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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 4". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/matthew-4.html.
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 4". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-25
Plan du commentaire biblique de Matthieu 4
Préambule
Jésus est conduit par lâEsprit dans le désert pour être tenté par le diable. Il jeûne quarante jours et il a faim (1-2).
Première tentation
Le tentateur lui insinue un doute sur sa qualité de Fils de Dieu, qui contraste avec sa triste situation et le pousse à prouver quâil lâest en usant de sa puissance miraculeuse pour se procurer lâaliment nécessaire. Jésus lui oppose une parole de lâÃcriture qui exprime sa pleine confiance en Dieu et son désir de lui obéir absolument (3-4).
Seconde tentation
Le diable le transportant dans la ville sainte, au haut du temple, lâinvite à se précipiter dans le vide pour montrer sa confiance illimitée en Dieu. Il lui cite une parole de lâÃcriture qui semble justifier une telle confiance. Jésus répond quâil est aussi écritâ¯: Tu ne tenteras point Dieu (5-7).
Troisième tentation
Le diable le transportant sur une haute montagne et lui montrant tous les royaumes du monde et leur gloire, lui offre la domination universelle, sâil consent à lui rendre hommage. Jésus chasse Satan de sa présence, en lui citant cette paroleâ¯: Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu le serviras lui seul. Le diable le laisse et des anges le servent (8-11).
Verset 1
La tentation de Jésus-Christ (chapitre 4)
Versets 1 à 11 â La tentation de Jésus
Comparer Marc 1.12-13â¯; Luc 4.1-13.
Ce récit, auquel passe lâévangéliste par cette simple particule alors, est la suite immédiate de celui qui précède. La tentation succède au baptême. Luc (Luc 4.1, note) met expressément ces deux faits en un rapport intime, dont la signification profonde nâéchappera à aucun de ceux qui ont quelque expérience des choses spirituelles. «â¯Jésus, rempli du Saint-Espritâ¯Â», est emmené par cet Esprit au désert, pour se préparer dans la solitude, par la méditation, la prière et surtout par la tentation à lâÅuvre quâil allait entreprendre. Tout homme de Dieu destiné à de grandes choses a besoin dâune telle préparation. Il la rencontre dâailleurs infailliblement, car jamais la tentation nâest plus proche de lui ni plus dangereuse quâau moment où il a été comblé des grâces divines les plus signalées. Si Dieu permet quâil en soit ainsi pour tous, il le voulut pour son Fils bien-aimé, parce que cela était nécessaire (voir verset 3, note).
Le désert nâétait pas celui où se tenait Jean-Baptiste et où Jésus venait dâêtre baptisé, mais probablement le désert de la «â¯Quarantaineâ¯Â», ainsi nommé par la tradition en mémoire de ces quarante jours et qui sâétend vers les montagnes, dans les environs de Jéricho (Robinson, Palestine, p. 65â¯; Félix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e édition, p. 247). Marc 1.13 ajoute ce traitâ¯:
Le diable, nom qui signifie calomniateur, celui qui accuse les justes, nommé dans lâAncien Testament Satan, lâadversaire. Job 1.6â¯; Job 2.1â¯; Zacharie 3.1â¯; Jean 8.44â¯; Apocalypse 12.10 Représentant de la puissance des ténèbres Ãphésiens 2.2â¯; Ãphésiens 6.12-16 que Jésus venait détruire 1 Jean 3.8, Satan devait dès lâabord se montrer lâennemi de son Åuvre divine, comme il le fut jusquâà la fin. Jean 13.2-27â¯; Jean 14.30 Le Sauveur nous le décrit ainsi lui-même. Matthieu 13.19-39â¯; Luc 8.12
Matthieu, comme les autres écrivains du Nouveau Testament, le nomme (verset 3) le tentateur, à cause de son influence pernicieuse sur les hommes.
Lâexistence personnelle de cet ennemi de Dieu et de son règne nâest point un fait qui tienne à lâessence du christianismeâ¯; mais ce fait occupe dans les révélations divines une place tellement évidente, quâil faut, pour le nier, nier en même temps lâautorité de ces révélations. Ce fait nâa dâailleurs absolument rien de contraire à la raison. Dès quâon ne borne pas la création au monde matériel, quâon admet lâexistence dâêtres spirituels, il est arbitraire de nier la possibilité pour eux de tomber dans la révolte et dans le mal. Or, un esprit déchu de Dieu devient naturellement un être méchant, un ennemi, un tentateur. Les manifestations du mal parmi les hommes montrent que des créatures toutes spirituelles peuvent être perverties et méchantes. Lâexistence et lâaction de Satan ne sâaffirment que trop dans quelques-unes des expériences intimes les plus redoutables des chrétiens.
