâéternité.
Il est important de noter ici que Pierre passe entièrement sous silence la révélation de lâÃglise, corps de Christ et Ãpouse de lâAgneau, vérité dont lâAncien Testament ne contient nulle trace, si ce nâest en figure ou comme type. Cette omission facilite dans une grande mesure la distinction entre le témoignage individuel du chrétien dans les écrits de ces deux apôtres. Mais, même en dehors de lâÃglise, «des anges désirent de regarder de près» les immenses privilèges qui nous appartiennent, à nous que le péché avait séparés de Dieu.
Câest pourquoi, ayant ceint les reins de votre entendement et étant sobres, espérez parfaitement dans la grâce qui vous sera apportée à la révélation de Jésus Christ, comme des enfants dâobéissance, ne vous conformant pas à vos convoitises dâautrefois pendant votre ignorance; mais, comme Celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite; parce quâil est écrit: «Soyez saints, car moi je suis saint». (v. 13-16)
Depuis le v. 13 nous avons les exhortations qui découlent des vérités proclamées dans les versets 1 à 12 de ce chapitre. En somme, toutes les exhortations de cette épître ne sont pas autre chose que lâexposé de lâobéissance, de la marche, de la conduite de Christ (v. 2, 15), et par conséquent de la nôtre. Toute lâépître nous parle des souffrances de Christ dans ce chemin, et des gloires qui en ont été la suite, et nous engage dans les mêmes souffrances, mais avec lâespérance de gloires que nous nâavons pas encore atteintes comme Lui. Ces croyants juifs sont exhortés dâabord à «ceindre les reins de leur entendement»: La vérité, la Parole, est en Ãph. 6 la ceinture de nos reins pour le combat; ici elle est la ceinture de notre entendement pour la marche. Dans les deux cas cette ceinture nous est indispensable. Une seconde exhortation câest: «étant sobres». Si nous nous laissons entraîner par les choses du monde qui enivrent lââme, nous perdons la force pour marcher dans lâobéissance, car cette dernière nous sépare toujours de ce que le monde pourrait nous offrir. Dans cet état, avec les reins ceints et la sobriété, nous sommes capables dâespérer parfaitement, alors même que nous ne lâavons pas encore atteinte, la faveur qui nous sera apportée à la révélation de Jésus Christ. Cette grâce est une chose toujours présente devant nous parce quâelle est réalisée par la foi, et rien ne peut lâébranler dans nos cÅurs. Elle nous sera apportée à la révélation de Jésus Christ. Ce nâest pas ainsi que lâapôtre Paul la considère quand il dit que nous avons trouvé accès, par la foi, à cette grâce ou faveur dans laquelle nous sommes, mais elle est aussi parfaite dans un cas que dans lâautre. La ceinture de nos reins et la sobriété nous rendent capables de considérer cette révélation de Jésus Christ non seulement avec tranquillité, mais avec une surabondance de joie.
v. 14. Nous avons déjà insisté au verset 2 de ce chapitre sur le rôle capital de lâobéissance dans la vie des élus. Dans ce verset, les saints sont exhortés à être des «enfants dâobéissance» et, au verset 22, elle est le moyen de «purifier nos âmes». Les «enfants dâobéissance» sont gardés des convoitises dâautrefois pendant leur ignorance. Obéir, câest faire la volonté de Dieu, et comment cette dernière pourrait-elle nous conduire dans le chemin des convoitises? Elles sont les choses qui appartenaient à notre vie de jadis, passée dans lâignorance des pensées de Dieu, et nâont rien à faire avec notre connaissance actuelle de Celui sur lequel nos yeux sont maintenant fixés.
v. 15. Quel est donc le caractère de Christ, de Celui qui nous a appelés, après nous avoir élus? (v. 2). Celui qui nous a appelés est saint, séparé de tout mal; donc nous devons lâêtre aussi si nous voulons marcher à Sa suite. Car il sâagit, dans tout ce passage, de notre marche, de notre conduite et câest à cela que reviennent toutes les exhortations de cette épître. La sainteté est une exigence primordiale du caractère de Dieu qui veut nous associer avec Lui-même (Lév. 19:2). Impossible de lui être associés sans porter ce caractère; aussi dit-il: «Soyez saints, car moi je suis saint».
