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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-38
Entretiens de Jésus avec ses disciples
3>31 à 38 La séparation prochaine. L’amour fraternel, consolation des disciples
Maintenant ! Le départ du traître, sorti pour accomplir son œuvre de ténèbres, cause à Jésus un immense soulagement.
Maintenant le Fils de l’homme a été glorifié.
Ce verbe au passé embrasse toute la vie écoulée du Sauveur jusqu’à ce moment, cette vie de renoncement, de souffrances, d’obéissance, de dévouement efficace, d’activité puissante, par laquelle le Fils de l’homme a été glorifié dans le cœur de ceux qui l’ont reconnu comme l’envoyé de Dieu (Jean 11:4; Jean 12:28, 2e note).
Cette gloire qu’il a ainsi acquise par l’humilité et la charité resplendira encore de l’éclat le plus pur dans ses humiliations et ses souffrances, en Gethsémané et sur la croix, où il pourra s’écrier de sa voix mourante : Tout est accompli ! Son œuvre sera achevée, il aura sauvé un monde perdu.
Mais par une telle vie Dieu a été glorifié en lui. La gloire de Dieu, ce sont ses perfections, sa Justice et sa sainteté, sa miséricorde et son amour; jamais elles n’ont été manifestées d’une manière plus lumineuse qu’en Jésus-Christ, qui nous les révèle dans leur pleine harmonie.
Or le sentiment profond d’avoir ainsi glorifié Dieu par sa parfaite obéissance (si Dieu a été glorifié en lui, mots omis dans Codex Sinaiticus, B, C, D, Itala, mais qui, malgré ces témoignages, sont maintenus par Tischendorf, MM. Weiss et Godet) donne à Jésus la victorieuse assurance que Dieu aussi le glorifiera en lui-même, c’est-à-dire, l’admettra dans la gloire qui est son essence divine.
C’est ainsi que bientôt Jésus dira dans sa dernière prière : « Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire, et maintenant glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût » (Jean 17:4-5).
Paul indique de même l’abaissement et l’obéissance du Sauveur comme le chemin qui l’a conduit à la gloire divine (Philippiens 2:5-11; comparez Éphésiens 1:20-23). Et il le glorifiera bientôt (grec aussitôt), ajoute Jésus, faisant allusion à sa résurrection, qui sera le premier degré de sa glorification.
Enfin, Jésus ne dit pas : le Fils de Dieu, mais le Fils de l’homme est glorifié (comparez sur ce terme Matthieu 8:20, note); car c’est comme Fils de l’homme, membre et chef de notre humanité qu’il a embrassée dans les étreintes de son amour pour la sauver, c’est comme Fils de l’homme qu’il a accompli son œuvre et qu’il est monté dans sa gloire. Et ainsi, il a rouvert à notre humanité sauvée le chemin de cette gloire.
De ces hauteurs de sa gloire, Jésus revient à ses pauvres disciples qu’il va quitter bientôt : je suis peu de temps encore avec vous, et sympathisant à leur tristesse, c’est avec une effusion de tendresse qu’il leur parle : petits enfants ! (C’est le seul passage de nos évangiles où Jésus emploie ce terme).
Il sent le vide immense et douloureux qu’il va laisser dans leur cœur et dans leur vie : Vous me chercherez, avec un ardent désir de retrouver nos relations actuelles (Jean 20:15. Comparer Luc 17:22).
Mais le moment de la réunion éternelle n’est pas venu; il vous reste à accomplir votre tâche, et comme j’ai dit aux Juifs, mais dans un sens bien différent (Jean 7:34; Jean 8:21), je vous le dis aussi maintenant : vous ne pouvez venir où je vais.
Jésus, dans ses dernières communications intimes, va s’appliquer à les consoler de cette séparation (Jean 14:1 et suivants) et à élever leur cœur à la pensée d’une communion invisible et spirituelle avec lui (chapitres 14-17).
Aussi croyons nous que c’est à ce moment du récit de Jean qu’il faut placer l’institution de la cène, après laquelle les paroles qui vont suivre (verset 34) sont admirablement appropriées.
Dans cette tristesse de la séparation, Jésus fait à ses disciples, comme première compensation de son absence, un don infiniment précieux : l’amour fraternel.
Il est vrai qu’il s’agit d’un commandement; mais c’est un commandement qu’il se charge lui-même d’accomplir dans leur cœur et dans leur vie. C’est même en cela qu’il est nouveau.
