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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 John 2". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/1-john-2.html.
bibliography-text="Commentaire sur 1 John 2". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-29
Chapitre 2:1-28
V. 1-11
V. 1
Les derniers versets du chapitre 1 nous ont montré que nous ne pouvons pas dire que nous nâavons pas de péché, ni que nous nâavons pas péché. Les premiers versets du ch. 2 en sont la contrepartie, de peur que nous ne nous hâtions de conclure que nous sommes excusables de pécher au motif que lâon ne peut guère sâen empêcher, que câest pratiquement inévitable. Or il nây a rien de la sorte. Jean écrivait ces choses afin que nous ne péchions pas. Dâautres passages des Ãcritures parlent des ressources spéciales pour nous empêcher de tomber: le point mis ici en relief est que, si nous entrons dans la sainte communion dont parle le ch. 1:3, nous serons préservés. La jouissance de cette communion exclut le péché, tout comme le péché exclut de la jouissance de cette communion, jusquâà ce quâil soit confessé.
Nous avons de grandes ressources pour ne pas pécher, même si le péché est encore en nous. Nous ne devrions pas pécher. Nous nâavons pas dâexcuses si nous péchons; mais si cela arrive, il y a pour nous, grâces à Dieu, «un avocat auprès du Père». Le mot traduit ici par «avocat» est le même que celui traduit par «consolateur» en Jean 14 â un mot qui signifie littéralement «quelquâun qui est appelé pour aider côte à côte». Le Ressuscité, «Jésus Christ, le juste», a été appelé côte à côte avec le Père dans la gloire pour aider Ses saints, si et quand ils pèchent. Le Saint Esprit a été appelé à nos côtés ici sur la terre pour nous aider.
Il est bien dit: «le Père», notons-le, parce que lâAvocat paraît pour ceux qui sont déjà enfants de Dieu. Les premiers mots du chapitre sont: «Mes enfants» â le mot utilisé nâest pas celui qui signifie «petits enfants», mais celui utilisé pour les «enfants» en général. Par ce terme affectueux, lâapôtre embrassait comme siens tous ceux qui sont de vrais enfants de Dieu. Nous avons été introduits dans cette relation bénie par le Sauveur, comme Jean 1:12 nous le dit. Ãtant dans cette relation, nous avons besoin des services de lâAvocat quand nous péchons.
La justice de notre Avocat est soulignée. On aurait pu sâattendre à ce que lâattention soit attirée sur Sa bonté et Sa miséricorde; ailleurs aussi on trouve lâaccent mis sur la justice quand il est question du péché, comme câest le cas ici. Celui qui se charge de notre cas en la présence du Père quand nous péchons, fera en sorte que la justice prévale. Dâun côté, la gloire du Père ne sera pas ternie par notre péché; et de lâautre, Il sâoccupera de nous dâune manière juste, pour que nous en arrivions à un jugement correct et juste de notre péché, et que nous le confessions et quâil soit pardonné et que la purification en soit faite.
V. 2
Celui qui est notre Avocat dans le ciel est aussi «la propitiation pour nos péchés». Ceci nous ramène au fondement de roc sur lequel tout repose. Par Son sacrifice expiatoire, toutes les exigences de Dieu contre nous ont été satisfaites; et Il exerce Son service dâAvocat auprès du Père sur cette base de justice. Sa propitiation a réglé pour nous en tant que pécheurs les questions dâordre éternel soulevées par nos péchés. Sa fonction dâavocat règle les questions en rapport avec le Père qui se soulèvent lorsque nous péchons en tant quâenfants de Dieu.
La propitiation est ce que nous pouvons appeler le côté de Dieu de la mort de Christ. Elle concerne le sujet le plus fondamental de tous: satisfaire aux exigences divines contre le péché. Répondre aux besoins du pécheur doit être une question secondaire vis-à -vis de ce premier sujet. Câest pourquoi, quand Paul développe lâévangile dans lâépître aux Romains, nous trouvons que la première mention de la mort de Christ est la propitiation par la foi en son sang (3:25). La substitution nâest pas clairement affirmée avant Romains 4:25 où nous lisons quâIl «a été livré pour nos fautes».
Comme il sâagit du côté de Sa mort envers Dieu, le cercle le plus large est envisagé: «le monde entier». Quand il est question de substitution, seuls les croyants sont envisagés: ce sont «nos fautes» ou «les péchés de plusieurs». Mais bien que les croyants soient seuls à profiter des bénéfices acquis par la mort de Christ, Dieu a besoin dâune propitiation pour chaque péché jamais commis par les hommes, à cause de tout le grand outrage causé par le péché. Propitiation a donc été faite vis-à -vis de Dieu par la mort de Christ, et à cause de cela Il peut offrir gratuitement le pardon aux hommes sans faire le moindre compromis quant à Sa nature et Son caractère.
Propitiation est un mot qui suscite beaucoup de colère et de mépris chez les opposants à lâévangile. Ils supposent que la propitiation a le même sens que chez les païens, câest-à -dire quâil sâagit de pacifier, en versant beaucoup de sang, une puissance en colère, ennemie et assoiffée de sang. Mais dans les Ãcritures, le mot a un sens dâun niveau bien plus élevé. Il contient encore le sens général dâapaiser ou de rendre favorable par un sacrifice, mais il nây a aucune raison de considérer Dieu comme ennemi ou comme sanguinaire. Il est infiniment saint. Il est juste dans toutes Ses voies. Il est dâune majesté éternelle. Sa nature et tous Ses attributs doivent recevoir leur dû et être magnifiés dans lâexécution du châtiment approprié: pourtant Il nâest pas contre lâhomme, mais pour lui, car ce que la justice demandait, lâamour y a pourvu. Comme nous le lisons maintenant dans notre épître, «Dieu nous aima et il envoya Son Fils [pour être la] propitiation pour nos péchés» (4:10). Dieu lui-même a fourni la propitiation. Son propre Fils, qui était Dieu, est devenu propitiation. Cette propitiation, bien comprise, nâest pas une idée dégradante, mais une idée qui élève et ennoblit. La seule chose dégradante, câest lâidée du sujet faussement entretenue par ceux qui sây opposent. Ils essaient de glisser leur idée dégradée dans lâévangile, mais la Parole de Dieu la réfute.
V. 3-4
Nous considérons maintenant une autre affirmation, faite à tort maintes fois: «je Le connais». Il est en effet possible que le croyant dise avec un grand bonheur quâil connaît Dieu, puisque la «communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ» nous est accordée, et il ne peut pas y avoir de communion sans connaissance. Mais là encore, un test est nécessaire pour déterminer si une telle affirmation nâest quâune simple prétention. Ce test, câest lâobéissance aux commandements quâIl nous a donnés. Connaître Dieu est inséparable de Lui obéir.
En gardant Ses commandements, nous savons que nous sommes arrivés à Le connaître. En dehors de cette obéissance, il ne peut pas y avoir cette connaissance, et si on prétend quand même Le connaître, cela ne fait que manifester que la vérité nâest pas chez celui qui a cette prétention. Comparez les versets 2:4 et 1:8. La vérité nâest pas dans celui qui affirme ne pas avoir de péché, pas plus quâelle nâest dans celui qui affirme avoir la connaissance de Dieu, et qui malgré cela nâest pas obéissant à Ses commandements.
Il nous faut bien comprendre quâil y a des commandements dans le christianisme, bien quâils ne soient pas dâordre légal; par cela nous voulons dire quâils ne nous sont pas donnés pour pouvoir établir ou maintenir notre position devant Dieu par leur moyen. Toute expression précise de la volonté de Dieu a force de commandement, et nous verrons que cette épître a beaucoup à nous dire sur Ses commandements, et quâils ne sont pas «pénibles» (5:3). La loi de Christ est une loi de liberté, du fait que nous participons à Sa vie et à Sa nature.
V. 5
De «garder Ses commandements», nous passons à «garder Sa parole», au v. 5. Câest un pas de plus. Sa parole comprend tout ce quâIl nous a révélé de Ses pensées et de Sa volonté, y compris Ses commandements bien sûr, mais allant au-delà . Un homme pourrait donner à ses fils beaucoup dâinstructions précises â ses commandements. Mais outre cela, ses fils ont comme glané une connaissance intime de ses pensées au cours de leurs entretiens journaliers et de leurs rapports mutuels pendant des années et, même en lâabsence dâinstructions précises, ils observent soigneusement ses paroles avec un dévouement filial. Câest ainsi quâil devrait en être des enfants de Dieu. Quand câest le cas, lâamour de Dieu est «véritablement consommé» [ou: «rendu parfait»], car il a produit en eux ses propres effets et ses propres réponses.
