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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-31
3>1 à 11 Autre consolation : la maison du Père
Interrompu par Pierre dans son discours dâadieux (Jean 13:36), Jésus le reprend ici avec la même tendresse pour ses disciples. Il leur a dit clairement quâil va les quitter (Jean 13:33), ce qui déjà les a remplis de tristesse; la prédiction du reniement de Pierre (Jean 13:38), qui suivait de près la déclaration que lâun dâeux le livrerait (Jean 13:21), les avait consternés; tout devant eux est donc obscurité, sujet dâinquiétude et dâangoisse, leur cÅur se trouble.
Jésus lit sur leurs visages ce trouble, et il y compatit dâautant plus vivement que lui-même lâa éprouvé (Jean 12:27). Pour les consoler, il les exhorte à la confiance et développe la magnifique perspective quâil venait dâentrouvrir devant eux dans cette réponse à Pierre : «â¯Là où je vais,⦠tu me suivras plus tardâ¯Â» (Jean 13:36).
Pour saisir la force des paroles que Jésus oppose au trouble de ses disciples il importe de se souvenir que la foi est une pleine confiance du cÅur.
On pourrait donc traduire ainsi : Confiez-vous en Dieu, confiez-vous aussi en moi.
En Dieu, le Dieu de vos pères qui, accomplissant ses promesses, a fondé son royaume dans ce monde en lui donnant un Sauveur; en moi, sur qui repose tout lâavenir de ce royaume. Cette double confiance dissipera certainement le trouble de votre cÅur.
Comme le verbe grec nâa quâune forme pour lâindicatif et pour lâimpératif, on peut traduire ces mots de diverses manières.
Ce qui devait frapper vivement les disciples, câest que Jésus leur demande dâavoir en lui la même confiance religieuse quâils avaient en Dieu.
Après avoir exhorté ses disciples à la confiance, Jésus veut leur faire sentir quâils ne doivent pas sâaffliger de son départ, puisque dans la maison de son Père où il va, il y a une place assurée pour eux : plusieurs demeures, non les tentes passagères du désert, mais des demeures permanentes, où lâon respire la paix et lâamour la communion du Père.
Impossible dâexprimer avec plus de simplicité, dâassurance et de bonheur lâidée de ce royaume éternel de Dieu, où habitent des milliers dâanges créés pour sa gloire et dâautres milliers de pécheurs sauvés, parvenus à la perfection. Et là , cependant, «â¯il y a encore de la placeâ¯Â» (Luc 14:22).
Câétait là pour les disciples une pensée pleine de consolation. Cette expression : plusieurs demeures ne désigne pas des positions diverses, des degrés différents de bonheur, comme le pensent plusieurs interprètes, mais lâimmensité de la miséricorde divine, grâce à laquelle il y a place pour tous dans la maison du Père.
Si cela nâétait pas, câest-à -dire, sâil nây avait pas plusieurs demeures dans la maison de mon Père, je vous lâaurais dit, car je vous révèle en toutes choses la vérité et rien que la vérité; mais cela est, car (Codex Sinaiticus, B, A, C, versions.) je vais vous préparer une place.
En effet, il nây a pas de démonstration plus éclatante et plus douce des réalités du ciel, que le retour et la présence du Sauveur dans la maison du Père. Câest une preuve de fait irrécusable pour tous ceux oui croient en lui.
Mais que faut-il entendre par cette expression : vous préparer une place ? Tout dâabord, câest le Sauveur qui, en retournant, après avoir achevé son Åuvre, dans la maison du Père, en ouvre lâaccès à ses rachetés. «â¯Il y est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur éternellementâ¯Â» (Hébreux 6:20). Il est donc le garant de notre admission auprès de Dieu. Et, en outre, câest par lâexercice de sa souveraine sacrificature, par son intercession auprès de Dieu, quâil assure aux siens les droits quâil leur a acquis.