Ce mot a singulièrement occupé les exégètes. Comment, ont ils demandé, ce commandement de l’amour mutuel peut-il être nouveau, puisqu’il se trouve déjà dans l’Ancien Testament (Lévitique 19:18) et que Jésus lui-même le cite comme étant l’âme de la loi ? (Matthieu 22:39) Et ils ont répondu : Il est nouveau parce qu’il renferme tous les autres commandements de la loi (Luther), parce que Jésus l’a renouvelé (Calvin), parce qu’il renouvelle l’homme (Augustin), parce qu’il est toujours nouveau (Olshausen), parce qu’il est le principe d’une vie nouvelle (de Wette), parce qu’il établit la différence qu’il y a entre l’amour fraternel (les uns les autres) et la charité pour le prochain (Grotius et d’autres).
Il y a du vrai dans toutes ces interprétations; mais il est plus vrai encore de dire que ce commandement est nouveau dans son essence, parce que Jésus lui-même l’accomplit dans le cœur de ses disciples par l’amour dont il les a aimés.
Cet amour
Comparer 1 Jean 2:7-8, note.
C’est évidemment là ce que Jésus a voulu dire en ajoutant dans la seconde partie de ce verset : que comme je vous ai aimés, vous vous aimiez aussi les uns les autres.
L’amour de Jésus ne donne pas seulement la mesure mais la nature et le caractère du véritable amour mutuel de ses disciples. Le verset suivant montre l’importance suprême que Jésus attache à cet amour. Aussi y insiste-t-il à diverses reprises (Jean 15:12, Jean 15:17). Et nul ne l’a mieux senti que notre évangéliste (1 Jean 2:7-8; Jean 3:11; Jean 4:20-21).
L’amour, un amour semblable à celui de Jésus, est la seule preuve que l’homme est sous une influence divine, qui triomphe de tous les penchants égoïstes de son cœur.
La connaissance peut être acquise par des pécheurs endurcis, la foi s’allie souvent à une vie asservie aux passions, les œuvres sont accomplies par divers motifs; l’amour seul, unissant les enfants de Dieu les uns aux autres, comme il les unit à leur Sauveur et, par lui, au Père céleste, est une marque certaine de leur participation à la nature divine.
À ceci, dit Jésus, tous connaîtront; et plus loin il voit dans cette unité des siens un moyen d’amener le monde à la foi (Jean 17:21).
Pierre a compris que le Maître va les quitter pour être glorifié (versets 32, 33); il a même compris vaguement que le chemin qui le conduira a la gloire, c’est la mort (verset 37).
Mais, comme cette pensée, qui le remplit de tristesse, est encore enveloppée d’obscurité, dans la vivacité de ses impressions il l’interrompt par cette question : Où vastu ? bientôt suivie d’une autre : Pourquoi ne puis-je pas te suivre ?
Il y a encore beaucoup d’ignorance, mais il y a aussi le plus vif amour pour son Maître dans ces questions. Elles sont inspirées par les mêmes sentiments qui le portaient à résister à Jésus quand celui-ci voulait lui laver les pieds (versets 6-9).
La raison pour laquelle Pierre ne pouvait pas suivre Jésus maintenant, c’est qu’il avait son œuvre à faire dans ce monde.
Sans doute encore il y avait, dans son caractère naturel, plus d’un penchant mauvais dont il devait être purifié par l’Esprit de la Pentecôte, avant de pouvoir suivre son Maître dans la gloire (verset 38).
Mais, ajoute Jésus, comme consolation et encouragement, tu me suivras plus tard; il le suivra réellement par la voie du martyre.
Pierre est parfaitement sincère en parlant ainsi. Et pourtant, quel douloureux contraste entre cette déclaration si pleine d’assurance et la réponse de Jésus ! (verset 38).
Cet avertissement précis n’empêcha point la chute du présomptueux disciple.
Il paraît pourtant avoir fait impression sur lui, car, dès ce moment et jusqu’à la fin de ces entretiens, il ne reprend plus la parole.
Voir, sur ce dialogue avec Pierre, Matthieu 26:33-35; Marc 14:29-31; Luc 22:31-34, notes.
Après cette interruption, Jésus reprend son discours destiné à consoler ses disciples et à les préparer à la communion spirituelle avec lui (Jean 14:1 et suivants).