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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 Corinthians 11". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/1-corinthians-11.html.
bibliography-text="Commentaire sur 1 Corinthians 11". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-34
Verset 2
Après avoir loué ses lecteurs sur la manière dont ils suivent ses instructions, lâapôtre établit la relation qui existe de Dieu à Christ, de Christ à lâhomme, de lâhomme à la femme (2, 3).
De là il conclut que, pour observer la bienséance, lâhomme doit paraître dans les assemblées la tête découverte et la femme voilée (4-6).
Raisons de cet avisâ¯: la dignité de lâhomme, lâordre de la création, la présence des anges (7-10).
Toutefois lâhomme et la femme sont égaux dans le Seigneur, car lâun et lâautre procèdent de Dieu (11,12).
Lâapôtre conclut en répétant son avis et met ses lecteurs en garde contre les contestations (13-16).
Sur la bienséance dans les assemblées chrétiennes (2-16)
Lâexhortation du verset 32 est le résumé pratique de ce qui précède. Lâapôtre ne craint pas dâen montrer lâaccomplissement dans sa propre vie (verset 33), ni même dâappeler ses frères à lâimiter en cela, parce quâil est lui-même lâimitateur du Modèle suprême qui a constamment donné lâexemple du renoncement par la plus tendre charité.
Grecâ¯: «â¯Je vous loue de ce que vous vous rappelez toutes choses de moi et que, comme je vous ai livré les traditions, vous les retenezâ¯Â».
Lâapôtre entend par traditions ses instructions, tant orales quâécrites, comme il le dit clairement lui-mêmeâ¯: (2 Thessaloniciens 2.15) et il se sert de ce mot pour montrer que ces instructions nâétaient pas de lui, mais quâil les avait reçues du Seigneur et quâil nâen était, pour ainsi dire, que le dépositaire et le messager.
Au moment de reprendre les Corinthiens, il les loue des choses dans lesquelles ils étaient restés fidèles, afin que la vérité soit toujours tempérée par la charité.
Les admonitions de lâapôtre qui ouvrent ce chapitre (versets 3-16), toutes fondées sur les mÅurs du temps, ne trouvent plus leur application littérale de nos jours, parce que les idées, qui se traduisent par la mise, varient dans leur expression, dâune époque à lâautre et de nation à nation.
Mais lâesprit de ces enseignements subsiste et reste aussi invariable quâil est important. En outre, il est au plus haut degré instructif de voir de quelle manière lâapôtre rattache les moindres préceptes de morale aux plus profondes vérités, montrant ainsi que tout se tient dans la vie chrétienne et quâil est impossible dâen négliger aucune partie sans fouler aux pieds le fondement même sur lequel elle repose (voir surtout son point de départ, verset 3).
Dans tout lâOrient et aussi en Grèce, les mÅurs voulaient que les femmes ne parussent en public que voilées et avec les cheveux longs, tandis que les hommes les portaient courts. On attachait aux usages contraires des idées dâinconvenance, sinon dâimmoralité. Or, à Corinthe on avait commencé à mépriser sur ce point lâopinion publique. Les femmes assistaient sans voile aux assemblées de lâÃglise, se fondant sans doute sur le principe de la liberté chrétienne prêché par Paul lui-même et sur celui de lâégalité de lâhomme et de la femme devant Dieu (Galates 3.28).
Quelque vrais que soient ces principes eux-mêmes, lâapôtre en blâme lâapplication présente. Il aurait pu invoquer le danger moral dâune telle innovation, soit pour les chrétiens eux-mêmes, soit surtout pour le monde, auquel on fournissait ainsi une excellente occasion de blasphémer contre lâÃvangile. Mais, bien que cette pensée fût sans doute dans lâesprit de lâapôtre, il préfère tirer ses arguments du domaine même des révélations divines.
Verset 3
Lâapôtre fonde ici les enseignements moraux quâil veut inculquer à ses lecteurs sur les vérités bibliques relatives au rapport que Dieu a établi entre lâhomme et la femme.
Mais, sâélevant immédiatement à une pensée infiniment plus haute, il voit dans ce rapport une image de celui qui unit notre humanité avec Christ et par lui avec Dieu lui-même.
