Lectionary Calendar
Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-34
3>2 à 16 Sur la bienséance dans les assemblées chrétiennes
L’exhortation du verset 32 est le résumé pratique de ce qui précède. L’apôtre ne craint pas d’en montrer l’accomplissement dans sa propre vie, (verset 33) ni même d’appeler ses frères à l’imiter en cela, parce qu’il est lui-même l’imitateur du Modèle suprême qui a constamment donné l’exemple du renoncement par la plus tendre charité.
Plan
3>II. Sur certains abus relatifs aux agapes et à la sainte cène
Loin de pouvoir ici louer ses lecteurs, il a à blâmer dans leurs assemblées des divisions, qui servent, il est vrai, à manifester les vrais croyants. (17-19)
Ce n’est pas manger la cène du Seigneur que de prendre des repas séparés, où les uns manquent de tout, les autres ont surabondance ; c’est bien plutôt mépriser l’Église, faire honte aux pauvres ; comment louer cela ? (20-22)
À ces abus, l’apôtre oppose la sainte institution de la cène, telle qu’il l’a reçue du Seigneur, telle qu’il l’établit dans la nuit terrible de ses souffrances. (23-25)
Participer à la cène du Seigneur, c’est donc annoncer sa mort ; combien est coupable celui qui le fait indignement ! quel sujet d’examen ! quel jugement attend les indignes ! (26-29)
Ce jugement s’exerce déjà parmi vous ; mais ces châtiments ont pour but que vous ne périssiez pas avec le monde ; c’est pourquoi, réformez les abus.(30-34)
17 à 34 sur certains abus relatifs aux agapes et à la sainte cène
Comme il l’a fait à d’autres égards (verset 2) On peut rapporter le mot ceci à ce qui précède, comme le font plusieurs, ou à ce qui suit, et cela paraît plus conforme à l’ensemble du texte. En effet, l’apôtre va censurer de criants abus, se rattachant à ce qu’il y a de plus sacré : la cène du Seigneur.
Dans l’Église apostolique on célébrait la cène tout à fait selon son institution, en la faisant précéder d’un repas pris en commun; c’est ce qu’on appelait agape (charité, amour). À Corinthe, cet usage n’avait pas tardé à dégénérer, sous l’influence de l’esprit de parti. Des coteries s’étaient formées, elles s’assemblaient en particulier pour ces repas, les riches y apportaient de leur profusion, tandis que les pauvres n’avaient pas de quoi se nourrir (verset 21). La cène, à la suite de cela, ne pouvait qu’être indignement profanée.
C’est pourquoi l’apôtre, après avoir réprimandé ces abus, rapporte l’institution de la communion dans sa simplicité et sa sainteté, afin de faire mieux sentir à ses lecteurs, par ce contraste, de quoi ils se rendaient coupables, et quels châtiments ils attiraient sur eux.
Grec : « Non pour le mieux, mais pour le pis », ce qui se rapporte au but religieux et moral des assemblées.
Ce premièrement n’est pas suivi d’un secondement, mais selon toute apparence l’apôtre a dans la pensée, après les abus relatifs à la cène, dont il va parler d’abord, d’autres abus concernant les dons spirituels, sujet qu’il traite à 1 Corinthiens 12 et 1 Corinthiens 14. Ou bien, il parle premièrement des divisions, (versets 18, 19) puis de la cène même, (verset 20) sujet auquel il passe par un donc, maintenant.
Grec : « Des schismes », c’est-à-dire séparations en partis, en coteries. Il ne s’agit que des assemblées; car, quant aux grands partis qui divisaient l’Église de Corinthe, (1 Corinthiens 1:12) l’apôtre n’en croyait pas seulement une partie. Ici, il fait sagement la part des exagérations.
Vos schismes dans les assemblées, votre esprit de parti, en foulant aux pieds la charité qui est le lien de la perfection, vous conduiront nécessairement à des sectes permanentes (grec : « hérésies », mot qui, dans l’origine, signifiait secte en matière de doctrine, tandis que le schisme n’est qu’une séparation sans divergences dogmatiques).
Il le faut; votre corruption à cet égard le rend inévitable, puisque même la célébration de la cène n’a pu vous unir; il le faut, afin que ceux qui sont approuvés de Dieu soient manifestés du milieu de ceux qui se recherchent eux-mêmes.
Le mal existant dans la nature humaine, Dieu permet parfois qu’il apparaisse avec toute sa puissance, pour en préserver les siens et pour exercer un jugement sur les coupables qui n’en prennent pas occasion de se repentir et de revenir à lui. Cette sérieuse pensée se trouve fréquemment dans les Écritures (Luc 17:1-2; Jean 9:39; Actes 2:23; Romains 5:20).
« Lorsque vous le faites ainsi, vous ne sauriez donner à votre repas ce nom sacré, il n’est pas possible que vous célébriez la cène ».
« La cène », ou « le souper du Seigneur » (c’est le seul passage où se trouve cette désignation de la communion), est ainsi appelée, parce que c’est le Seigneur qui l’a fondée, qui y invite, qui s’y donne lui-même en nourriture, et parce que la cène fut instituée au repas du soir.
