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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-31
3>1 à 11 Les dons spirituels sont divers, mais tous produits par le même Esprit
Grec : « Touchant les spirituels ». Il est évident par ce qui suit que le substantif sous-entendu c’est les dons et non les hommes (spirituels), comme on l’a prétendu.
L’apôtre consacre trois chapitres à cet important sujet chapitres 12 à 14.
Remontant à l’origine des choses dans l’expérience des Corinthiens, l’apôtre leur rappelle d’abord qu’ils ne connaissaient jadis, en fait de religion, que des idoles muettes (comparez Psaumes 115) vers lesquelles ils se laissaient conduire comme des aveugles; d’où il conclut que tous ceux d’entre eux qui ont une foi vivante en Jésus, qui ont reconnu et confessé en lui leur SEIGNEUR, le Fils du Dieu vivant, leur Sauveur, n’ont pu le faire que par une influence de l’Esprit-Saint qui les a régénérés (voir la même pensée autrement exprimée dans 1 Jean 4:2)
Telle est l’action la plus générale du Saint-Esprit, la foi, sans laquelle ne peuvent exister les dons particuliers que l’apôtre va énumérer. Mais avant même de donner cette marque claire et positive de la présence du Saint-Esprit dans une âme, l’apôtre en indique une négative, de laquelle on peut conclure, avec plus de certitude encore, qu’un homme est non seulement étranger à l’Esprit de Dieu, mais sous l’influence de l’Esprit des ténèbres. C’est lorsqu’il maudit Jésus, prononçant sur lui anathème, exécration, ce que l’on faisait à l’égard d’un être voué au démon, aux dieux infernaux (comparer Romains 9:3; 1 Corinthiens 16:22 note).
La confession ou la réjection du nom de Jésus, le Seigneur, tel est donc le signe distinctif de l’Esprit que l’apôtre indique, signe dont la vérité subsiste pour tous les temps, car l’œuvre de l’Esprit consiste à glorifier Jésus-Christ dans les âmes (Jean 16:14). Cette œuvre ne peut procéder ni de la puissance des ténèbres, ni de l’homme naturel.
Il est vrai qu’entre les deux extrêmes posés par l’apôtre, il y a un milieu qui peut tromper aussi : c’est une connaissance historique et morte de Jésus, qui, elle aussi, dit : « Seigneur, Seigneur », sans être la foi que produit l’Esprit; mais Paul ne touche point ici à cette funeste illusion, parce que, voulant traiter la grande question des dons spirituels, il lui importe seulement de les distinguer de ce qui aurait pu en être une fausse imitation.
Avant tout, afin de détruire les divisions, les préférences provenant des dons mêmes de Dieu, et que l’esprit de parti pouvait exploiter à son profit, l’apôtre déclare que tous ces dons ont une seule et même origine, la libre grâce de Dieu (verset 11); qu’ils sont accordés pour un seul et même but, le bien de l’Église, et non la satisfaction personnelle; qu’enfin leur diversité, loin de troubler l’unité, en est au contraire la condition et la perfection. Dans ce but, l’apôtre résume d’abord les diverses manifestations de l’Esprit, qu’il va énumérer, (versets 8-10) en trois mots qui les renferment toutes :
Les dons ici désignés par l’apôtre sont au nombre de neuf : les deux premiers ont surtout leur siège dans une intelligence éclairée et sanctifiée par l’Esprit, (verset 8) les cinq suivants sont plus en rapport direct avec une foi forte, dans laquelle le cœur et la volonté prédominent (versets 9, 10); les deux derniers concernent les langues et leur interprétation (verset 10).