Dieu, dans son infinie condescendance, a voulu créer des êtres intelligents capables de le connaître et de lâaimer, qui, malgré leur absolue dépendance de lui, lui fussent pourtant semblables par lâamour et qui trouvassent dans cet amour le vrai motif de lâobéissance due au souverain Maître, le vrai rapport entre la créature et le Créateur.
Pour cela, Christ, qui est à la fois le Dieu révélé et le révélateur de Dieu, le Médiateur et le lien de ce rapport entre la créature et le Créateur, est devenu le Chef (grecâ¯: «â¯la Têteâ¯Â») de lâhomme, lâEpoux de son Ãglise quâil a rachetée et quâil veut présenter à Dieu pure et sans tache (Ãphésiens 5.22 et suivants). Mais en tant que Christ lui-même sâest fait homme semblable à nous, membre réel de cette humanité, Dieu est son Chef.
Christ est, à la fois, Celui «â¯par qui et pour qui toutes choses ont été faitesâ¯Â» et le «â¯premierné entre plusieurs frèresâ¯;â¯Â» comme ces derniers, il met sa confiance en Dieu, il invoque Dieu, il peut sâapproprier les paroles du prophèteâ¯: «â¯Me voici moi et les enfants que Dieu mâa donnésâ¯Â» (Hébreux 2.13), il sâidentifie avec eux dans un même rapport de subordination et dâamour.
Maintenant, Paul voit une image de ce rapport dans celui du mari et de la femme. Cette image, qui se trouve déjà dans lâAncien Testament, a été développée et réalise dans le Nouveau. Lâhomme fut dâabord créé à lâimage de Dieu, puis la femme, pour être son aide (versets 8 et 9)â¯; lâhomme nâest donc dépendant que de Dieu en Christâ¯; la femme est dans la même relation avec Dieu sans doute (car lâapôtre, en disant que Christ est le Chef de lâhomme, nâexclut point la femme de cette relation), mais elle est en même temps dépendante de son mari, qui est son guide, son appui et le lien naturel entre elle et Dieu (1 Corinthiens 14.34â¯; 1 Corinthiens 14.35).
Tout cela est pris à un point de vue idéal (comme la Bible le fait toujours) et suppose les choses telles quâelles doivent être ou devenir.
Il y a plusâ¯: cette dépendance de la femme nâest que pour le temps de lâépreuve ici-bas (Matthieu 22.30â¯; Luc 20.34-36)â¯; et même dans la mesure où la vie éternelle apparaît au sein de cette vie terrestre, se manifeste aussi dans cette inégalité lâégalité qui un jour sera parfaiteâ¯; «â¯en Christ, il nây a plus ni homme, ni femmeâ¯Â» (Galates 3.28).
Ainsi, le même apôtre qui insiste si fort sur la diversité qui existe dans ce rapport terrestre, image de lâunion de lâhomme avec Dieu, enseigne tout aussi clairement lâunité des âmes en Dieu, sans distinction de sexe ni de rang.
Ce contraste, qui nâest point une contradiction, se retrouve dans toutes les relations de la vie humaineâ¯: subordination des uns à lâégard des autres et pourtant égalité devant Dieu, égalité qui atteindra un jour à sa perfection.
Verset 5
Bien que, dans ces versets 3-5, le mot grec képhalè, la tête, soit le seul employé et que dâexcellents traducteurs (version de Lausanne, Rilliet) le rendent uniquement par ce dernier terme, nous préférons le traduire tantôt par chef, tantôt par tête, selon que lâapôtre le prend en un sens figuré ou dans le sens propre.
Cela ne serait pas nécessaire si le mot chef avait encore, comme autrefois, sa double signification. Mais ici (verset 4 et 5) lâapôtre emploie le même mot dans ces deux sensâ¯: «â¯lâhomme qui prie la tête couverte déshonore son Chef, câest-à -dire Christ (verset 3)â¯; la femme qui prie la tête découverte déshonore son chef, câest-à -dire son mariâ¯Â» (verset 3). Il est vrai que quelques interprètes, se fondant sur une variante peu autorisée, traduisentâ¯: «â¯déshonore sa propre têteâ¯Â». Mais quâest-ce que cela voudrait dire (voir note suivante)â¯?
