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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-29
3>1 à 11 La course persévérante du croyant qui, les regards sur Jésus, endure les épreuves
Grec : Ayant, placée autour de nous une si grande nuée de témoins.
Il sâagit ici des témoins de la foi que lâauteur a rappelés dans le chapitre précédent, et de tant dâautres encore qui ont glorifié Dieu par leur constance dans les épreuves. Ils sont une grande nuée, une multitude, quoique, à chaque époque, le peuple de Dieu peu nombreux.
Cette pensée est fort encourageante (comparez Apocalypse 7:9), et câest en effet pour affermir ses frères dans leur foi que lâauteur leur rappelle ce fait. Veut-il dire que ces témoins nous entourent réellement de leur présence invisible et sont les spectateurs de notre course ? La comparaison de la vie chrétienne avec la course dans le stade donne à le penser.
Grec : Courons avec persévérance la course (la lutte à la course) placée devant nous (comparer Hébreux 10:36).
On retrouve ici lâimage favorite de lâapôtre Paul, la vie chrétienne représentes comme une de ces courses dans le stade auxquelles les Grecs se livraient avec passion dans leurs jeux publics (comparer 1 Corinthiens 9:24; 1 Corinthiens 9:25, note; Philippiens 3:14., note, 1 Timothée 6:12; 2 Timothée 4:7).
Une «â¯nuée de témoinsâ¯Â» entourait alors les concurrents et les encourageait de ses applaudissements. Pour le chrétien, ce sont tous ceux qui ont déjà combattu et vaincu. Ceux qui couraient dans la lice avaient grand soin de se débarrasser de tout fardeau qui aurait pu entraver la vitesse de leur course.
Que de choses, même permises, que dâattachements, que de soucis, même légitimes, peuvent devenir pour le croyant une entrave ! Mais il est une chose qui arrêterait absolument sa course, et que lâauteur nomme sans figure : câest le péché.
Lâépithète appliquée au péché et quâon peut rendre par ces mots : qui enveloppe (ou circonvient) aisément, ne se trouve quâici. Lâimage quâelle renferme a été entendue soit de gens qui entourent le coureur et lâarrêtent dans sa course, soit dâun vêtement flottant qui gêne sa marche. Cette dernière comparaison est la plus naturelle et la plus généralement admise aujourdâhui. Telle est lâaction du péché sâil nâest absolument rejeté ! (Romains 7:21)
En poursuivant notre course, nous devons (grec) détourner nos regards du monde pour les tenir arrêtés sur Jésus, notre Sauveur, vainqueur avant nous dans la même course, dans le bon combat de la foi, et qui nous conduit à la victoire.
Câest pourquoi il est appelé ici le chef et le consommateur de la foi. Les anciens interprètes entendaient ce mot de la foi du chrétien, dont Jésus serait «â¯lâauteurâ¯Â» qui la crée dans le cÅur, et le consommateur qui lâamène à son plein développement.
Chrysostome disait :
On peut objecter à cette explication que le mot grec ne signifie pas auteur, dans le sens de créateur, mais chef, conducteur, et que Jésus nâest pas appelé chef de notre foi, mais de la foi.
Aussi les interprètes récents entendent-ils par la foi, celle dont Jésus vivait lui-même, et le sens serait alors : «â¯Il est le chef qui nous précède en donnant lâexemple de la foi, de cette foi quâil a portée jusquâà la perfectionâ¯Â».
Cependant on peut se demander si câest là tout ce que lâauteur a voulu exprimer. Le titre quâil donne à Jésus, sâil ne signifie pas proprement «â¯auteurâ¯Â», prend le sens de promoteur, instigateur. Quand il caractérise le rôle de Jésus dans lâÅuvre du salut, il ne le présente pas seulement comme le modèle du croyant en donnant lâexemple de la vie divine, Jésus est devenu «â¯Prince de la vieâ¯Â», il la communique à ceux qui le suivent (comparer Hébreux 2:10; Hébreux 5:8; Hébreux 5:9; Actes 3:15; Actes 3:5.31).