Ce n’est pas sans raison que Paul les range après tous les autres : les chrétiens de Corinthe y attachaient un prix exagéré, par des motifs qui n’étaient pas toujours purs (1 Corinthiens 14); deux fois encore (versets 28, 30) l’apôtre assigne à ces dons la dernière place. Au reste, cette triple division des dons ici nommés n’est point arbitraire; non seulement elle est psychologiquement fondée, mais elle est indiquée, en grec, par un mot spécial qui commence chacune des trois subdivisions, il signifie à un autre, mais il est différent du mot placé devant chaque don particulier (c’est-à-dire que Paul ouvre sa première division par ce mot à l’un et continue par à un autre l’énumération des dons particuliers; mais il ouvre la seconde et la troisième division par à un autre, dans le sens d’une autre catégorie, versets 9, 10).
Dans la première division, l’apôtre place la parole (ou discours) de sagesse et de science (ou connaissance), c’est-à-dire le don de parler avec clarté et profondeur des mystères de Dieu. La sagesse dans ce sens signifie surtout la vérité divine s’appliquant immédiatement à la pratique de la vie chrétienne (comparer 1 Corinthiens 2:6; 1 Corinthiens 2:7, note); la science est le don de pénétrer bien avant dans la doctrine révélée, de la saisir dans son ensemble et dans ses détails, et de l’exposer pour l’instruction des autres. Paul unit souvent ces deux dons qui font le docteur (1 Corinthiens 12:28; 1 Corinthiens 12:29; Éphésiens 4:11; comparez Éphésiens 1:17; Colossiens 1:9; Colossiens 2:3, et relativement à Dieu, source de ces grâces, Romains 11:33).
La foi (verset 9) désignée comme un don spécial de l’Esprit, n’est pas seulement cette confiance du cœur, commune à tous les chrétiens, et qui nous rend participants de Christ et du salut par lui; mais cette foi héroïque qui, par moments, se saisit de la toute-puissance de Dieu et accomplit des miracles (1 Corinthiens 13:2).
Aussi est-ce à la suite de cette foi, comme en étant les fruits, que l’apôtre place les dons miraculeux (versets 9, 10).
Les dons de guérison sont distingués des opérations de miracles (grec : « opérations de puissances »), comme le particulier du général. Il est remarquable que Paul met au rang des dons spéciaux le discernement des esprits, cette pénétration qui distingue, comme par un instinct spirituel et sûr, le vrai et le faux dans ceux qui se disent apôtres ou prophètes, ou simplement chrétiens (1 Jean 4:1; Actes 5:3; 1 Corinthiens 14:29; Philippiens 1:9; Philippiens 1:10).
Quant aux dons de prophétie et des langues (grec : « genre de langues »), voir 1 Corinthiens 14.
Grec : « Comme il veut ».
Un être doué de volonté est un être personnel.
Aussi a-t-on trouvé dans ces paroles une des preuves scripturaires de la personnalité du Saint-Esprit. Mais ce qu’il faut surtout remarquer dans cette conclusion de l’apôtre, fondée sur les versets versets 4, 5, 6, c’est que les chrétiens, malgré la plus grande diversité de leurs dons, doivent trouver en eux l’unité, puisque tous ces dons découlent du seul et même Esprit, qui ne saurait être divisé.
Cette conclusion, l’apôtre la tire et la développe dans la belle image qui suit.
Plan
3>II. Diversité et unité des dons, représentées par l’image d’un même corps
Le corps est un, quoiqu’il ait plusieurs membres ; ainsi est l’Église, où tous ont le même Esprit. (12-14)
Dans le corps, comme dans l’Église, la diversité est aussi essentielle que l’unité. (13-20)
Aucun membre n’a le droit de dire à l’autre : tu m’es inutile ; au contraire, les membres faibles sont nécessaires, les moins honorables sont le plus honorés, afin qu’il n’y ait point de division dans le corps, que les membres aient soin les uns des autres et souffrent ou se réjouissent ensemble. (21-26)
Application de l’image ; c’est là le corps de Christ, où Dieu a disposé les charges et les dons, et où nul n’a le droit de prétendre à ce qu’il n’a pas reçu. (27-31)
12 à 31 diversité et unité des dons, représentés par l’image d’un même corps
On attendait ici, comme point de comparaison : il en est de même de l’Église, qui est le corps de Christ. Au lieu de cela, l’apôtre met directement Christ, sans doute afin de montrer qu’il est un avec son Église, la tête de tous les membres dont il constitue ainsi l’indissoluble unité.