En outre, par une telle obéissance «nous savons que nous sommes en lui». Ãtre «en Lui» implique notre participation à Sa vie et à Sa nature. Il y a bien sûr un lien très étroit entre savoir «que nous Le connaissons» (2:3), et savoir «que nous sommes en Lui» (2:5). Le second nous introduit dans quelque chose de plus profond. Les anges Le connaissent et obéissent à Ses commandements. Il faut que nous Le connaissions comme ceux qui sont en Lui, et dès lors nous comprendrons la moindre indication de Ses pensées ou de Ses désirs, et cela nous incitera à une obéissance heureuse.
V. 6
Ãtant en Lui, nous avons à «demeurer en Lui», ce qui signifie, comme nous le comprenons, demeurer dans la conscience et la puissance dâêtre en Lui. Il est facile pour nâimporte qui de nous de dire: «je demeure en Lui»; mais sâil en est ainsi, nous devons produire ce qui prouve la réalité de cette affirmation. Une telle personne «doit aussi marcher comme Lui a marché». Si nous sommes dans Sa vie, et aussi dans la puissance et la jouissance de cette vie, cette vie doit nécessairement sâexprimer dans nos voies et nos activités, comme cela a eu lieu en Lui. La grâce et la puissance de notre marche comparée à la Sienne, seront pauvres et faibles, mais ce sera pourtant une marche du même ordre. Il nây aura pas de différence de nature mais seulement de degré.
V. 7-8a
Quelle élévation extraordinaire devrait donc caractériser notre marche! Combien nous sommes au-delà du niveau accepté au temps de lâAncien Testament! Quand Jean écrivait ces paroles, un bon nombre a dû se sentir porté à protester que le niveau attendu était trop haut et quâil introduisait quelque chose de tout nouveau. Câest pourquoi au v. 7 il les assure de ce quâil ne disait pas quelque chose de nouveau â comme les enseignements des antichrists, qui eux étaient nouveaux â mais que câétait plutôt un commandement ancien. En même temps, dans un autre sens, câétait un commandement nouveau. Cela ne se contredit pas, bien que ce soit un paradoxe. Câétait un commandement ancien car il avait déjà été mis en évidence dès le commencement en Christ, comme étant la sainte volonté de Dieu et Son plaisir pour lâhomme: il nây avait donc rien en lui qui ressemblât aux notions nouvelles des Gnostiques. Cependant câétait un nouveau commandement, car il devait être maintenant mis en évidence en ceux qui étaient de Christ, et en cela, câétait comme du nouveau pour eux. La chose, dit Jean, «est vraie en Lui et en vous». La vie qui a été manifestée en Christ, et qui en premier lieu était exclusivement en Lui, doit se trouver maintenant dans les croyants qui sont en Lui. Tant quâils demeurent en Lui, la vie sâexprimera en eux de la même manière, et produira des fruits semblables.
V. 8b
Et nous lisons donc: «La vraie lumière luit déjà ». Entre la vie et la lumière il y a le lien le plus étroit possible. Si la vraie vie a été manifestée en Christ, la vraie lumière a également brillée en Lui. Si nous participons à cette vraie vie, la vraie lumière brillera aussi en nous. «Les ténèbres sâen vont», écrit lâapôtre, et non pas: «sont passées». Il faudra attendre jusquâau monde à venir pour dire quâelles sont passées, cependant il est clair quâelles sâen vont [quâelles sont en train de sâen aller], car la vraie lumière a commencé à briller en Christ et dans les Siens. Quand Dieu agira en jugement et que la fausse vie et la fausse lumière de ce monde seront chassées, alors les ténèbres seront effectivement passées. Actuellement nous pouvons nous réjouir dans lâassurance quâelles sâen vont, et que la vraie lumière brille. Plus nous marcherons comme Lui a marché, plus la lumière brillera effectivement par nous.
V. 9
Mais en outre, si la lumière va désormais briller en nous et par nous, il faut que nous soyons nous-mêmes dans la lumière. Prétendons-nous être dans la lumière? Eh bien, il y a un test simple par lequel on peut savoir si cette déclaration est authentique. Si quelquâun dit être dans la lumière et quâil haïsse son frère, sa déclaration est fausse et il est dans les ténèbres, câest-à -dire quâil ne connaît pas réellement Dieu â il nâest pas dans la lumière de Dieu révélée en Christ. Personne ne peut être dans la lumière de Dieu sâil nâa pas la vie de Dieu, qui est amour. Câest pourquoi un peu plus loin dans lâépître nous lisons que «celui qui nâaime pas son frère demeure dans la mort» (3:14). Nous découvrons donc maintenant que la vie, la lumière et lâamour vont tous de pair; et dans la nature même des choses, ils fonctionnent comme des tests lâun vis-à -vis de lâautre. Celui qui aime son frère manifeste la vie, selon le ch. 3. Ici, lâaccent est mis sur le fait quâil demeure dans la lumière.
V. 10-11
Jean ajoute la remarque: «il nây a point en lui dâoccasions de chute» (2:10). Câest en contraste avec ce qui suit au verset 11 où celui qui hait son frère est décrit comme étant dans les ténèbres, marchant dans les ténèbres, et ne sachant pas où il va. Nous nâavons pas de lumière en nous, tout comme la lune nâa de lumière que quand elle est dans la lumière du soleil. Ainsi celui qui hait son frère, étant dans les ténèbres, est entièrement ténèbres lui-même, et il devient par conséquent une occasion de chute pour les autres. Il trébuche lui-même et agit comme une pierre dâachoppement. Tels étaient les antichrists et leurs adeptes. Celui qui aime, comme fruit de ce quâil possède la vie divine, marche dans la lumière et ne trébuche pas ni nâest une pierre dâachoppement.
Aimer son frère, câest bien sûr aimer tous ceux qui pareillement à nous, sont nés de Dieu; câest aimer chacun dâeux. Câest lâamour, divin par nature, étendu à tous ceux qui sont entrés dans la famille divine, â lâamour qui aime les enfants de Dieu en tant quâenfants de Dieu, indépendamment des préférences ou aversions humaines.
V. 12-17
V. 12
Un nouveau paragraphe commence au v. 12. Au verset 1:4, Jean indiquait les thèmes sur lesquels il écrivait. Maintenant nous avons la base sur laquelle il écrivait. Tous ceux auxquels il sâadressait étaient dans la merveilleuse grâce dâavoir les péchés pardonnés, et tous étaient dans la position dâenfants. Le mot traduit par «enfants» nâest pas celui utilisé pour les «petits enfants». Il inclut tous les enfants de Dieu sans distinction. Le pardon qui est le nôtre est notre part uniquement à cause de Son Nom. La vertu et le mérite nâen reviennent quâà Lui. Câest en tant que pardonnés et introduits dans une relation formée divinement, que ces paroles nous sont adressées.
V. 13
Dâun autre côté, il y a des distinctions dans la famille de Dieu, et le v. 13 les fait apparaître. Il y a des «pères», des «jeunes gens», des «petits enfants». Câest la manière dont Jean indique les différentes étapes de la croissance spirituelle. Nous devons tous nécessairement commencer comme des petits enfants dans la vie divine. Normalement nous devrions nous développer en jeunes gens et finalement devenir des pères. Chacune des trois classes a des caractères précis.
Le v. 13 énonce les traits caractéristiques de ceux à qui il écrit, non pas les thèmes quâil traite, ni la base sur laquelle il écrit. Les pères sont caractérisés par la connaissance de Celui qui est dès le commencement; câest-à -dire quâils ont mûri dans la connaissance de Christ, cette «Parole de Vie», en qui la vie éternelle a été manifestée. Ils connaissaient réellement Celui en qui a été révélé tout ce qui doit être connu de Dieu. Tout autre connaissance est insignifiante si on la compare à cette connaissance-là : les pères, eux, la possèdent.
Les jeunes gens sont caractérisés par ce quâils ont vaincu le méchant. Les versets qui suivent dans le chapitre montrent plus exactement la force de cette expression. Ils ont surmonté les pièges subtils du diable opérant par les enseignements des antichrists, et ils lâont fait parce quâils étaient édifiés sur et dans la Parole de Dieu. Au début de notre course chrétienne, avant dâavoir eu le temps dâêtre bien fondés dans les enseignements de la Parole, nous sommes bien plus susceptibles de nous laisser égarer par des enseignements subtils contraires à la Parole, et dâêtre ainsi vaincus par le méchant.