Le texte reçu, omettant la particule car ou parce que, porte : «â¯Si cela nâétait pas, je vous lâaurais dit. Je vais vous préparer une placeâ¯Â». La pensée reste la même.
Mais, depuis les Pères de lâÃglise jusquâà Luther, plusieurs interprètes, comprenant mal cette particule, traduisent ainsi : «â¯Si cela nâétait pas, je vous aurais dit que je vais vous préparer une placeâ¯Â». Câest introduire dans le texte une contradiction et un non-sens.
Dâautres (Weizsäcker, Lange) font de la phrase une question : «â¯Si cela nâétait pas, vous aurais-je dit que je vais vous préparer une place ?â¯Â» Mais il ne leur avait encore rien dit de pareil !
Après avoir affirmé lâexistence de la maison du père où leur place sera préparée, Jésus ajoute, pour ses disciples, la précieuse promesse de revenir et de les prendre à lui, afin que là où il est, ils y soient aussi à toujours. Pour eux, qui aimaient leur Maître et qui étaient troublés à la pensée de son départ, câétait la suprême consolation (comparer Jean 12:26; Jean 17:24).
Mais que signifie ce mot : Je reviendrai (grec je viens de nouveau) ? Quand ? Comment ?
Ici les interprètes se divisent à lâinfini. Ebrard entend par ce retour la résurrection de Jésus-Christ, dâautres (Lücke, Olshausen, Neander, Godet), lâeffusion du Saint-Esprit sur les apôtres (comparez verset 18); dâautres encore pensent que cette promesse sâaccomplit à la mort de chaque fidèle (Tholuck, Lande, Reuss, Gess). Dâautres enfin (Meyer, Gneiss, Luthardt) soutiennent que ce mot ne peut sâentendre que du retour glorieux et final du Sauveur, qui alors réunira tous ses rachetés auprès de lui.
Mais le présent je reviens (grec) implique un fait prochain, et Jésus nâa jamais enseigné lâimminence de son retour glorieux; dâailleurs ce sens ne saurait se défendre au verset 18.
Ne pourrait-on pas réunir et concilier toutes ces opinions diverses ? Nây est-on pas invité par ce verbe au présent, je reviens ?
Si les disciples avaient pu comprendre alors cette grande parole, comme ils la comprirent plus tard, il est sûr quâils y auraient puisé une consolation puissante.
Jésus avait dit clairement à ses disciples où il allait (Jean 14:2; Jean 6:62; Jean 7:33); et il sâétait constamment présenté à eux comme le chemin, le seul médiateur entre Dieu et leur âme.
Ils pouvaient donc savoir et le but et le chemin.
Mais la question de Pierre (Jean 13:36) et lâobjection de Thomas (verset 5) montrent que cette connaissance était encore bien obscure. Aussi Jésus veut-il, par cette dernière parole provoquer en eux la réflexion sur les grandes pensées quâil vient dâexprimer (versets 2, 3).
Dâaprès une variante de Codex Sinaiticus, B, C admise par beaucoup de critiques et dâexégètes, il faudrait traduire ainsi ce verset : Et là où je vais, vous en savez le chemin. Mais le texte reçu qui se fonde sur A, D, la plupart des versions est plus approprié à la pensée de Jésus.
Grec : Comment savons-nous le chemin ?
Le texte reçu porte : et comment pouvons-nous savoir le chemin ?
Thomas est lâhomme positif qui nâadmet rien que sur des preuves évidentes et est par là même enclin au doute, au découragement (Jean 11:16; Jean 20:25).
Il interrompt Jésus par cette brusque déclaration quâil ne connaît ni le lieu où il va ni par conséquent le chemin. Après les dernières paroles de Jésus (versets 2, 3), il en savait, plus quâil ne veut dire, mais il ne le croyait pas.
La raison humaine cherche toujours au loin ce que la parole de Dieu lui présente tout près. Ainsi Marthe reléguait dans un lointain avenir lâespérance de la résurrection de son frère et Jésus lui dit : «â¯Câest moi qui suis la résurrection et la vieâ¯Â» (Jean 11:25).