Les mots : en vue (ou, grec au lieu) de la joie qui lui était proposée (grec la joie placée devant lui) ont été expliqués de trois manières différentes :
Ainsi lâentendent la plupart des interprètes modernes, et câest le sens qui paraît le plus en harmonie avec les termes du texte. Jésus, homme, notre frère a combattu comme nous tous jusquâà la victoire, dont le prix lui était proposé, et pour lâobtenir, il (grec) a soutenu (Hébreux 10:32), ou enduré la croix, méprisant la honte qui sây attachait. Cette honte nâexistait quâaux yeux des hommes; la croix, devant Dieu, était une gloire, suivie de la gloire éternelle.
Pour Jésus la croix était en effet, le chemin du trône de Dieu, à la droite duquel il sâest assis (comparer Hébreux 1:3).
Il ne résulte point de cette pensée que Jésus ait ainsi souffert par une recherche de lui-même et de sa propre joie. Car cette joie nâest si grande pour lui, le Sauveur, que parce quâelle glorifie Dieu (voir la même pensée dans Philippiens 2:5-11), et parce quâelle devient le partage dâêtres qui étaient voués à une éternelle misère (Matthieu 25:21; Jean 4:36; Jean 15:11; Jean 17:13).
Mais il ne faut pas perdre de vue le but de lâauteur, qui est de montrer aux chrétiens la source intarissable de leur courage et de leur force. Ils la trouvent dans lâexemple et la communion de leur Sauveur, en le suivant sur la voie qui lâa conduit où il est (Hébreux 12:3). La même pensée est exprimée ainsi par Paul : «â¯Si nous souffrons avec lui, nous serons aussi glorifiés avec luiâ¯Â» (Romains 8:17).
La contradiction, dont Jésus fut lâobjet durant toute sa vie, ne consista pas seulement en paroles : ce fut surtout la révolte et lâinimitié dont le monde le poursuivit jusque sur la croix. Ainsi fut accomplie à la lettre la prophétie de Siméon : «â¯Celui-ci sera⦠un signe auquel on contrediraâ¯Â» (Luc 2:34).
Si tel fut le Maître, à quoi doivent sâattendre les disciples ? Quel motif (en effet) de regarder à Jésus !
Une variante de Codex Sinaiticus D, versions, Pères, porte : «â¯Une si grande contradiction de la part des pécheurs contre eux-mêmesâ¯Â».
Cette leçon est adoptée par Westcott et Hort. Elle donnerait au passage ce sens : «â¯En rejetant Jésus, les pécheurs se contredisent eux-mêmes, leur conscience comme leur intérêt supérieurâ¯Â» (Matthieu 23:37). Cette pensée paraît étrangère au contexte et la variante doit être rejetée.
Les lecteurs de lâépître nâavaient point encore souffert de persécution jusquâau sang dans leur combat contre le monde (comparez toutefois Hébreux 10:33 et Introduction) : pourquoi donc seraient-ils découragés (Hébreux 12:3; Hébreux 12:5), eux qui peuvent regarder à la croix sanglante de Christ, ou même aux souffrances des témoins de lâancienne Alliance (Hébreux 12:1) ?
Proverbes 3:11, dâaprès les Septante.
Il y a dans lâhébreu : «â¯Car celui que lâÃternel aime, il le frappe, et cela comme un père le fils quâil chéritâ¯Â». Comparer Apocalypse 3:19.
Ces paroles présentent les afflictions sous leur jour le plus consolant (comparer Romains 5:3; Romains 8:28).
Sans doute, la souffrance est dans notre humanité un effet du péché, un châtiment que Dieu inflige dans sa justice; mais pour ceux qui, en Christ, sont devenus des fils de Dieu, elle se transforme en un signe de lâamour du Père (Hébreux 12:7-10).
Le sentiment de cet amour ôte à la souffrance son aiguillon, lâamertume et la malédiction du péché. La croix que nous portons avec Christ, et qui nous rend semblables à lui (Philippiens 3:10), est une preuve spéciale de la grâce. Par elle, Dieu consomme ses enfants de la manière dont Jésus fut consommé (comparer Hébreux 2:10; Hébreux 5:9).
Tel est le sens de cette image dâun père qui corrige son fils, tout en lâaimant, et parce qu il lâaime.
Nous traduisons par corriger et correction, les termes que dâautres rendent par châtier et châtiment, parce quâils impliquent lâidée dâune action pédagogique exercée par Dieu.
Le grec porte littéralement : En correction vous souffrez.