Pour comprendre ce qui suit, il ne faut pas oublier que la cène terminait un vrai souper pris en commun (agape).
Grec : « Ivre ». L’apôtre emploie à dessein les plus fortes expressions afin de montrer, par un contraste criant avec la sainteté de la chose, tout ce qu’il y avait d’odieux en de tels abus.
À Corinthe, comme partout et toujours, le goût raffiné des beaux-arts, de la sagesse du siècle, de l’éloquence, avait fait alliance avec la convoitise de la chair. Les gens « de bon ton, de bonne compagnie » se tenaient à part, même dans les assemblées des chrétiens, et trouvaient tout naturel d’employer à flatter leur sensualité ces biens que Dieu leur avait confiés, tandis que les pauvres devaient se contenter de ce qui leur était tombé en partage !
L’expression : « prend d’abord ou d’avance son propre repas », prouve que, quoique dans le même local, le repas n’était pas en commun, comme il aurait dû l’être, mais divisés en coteries, riches et pauvres. De là, l’exhortation qui se trouve au verset 33, de s’attendre les uns les autres.
De tels reproches sur de tels abus durent amener promptement dans l’Église la cessation des agapes avant la cène. Elles en furent séparées, en effet, et subsistèrent, comme simples repas fraternels, pendant les quatre premiers siècles.
L’apôtre lie, par la particule car, le récit de l’institution de la cène à ce reproche : Je ne vous loue point, je vous blâme : cela nous indique clairement que son but est de mettre en contraste frappant, d’une part, la cène du Seigneur envisagée dans toute sa pureté primitive, et, d’autre part, les abus dont les Corinthiens l’avaient profanée. L’impression que fait ce simple récit dut leur prouver, mieux que tous les raisonnements et tous les reproches, combien leur manière de la célébrer en dénaturait le but et leur en ôtait les bénédictions. Au reste, les sérieuses conséquences que l’apôtre déduit de son récit (versets 28-34) nous montrent plus clairement encore quel était son but.
Bien que l’apôtre connût l’institution de la cène par la tradition apostolique, il déclare positivement que, ce qu’il a transmis sur ce point aux Corinthiens, il l’avait reçu du Seigneur, c’est-à-dire, comme il le dit ailleurs, de tout l’Évangile qu’il prêchait, il l’avait reçu « par une révélation de Jésus-Christ » (Galates 1:12; comparez 1 Corinthiens 7:40, note).
Si Paul n’avait eu l’histoire de l’institution de la cène que par la tradition, il ne dirait pas : moi j’ai reçu, mais : nous avons reçu. C’était donc non seulement de son autorité apostolique, mais par l’autorité de Jésus-Christ, qu’il transmettait aux Églises cet important document sur l’origine et le sens de la sainte cène.
Quel souvenir que celui de cette nuit terrible des souffrances de Jésus, mis en contraste avec la manière légère et profane dont ce même repas était célébré à Corinthe !
Quant à l’explication des paroles de l’institution, on ne la reproduira pas ici. Voir Matthieu 26:26-28; Luc 22:19-21, notes. C’est Luc qui, dans son récit, se rapproche le plus des termes mêmes de Paul.
Il y a dans ces versets (versets 24-29) un nombre considérable de variantes qu’il faut indiquer.
verset 24, les mots du texte reçu : prenez, mangez, manquent dans les sources les plus décisives; ils sont retranchés dans notre texte. De même le mot qui est rompu manque dans les plus anciens manuscrits qui lisent seulement : ceci est mon corps pour vous. Ainsi traduit M. Rilliet d’après le manuscrit du Vatican. Comme le Seigneur, en prononçant ces mots, rompait le pain, le sens, d’autant plus saisissant, se trouvait dans l’action symbolique, et n’avait pas besoin de paroles. Matthieu et Marc ne les ont pas non plus; Luc dit : qui est donné pour vous. Toutefois, le témoignage opposé d’autres autorités rend la suppression au moins douteuse.
verset 26,; il ne faut pas lire : de ce pain, de cette coupe, mais : ce pain, la coupe.
verset 27, le pain, la coupe.
verset 29, les mots indignement et du Seigneur sont omis par de graves autorités, en sorte que la pensée de l’apôtre serait exprimée ainsi : « Celui qui mange et boit, mange et boit un justement, ne discernant pas le corps ».
Ainsi manger et boire seulement, et ne pas discerner ce corps donné pour nous, serait la cause du jugement. Toutefois les raisons externes et internes de cette leçon ne sont pas assez décisives pour l’introduire dans le texte, comme le font Lachmann, Tischendorf, etc.
Comme les Israélites, en mangeant l’agneau pascal, annonçaient, déclaraient à leurs enfants leur délivrance de la servitude par le sang de cet agneau, ainsi, en mangeant dans la cène l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde, nous annonçons et proclamons sa mort comme le salut de notre âme.
Son sacrifice est ainsi toujours nouveau, toujours pleinement efficace, toujours présent, comme si Christ était crucifié au milieu de nous (Galates 3:1). Telle est l’idée profondément vraie qui se trouve matérialisée et faussée dans le sacrifice de la messe.
