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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 3". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/matthew-3.html.
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 3". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-17
Plan du commentaire biblique de Matthieu 3
Apparition de Jean-Baptiste
Jean-Baptiste paraît dans le désert, exhortant le peuple à se repentir, vu la proximité du royaume de Dieu (1-2). Il accomplit la prophétie dâÃsaïe (3). Lâévangéliste décrit son vêtement et sa nourriture (4), lâimpression produite sur les habitants du pays (5), le baptême que Jean leur administrait après quâils avaient confessé leurs péchés (6).
Discours de Jean
Verset 1
Le Précurseur, baptême de Jean (chapitre 3)
Versets 1 Ã 12 â Jean-Baptiste, ses discours
Comparez Marc 1.1-8â¯; Luc 3.1-18 Comme dans lâAncien Testament Exode 2.11 cette expression nâa souvent aucune précision chronologique (voir sur lâépoque où parut Jean-Baptiste Luc 3.1 et suivants, note). Ici elle peut signifierâ¯: Pendant que Jésus était encore à Nazareth (Matthieu 2.23). Lâévangéliste passe sous silence les trente années écoulées depuis les premiers événements de la vie du Sauveur jusquâau moment où il allait entrer dans son ministère public. Lâétonnante sobriété de lâÃcriture, qui ne nous communique que ce qui est essentiel à notre salut, renferme pour nous une sérieuse leçon.
Jean le Baptiste, ou, comme dâautres traduisent, le Baptiseur. Ce titre, emprunté à lâune des fonctions de son ministère, ne doit point être envisagé comme exprimant sa vocation entière. Pour saisir cette dernière dans son ensemble et dans sa signification profonde, il faut considérer Jean-Baptisteâ¯:
On appelait ainsi une contrée peu habitée, couverte de pâturages, qui embrassait la partie inférieure de la vallée du Jourdain et la région située à lâouest de la mer Morte. Juges 1.16 comparez Luc 3.3
La prédication de la repentance ne pouvait retentir dans le sanctuaire officiel, dans la cité des pharisiens et des sadducéens. Les âmes avides de salut doivent sortir au désert pour avoir part à la grande rénovation religieuse qui se prépare.
Verset 2
Le terme grec (verbe et substantif), qui nâa point dâéquivalent dans notre langue et quâon traduit par se repentir, se convertir, sâamender, est un mot composé qui désigne le changement ou la transformation morale de lâhomme intérieur. La repentance, qui en est le principe, la conversion, qui est un retour à Dieu, nâen épuisent pas lâidée. à la repentance, souffrance morale qui détache lâhomme du péché, doit sâajouter lâaction puissante de lâEsprit de Dieu qui crée la vie nouvelle et accomplit la transformation morale (verset 11, note. Voir surtout Jean 3.3-5 notes).
Le sentiment douloureux du péché par le réveil de la conscience est la seule vraie préparation à recevoir le Sauveur et par lui la grâce. Or ce sentiment est une obligation morale, puisquâici et partout dans lâécriture, il est ordonné.
Le royaume des cieux, que Matthieu seul désigne ainsi, tandis que les autres écrivains sacrés lâappellent «â¯royaume de Dieu, royaume de Christâ¯Â», ou simplement «â¯le royaumeâ¯Â», désigne la domination souveraine de Dieu sur ses créatures intelligentes, domination en tout conforme à ses perfectionsâ¯: sa sainteté et sa justice, sa miséricorde et son amour. Le mot de royaume, image empruntée aux royaumes de la terre, se trouve déjà dans lâAncien Testament, où la forme extérieure du règne de Dieu était la théocratie. Exode 19.6â¯; Daniel 4.3
Mais ce nâétait là encore que lâimage, la préparation du vrai règne dont Jésus-Christ est le Roi et que Dieu établit sur les âmes par son Esprit. Ce règne est dâabord intérieur, spirituel Luc 17.21â¯; Jean 18.36 mais il sâétend aussi dans le monde, par ses manifestations diverses et il doit grandir intensivement et extensivement, jusquâà ce que Christ revienne lâétablir dans sa perfection et dans sa gloire Apocalypse 19.6 et que Dieu soit tout en tous. 1 Corinthiens 15.28 Ce sont précisément ces divers caractères du règne de Dieu que Matthieu indique par son expression royaume des cieuxâ¯; tous les éléments de ce règne viennent du ciel et y conduisent. Par là , lâévangéliste distingue nettement le nouveau règne qui sâapprochait, de la théocratie israélite. Quant à ce plurielâ¯: les cieux, dans lequel on a voulu retrouver lâidée rabbinique de cieux divers, comparez 2 Corinthiens 12.2-4 il faut y voir plutôt, comme dans la prière du Seigneur Matthieu 6.9, lâidée dâune domination de Dieu, sâétendant aux diverses sphères du monde (voir Jules Bovon, Théologie du Nouveau Testament, I, p. 377 et suivants).
