Lectionary Calendar
Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-29
Mes petits enfants, expression de tendresse. Le vieil apôtre considère comme des enfants ceux auxquels il écrit, parce qu’ils sont d’une autre génération.
Le but de Jean, lorsqu’il présente la sainteté de la conduite comme un effet nécessaire de la communion avec Dieu (1 Jean 1:5-7), et qu’il insiste sur le devoir du chrétien de confesser ses péchés avec une humble repentance (1 Jean 1:8-10), est d’inspirer à ses frères une sainte horreur du péché : Je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez point.
Il sait, toutefois, et il a déclaré hautement, que les plus avancés ont toujours besoin de pardon (1 Jean 1:8-10), et comme il a déjà indiqué le moyen d’obtenir ce pardon, le sang de Jésus (1 Jean 1:7), il revient sur ce moyen pour l’exposer plus complètement. Quiconque a péché est par là même accusé devant Dieu, et serait infailliblement condamné si son péché restait sur lui. Jean présente à l’homme convaincu de péché et de condamnation le Sauveur et son œuvre sous un double aspect.
D’abord, il lui montre en Jésus un défenseur auprès de Dieu, plaidant par son intercession Romains 8:34; Hébreux 2:17; Hébreux 2:18, notes; comparez Hébreux 7:25; Hébreux 9:21, notes, ensuite verset 2, il lui fait envisager le sacrifice de Christ.
Le terme que nous rendons par défenseur, et d’autres par avocat, est le même que Jésus, dans les discours de la chambre haute, applique au Saint-Esprit, et que la plupart des versions traduisent là par consolateur. Ce mot est formé d’un verbe qui signifie appeler auprès de soi, et aussi encourager, consoler. L’adjectif substantif dérivé de ce verbe désigne l’avocat ou l’intercesseur qu’on appelle à son aide devant un juge ou un maître. On a cru, à tort, y trouver le sens de consolateur ce serait plutôt consolé (voir Jean 14:16, note).
Quant à la différence qu’il y a entre l’intercession du Sauveur et celle du Saint-Esprit, dont il est dit aussi qu’il « prie pour les saints selon Dieu » voir Romains 8:26, 2e note.
Ce défenseur, Jean le nomme Jésus-Christ juste, épithète qui le caractérise comme celui qui est saint, sans tache, le seul membre de notre humanité qui soit exempt de péché : c’est là son titre auprès de Dieu pour intercéder en notre faveur. Dieu regarde à lui, à sa justice, et non à nous, à nos injustices, et il « l’exauce toujours » (Jean 11:42; 2 Corinthiens 5:21; 1 Pierre 3:18).
Par la conjonction et, qui a, ici comme ailleurs (1 Jean 1:2), la valeur d’un car, Jean introduit le second et principal aspect de l’œuvre de Christ, sa propitiation, qui donne à son intercession une efficacité infinie et porte le calme et la paix dans les âmes des pécheurs.
Le mot propitiation désigne l’action de rendre Dieu propice en couvrant le péché au moyen d’un sacrifice (comparer sur ce mot 1 Jean 4:10, et sur la doctrine elle-même Romains 3:25, note; Romains 5:10, note; 2 Corinthiens 5:19-21 et Hébreux 10, notes).
Une vérité importante ressort encore de l’expression que l’apôtre donne à sa pensée : il ne dit pas que Jésus a fait la propitiation par un acte spécial, mais qu’il est propitiation; il l’est par sa personne sainte, par toute sa vie d’abaissement volontaire et d’obéissance, dont sa mort sur la croix a été le couronnement (Jean 17:19), par la position d’intercesseur qu’il occupe auprès de Dieu depuis sa glorification.
Et Jean accentue encore cette idée en employant le terme abstrait propitiation au lieu du terme concret victime propitiatoire (que lui prêtent à tort nos versions). Il veut faire sentir que le Sauveur n’a accompli notre réconciliation avec Dieu par aucun moyen extérieur mais qu’il est lui-même propitiation (1 Corinthiens 1:30).