Avoir la tête rasée, ou les cheveux coupés, était une peine infligée aux femmes adultères. Les cheveux longs, ce voile naturel de la femme (verset 15), étaient donc considérés comme lâhonneur du mari (verset 6)â¯; mais il y a de cet honneur un autre symbole, câest le voile proprement dit, qui est le signe de la réserve, de la pudeur, de la soumission dans la femmeâ¯; en paraissant en public non voilée, elle déshonorait son mari, parce quâelle violait les règles reçues de la décence, exactement comme, selon nos mÅurs, une conduite inconvenante chez une femme retombe en déshonneur, non seulement sur elle, mais sur son mari.
Lâhomme, au contraire (verset 4), représentant le principe de la domination et de la liberté, doit paraître dâune manière conforme à ce principeâ¯; il honore son Chef en se découvrant devant lui (verset 7).
Les mots prier, prophétiser, montrent que ces dons de lâEsprit étaient quelquefois départis à la femme. Ailleurs, lâapôtre lui en interdit lâexercice public (1 Corinthiens 14.34â¯; comparez 1 Timothée 2.12)â¯; en ne le faisant pas ici se met-il en contradiction avec lui-mêmeâ¯? Il semble plutôt que, tout occupé dâune pensée, il la poursuit sans sâarrêter à une autre.
Le fait est quâici Paul ne dit rien de lâinterdiction qui suivra (1 Corinthiens 14.34), et quâon ne peut rien conclure de son silence.
Verset 7
On sait quâaujourdâhui encore les Juifs regardent comme indécent pour les hommes de paraître dans leurs synagogues la tête découverte, tandis que les chrétiens observent un usage directement opposé. Affaire de pays, de temps et de mÅurs.
Verset 9
Les versets 8 et 9 expliquent verset 7 par des faits relatifs à la création de lâhomme et de la femme.
Lâhomme est lâimage de Dieu (Genèse 1.27), et par là même sa 7, que cette image doit manifester (verset 7).
Il en est de même de la femme, sans douteâ¯; mais lâapôtre conclut la supériorité originelle de lâhomme sur elle, dâabord (verset 8) du fait quâelle fut formée dâune partie du corps de lâhomme déjà existant et accomplissant le dessein de Dieu (Genèse 2.20-23)â¯; et ensuite (verset 9), Paul tire de ce fait la conséquence que la femme fut créée pour lâhomme, pour lui être une aide, tandis que le but immédiat et unique de la création de lâhomme était de glorifier Dieu.
Câest ainsi que Paul explique à sa manière (car) cette pensée du verset 7, que la femme est la gloire du mari, tandis que lâhomme est la gloire de Dieu (comparer verset 3).
Verset 10
Comme le mot dâange signifie un envoyé, un messager, on a souvent cherché à appliquer ici ce sens, à cause de la difficulté que présente la signification ordinaire du mot.
Ainsi, on a pensé que ces anges étaient les anciens qui présidaient au culte, en se fondant sur ce que ce nom leur est donné Apocalypse 2.1 et dans les lettres aux sept Ãglisesâ¯; ou encore, on a entendu par là les envoyés des autorités païennes, ayant mission de voir ce qui se passait dans les assemblées des chrétiens, etc.
Aujourdâhui, on a généralement abandonné ces interprétations pour revenir au sens ordinaire du mot. Est-ce avec raisonâ¯? La présence invisible des anges dans les assemblées du culte est-elle un argument nécessaire pour la décence recommandée ici aux femmesâ¯? Leur dire quâelles sont en présence des hommes et en présence de Dieu, ne serait-ce pas plus concluantâ¯? Et quand Bengel et, après lui, Gerlach, citent Ãsaïe 6.2, où il est dit que les anges se voilent la face devant Dieu, évidemment câest prouver trop, car les hommes devraient à plus forte raison se voiler aussi bien que les femmes, ce qui va contre la pensée de lâapôtre.
Il ne faut pas craindre dâavouer que pour nous le sens de ce mot est incertainâ¯; il nous manque, pour lâexpliquer, quelque donnée qui le rendait clair aux premiers lecteurs de Paul (voir toutefois 1 Corinthiens 4.9).