Verset 2
Le jeûne du Sauveur fut une abstention absolue de nourriture Luc 4.2â¯; il faisait partie de sa préparation, comme ceux de Moïse Exode 34.28 et dâÃlie. 1 Rois 19.8
Ces exemples bibliques dâun jeûne prolongé ont leur signification religieuse et moraleâ¯; ils sont physiquement possibles en des hommes que lâintensité de la vie de lâEsprit élève pour un temps au-dessus de la nature et de ses besoins. Jésus déclare du reste expressément (verset 4) quelle fut la source de sa vie au désert.
Toutefois cette privation devint pour le Sauveur une souffrance, qui pouvait ouvrir la porte à la tentation. Câest ce que marque lâévangéliste par cette expression après cela (grec plus tard, ensuite) il eut faim et câest aussi à ce besoin naturel que lâennemi sâattaqua en premier lieu (verset 3).
Verset 3
Comment le tentateur sâapprocha du Sauveur, par quel moyen il lui suggéra ses tentations, câest ce que les évangélistes passent sous silence. Ce silence a laissé le champ libre aux conceptions les plus diverses quant au genre de notre récit. On peut les ramener à quatre principales, tour à tour soutenues par les exégètes.
Dieu venait de déclarer Jésus «â¯son fils bien-aiméâ¯Â» (Matthieu 3.17)â¯; le Sauveur lui-même avait pleine conscience de cette dignité. Le moindre doute à cet égard aurait brisé la force nécessaire à la lutte dans laquelle il entrait et qui ne devait finir quâavec sa vie. Le tentateur cherche précisément à lui insinuer ce douteâ¯: Si tu est fils de Dieux⦠(comparer verset 6).
Câest le premier mot de la tentation en Ãden. «â¯Quoi, Dieu aurait-il ditâ¯Â»â¯? Ce doute pouvait paraître fondé dans la situation. Quoiâ¯? Le fils de Dieu, le Messie, exposé à la faim, aux privations, aux souffrancesâ¯! Si tu lâes en effet, prouve-le à toi-même et à ton peuple par des prodiges qui servent à ta délivrance et à ta Gloire. Là était la tentationâ¯: faire usage de sa puissance miraculeuse pour échapper à la souffrance de la faim, et, en obéissant à Satan, sortir avec ostentation de lâépreuve. Et il ne faut pas oublier que lâidée présentée à Jésus par le démon était universellement répandue dans le peuple et que maintes fois déjà elle pouvait sâêtre offerte à lui par la bouche de ses contemporains. Israël attendait un Messie puissant et glorieux, qui rétablirait la nation dans son ancienne splendeur terrestre, en lâaffranchissant du joug de lâétranger.
Jésus adoptera-t-il cette pensée si propre à séduire le patriotisme dâun Israéliteâ¯? Ou bien entrera-t-il dans la longue carrière dâhumiliations et de souffrances dont le terme sera la croix, pour ne régner que par la vérité Jean 18.37 et pour accomplir la rédemption morale du mondeâ¯? Telle était la question qui constituait pour lui la plus redoutable tentation. Cette question est au fond la même qui se pose devant la conscience de tout homme. Dâune part lâÃvangile lui ditâ¯: Renonce à tout et à toi-même, prends ta croix et suis Jésus dans la voie de pauvreté, pour régner avec lui. Dâautre part le monde lâinvite à chercher la satisfaction de ses besoins naturels, de ses désirs égoïstes, à vivre pour soi-mêmeâ¯; il faut choisir⦠Et ce choix à faire, pour le disciple comme pour le Maître, se représente à chaque pas dans la vieâ¯; il faut vaincre par lâobéissance et le sacrifice de soi-même et pour cela avoir recours à une force qui nâest pas de la terre (verset 4).