Câest le danger auquel les petits enfants sont exposés, comme nous le verrons. Pourtant, un beau trait les caractérise: ils connaissent le Père. Le bébé humain manifeste vite lâinstinct qui lui permet de reconnaître ses parents, et il en est de même pour les enfants de Dieu. Ils ont Sa nature, donc ils Le connaissent. Ils ont encore beaucoup de choses à apprendre sur le Père, mais ils Le connaissent. En tant quâenfants de Dieu, soyons exercés à ne pas rester des petits enfants. Nous devons commencer par là , mais aspirons à cette connaissance de la Parole de Dieu qui développera notre croissance spirituelle, et nous permettra de devenir des jeunes gens, et même des pères en temps voulu.
V. 14a
Après avoir donné, au verset 13, les traits caractéristiques respectivement des pères, des jeunes gens et des petits enfants, lâapôtre commence au verset 14 le message spécial adressé à chacun dâeux.
Il commence par les pères et son message à leur égard est des plus brefs; de plus lâapôtre reprend exactement les mêmes mots quâau verset précédent quand il décrivait leur trait caractéristique. Câest vraiment remarquable et nous pouvons bien nous demander pourquoi. Nous croyons que la raison en est que, une fois arrivés à la connaissance de «Celui qui est dès le commencement», nous atteignons la connaissance de Dieu dans une plénitude infinie et éternelle, au-delà de laquelle il nây a plus rien. Celui qui est «Fils» et «la Parole», «la Parole de vie», manifesté parmi nous, est Celui qui est dès le commencement. En Lui nous connaissons Dieu, et il nây a rien qui dépasse une connaissance dâune telle profondeur infinie.
Les pères Le connaissent donc de cette manière profonde et merveilleuse. Le Dieu qui est amour est devenu la demeure de leurs âmes, et demeurant dans cet amour ils demeurent en Dieu et Dieu en eux. Ils nâavaient quâà continuer à approfondir cette connaissance bénie. Il nây avait pas besoin de leur dire rien de plus.
V. 14b
Les jeunes gens nâavaient pas encore atteint cette stature, mais ils en étaient sur la voie. Leur caractéristique était dâavoir vaincu le méchant, selon v. 13. Nous apprenons maintenant comment cette victoire avait pu avoir lieu. Ils avaient été rendus forts par la Parole de Dieu demeurant en eux.
Nous commençons tous notre vie chrétienne comme des petits enfants, et si nous avons une croissance saine, nous avancerons vers lâétat de jeunes gens. Or la connaissance de la Parole de Dieu doit venir en premier. Nous ne pouvons pas demeurer dans ce dont nous sommes ignorants. Ceci nous fait voir en face la raison pour laquelle tant de vrais chrétiens sont restés depuis de nombreuses années des petits enfants â juste des bébés chétifs. Ils nâont jamais vraiment fait connaissance avec la Parole de Dieu. Le grand adversaire du travail de Dieu connaît très bien cette nécessité, ce qui éclaire vivement lâhabileté de ses desseins en profondeur.
Le catholicisme romain a ôté les Ãcritures des mains de ses adeptes au motif que, sâagissant de la Parole de Dieu, elle est bien trop au dessus des laïques, et seulement propre à être mise entre les mains des docteurs de lâéglise, seuls capables de lâinterpréter. Le modernisme prévaut dans le monde protestant. Dans sa forme la plus évoluée, il renie entièrement la Parole de Dieu: la Bible nâest pour eux quâune collection de légendes douteuses parsemée de réflexions religieuses obsolètes. Dans sa forme diluée â qui séduit souvent de vrais chrétiens et est donc encore plus nuisible en ce qui nous concerne â il affaiblit lâautorité de la Parole, et condamne ainsi ses adeptes à un infantilisme spirituel perpétuel. Et là où ces maux sont absents, les gens se contentent trop souvent de tirer ce quâils connaissent de la Parole, des textes sur lesquels il arrive à leur ministre de prêcher. Ils ne lisent pas, ni nâobservent ni nâétudient ni ne digèrent intérieurement la Parole pour eux-mêmes. Câest pourquoi leur croissance ne se poursuit pas.
Mais la Parole ne doit pas simplement être connue, elle doit demeurer en nous. Elle doit demeurer dans nos pensées et dans nos affections; de cette façon elle nous contrôlera, gouvernant nos vies entières. Si ce point est atteint par lâun quelconque dâentre nous, alors on peut dire quâil est fort, car sa vie est fondée sur le roc invincible de lâÃcriture Sainte. Cependant même ainsi, la force nâest pas tout, car il faut encore être conduit à cette connaissance de Celui qui est dès le commencement qui caractérise les pères.
V. 15-16
Les jeunes gens ont affaire à un danger qui, sâil prévaut, les empêchera de poursuivre leur progression vers cette connaissance bénie. Ce danger, câest le monde et lâamour du monde: non pas le monde simplement comme un concept abstrait, mais les choses concrètes et matérielles qui sont dans le monde. Nous utilisons un grand nombre de ces choses, et occasionnellement au moins, nous y prenons plaisir, mais nous ne devons pas les aimer. Ce que nous aimons nous domine, et nous ne devons pas être dominés par le monde, mais par le Père. Lâamour du monde et lâamour du Père sont mutuellement exclusifs. Nous ne pouvons pas être possédé par les deux. Il faut que ce soit ou lâun ou lâautre. Lequel nous possède?
Si lâamour du Père nous possède, nous verrons le monde sous son vrai jour. Nous possèderons la faculté spirituelle qui agit à la manière des rayons-X. Nous descendrons sous la surface des choses jusquâà lâossature du squelette sur lequel tout est construit. Ce squelette nous est révélé au verset 16 comme «la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et lâorgueil de la vie»; tout cela ne vient pas du Père mais est entièrement du monde.
La convoitise de la chair, câest le désir dâavoir â le désir de posséder pour soi ces choses qui nourrissent et entretiennent la chair. La convoitise des yeux, câest le désir de voir, que ce soit avec les yeux de la tête ou les yeux de lâesprit, toutes les choses qui nourrissent et entretiennent ce qui nous plait. Cela couvre la soif intellectuelle insatiable de lâhomme, ainsi que sa recherche continuelle de plaisirs spectaculaires. Lâorgueil de la vie, câest le désir dâêtre â le désir ardent dâêtre quelquâun, ou quelque chose qui nourrisse et entretienne lâorgueil du cÅur. Câest le mal ancré le plus profondément des trois, et souvent celui quâon soupçonne le moins.
Nous venons donc de voir le cadre sur lequel est bâti le système du monde; tous les éléments sont en opposition totale au Père, et au monde à venir quand lâordre mondial actuel aura été mis de côté. Il nous est dit: «le monde sâen va, et sa convoitise». Il nâest pas surprenant de lâentendre dire. Quelle grâce quâil sâen aille, car la pire calamité ne serait-elle pas que le monde et ses convoitises se perpétuent à jamais? Le monde disparaîtra; le Père et Son monde demeureront. Nous serions bien fous dâêtre remplis dâamour pour ce qui disparaît plutôt que de lâamour pour Celui qui demeure.
V. 17
Quel contraste frappant au v. 17! On se serait attendu à ce que la fin du verset soit: «mais le Père demeure»; mais cela est si évident quâil nâest guère besoin de le dire. «Celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement»: câest un fait merveilleux. Ce qui disparaîtra, câest le monde. Quand des croyants meurent, on remarque quâun tel «a disparu». Le monde continue très bien sans eux et semble parfaitement stable. Lâapôtre Jean voit les choses du côté divin et nous aide à faire de même. Alors nous voyons le monde en train de disparaître, tandis que celui qui fait la volonté de Dieu, même sâil est retiré de la scène terrestre, câest lui qui demeure éternellement. Il sert la volonté de Dieu, et cette volonté est fixe et elle demeure. Le serviteur de cette volonté demeure lui aussi.
V. 18-27
Du v. 18 au v. 27, lâapôtre sâadresse aux «petits enfants». Sans aucune préface, lâapôtre se lance dans un avertissement contre les docteurs anti-chrétiens qui commençaient à abonder. Lâ«Antichrist» est un sinistre personnage dont lâapparition aux derniers jours est prédite. Il nâest pas encore venu, mais de nombreux hommes de moindre importance, ayant le même caractère mauvais à des degrés divers, existent depuis longtemps sur la terre. Cela nous montre que nous sommes dans les derniers temps, câest-à -dire, lâépoque précédant immédiatement le temps où le mal culminera et subira le jugement final.