Sâest approché, en Jésus-Christ qui allait paraître. Et Jean-Baptiste voit dans ce grand événement un motif de repentanceâ¯: «â¯Convertissez-vous, carâ¦â¯Â» Par où nous voyons quâil savait par lâEsprit prophétique ce que Jésus enseignera bientôt, que si un homme nâest né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Jean 3.3
Cependant il ne dit pasâ¯: «â¯Convertissez-vous pour que ce règne sâapproche, mais parce quâil sâest approchéâ¯Â». Tout, même dans la transformation morale de lâhomme, a son principe dans la miséricorde éternelle de Dieu et dans sa grâce, qui toujours nous prévient.
Verset 3
Ãsaïe 40.3, cité dâaprès les Septante (conforme à lâhébreu) en substituant ses sentiers à ces mots de lâAncien Testamentâ¯: «â¯les sentiers de notre Dieuâ¯Â». Câest encore une prophétie indirecte et typique. Dans son sens premier et historique, la parole dâÃsaïe est un appel à Israël, lâexhortant à préparer les voies de Jéhova qui ramène son peuple de la captivité. Lâapplication quâen font tous les évangélistes Marc 1.3â¯; Luc 3.4 et Jean-Baptiste lui-même Jean 1.23 à lâapparition de Jésus-Christ et au ministère de son précurseur, prouveâ¯:
Du reste, le ministère du précurseur avait été aussi lâobjet dâune prophétie directe Malachie 3.1â¯; Malachie 4.5 comparez Luc 1.17â¯; Matthieu 11.10 qui était reçue et diversement interprétée parmi le peuple, à lâorigine des temps évangéliques. Matthieu 16.14, Jean 1.21
Verset 4
Il sâagit dâune étoffe grossière fabriquée avec des poils de chameau au lieu de laine. Câétait le vêtement des pauvres, qui convenait au successeur dâÃlie 2 Rois 1.8, au prédicateur de la repentance.
Une espèce de grosses sauterelles servant encore de nourriture aux classes pauvres en Orient. Lévitique 11.21
Le miel sauvage abondait dans les montagnes de la Judée où les abeilles le déposaient dans les fentes des rochers. Mais on appelait aussi de ce nom les substances résineuses qui découlaient de certains arbres, comme le palmier, le figuier et autres (comparer 1 Samuel 14.25-26).
Verset 5
Lâévangéliste nomme les lieux pour indiquer le grand nombre de personnes attirées par la prédication du prophète.
Lâimpression en fut vive et universelleâ¯; ce fut un réveil dans le peuple, mais dont les fruits ne se montreront permanents quâen ceux qui, pressés par le sentiment de leurs péchés, sâattachèrent à Jésus comme à leur Sauveur.
Verset 6
Baptiser signifie plonger et cet acte avait lieu dans le fleuve du Jourdain.
Le baptême de Jean nâétait emprunté ni aux ablutions en usage parmi les Juifs de lâépoque Jean 2.6â¯; Jean 3.25, ni au baptême des prosélytes, qui nâapparaît quâaprès la destruction du temple câétait une institution nouvelle, prélude du baptême chrétien et dont lâidée première était indiquée par des promesses de Dieu relatives à la nouvelle alliance, telles que Ãzéchiel 36.25-27 Il constituait une déclaration symbolique du péché et de la corruption de tout le peuple, aussi bien que de la nécessité de la purification et de la régénération de lâhomme tout entier (comparer Romains 6.3-6, note). Ce dernier trait était symbolisé par lâaction de plonger dans lâeau ceux qui déclaraient leur repentance en confessant leurs péchés.
La confession des péchés était faite, chez les Israélites, au jour des expiations. Lévitique 16.21 Elle était regardée comme la condition du pardon de Dieu. Psaumes 32.3-5â¯; Psaumes 51.4-5
Le baptême de Jean était un baptême pour la repentance, auquel manquait lâélément essentiel du baptême chrétienâ¯: le pardon des péchés et la vie nouvelle (verset 11, note).
Verset 7
Les pharisiens et les sadducéens formaient deux écoles philosophiques et religieuses et aussi deux partis politiques dans la nation juive.