Grecâ¯: simplementâ¯: «â¯Doit avoir sur la tête une autoritéâ¯Â», ce quâon explique par métonymie, comme on le voit dans notre version paraphrasée.
Verset 12
Ces deux versets ont pour but de prévenir tout malentendu sur ce qui précède et en particulier de détruire tout orgueil en lâhomme à lâégard de la femme. Soit selon la grâce (verset 11), soit selon la nature (verset 12), chacun des deux remplit sa destination, ils ont besoin lâun de lâautre pour vivre dans une sainte communion qui tend à lâégalité complète (verset 3, note).
Verset 14
Câest-à -dire le sentiment naturel des convenances, tel quâil sâexprime de lui-même dans les mÅurs.
Verset 16
Ce grand et beau principe, exprimé ainsi dâune manière inattendue, semble prouver que ces sujets avaient donné lieu à des contestations dans lâÃglise de Corinthe.
Verset 17
Loin de pouvoir ici louer ses lecteurs, il a à blâmer dans leurs assemblées des divisions, qui servent, il est vrai, à manifester les vrais croyants (17-19).
Ce nâest pas manger la cène du Seigneur que de prendre des repas séparés, où les uns manquent de tout, les autres ont surabondance ; câest bien plutôt mépriser lâÃglise, faire honte aux pauvres ; comment louer cela ? (20-22).
à ces abus, lâapôtre oppose la sainte institution de la cène, telle quâil lâa reçue du Seigneur, telle quâil lâétablit dans la nuit terrible de ses souffrances (23-25).
Participer à la cène du Seigneur, câest donc annoncer sa mort ; combien est coupable celui qui le fait indignement ! quel sujet dâexamen ! quel jugement attend les indignes ! (26-29).
Ce jugement sâexerce déjà parmi vous ; mais ces châtiments ont pour but que vous ne périssiez pas avec le monde ; câest pourquoi, réformez les abus (30-34)
Sur certains abus relatifs aux agapes et à la sainte cène (17-34)
Comme il lâa fait à dâautres égards (verset 2) On peut rapporter le mot ceci à ce qui précède, comme le font plusieurs, ou à ce qui suit, et cela, paraît plus conforme à lâensemble du texte. En effet, lâapôtre va censurer de criants abus, se rattachant à ce quâil y a de plus sacréâ¯: la cène du Seigneur.
Dans lâÃglise apostolique on célébrait la cène tout à fait selon son institution, en la faisant précéder dâun repas pris en communâ¯; câest ce quâon appelait agape (charité, amour). à Corinthe, cet usage nâavait pas tardé à dégénérer, sous lâinfluence de lâesprit de parti. Des coteries sâétaient formées, elles sâassemblaient en particulier pour ces repas, les riches y apportaient de leur profusion, tandis que les pauvres nâavaient pas de quoi se nourrir (verset 21). La cène, à la suite de cela, ne pouvait quâêtre indignement profanée.
Câest pourquoi lâapôtre, après avoir réprimandé ces abus, rapporte lâinstitution de la communion dans sa simplicité et sa sainteté, afin de faire mieux sentir à ses lecteurs, par ce contraste, de quoi ils se rendaient coupables et quels châtiments ils attiraient sur eux.
Grecâ¯: «â¯Non pour le mieux, mais pour le pisâ¯Â», ce qui se rapporte au but religieux et moral des assemblées.
Verset 18
Ce premièrement nâest pas suivi dâun secondement, mais selon toute apparence lâapôtre a dans la pensée, après les abus relatifs à la cène, dont il va parler dâabord, dâautres abus concernant les dons spirituels, sujet quâil traite à 1 Corinthiens 12 et 1 Corinthiens 14. Ou bien, il parle premièrement des divisions (versets 18 et 19), puis de la cène même (verset 20), sujet auquel il passe par un donc, maintenant.
Grecâ¯: «â¯Des schismesâ¯Â», câest-à -dire séparations en partis, en coteries. Il ne sâagit que des assembléesâ¯; car, quant aux grands partis qui divisaient lâÃglise de Corinthe (1 Corinthiens 1.12), lâapôtre nâen croyait pas seulement une partie. Ici, il fait sagement la part des exagérations.
