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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-27
3>1 Ã 17 Lâunion des disciples avec Christ et entre eux
Les interprètes se sont demandé quelle circonstance extérieure pouvait bien avoir amené Jésus à se présenter à ses disciples sous lâimage dâun cep de vigne.
Les uns pensent que ce fut la vue de la coupe avec laquelle il venait dâinstituer la cène, en prononçant cette parole : «â¯Je ne boirai plus de ce produit de la vigneâ¦;â¯Â» (Matthieu 26:29) dâautres quâune treille ornait les parois extérieures de la chambre haute et que ses rejetons entraient par les fenêtres.
Les exégètes qui admettent que ce discours fut prononcé en plein air, sur les pentes du Cédron (Jean 14:31, note), se représentent Jésus passant le long dâune vigne. Mais puisque lâévangéliste a gardé le silence sur ce détail, nous pouvons nous résigner à lâignorer, et nous ajouterons, avec R. Strier, quâil y a quelque chose de mesquin à penser que Jésus devait nécessairement avoir sous les yeux lâobjet matériel dont il fait une image.
Mais ce qui est digne de toute notre attention, câest lâadmirable parabole par laquelle il figure son union avec les siens, cette union dont il venait de leur parler (Jean 14:18-23), cette union qui devait être aussi vivante, aussi intime, aussi organique que lâest celle des sarments avec le cep dont ils tirent la sève, la vie, la fertilité.
Il est le vrai cep, le véritable, celui qui, dans la sphère spirituelle et morale, et dans ses rapports avec les âmes, réalise pleinement lâidée du cep dans la nature.
Le cep de vigne est une plante sans apparence (Ãsaïe 53:2) et sans beauté (Jésus ne prend pas pour image le cèdre du Liban), mais elle est vivace et produit des fruits exquis un vin généreux. Une telle plante donne lieu à une comparaison pleine de vérité de richesse et de beauté.
Mon Père est le vigneron, grec le cultivateur, ajoute Jésus. Câest Dieu, en effet, qui a planté ce cep au sein de notre humanité, en envoyant son Fils au monde, et qui, par lâeffusion de lâEsprit, provoquera sa croissance; câest Dieu qui amène les âmes à la communion avec le Sauveur (Jean 6:37-64); câest Dieu enfin qui, par le travail incessant de sa grâce, purifie et sanctifie ceux quâil a attirés au Sauveur (verset 2).
On peut traduire : tout sarment qui est en moi, relié en apparence au cep, et qui ne porte pas de fruit; ou bien : tout sarment qui ne porte pas de fruit en moi par son union organique avec moi.
Il y a, dans les ceps de vigne, des rejetons sauvages qui ne portent jamais de fruit; le vigneron les retranche, afin quâils nâabsorbent pas inutilement la sève. Un homme peut, de diverses manières, appartenir extérieurement à Jésus-Christ en se rattachant à son Ãglise, en professant la foi chrétienne sans avoir part à la vie sanctifiante du Christ.
Tôt ou tard, il se verra retranché, exclu de cette communion apparente avec le Sauveur. Mais les vrais sarments portent du fruit. Ceux-ci, Dieu les nettoie, les purifie, ou selon la plupart de nos versions, il les émonde.
Nous adoptons le premier de ces termes pour faire ressortir, comme dans le grec, la relation de cet acte avec les mots qui suivent : Déjà vous êtes nets (verset 3).
Jésus veut dire que ces sarments fertiles doivent être débarrassés de tout jet inutile, et même dâune partie de leur feuillage qui empêcherait le fruit de mûrir. Câest Dieu encore qui poursuit, dans ses enfants, cette Åuvre de purification et de sanctification continue, il lâaccomplit par sa Parole (verset 3), par son Esprit, par tous les moyens de sa grâce. Et si cela ne suffit pas, le céleste cultivateur emploie lâinstrument tranchant et douloureux des épreuves, de la souffrance et des renoncements quâil impose à ses enfants. Car ce quâil veut à tout prix, câest quâils portent plus de fruit.
