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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Hebrews 12". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/hebrews-12.html.
bibliography-text="Commentaire sur Hebrews 12". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-29
(v. 1). Nous retrouvons encore ici ce mot «câest pourquoi», souvent employé par lâauteur de lâépître, et qui indique que ce qui suit est une conséquence de ce quâil vient de dire. Il va donc exposer les exhortations pratiques découlant de son enseignement et sâappliquant dâune manière spéciale à lâétat dââme des croyants hébreux et aux dangers quâils couraient. Il sâapplique à ranimer leur zèle et à les encourager.
La multitude des justes mentionnés dans le chapitre précédent, et comparée à une nuée, était composée de témoins qui attestaient tous cette grande vérité que «le juste vivra de foi». Les Hébreux devaient marcher sur les traces de ces hommes. Mais lâauteur couronne le tableau quâils présentent, en plaçant devant les yeux de ceux auxquels il écrit et devant les nôtres, Celui qui marche à la tête de tous ces témoins, le témoin par excellence, devant lequel pâlit le témoignage de tous les autres, quelque grand et apprécié quâil eût été aux yeux de Dieu. Ce témoin est Jésus: Il est le Chef et le consommateur de la foi qui a caractérisé tous les justes. Il en a donné lâexemple parfait; il en est le Chef; il en a parcouru toute la carrière dans toute sa perfection. Ainsi il en est le consommateur. Les justes avant lui avaient été éprouvés, les uns dâune manière, les autres dâune autre; chacun, selon la position où il sâétait trouvé, avait parcouru une partie du chemin de la foi, et avait là rendu témoignage; Jésus a parcouru dâun bout à lâautre la carrière, éprouvé dans tout ce en quoi la nature humaine peut lâêtre. Et en tout et par tout, que ce fût par les hommes, par Satan, ou même par lâabandon de Dieu, il a persévéré constamment dans lâobéissance, la patience, la confiance, montrant en même temps aussi lâénergie dans lâamour que produit la foi, quand il a renoncé à toute gloire et a subi la croix. En lui, la foi a été consommée, rendue parfaite.
Non seulement son exemple parfait établit entre lui et les témoins du chap. 11, une différence profonde; il en est une autre. Ceux-ci sont morts et ne sont pas encore parvenus à la perfection, tandis que lui, le Chef et le consommateur de la foi, a été ressuscité et est assis à la droite du trône de Dieu. Il est donc arrivé personnellement à la perfection; il est couronné de gloire et dâhonneur; il a atteint le but, après avoir glorifié parfaitement Dieu dans son chemin sur la terre. Nous sommes donc exhortés à fixer nos regards sur lui, là où il est arrivé â tout en nous souvenant du chemin dans lequel il a marché. Sa séance actuelle à la droite de Dieu, non seulement comme ayant fait par lui-même la purification des péchés, mais comme consommateur de la foi, nous montre lâissue glorieuse dâun tel chemin. Elle nous dit: «Voilà où aboutit le chemin de la foi: courez donc dans ce chemin». Cette issue est placée devant nous pour nous encourager.
Ainsi, câest pour courir avec patience et persévérance, et sans nous lasser, la course qui est devant nous, que dâun côté nous est présenté, comme derrière nous, pour nous stimuler, lâexemple de tous les témoins qui nous ont précédés, et que, dâun autre côté, pour nous encourager et nous attirer, nous avons comme but et comme phare conducteur, la place glorieuse où est arrivé le Chef et le consommateur de la foi.
Câest de la course quâil est question ici; plus loin, il sâagit du combat (v. 4). La course ne veut pas dire la carrière que chaque homme a à parcourir ici-bas; de même que lâachèvement de la course nâest pas la fin de cette carrière. Tous ne courent pas la course, comme aussi on peut ne point lâachever. Paul, en Actes 20:24, exprime son désir dâachever sa course, et en 2 Tim. 4:7, il dit: «Jâai achevé la course». Il emploie souvent, comme figure de la vie chrétienne, ces courses et ces luttes qui avaient lieu chez les Grecs dans leurs jeux publics, et où les coureurs et les combattants rivalisaient dâardeur pour remporter le prix (voyez 1 Cor. 9:24, 25; Phil. 3:14).
Deux choses sont requises de celui qui veut courir avec avantage dans la course proposée: câest que rien ne pèse sur lui pour lâaccabler; câest ensuite que rien ne sâattache à lui pour lâarrêter. On ne peut courir avec un fardeau; on ne le saurait non plus si des objets étrangers vous enlacent. Les fardeaux sont les difficultés et les soucis de toutes sortes que présente le chemin de la vie; ce qui embarrasse lâesprit ou tient au cÅur dans les choses terrestres. Il sâagit de les mettre bas, de les rejeter. Mais il est une autre chose quâil faut absolument écarter: câest le péché. Il nous enveloppe aisément, car la chair est en nous et les objets que le monde présente agissent sur elle, et les convoitises du cÅur sont éveillées et excitées. Si lâon nây prend garde, on est facilement enlacé dans les liens du péché et ainsi arrêté dans sa course. Il faut donc le rejeter purement et simplement, de même que les fardeaux. Mais comment cela aura-t-il lieu? En fixant les yeux sur Jésus, car le cÅur ayant alors un objet divin devant lui, se trouve dégagé et délivré de tout ce qui le chargeait, le détournait et lâarrêtait dans sa course. En effet, en Christ se trouve non seulement ce qui répond aux affections de la vie et de la nature nouvelle que nous possédons, mais aussi la puissance pour écarter ce qui nây répond pas et qui est de la chair.
Ayant ainsi rejeté tout fardeau et le péché, on est allégé pour courir; on peut courir et il faut courir toujours, avec persévérance. On a besoin de patience pour fournir cette course où les difficultés abondent, où les obstacles sont nombreux, mais on a en vue le but glorieux qui, à mesure que lâon avance, apparaît plus proche et devient plus précieux à lââme fidèle.