Dâautres traduisent par lâimpératif : «â¯Souffrez la correctionâ¯Â». Le texte reçu (minusc.) porte : «â¯Si vous endurez la correctionâ¯Â».
Les derniers mots du verset sont traduits par plusieurs interprètes : qui est un fils, un vrai fils, que le père ne corrige pas ?
Grec : Dont tous sont devenus participants.
Lâauteur pense-t-il aux croyants énumérés à Hébreux 11 ? Ou le mot tous reprend-il simplement lâaffirmation de Hébreux 12:6 «â¯Il frappe tout fils quâil reconnaît pour sienâ¯Â» ?
Ce nâest pas là seulement un argument a fortiori, signifiant : puisque nos pères selon la chair nous ont corrigés et que nous les avons respectés, ne serons nous pas soumis, à bien plus forte raison aux corrections de Dieu, qui est infiniment plus sage et plus saint que nos pères ?
La comparaison a, dans la pensée de lâauteur, une portée plus profonde. Les pères de notre chair, que nous avions eus pour correcteurs ou éducateurs (ainsi porte le grec), ces auteurs de notre vie naturelle, après nous lâavoir donnée ne pouvaient rien faire de plus; avec quelque soin quâils sâappliquassent à notre éducation, ils ne pouvaient nous communiquer la vie de lââme.
Mais le Père des esprits (Nombres 16:22), celui de qui procède toute vie spirituelle, atteint un tout autre but par le moyen éducateur de lâépreuve : il fait vivre, vivre de la vie véritable, éternelle, ceux qui se soumettent, comme ses enfants, à la discipline de son amour et de son Saint-Esprit (Hébreux 12:10; comparez Romains 8:13).
Lâauteur considère ce précieux fruit de lâéducation divine par lâépreuve comme un fait incontestable : et nous vivrons ! (comparer Hébreux 10:38)
Lâauteur confirme (car) la certitude de lâespérance quâil vient dâexprimer (Hébreux 12:9), en relevant un nouveau contraste entre la correction des pères selon la chair, et celle de notre Père céleste.
La première, à supposer que ces pères ne suivissent que leurs sentiments naturels, nâavait lieu que selon leurs vues faillibles, souvent erronées (comme ils le trouvaient bon), de plus, leurs corrections sâexerçaient pour peu de jours, pour aussi longtemps que dure lâenfance, la première jeunesse.
Mais Dieu, dans sa sagesse et son amour, nous corrige durant tout le cours de la vie, et cela pour notre profit pour un profit éternel, puisquâil ne sâagit de rien moins que de nous rendre participants de sa sainteté (Lévitique 11:44).
Lâauteur a dit déjà comment ce but est atteint (voir Hébreux 12:6, note, Hébreux 12:9, note).
On a proposé de voir dans ce peu de jours la durée de notre existence terrestre (Genèse 47:9), qui est tout le but de lâéducation naturelle tandis que lâéducation que Dieu fait de nous, nous rend participants de sa sainteté et par là même de la vie éternelle. Il nâest pas certain que cette antithèse fût dans la pensée de lâauteur.
Lâauteur ne veut rien exagérer; il convient que lâépreuve produit au premier moment (grec pour le présent) non de la joie, mais de la tristesse (lâÃvangile est si humain !), toutefois, sans sâarrêter trop aux premières impressions douloureuses, il faut regarder au résultat final.
Et ce résultat, câest un fruit paisible de justice.
Le fruit de justice, câest la sainteté (Hébreux 12:10) dont Dieu veut nous rendre participants par lâépreuve; et câest aussi la seule source de la vraie paix (Ãsaïe 32:17; voir encore, sur le fruit de lâépreuve : Romains 8:28; 2 Corinthiens 4:17; 1 Pierre 4:13; Jacques 1:2 et suivants).
Dans un parallèle plein de grandeur et dâéloquence entre la fondation de lâancienne Alliance sur le Sinaï, et le but glorieux et bienheureux que la nouvelle Alliance propose aux croyants (Hébreux 12:22 et suivants), lâauteur fait vivement sentir à ses lecteurs combien ils seraient insensés et coupables dâabandonner ces douces et précieuses espérances de lâÃvangile pour se placer de nouveau sous les terreurs de la loi.