Verset 19
Vos schismes dans les assemblées, votre esprit de parti, en foulant aux pieds la charité qui est le lien de la perfection, vous conduiront nécessairement à des sectes permanentes (grecâ¯: «â¯hérésiesâ¯Â», mot qui, dans lâorigine, signifiait secte en matière de doctrine, tandis que le schisme nâest quâune séparation sans divergences dogmatiques).
Il le fautâ¯; votre corruption à cet égard le rend inévitable, puisque même la célébration de la cène nâa pu vous unirâ¯; il le faut, afin que ceux qui sont approuvés de Dieu soient manifestés du milieu de ceux qui se recherchent eux-mêmes.
Le mal existant dans la nature humaine, Dieu permet parfois quâil apparaisse avec toute sa puissance, pour en préserver les siens et pour exercer un jugement sur les coupables qui nâen prennent pas occasion de se repentir et de revenir à lui. Cette sérieuse pensée se trouve fréquemment dans les Ãcritures (Luc 17.1-2â¯; Jean 9.39â¯; Actes 2.23â¯; Romains 5.20).
Verset 20
«â¯Lorsque vous le faites ainsi, vous ne sauriez donner à votre repas ce nom sacré, il nâest pas possible que vous célébriez la cèneâ¯Â».
«â¯La cèneâ¯Â», ou «â¯le souper du Seigneurâ¯Â» (câest le seul passage où se trouve cette désignation de la communion), est ainsi appelée, parce que câest le Seigneur qui lâa fondée, qui y invite, qui sây donne lui-même en nourriture et parce que la cène fut instituée au repas du soir.
Pour comprendre ce qui suit, il ne faut pas oublier que la cène terminait un vrai souper pris en commun (agape).
Verset 21
Grecâ¯: «â¯Ivreâ¯Â». Lâapôtre emploie à dessein les plus fortes expressions afin de montrer, par un contraste criant avec la sainteté de la chose, tout ce quâil y avait dâodieux en de tels abus.
à Corinthe, comme partout et toujours, le goût raffiné des beaux-arts, de la sagesse du siècle, de lâéloquence, avait fait alliance avec la convoitise de la chair. Les gens «â¯de bon ton, de bonne compagnieâ¯Â» se tenaient à part, même dans les assemblées des chrétiens et trouvaient tout naturel dâemployer à flatter leur sensualité ces biens que Dieu leur avait confiés, tandis que les pauvres devaient se contenter de ce qui leur était tombé en partageâ¯!
Lâexpressionâ¯: «â¯prend dâabord ou dâavance son propre repasâ¯Â», prouve que, quoique dans le même local, le repas nâétait pas en commun, comme il aurait dû lâêtre, mais divisés en coteries, riches et pauvres. De là , lâexhortation qui se trouve au verset 33, de sâattendre les uns les autres.
Verset 22
De tels reproches sur de tels abus durent amener promptement dans lâÃglise la cessation des agapes avant la cène. Elles en furent séparées, en effet et subsistèrent, comme simples repas fraternels, pendant les quatre premiers siècles.
Verset 23
Lâapôtre lie, par la particule car, le récit de lâinstitution de la cène à ce reprocheâ¯: Je ne vous loue point, je vous blâmeâ¯: cela nous indique clairement que son but est de mettre en contraste frappant, dâune part, la cène du Seigneur envisagée dans toute sa pureté primitive, et, dâautre part, les abus dont les Corinthiens lâavaient profanée. Lâimpression que fait ce simple récit dut leur prouver, mieux que tous les raisonnements et tous les reproches, combien leur manière de la célébrer en dénaturait le but et leur en ôtait les bénédictions. Au reste, les sérieuses conséquences que lâapôtre déduit de son récit (versets 28-34) nous montrent plus clairement encore quel était son but.
Bien que lâapôtre connût lâinstitution de la cène par la tradition apostolique, il déclare positivement que, ce quâil a transmis sur ce point aux Corinthiens, il lâavait reçu du Seigneur, câest-à -dire, comme il le dit ailleurs, de tout lâÃvangile quâil prêchait, il lâavait reçu «â¯par une révélation de Jésus-Christâ¯Â» (Galates 1.12â¯; comparez 1 Corinthiens 7.40, note).