Mais ici se présente une question dont la solution emporte tout le sens de cette histoireâ¯: Jésus était-il réellement accessible à cette tentationâ¯? En dâautres termes, aurait-il été possible quâil y succombâtâ¯? Si, méconnaissant la réalité de son humanité, on répond négativementâ¯; si, avec Calvin, on déclare que les dards de Satan ne le pouvaient navrer ni blesser, câest-à -dire quâil était inaccessible au péché, notre récit tout entier nâest plus quâune fiction peu digne de lâÃvangile et Jésus cesse dâêtre notre libérateur aussi bien que notre modèle dans son combat et sa victoire. Non, tout est réalité dans sa vie humaineâ¯; «â¯il a été tenté comme nous en toutes chosesâ¯Â». Hébreux 4.15 Second Adam, chef et représentant de notre humanité, il a livré tous nos combats contre le péché et la puissance des ténèbres, pour lui-même dâabord et pour nous ensuite. Sâil eût succombé, son Åuvre eût été perdueâ¯; câest parce quâil a été «â¯consomméâ¯Â» quâil a détruit les «â¯Åuvres du diableâ¯Â» et quâil est devenu «â¯lâauteur dâun salut éternel pour tous ceux qui lui obéissentâ¯Â». Hébreux 5.9 (comparez Matthieu 3.13, note.)â¯;
Verset 4
Grecâ¯: de toute parole sortant de la bouche de Dieu (Deutéronome 8.3, cité dâaprès les Septante). Ces mots sont admirablement choisis, puisque câest à Israël nourri de la manne au désert quâils sont adressés. «â¯Il tâa humilié, il tâa fait avoir faim, mais il tâa nourri de manneâ¦afin de te faire connaître que lâhomme ne vivra pas de pain seulement, mais que lâhomme vivra de tout ce qui sort de la bouche de Jéhovaâ¯Â». Tel est le sens littéral de lâhébreu.
La version grecque a rendu très bien ces derniers mots, car ce qui sort de la bouche de Dieu, câest sa Parole toute-puissante et créatrice, par laquelle il avait ordonné la manne et par laquelle il «â¯porte toute choseâ¯Â». Hébreux 1.3 «â¯Quand Dieu parle, dit Luther, il ne prononce pas de simples paroles, mais des choses réelles. Ainsi le soleil et la lune, le ciel et la terre, Pierre et Paul, toi et moi, nous ne sommes que des paroles de Dieuâ¯Â».
Toute épreuve, comme pour Jésus la défaillance de la faim, peut ouvrir la porte à la tentation. Notre force est alors uniquement dans la confiance en Dieu et dans lâobéissance à sa Paroleâ¯: Il est écrit. En répondant ainsi, Jésus ne veut pas dire que Dieu le nourrira dâune manière surnaturelle, sans pain, ni aliment matériel, par une parole, un ordre émanant directement de lui. Il affirme plutôt que la vie de lâhomme ne dépend pas seulement de la satisfaction de ses besoins physiques, mais avant tout de lâaccomplissement des ordres de Dieu (comparer Jean 4.34).
Il obéira toujours à son Père, de qui il attend jour après jour lâentretien de sa vie. Il nâusera pas du pouvoir quâil a de faire des miracles pour sortir arbitrairement de la position dans laquelle Dieu lâa placé.
Verset 5
La ville sainte, Jérusalem. Luc 4.9â¯; Ãsaïe 48.2â¯; Ãsaïe 52.1â¯; Matthieu 27.53
Le saint lieu (hieron) indique dans le Nouveau Testament tout lâensemble des portiques, cours et édifices qui formaient les dépendances du temple ou sanctuaire (naos), que nos versions ordinaires confondent avec le premier de ces termes. On sâest donné beaucoup de peine pour déterminer ce que pouvait être cette aile ou ce faîte dâun édifice où le tentateur fit monter Jésusâ¯; on nâest arrivé quâà des conjectures.
Verset 6
Psaumes 91.11-12, cité à peu près littéralement. Dans la première tentation, leâ¯: «â¯Si tu esâ¦â¯Â» devait conduire Jésus à cette conclusionâ¯: Ne te laisse manquer de rienâ¯! Aide-toi toi-mêmeâ¯!
Beaucoup dâinterprètes pensent que Satan incitait Jésus à accomplir un miracle dâapparat qui lâai fait reconnaître comme Messie par la multitude enthousiasmée, mais notre récit nâindique pas ce but et ne nous montre pas la foule spectatrice du miracle.
Verset 7
Deutéronome 6.16, cité dâaprès les Septanteâ¯; lâhébreu porteâ¯: «â¯Vous ne tenterez point Jéhova votre Dieu, comme vous lâavez tenté en Massaâ¯Â».