Et si vous invoquez comme Père Celui qui, sans acception de personnes, juge selon lâÅuvre de chacun, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre séjour ici-bas, sachant que vous avez été rachetés de votre vaine conduite qui vous avait été enseignée par vos pères, non par des choses corruptibles, de lâargent ou de lâor, mais par le sang précieux de Christ, comme dâun agneau sans défaut et sans tache. (v. 17-19)
Nâoublions pas que nous avons non seulement affaire à Christ comme à Celui qui nous a appelés, mais à Dieu que nous invoquons comme Père. Sans doute, ce Père nâest pas pour nous un Juge, mais, selon quâil est dit ici, il «juge selon lâÅuvre de chacun». Il ne fait aucune acception de personnes; il apprécie toutes choses sans aucune partialité envers ses enfants. Tels sont les principes du gouvernement de Dieu à lâégard de tous les hommes. Notre Père est Dieu et lâun ne peut être séparé de lâautre. Câest ce sentiment qui domine notre conduite: «Conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre séjour ici-bas». Dans le temps éternel qui suivra ce séjour, il nây aura plus, de notre part, que la jouissance absolue de lâamour du Père, sans crainte de lui déplaire, comme il nây aura non plus de sa part aucun jugement quelconque de ses enfants, amenés alors à la perfection.
Mais (v. 18), il y a un second motif à notre conduite. Ce nâest pas seulement que nous avons affaire au Saint et au Dieu qui, tout en étant Père, veut être craint. Ce second motif, câest que nous avons été rachetés à un prix dâune valeur infinie: par le sang précieux de Christ. Ces chrétiens avaient été délivrés, par le sang de Christ, de quoi? De tout ce qui faisait autrefois leur gloire comme Juifs et qui leur avait été enseigné par leurs pères. Or ce que leurs pères leur enseignaient était une vaine conduite, car il est impossible au pécheur, juif ou gentil, sans la rédemption, dâavoir une conduite qui nâaboutisse pas au jugement éternel. Ils avaient donc été rachetés de cette conduite passée pour être introduits dans une conduite toute nouvelle, celle de Christ homme ici-bas. à la base de ce rachat, il nây avait aucun élément corruptible, comme pour le rachat de lâIsraélite, ni argent, ni or, ni aucune autre offrande, mais le sang précieux de lâAgneau sans défaut et sans tache, préfiguré jadis en type par lâagneau pascal.
Préconnu dès avant la fondation du monde, mais manifesté à la fin des temps pour vous, qui, par lui, croyez en Dieu qui lâa ressuscité dâentre les morts et lui a donné la gloire, en sorte que votre foi et votre espérance fussent en Dieu. (v. 20, 21)
Cet Agneau avait été préconnu bien avant le rachat dâÃgypte, car câétait avant la fondation du monde. Il en était de même pour ces chrétiens sortis du judaïsme, comme nous lâavons vu au v. 2 de ce chapitre. Quelle chose merveilleuse que dâêtre les objets des conseils éternels de Dieu et cela aussi complètement que le Sauveur lui-même. Mais ce nâétait quâà la fin des temps quâIl avait été manifesté pour ces chrétiens juifs, car tout ce passage ne sâadresse ici quâà eux. Câétait pour eux que cette Åuvre immense avait été accomplie. Câétait par Lui quâils croyaient en Dieu, sans lequel cette Åuvre nâaurait pu avoir lieu; Lui qui, en récompense du sacrifice de son Fils, lâavait ressuscité dâentre les morts et lâavait introduit dans la gloire, en sorte que leur foi et leur espérance fussent en Dieu. Le Père et le Fils étaient également intéressés à lâÅuvre de leur salut, le Fils par son sang, le Père par la résurrection et la gloire, en sorte que Dieu fût lâauteur de lâÅuvre, et que la foi de ces Hébreux et leur espérance eussent un fondement commun. Lâapôtre part ici de la résurrection de Christ et de la gloire que Dieu lui a donnée, mais ne considère pas ceux auxquels il parle comme ressuscités avec Christ et assis avec Lui dans les lieux célestes. Eux, ayant un Christ céleste comme objet de foi et dâespérance, sont tenus de marcher ici-bas comme Lui y a marché.