Le v. 2 nous dit que notre modèle parfait, Jésus, avait, dans son chemin dâépreuves, une joie placée devant lui. Il était entré en grâce dans un sentier tel, quâil avait besoin comme homme, dâencouragement par la vue du but qui lui était proposé à la fin de ses souffrances et de ses humiliations. Il voyait que son chemin le conduisait jusquâà la mort et au tombeau (Ps. 16:10); mais il savait aussi que, par la résurrection, Dieu lui ferait connaître le chemin de la vie, et quâil arriverait ainsi devant sa face, où il y a des rassasiements de joie et des plaisirs pour toujours. (v. 11). Sans doute que le Seigneur avait aussi devant lui la joie de nous avoir, comme prix de ses souffrances et de sa victoire sur la mort et Satan; mais ici, il sâagit de son chemin personnel comme Chef et consommateur de la foi et comme notre parfait modèle dans ce chemin. Câest donc en vue de cette joie dans la gloire de Dieu quâil a «enduré la croix» et méprisé «la honte» qui sâattachait à ce supplice. Ce nâest pas quâil ne sentît profondément lâoffense faite à sa sainte personne. Il a «enduré», supporté «la contradiction» des pécheurs contre lui-même. Tout contredisait, dans ce monde, lâamour, la dignité et la sainteté manifestés dans sa personne. Sa grâce ne rencontrait quâinimitié, son autorité que révolte, et sa sainteté que péché. La haine des hommes le poursuivit jusque sur la croix. Sur sa tête auguste fut placée la couronne dâépines, lui qui, Roi des rois et Seigneur des seigneurs, devait porter la couronne de gloire; il fut lié et conduit au supplice comme un vil malfaiteur, lui devant qui les anges se prosternaient; il fut jugé et mis à mort, lui, le souverain juge des vivants et des morts. On rejeta ses paroles de grâce, on attribua ses Åuvres à Satan; à chaque pas de sa vie, il ne rencontra que contradiction et opposition de la part de lâhomme pécheur. Et tout finit par la honte de la croix. Mais il avait devant lui la joie dans la gloire, la joie suprême où il entrerait après avoir accompli parfaitement la volonté de Dieu; il a donc tout enduré, tout méprisé en fait dâignominie, et le but est atteint. Il est assis à la droite du trône de Dieu; il est couronné de gloire et dâhonneur: fixons donc nos regards sur lui, afin que nous ne nous lassions pas dans notre course et que nous ne nous découragions pas dans nos âmes à persévérer dans le combat. Notre divin Chef a marché devant nous; il a combattu et vaincu; combattons aussi, et «si nous souffrons avec lui, nous serons glorifiés avec lui».
Au v. 4, nous arrivons au combat contre le péché. Le v. 1 nous parlait du péché qui nous enveloppe aisément. Il sâagit là de ce qui vient de lâintérieur; au v. 4, câest contre le péché qui vient du dehors quâil faut combattre. Dans ce sens, Christ a combattu contre le péché, quand il endurait la contradiction des pécheurs contre lui-même. «Vous nâavez pas encore résisté jusquâau sang en combattant contre le péché». Les chrétiens hébreux avaient enduré de grandes souffrances (voir chap. 10:32-34), mais ils nâavaient pas encore eu à donner leur vie, à sceller de leur sang leur témoignage à la vérité. Christ lâavait fait, ainsi que plusieurs des témoins dont il est question au chap. 11. Pourquoi donc se décourager et se relâcher? Nous sommes les témoins de Dieu dans ce monde de péché; les témoins du bien au milieu du mal. Toutes sortes de souffrances se rattachent à ce témoignage. Le monde qui «gît dans le méchant» nous enserre et nous presse de toutes parts; on résiste: mais câest en souffrant. On endure lâopprobre, le dédain, la malveillance, des pertes, et il sâagit de résister, de tenir ferme, fût-ce même jusquâà la mort. Christ lâa fait; il a mieux aimé mourir que de ne pas glorifier Dieu en tous points. Les Hébreux, au contraire, sâétaient relâchés devant ces souffrances attachées au conflit entre le bien et le mal. Nous aussi, hélas! trop souvent nous nous relâchons. Mais alors Dieu nous vient en aide. Il nous discipline; il fait notre éducation; il bride notre volonté pour amener la bénédiction dans nos âmes, et pour nous rendre capables de combattre réellement pour lui contre le mal.
(v. 5, etc.). Lâapôtre développe donc maintenant ce sujet si important de la discipline de Dieu à lâégard de ses enfants. On a la tendance de restreindre la discipline aux châtiments; mais la discipline comprend tout ce que comporte lâéducation, et ainsi la verge y est aussi comprise. La discipline renferme tout ce quâembrasse cette merveilleuse déclaration: «Il ne retire pas ses yeux de dessus le juste» (Job 36:7).
Dans les v. 5 et 6, qui sont une citation de Prov. 3:11, 12, et dans les suivants, nous avons dâabord le fait que la discipline est une conséquence de la relation de fils dans laquelle se trouve à lâégard de Dieu celui envers qui elle est exercée. La souffrance quâils endurent est donc, non pas lâeffet dâun châtiment, mais le signe du plus tendre amour de la part de Dieu. De là lâexpression «discipline» ou «correction». Câest un père sage qui corrige son enfant, tout en lâaimant et parce quâil lâaime. Cela posé, nous sommes exhortés à éviter deux écueils: lâun, câest de passer légèrement sur les épreuves qui nous sont dispensées, ne prenant pas garde que, par elles, Dieu veut nous enseigner quelque chose, nous reprendre et nous former, ou de faire les stoïques dans les afflictions, et ainsi, de «mépriser la discipline du Seigneur». Lâautre écueil, câest de nous laisser aller au découragement; de nous laisser écraser sous le poids des épreuves, comme si tout ce qui nous arrive ne provenait pas de lâamour parfait de notre Père pour nous: «Nous savons que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu» (Rom. 8:28). Remarquons en passant, que le v. 6 signale une différence entre la discipline qui a pour but lâéducation et la verge qui corrige en châtiant pour une faute: «Celui que le Seigneur aime, il le discipline, et il fouette tout fils quâil agrée».