Tenter Dieu, dans cette première application, câétait murmurer contre lui et ses dispensations, câétait aussi exiger de lui des manifestations extraordinaires de sa puissance et de sa bonté. Exode 17.2-7â¯; comparez Psaumes 95.9â¯; 1 Corinthiens 10.9
Tel eût été le péché de Jésus, sâil avait consenti à sâexposer à un danger inutile, en comptant sur la protection de Dieu (verset 6, note). Sâil avait eu pour cela un ordre positif de Dieu, ou sâil avait eu un but qui pût servir à la gloire de Dieu, il se serait exposé au danger sans tenter Dieu. Câest ainsi quâil sut se soustraire aux embûches de ses ennemis, puis, quand «â¯son heure fut venueâ¯Â», aller se livrer entre leurs mains. Jean 11.7-10â¯; Matthieu 26.53-54
Verset 9
Câest-à -dire «â¯si tu me rends hommage comme à ton roiâ¯Â»â¯; car Satan ne pouvait exiger lâadoration proprement diteâ¯; le piège eut été trop grossier. Le Sauveur savait que tous les royaumes du monde lui étaient promis, Psaumes 2.8 mais comment devait-il en prendre possessionâ¯? Il pouvait choisir entre ces deux voiesâ¯: fonder son royaume avec puissance et avec éclat par des moyens empruntés à la sagesse du siècle, plus encore par le prestige de son pouvoir miraculeux, qui eût fasciné son peupleâ¯; ou le fonder par le renoncement à tout ce que le monde pouvait offrir, par lâhumiliation, la souffrance, le sacrifice de lui-même (verset 3, note). Satan le pousse dans la première de ces voies, qui répond si bien aux aspirations de lâhumanité naturelle. Il se présente à lui comme le prince de ce mondeâ¯; il est réellement le possesseur des biens quâil offre, puisquâil incarne lâesprit du monde. Comparer Luc 4.6â¯; Jean 12.31â¯; Jean 14.30â¯; Jean 16.11
Mais Jésus a démêlé le piège de lâadversaireâ¯; il refoule toute ambition, tout désir de grandeur charnelleâ¯; il choisit la voie de lâabaissement, de lâimmolation, de la croix. Il y marchera désormais sans faiblir, mais non sans passer par bien des luttes. Jean 12.27â¯; Matthieu 26.38
Câest bien dans cette alternative quâétait lâessence de la tentation et lâon comprend pourquoi, dâaprès notre évangile, câest là le dernier des trois assauts de Satanâ¯; aussi préférons-nous lâordre de ce récit à celui que nous trouvons dans lâÃvangile de Luc.
Verset 10
Deutéronome 6.13, librement cité.
Cette charte du monothéisme de lâAncien Testament, prise dans son sens absolu, exclut toute autre adoration et fait de Dieu seul le grand mobile de toutes nos actions. Pour la première fois dans ce récit, Jésus appelle le tentateur Satan, ce qui signifie lâadversaire, parce quâil pénètre à fond le but de ses insinuations, et cela, au moment même où lâennemi lui offre ses plus grandes faveurs.
Verset 11
La victoire est remportée, Jésus se retrouve en communion avec les puissances du ciel, les anges qui lâassistent et le servent (comparer Jean 1.51â¯; Luc 22.43â¯; 1 Rois 19.5).
Les tentations les plus diverses se reproduiront durant toute la vie humaine du Sauveur (Luc 4.13 note), mais la victoire par laquelle il a définitivement rejeté lâidée fausse du Messie, qui régnait dans son peuple et que Satan lui insinuait, est le gage de toutes ses autres victoires.
La puissance des ténèbres est briséeâ¯; et le Sauveur a acquis la force et la sympathie, qui lui permettront de délivrer ses rachetés, lorsquâils souffriront la tentation. Hébreux 2.18
Verset 12
Retour en Galilée
Après lâemprisonnement de Jean-Baptiste, Jésus se retire en Galiléeâ¯; il quitte Nazareth et sâétablit à Capernaümâ¯; ainsi sâaccomplit la promesse faite par Ãsaïe à la terre de Zabulon et de Nephthali, quâune grande lumière se lèverait sur elle (12-17).