V. 18-19
Or les antichrists apparus du temps où Jean écrivait, avaient eu un temps leur place parmi les croyants, comme le montre le v. 19. Mais depuis, ils avaient rompu leur relation et étaient sortis du milieu dâeux. Ce faisant, ils avaient rendu manifeste quâils nâavaient jamais réellement fait partie de la famille de Dieu â ils ne faisaient pas partie «de nous». Le caractère du vrai croyant est de tenir ferme la foi. Ils lâavaient abandonnée et étaient sortis de la compagnie des chrétiens, révélant par là quâils nâavaient pas de lien vital avec les enfants de Dieu. Le vrai enfant de Dieu a lâonction de la part du Saint, et câest précisément ce que les antichrists nâont jamais possédé.
V. 20-21
Lâ«Onction» du v. 20 est la même que celle du v. 27, et les deux fois il est fait référence au Saint Esprit. Demeurant dans les enfants de Dieu, Il devient la Source dâoù provient leur intelligence spirituelle. Or le plus jeune enfant de la famille divine a reçu cette onction, et on peut donc dire quâil «connaît toutes choses». Le terme «connaître» ici signifie une connaissance intérieure et consciente. Sâil sâagissait dâune question de connaissance acquise, il y a dix mille détails ignorés actuellement du jeune enfant, mais lâOnction lui donne cette capacité intérieure qui met toutes choses à sa portée. Il connaît toutes choses potentiellement, mais non pas encore de manière détaillée.
On peut donc même dire que le jeune enfant «connaît la vérité», et quâil possède la capacité de faire la différence entre la vérité et ce qui est mensonge. Pour le moment, il se peut quâil ne connaisse que lâévangile le plus élémentaire; cependant dans lâévangile il a la vérité non diluée â la vérité fondamentale dâoù jaillissent toutes les vérités subséquentes â et tous les mensonges du diable peuvent être détectés sâils sont placés en contraste avec le fond brillant de lâévangile.
V. 22-23
Tout mensonge du diable vise en quelque manière la vérité concernant le Christ de Dieu. Ce nâest pas un tireur de niveau juste moyen, et même quand il paraît tirer au bord extérieur de la cible, il calcule une action de rebond qui lui fera atteindre finalement juste le centre de la cible. Aux jours de lâapôtre, il visait ouvertement le centre de la cible. Les antichrists niaient ouvertement que Jésus était le Christ: ils niaient le Père et le Fils. à notre époque, certains en sont encore à ce stade, mais dâautres, bien plus nombreux, font autre chose; ils introduisent des enseignements dâun genre très subtil, pas trop dommageables en apparence, mais conduisant finalement exactement aux mêmes reniements, ce qui fait que le centre de la cible est atteint.
Quand lâAntichrist paraîtra, il sera la négation totale et parfaite du Père et du Fils. Il «sâexaltera, et sâélèvera contre tout dieu, et proférera des choses impies contre le Dieu des dieux» (Daniel 11:36), et cette prédiction est développée en 2 Thess. 2:4. Les «plusieurs [nombreux] antichrists» qui lâauront précédé suivent tous des voies semblables. Leurs reniements portent plus particulièrement sur le Fils qui a été manifesté sur la terre, et ils vont même jusquâà déclarer quâils nâont rien à dire pour ou contre le Père. Une telle déclaration est vaine. Nier le Fils, câest nier le Père. Confesser le Fils, câest avoir aussi le Père. Bien quâétant des personnes distinctes, Ils sont un dans la Déité, et celui qui a lâOnction (le saint Esprit), qui est aussi un avec Eux dans la Déité, sait très bien cela, et ne risque pas dâêtre trompé sur ce point.
Tout le courant de lâAncien Testament montre que Jésus est le Christ, comme nous le voyons en Actes 17:2-3. La vérité quant au Père et au Fils est révélée dans le Nouveau Testament. Ce nâest pas que la relation du Père et du Fils nâa commencé quâalors, mais cette relation qui existait éternellement dans la Déité fut alors pour la première fois révélée pleinement. La communion dans laquelle nous sommes introduits est avec le Père et le Fils, comme le dit le début de lâépître; câest pourquoi le reniement de cette vérité est destructeur de notre communion.
Il faut remarquer que lâerreur prend le plus souvent la forme de la négation dâune vérité. Les négations sont dangereuses: elles devraient nâêtre énoncées quâavec le plus grand soin, et se baser sur une connaissance étendue. Habituellement, il faut une plus grande connaissance pour nier quelque chose que pour lâaffirmer. Par exemple, je peux affirmer quâune certaine chose est dans la Bible; pour le prouver, il suffit de connaître un seul verset de la Bible, celui où cela est indiqué. Mais si je nie que câest dans la Bible, jâai besoin de connaître la Bible du début à la fin, avant dâêtre sûr que je ne serai pas valablement contredit.
V. 24
Dès le commencement, Jésus a été manifesté comme le Christ, et comme Fils Il a révélé le Père. Même les petits enfants étaient arrivés à cette connaissance, laquelle devait demeurer en eux comme aussi en nous maintenant. Jésus est le Christ, câest-à -dire lâOint: nous avons reçu lâOnction pour que la vérité puisse demeurer en nous, et alors par conséquent, nous demeurerons dans le Fils et dans le Père.
Lâapôtre Paul nous instruit que nous sommes «en Christ» comme le fruit de lâÅuvre de grâce de Dieu. Lâapôtre Jean nous instruit au sujet de la révélation du Père et du Fils, et de la communion établie en rapport avec cette relation dans laquelle tout enfant de Dieu, même le plus jeune, est introduit, de sorte que nous pouvons demeurer «dans le Fils et dans le Père». Le Fils vient en premier car nous ne pouvons demeurer dans le Père que si nous demeurons dans le Fils. Demeurer, câest rester dans la connaissance et la jouissance conscientes du Fils et du Père, rendues possibles pour nous du fait que nous sommes nés de Dieu et que nous avons reçu lâOnction.
V. 25
Demeurer dans le Fils et dans le Père, câest la vie éternelle. La promesse de la vie éternelle existait même «avant les temps des siècles» selon Tite 1:2. Le Seigneur Jésus disait de la vie éternelle: «câest⦠quâils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ» (Jean 17:3). Le v. 25 de notre chapitre va un stade plus loin. Celui qui demeure dans le Fils et dans le Père demeure dans la vie qui est éternelle. La Vie Ãternelle avait été manifestée et vue, mais seuls les apôtres avaient eu ce privilège. Maintenant nous pouvons posséder cette vie et demeurer en elle, et câest pour nous tous, car ces choses ont été écrites aux petits enfants de la famille de Dieu.
V. 26-27
Lâapôtre a dit tout cela pour fortifier les petits enfants contre ceux qui enseignaient des séductions. Au v. 27 il revient encore à lâOnction, car câest par lâEsprit qui leur a été donné que toutes ces choses sont à leur disposition. Quel encouragement de savoir que lâOnction demeure en nous! Il nây a ni variation ni échec ici. Et lâOnction non seulement demeure en nous, mais elle nous enseigne toutes choses. Lâinstruction peut provenir de lâextérieur, mais câest par le Saint Esprit que nous avons la capacité de la saisir. Nous nâavons pas besoin quâun homme nous enseigne. Cette remarque nâa pas pour but de discréditer les docteurs [enseignants] que le Seigneur peut avoir suscité et doué pour faire Son Åuvre, sinon elle pourrait servir à discréditer justement cette épître que nous sommes en train de lire. Elle a pour but de nous faire réaliser que même les docteurs doués ne sont pas absolument indispensables, tandis que lâOnction, elle, est indispensable.
LâOnction â Celui-là même qui oint â est la vérité. Câest répété en des termes légèrement différents au ch. 5 v.6. Christ est la vérité comme un Objet devant nous. LâEsprit est vérité, lâapportant dans nos cÅurs par lâenseignement divin. à ces petits enfants, Jean pouvait dire «selon quâelle vous a enseignés» car ils avaient déjà lâOnction.
Grâce à Dieu, nous avons aussi lâOnction. Câest pourquoi cette parole «vous demeurerez en Lui» est aussi pour nous. Nous pouvons nâêtre que de petits enfants, avec peu de connaissance, mais que rien ne nous détourne de cette vie et de la communion dans laquelle nous sommes! Tout est centré sur Lui. Demeurons en Lui.
V. 28
Le paragraphe adressé spécialement aux «petits enfants» commençait au v. 18 pour se terminer au v. 27. Au verset 28, il y a lâexpression «enfants», dans un sens général: câest le même mot quâaux versets 1 et 12 (ch. 2), et on le retrouvera au ch. 3 v. 7, 10, 18.