Jésus, se tournant vers ses disciples, les rassure au sujet de ce mot sévère : il nettoie tout sarment qui porte du fruit.
Déjà ils sont nets, purs, dans le sens indiqué au verset 2, câest-à -dire quâau moyen de la parole divine que Jésus leur a annoncée, un principe impérissable de vie nouvelle a été déposé dans leur cÅur, et sây développera peu à peu jusquâà la perfection.
Jésus exprime ailleurs cette idée profonde et consolante (Jean 13:10; Jean 17:8; comparez Jacques 1:18; 1 Pierre 1:23).
Des paroles précédentes qui dépeignent leur position de sarments unis au cep (en moi), découle pour les disciples un devoir absolu que Jésus formule ainsi : demeurez en moi, en renonçant constamment à tout mérite propre, à toute sagesse propre, à toute volonté et à toute force propres, ce qui est la condition dâune communion vivante avec moi. Si vous le faites, je demeurerai en vous, comme la source intarissable de votre vie spirituelle. Sinon, vous vous condamneriez à la stérilité du sarment séparé du cep.
Cette conséquence résulte avec évidence de lâimage même employée par Jésus. Jésus établit ainsi clairement la distinction entre la nature et la grâce.
Afin de rendre plus frappante encore la conséquence négative qui précède, Jésus déclare solennellement que câest bien lui qui est le cep et que ses disciples sont les sarments; mais câest pour conclure encore une fois quâen lui, ils porteront beaucoup de fruit, mais que, hors de lui, ils nâen porteraient aucun, pas plus que le sarment séparé du cep.
Cette seconde idée, introduite par le mot car, parce que, semble donnée comme une preuve de la première affirmation, cela ne parait pas dâabord très logique le fait que hors de Christ ils ne peuvent rien faire ne prouve pas que, en Christ, ils porteront beaucoup de fruit.
Mais ce fruit, qui le porte ? Celui-là seul qui demeure en moi, dit Jésus; dâoù il résulte que câest lâEsprit de Christ, qui, comme la sève du cep dans le sarment, fait seul porter du fruit à lâhomme; câest ce que confirme (car) le fait dâexpérience que lâhomme hors de Christ, comme le sarment détaché du cep, ne peut rien produire, rien de véritablement bon, rien qui supporte le regard du Dieu saint et qui lui soit agréable.
Saint Augustin concluait de ce passage lâentière incapacité morale de lâhomme pour le bien. à quoi M. Godet répond, avec Meyer et les exégètes modernes :
Non seulement celui qui ne demeure pas en Jésus, dans une communion vivante avec lui, ne peut rien faire (verset 5), mais il va au-devant dâune succession de jugements terribles.
Le sarment séparé du cep est dâabord jeté dehors, hors de la vigne qui représente le royaume de Dieu, et il sèche nécessairement, puisquâil ne reçoit plus la sève du cep. Quâon pense à Judas, par exemple dont Jésus venait dâannoncer la ruine (Jean 13:21 et suivants).
Mais ce jugement, moralement accompli dès maintenant, aura au dernier jour son issue tragique que décrivent les paroles suivantes : puis on ramasse ces sarments, et on les jette au feu et ils brûlent (grec ils ramassent, ils jettent); quel est le sujet de ces verbes ?
Dans la parabole, ce sont les serviteurs du vigneron; dans la réalité, ce sont les anges de Dieu (Matthieu 13:40-42).
Tous ces verbes sont au présent, et ils rendent la scène dâautant plus actuelle et vivante. La pensée reste avec effroi sur ce dernier mot : ils brûlent (comparer Matthieu 3:10).
D, quelques majuscules et versions portent : ce sarment, on le jette au feu. Tischendorf adopte cette leçon.
Après avoir prononcé ces redoutables paroles, Jésus revient avec tendresse à ses disciples qui demeurent en lui (le mot si nâexprime pas un doute), et il leur promet les grâces les plus précieuses : toutes leurs prières seront exaucées (Jean 15:16; Jean 14:13-14; Jean 16:23) et ils auront le bonheur de glorifier Dieu par des fruits abondants (verset 8).