Avant d’aller plus loin et de développer sa comparaison, l’apôtre tient à montrer comment l’homme devient membre du corps de Christ et un avec tous ses frères; c’est par la régénération du Saint-Esprit, dont le baptême est le signe. Ce baptême de l’Esprit est considéré comme une réalité actuelle et puissante, exprimée par ces mots : baptisés (plongés) dans au seul Esprit, et abreuvés d’un seul et même Esprit (vraie variante et vraie traduction).
Ces deux termes (baptisés et abreuvés) doivent s’entendre de la même action de l’Esprit, et non, selon quelques interprètes, l’un du baptême et l’autre de la cène.
Ce n’est pas seulement la diversité des dons de l’Esprit qui vient s’harmoniser dans l’unité; mais aussi les différences de nationalité, d’éducation, de caractère, de rang : Juifs, Grecs, esclaves ou libres, deviennent un en Christ par le même Esprit.
Ici et verset 15 on peut traduire sans question : ne laisse pourtant pas d’être du corps. Cette comparaison, ou plutôt ces paroles que l’apôtre fait prononcer à des membres du corps se plaignant de n’être pas d’autres membres, montre vivement la folie qu’il y a à faire de tels dons spéciaux, de telle position, de telle vocation le signe infaillible qu’on appartient à Christ, ou bien à en conclure le contraire avec découragement et peut-être avec un regard d’envie sur d’autres.
Une conséquence non moins funeste de cette erreur serait que chacun dans l’Église se croirait autorisé à vivre pour soi, et à refuser à l’ensemble du corps les services et le dévouement qu’il lui doit, d’après l’intention de Dieu.
Ainsi, non seulement la diversité ne détruit pas l’unité, mais elle en est la condition indispensable. Sans cela, le corps, selon la supposition de l’apôtre, loin d’être un admirable organisme, serait une masse monstrueuse (verset 19). Il faut donc, au lieu d’exiger en tous les mêmes dons, reconnaître l’adorable sagesse qui a présidé à leur distribution (verset 18). Seulement, il ne faut pas oublier qu’il n’y a de corps qu’en Christ, qui est le Chef, (verset 20) ni d’unité que dans l’Esprit (verset 13).
Dans les paroles qui précèdent, Paul reprend les membres du corps de Christ mécontents de la part que Dieu leur a faite et y trouvant des motifs de découragement, de défiance, ou d’infidélité.
Ici, au contraire, il censure ceux qui, plus richement doués, du moins à leurs propres yeux, n’estiment à leur juste valeur d’autres de leurs frères différemment partagés.
Cette pensée devient plus frappante encore si l’on se représente vivement l’image par laquelle Paul l’exprime : l’œil est certainement l’un des plus précieux membres du corps, mais lorsqu’il tend vers un objet, il ne peut y atteindre sans la main, ou bien lorsqu’il est blessé ou troublé par quelque corps étranger, il ne saurait s’en délivrer sans la main.
La tête est infiniment supérieure aux pieds et, toutefois, elle ne peut sans eux exécuter ses pensées. C’est que ni l’œil, ni la main, ni les pieds, ni la tête ne sont rien par eux-mêmes, mais uniquement par l’esprit qui les anime et dont ils sont les instruments. Ainsi doit-il en être dans le corps de Christ, animé de son Esprit.
L’apôtre présente ici, (versets 22-25) la même image sous une autre face; il distingue dans le corps des membres honorables, et d’autres qui le sont moins (par exemple les pieds); or, comme l’homme prend un soin particulier de ces derniers, tandis que les autres (par exemple le visage) n’en ont pas besoin, ainsi Dieu, dans sa condescendante bonté, honore les membres les plus obscurs du corps de Christ, (verset 24) et nous devons l’imiter, afin qu’au lieu de nous diviser au sujet de ses dons, nous prenions un même tendre soin de ceux qui, en apparence, sont les moins honorés.