Au v. 28, lâapôtre recommence à sâadresser à toute la famille de Dieu, à tous ceux qui sont Ses enfants, indépendamment de leur croissance ou de leur état spirituels. Il venait dâassurer aux petits enfants quâils avaient lâOnction et que, par conséquent, ils pouvaient «demeurer en Lui». Il se tourne maintenant vers toute la famille de Dieu et les exhorte à «demeurer en Lui». Ce qui est bon pour les petits enfants est bon pour tous, et le seul moyen de croître spirituellement et de porter du fruit, câest ce fait de demeurer en Lui. Quand nous nous détournons de Lui et que les affections et les intérêts de nos cÅurs sont centrés sur les choses du monde, alors nous sommes faibles et stériles. Lâapôtre considérait la manifestation de Christ quand nous serons tous manifestés dans notre vrai caractère, et il désirait que nous ayons tous de lâassurance en ce jour-là , et que nous nâayons pas honte.
Il sera manifesté, et nous aussi nous serons manifestés à Sa venue; il est évidemment possible quâun croyant soit couvert de honte à cette heure solennelle. Il est très probable que, par ces mots, lâapôtre indiquait son propre sens de responsabilité à leur égard, et il souhaitait quâils lui fassent honneur â si on peut sâexprimer ainsi â en ce jour-là . Mais ces paroles indiquent sûrement aussi que chacun de nous peut être couvert de honte pour notre compte. Que chacun dâentre nous demeure réellement en Lui, afin que maintenant nous portions du fruit, et quâalors nous ayons de lâassurance; et quâainsi il nây ait de la honte ni pour nous ni pour ceux qui ont travaillé en notre faveur, que ce soit des évangélistes ou des pasteurs.
Chapitres 2:29 et 3
V. 29 Ã 3:3
Le v. 28 forme un court paragraphe autonome, et il aurait mieux valu que le chapitre 2 se termine par lui. Le v. 29 commence un autre paragraphe qui sâétend jusquâau v. 3 du ch. 3.
Ch. 2:29 et 3:1
On pourrait bien vouloir demander maintenant: mais qui sont les enfants de Dieu? et comment les distinguer avec exactitude dâavec ceux qui nâen sont pas?
La réponse donnée ici câest que ceux qui sont nés de Dieu sont les enfants de Dieu, et quâon peut les distinguer par ce quâils pratiquent la justice. Pratiquer, câest quelque chose dâhabituel et de caractéristique. Ce nâest pas quâils agissent selon la justice par intermittence, de temps à autre; mais ils la pratiquent comme une habitude dans leur vie. Ils sont loin de le faire parfaitement â Un seul lâa fait. Et encore, comme nés de Dieu ils ont nécessairement Sa nature. Il est juste: nous le savons très bien. Alors ceux qui sont nés de Lui sont nécessairement caractérisés par la justice: il ne pourrait pas en être autrement. Ainsi donc quand nous voyons quelquâun pratiquer réellement la justice, nous pouvons à bon droit admettre quâil sâagit dâun vrai enfant de Dieu.
La pratique de la justice est une question très importante, qui dépasse de beaucoup le fait de payer cent centimes en échange dâun euro. Il faut commencer avec Dieu et Lui rendre ce qui Lui est dû, et ensuite considérer comment rendre à tous les autres ce qui leur est dû. On ne peut pas dire dâun inconverti quâil pratique la justice, car il nâa jamais commencé par le premier pas de la justice. Il ne pratique pas ce qui est juste au regard de Dieu.
Nous connaissons Dieu. Il est juste. Voici quelquâun qui pratique la justice. Nous pouvons sans risque considérer quâil est né de Dieu. Il appartient à la famille divine. Mais alors quel merveilleux amour il y a là ! Et il nous est accordé par le Père Lui-même!
Le mot que Jean utilise ici est «enfants» plutôt que «fils». Câest un terme plus intime. Il est parlé des anges dans lâÃcriture comme étant des «fils de Dieu». Toutes choses sont à Lui comme ayant été créées par Lui, mais pour être Ses enfants il nous faut être «nés de Lui». Câest quelque chose de plus profond et en même temps de plus intime, et nous pouvons bien nous émerveiller de la manière dont lâamour de Dieu agit, nous accordant une pareille grâce. Nous avons été introduits dans cette nouvelle relation par lâopération de Dieu Lui-même, accomplie en nous par la puissance du Saint Esprit. Il aurait pu Lui plaire, tout en nous sauvant, de nous introduire dans une relation avec Lui bien inférieure à celle-ci. Mais non, telle a été la manière dâagir de Son amour.
Mais il y a plus; tout comme cet acte de nous engendrer nous a liés à Lui dans cette nouvelle relation, ainsi aussi cet acte nous a détachés du monde, et cela dâune manière tout à fait fondamentale. Quand Christ était ici-bas, le monde nâa connu et compris ni Lui ni Son Père: câétait parce quâIl lui était totalement opposé, tant quant à lâorigine que quant au caractère. Il leur dit: «Vous êtes dâen bas; moi, je suis dâen haut: vous êtes de ce monde; moi, je ne suis pas de ce monde». Et encore, quand ils prétendaient avoir Dieu pour Père, Il dit: «Si Dieu était votre père, vous mâaimeriez» (Jean 8:23, 42). Le problème était quâils nâavaient pas la nature qui les aurait rendus capables de connaître ou de comprendre Christ. Or nous, grâces à Dieu, nous avons la nature qui Le connaît et qui Lâaime; mais câest justement la raison pour laquelle, nous non plus, le monde ne nous connaît pas, ni ne nous comprend. Câest inhérent à la nature des choses.
V. 2
La place dâenfants nous appartient MAINTENANT. Lâamour du Père, qui est le propre de la relation, est à nous MAINTENANT. Mais il y a ce que nous attendons. Ce que nous serons nâa pas encore été manifesté; mais ce sera manifesté quand Il apparaîtra. Quand Il sera manifesté en gloire, nous serons non seulement avec Lui, mais aussi comme Lui, car nous Le verrons comme Il est. En ce jour-là , le monde Le verra, revêtu de Sa majesté et de Sa puissance. Ils Le verront dans Ses gloires officielles. Nous, nous Le verrons dans Ses gloires personnelles plus intimes. On voit les rois de ce monde dans leurs vêtements dâapparat pour les cérémonies officielles, mais les membres des familles royales les voient dans le privé tels quâils sont.
Or nous devons être comme Lui pour Le voir comme Il est. Ce nâest que comme porteurs de lâimage du Céleste que nous pourrons marcher dans les parvis célestes et Le contempler de manière intime. Nous allons être effectivement COMME LUI. Il nây a rien à regarder de spécial chez les enfants de Dieu aujourdâhui. Ce sont souvent des gens pauvres et méprisés. à lâautomne on peut voir nombre de chenilles ternes et inintéressantes ramper sur les orties. Ce quâelles vont devenir nâapparaît pas encore. Attendez lâété prochain quand elles écloront sous forme de splendides papillons! Câest de cette même manière que nous surgirons à Sa ressemblance au jour de Sa manifestation. Nous serons vus alors dans lâétat qui convient aux enfants de Dieu.
V. 3
Telle est notre espérance en Christ. Quand nous la considérons, nous devons sûrement être conscients de sa puissance pour élever et purifier. Si câest notre haute et sainte destinée, nous ne pouvons nous contenter dâaccepter les souillures de ce monde, quâelles soient au dedans ou au dehors de nous. Nous devons nous purifier avec une telle espérance en vue. Nous pourrions nous satisfaire de la souillure si ces choses nâétaient pour nous que de simples notions et théories, mais câest impossible si câest une espérance réelle. Avec une espérance brûlante dans nos cÅurs, nous devons nous purifier et ce processus continuera aussi longtemps que nous serons ici-bas, car la mesure de la pureté câest: «comme Lui est pur». Nous pouvons faire une application de Marc 9:3 qui parle de Ses vêtements qui «devinrent dâune extrême blancheur, comme de la neige, tels quâil nây a point de foulon sur la terre qui puisse ainsi blanchir». Aucun foulon sur terre ne peut nous blanchir jusquâà ce niveau, nous ne lâatteindrons que quand nous serons semblables à Lui en gloire.
V. 4-9
V. 4
En passant du v. 3 de notre chapitre au v. 4, nous sommes conscients dâun changement très abrupt. Il vient de nous être dit comment nous pouvons discerner les vrais enfants de Dieu par leur pratique de la justice. Nous allons voir maintenant le contraste complet qui existe entre les enfants de Dieu et les enfants du diable. Ce sont deux semences distinctes sur la terre du point de vue moral et spirituel, et diamétralement opposées lâune à lâautre. On ne peut ni les confondre ni les mélanger, bien quâun individu puisse passer de lâune à lâautre par une opération de Dieu, en étant engendré de Lui.