La communion des disciples avec Jésus est ici exprimée par ces deux termes : Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, et non pas, comme le feraient entendre les verset 4 et 5 : et que je demeure en vous.
Les paroles de Jésus, qui sont esprit et vie, et quâils gardent dans leur cÅur, sont le lien vivant de communion avec lui. Inspirés par elles, ils sont à la source de toutes les grâces divines, et leurs prières, qui ne seront plus que les paroles de Jésus transformées en requêtes, obtiendront toujours un exaucement certain.
En ceci, ne se rapporte pas à ce qui précède, comme le veut Meyer, mais à ce qui suit : En ce que vous portiez beaucoup de fruits, le Père est glorifié.
Dieu, dans ses perfections, sa puissance, sa sainteté, son amour, se glorifie en reproduisant, dans le moindre de ses enfants, ces divers traits de sa ressemblance, plus que par toute la magnificence des Åuvres de la création.
Portez beaucoup de fruit à la gloire de Dieu, ce sera la preuve certaine que vous êtes mes disciples et le moyen de le devenir toujours de nouveau.
Le grec porte : et vous deviendrez (B, D et que vous deveniez) disciples à moi, véritablement disciples et véritablement à moi.
Dans lâinstruction quâil a tirée jusquâici de la parabole du cep et des sarments, Jésus nâa pas parlé expressément de son amour pour ses disciples; mais chaque trait de cette belle image respire cet amour.
Que prouve lâinsistance avec laquelle il leur recommande de demeurer en lui, et que signifie sa promesse répétée : Je demeurerai en vous, si ce nâest quâil les aime ?
Maintenant, il le leur dit avec effusion. Lâamour ineffable de son Père pour lui est la mesure de son amour pour eux. Quel motif touchant de demeurer en son amour !
Lâamour dont il parle nâest pas leur amour pour lui, mais son amour pour eux, quâil leur ouvre comme une atmosphère de lumière, de vie, de paix, dans laquelle ils pourront respirer, penser, aimer, agir.
Pourquoi ces verbes au passé : mon Père mâa aimé, je vous ai aimés ? Parce que Jésus, qui touche à la fin de sa vie, jette un regard en arrière et constate avec émotion que jamais lâamour de son Père ne lui a fait défaut (Jean 5:20; Jean 8:29; Jean 10:17), et que lui-même a toujours tendrement aimé les siens (Jean 13:1-34).
Mais ce double amour est, de sa nature, permanent, éternel. Luther, avec ce génie pratique qui devait faire de sa version un livre populaire, traduit hardiment par le présent : «â¯Comme mon Père mâaime, moi aussi je vous aimeâ¯Â».
Tout croyant sincère et humble peut, en ce sens, sâappliquer lâadmirable déclaration du Sauveur.
Jésus nâest demeuré dans lâamour de son Père, il nâa joui de cet amour que par sa parfaite obéissance; les disciples, non plus, ne peuvent se sentir heureux dans lâamour du Sauveur quâà cette condition. Mais ce sera là leur joie (verset 11).
Ces choses, câest tout ce discours (versets 1-10) concernant la communion intime où il les invite à vivre avec lui, en particulier le devoir de demeurer en son amour et de le suivre dans la voie de lâobéissance (verset 10). Il leur a dit tout cela afin de pouvoir leur faire part de sa joie qui sera en eux.
Il ne faut entendre par là ni la joie quâil produira en eux, ni la joie dont il leur ouvre la source, ni la joie quâil éprouve à leur sujet, ni la joie quâils ont en lui, mais bien sa joie (grec la mienne), la joie intime et profonde quâil goûte lui-même dans lâamour de son Père, et que ne peut lui ôter lâapproche des souffrances et de la mort, parce quâil sait que son sacrifice sera la rédemption du monde.
Cette joie, il veut leur en faire part comme de son amour (verset 10), comme de sa paix (Jean 14:27). Cette joie, elle sera en eux et elle grandira jusquâà devenir une joie accomplie (comparer Jean 17:13).