Enfin, pour exprimer la valeur infinie de ce sacrifice, et pour que tous puissent y avoir recours dans leur angoisse, l’apôtre affirme que son efficacité s’étend, non seulement à ceux qui déjà ont cru, ou même aux élus de Dieu, comme le prétend une certaine théologie, mais expressément au monde entier.
Il peut et doit être présenté à tous comme l’unique moyen de salut. Non seulement Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés » (1 Timothée 2:4), mais Jésus a souffert et est mort comme le second Adam, le représentant de notre race; celle-ci a tout entière le bénéfice de la rédemption qu’il a accomplie (1 Corinthiens 15:22; 1 Corinthiens 15:45; Romains 5:12-21).
Connaître (versets 3, 4, 13, 14), dans l’Écriture et surtout dans le style de Jean, ne signifie jamais une connaissance intellectuelle, théorique, mais une connaissance expérimentale du cœur.
Connaître est presque synonyme d’aimer (verset 5), ou de ces autres termes être en lui (verset 5) demeurer en lui (verset 6). C’est-à-dire que chacune de ces expressions, entendue dans son sens complet, rend, par un de ses côtés, l’idée de « communion avec Dieu » (1 Jean 1:3; 1 Jean 1:6), dont Jean traite dans cette première partie de sa lettre.
Ici, en effet, il veut donner à ses frères les signes auxquels ils reconnaîtront s’ils sont dans cette communion : négativement, ne pas garder ses commandements (verset 4), de même que « marcher dans les ténèbres » (1 Jean 1:6), et prétendre vivre dans cette communion, c’est mentir; positivement, garder ses commandements (verset 3; comparez Jean 14:15-21; Jean 15:10), c’est-à-dire toute sa parole, et y conformer sa conduite (verset 5); marcher comme il a marché, c’est-à-dire suivre Jésus, l’imiter, lui ressembler en toutes choses et en particulier dans cette communion permanente avec Dieu qui a été le principe de sa vie (Jean 5:19; Jean 5:30; Jean 14:10; Jean 17:21), c’est la démonstration seule évidente que nous sommes en communion avec lui, et que l’amour de Dieu, notre amour pour Dieu, est véritablement parfait en nous (verset 5) car cet amour seul se plaît dans la volonté de Dieu, et seul il peut l’accomplir (comparer versets 7-11).
Il est bien évident, du reste, que Jean considère ici la vie chrétienne à son point de vue idéal; car il ne peut pas se mettre en contradiction avec ce qu’il vient de dire (1 Jean 1:8-10). Mais cet idéal, quiconque le reconnais et y tend de toutes ses forces, avec la grâce de Dieu, celui-là connaît Dieu (versets 3, 4, 13).
Expression du tendre amour de l’apôtre, qui doit faire pénétrer ses paroles au fond du cœur de ses lecteurs.
Au lieu de : Bien-aimés (Codex Sinaiticus, B. A, C, versions), le texte reçu porte : Frères.
Ce commandement qui n’est pas nouveau, qui est ancien, et qui toutefois, sous un autre rapport, est nouveau, c’est évidemment le commandement de l’amour, ainsi nommé par Jésus (Jean 13:34; comparez ci-dessous 1 Jean 2:9-11; 1 Jean 3:11; 1 Jean 4:7; Jean 15:12).
Il est ancien, car les chrétiens auxquels écrit Jean l’avaient dès le premier moment où ils ont connu l’Évangile, dès le commencement (verset 7). C’était même là l’essence de la parole évangélique qu’ils ont entendue (Le texte reçu répète ici les mots : dès le commencement, contre le témoignage de Codex Sinaiticus, B. A, C).
Et pourtant ce commandement est nouveau, non pas seulement, selon l’interprétation de Calvin, parce qu’il faut le pratiquer toujours de nouveau, mais parce que, comme l’exprime clairement notre apôtre, les ténèbres passent et que la véritable lumière luit déjà.
Les ténèbres, c’est l’état de l’humanité avant l’apparition de Christ (Jean 1:5), c’est la vie de l’homme naturel, où domine l’égoïsme (Matthieu 6:22; Matthieu 6:23); la lumière, c’est la révélation de Dieu qui est lumière (1 Jean 1:5), et spécialement celui qui est le porteur de cette révélation, Jésus-Christ (Jean 1:8-9; Jean 8:12; Romains 13:12-14; 2 Corinthiens 4:6; Éphésiens 5:8-13; Colossiens 1:12; Colossiens 1:13), qui nous rend capables d’aimer.