(v. 7). Sous lâadministration paternelle de Dieu, on endure des peines, mais non de la part dâun père irrité. LâÃcriture ne connaît pas lâexpression de «la colère du Père». Ce sont les soins de lâamour paternel de notre Dieu qui sâexercent envers nous, et non la verge de sa colère. La discipline à laquelle nous sommes soumis est une preuve de la relation de fils. Un bâtard nâa point de place dans la maison paternelle, ni de part dans les soins qui appartiennent à cette maison, mais nous, nous sommes la famille de Dieu.
(v. 9 et 10). Les pères de notre chair, ceux desquels nous tenons notre vie naturelle, nous ont disciplinés, et nous les avons respectés. Nous les avons eus comme éducateurs pendant le peu de temps de notre enfance et de notre première jeunesse, et ils nous disciplinaient selon quâils le trouvaient bon. Leur sollicitude pouvait se relâcher, nâétait pas constante, et lâéducation quâils nous donnaient était sujette à bien des imperfections: leurs vues pouvaient être erronées; ils pouvaient se tromper dans la direction à nous donner. Tout autrement en est-il de Dieu, le Père des esprits. Cette expression est en contraste avec «les pères de notre chair». Ceux-ci nous ont engendrés, mais notre esprit, ce qui nous fait vivre, ce par quoi aussi nous sommes en relation avec Dieu, câest Dieu de qui nous le tenons. «Lâesprit retourne à Dieu qui lâa donné» (Eccl. 12:7). Il est le «Dieu des esprits de toute chair» (Nomb. 16:22; 27:16). Câest dans ce sens quâil est appelé le «Père des esprits»; de lui ils tirent leur origine, de même que nos corps la tirent de nos pères selon la chair. Or si nous avons respecté ceux-ci, «ne serons-nous pas beaucoup plutôt soumis au Père des esprits», pour nous incliner sous sa discipline? Soumis ainsi, «nous vivrons».
Ces dernières paroles peuvent avoir deux sens. Dâun côté, la discipline développe pratiquement la vie spirituelle dans lââme qui est exercée par elle, et qui sây soumet avec confiance en Celui qui lâapplique avec sagesse et amour (voir Rom. 5:3-5). On vit par ces choses, comme le dit Ãzéchias: «Jâirai doucement, toutes mes années, dans lâamertume de mon âme. Seigneur, par ces choses on vit, et en toutes ces choses est la vie de mon esprit» (Ãsaïe 38:15, 16). â Dâun autre côté, la discipline peut aller jusquâà la mort du corps. Le chap. 36 de Job nous parle de la discipline de Dieu à lâégard du juste. Après avoir dit: «Il ne retire pas ses yeux de dessus le juste», il ajoute: «Et si, liés dans les chaînes, ils sont pris dans les cordeaux du malheur, il leur montre ce quâils ont fait, et leurs transgressions, parce quâelles sont devenues grandes; et il ouvre leurs oreilles à la discipline, et leur dit de revenir de lâiniquité. Sâils écoutent et le servent, ils accompliront leurs jours... Mais sâils nâécoutent pas, ils sâen iront par lâépée, et expireront sans connaissance». Ainsi la soumission à la discipline fait éviter cette fin fatale: «nous vivrons», pour jouir du fruit béni de ces épreuves par lesquelles un tendre Père juge bon de nous faire passer.
(v. 10, 11). Ce fruit nous est montré dans les v. 10 et 11. Nos pères selon la chair, en nous disciplinant pendant un peu de temps, le faisaient suivant leurs pensées, «selon quâils le trouvaient bon», sans avoir toujours dans leurs vues bornées un but répondant à notre vrai bien, ou nây atteignant pas, faute de connaître ou dâappliquer les moyens dây arriver. Notre Dieu, le Père des esprits, désire notre vrai bien, un bien en dehors et au-dessus de tout ce que la terre peut offrir. Il nous discipline «pour notre profit», avec une sagesse parfaite; connaissant et choisissant les moyens propres pour nous faire arriver au but quâil se propose à notre égard, et ne se lassant pas de les employer: faisant travailler toutes choses à notre bien. Les épreuves sont diverses pour chacun, mais toutes tendent pour chacun à ce grand but de la discipline: «afin que nous participions à sa sainteté».
La sainteté de Dieu, quelle pensée! La séparation absolue de tout mal, parce quâil est le bien absolu; cette pureté inaltérable quâaucune souillure ne peut atteindre; cette lumière quâaucunes ténèbres ne peuvent obscurcir; voilà la sainteté, lâétat moral auquel Dieu veut que nous participions. Et câest pour nous dégager de tout ce qui pourrait être une entrave à la jouissance toujours plus grande de cette condition quâil nous discipline! Nâest-ce pas une preuve manifeste de sa tendre sollicitude pour nous? En Christ, nous avons devant Dieu une position de sainteté parfaite: «Saints et irréprochables devant lui en amour» (Ãph. 1). Mais il veut que nous lui ressemblions pratiquement; que moralement notre état réponde à ce quâil est; et câest pour nous le bonheur qui ne peut se trouver que dans la proximité du Dieu saint et bienheureux dans sa sainteté. Quelle grâce que ses soins en discipline aient pour nous un semblable but! Puissions-nous nous y soumettre avec une humble confiance!
(v. 11). Notre Dieu sait que ces exercices douloureux de sa discipline paternelle ne sauraient être, alors que nous y passons, un sujet de joie. Si nous ne les ressentions pas, sâils ne produisaient pas la tristesse, quels fruits pourraient-ils porter? Le chrétien nâest pas un stoïque qui, orgueilleusement, brave la douleur. Il sent les coups, mais il connaît la main qui les inflige, et en les sentant, il regarde au résultat béni qui en sera la suite. Lorsquâune fois la volonté a été brisée, que nous avons saisi que «toutes choses travaillent ensemble» à notre bien (Rom. 8:28) , que «notre légère tribulation dâun moment» est destinée à opérer «pour nous, en mesure surabondante, un poids éternel de gloire» (2 Cor. 4:17) , alors est produit le fruit paisible de la justice pratique, la réalisation dans la vie de cette sainteté dont nous sommes faits participants. Le fruit de la discipline pour ceux qui sont exercés par elle, est donc un état dââme paisible dans la soumission à la volonté de Dieu et dans une marche de séparation pour lui. Le mal agite et rend malheureux: «Il nây a pas de paix, dit mon Dieu, pour les méchants» (Ãs. 57:21); mais le bien, la pratique de la justice rend paisible et heureux: «LâÅuvre de la justice sera la paix, et le travail de la justice, repos et sécurité à toujours» (Ãs. 32:17). Que le Seigneur nous donne, quand nous passons par lâépreuve, de ne jamais perdre de vue le but béni quâil poursuit pour nous â nous dégager, nous purifier de tout ce qui serait un obstacle à ce que nous jouissions pleinement de sa présence et de sa communion!