Lâapôtre Paul connaissait bien cette joie qui subsistait pour lui au milieu de ses souffrances et quâil recommandait si souvent à ses frères (2 Corinthiens 13:11; Philippiens 2:17; Philippiens 4:4).
Câest lâamour de Jésus vivant dans le cÅur de ses disciples qui est la source de leur amour mutuel.
Il insiste sur ce commandement, dont lâobservation est lââme de la vie chrétienne (versets 10, 17; comparez Jean 13:34).
La mesure de lâamour quâils doivent avoir les uns pour les autres est dans ce mot : comme je vous ai aimés. Et Jésus va dire comment il les a aimés (verset 13).
Donner sa vie pour ses amis, câest la plus grande preuve dâamour quâon puisse leur donner. Aussi, contempler Jésus mourant sur la croix sera toujours le meilleur moyen de se pénétrer de la grandeur de son amour. Cette parole du Maître resta profondément gravée dans le cÅur de notre évangéliste; il la répétait, plus tard, en prenant à la lettre le devoir qui en résulte pour les disciples de Jésus, celui de donner aussi leur vie pour leurs frères (1 Jean 3:16).
On pourrait dire que, dâaprès lâapôtre Paul, Jésus a montré un amour plus grand encore, quand il voulut mourir, non seulement pour ses amis, mais «â¯pour des pécheursâ¯Â» (Romains 5:8).
De Wette réfute cette objection, en disant :
Jésus vient de dire quâil donne sa vie pour ses amis. Puis, se tournant avec amour vers ses disciples, il ajoute : Vous êtes mes amis !
Câétait leur dire en même temps : Vous le prouverez, de votre côté, par lâobéissance de lâamour (comparer verset 10, note).
Jésus voudrait leur faire apprécier hautement ce beau titre dâami quâil vient de leur donner. Et, pour cela, il leur en explique le sens profond.
Je ne vous appelle plus serviteurs (grec esclaves), parce que le serviteur reste étranger aux pensées et aux projets de son maître, mais je vous ai prouvé que vous êtes mes amis, parce que je vous ai fait connaître tous les desseins de miséricorde et dâamour que mon Père mâa chargé dâaccomplir pour le salut du monde.
Câest là ce que Jésus exprime par ces termes familiers : toutes les choses que jâai entendues de mon Père.
Ces mots : Je ne vous appelle plus serviteurs ne sont en opposition ni avec le verset 20, qui énonce un principe général, ni avec le fait que les disciples continuèrent toujours à sâappeler «â¯serviteurs de Jésus-Christâ¯Â» (Actes 4:29; Romains 1:1; Galates 1:10, etc.); car, malgré tout leur amour pour leur Maître, ils ne purent jamais oublier quâil était le Seigneur, et plus il les élevait jusquâà lui. plus ils éprouvaient le besoin de sâabaisser en sa présence (verset 16, note).
Bien que Jésus ait élevé ses disciples jusquâà ce rapport intime dâamour avec lui, ils ne doivent pas oublier quâici toute lâinitiative est venue de lui. Câest lui qui les a choisis pour leur apostolat (Luc 6:13; Jean 6:70; Jean 13:18).
Le verbe grec est composé dâune particule qui signifie «â¯choisir du milieu deâ¯Â». Il les a choisis du milieu du monde (verset 19), où ils seraient restés sans la libre grâce du Sauveur.
Câest lui encore qui les a établis dans leur apostolat, et qui les a qualifiés, par ses dons, pour cette grande et sainte vocation.
Tout cela, ajoute Jésus, je lâai fait, afin que vous alliez (Matthieu 28:19) librement, joyeusement, à votre Åuvre et que vous puissiez porter du fruit, un fruit qui sera permanent pour la vie éternelle.
De ces mots : Je vous ai choisis et établis, dépend encore le second afin que; ils sont, de ce fait, dans une position qui les assure que tout ce quâils demanderont au Père au nom du Sauveur, il le leur donnera (Jean 14:13; Jean 16:23).