Appel des premiers disciples
Jésus, marchant sur les bords du lac, voit Pierre et André son frère occupés à pêcherâ¯; il les appelle à le suivre, leur annonçant quâil les fera pêcheurs dâhommesâ¯; ils obéissent à lâinstant. Plus loin, il rencontre deux autres frères, Jacques et Jean, auxquels il adresse la même vocationâ¯; et eux, quittant tout, sâattachent à lui (18-22).
Aperçu du ministère de Jésus
Lâévangéliste donne un aperçu du ministère de Jésus. Jésus parcourt toute la Galilée, prêchant et guérissant. Sa renommée se répand dans la Syrie entière, de toutes parts on lui amène les malades, de grandes foules le suivent (23-25).
Inauguration et esquisse de lâactivité du Christ
Versets 12 à 25 â Retour de Jésus, son ministère en Galilée
Comparer Marc 1.14-20â¯; Luc 4.14-15â¯; Luc 5.1-11
Livré, câest-à -dire mis en prison. Lâévangéliste raconte plus tard en détail ce grave événement (Matthieu 14.1 et suivantsâ¯; comparez Luc 3.19-20).
Verset 13
Matthieu, dans ce verset, Marc Marc 1.14 et Luc Luc 4.14 placent ce retour en Galilée immédiatement après le baptême et la tentation de Jésus. Luc raconte son séjour à Nazareth, que Matthieu ne fait quâindiquer (verset 13).
Ce récit, qui parait omettre diverses circonstances, est difficile à concilier chronologiquement avec celui de Jean, qui rapporte le retour de Jésus en Galilée (Jean 1.44), les noces de Cana (Jean 2.1 et suivants), un voyage à Jérusalem à la fête de Pâques (Jean 2.13), lâentretien avec Nicodème (Jean 3.1 et suivants), un séjour prolongé et un commencement de ministère dans la terre de Judée, où Jean-Baptiste lui rend un dernier témoignage (Jean 3.22 et suivants). Et, à cette occasion, le quatrième Ãvangile remarque expressément que «â¯Jean nâavait pas encore été mis en prisonâ¯Â». Son intention est évidemment de rectifier la confusion qui sâétait produite dans la tradition (comparer Jean 3.24, note). Il raconte ensuite un second retour en Galilée par la Samarie. Jean 4.3 et suivants. Ce retour eut lieu en décembre (Jean 4.35).
Cette confusion a amené les synoptiques à rapprocher des événements dâépoques différentes. La mention du retour de Jésus en Galilée «â¯avec la puissance de lâEspritâ¯Â» quâil avait reçu au baptême et par lequel il avait vaincu au désert Luc 4.14, se rapporte plutôt au premier retour. Jean 1.44â¯; Jean 2.1 Lâemprisonnement de Jean (verset 12) Marc 1.14 fut le motif du second retour. Celui-ci fut suivi de la prédication de Jésus à Nazareth et de la translation du domicile de Jésus à Capernaüm. Le récit de Luc Luc 4.16 et suivants donne la raison pour laquelle Jésus quitta Nazareth, où il avait dâabord demeuré avec ses parents (Matthieu 2.23).
Capharnaoum ainsi portent les plus anciens manuscrits et lâon suppose ce nom formé de lâhébreu Caphar-Nachoum, qui signifie «â¯village de consolationâ¯Â», ou, selon dâautres interprètes, bourg de Nahum, par allusion au prophète de ce nom.
Ce lieu nâest pas connu dans lâAncien Testament, mais câétait, au temps du Sauveur, une ville de commerce florissante, surtout parce que, située au nord-ouest de la mer de Tibériade, ou lac de Génézareth, elle se trouvait sur la route de Damas, à Ptolémaïs. Câest à cause du privilège quâeut cette ville de voir Jésus habiter au milieu dâelle, quâelle sâattira une sévère condamnation (Matthieu 11.23).
La prédiction de Jésus a été si bien accomplie, que les voyageurs et les archéologues discutent encore sur lâemplacement de Capernaüm. Il faut le chercher probablement en un lieu nommé Tell Houm, où lâon trouve quelques cabanes bâties par des bédouins pillards au milieu de nombreuses ruines recouvertes dâépines, à une centaine de pas du lac (voir Félix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e édition, p. 369 et Philippe Bridel, La Palestine Illustrée, IV).