On peut connaître l’Évangile sans avoir encore éprouvé dans son cœur toute la portée, la beauté, la douceur du commandement de l’amour; mais que le cœur change, que la vie chrétienne se développe dans la communion du Sauveur et du Dieu qui est amour, alors ce commandement divin devient tout nouveau; il le devient tous les jours davantage, et il le deviendra surtout quand l’amour aura atteint la perfection.
Ce qui prouve encore que cette interprétation est la vraie, ce sont les mots qu’ajoute l’apôtre : ce qui est vrai en lui et en vous, en lui, car Christ a vécu de cette vie nouvelle de l’amour, il l’a créée dans le monde, et en vous, car les chrétiens peuvent et doivent la vivre dans la communion avec Christ.
Il est d’autres interprétations de ce passage qui nous paraissent moins en harmonie avec l’ensemble du texte. Ainsi par le commandement nouveau les uns entendent le devoir de vivre comme Christ a vécu (verset 6) d’autres l’ensemble de la doctrine et de la vie chrétiennes.
En admettant qu’il s’agit du commandement de l’amour quelques exégètes pensent qu’il est ancien, parce qu’il a été donné par Moïse (Lévitique 19:18), et nouveau depuis l’Évangile. Bien plus, on a dit qu’il était ancien, parce que Dieu l’a implanté au cœur de l’homme, en créant celui-ci à son image (comparer Jean 13:34, note).
Le contraste entre la lumière et les ténèbres désignait ci-dessus (1 Jean 1:5-7) l’opposition absolue qu’il y a entre Dieu et le péché dans toutes ses manifestations (comparer Jean 3:19-21, notes).
Aimer ses frères, être avec les enfants de Dieu dans une communion intime, vivante, dévouée, c’est, aux yeux de Jean, une preuve qu’on est et demeure en communion avec Dieu, qui est lumière et amour.
La lumière divine nous pénètre elle éclaire notre chemin et nous ôte toute (grec) occasion de chute, toute occasion de pécher, dans nos rapports avec nos frères. Tel est le sens de ce mot (Jean 11:9; Jean 11:10).
D’autres l’entendent, avec moins de raison, du scandale que nous donnons au prochain (Matthieu 18:7).
À côté de l’amour, Jean ne connaît que la haine, car pour lui l’indifférence de l’égoïsme n’est pas autre chose que la communion avec les ténèbres. L’une ou l’autre de ces dispositions décident de la vie morale : celle-ci sera tout entière lumière ou ténèbres, selon que l’une ou l’autre domine.
Celui qui marche dans les ténèbres, et risque ainsi de faire une chute (verset 10), ne sait, d’une manière générale, où il va (Jean 12:35); parce qu’il refuse de voir, il est peu à peu privé de la faculté de percevoir la lumière : les ténèbres ont aveuglé ses yeux (Jean 12:40; Ésaïe 6:10).
L’appellation : Petits enfants, répétée du verset 1, s’applique à tous les chrétiens, sans distinction.
Ils ont obtenu le pardon de leurs péchés à cause de son nom, du nom de Jésus-Christ, de ce nom par lequel il s’est révélé à eux comme le Sauveur.
Ensuite, pour rendre son exhortation plus incisive, l’apôtre interpelle ses lecteurs selon leurs divers âges : pères, jeunes gens. Ces termes sont pris au sens propre, et non comme désignant divers degrés de l’expérience chrétienne.
Jean dit trois fois : je vous écris, et trois fois : je vous ai écrit (selon Codex Sinaiticus, B. majuscules).
Quelques interprètes pensent que le verbe au passé se rapporte à ce qui précède dans l’épître, le verbe au présent à ce qui va suivre.
D’autres voient dans ce changement de temps, comme dans la répétition des assurances données aux pères et aux jeunes gens, l’intention de l’auteur de confirmer ce qu’il vient de dire pour l’affermissement de leur foi : « Je vous l’écris et je n’ai rien à en retrancher, je vous l’ai écrit, cela subsiste » (comparer une expression semblable dans Jean 19:22).