(v. 12). Nous retrouvons de nouveau un «câest pourquoi». Lâapôtre qui vient de placer devant les yeux de ses lecteurs les grandes vérités touchant le but béni de lâépreuve, en tire comme conséquence lâencouragement qui suit. Tout ce qui est dispensé provenant de lâamour du Père, nous pouvons prendre courage. «Redressez les mains lassées et les genoux défaillants». Câétait lâexhortation que lâEsprit Saint, par la bouche dâÃsaïe, adressait à Israël, en lui annonçant la bénédiction à venir, quand son Dieu viendrait le sauver. Combien, pour les Hébreux, qui connaissaient les Ãcritures, cette citation était propre à relever leurs esprits! Ils pouvaient, sous la discipline actuelle du Père, regarder à la bénédiction qui en serait la suite.
Les mains lassées ont peut-être trait à la prière, en rapport avec cette parole de 1 Tim. 2:8: «Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, élevant des mains saintes». Il est certain que, si lâon se décourage sous la discipline, ne comprenant pas le but de Dieu, on peut se lasser de prier, et quâalors les genoux défaillent et la marche chrétienne devient languissante et chancelante. Les mains lassées et les genoux défaillants sont lâindice pour le corps dâun affaiblissement, dâun affaissement du système. Appliquées comme figure à lââme, ces expressions désignent aussi la faiblesse, le relâchement, produits par le doute, par le manque de foi et de confiance en Dieu. Câest un état dââme maladif et qui devient dangereux, si un remède énergique nây est pas appliqué. Lâépître nous lâindique, ce remède. Ce nâest pas dâattendre passivement quâun changement se produise, mais câest de sâappuyer fermement sur ce qui a été dit précédemment touchant les tendres soins de Dieu. Alors, on devient capable de redresser les mains et les genoux; une vie nouvelle circule dans lââme quand on saisit, par la foi, Dieu et ses voies envers nous; on retrouve une vigueur qui nous fait aussi faire à nos pieds «des sentiers droits» (v. 13), dans lesquels on marche dâun pas ferme et non chancelant. Ces sentiers droits sont ceux dans lesquels nous conduit la parole de Dieu, à part du péché, du monde et de la recherche des avantages que la terre peut donner; sentiers dans lesquels on regarde droit devant soi vers les choses divines et célestes sans hésiter et se détourner, sans vouloir allier la terre avec le ciel, le monde avec Christ. Ce sont les sentiers de la foi. «Que tes yeux», disent les Proverbes, «regardent droit en avant, et que tes paupières se dirigent droit devant toi. Pèse le chemin de tes pieds, et que toutes tes voies soient bien réglées» (Prov. 4:25, 26).
En marchant ainsi courageusement à travers les difficultés, portant, à travers tout, un cÅur joyeux, témoignage dâune réelle communion avec Dieu, on sera un encouragement pour les faibles; en sorte que ceux qui suivent en boitant ne se dévoient pas, mais soient guéris. Ils verront que câest aussi leur privilège de poursuivre leur chemin dans les «sentiers droits» où le cÅur est au large, et où la bénédiction abonde. Un bon exemple est un meilleur stimulant que la répréhension même.
(v. 14). Nous sommes exhortés ici à rechercher ou poursuivre deux choses: la paix avec tous, et la sainteté sans laquelle nul ne verra le Seigneur. La première chose a rapport à nos relations les uns avec les autres, et la seconde a rapport à nos relations avec Dieu. Poursuivre la paix, est sâefforcer dâéviter ces dissensions entre chrétiens qui nuisent au développement de la vie spirituelle, dâapporter en tout un esprit dâhumilité et de douceur qui écarte les occasions dâirritation et de froissements et qui apaise les querelles. Pour cela, on comprend quâil est essentiel que tout dâabord il y ait un état dââme paisible, résultat dâune marche avec Dieu, dans la dépendance. Si la paix de Dieu garde mon âme dans la jouissance de Christ (Phil. 4:6, 7), si la paix de Christ préside dans mon cÅur (Col. 3:15), il me sera aisé de poursuivre la paix avec tous. Je lâapporterai avec moi, là où jâirai; mes pieds seront chaussés de la préparation de lâévangile de paix (Ãph. 6:15), et au lieu dâattiser les mésintelligences, je procurerai la paix, comme il convient à un fils de Dieu, du Dieu de paix (Matt. 5:9). Quelquâun a dit quâun homme heureux est facilement aimable. Si je jouis dans mon âme de la communion avec le Dieu de paix, je suis heureux, et ce bonheur me rend aisé dâêtre doux, bienveillant, plein de support envers les autres.