Câest là , au fond, le résumé de toute son épître, et ces deux tableaux, mis en contraste lâun avec lâautre, sont un puissant argument (car, Hébreux 12:18) en faveur de lâexhortation qui précède.
La description de lâappareil terrible au milieu duquel fut donnée la loi (Hébreux 12:18-21; comparer Exode 19:12-19; Exode 20:18; Exode 20:19), devait rappeler aux lecteurs que ces symboles de la sainteté et de la justice de Dieu ôtaient au pécheur lâespoir dâêtre sauvé par les Åuvres de cette loi qui le condamne, ailleurs est son recours ! (Hébreux 12:22-24)
En parlant de quelque chose quâon pût toucher de la main (Hébreux 12:18), lâauteur indique dès lâabord quâil sâagissait là dâune économie terrestre, visible, et par là même symbolique; tel est le caractère de tous les signes extérieurs qui suivent (Hébreux 12:18-20; comparez Deutéronome 4:11; Exode 19:16).
Le texte reçu porte : «â¯dâune montagne quâon pût toucherâ¯Â»; ce mot manque dans Codex Sinaiticus, A, C, versions; il a été introduit conformément à Hébreux 12:22.
«â¯La voix des parolesâ¯Â» était dâaprès Deutéronome 4:12, la voix de lâÃternel parlant du milieu du feu et publiant les dix commandements. Quant à la prière de ceux qui lâentendirent, voir Deutéronome 5:22 et suivants
Le verset Hébreux 12:20 porte une citation très abrégée et libre de Exode 19:12; Exode 19:13.
Moïse lui-même reçut une impression terrible des scènes du Sinaï, surtout au moment où la colère de Dieu sâembrasa contre le peuple, qui venait de violer le second commandement en faisant le veau dâor. Lâauteur met dans la bouche de Moïse (Hébreux 12:21) des paroles empruntées au récit que ce dernier fit du trouble quâil ressentit à la vue du crime dâIsraël (Deutéronome 9:19). Cette expression de sa crainte ne se trouve pas en effet dans le récit de la promulgation de la loi.
La montagne de Sion est opposée au Sinaï. Sur elle Jérusalem était bâtie; et cette ville elle-même, centre de la vie religieuse du peuple dâIsraël, devient, dans le Nouveau Testament, le symbole de la vraie Ãglise universelle; elle est la cité du Dieu vivant, le lieu de sa demeure, la théocratie du ciel. Ãsaïe 2:1-5; Psaumes 48:3; Psaumes 50:2; Psaumes 110:2; Joël 3:17; Michée 4:1; Michée 4:2; Galates 4:26; Apocalypse 3:12; Apocalypse 21:2.
En entrant ici-bas dans lâÃglise visible, les Hébreux sont devenus habitants de cette cité céleste, la foi leur en garantissant lâaccès. Ils sont par elle unis aux myriades dâanges qui forment une assemblée solennelle, un chÅur, et à lâÃglise des premiers-nés.
Mais qui sont, dans la pensée de lâauteur, ces premiers-nés ?
Parmi les nombreuses réponses faites à cette question, il nâen est que deux de probables : ce sont ou les premiers chrétiens morts en Christ, et peut-être surtout les premiers martyrs nés, avant tous les autres, à la vie du ciel; ou ceux qui ont cru en Christ, qui, nés à la vie spirituelle, étaient encore ici bas dans lâÃglise militante lorsque lâauteur écrivait.
Peut-être applique-t-il ce beau titre aux uns et aux autres, sans distinction de temps car premier-né est le titre réservé par Paul à Christ (Romains 8:29; Colossiens 1:15), et il est probable que notre auteur lâattribue à ceux qui, par la foi, sont unis à Christ, pour indiquer quâils sont assurés de lâhéritage céleste (Romains 8; 17).
Dans le droit israélite lâhéritage paternel était conféré au premier-né à lâexclusion des autres enfants. Lâexpression dont lâauteur se sert lui aura été suggérée par le terme de «â¯droit dâaînesseâ¯Â» (grec primogéniture) quâil a employé au Hébreux 12:16, en rappelant lâexemple dâEsau.
LâÃglise des premiers-nés est donc lâassemblée de tous ceux qui croient en Christ, au ciel et sur la terre, de tous ceux qui ont droit de cité (Philippiens 3:20) dans la Jérusalem céleste.