De même ici, Thomas prétend ignorer le chemin et il lâa devant les yeux, et Jésus doit lui répondre : câest moi qui suis le chemin.
Il ne dit pas quâil montre le chemin qui conduit au Père, ce qui, comme lâobserve de Wette, établirait un rapport tout extérieur entre lui et son disciple. Il dit : Je suis le chemin, il est lui-même le médiateur vivant qui sâunit au croyant et ainsi le conduit au but, câest-à -dire à la communion avec Dieu (comparer Ãphésiens 3:12; Hébreux 10:20).
Il lâest en tant quâil est la vérité, câest-à -dire la révélation complète de Dieu même, la vérité que lâhomme doit sâapproprier personnellement pour être sauvé. Il est par là même la vie, parce quâil est pour le croyant la source unique de la vie de lââme, de la vie éternelle (Jean 6:50; Jean 11:25); tellement que quiconque ne puise pas cette vie en lui demeure dans la mort.
De ces prémisses résulte cette sentence absolue qui se comprend dâelle-même après de telles paroles : nul ne vient au Père que par moi.
La plupart des interprètes modernes sâaccordent à ne point considérer ces trois termes : chemin, vérité, vie comme coordonnés, en sorte quâils indiqueraient le commencement, le milieu et la fin de la foi (Luther, Calvin). En effet, le Sauveur est, dâune manière constante, pour le croyant, le chemin, câest-à -dire le moyen dâarriver au Père, en étant pour lui la vérité et la vie. Il lâest, sans doute, plus ou moins complètement, selon le degré de notre communion avec lui.
Ce verset est à la fois lâapplication et le commentaire de celui qui précède. Quiconque connaît Jésus tel quâil vient de se révéler à ses disciples, connaît aussi son Père, dont il est la manifestation visible (Jean 8:19).
Bien plus, Il va jusquâà affirmer que dès à présent, après lâinstruction profonde quâil vient de leur donner, ils connaissent le Père et quâils lâont vu en lui.
Les disciples nâavaient sans doute que les premiers rudiments de cette connaissance; mais il y a une grande sagesse pédagogique à les encourager ainsi, en leur supposant plus de lumières quâils nâen ont; et, du reste, la Parole divine que Jésus répandait alors dans leur âme y restera comme le principe vivifiant de la connaissance qui leur manque encore. Câest exactement ainsi quâil leur parle au Jean 15:3.
Lâinterprétation que nous venons dâexposer est celle quâadmettent Tholuck, Meyer, MM. Luthardt et Godet. Dâautres exégètes (Chrysostome, Lücke) estimant que Jésus ne pouvait, dès cette époque, parler ainsi à ses disciples, pensent que câétait là une sorte dâindication anticipée de ce qui leur sera accordé par lâEsprit à la Pentecôte.
Mais ce sens ne peut sâaccorder avec les plus-que-parfaits et le dès à présent. Lâobjection qui arrête ces interprètes a probablement donné naissance à la leçon de Codex Sinaiticus, D : Si vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père.
B, C omettent le et devant dès à présent; M. Weiss adopte cette variante et traduit par lâimpératif : Connaissez-le dès à présent, tel quâil vous est révélé en moi, et vous lâaurez vu.
La parole de Jésus : Vous lâavez vu, comprise par Philippe comme si Dieu pouvait exister pour lui à côté ou en dehors du Sauveur, lui inspire le désir de voir une théophanie ou révélation extraordinaire de Dieu, comme la demandait Moïse (Exode 33:18); et il exprime naïvement ce désir à son Maître.
Cela nous suffit, ajoute-t-il nous nâaurons plus aucun doute que le Père ne se révèle pleinement par toi.
Câest avec tristesse que Jésus reproche à son disciple de ne lâavoir pas connu, malgré toutes les expériences que, depuis si longtemps, il avait pu faire auprès de lui.
Il lâappelle affectueusement par son nom : Philippe, afin de lâinviter à réfléchir sur la demande quâil venait de lui adresser.