Mais cette paix avec tous ne doit jamais sâobtenir aux dépens de la sainteté, aux dépens de ce qui touche nos rapports avec Dieu. Câest simultanément que nous avons à poursuivre ces deux choses. Nous savons ce quâil faut entendre par la sainteté pratique, celle dont il est question ici. Câest la séparation pour Dieu de toute souillure, de tout ce qui est mal (2 Cor. 6:17, 18; 7:1), et en même temps une marche dans tout ce qui est selon Dieu. Partout nous y sommes exhortés (1 Pierre 1:15, 16), et Dieu lui-même nous est proposé comme exemple et modèle, et comme motif à la sainteté. Sans elle, il nây a pas de communion possible avec Dieu; nous avons déjà le privilège ici-bas de le voir, de le contempler, de jouir de lui par la foi et dans la puissance de lâEsprit, mais jamais en dehors de la sainteté pratique. Si nous cédons à quelque chose qui porte atteinte à la sainteté, notre vue spirituelle sâobscurcit, comme aussi notre jouissance des choses de Dieu est altérée. On comprend donc que la sainteté pratique que nous avons à poursuivre ici-bas, nâest pas dâune autre nature que celle â parfaite à tous égards, sans altération possible (Apoc. 4:6) â dont nous jouirons dans le ciel, et qui seule nous rendra possible de voir le Seigneur. Nous avons donc à la poursuivre, à la rechercher, à y persévérer ici-bas jusquâà ce que nous soyons placés «irréprochables devant sa gloire avec abondance de joie» (Jude 24). «Bienheureux ceux qui sont purs de cÅur», dit le Seigneur, «car câest eux qui verront Dieu» (Matt. 5:8). «Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui est pur» (1 Jean 3:3), et la marche dans la sainteté pratique aboutit à la vie éternelle en gloire (voyez Rom. 6:22). Combien il est essentiel dans nos temps de relâchement de nous souvenir avec sérieux de cette exhortation: «Poursuivez la sainteté»! Est-ce que je la poursuis; est-ce la chose qui occupe mon âme, que dâêtre en tout gardé à part pour mon Dieu?
(v. 15, 16). «Veillant», parole dâavertissement bien motivée par les trois dangers signalés ici et dans lesquels le manque de vigilance nous ferait aisément tomber, nous écartant ainsi de la voie de la sainteté.
Premier danger signalé: «De peur que quelquâun ne manque de la grâce de Dieu». La grâce de Dieu qui nous a introduits dans le chemin de la bénédiction, peut seule aussi nous y faire marcher et persévérer, et nous garder du mal. Aussi les apôtres dans leurs lettres souhaitent-ils la grâce aux saints auxquels ils écrivent; ils les exhortent à persévérer dans la grâce de Dieu; on est recommandé à cette grâce, et exhorté à se fortifier dans la grâce qui est dans le Christ Jésus. Ainsi paix, joie, sécurité, force, tout découle de cette grâce, de cette disposition du cÅur de Dieu qui lâincline vers nous; nous y trouvons tout ce qui est nécessaire pour la vie chrétienne, pour la marche dans la sainteté. Mais si un cÅur vient à lâoublier, sâil ne sâappuie plus sur elle, sâil nâen jouit plus, en un mot, sâil vient à en manquer â non que ce soit elle qui lui manque, car Dieu reste le même, mais parce quâil a négligé ce précieux trésor, alors il est ouvert au mal: quelque cause lui en a ôté la jouissance.
Deuxième danger: «De peur que quelque racine dâamertume, bourgeonnant en haut, ne vous trouble, et que par elle plusieurs ne soient souillés». Le mal signalé ici, découle du premier, car une racine dâamertume ne pourra jamais germer, bourgeonner et pousser dans le terrain de la grâce, dans un cÅur qui nâen manque point. Il y a sans doute ici une allusion à Deut. 29:18, 19, où lâinfidélité du cÅur et lâidolâtrie, si elles se glissaient parmi le peuple de Dieu, sont comparées à une racine amère produisant «du poison et de lâabsinthe». «De peur», dit Moïse, «quâil nây ait parmi vous homme, ou femme, ou famille, ou tribu, dont le cÅur se détourne aujourdâhui dâavec lâÃternel, notre Dieu, pour aller servir les dieux de ces nations; de peur quâil nây ait parmi vous une racine qui produise du poison et de lâabsinthe, et quâil nâarrive que quelquâun, en entendant les paroles de ce serment, ne se bénisse dans son cÅur, disant: Jâaurai la paix, lors même que je marcherai dans lâobstination de mon cÅur» .
Il en est ainsi chez les chrétiens. La pensée de se détourner du christianisme pouvait sâélever dans le cÅur des Hébreux à cause des difficultés quâils trouvaient sur leur route: sâils manquaient de la grâce de Dieu, sâils ne jugeaient pas cette pensée, elle pouvait devenir une racine dâamertume, qui, dâabord cachée, bourgeonnerait bientôt, se montrerait, troublerait les âmes et en souillerait plusieurs. Rien nâest subtil et contagieux comme le mal. Mais lâavertissement a une portée générale et nous concerne tous. Si quelque mal, quelque péché est toléré dans le cÅur sans quâil soit jugé, câest une racine qui ne manquera pas de bourgeonner en haut. La mauvaise plante viendra à la surface, le mal apparaîtra extérieurement, troublera les âmes et se répandra, en sorte que plusieurs en seront souillés. Cette marche du mal est surtout frappante au point de vue doctrinal.
Lâexpression «racine dâamertume» est bien propre à attirer lâattention. La racine a déjà tous les caractères qui se trouveront dans les fruits quâelle produit. Câest poison en soi et amertume dans les tristes et fâcheuses conséquences qui en résultent.