Le nom de pharisien signifie les «â¯séparésâ¯Â», non quâils constituassent une secte dans la théocratie, mais, pour autant que ce terme indique leur caractère, il se rapporte plutôt à leur orgueilleuse aversion pour les païens, pour les Samaritains, pour les péagers et les pécheurs. Ils se distinguaient par leur zèle servile pour les plus minutieuses prescriptions de la loi, auxquelles ils ajoutaient celles de la tradition. Ils étaient aussi lâexpression vivante de lâorthodoxie judaïque, ce qui, joint à leur pouvoir dans le sanhédrin, où ils étaient en majorité, leur donnait une grande influence sur le peuple. Quant aux doctrines de ce parti et à son importance politique et religieuse, on peut apprendre à les connaître par lâhistorien Josèphe qui y revient souvent et longuement (par exemple, Antiquités Juives, XIII, 5.9, etc.). Le rôle que jouent les pharisiens dans la vie du Sauveur, surtout dans lâhistoire de ses souffrances et de sa mort, les caractérise mieux encore.
Les sadducéens, dont le nom dérive, selon les uns, du mot tsadik, juste selon les autres, dâun chef dâécole nommé Tsadoc, formaient le parti opposé aux pharisiens. Rejetant toute tradition et même les développements de la révélation divine depuis la loi, les sadducéens niaient en même temps les réalités du monde invisible, lâexistence des anges, lâimmortalité de lââme. à cause de cela et en raison de leur petit nombre, ils exerçaient peu dâinfluence sur le peuple, mais dâautant plus sur les classes élevées et riches, où, pour plusieurs, certaines négations ont toujours un air de supériorité et de bon ton.
Il y avait encore parmi les Juifs, au temps du Sauveur, un troisième parti religieux, les esséniens, dont le Nouveau Testament ne parle pas, parce quâils vivaient très retirés, le principal caractère de leur piété étant un rigoureux ascétisme. Ils représentaient le mysticisme monacal comme les pharisiens la propre justice orthodoxe comme les sadducéens le rationalisme de toutes les nuances. La vraie vie religieuse était alors retirée dans quelques âmes qui «â¯attendaient la consolation dâIsraëlâ¯Â» (Luc 2.25).
Voir sur ces divers partis chez les Juifs, Edmond Stapfer, La Palestine au temps de Jésus-Christ, 2e édition, page 259 et suivantes, 436 et suivantes.
On se demande comment et pourquoi plusieurs membres de ces deux partis venaient au baptême de Jean, et, sâils y venaient, pourquoi Jean leur adresse des paroles si sévères. On a même vu une contradiction à cet égard entre Matthieu et Luc, qui, dans son récit du ministère du Baptiste (chapitre 3), ne parle pas dâeux et qui, ailleurs (Luc 7.30), dit positivement quâils ne lâavaient pas reçu. La réponse à ces questions ne parait pas difficile. Que des hommes avides de popularité vinssent au prophète autour duquel se pressait la foule les uns pour ne pas paraître indifférents ou impies, les autres par simple curiosité, rien de plus naturel. Mais le prophète pénétrait leurs indignes mobiles de là les paroles sévères quâil leur adresse. En les accueillant de la sorte, il les blessa dans leur orgueilâ¯; ils se retirèrent, sinon tous, du moins pour la plupart, sans sâêtre soumis au baptême. Cela nâest pas dit expressément, mais cela résulte du discours du prophète. Il y a plusâ¯: Luc, sans parler des pharisiens et des sadducéens, rapporte les terribles paroles de Jean, qui ne pouvaient sâadresser quâà eux et non aux pécheurs repentantsâ¯; il suppose donc leur présence. Enfin cette position équivoque, prise par les hommes de ces deux partis à lâégard de Jean-Baptiste, sâaccorde tout à fait avec lâembarras dans lequel une question du Sauveur les mettra plus tard. Matthieu 21.25-27
Hommes rusés, méchants, malfaisants. Image fréquente dans les Ãcritures Ãsaïe 14.29â¯; Ãsaïe 59.5â¯; Psaumes 58.5â¯; Romains 3.13 et qui, dans la symbolique orientale indique les principes et lâesprit du prince des ténèbres. Comparer Genèse 3.1
Jean se défie de leur zèle apparent. Il démêle la ruse qui leur fait rechercher dans lâaccomplissement dâune cérémonie extérieure une garantie contre le jugement à venir.