Mais tout dâabord, la vraie nature du péché doit être exposée. Certaines versions traduisent le mot «iniquité» par «transgression de la loi». Ce nâest pas le sens du mot ni du texte, mais «quiconque pratique le péché pratique aussi lâiniquité, et le péché est lâiniquité» [iniquité signifiant, ici et dans la suite, «une marche sans loi, sans frein»]. Si le péché avait été la transgression de la loi, alors il nây aurait pas eu de péché commis dâAdam à Moïse, comme Romains 5:13, 14 le dit. Mais le péché est quelque chose de plus profond que cela, car lâiniquité est la négation et le refus de toute loi, et non pas seulement la violation dâune loi une fois promulguée. Si les planètes qui tournent autour du soleil se mettaient soudain à rejeter toute loi, le système solaire serait détruit. Lâiniquité [ou: «marche sans loi, sans frein»] chez les créatures intelligentes de Dieu est pareillement mortelle, et destructrice de Son ordre moral et de Son gouvernement.
V. 5
Ainsi donc le péché est une abomination pour Dieu, qui ne peut pas le laisser toujours perdurer. Câest pourquoi Christ (Celui chez qui le péché était entièrement absent) a été manifesté pour lâôter. Le v. 5 va seulement jusquâau point que Lui, a été manifesté pour ôter nos péchés, les péchés des enfants de Dieu. Nos péchés ne sont quâune partie de tous les péchés, mais ils sont la partie dont il est question ici; car lâaccent est mis ici sur le fait que les enfants de Dieu ont été retirés de lâiniquité qui les caractérisait autrefois, et ont été introduits dans lâobéissance.
V. 6
Celui en qui il nây a pas de péché a été manifesté, et le résultat en est quâIl a ôté nos péchés pour que nous demeurions en Lui et que nous ne péchions plus. Le verset 6 présente le contraste dâun point de vue abstrait et doit être lu en relation avec le v. 4, en sorte que la force du mot «pécher» est «pratiquer lâiniquité». Les enfants de Dieu sont caractérisés par ce quâils demeurent en Celui qui a été manifesté pour ôter nos iniquités; dès lors sous Sa direction, ils ne pratiquent pas lâiniquité. à lâopposé, celui qui pratique lâiniquité nâa ni vu ni connu cette Personne bénie.
V. 7
La justice du v. 7 fait contraste avec lâiniquité du v. 6. Ne nous trompons pas sur ce point car lâarbre se reconnaît à son fruit. Nous pouvons raisonner bien sûr en partant de lâarbre vers son fruit, et dire que celui qui est juste pratique la justice. Cependant ici, nous raisonnons du fruit en remontant à lâarbre, car Jean déclare que celui qui pratique la justice est juste, selon la justice de Celui qui lâa engendré. Câest ce qui apparaît si nous relions les versets 3:7 et 2:29.
V. 8
Dâun autre côté, celui qui pratique lâiniquité nâest pas de Dieu du tout. Il est du diable puisquâil montre exactement le même caractère que Celui dont il est issu. Depuis le commencement le diable pèche. Il a été adonné à lâiniquité dès le commencement, et le Fils de Dieu a été manifesté pour détruire ses Åuvres. Ce que le diable a fait, en conduisant les hommes à lâiniquité, le Fils de Dieu est venu le défaire.
V. 9
Le verset 9 met lâaccent sur ce qui vient dâêtre dit aux v. 6 et 7, en le formulant de manière plus solennelle. Personne qui est né de Dieu ne pratique lâiniquité, et cela pour une raison très fondamentale. La semence divine demeure en lui, et du fait quâil est né de Dieu, il ne peut pas pécher. Ce sont des énoncés dogmatiques dâune grande force. Il nâest pas permis dâapporter aucune restriction susceptible dâen modifier la force positive. Câest pourquoi ils ont présenté une grande difficulté pour beaucoup de personnes.
Deux choses aident à éclaircir ces difficultés. La première est de comprendre simplement la force des déclarations abstraites. En disant «abstraites», nous éliminons à dessein dans nos esprits et nos paroles toute idée de restriction â ceci afin de pouvoir faire ressortir plus clairement la nature essentielle de ce dont nous parlons. Prenons une illustration très simple: nous disons le liège flotte, lâalcool intoxique, le feu brûle. Nous énonçons par là le caractère essentiel ou la nature de ces choses, sans nous prononcer sur ce qui peut sembler le contredire en pratique. La vieille dame dans une chaumière éloignée, par exemple, pourrait dire que par tel jour froid et venteux, elle aurait bien voulu que son feu brûle effectivement. Nous savons tous que cette anomalie malheureuse qui arrive de temps à autres, nâaltère pas la vérité de lâaffirmation abstraite: le feu brûle.
La seconde chose est que nous lisons ce passage à la lumière du v. 4 qui en est comme une préface. Il nâest pas fait mention de péché depuis 2:12 jusquâà 3:4. Mais du v. 4 au v. 9 le mot péché apparaît environ dix fois sous des formes diverses; et dâentrée il nous est donné le sens exact attaché à ce mot. Le mot est défini pour nous, câest pourquoi une erreur dans sa traduction [ce serait une «transgression de la loi» selon la version autorisée (anglaise) du roi Jacques] est particulièrement malheureuse. Tout le long il est question de la pratique de la justice qui sâexprime dans lâobéissance, en contraste avec la pratique de lâiniquité qui sâexprime dans la désobéissance.
Au v. 9 celui qui est né de Dieu est vu dans son caractère abstrait. Si on le considère en dehors de son caractère abstrait, on trouve en lui du péché, et des péchés qui, quand il y en a, doivent être confessés et pardonnés, selon ce qui a été dit auparavant dans lâépître (1:8 à 2:1). Vu abstraitement, il ne pratique pas lâiniquité, et en effet il ne peut pas être inique simplement parce quâil est né de Dieu.
Quel énoncé merveilleux, parfaitement merveilleux! Telle est notre nature comme nés de Dieu. Actuellement le fait est souvent obscurci à cause de la chair qui est encore en nous, et parce que nous lui laissons de la place. Mais quand nous serons avec Lui et comme Lui, et que nous le verrons comme Il est, la chair aura été éliminée pour toujours. Il nây aura plus de restrictions alors. Le fait sera absolu, et non pas seulement abstrait. Quand nous serons glorifiés avec Christ, ce ne sera plus seulement que nous ne pécherons plus, mais nous ne pourrons absolument plus pécher. Nous ne pourrons pas plus pécher que Lui.
Si quelquâun désire davantage dâaide pour saisir ce sujet, il peut lâavoir en regardant le contraste entre notre passage et Romains 8:7-8. La chair est vue là dans sa nature abstraite, et câest exactement le contraire de ce que nous avons ici. La chair est essentiellement inique [sans loi, sans frein] et complètement opposée à Dieu et à Sa nature.
V. 10-17
V. 10
Le verset 10 présente un autre fait caractéristique des vrais enfants de Dieu. Non seulement ils pratiquent la justice, mais ils sont aussi marqués par lâamour. Dâautres passages de lâÃcriture nous montrent que lâamour doit caractériser nos contacts avec le monde. Ici il nous est dit de faire preuve dâamour envers nos frères, câest-à -dire tous ceux qui, comme nous, sont nés de Dieu. Ceux qui ont leur origine en Dieu et ceux qui ont leur origine dans le diable sont donc nettement différenciés par ces deux choses: Lâun a la justice et lâamour, lâautre nâa ni lâun ni lâautre.
Lâamour et la justice sont étroitement liés, mais distincts. Lâamour est entièrement une question de nature. «Dieu est amour», lisons-nous, tandis que nous ne lisons pas que Dieu soit justice. Lâamour est ce quâIl est en Lui-même. La justice exprime Sa relation avec tous ceux qui sont extérieurs à Lui. Nous sommes nés de Dieu: par conséquent, dâun côté nous manifestons Sa nature, et dâun autre côté nous agissons comme Lui agit.
V. 11
Chez lâenfant de Dieu, lâamour doit nécessairement se déverser vers tous ceux qui sont Ses enfants. Câest lâamour de la famille divine. Lâinstruction de sâaimer lâun lâautre nâétait pas nouvelle, car elle avait été donnée dès le commencement. Dès le commencement nous avons été exhortés à lâamour. Voyez à quel point le Seigneur insiste sur ce sujet en Jean 13:34-35.