Ayant purifié vos âmes par lâobéissance à la vérité, pour que vous ayez une affection fraternelle sans hypocrisie, aimez-vous lâun lâautre ardemment, dâun cÅur pur, vous qui êtes régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente parole de Dieu: parce que «toute chair est comme lâherbe, et toute sa gloire comme la fleur de lâherbe: lâherbe a séché et sa fleur est tombée, mais la parole du Seigneur demeure éternellement». Or câest cette parole qui vous a été annoncée. (v. 22-25).
Ce qui devait caractériser ces chrétiens, câétait la même marche que Christ, «lâobéissance à la vérité»; la vérité, la pensée de Dieu, ayant des droits absolus sur notre cÅur. Ainsi en était-il de lâhomme parfait, du Christ Jésus, mais Lui nâavait pas besoin, comme nous, que lâobéissance à la vérité purifiât son âme. La vérité le gouvernait; nâétait-il pas lui-même «le chemin, la vérité et la vie»? Quant à nous, cette obéissance à la vérité purifie nos ânes et les empêche de se porter sur des objets contraires à la sainteté de Dieu. La conséquence en est que tout objet étranger au caractère de Dieu est banni du cÅur. Or le caractère de Dieu est lâamour et nous réalisons cet amour en portant notre affection sur les frères, sur ceux que Dieu aime. Chez le chrétien, conséquent avec son caractère, cette affection est réelle, sans hypocrisie, ne se donnant pas des apparences qui ne correspondent pas à la réalité. Elle a de lâardeur et part de cÅurs dâoù la souillure nâa pas de place. La chose était dâautant plus importante à dire que ces chrétiens se trouvaient transportés hors des coutumes étroites et des intérêts égoïstes du judaïsme, dans le large amour chrétien.
Quelle différence, en effet (v. 23), entre leur position actuelle et leur état précédent! Comme Juifs, la semence dont ils étaient issus était corruptible. Ils appartenaient à un peuple pécheur et condamné par le fait de son origine terrestre et pécheresse. Mais désormais ils nâavaient plus rien à faire avec leur nature dâautrefois. Câétait une nouvelle naissance et la semence qui lâavait produite était vivante et permanente, câest-à -dire demeurant éternellement: la Parole de Dieu. Quant à la semence corruptible, il nâen restera rien! Toute chair est comme lâherbe; elle disparaît comme la fleur de lâherbe qui brille un moment, puis sèche et tombe et nâest bonne que pour le feu. Il en est ainsi de lâhomme; et, chose merveilleuse, il en fut ainsi du Christ venant en grâce prendre la place de lâhomme pour le sauver (voyez Ps. 102:5, 12; 103:15, 16; Ãs. 40:6-8; Jacq. 1:11).
La Parole qui leur avait été annoncée demeure éternellement. Câétait à elle quâils devaient rester attachés. Câest aussi la seule sauvegarde pour nous, en des jours où Satan a réussi à mettre cette Parole en doute, à en affaiblir la portée aux yeux et dans le cÅur des chrétiens, jusquâau moment où il la déclarera hautement puérile et sans valeur.
Remarquons, en terminant ce chapitre que, dès le début de cette épître, lâEsprit en fait ressortir le caractère éminemment pratique. Il sâagit pour un peuple de pèlerins qui tire son origine dâun Christ ressuscité et glorifié, de réaliser, dans toute sa marche ici-bas, son caractère de peuple sauvé, en dehors de tous les principes du judaïsme qui voudraient le rattacher à une religion terrestre.