Verset 8
Le texte reçu ditâ¯: des fruits, le vrai texteâ¯: un fruit. Câest quâil ne sâagit pas dâactions, dâÅuvres isolées, mais de tout lâêtre, de toute la vie.
Un fruit digne de la repentance, de la régénération, câest le fruit quâelle produit nécessairement (Matthieu 7.17 et suivants).
Verset 9
Ces hommes auxquels Jean sâadresse ici, même dans leur impénitence, sâarrogeaient le titre de fils dâAbraham et sâimaginaient que les privilèges religieux de leur peuple suffisaient pour leur assurer le salut. Jean 8.33-39 Câest ainsi quâaujourdâhui plusieurs pensent que leur Ãglise les sauvera.
Dieu est libre dans la dispensation de sa grâceâ¯; il peut vous rejeter de son royaume et de ces pierres-là (que Jean montrait au bord du Jourdain), câest-à -dire des hommes les plus endurcis, les plus méprisés, il peut susciter, par sa puissance créatrice, de vrais enfants dâAbraham, qui auront sa foi et son obéissance à Dieu (comparez les enseignements de Paul sur les vrais descendants dâAbraham, Romains 4.1â¯; Romains 9.6 et suivants, Galates 4). Il est douteux que Jean-Baptiste fasse déjà allusion à la vocation des païens. Ce sens nâest pas nécessaire à sa pensée.
Verset 10
Les jugements de Dieu vont être exécutés contre les impénitents.
Tous ces verbes au présentâ¯: gît déjà , est coupé, est jeté, expriment lâimminence et la certitude de ces jugements.
Verset 11
Grecâ¯: dans lâeau et de même à la fin de ce verset, dans lâEsprit-Saint et le feu. Baptiser signifie plonger, selon lâusage antique du baptême par immersion (comparer verset 6).
Le Messie qui allait paraître et que Jean-Baptiste désigne souvent par ce motâ¯: celui qui vient. Matthieu 11.3â¯; Jean 1.15-27â¯; Malachie 3.1
porter ses souliers Câest-à -dire de remplir auprès de lui les plus humbles devoirs dâun esclave. Comparer verset 6, note. Jean-Baptiste marque ici nettement le rapport de son activité avec celle du Seigneurâ¯: il ne peut, aucun homme ne peut que baptiser dâeau, administrer le signeâ¯; quant à la grâce signifiée, lâEsprit-Saint et son Åuvre, le Seigneur seul lâa en sa puissance. Fondé sur cette idée très vraie et très importante, Calvin nâadmet aucune distinction entre le baptême de Jean et le baptême chrétienâ¯: câest une erreur (comparer verset 6, noteâ¯; Actes 19.1-6, note). Mais, malgré de notables différences entre la position de Jean-Baptiste et lâéconomie chrétienne, ce rapport reste essentiellement le même entre tous les serviteurs et le Maître.
Lâeau est lâimage de la purification et Jean lâadministre pour ou en vue de la repentance et de la régénération. Mais la réalité de cette régénération ne sâobtient jamais que là où, à cet élément négatif (douleur, humiliation, haine du péché), vient sâajouter lâélément positif et puissant dâune vie nouvelle, le Saint-Esprit de Dieu (voir Jean 3.3-5â¯; note).
LâEsprit et le feu, ne sont pas deux choses différentes, pas plus que lâeau et lâEsprit Jean 3.5, mais lâun est lâimage de lâautre. Le feu est le symbole de lâEsprit en tant quâil pénètre avec une irrésistible puissance et purifie les métaux les plus durs. Lâor ressort du creuset avec toute la pureté qui le rend si précieux. Telle est lâaction de lâEsprit-Saint sur le cÅur et sur la vie de lâhomme et câest aussi sous ce symbole quâil descendit au jour de la Pentecôte (Actes 2).
Lâimage est empruntée à Malachie 3.2-3, à cette même prophétie sur le précurseur dont sâinspire tout le discours de ce dernier. Mais le feu, dont lâaction est toujours une souffrance peut devenir le feu du jugement divin en ceux quâil ne purifié pas du péché et de la souillure (v 12, comparez Joël 2.28-30). Donc le baptême dâeau seul nâest point encore le garant du salut.