Câest ici la conclusion de cette partie du discours, depuis le verset 9.
Ces choses, ces paroles et ces instructions du Sauveur dans lesquelles tout est amour de sa part, il les a prodiguées aux siens, afin quâà leur tour ils sâaiment les uns les autres.
Il leur en fait une douce obligation, sur laquelle il insiste (Jean 13:34; Jean 15:12), aussi les apôtres ont-ils compris lâimmense importance de cet amour mutuel qui est lââme de LâÃglise dans sa communion avec le Sauveur (1 Jean 2:7 et suivants; Jean 3:11; Jean 4:20-21; Romains 13:8 et suivants).
15.18 Ã 16.4 la haine du monde
Quel douloureux contraste ! à tant dâamour de la part du Sauveur, le monde répond par la haine quâil nourrit contre lui et contre ses disciples. Jésus le constate avec tristesse, à diverses reprises (Jean 7:7; Jean 15:24; Jean 17:14).
Et il veut que ses disciples le sachent, afin que, quand ils auront à souffrir de cette haine du monde, ils se rappellent quâelle a été le partage de Celui dont la charité égalait la sainteté, et quâainsi ils soient préservés du découragement et du doute (comparer 1 Jean 3:13; Jean 4:5-6).
Jésus indique ici à ses disciples la raison toute naturelle de cet étrange phénomène dont il leur parle.
Si vous étiez du monde, si vous en aviez les principes et lâesprit, il vous aimerait, parce que vous seriez à lui, mais, parce que (grec) je vous ai choisis hors du monde, tirés de son sein et soustraits à sa domination, pour vous attirer à moi et faire de vous ma propriété, il vous hait.
Câétait, pour les disciples, une consolation de savoir quâils nâappartenaient plus à ce monde qui allait crucifier le Saint et le Juste, mais tout entiers à ce Sauveur bien-aimé.
Ce mot de monde, répété cinq fois dans ce seul verset, a quelque chose de très solennel et le tableau que Jésus retrace ici (jusquâau verset 25) de lâopposition et de lâinimitié du monde, fait de ces versets une peinture classique du caractère que toute lâÃcriture attribue aux adversaires de la vérité divine.
Il leur avait dit cette parole (Jean 13:16) pour les exhorter à lâhumilité; il la leur rappelle ici pour les encourager à souffrir avec patience (comparer Matthieu 10:24).
Puisque le serviteur nâest pas plus grand que son seigneur, les disciples ne doivent pas sâattendre à éviter les persécutions que leur Maître a endurées, il les en prévient, afin quâils ne soient pas découragés quand elles se produiront (Jean 16:1-4).
Mais quel est le sens de ces derniers mots : sâils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre ?
Au premier abord, il paraît tout simple de considérer comme sujet de la proposition les individus bien disposés qui se sont séparés de la masse hostile : si, même au milieu de son peuple qui le rejetait, Jésus eut le bonheur de voir un petit nombre dââmes recevoir sa parole et sâattacher à lui, il en sera de même pour les disciples. Telle est lâinterprétation dâOlshausen, Lange, M. Godet.
Mais on objecte à cette interprétation que le sujet de la seconde partie du verset 20 doit être le même que celui de la première partie à savoir les Juifs persécuteurs, auxquels se rapportent du reste tous les verbes de ce discours (versets 20, 21, 22 et jusquâau verset 25).
Il ne faut pas avec Grotius et Stier voir dans la seconde proposition une douloureuse ironie : ils ne garderont pas plus votre parole quâils nâont gardé la mienne ! Lâironie ne convient pas au sérieux et à la sérénité de ce discours; et cette déclaration amère ne serait pas exacte, car lâinsuccès de Jésus nâavait pas été complet.
Il faut laisser à la parole de Jésus son sens général. Lâaccueil quâil a reçu de la part du monde présage aux disciples lâaccueil auquel ils doivent sâattendre eux-mêmes : les uns les persécuteront, dâautres garderont leur parole; des troisièmes, comme Saul de Tarse, passeront des rangs des persécuteurs à ceux des fidèles.