Quelques interprètes pensent que le mot j’écris se rapporte à cette lettre, et le mot j’ai écrit, à un autre ouvrage de l’apôtre, à l’Évangile ou à une lettre perdue.
Beaucoup plus naturelle est l’explication qui admet que le présent se rapporte à la lettre dans son ensemble ou à l’acte même d’écrire (1 Jean 1:4; 1 Jean 2:1), et le passé à ce qu’il a déjà écrit dans cette lettre et spécialement aux dernières paroles (versets 3-11), qui présentent l’obéissance aux commandements de Dieu, notamment à celui de l’amour fraternel, comme la condition essentielle de la vie en Dieu. Pour posséder celle-ci, les chrétiens doivent remplir une autre condition, négative, que Jean va indiquer (versets 15-17).
Quant aux grâces spéciales que l’apôtre rappelle a ses frères pour leur affermissement, il présente d’abord à tous (mes petits enfants, verset 12) l’assurance du pardon de leurs péchés à cause du nom de Jésus; car cette assurance seule, avec la paix et la liberté qu’elle procure, peut élever le chrétien audessus de tous les doutes, le préserver de tous les dangers, en lui donnant un filial accès auprès de Dieu qui est sa force.
Aux pères, l’apôtre rappelle deux fois (versets 13, 14) qu’ils ont eu le bonheur de connaître (versets 5, 6, note) depuis longtemps le Sauveur, Celui qui est dès le commencement (1 Jean 1:1), et de faire déjà l’expérience de sa fidélité et de son amour. Comment donc ne pas se confier en lui jusqu’à la fin ?
Aux jeunes gens, il redit deux fois (versets 13, 14) que, malgré la puissance des tentations qui assaillent leur âge, ils ont vaincu le malin (1 Jean 3:12; 1 Jean 5:18; 1 Jean 5:19), qu’ils sont forts en Dieu (Luc 11:21; Éphésiens 6:10) et par sa parole qui demeure en eux (2 Timothée 2.). Comment maintenant deviendraient-ils lâches pour le combat, perdant ainsi tous les fruits de leurs victoires ?
Enfin, aux chrétiens de tout âge, qu’il embrasse de nouveau dans ce terme de tendresse : petits enfants, l’apôtre aime à rappeler qu’ils ont eu, dès leur entrée dans la vie, l’immense privilège de connaître Dieu comme un tendre Père dont l’amour réclame justement tout leur cœur, toute leur vie. Que ces paroles devaient être puissantes pour tous, venant d’un apôtre qui avait vieilli dans les combats où il encourage ses frères !
Voici maintenant l’exhortation qui découle de ce qui précède, et qui, selon le contexte et selon la nature des choses, s’adresse surtout aux jeunes gens (verset 14).
Le monde, l’amour du monde, le Père, l’amour du Père : telle est la grande antithèse que l’apôtre établit ici et dont les deux termes, considérés comme les objets de notre amour, s’excluent absolument.
Mais pour ne pas abuser de ce précepte, ce qui arrive si fréquemment, il faut se faire une idée juste de ce que Jean appelle le monde. Il n’entend point par là l’univers créé, œuvre de Dieu, où se manifestent sa sagesse, sa puissance et sa bonté (Romains 1:20); car nous pouvons, nous devons l’aimer, comme les hommes de Dieu qui le chantent dans leurs cantiques (Psaumes 19; Psaumes 104).
Il ne désigne point non plus les hommes qui sont encore du monde (1 Jean 3:13; 1 Jean 3:5.19); car, dans ce sens, Dieu lui-même « a aimé le monde » (Jean 3:16), et nous devons l’aimer comme il l’aime, c’est-à-dire nous efforcer de le sauver, ce qui ne peut avoir lieu sans amour.
Par ce mot, de même que Paul par l’expression « le siècle présent » (Romains 12:2; Galates 1:4; 2 Timothée 4:10, etc.), Jean entend l’esprit charnel, mauvais, corrompu, qui, depuis la chute, règne parmi les hommes du monde, avec toutes les choses indifférentes en elles mêmes que cet esprit rend funestes en les pénétrant et en les assujettissant à son service.