Si Paul nâavait eu lâhistoire de lâinstitution de la cène que par la tradition, il ne dirait pasâ¯: moi jâai reçu, maisâ¯: nous avons reçu. Câétait donc non seulement de son autorité apostolique, mais par lâautorité de Jésus-Christ, quâil transmettait aux Ãglises cet important document sur lâorigine et le sens de la sainte cène.
Quel souvenir que celui de cette nuit terrible des souffrances de Jésus, mis en contraste avec la manière légère et profane dont ce même repas était célébré à Corintheâ¯!
Quant à lâexplication des paroles de lâinstitution, on ne la reproduira pas ici. Voir Matthieu 26.26-28â¯; Luc 22.19-21, notes. Câest Luc qui, dans son récit, se rapproche le plus des termes mêmes de Paul.
Verset 24
Il y a dans ces versets (versets 24-29) un nombre considérable de variantes quâil faut indiquer.
verset 24, les mots du texte reçuâ¯: prenez, mangez, manquent dans les sources les plus décisivesâ¯; ils sont retranchés dans notre texte. De même le mot qui est rompu manque dans les plus anciens manuscrits qui lisent seulementâ¯: ceci est mon corps pour vous. Ainsi traduit M. Rilliet dâaprès le manuscrit du Vatican. Comme le Seigneur, en prononçant ces mots, rompait le pain, le sens, dâautant plus saisissant, se trouvait dans lâaction symbolique et nâavait pas besoin de paroles. Matthieu et Marc ne les ont pas non plusâ¯; Luc ditâ¯: qui est donné pour vous. Toutefois, le témoignage opposé dâautres autorités rend la suppression au moins douteuse.
verset 26,â¯; il ne faut pas lireâ¯: de ce pain, de cette coupe, maisâ¯: ce pain, la coupe.
verset 27, le pain, la coupe.
verset 29, les mots indignement et du Seigneur sont omis par de graves autorités, en sorte que la pensée de lâapôtre serait exprimée ainsiâ¯: «â¯Celui qui mange et boit, mange et boit un jugement, ne discernant pas le corpsâ¯Â».
Ainsi manger et boire seulement et ne pas discerner ce corps donné pour nous, serait la cause du jugement. Toutefois les raisons externes et internes de cette leçon ne sont pas assez décisives pour lâintroduire dans le texte, comme le font Lachmann, Tischendorf, etc.
Verset 26
Comme les Israélites, en mangeant lâagneau pascal, annonçaient, déclaraient à leurs enfants leur délivrance de la servitude par le sang de cet agneau, ainsi, en mangeant dans la cène lâAgneau de Dieu qui ôte le péché du monde, nous annonçons et proclamons sa mort comme le salut de notre âme.
Son sacrifice est ainsi toujours nouveau, toujours pleinement efficace, toujours présent, comme si Christ était crucifié au milieu de nous (Galates 3.1). Telle est lâidée profondément vraie qui se trouve matérialisée et faussée dans le sacrifice de la messe.
Verset 27
Ces sérieuses paroles ressortent immédiatement des précédentesâ¯: Si la cène est la proclamation de la mort de Jésus-Christ, celui qui y participe indignement se rend coupable du corps et du sang du Seigneur, câest-à -dire pèche contre son sacrifice, contre cette émouvante manifestation de son amour, contre lui-même, qui, glorifié, sâoffre à nous dans la cène pour y devenir la nourriture et la vie de notre âme.
Plus lâobjet dâune offense est élevé et saint, plus le crime est grandâ¯; quel nâest donc pas celui qui se commet contre le Fils de Dieu sâoffrant pour nous en sacrificeâ¯?
Mais quâest-ce que participer indignement à la cène du Seigneurâ¯? Câest le faire dans un état dââme qui constitue avec la cène même une contradiction, un mensonge. Or, il nây a quâune disposition qui puisse mettre une âme absolument dans ce casâ¯: câest lâimpénitence.
Verset 28
Quâil en mange et en boive ainsi, câest-à -dire après sâêtre éprouvé.
Sur lâobjet spécial et principal de cet examen de soi-même, voir 2 Corinthiens 13.5.