Troisième danger: «De peur quâil nây ait quelque fornicateur, ou profane comme Ãsaü». Voilà où peut aboutir le manque de la grâce de Dieu, et le défaut de jugement du mal, la négligence à extirper la racine dâamertume dès quâelle se montre. Il peut sâagir de la corruption païenne, quand il est parlé de «fornicateur». Mais cela va plus loin. Dans lâAncien Testament, lâidolâtrie, dans laquelle les Israélites étaient exposés à tomber et sont tombés souvent, est appelée adultère à lâégard de Dieu et fornication. Il y a donc une fornication spirituelle pour lââme, quand elle se détourne de la fidélité complète quâelle doit au Seigneur (voyez Osée 4:12), et lâapôtre exhorte les chrétiens à cet égard (1 Cor. 10:8; voyez aussi Apoc. 2:14, 20). Mais il y a aussi quelque «profane comme Ãsaü», et ici il sâagit de ce dont lâapôtre a parlé au chap. 6 et au chap. 10: lâabandon du christianisme par ceux qui, sortis du judaïsme, lâavaient accepté. Câest là lâacte profane, mépriser et rejeter une chose sainte, le don de Dieu, et les conséquences en sont terribles. Ãsaü méprisa et livra son droit de premier-né, auquel étaient attachées toutes les bénédictions promises à Abraham. Et ce fut par un motif grossier et tout charnel, trahissant son manque de foi et le peu dâestime quâil faisait du don et des promesses de Dieu. «Voici, je mâen vais mourir; et de quoi me sert le droit dâaînesse?» disait-il. Ne pouvait-il sâattendre à Dieu? Mais non; «il méprisa son droit dâaînesse» (Gen. 25:29-34). Les Hébreux étaient exposés à un danger semblable. Pour échapper aux épreuves et jouir des choses terrestres, ils étaient tentés de retourner en arrière. Or çâaurait été une profanation; çâaurait été mépriser Christ, le don de Dieu. On voit ainsi toute la force et lâà -propos de lâavertissement qui leur est donné. Cela ne nous dira-t-il rien, à nous aussi? Ne nous arrive-t-il point de préférer à Christ et aux choses célestes, quelque avantage terrestre, quelque satisfaction de la chair?
Ce qui rend lâavertissement encore plus sérieux, câest la conséquence de la profanation ainsi commise, mise en relief dans lâhistoire dâÃsaü. Nâayant pas apprécié la bénédiction, quand plus tard il la désira, il fut rejeté, bien quâil la recherchât avec larmes. «Nâas-tu que cette seule bénédiction, mon père?» sâécriait-il en pleurant. «Bénis-moi, moi aussi, mon père!» Mais «il ne trouva pas lieu à la repentance»; son père ne changea pas de disposition. Câétait trop tard alors (Gen. 27:38). Cet exemple est placé devant les Hébreux professants pour leur montrer le danger que couraient ceux qui rejetteraient le christianisme, après lâavoir accepté. Il faut se souvenir que les Hébreux sont toujours considérés relativement à leur profession, sans quâil soit question de la réalité de la vie divine chez eux.1
1 Quelques-uns pensent que ces paroles: «Il ne trouva pas lieu à la repentance», sâappliquent à Ãsaü et non à Isaac. Elles signifieraient dâaprès eux quâÃsaü, quoiquâil le désirât avec larmes, ne put se repentir véritablement et fut rejeté. La conclusion serait toujours la même: le profane est rejeté.
(v. 18-24). Ici, lâauteur de lâépître trace un parallèle frappant entre ce que la loi offrait et les bénédictions que Christ a apportées. Le contraste entre les deux lui sert dâargument puissant â «car», dit-il â pour montrer combien il serait insensé et coupable dâabandonner lâun pour retourner à lâautre. Câest comme sâil disait aux Hébreux pour les encourager et les stimuler: Voulez-vous donc retourner en arrière vers la loi qui nâoffrait que des ombres et des figures, et vous placer sous ses terreurs, en vous privant des bénédictions que la grâce vous apporte dans le christianisme? Voyez le contraste entre votre ancienne condition juive, et votre condition chrétienne sous la grâce. «Car vous nâêtes pas venus» aux foudres du Sinaï, à cet appareil redoutable dont sâenveloppait la majesté de Dieu, et tel que ceux qui entendaient sa voix priaient «que la parole ne leur fût plus adressée». La montagne qui peut être touchée, indiquait une économie terrestre, mais en même temps cette montagne, sur laquelle Dieu était descendu, ne devait pas être approchée, ni touchée, sous peine de mort. La loi tenait lâhomme pécheur à distance, et sâil voulait sâapprocher de Dieu dans cette condition, câétait la mort pour lui et ce qui dépendait de lui. Si terrible était ce qui paraissait, que Moise lui-même était effrayé et tout tremblant. Ce fait ne nous est point rapporté dans le récit que nous donne lâExode, chap. 19 et 20. Là , lâÃcriture nous présente Moïse dans sa dignité de médiateur. Seul il sâapproche de lâobscurité profonde où était Dieu et reçoit ses paroles pour les transmettre au peuple (Ex. 20:21, 22). Mais ici, lâEsprit Saint nous révèle ce qui se passait dans le cÅur de lâhomme mis en présence de la majesté divine, de Dieu se révélant dans toute la gloire de sa sainteté et de sa justice.
«Mais», dit notre épître, «vous êtes venus à la montagne de Sion», en contraste avec Sinaï. Sion est la montagne de la grâce. Elle figure lâintervention de la souveraine grâce de Dieu envers Israël, quand tout avait failli sous la responsabilité de la loi. Israël était ruiné; «Icabod», câest-à -dire «privé de gloire», était écrit sur le peuple, car lâarche de lâÃternel était tombée entre les mains de lâennemi et, bien que ramenée, elle reste chez Abinadab, oubliée pour ainsi dire. LâÃternel ne demeurait pas encore au milieu de son peuple (voyez 1 Sam. 4-6; 7:1). Alors, en 2 Sam. 5, nous voyons David, le roi élu, lâhomme selon le cÅur de Dieu, marchant contre les Jébusiens à Jérusalem, et sâemparant de la forteresse de Sion qui devient la ville de David. Lâarche y est placée; lâÃternel, dans sa grâce, ayant établi la royauté en David, rétablit aussi le peuple dans ses relations avec lui-même. Sion devient le siège de la puissance royale, câest la demeure de lâÃternel, câest là que le Messie est oint comme Roi. «Et moi», dit lâÃternel, au jour où les rois de la terre sâélèvent contre lui, «jâai oint mon roi sur Sion, la montagne de ma sainteté» (Ps. 2). Le livre des Psaumes est rempli dâallusions à Sion, les prophètes en parlent aussi, et partout sont célébrées sa beauté, sa perfection; partout, elle est montrée comme le lieu où lâÃternel habite et dâoù découle la bénédiction (voyez Ps. 48:3, 14; 50:2; 110:2; Ãs. 2:1-5, etc...)
Tout ce qui est décrit dans les v. 22-24 de notre chapitre, présente la scène millénaire à laquelle les croyants hébreux étaient spirituellement parvenus; choses à venir, espérées, non encore établies, mais auxquelles nous appartenons déjà .