Cette interpellation : Philippe, peut aussi être rattachée à la phrase suivante. Ainsi font la plupart de nos versions. Mais il est plus naturel de joindre Philippe à la phrase qui précède. Câest son reproche que Jésus adresse à ce disciple nommément.
Celui qui a vu Jésus a vu le Père, le Dieu qui est sainteté et amour, et dont le Sauveur était sur la terre la parfaite manifestation Cette grande révélation est expliquée au verset suivant; elle est conforme à tous les enseignements du Nouveau Testament (Jean 1:18; Jean 12:45; Colossiens 1:15; Hébreux 1:3).
Philippe demandait à voir, Jésus lâexhorte à croire.
Câest uniquement par la foi quâil pouvait pénétrer dans ce mystère de lâunité absolue du Père et du Fils qui lui permettrait de voir le Père dans le Fils (verset 9).
En effet, ces paroles de Jésus expriment, tout ensemble, lâintime unité dâessence et le rapport mutuel vivant, actif, quâil y a entre le Père et le Fils, Jésus va le prouver en déclarant que câest le Père qui parle et agit en lui.
Les paroles et les Åuvres du Sauveur, ces paroles qui sont esprit et vie (Jean 6:63), ces Åuvres de puissance divine et dâamour divin, telle est la démonstration irrécusable que le Père était en lui, parlait et agissait par lui.
Au lieu de câest lui qui fait les Åuvres, Codex Sinaiticus, B, D portent : il fait ses Åuvres (Jean 5:19-21; Jean 10:25; Jean 10:37-38; Jean 12:49).
Après avoir donné à Philippe cette instruction profonde, Jésus se tourne vers tous ses disciples et il les exhorte à le croire quand il leur déclare quâil est dans le Père et que le Père est en lui, à le croire sur la seule autorité de sa parole.
Mais il ajoute, sans doute avec tristesse que si leur foi est encore trop obscure et trop faible pour se fonder uniquement sur sa parole, ils doivent au moins le croire à cause de ses Åuvres mêmes, considérées en elles-mêmes. Il entend par là ses miracles (Jean 10:37-38).
La foi, fondée sur ces Åuvres, nâest pas encore la vraie foi (Jean 2:23; Jean 3:2), mais elle peut conduire à la foi immédiate.
Au lieu de traduire : Croyez-moi que je suis,⦠câest-à -dire : quand je vous dis que je suis,⦠on peut traduire aussi : Croyez-moi, parce que je suis dans le Père, et que non seulement mes paroles, mais toute ma manière dâêtre, ma sainteté parfaite et mes Åuvres (verset 10) attestent que le Père est en moi; sinon, si vous nâavez pas assez de discernement spirituel pour le reconnaître en moi, croyez du moins à cause des Åuvres mêmes.
Il y a évidemment ici une pause dans le discours, comme lâindiquent ces mots qui ont lâair dâun résumé : Je vous ai dit ces choses (Verbe au parfait).
Jésus jette ainsi un regard en arrière sur les grandes consolations quâoffre aux siens lâespoir de la réunion future dans la maison du Père (verset 1 et suivants) et la perspective de son retour prochain par le Saint Esprit (verset 12 et suivants).
En même temps, ces mots : pendant que je demeure avec vous, font pressentir son départ si prochain. Mais, se hâte-t-il dâajouter, voici un puissant secours qui pourvoira à tout dans votre vie intérieure et dans vos travaux (verset 26).
Lâaide (verset 16, note) venait dâêtre désigné comme lâEsprit de vérité (verset 17); ici Jésus le nomme lâEsprit-Saint.
Câest que la vérité divine nâest jamais, dans les Ãcritures, une froide doctrine destinée à éclairer lâintelligence seule, elle est une vie qui pénètre la conscience et le cÅur et les sanctifie. En effet, lâEsprit qui crée cette vie en nous est saint, comme Dieu est saint.