Lâévangéliste remarque encore que Capernaüm était situé sur les confins des deux tribus de Zabulon et de Nephthali qui occupaient, en effet, le nord-ouest de la Palestine (Josué 19.10 et suivants, 32 et suivants). On voit que, par ses remarques géographiques, Matthieu prépare la citation quâil va faire de la prophétie dâÃsaïe.
Verset 16
Ãsaïe 8.22â¯; Ãsaïe 9.1, librement cité dâaprès lâhébreu et les Septante. Matthieu ne fait que répéter, après le prophète, le nom de ces contrées plongées dans de profondes ténèbres et destinées à voir bientôt une grande lumière. Voici, dâaprès lâhébreu, la prophétie dâÃsaïeâ¯: «â¯Car il ne fera pas toujours sombre là où est maintenant lâangoisse. Comme les premiers temps ont couvert dâopprobre la terre de Zabulon et la terre de Nephthali, ainsi les derniers temps couvriront de gloire le chemin de la mer, la contrée au-delà du Jourdain, le district des Gentils. Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumièreâ¯; ceux qui étaient assis dans la région de lâombre de la mort, la lumière a resplendi sur euxâ¯Â». Ainsi, toutes les contrées voisines du Jourdain à lâest et de la mer à lâouest et jusquâau district ou à la Galilée des gentils, ainsi appelée parce quâelle confinait vers le nord aux régions païennes de la Phénicie, auront part à la grande lumière annoncée par le prophète.
Lâévangéliste voit avec raison, dans lâétablissement de Jésus à Capernaüm et dans le ministère quâil allait exercer en ces contrées à demi païennes, lâaccomplissement de la prophétie dâÃsaïe. Le sens historique et premier de cette prédiction concernait la délivrance de ce pays opprimé et souvent dévaste par les fréquentes guerres dâIsraël avec les Syriens et plus tard avec les Assyriens. Mais aussitôt le prophète sâélève à la pensée dâune autre délivrance (Ãsaïe 9.1-7) par le grand Libérateur quâil décrit et qui apporte la lumière et la vie avec la liberté.
Il semble que lâévangéliste ait un plaisir particulier à montrer le Sauveur consacrant ses premiers travaux aux contrées les plus obscures et les plus misérablesâ¯; ce fut le caractère de toute son Åuvre de sâabaisser vers les plus humbles et de «â¯chercher ce qui était perduâ¯Â». Quelques versions françaises (celles de Rilliet, de Edmond Stapfer, de Pau-Vevey, dâOstervald révisé et de Lausanne) rendent par un vocatif les premiers mots de ce passageâ¯: «â¯Terre de Zabulon, terre de Nephthaliâ¯Â»â¯! Lâabsence de lâarticle ne lâexige point et lâensemble de la construction, aussi bien que le texte dâÃsaïe, montrent que ces noms propres sont au nominatif.
Ces motsâ¯: sur le chemin de la mer ne doivent pas sâappliquer à la mer de Tibériade, mais ils rappellent queâ¯:
Ce termeâ¯: lâombre de la mort, est lâexpression à la fois énergique et poétique des ténèbres les plus profondes, telles que celles qui règnent dans la mort. Psaumes 23.4â¯; Job 3.5â¯; Job 10.21
Verset 17
Mêmes paroles que celles dans lesquelles Jean-Baptiste résumait toute sa prédication (Matthieu 3.2, note). Jésus lui-même ne pouvait avoir accès dans les âmes quâen réveillant dâabord en elles le sentiment du péché et le besoin de la délivrance.
Verset 18
Mer de Galilée, ou de Tibériade, ou lac de Génézareth, formée par le Jourdain qui la traverse du nord au sud, ayant vingt kilomètres dans sa longueur, douze dans sa plus grande largeur, de forme ovale, entourée de montagnes qui en font le centre dâun pittoresque paysage. Les eaux du lac sont douces, claires, fraîches, abondantes en poissons, souvent violemment agitées par les vents. à tous les avantages dont lâa embelli la nature, le lac de Génézareth joint les immortels et religieux souvenirs quâa laissés sur ses bords la présence du Sauveur, qui y passa la plus grande partie de son ministère (voir lâintéressante description quâen fait M. Félix Bovet dans son Voyage en Terre Sainte, 7e édition, p. 347 et suivants et comparez Philippe Bridel, La Palestine Illustrée, IV).