Le monde ennemi de Dieu nâest jamais toute notre humanité; son opposition violente contre lâÃvangile ne se manifeste pas partout de la même manière absolue. Il reste toujours un vaste champ où les disciples peuvent répandre la parole de vie avec la certitude de rencontrer des âmes qui la garderont. Telle est lâinterprétation de Wette, Meyer, Luthardt, Weiss, Keil, Astié.
Cette inimitié du monde que Jésus annonce aux disciples pourra les étonner et les amener à se demander sâils ne font pas fausse route.
Mais, ajoute Jésus, ne vous laissez point arrêter, cela est dans la nature des choses. Et il leur en donne deux raisons qui expliquent tout.
Ils vous feront tout cela à cause de mon nom, ce nom quâils haïssent, quoiquâil soit lâexpression de la vérité et de la sainteté de Dieu (comparer Actes 4:17; Actes 9:14; Actes 26:9; Matthieu 24:9).
Et cette haine, ils lâéprouveront parce quâils ne connaissent pas Celui qui mâa envoyé. Sâils le connaissaient, ils recevraient avec empressement son envoyé (Jean 16:3).
Cette explication que Jésus donne à ses disciples devait être, et fut en effet pour eux, dans la suite, une puissante consolation; ils seront heureux de souffrir pour le nom de Jésus (Actes 5:41; Actes 21:13), ils se glorifieront de ces souffrances pour lui (Romains 5:3; 2 Corinthiens 12:10), parce quâils verront en elles un trait de leur ressemblance avec lui, un moyen de lui témoigner leur amour.
En quoi consiste proprement le péché des Israélites, pour lequel ils nâont point dâexcuses ?
Dans le fait quâils nâont pas reconnu en Jésus le Messie. Lâincrédulité et les innombrables révoltes dont ils sâétaient rendus coupables au cours de leur histoire ne leur eussent pas été imputés comme péché, sâils avaient fini par accueillir le Sauveur. Sans doute, ils en étaient responsables; mais cette responsabilité disparaît, pour ainsi dire, devant le crime que Jésus leur reproche ici.
Il était venu à eux, ils avaient été témoins de sa vie sainte, de ses Åuvres (verset 24); il leur avait parlé de toute la miséricorde et de tout lâamour de son Père, et, en présence de cette manifestation divine, ils sâétaient endurcis dans une incrédulité qui allait jusquâà la haine.
Or cette haine contre le Fils de Dieu remontait jusquâà son Père, et elle allait sâassouvir par le meurtre du Saint et du Juste. Là était le péché pour lequel ils nâavaient point dâexcuse (grec point de prétexte).
La parole : Celui qui me hait, hait aussi mon Père, ne se justifie que si Jésus est le Fils de Dieu (comparer Jean 5:23; Jean 12:44; Jean 14:9).
à ses paroles quâils ont entendues (verset 22), Jésus a ajouté, et cela augmente leur culpabilité, des Åuvres quâils ont vues.
Câétaient des Åuvres quâaucun autre nâa faites, car elles portaient le cachet de la divinité (Jean 5:36; Jean 9:3-4; Jean 10:37-38; Jean 14:10).
Même les moins intelligents, qui auraient pu ne pas comprendre ses paroles, avaient au moins des yeux pour voir ses Åuvres. Et quâest il arrivé ?
Grec : mais maintenant et ils ont vu et ils ont haï et moi et mon Père. Là est le péché sans excuse et la cause de la condamnation.
Mais,⦠ce fait si étrange et si propre à scandaliser les disciples nâétait point imprévu. Tout ce qui arrivait à Jésus était prédit dans les Ãcritures. Leur loi, dit-il, comme ailleurs votre loi (Jean 8:17-18; Jean 10:34, note), cette loi sur laquelle ils sâappuyaient et dont ils se vantaient, câest elle qui les accusait.
Le mot loi est pris ici dans un sens général, où il désigne tout lâAncien Testament, car la citation est tirée du Psaumes 69:5 (comparer Psaumes 35:19).