Cet Esprit, mon Père lâenverra en mon nom, dit Jésus.
Quâest-ce à dire ? Explications diverses : Parce quâil prendra ma place auprès de vous, parce que les disciples demandent lâEsprit au nom de Jésus (verset 13), parce que Jésus le demande pour eux (verset 16), parce quâil glorifiera le nom de Jésus qui est la source unique du salut; parce que le Père envoie lâEsprit à ceux qui aiment Jésus et que Jésus aime (verset 23).
Ne peut-on pas réunir les éléments de vérité quâil y a dans ces interprétations, en disant que le nom de Jésus est celui du Médiateur par lequel seul les croyants reçoivent toutes les grâces de Dieu et spécialement le don du SaintEsprit ?
Cet Esprit vous enseignera toutes choses, câest-à -dire, toutes les vérités relatives au salut (Jean 16:13), et, pour cela, il vous fera ressouvenir, il rendra lumineuses et vivantes en vous toutes les choses, toutes les paroles que je vous ai dites.
LâEsprit fait ressouvenir non seulement par la mémoire, mais par le cÅur. De cette double déclaration de Jésus il résulte que lâEsprit nâenseigne point des choses étrangères à la parole du Sauveur, il enseigne, au contraire par cette Parole.
Il nây a donc rien dans ce passage qui soit favorable à la doctrine catholique de la tradition ecclésiastique, élevée à côté ou au-dessus de la Parole, ni aux illusions du mysticisme qui rêve une illumination de lâEsprit supérieure à la Parole révélée. Jésus fonde, par cette promesse, la souveraine autorité de lâenseignement apostolique quâil égale au sien (Jean 17:8-20).
Le Sauveur, pressentant toutes les difficultés et toutes les craintes qui pourront encore assaillir le cÅur de ses disciples, leur fait part dâune grâce suprême, dâun bien sans lequel il nây a point pour lâhomme de bonheur, avec lequel il ne saurait jamais être malheureux : la paix.
Jésus fait allusion dans ces paroles à la formule de salutation par laquelle les Israélites sâabordaient ou se quittaient (comme Jean 20:26).
La plupart des commentateurs allemands prennent le mot de paix dans le sens de lâhébreu schalôm, bien-être, prospérité, salut, et pensent que Jésus présente aux siens tous les fruits objectifs de son Åuvre, en un mot, le salut éternel. Mais non, ce quâil leur donne, câest la paix intérieure dâune âme remplie dâune douce confiance en son Dieu Sauveur.
Ce sens est rendu évident, comme lâobserve M. Godet, par les dernières paroles du verset : câest le cÅur des disciples qui doit être préservé du trouble, des tristesses et des craintes que leur inspirait la pensée de rester dans ce monde, seuls, sans leur céleste ami.
Il leur laisse donc la paix, comme le plus précieux des legs à son départ. Il fait plus : il leur donne actuellement et réellement sa paix, la paix inaltérable et profonde dont il jouissait lui-même et quâil puisait constamment dans la communion de son Père. Câest ainsi quâil leur fera part encore de sa joie (Jean 15:11; Jean 17:13), car tout ce qui est à lui appartient à ses rachetés.
à la rigueur, on pourrait, avec la plupart de nos versions, traduire ainsi ces mots : Je ne vous la donne pas comme le monde la donne, mais comme ce pronom nâest pas dans lâoriginal, et comme cette pensée supposerait que le monde peut, dans un sens quelconque, donner la paix, nous préférons laisser dans toute sa généralité ce contraste que Jésus établit entre sa manière de donner et celle du monde.
Le monde en est réduit à de vains souhaits, à de trompeuses promesses, souvent intéressées. Jésus donne réellement, abondamment et par lâamour le plus pur. Ces paroles devaient donc inspirer aux disciples la plus entière confiance en lui.
Jésus, à la fin du discours, revient ainsi à son point de départ (verset 1); mais câest après avoir donné aux siens tous les secours les plus puissants pour dissiper le trouble et les craintes qui pouvaient encore assaillir leur cÅur.