Ces sérieuses paroles ressortent immédiatement des précédentes : Si la cène est la proclamation de la mort de Jésus-Christ, celui qui y participe indignement se rend coupable du corps et du sang du Seigneur, c’est-à-dire pèche contre son sacrifice, contre cette émouvante manifestation de son amour, contre lui-même, qui, glorifié, s’offre à nous dans la cène pour y devenir la nourriture et la vie de notre âme.
Plus l’objet d’une offense est élevé et saint, plus le crime est grand; quel n’est donc pas celui qui se commet contre le Fils de Dieu s’offrant pour nous en sacrifice ?
Mais qu’est-ce que participer indignement à la cène du Seigneur ? C’est le faire dans un état d’âme qui constitue avec la cène même une contradiction, un mensonge. Or, il n’y a qu’une disposition qui puisse mettre une âme absolument dans ce cas : c’est l’impénitence.
Qu’il en mange et en boive ainsi, c’est-à-dire après s’être éprouvé.
Sur l’objet spécial et principal de cet examen de soi-même, voir 2 Corinthiens 13:5.
Ne discernant ou ne distinguant point le corps du Seigneur d’avec un aliment ordinaire; ne voyant point dans la cène et ne recevant point avec foi ce corps du Seigneur, offert en sacrifice pour le péché. Si Christ, crucifié pour nous, et maintenant glorifié, n’était pas réellement présent dans la cène, ces paroles n’auraient aucun sens, non plus que celles du verset 27 : être coupable du corps et du sang du Seigneur.
Sous le signe est la chose signifiée.
Quant à la question oiseuse, et sur laquelle pourtant ont eu lieu tant de disputes, de savoir si les communiants indignes reçoivent aussi le corps de Christ (mais en condamnation), c’est en vain que l’on a voulu l’affirmer au moyen de ces paroles de Paul : car elles conservent toute leur sérieuse signification, dès qu’on admet que Christ est réellement présent dans la cène, sans pour cela qu’il soit nécessaire de penser que l’infidèle reçoit son corps aussi bien que le croyant. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, comment recevrait-il son corps ? « Christ est-il divisé ? »
Le jugement ici dénoncé renferme tous les châtiments de Dieu qu’un tel péché entraîne à sa suite, (verset 30) et qui sont les précurseurs du jugement éternel, s’ils n’amènent point le communiant indigne à la repentance.
Manger et boire un jugement contre soi-même est une énergique expression pour dire que le châtiment est uni à l’action même, aussi bien qu’à la personne. C’est transformer en malédiction la bénédiction; et plus celle-ci devait être précieuse, plus celle-là est terrible.
Grec : « Dorment ». Ces paroles disent clairement que le jugement dénoncé (verset 29) ne s’est pas fait attendre; Dieu l’exerçait déjà à Corinthe lorsque Paul écrivait. Mais en quoi consistait-il ?
En d’autres termes, faut-il entendre les mots infirmes, malades, morts à la lettre, se rapportant au corps, ou spirituellement, s’appliquant à l’âme ?
La plupart des interprètes, entre autres Calvin, Gerlach, Godet, se décident pour le premier sens, s’appuyant surtout sur verset 32, où le mot châtiés ne peut, selon eux, s’entendre que d’une épreuve extérieure.
Mais, sans exclure la possibilité de tels châtiments dans l’Église de Corinthe, ne reste-t-on pas plus sûrement et plus largement dans la vérité en donnant à tous ces mots un sens spirituel ?
D’abord, la conséquence naturelle d’un coupable abus de la cène est certainement de rendre l’âme infirme, malade, et de l’endormir, plutôt que le corps. Un tel châtiment est infaillible; mais combien de communiants indignes ne sont punis ni par la maladie, ni par la mort ! Une telle vue serait propre à accréditer sur la cène des idées effrayantes et superstitieuses, qui n’existent déjà que trop.
Ensuite, Paul aurait-il exprimé la mort du corps sous une condamnation de Dieu par cette douce image du sommeil, que l’Écriture applique à ceux qui se sont endormis (en Christ) ? Voir 1 Corinthiens 15:16-18; 1 Corinthiens 15:20; 1 Corinthiens 15:51; Matthieu 27:52; Jean 11:11; Actes 7:60; Actes 13:36; 1 Thessaloniciens 4:13-15. Même le temps du verbe employé ici paraît contraire à cette idée.
Tout jugement de Dieu, temporel ou spirituel, pendant que nous sommes dans le temps de l’épreuve, a pour but de nous châtier (grec : « éduquer ») afin que, revenant à la repentance, nous évitions le dernier jugement, la condamnation.
Prenez ces repas de charité ensemble, dans une fraternelle communion, et non par petites coteries, ou chacun pour soi (comparer verset 21, note).
Grec : « Pour jugement ». verset 29.
Il y avait donc à Corinthe d’autres abus de moindre importance que l’apôtre se réserve de redresser par sa présence personnelle (1 Corinthiens 16:5-8).