Là , le juste, exposé à la haine gratuite de ses ennemis, est bien le type de Celui qui sâest chargé de nos douleurs; car de tout temps a existé lâinimitié du monde contre Dieu et contre ses serviteurs.
Plus Jésus fait pressentir à ses disciples les difficultés et les luttes quâils auront à soutenir au milieu du monde plus il insiste sur la promesse de ce puissant aide, lâEsprit de vérité, dont ils auront un si pressant besoin (Jean 14:16-17; Jean 14:26; Luc 24:49).
Ici, il interrompt sa description de lâhostilité du monde pour leur renouveler cette promesse, à laquelle il reviendra plus au long (Jean 16:7-15).
Le mais, par lequel est introduite cette proposition (verset 26), manque dans Codex Sinaiticus, B. LâÅuvre que Jésus attribue à lâEsprit de vérité (Jean 14:17, note) est celle dâun témoignage : Câest lui qui rendra témoignage de moi. Comment ? Par la parole des apôtres : Et vous aussi, vous rendrez témoignage.
Il y a en grec le présent : vous rendez, et non le futur.
Jésus les considère comme transportés au moment où lâEsprit rendra témoignage. On pourrait aussi envisager ce verbe comme un impératif : Et vous aussi témoignez !
Le témoignage de lâEsprit et celui des apôtres sont-ils un seul et même témoignage ? Non, Jésus les distingue dâabord par ces mots : et vous aussi, puis, surtout par ceux-ci : parce que vous êtes dès le commencement avec moi.
Le Sauveur a établi ses disciples pour être des témoins de son ministère tout entier (Actes 1:8); ils devaient en être parfaitement instruits (Actes 1:21) afin de constater les faits, que le Saint Esprit nâenseigne pas directement, mais dont il révèle le sens et la portée. En un mot, les disciples rendent témoignage au Christ historique en racontant sa vie, tandis que le Saint-Esprit, fécondant leurs récits et créant la foi dans les âmes, rend témoignage au Christ vivant. Lâapôtre Pierre, dans un de ses discours, fait très nettement cette distinction (Actes 5:32; comparez Romains 8:16).
Le verset verset 26 (ainsi que Jean 14:16-17) a toujours été considéré dans lâÃglise chrétienne comme une révélation complète de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Mais cette doctrine est mise dans un rapport direct avec la vie pratique, le salut des âmes.
Ainsi elle répond aux profonds besoins de lâhomme pécheur, auquel il faut un Père céleste qui lâassure de sa miséricorde, un Sauveur qui le rachète du péché et de la mort, et lâEsprit-Saint qui lâéclaire, le régénère et le sanctifie (comparer Matthieu 28:19; 2 Corinthiens 13:13; 1 Pierre 1:2, note). Mais, dès que lâesprit humain se jette, à ce sujet, dans des spéculations métaphysiques, il tombe dans lâincompréhensible et lâinsondable.
On sait, par exemple, à quelles luttes acerbes et prolongées a donné lieu, entre LâÃglise grecque et LâÃglise latine, cette simple parole : Je vous enverrai lâEsprit qui procède du Père : la première soutenant que lâEsprit ne procède que du Père, la seconde ajoutant ce mot devenu si célèbre : et du Fils.
Ainsi une parole qui devait nous révéler la puissance divine et lumineuse du témoignage du Saint-Esprit est devenue lâobjet de polémiques aussi irritantes que stériles !
La plupart des interprètes modernes estiment que les mots qui procède du Père se rapportent à lâenvoi du Saint Esprit aux disciples, et quâil faut par conséquent les traduire, comme le fait Rilliet : qui sort dâauprès du Père. Il y a en grec la même préposition que dans la phrase : Je vous lâenverrai de la part du Père.
Mais M. Godet pense quâainsi comprise la proposition : qui procède du Père ne serait quâune répétition oiseuse de la précédente, et il lâapplique, comme les anciens interprètes de LâÃglise grecque, aux relations éternelles et essentielles du Père et de lâEsprit.