Les pauvres disciples nâavaient que trop bien entendu cette parole : je mâen vais (versets 2, 12), mais ils avaient moins bien saisi celle-ci : je reviens à vous (versets 3, 18); de là leur tristesse et leur trouble.
Câest pourquoi Jésus, plongeant un regard dans leur cÅur, voudrait leur faire sentir que leur amour pour lui devrait leur faire de son élévation auprès du Père un motif de joie. Ils prendraient part à la joie quâil éprouve lui-même de quitter ce monde de péché et de souffrance pour retourner auprès du Père et partager sa félicité et sa gloire.
Câest ici peut-être le seul passage des évangiles où Jésus pense à lui-même, et tire de son propre repos le motif dâune exhortation.
Mais :
Câest ainsi également que Tholuck, R. Stier, MM. Luthardt, Weiss et dâautres exégètes comprennent cette belle pensée. Ceux qui (de Wette, Meyer) pensent que Jésus invite ses disciples à considérer lâintérêt quâils ont à son élévation, qui lui permettra de leur assurer une protection plus puissante (comparez Jean 16:7), ne tiennent pas compte de cette parole : si vous mâaimiez.
Parce que : il faut remarquer avant tout cette particule importante, car elle nous montre que Jésus, dans cette parole : le Père est plus grand que moi, donne simplement la raison pour laquelle ses disciples doivent se réjouir de son retour auprès de son Père.
En isolant cette déclaration de son contexte, on lâa sollicitée en sens divers pour éclairer par son moyen le mystère des relations du Fils avec son Père. Mais quel sujet de joie les disciples auraient-ils bien trouvé dans une théorie abstraite à laquelle ils nâauraient rien compris ? Jésus sâexprime ainsi, en ayant conscience quâil est le Fils de Dieu, celui qui «â¯a reçu du Père dâavoir la vie en lui-mêmeâ¯Â» (Jean 5:26), et en même temps quâil est «â¯la Parole faite chairâ¯Â».
Celui qui, «â¯existant en forme de Dieu, sâest dépouillé lui-même en prenant une forme de serviteur fait à la ressemblance des hommesâ¯Â», et qui allait «â¯sâabaisser encore en devenant obéissant jusquâà la mort, même jusquâà la mort de la croixâ¯Â» (Philippiens 2:6-8). Dans cette position qui était alors la sienne, il éprouvait en son âme sainte, comme lâobserve Bengel, un sentiment profond de son humiliation quâil ne pouvait sâempêcher dâexprimer parfois (Marc 10:18; Marc 13:32, voir la note) et qui le faisait soupirer après le terme de lâépreuve (Luc 12:50).
Comment donc nâaurait-il pas éprouvé une joie profonde et sainte à lâaspect si prochain de son élévation auprès du Père ? Câétait pour lui rentrer en possession de la gloire éternelle, objet de sa dernière prière (Jean 17:5); câétait sa réintégration dans toutes les prérogatives divines dont il allait jouir dans une pleine communion dâessence et dâamour avec Dieu, son Père. Cette joie il invite ses disciples à la partager avec lui.
Obéissant à son invitation, lâapôtre Paul, après avoir décrit, dans les paroles que nous venons de rappeler, le profond abaissement du Sauveur, célèbre son élévation avec amour (Philippiens 2:9-11), et la joie quâil exprime dans ce chant de triomphe est celle de lâÃglise tout entière (Ãphésiens 1:20-23).
Câest à ce point de vue que Luther, Calvin, MM. Luthardt et Godet envisagent ce passage. «â¯Christ, dit Calvin, ne compare point ici la divinité du Père avec la sienne, ni sa nature humaine avec lâessence divine du Père; mais plutôt son état présent avec la gloire céleste dans laquelle il allait être reçu bientôt. Câest comme sâil disait : Vous désirez de me retenir dans le monde; mais il vaut mieux que je monte au cielâ¯Â».