Ceci s’appliquait surtout d’une manière frappante aux dissensions orgueilleuses qui régnaient à Corinthe; mais où est-ce que la charité ne trouvera pas à exercer un tel devoir ?
Dans le corps humain, cette souffrance de tout le corps quand un des membres souffre (ou l’inverse) a toujours lieu, parce qu’il n’y a là qu’une seule et même vie.
C’est de cette nécessité absolue et organique que nous devons apprendre combien est vraie la belle pensée exprimée par Paul (comparer Romains 12:15, note).
Grec : « Ses membres en partie » c’est-à-dire chaque membre faisant partie du corps de Christ.
C’est comme s’il disait : « Quelque élevé que tu sois dans l’Église, tu n’en es qu’une faible partie, tu n’y es pas tout; vois donc si tu te soumets humblement à l’ensemble, en contribuant à son bien ». C’est par ces mots que l’apôtre en vient à l’application de l’image qu’il a développée jusqu’ici.
C’est pour en venir à ces questions impressives que l’apôtre a énuméré encore une fois les dons divers conférés par Dieu à son Église, et c’est ainsi que, pour confondre tout orgueil, il applique a ses lecteurs la comparaison du corps humain (verset 15 à 26).
Dans sa première énumération, (versets 4-10) il n’a mentionné les charges ou ministères (services) que sommairement (verset 5); ici il les reprend en détail (verset 28). L’ordre où il les place est intentionnel (comparer Éphésiens 4:11).
Les apôtres, les témoins authentiques de Jésus-Christ, les fondateurs de son Église, ceux qui l’ont formée dans la doctrine et dans la vie, occupent le premier rang, une position unique; les prophètes (voir sur la prophétie, 1 Corinthiens 14) viennent ensuite, avant les docteurs, parce que bien, que moins importants à certains égards, ils recevaient de Dieu pour l’Église des révélations directes, de salutaires avertissements, expression de la volonté divine; les docteurs sont ceux qui avaient le don de sagesse et de science (verset 10, note).
Parmi les dons, il en est deux que l’apôtre n’avait pas nommés cidessus : ce sont les secours et les administrations (verset 28). Les premiers ont pour objet les soins donnés aux pauvres et aux malades, les seconds désignent le don de gouverner, d’administrer les affaires pratiques dans l’Église.
Comme ces deux genres d’activité ont rapport aux choses extérieures, malgré leur importance, l’apôtre les place en dernière ligne avec le don des langues et de leur interprétation, auquel nous reviendrons avec lui (chapitre 14).
Cela établi, il cherche à humilier par ses questions pressantes (versets 29, 30) ceux des chrétiens qui, dans leur orgueil, prétendaient à toutes les charges et à tous les dons, au lieu de se soumettre avec déférence à ceux qui les avaient reçus, et d’en profiter pour leur édification. Ces questions, où perce une sainte ironie, ne sont point déplacées aujourd’hui dans certaines Églises (voir verset 10, note).
1 Corinthiens 13. Il n’y a pas dans le grec : « des dons meilleurs » (Ostervald), ou : « plus excellents » (Martin), mais les dons les meilleurs, c’est-à-dire ceux qui tendent le plus directement et le plus puissamment, non à glorifier l’homme, mais à édifier l’Église de Dieu.
Or, ces dons les meilleurs, c’est à 1 Corinthiens 14 qu’il les désignera, par opposition à d’autres que les Corinthiens exaltaient d’une manière indue.
Mais avant cela, il veut leur montrer dans l’amour (qui n’est jamais nommé comme un don, un charisme) ce qui doit animer, diriger, sanctifier tous les dons, et sans lequel ils ne seraient rien. On dirait qu’il lui tarde d’interrompre sa dissertation pour parler de l’amour; il emploie le présent : je vous montre, et il appelle la charité une « voie par excellence » (grec).