Cette dernière pensée est exprimée par les mots : qui sont inscrits dans les cieux, dont les noms sont portés sur le livre de vie, ce qui est une garantie de leur salut. Psaumes 69:29; Psaumes 139:16; Daniel 12:1; Luc 10:20; Philippiens 4:3; Apocalypse 13:8; Apocalypse 20:12; Apocalypse 21:27.
Cette assurance leur est dâautant plus précieuse quâils se sont approchés dâun juge qui est Dieu de tous, des hommes et des anges.
Mais pourquoi désigner Dieu par ce titre redoutable de juge dans un passage où tout doit décrire les attraits de lâalliance de grâce ? Peut-être pour rappeler, dâune part, aux croyants que lâÃvangile nous place en présence de celui qui est le juste juge, mais qui, en même temps, est le Dieu de tous (Hébreux 8:10; Hébreux 11:16), leur Père miséricordieux; et, dâautre part, à ceux qui étaient tentés dâabandonner cet Ãvangile pour retourner au judaïsme, quâils ne trouveraient plus en Dieu que le Juste juge.
La traduction : de Dieu, le juge de tous, est moins exacte et plus difficile à expliquer.
En sâapprochant de Dieu, le père de tous les esprits, les croyants de la nouvelle Alliance se sont unis aux esprits des justes qui sont parvenus à la perfection (grec qui sont consommés). Ceux-ci ne sont pas seulement les fidèles de lâancienne Alliance, puisque lâauteur a déclaré (Hébreux 11:40, note) que Dieu nâavait pas voulu «â¯quâils parvinssent à la perfection sans nousâ¯Â».
Dâautre part, cette expression : les esprits des justes, montre quâil sâagit de croyants défunts; ce sont donc les justes des deux alliances, qui ont été amenés à la perfection, consommés par lâÅuvre rédemptrice de Jésus (Hébreux 12:24). Ils sont consommés en tant quâils ont vaincu par leur foi, quâils sont en communion avec leur Sauveur (comparer Philippiens 1:23; Philippiens 1:24, note; 2 Corinthiens 5:6-9, note; Luc 23:43, note).
Enfin, lâauteur fait mention du Médiateur de la nouvelle Alliance; ses lecteurs se sont approchés de lui le tout premier, car câest lui seul qui, par son sacrifice, leur a ouvert lâaccès auprès de Dieu et de ceux qui entourent son trône et constituent son peuple. Ils sont venus à ce Jésus, dont le nom est si doux à prononcer et qui, par son sang, inspire à toute conscience angoissée la confiance et la joie du salut.
Ce sang, dont il est fait aspersion sur les pécheurs, prononce (selon le texte reçu) de meilleures choses ou (selon la leçon des majuscules) une meilleure chose (dâautres, prenant le comparatif neutre comme un adverbe, traduisent : parle mieux) que le sang dâAbel (grec quâAbel), qui est censé parler lui-même dans son sang car le sang dâAbel appelle la justice divine le sang de Christ proclame lâéternelle miséricorde de Dieu.
Mais ce sang doit parler aussi à nos cÅurs de reconnaissance et de fidélité, en retour de tant dâamour.
Lâauteur ajoute au parallèle quâil vient de tracer entre les deux Alliances (Hébreux 12:18-24), un avertissement pressant, comme il en a déjà fait entendre ailleurs (Hébreux 2:2 et suivants; Hébreux 10:27 et suivants).
Cette exhortation est fondée sur la pensée que la responsabilité des chrétiens est plus redoutable encore que celle des Israélites, ainsi que le montre le contraste de Celui qui se révélait (grec avertissait divinement, Hébreux 8:5) sur la terre et de Celui qui se révèle du haut des cieux.
La présence terrible de Jéhova sur le Sinaï aurait pu, jusquâà un certain point, excuser le peuple qui refusa de lâentendre (Hébreux 12:19).
Mais quelle excuse auront ceux à qui Dieu se fait entendre de la céleste cité, et cela par Jésus le Médiateur, qui nous en a ouvert lâaccès, après avoir tout accompli pour notre salut ?