Simon était le nom du disciple. Il avait reçu le surnom de Pierre lors de sa première rencontre avec Jésus sur les bords du Jourdain. Plus tard ce nom lui fut confirmé dans une circonstance solennelle (Matthieu 16.18â¯; comparez Jean 1.43 note). André, son frère, fut avec Jean le premier disciple de Jean-Baptiste qui sâattacha à Jésus. Jean 1.35-41 Ces deux frères étaient de Bethsaïda. Jean 1.45. Ils se livraient à leurs travaux de pêcheurs au moment où Jésus les appelle à le suivre.
Verset 19
Les circonstances de la vocation de ces quatre disciples (verset 21) ont paru à quelques interprètes être en contradiction avec le récit de Jean (Jean 1.37 et suivants), dont la scène est aux lieux mêmes où le précurseur baptisait et avant son emprisonnement, tandis que, selon Matthieu, cette vocation a eu lieu en Galilée, après cet événement (comparer verset 12, note).
Ils objectent encore que, dâaprès le récit de Jean, Jésus connaissait ces disciples, tandis que Matthieu semble raconter une première rencontre avec eux. à cela on peut répondre que dans sa première rencontre avec ses disciples, rapportée par Jean, Jésus les appela à la foiâ¯; que dans celle-ci, qui est identique avec Luc 5.1 et suivants, il les appelle au ministère. On peut distinguer même une troisième vocation à lâapostolat proprement dit. Matthieu 10.2-14
Comparer Frédéric Godet, Commentaire sur Saint Luc, 1, p. 345.
Verset 22
On a conclu de ce passage que Jacques, nommé le premier, était le frère aîné de Jean.
Ils obéissent immédiatement à lâappel de Jésus, quittant, pour le suivre, non seulement leur barque et leur vocation terrestre, mais leur père (voir la note précédente).
Verset 23
Le mot synagogue signifie réunion, assemblée et, par extension, le lieu où lâon se réunit. Depuis lâexil subsistait dans les synagogues, indépendamment des grandes assemblées solennelles dans le temple de Jérusalem, un culte qui consistait surtout dans la lecture et lâexplication de la loi et des prophètes. Chaque Israélite qualifié pour cela pouvait y prendre la parole, avec lâautorisation de celui qui présidait lâassemblée. Jésus et après lui les apôtres, saisirent fréquemment cette occasion dâannoncer lâÃvangile à leur peuple (comparer Luc 4.15, note. Voir sur lâorganisation et le rôle de la synagogue, Edmond Stapfer, La Palestine au temps de Jésus-Christ, page 322 et suivantes).
La bonne nouvelle de ce royaume de justice et de paix quâil venait fonder sur la terre (comparer Matthieu 3.2, seconde note).
Prêcher et guérir, telle était la double action de Jésus, câest ainsi quâil se manifestait comme Sauveur. Et telle est sa double action dans le monde moral.
Aussi ses miracles, Åuvres de puissance et dâamour, sont-ils appelés dans le Nouveau Testament des signes.
Verset 24
Province romaine dont la Palestine faisait partie et qui comprenait les contrées païennes situées au nord de cette Galilée où Jésus exerçait son ministère. Sa renommée se répandit dans ces pays et plusieurs surent profiter de la connaissance quâils acquirent ainsi de lui (voir par exemple Matthieu 15.21 et suivants).
Parmi les divers genres de maladies énumérés ici, il en est deux qui ne sont pas sans difficulté quant à leur natureâ¯: Que faut-il entendre par lunatiques et démoniaques Le premier de ces termes est le participe dâun verbe qui signifie proprement être sous lâinfluence de la lune. Il parait désigner une catégorie spéciale dâépileptiques, sur la maladie desquels la lune exerçait, croyait-on, une certaine influence.
Les évangiles ne nous racontent quâune seule guérison de lunatique (Matthieu 17.15) et le terme ne se retrouve pas ailleurs dans le Nouveau Testament.
Quant aux démoniaques, dont les guérisons sont si fréquemment rapportées dans les évangiles synoptiques, il sera plus à propos dây revenir à lâoccasion dâune de ces guérisons (voir Matthieu 8.28 et suivants, note).
Verset 25
La Décapole, câest-à -dire les dix villes, était une province située au-delà du Jourdain, au nord-est de la Palestine et qui comprenait dix villes principales.
On désignait ainsi la Pérée.
Lâévangéliste met un soin particulier à montrer ces grandes foules qui suivaient alors Jésus, parce quâelles formeront son auditoire pour le discours quâil va prononcer.