Après Sion, lieu de la demeure et du repos de Dieu sur la terre, nous montons en esprit jusquâà la Jérusalem céleste, la cité du Dieu vivant. Sion est le siège de la puissance du Messie sur la terre; mais le Seigneur, fils de lâhomme, a droit à un héritage dont les limites sâétendent à tout lâunivers (Ps. 8; Héb. 2:7, 8; Ãph. 1:10; 2:20-22; Phil. 2:9-11). De ce vaste empire, la Jérusalem céleste, la cité du Dieu vivant, est, pour ainsi dire, la métropole. Câest la cité qui a des fondements, dont Dieu lui-même est lâarchitecte et le créateur. En Apoc. 21, on trouve la sainte cité, nouvelle Jérusalem, soit pour le millénium, soit pour lâétat éternel. Câest lâÃglise. Là , câest donc ce que nous serons, tandis quâici, dans les Hébreux, la Jérusalem céleste, câest où nous serons.
En montant le premier versant de cette montagne de gloire, nous sommes arrivés à la Jérusalem céleste. Câest donc le ciel que nous avons atteint, et nous voici au milieu de ses habitants. Dâabord nous trouvons les «myriades dâanges, lâassemblée universelle» de ces êtres qui sont comme les indigènes du ciel: ils ont été préservés de chute et sont là dans leur demeure naturelle. Ils peuplent le monde invisible à nos yeux. Nous les voyons, en Apoc. 5, autour du trône: «des myriades de myriades et des milliers de milliers».
Montant plus haut encore, cette scène merveilleuse nous présente un objet particulier: «lâassemblée1 des premiers-nés écrits dans les cieux». Câest lâÃglise. Ceux qui la composent ne sont pas nés là ; ils nâen sont pas les indigènes, comme les anges. Ils sont les objets des conseils de Dieu. Ce nâest pas seulement quâils ont atteint le ciel: ils sont les glorieux héritiers et les premiers-nés de Dieu selon ses conseils éternels, en vertu desquels ils sont inscrits dans les cieux. LâAssemblée, composée des objets de la grâce, maintenant appelés en Christ, appartient au ciel par la grâce. Ils ne sont pas (comme les saints de lâAncien Testament) les objets des promesses, lesquels nâen ayant pas reçu lâaccomplissement sur la terre, ne manqueront pas dâen jouir dans le ciel. Les premiers-nés nâont en anticipation aucune autre patrie que le ciel. Leur bourgeoisie est dans les cieux (Phil. 3). Les promesses ne leur sont pas adressées; leur place nâest pas sur la terre. Dieu lui-même leur a préparé le ciel; câest là et nulle autre part quâil a inscrit leurs noms. Leur place est la plus élevée dans le ciel, au-dessus des voies de Dieu sur la terre, en gouvernement, en promesse et selon la loi. Câest lâÃglise, qui tient le premier rang dans les conseils de Dieu, et qui vient la dernière dans lâordre des révélations (voyez Ãph. 3).
1 Dans lâexpression «assemblée universelle», le mot dans lâoriginal nâest pas le même que dans «lâassemblée des premiers-nés». Le premier était celui quâon employait pour désigner tous les états de la Grèce; le second indique lâassemblée des citoyens dâun état particulier.
Quelle place glorieuse que la sienne! Ce tableau de la gloire, de ce qui y est le plus élevé, et câest ce quâil y a de plus excellent en grâce, nous amène au sommet, à Dieu lui-même, «juge de tous». Câest donc sous un autre caractère que nous le voyons là , car lâidée de gouvernement se retrouve partout dans lâépître aux Hébreux. Dieu est présenté comme gouvernant et jugeant dâen haut tout ce qui se trouve au-dessous, caractère sous lequel il est partout désigné dans lâAncien Testament et surtout dans les Psaumes.
Cela nous conduit, pour ainsi dire, sur lâautre versant. De Dieu, juge de tous, nous arrivons à une autre classe des bienheureux habitants de la gloire céleste. Ce sont les esprits des justes consommés, qui ont achevé leur course, qui, par leur foi, ont vaincu dans les combats. Dieu, juge de tous, les a reconnus pour siens avant que lâAssemblée céleste fût révélée. En rapport avec les voies de Dieu sur la terre, ils ont été fidèles sans recevoir lâeffet des promesses, et maintenant, dans le repos du ciel, ils attendent la résurrection et la gloire (chap. 11:39, 40).
«Et à Jésus, médiateur dâune nouvelle alliance». Israël nâest pas perdu de vue. De ces esprits des justes consommés, déjà dans le ciel, nous descendons au peuple terrestre, pour lequel il y a encore des bénédictions en réserve; non plus sur le principe de la loi et de la responsabilité de lâhomme, mais sur le principe de la grâce. Dieu établira une nouvelle alliance avec Israël, comme nous lâavons vu (chap. 10). Il ne se souviendra plus de leurs péchés ni de leurs iniquités, et il mettra ses lois dans leurs cÅurs et les écrira dans leurs entendements. Câest une alliance de grâce et de pardon, où tout est du côté de Dieu. Et Jésus est le médiateur de cette nouvelle alliance. Il était déjà apparu comme tel et avait posé les bases de cette alliance; il avait accompli tout ce qui était nécessaire pour quâelle fût établie. Les croyants hébreux étaient venus, non à la nouvelle alliance qui nâest pas encore établie, mais à Celui qui en est le médiateur, et dans lequel une bénédiction à venir était préparée et assurée pour Israël et pour la terre.
Enfin, ils étaient venus «au sang dâaspersion qui parle mieux quâAbel». Le sang dâAbel, versé par Caïn, criait de la terre à Dieu et demandait vengeance du crime commis. La réponse fut la sentence prononcée contre le meurtrier: «Le sol... ne te donnera plus sa force; tu seras errant et vagabond sur la terre» (Gen. 4:10-12). Mais le sang de Christ, au lieu de crier vengeance, parle de grâce. Il implore le pardon pour ceux-mêmes qui lâont versé (Luc 23:34); câest en vertu de ce sang que ceux qui étaient ennemis sont réconciliés, et même quâun jour, toutes choses, dans les cieux et sur la terre, seront réconciliées1 (Col. 1:20-22).