V. 12
Tout à fait pareillement, la haine qui caractérise le monde, et ceux qui trouvent leur origine dans le diable et son mensonge, date de temps très anciens. Elle remonte aussi au commencement, le début des activités du diable parmi les hommes. à peine y eut-il un homme engendré dans le péché, et quâil y eut moralement de cette manière la semence du diable, immédiatement cette caractéristique fut trouvée en cet homme. Caïn fut cet homme, et la haine inhérente à la semence du diable a été mise au jour dans toute sa force. Il tua son frère. Il nây avait pas dâamour, mais de la haine. Et pourquoi? Parce quâil nây avait pas de justice mais de lâiniquité.
Le tableau fait ainsi une illustration complète. Caïn, la semence du diable, était un homme inique qui, à cause de cela, haïssait et tua son frère. Comme nés de Dieu, nous avons lâamour comme notre nature propre, et nous sommes laissés ici-bas pour pratiquer aussi la justice. En aimant notre frère et en pratiquant la justice, nous manifestons clairement que nous sommes des enfants de Dieu.
Puisse ce fait être manifesté toujours plus clairement en chacun de nous.
Toute chose créée se reproduit «selon son espèce». Ce fait est déclaré dix fois en Genèse 1. Dans notre chapitre nous voyons la même loi valable aussi dans le domaine spirituel. Ceux qui sont «nés de Dieu» sont caractérisés par lâamour et la justice, ceux qui sont «enfants du diable» sont caractérisés par la haine et lâiniquité, parce que câest «selon leur espèce». Les deux semences sont clairement manifestes en cela, et elles sont totalement opposées lâune à lâautre.
V. 13
Il nây a donc rien dâétonnant si le croyant est confronté à la haine de ce monde. Le «monde» ici nâest pas le monde comme système â celui-ci ne peut pas haïr â mais câest les gens dominés par le monde comme système. Lâenfant de Dieu ne les hait pas. Comment le pourrait-il, quand aimer est sa vraie nature? Le monde le hait, pour la même raison que celui qui fait le mal hait la lumière, pour la même raison que Caïn haïssait Abel. Il faut confesser comme un fait bien triste que très souvent nous nous étonnons dâêtre haïs, alors que câest ridicule de notre part. Câest plutôt à cette haine que nous devons nous attendre selon la nature des choses.
V. 14
Le chrétien ne hait pas, il aime. Mais au v. 14 il nâest pas dit, sous forme de contraste, que nous aimons le monde. Si câétait dit, nous serions en danger dâentrer en conflit avec le verset 2:15. Il est vrai que nous devons être caractérisés par lâamour pour les hommes en général, comme le montre Romains 13:8-10, mais ce qui est dit ici câest que nous aimons les frères, câest-à -dire tous ceux qui sont nés de Dieu. Lâamour est la vie même de la famille de Dieu.
Comment passons-nous de la mort à la vie? Une réponse à cette question nous est donnée en Jean 5:24. Câest en entendant la parole de Christ et en croyant Celui qui Lâa envoyé. Dans le passage qui est devant nous, la réponse est évidemment: en étant nés de Dieu â le contexte le fait voir. En associant les deux passages, nous obtenons dâune part ce que nous pourrions appeler notre côté du sujet, et dâautre part le côté de Dieu. Décider précisément comment les deux côtés, le divin et lâhumain, se combinent, cela nous dépasse. Le mode exact par lequel le divin et lâhumain sont réunis nous dépasse forcément toujours, que ce soit en Christ lui-même, ou dans lâÃcriture sainte ou nâimporte où ailleurs.
Mais le fait demeure que nous sommes passés de la mort à la vie, et la preuve en est que nous aimons les frères, car lâamour est pratiquement la vie même de la famille, comme il est celle du Père Lui-même. Ce que lâapôtre Jean dit ici corrobore les déclarations infinies sur lâamour, de lâapôtre Paul au début de 1 Corinthiens 13. Il nous dit que si quelquâun dâentre nous nâaime pas son frère, il demeure dans la mort, en dépit de nos apparences. Paul nous dit que, en dépit de tout ce que nous paraissons avoir, si nous nâavons pas lâamour nous ne sommes rien â nous ne comptons simplement pour rien du tout dans les comptes de Dieu.
V. 15
Le v. 15 établit le cas encore plus fortement. Nous ne pouvons pas être neutres dans ce domaine. Si nous nâaimons pas notre frère, nous le haïssons; et celui qui hait, est potentiellement un meurtrier. Caïn en a été effectivement un, mais en Matthieu 5:21, 22, le Seigneur Jésus met lâaccent non pas sur lâacte, mais sur la colère et la haine qui poussent à lâacte; câest aussi ce que fait notre passage. Celui qui est possédé par un esprit de haine, est possédé par lâesprit de meurtre, et une telle personne ne peut pas posséder la vie éternelle. Comme nous lâavons vu, la vie éternelle est à nous en tant que demeurant «dans le Fils et dans le Père» (2:24, 25). Demeurant en Lui, la vie éternelle demeure en nous, et la nature essentielle de cette vie est lâamour.
V. 16a
Mais bien que lâamour soit la simple respiration de la vie que nous possédons, aucun de nous ne lâa comme si nous étions chacun une petite fontaine autonome. La manifestation subjective de lâamour en nous ne peut jamais être détachée de sa manifestation objective en Dieu. Câest pourquoi nous avons toujours besoin de regarder en dehors de nous, si nous voulons réellement percevoir lâamour comme il est réellement en lui-même. «Par ceci nous avons connu lâamour, câest que Lui a laissé Sa vie pour nous» (3:16). Câétait la manifestation suprême de lâamour réel.
Si nous désirons percevoir lâamour dâune manière quelque peu adéquate, nous devons méditer très profondément sur toute la vertu et lâexcellence et la gloire renfermées dans ce mot: «LUI», et ensuite contempler le péché, le malheur et la misère qui caractérisaient le «nous». Il est très important de le faire, car câest le seul moyen de pouvoir faire face à lâobligation qui par conséquent repose sur nous. Il a manifesté lâamour en laissant Sa vie pour nous. En tant que fruits de cette Åuvre, nous vivons dans Sa vie qui est une vie dâamour. Cela achève un cercle de toute beauté: Il nous a aimés; Il a laissé Sa vie pour nous; nous vivons de Sa vie; nous aimons.
V. 16b
Passons maintenant à lâobligation: «nous devons laisser nos vies pour les frères» (3:16). Lâamour en nous devrait aller jusque là . Priscilla et Aquilas étaient allés jusque là pour Paul, car ils avaient, «pour sa vie, exposé leur propre cou» (Rom. 16:4). Lâauraient-ils fait pour un croyant très humble et tout à fait quelconque, nous demandons-nous? Très certainement, car ils sont placés en tête de la longue liste des chrétiens dignes dâêtre salués en Romains 16. En tout cas, câest jusque là que va lâamour de nature divine.
Si lâamour va jusque là , il ira jusquâà nâimporte quel point en deçà . Il y a de nombreuses manières par lesquelles un enfant de Dieu peut mettre sa vie pour les frères sans que cela implique la mort, ou même sans lâenvisager effectivement. La maison de Stéphanas, par exemple (dont il est question en 1 Corinthiens 16:15), sâétait vouée au service des saints. Sâils ne mettaient pas leur vie pour les frères, au moins ils la consacraient à leur service. Ils servaient Christ dans Ses membres, et déployaient lâamour de manière très pratique.
V. 17
Lâamour de Dieu demeurait en eux, et il doit demeurer en nous comme le v. 17 le montre. Si câest le cas, il doit nécessairement trouver à se déverser vers les autres enfants de Dieu. Dieu nâa pas de besoins auxquels nous pourrions pourvoir. Le bétail sur mille montagnes est à Lui (Ps. 50:10), sâIl en avait besoin. Ce sont les enfants de Dieu ont des afflictions et des besoins dans ce monde. La manière pratique de montrer notre amour envers Dieu, câest de prendre soin de Ses enfants si nous les voyons dans le besoin. Si nous avons ces moyens du monde, et que nous refusions la compassion envers notre frère dans le besoin afin de profiter de nos biens tout seuls, il est très certain que lâamour de Dieu ne demeure pas en nous.
Arrivés à ce point, on souligne ce mot très caractéristique de cette épître: demeurer. Il est important de le noter pour mieux suivre la continuité de la pensée de lâapôtre. Du fait quâil traite de ce qui est fondamental et essentiel dans la vie et la nature divines, il est inévitable quâil parle des choses qui demeurent.