Le même objet, la même action, la même jouissance peuvent être du monde ou n’en être pas, selon l’esprit qu’on y apporte. En un mot, tout est monde, même les choses les plus saintes en apparence, là où n’est pas l’amour de Dieu, occupant la première place; et là où est cet amour, rien n’est monde, car il exclut naturellement, nécessairement, tout ce qui, par sa nature, est incompatible avec lui.
Mais l’apôtre lui-même précise sa pensée (verset 16) en réduisant à trois chefs principaux les choses qui sont dans le monde, qu’il a prescrit à ses lecteurs de ne point aimer; et ces trois chefs ne sont pas trois objets particuliers de nos affections, mais trois passions ou convoitises, qui donnent à tout ce qu’elles affectent ce caractère de mondanité.
D’abord, la convoitise de la chair, par où il faut entendre, toute action, tout désir, toute pensée tendant à la jouissance des sens, et dont est remplie l’âme vide de l’amour de Dieu (comparer le développement de cette antithèse dans Galates 5:16-25). Celui qui cherche dans la satisfaction de la chair son trésor (son souverain bien), y met tout son cœur (Matthieu 6:21).
Ensuite, la convoitise des yeux, qui éveille, par le moyen de la vue, la convoitise de la chair. En effet, par cela seul que le mal règne dans le monde aussi bien que dans le cœur, tout ce que l’homme voit est propre à exciter la convoitise, et ainsi il y a perpétuellement action et réaction entre la double puissance du mal en nous et hors de nous. Même quand elle n’aboutit pas au péché de la chair, la convoitise des yeux est coupable au jugement de Dieu (Matthieu 5:8). D’autres interprètes entendent la convoitise des yeux de tout désir du bien d’autrui (Exode 20:17) et l’identifient avec l’amour de l’argent.
Les biens de ce monde non seulement excitent les désirs de l’homme et lui fournissent le moyen de satisfaire ses convoitises; mais, quand il les possède il en tire vanité, il se fait un piédestal de sa fortune, de ses talents, de sa beauté. C’est là ce que l’apôtre appelle l’orgueil de la vie.
Le mot que nous traduisons par orgueil, se retrouve, au pluriel, Jacques 4:16, dans le sens de « pensées orgueilleuses »; un substantif de la même racine signifie : vain, vantard (Romains 1:30; 2 Timothée 3:2). Quant au terme rendu par vie, il désigne proprement ce qui sert à entretenir la vie (1 Jean 3:17; Marc 12:44).
La disposition contre laquelle l’apôtre met en garde est donc la fausse sécurité, l’orgueilleuse assurance de l’homme qui possède des biens en abondance (Luc 12:19). Elle est à la fois dangereuse et coupable, parce qu’elle nous porte à croire que nous pouvons nous passer de Dieu, à oublier par conséquent Dieu et la vie éternelle, à faire des biens terrestres des idoles, à nous adorer nous-mêmes, à rendre hommage, en un mot, au prince de ce monde.
Que tout ce qui est dans le monde, et qui porte ces caractères, ne soit pas du Père, c’est là une vérité évidente en elle-même; par conséquent, quiconque aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui.
On retrouve, en quelque mesure, ces trois convoitises dans la tentation en Éden (Genèse 3:6) et dans la tentation de Jésus au désert (Matthieu 4:3-10)
Le monde passe (1 Corinthiens 7:31), tout ce qu’il renferme, tout ce dont l’homme jouit et s’enorgueillit, périt, et sa convoitise aussi; ce mot de convoitise est pris ici pour l’objet de la convoitise, des désirs terrestres et charnels.
« Or si, lorsque tout ce que l’homme a aimé sur la terre passe et périt, il se sent saisi déjà de cette solitude, de cet abandon sans consolation et sans espérance qui est si horrible, que sera ce quand lui-même, livré sans retour à une misère sans espérance, portant en lui sa convoitise sans objet, il sera comme dévoré d’une soif ardente que rien ne pourra étancher » !