1 Les Juifs ont versé le sang de Christ, ils ont crié: «Que son sang soit sur nous et sur nos enfants» (Matt. 27:25). Le sang de Christ nâa pas crié vengeance contre eux, mais eux ont assumé volontairement la responsabilité de leur acte, et sur leurs têtes coupables est tombée la vengeance. Comme Caïn, les voilà errants et vagabonds sur la terre.
(v. 25-27). Après avoir établi le contraste frappant entre Sinaï avec ses terreurs, et la scène merveilleuse de gloire céleste et terrestre à laquelle les Hébreux étaient venus, lâauteur de lâépître les exhorte dâune manière pressante à ne pas se détourner de Celui qui leur parlait des cieux, câest-à -dire Christ. Câétait déjà lui, le Jéhovah de lâAncien Testament, qui avait parlé en oracles sur la terre, lorsque à Sinaï il donnait des oracles vivants, afin que Moïse les donnât au peuple (Actes 7:38). Le peuple refusa dâentendre et nâa pas échappé. Christ a rendu, il est vrai, son témoignage sur la terre: il y a fait entendre sa voix. Mais, en fait, les Hébreux, ainsi que nous-mêmes, avaient affaire maintenant à Celui qui nous «parle des cieux», à Christ qui est glorifié, assis à la droite de la Majesté, au Seigneur lui-même dans la gloire, dâoù il a envoyé lâEsprit Saint qui a confirmé son témoignage (Héb. 2:1-4). Si le peuple dâIsraël nâa pas échappé, ayant refusé Celui qui parlait alors sur la terre, combien moins échappera-t-on maintenant, si lâon se détourne de Celui «qui parle des cieux»?
Sa voix ébranla la terre, lorsquâil parla en Sinaï (Ex. 19:18), et maintenant il parle avec grâce et autorité du haut du ciel, et que nous annonce-t-il? Quâil va encore une fois secouer, non seulement la terre, mais aussi les cieux, selon la prophétie dâAggée (Aggée 2:6). Or cet ébranlement, selon lâexplication quâen donne lâauteur sacré, indique la dissolution de toutes les choses créées, ainsi que nous le voyons en 2 Pierre 3:7, 12. Le judaïsme, système en rapport avec lâhomme dans sa responsabilité avec Dieu, allait disparaître, mais le passage qui nous occupe va plus loin. Non seulement la terre et tout ce qui sây trouve, souillés par le péché et la corruption, la terre et tout ce en quoi lâhomme cherche à trouver son repos et son plaisir, doivent être dissous, disparaître; mais le ciel même, siège de la puissance de lâennemi, souillé par sa présence (Apoc. 12, etc.), doit être dissous. Tout ce qui appartient à la première création â les choses muables â doit disparaître et céder la place aux choses immuables, permanentes, de la nouvelle création. «Selon sa promesse, nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habite».
(v. 28, 29). Lâapôtre tire maintenant, pour les croyants, la conséquence de ce quâil vient de dire. Ils étaient arrivés à la possession par la foi de toutes ces gloires millénaires et éternelles; ils étaient la partie céleste de ce royaume qui ne peut être ébranlé et qui sera introduit de fait par lâébranlement des choses muables â ils étaient les premiers fruits de la nouvelle création, et quant au présent, ils recevaient déjà ce royaume.
Câest en effet le privilège de tout croyant de vivre et de se mouvoir par la foi dans tout cet ordre de choses si élevé auquel ils appartiennent. Par là , les Hébreux étaient détachés du judaïsme, chose muable qui passait; par là , nos cÅurs seront détachés des choses qui sont sur la terre et qui nous entravent dans le service que nous avons à rendre à Dieu.
Nous possédons ces privilèges par la grâce: ne lâoublions pas, mais retenons cette grâce. La loi ne pouvait nous y faire arriver. Et maintenant, quâavons-nous à faire? Servir Dieu «dâune manière qui lui soit agréable». Servir ici, comme partout dans cette épître, se rapporte au culte que nous avons à rendre à Dieu. Le culte juif avait fait son temps, ce nâétait plus le culte agréable à Dieu; maintenant la grâce qui nous a introduits dans la jouissance des bénédictions célestes, remplit nos cÅurs de reconnaissance envers Dieu et nous rend capables de lui offrir un culte qui lui est agréable. Il est le fruit de ce que sa grâce a produit en nous.
Toutefois il ne faut pas oublier que, si la grâce nous a amenés près de Dieu, de sorte que nous sommes en liberté en sa présence, il nâen reste pas moins le Dieu Tout-puissant, le Dieu saint et juste, et que nous sommes devant sa Majesté souveraine. Il faut donc que notre service sâaccomplisse «avec révérence et avec crainte», dans la conscience de sa grandeur et du respect qui lui est dû. Ce respect et cette crainte, liés au sentiment de la grâce, donneront à notre culte un caractère extrêmement élevé. Puissions-nous en être pénétrés dans toute notre marche qui doit être un service journalier! Ainsi le motif de notre service est la grâce, et son caractère, la manière de lâaccomplir, est le respect et la crainte.
La raison qui nous en est donnée est solennelle. «Car aussi notre Dieu est un feu consumant»: «notre Dieu», remarquez-le, et non Dieu en dehors de Christ. Le Dieu qui consuma Nadab et Abihu pour avoir offert devant lâÃternel un feu étranger (Lév. 10:1, 2); le Dieu qui déclare aux Israélites en les avertissant contre lâidolâtrie, quâil est un feu consumant, un Dieu jaloux (Deut. 4:24), est aussi notre Dieu, le Dieu des chrétiens, et demeure dans son caractère de sainteté qui lui fait juger le mal. Il ne veut souffrir en ceux qui sâapprochent de lui aucune souillure, rien qui rappelle au sens spirituel le feu étranger, ni lâidolâtrie. Il nous veut tout entiers pour lui.