Quant à la divinité de Jésus-Christ, cette parole la proclame hautement; car si un homme, un ange du ciel disait : Dieu est plus grand que moi, il émettrait une affirmation que son évidence même rendrait oiseuse. Il ne faut pas, quand Jésus nous parle de sa joie, que lâexégèse transforme cette joie en dogmatique.
Que vous croyiez que je mâen suis réellement allé à mon Père, et que vous compreniez la nature spirituelle de mon règne.
Ces promesses si positives de Jésus, bientôt rendues vivantes dans leur cÅur par le Saint-Esprit, leur seront expliquées par les grands événements de sa mort, de sa résurrection et de son retour dans la gloire. Alors ils croiront.
Le prince du monde (Jean 12:31, note) vient, sâapproche.
Jésus le voit venir dans les misérables instruments dont il va se servir pour accomplir son Åuvre de ténèbres (Jean 13:2-27). Mais il ajoute aussitôt : Tout prince du monde quâil est, il nâa rien en moi, ni droit, ni pouvoir.
La mort même à laquelle Jésus va se soumettre sera parfaitement libre et volontaire (Jean 10:18); ce sera le sacrifice de son dévouement et de son amour. Pour parler ainsi, il fallait que Jésus eût la conscience de sa parfaite sainteté.
La mort libre et volontaire du Sauveur fera connaître au monde que le Fils aime le Père et agit selon son commandement.
Et câest afin de fournir au monde cette démonstration éclatante que Jésus dit aux disciples : Levez-vous, partons dâici, allons courageusement dans ce jardin de Gethsémané, notre lieu de réunion habituel (Jean 18:2), où je me livrerai à la troupe conduite par le traître !
Les deux derniers versets sont susceptibles de deux interprétations qui, pour le sens, reviennent au même. «â¯Le prince de ce monde vient, et, à la vérité, il nâa rien en moi qui légitime le pouvoir quâil va prendre sur moi, mais, pour que le monde connaisse mon amour pour le Père, je me livre à lui librementâ¯Â». Ou bien : «â¯Il vient, mais il nâa point de pouvoir sur moi; néanmoins, pour que le monde connaisseâ¦â¯Â»
On peut aussi construire le verset 31 en mettant un point après : ainsi jâagis. Il faut alors sous-entendre un verbe : Mais cela arrive ainsi afin que le monde connaisse que jâaime le Père, et que, comme le Père mâa commandé ainsi jâagis.
Levez-vous, partons dâici. La plupart des éditeurs du texte et des traducteurs préfèrent cette ponctuation. Mais celle que nous avons adoptée, avec Rilliet, Astié, M. Godet, est plus naturelle et donne une tournure plus vive à la parole de Jésus.
²Malgré lâordre donné à ses disciples, Jésus continue ses discours (Jean 15:1) sans que rien indique un changement de scène. De là , parmi les interprètes, deux manières dâexpliquer la situation.
Telle est aussi lâopinion de Lücke, Tholuck, Olshausen, Keil, MM. Luthardt, Weiss. Dâautre part, Luther, Lange, Ebrard, Hengstenberg, Gess, M. Godet pensent que Jésus et ses disciples quittèrent, à ce moment, la salle où ils étaient assemblés et se rendirent dans quelque solitude de la vallée du Cédron, près de Gethsémané, où Jésus aurait prononcé les discours qui suivent, ainsi que sa dernière prière.
Cette opinion sâaccorde difficilement avec Jean 18:1. On peut objecter aussi que si Jésus avait prononcé la prière sacerdotale (Jean 17) sur le chemin de Gethsémané et au moment dâarriver en ce lieu, il aurait passé presque instantanément de la paix profonde qui sâexprime dans cette prière aux terribles angoisses quâil éprouva dans le jardin des Oliviers (Matthieu 26:37; Marc 14:33).
Cela nâest pas vraisemblable au point de vue psychologique. Cette supposition accroît la difficulté quâil y a à concilier la relation de Jean avec ses récits des synoptiques.