Verset 29
Ne discernant ou ne distinguant point le corps du Seigneur dâavec un aliment ordinaireâ¯; ne voyant point dans la cène et ne recevant point avec foi ce corps du Seigneur, offert en sacrifice pour le péché. Si Christ, crucifié pour nous et maintenant glorifié, nâétait pas réellement présent dans la cène, ces paroles nâauraient aucun sens, non plus que celles du verset 27â¯: être coupable du corps et du sang du Seigneur.
Sous le signe est la chose signifiée.
Quant à la question oiseuse et sur laquelle pourtant ont eu lieu tant de disputes, de savoir si les communiants indignes reçoivent aussi le corps de Christ (mais en condamnation), câest en vain que lâon a voulu lâaffirmer au moyen de ces paroles de Paulâ¯: car elles conservent toute leur sérieuse signification, dès quâon admet que Christ est réellement présent dans la cène, sans pour cela quâil soit nécessaire de penser que lâinfidèle reçoit son corps aussi bien que le croyant. Si quelquâun nâa pas lâEsprit de Christ, comment recevrait-il son corpsâ¯? «â¯Christ est-il diviséâ¯?â¯Â»
Le jugement ici dénoncé renferme tous les châtiments de Dieu quâun tel péché entraîne à sa suite (verset 30), et qui sont les précurseurs du jugement éternel, sâils nâamènent point le communiant indigne à la repentance.
Manger et boire un jugement contre soi-même est une énergique expression pour dire que le châtiment est uni à lâaction même, aussi bien quâà la personne. Câest transformer en malédiction la bénédictionâ¯; et plus celle-ci devait être précieuse, plus celle-là est terrible.
Verset 30
Grecâ¯: «â¯Dormentâ¯Â». Ces paroles disent clairement que le jugement dénoncé (verset 29) ne sâest pas fait attendreâ¯; Dieu lâexerçait déjà à Corinthe lorsque Paul écrivait. Mais en quoi consistait-ilâ¯?
En dâautres termes, faut-il entendre les mots infirmes, malades, morts à la lettre, se rapportant au corps, ou spirituellement, sâappliquant à lââmeâ¯?
La plupart des interprètes, entre autres Calvin, Gerlach, Godet, se décident pour le premier sens, sâappuyant surtout sur verset 32, où le mot châtiés ne peut, selon eux, sâentendre que dâune épreuve extérieure.
Mais, sans exclure la possibilité de tels châtiments dans lâÃglise de Corinthe, ne reste-t-on pas plus sûrement et plus largement dans la vérité en donnant à tous ces mots un sens spirituelâ¯?
Dâabord, la conséquence naturelle dâun coupable abus de la cène est certainement de rendre lââme infirme, malade et de lâendormir, plutôt que le corps. Un tel châtiment est infaillibleâ¯; mais combien de communiants indignes ne sont punis ni par la maladie, ni par la mortâ¯! Une telle vue serait propre à accréditer sur la cène des idées effrayantes et superstitieuses, qui nâexistent déjà que trop.
Ensuite, Paul aurait-il exprimé la mort du corps sous une condamnation de Dieu par cette douce image du sommeil, que lâÃcriture applique à ceux qui se sont endormis (en Christ)â¯? Voir 1 Corinthiens 15.16-18â¯; 1 Corinthiens 15.20â¯; 1 Corinthiens 15.51â¯; Matthieu 27.52â¯; Jean 11.11â¯; Actes 7.60â¯; Actes 13.36â¯; 1 Thessaloniciens 4.13-15. Même le temps du verbe employé ici paraît contraire à cette idée.
Verset 32
Tout jugement de Dieu, temporel ou spirituel, pendant que nous sommes dans le temps de lâépreuve, a pour but de nous châtier (grecâ¯: «â¯Ã©duquerâ¯Â») afin que, revenant à la repentance, nous évitions le dernier jugement, la condamnation.
Verset 33
Prenez ces repas de charité ensemble, dans une fraternelle communion et non par petites coteries, ou chacun pour soi (comparer verset 21, note).
Verset 34
Grecâ¯: «â¯Pour jugementâ¯Â». verset 29.
Il y avait donc à Corinthe dâautres abus de moindre importance que lâapôtre se réserve de redresser par sa présence personnelle (1 Corinthiens 16.5-8).