Il ne faut pas traduire, comme nos anciennes versions : «â¯Prenez garde de mépriser Celui qui parle; car si ceux qui méprisèrent⦠â¯Â» Ce ne fut pas par mépris, en effet, quâIsraël refusa dâentendre Dieu (Hébreux 12:19); ce fut au contraire par crainte, mais par une crainte servile, qui provenait de son incrédulité.
Or, lâauteur emploie le même verbe quâà Hébreux 12:19 : prier, supplier, mais supplier dans une intention négative, pour quâune chose ne soit pas, ce que nous rendons dans le texte par refuser.
La plupart de ceux qui ferment leur cÅur à lâÃvangile de Jésus-Christ le font, non parce quâils le méprisent, mais au contraire parce que lâÃvangile leur paraît trop élevé, trop saint, et quâil exige dâeux le sacrifice du cÅur et de la vie.
Lâauteur donne, dans ces Hébreux 12:26; Hébreux 12:27, le motif principal de son exhortation : la crise finale approche; la condition de ceux qui repoussent le salut va devenir définitive.
Celui dont la voix ébranla alors la terre, câest-à -dire le mont Sinaï lors de la promulgation de la loi (Exode 19:18), a promis de lâébranler une fois encore, et lâauteur insiste sur ce dernier terme.
Le passage cité est Aggée 2:6; le prophète annonce un ébranlement des cieux et de la terre avant la conversion des peuples à lâÃvangile du Messie. Sous cette image, lâécriture annonce fréquemment les bouleversements politiques et religieux qui accompagnent lâétablissement du règne de Christ sur la terre.
Toutefois, lâimage elle-même deviendra un jour une réalité, les cieux et la terre actuels, toutes les choses faites, créées passeront pour faire place à la pleine manifestation du règne de la gloire divine (2 Pierre 3:7; 2 Pierre 3:13, comparez Romains 8:22, note); câest ce que lâauteur déclare positivement en se fondant sur le passage dâAggée.
Il le cite dâaprès la version inexacte des Septante. Lâhébreu porte : «â¯Encore un temps, et il sera court, et jâébranlerai les cieux et la terreâ¯Â». De plus, notre auteur intercale dans le texte des Septante les mots : non seulement, mais encore, et il met la terre avant le ciel.
Le passage ainsi transformé annonce le bouleversement final de lâunivers et le remplacement de toutes les choses ébranlées de ce monde par celles qui ne peuvent être ébranlées et qui subsisteront à toujours.
Conclusion pratique des affirmations qui précèdent : câest pourquoi, parce que nous avons un royaume inébranlable, comme il ressort, indirectement, de ce qui vient dâêtre dit (Hébreux 12:27); parce que ce royaume existe et que nous pouvons déjà le recevoir, le posséder. Ce royaume nâen était encore quâà ses commencements sur la terre lorsque lâauteur parlait ainsi mais la foi rend lâavenir présent et voit lâinvisible.
Codex Sinaiticus porte : «â¯nous avons de la reconnaissanceâ¯Â», et «â¯nous rendons un culteâ¯Â». Le subjonctif qui se lit dans la plupart des documents est plus conforme à lâexhortation.
Le mot de reconnaissance est le même, en grec, que lâon traduit habituellement par grâce.
Aussi plusieurs anciens interprètes ont-ils admis la version aujourdâhui rejetée par tous : «â¯retenons la grâceâ¯Â». Ce qui condamne cette traduction, câest que le verbe avoir ne signifie pas retenir et que lâarticle manque devant le mot grâce ou reconnaissance.
La reconnaissance qui nous permet de rendre à Dieu un culte (le mot grec désigne le service dans le sanctuaire comparez Hébreux 9:9; Hébreux 9:14; toute la vie du chrétien doit être un culte, Luc 1:74, note) qui lui soit agréable, nâexclut point le respect religieux ni la crainte; car le Dieu qui est amour nâen est pas moins le Dieu saint.
Lâauteur exprime cette pensée par les termes énergiques de Deutéronome 4:24, quâil cite librement. Le texte de lâAncien Testament porte : «â¯LâÃternel ton Dieu est un feu dévorant, un Dieu jalouxâ¯Â», câest-à -dire un Dieu qui ne souffre en ceux qui veulent lui appartenir ni idole ni souillure, parce quâil veut les posséder seul et tout entiers.