V. 18-24
V. 18-19
Le verset 18 nâest pas adressé aux petits enfants, mais à tous les enfants de Dieu indépendamment de leur niveau spirituel. Rappelons-nous toujours que lâamour nâest pas un simple sentiment, ni une question de paroles tendres prononcées des lèvres. Câest une question dâaction et de réalité. Lâamour que nous avons vu au v. 16 nâexiste pas simplement dans des mots, mais il éclate dans un acte de vertu suprême. Lâamour de Dieu demeurait en Lui, et Il a laissé Sa vie pour nous. Si lâamour de Dieu demeure en nous, nous exprimerons notre amour envers notre frère en action et en Åuvre, plutôt quâen paroles seulement.
Si nous aimons ainsi EN vérité il sera manifeste que nous sommes DE la vérité. Nous sommes, pour ainsi dire, nés de la vérité, et câest pourquoi la vérité sâexprime dans nos actions; et non seulement les autres seront assurés que nous sommes de la vérité, mais nous gagnerons de lâassurance pour nos propres cÅurs et devant Dieu. Un homme peut acheter ce quâon lui dit être un pommier de telle variété, et pour le lui assurer on lui tend un certificat signé par lâhorticulteur qui a cultivé lâarbre. Câest bien, mais une erreur est quand même possible. Quand, en sa saison, lâhomme ramasse sur cet arbre des pommes de la variété en question, il a alors lâassurance la plus parfaite possible. Quand lâamour et la vérité de Dieu portent leur fruit dans la vie et dans les actes, nos cÅurs peuvent bien être assurés.
V. 20
«Hélas! je ne suis guère positif; ce fruit désirable a souvent manqué en moi» â câest ainsi que beaucoup de nous sâexprimeraient. Et lâapôtre lâanticipe justement au verset suivant. Considérant ces choses, nos cÅurs nous condamnent. Combien est solennel alors le fait que «Dieu est plus grand que notre cÅur et il sait toutes choses» (3:20). Câest solennel et pourtant très béni; car voyez comment ce grand fait a opéré dans le cÅur de Simon Pierre, selon le récit de Jean 21:17.
Pierre qui sâétait vanté avec tant dâassurance de son amour pour le Seigneur, avait remarquablement manqué à le montrer en actes. Au lieu de cela, il Lâavait renié trois fois avec serment et imprécations. Le Seigneur le questionne maintenant à trois reprises sur ce point, sondant ainsi sa conscience. Au lieu dâavoir de lâassurance, le cÅur de Pierre le condamnait, bien quâil sût au fond de son cÅur quâil aimait vraiment le Seigneur. Si Pierre avait quelque conscience de sa faute, le Seigneur qui savait toutes choses en voyait la profondeur bien mieux que Pierre. Mais pourtant, justement parce quâIl voyait tout, Il savait que, malgré son reniement, il y avait chez lui un amour authentique. Pierre dit donc: «Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je tâaime» (Jean 21:17). Il était heureux de se rejeter sur le fait que «Dieu est plus grand que notre cÅur et il sait toutes choses». Que cela puisse être notre part, en pareille situation.
V. 21
Dâun autre côté il arrive des occasions où, grâces à Dieu, notre cÅur ne nous condamne pas; des occasions où la vie et lâamour et la vérité de Dieu dans nos âmes ont eu de la vigueur, et se sont exprimés dans la pratique. Alors nous avons confiance et assurance devant Dieu. Nous avons de la liberté en Sa présence. Nous pouvons Lui faire des requêtes avec lâassurance quâIl y réponde, et que nous recevrons en son temps ce que nous avons demandé.
V. 22
Lâexpression «quoi que nous demandions» du verset 22 nous présente un chèque en blanc, avec liberté à nous de le remplir. Mais le «nous» à qui ce chèque est présenté, est limité par ce qui suit aussi bien que par ce qui précède. Ce sont ceux dont le cÅur ne les condamne pas, ceux qui gardent Son commandement, et qui font les choses qui Lui plaisent. à de telles personnes on peut confier des chèques en blanc. Ce sont les chrétiens qui aiment en action, et non pas seulement en paroles; ils sont marqués par cette obéissance qui plaît tant à Dieu. Celui qui est caractérisé par lâamour et lâobéissance aura ses pensées et ses désirs en harmonie avec ceux de Dieu de sorte quâil demandera selon Sa volonté, et il recevra par conséquent les choses quâil désire.
Nous gardons Ses commandements, mais il y a un commandement qui se détache tout spécialement, et qui se divise en deux chefs â la foi et lâamour. Nous devons croire au nom de Jésus Christ, le Fils de Dieu, et puis nous aimer lâun lâautre comme Il lâa commandé à Ses disciples, notamment en Jean 13:34-35. Nous reconnaissons ici les deux choses si souvent mentionnées ensemble dans les épîtres. Paul nâavait pas été à Colosses, mais il rendait grâces à Dieu à leur sujet «ayant ouï parler de votre foi dans le Christ Jésus et de lâamour que vous avez pour tous les saints» (Col. 1:4). Ces deux choses familières sont la preuve dâune vraie conversion, évidence dâun travail authentique de Dieu.
Ce qui ne nous est peut-être pas si familier, câest que la foi et lâamour soient tous les deux traités comme un commandement. Il vaut la peine de bien remarquer que, parmi tous les apôtres, Jean est celui qui a le plus écrit aux chrétiens sur les commandements qui nous ont été donnés. Il écrivait quand les autres apôtres étaient déjà délogés, et quand la tendance à transformer la grâce en dissolution commençait à sâaccentuer; câest la raison de cette insistance particulière, croyons-nous. Ce ne sont pas des commandements légaux, à accomplir pour établir notre justice en la présence de Dieu; mais ce sont néanmoins des commandements. Ce que Jean nous déclare dans cette épître, câest pour que nous puissions être introduits dans la communion avec Dieu. Si nous entrons dans cette communion, nous découvrons vite les commandements, et il nây a rien dâincompatible entre eux. Ils sont en complet accord, car la communion nâest goûtée et maintenue que dans lâobéissance aux commandements.
V. 24
Câest ce sur quoi le v. 24 insiste; dans ce verset, celui qui demeure en Lui, câest le saint qui marche dans lâobéissance. à la fin du ch. 2, les enfants â câest-à -dire toute la famille de Dieu â étaient exhortés à demeurer en Lui, car câest le chemin dâune vie chrétienne vraie et fructueuse. Ici nous trouvons que demeurer en Lui dépend de notre obéissance. Les deux choses vont ensemble, agissant et réagissant lâune sur lâautre. Celui qui demeure en Lui obéit, mais il est également vrai que celui qui obéit demeure en Lui.
Mais lâobéissance conduit à ce quâIl demeure en nous, autant quâà ce que nous demeurions en Lui. Si nous demeurons en Lui, nous tirons nécessairement de Lui toutes les sources fraîches de notre vie spirituelle, et comme notre vie pratique est ainsi tirée de la Sienne, câest Sa vie qui vient à être manifestée en nous, et On voit quâIl demeure en nous. Nous croyons que Jean fait ressortir ici en principe ce que Paul énonce comme sa propre expérience en Galates 2:20. Câétait parce quâil «vivait dans la foi au Fils de Dieu» quâil pouvait dire: «Christ vit en moi».
Par lâEsprit qui nous a été donné, nous savons que Christ demeure en nous. LâEsprit est lâénergie de la vie nouvelle que nous avons en Christ, et dâautres passages nous montrent quâIl est «lâEsprit de Christ». Dâautres gens peuvent savoir que Christ demeure en nous en observant au moins quelque chose de Son caractère manifesté en nous. Nous le savons par Son Esprit qui nous a été donné.
Il a été fait allusion au Saint Esprit au chapitre 2 comme étant lâOnction, donnant ainsi même aux petits enfants la capacité de connaître la vérité; mais maintenant nous pensons à Lui comme à lâEsprit par lequel Christ demeure en nous pour que nous puissions Le manifester ici-bas. Il a aussi demeuré ici-bas afin quâIl puisse faire que la Parole de Dieu soit exprimée. Il lâa fait au commencement par le moyen des apôtres et des prophètes quâIl a inspirés. Il est la puissance par laquelle la Parole de Dieu est donnée, aussi bien que la puissance par laquelle elle est reçue.
Ce fait fournit aux antichrists un point dâattaque. Ces antichrists du début sont connus comme les «Gnostiques», un mot qui signifie: «ceux qui savent». Eux aussi parlaient par une puissance qui émanait à lâévidence dâun esprit. Ils prétendaient savoir, et établir leurs idées en opposition à ce qui avait été révélé par les apôtres. Câest à cause de cela que lâapôtre sâéloigne un petit peu de son thème principal dans les premiers versets du chapitre 4.
La digression était importante à cette époque, et elle lâest non moins de nos jours, comme nous allons le voir.