Le triste sort que se préparent ceux qui s’attachent à un monde périssable est mis en évidence par le terme opposé du contraste : celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement; car il a sa vie en Dieu même, en qui rien ne passe et rien ne périt.
Plan
3>A. Enfants de Dieu, nous devons avoir une vie sans péché
Notre assurance à l’avènement du Seigneur
Jean invite ses frères à demeurer dans le Seigneur, afin d’être pleins d’assurance lors de son glorieux retour. Dieu est juste, et l’on reconnaît qu’un homme est né de Dieu quand il pratique la justice. (28, 29)
Les enfants de Dieu, leur bonheur présent, leur gloire à venir
Jean invite ses lecteurs à considérer l’amour que Dieu leur a témoigné en les appelant ses enfants. Ils ont vraiment cette qualité. C’est pourquoi le monde, qui n’a point connu Dieu, ne les connaît pas. Dès à présent, nous sommes enfants de Dieu. Notre condition future n’a pas encore été révélée ; mais nous serons semblables à Dieu, parce que nous le verrons tel qu’il est. (1, 2)
Les enfants de Dieu et le péché
a) Nécessité et possibilité de la sanctification. Une telle espérance oblige celui qui la possède à se purifier. Le péché est la transgression de la loi. Le Sauveur a paru pour ôter le péché. Demeurer en lui est le moyen de ne plus pécher. Qui pèche ne l’a pas connu. (3-6)
b) Le péché nous fait enfants du diable. Jean met ses lecteurs en garde contre ceux qui les inciteraient à négliger de pratiquer la justice. Celui qui pèche est du diable, auteur premier du péché. Le Fils de Dieu est venu détruire les œuvres du diable. L’enfant de Dieu, en qui demeure la semence de Dieu, ne peut
pécher. Les enfants de Dieu et les enfants du diable se reconnaissent à ce signe : celui qui ne pratique pas la justice n’est pas de Dieu, non plus que celui qui n’aime pas son frère. (7-10)
En vue de l’avènement du Seigneur, les enfants de Dieu doivent pratiquer la justice et l’amour fraternel 2.28 à 4.6
1 Jean 2:28 à 3.10 Enfants de Dieu, nous devons avoir une vie sans péché.
Et maintenant, à la « dernière heure » (verset 18).
Afin que nous ne soyons pas confus loin de lui à son avènement, que nous ne soyons pas rejetés avec honte loin de lui, ou : « que nous n’ayons pas à nous éloigner de lui, couverts de honte » (Stapfer, Weiss).
L’apôtre pense à l’avènement de Christ, à son retour glorieux pour le jugement (comparez Colossiens 3:4), et non à la présence de Dieu comme plusieurs interprètes le concluent du verset 29, où Dieu est sujet.
Il veut que nous ayons alors une pleine assurance (1 Jean 4:17; Philippiens 1:20; Éphésiens 3:12).
Lorsqu’il sera manifesté; le texte grec (Codex Sinaiticus, B, A, C) porte : S’il est manifesté, mais cette tournure ne met pas en doute que la manifestation ait lieu, elle fait ressortir son imminence.
La perspective du jugement, qu’il vient d’entrouvrir (verset 28), élève la pensée de l’apôtre vers Dieu qui est juste.
La justice, qui est l’essence de Dieu, confond le pécheur et ne lui permet pas d’avoir de l’assurance (verset 28).
Mais les chrétiens doivent reconnaître que tout homme aussi (Sin, À C.) qui pratique la justice est né de lui.
Or ils font la justice; ils sont donc des enfants de Dieu, nés de lui, ressemblant à leur Père qui est juste (la même vérité intime et profonde est exprimée au sujet de l’amour : 1 Jean 4:7), et, par conséquent, ils n’ont pas à craindre d’être confus à l’avènement du juste Juge.
Plusieurs interprètes entendent ici par celui qui est juste, non Dieu le Père, mais Christ, dont l’apôtre parle au verset précédent comme du Juge. Mais l’expression nés de lui, se rapporte toujours, à Dieu (Jean 1:13).
Cette consolante assurance conduit maintenant Jean à parler de « l’amour du Père et des glorieux privilèges des enfants de Dieu ».