Verset 12
Lâaire en Orient, est préparée et aplanie sur le champ même où lâon moissonne. On y foule le blé au moyen de bÅufs ou dâinstruments propres à cet usage, puis on le vanne, la paille ou la balle est rejetée sur le champ et brûlée, tandis que le grain est recueilli dans les greniers. Dans lâapplication de lâimage à lâÅuvre accomplie par le Messie au sein de ce monde, cette séparation commence dâune manière intérieure et invisible, dès ici-bas, elle sera consommée plus tard et manifestée au dehors par lâexclusion des impies du royaume des cieux, représenté par le grenier (B, plusieurs majuscules, les versions syriaques et arménien ontâ¯: dans son grenier). La terrible image dont Jean-Baptiste revêt cette vérité a été fréquemment employée dès lors par le Sauveur lui-même. Marc 9.43-48, comparez Jean 15.6â¯; Ãsaïe 66.24
On a fait observer et quelquefois avec une intention hostile à la vérité de lâhistoire évangélique, que les discours de Jean-Baptiste dans les synoptiques ont tous un caractère sévère de jugement, tandis que, dans saint Jean, ils inclinent vers la douceur de lâÃvangile. La différence est réelle et elle sâexplique par le caractère et le but de ces divers récits, dont chacun fait ressortir, dans la vie de Jean-Baptiste comme dans celle du Sauveur, le côté qui répond à ce caractère et à ce but. Quelle prise aurait la critique sâil en était autrementâ¯! Ensuite il faut observer que lorsque le précurseur rendit son témoignage tel quâil est rapporté dans saint Jean Jean 1.15-36â¯; Jean 3.23 et suivants, Jésus était entré dans son ministère, avait été baptisé et avait reçu le témoignage de Dieu en présence de Jean, qui, dès lors, pouvait parler plus clairement de la mission du Sauveur.
Il faut remarquer enfin que toute lâÃcriture présente la miséricorde et le jugement sur deux lignes parallèles, comme répondant à des exigences diverses de la conscience humaine. Ce double caractère se retrouve dans le ministère de Jean-Baptiste.
Verset 13
Jean le baptise
Jésus vient de Galilée au Jourdain pour être baptisé par Jean, celui-ci sây oppose, disantâ¯: Câest moi qui ai besoin dâêtre baptisé par toiâ¯! Jésus lui déclare quâil lui faut ainsi accomplir toute justice et Jean le baptise (13-15).
Les cieux sâouvrent
Au moment où Jésus ressortait de lâeau, les cieux sâouvrirent, il vit lâEsprit descendre sur lui sous la forme dâune colombe et une voix du ciel ditâ¯: Celui-ci est mon fils bien-aimé (16-17).
Baptême de Jésus (13-17)
Comparer Marc 1.9-11â¯; Luc 3.21-22. Les premiers mots de ce verset marquent le moment solennel où Jésus sortit de sa longue retraite à Nazareth pour être manifesté au monde et entrer dans son ministèreâ¯; les derniers indiquent le but précis de ce voyage en Judée, au Jourdainâ¯: câétait pour y être baptisé par Jean.
Le baptême de Jésus est lâun des traits de sa vie les plus difficiles à comprendre. Pourquoi lui, le Saint et le Juste, qui nâavait besoin ni de repentance, ni de régénération, voulut-il être baptiséâ¯? à cette question les réponses les plus diverses ont été successivement faites. Il faut écarter dâabord celles qui ne sont pas dignes du Sauveur, ou qui ôtent à son baptême sa vérité et sa réalité intimes, pour y substituer des motifs plus ou moins extérieurs.
Jésus ne se soumit au baptême, ni parce quâil aurait eu besoin, comme nous, de la purification du péché, ni parce que son séjour parmi les hommes lâaurait entaché dâune impureté lévitique, ni parce que ce baptême aurait appartenu à lâobservation de la loi cérémonielle, ni parce que cet acte dâobéissance devait avoir lieu pour nous, à notre place, ni parce que Jésus aurait voulu honorer et sanctionner par là le baptême de Jean ou le baptême en général, ni parce quâil voulait provoquer par cet acte le témoignage que Jean devait rendre à sa dignité messianique ou quâil espérait recevoir de Dieu lui-même la confirmation solennelle de cette messianité, dont il nâaurait point eu jusquâalors la certitude.
Non, Jésus reçut le baptême parce que ce baptême lui était indispensable. Homme «â¯semblable à ses frères en toutes chosesâ¯Â», bien que «â¯sans péchéâ¯Â», Jésus dut, pendant toute sa vie, fournir une carrière de développement religieux et moral Luc 2.52 dont le terme suprême ne fut atteint que lorsquâil eut été consommé dans son obéissance absolue envers Dieu, dans son amour sans bornes envers les hommes, et cela, par la souffrance et le sacrifice. Hébreux 2.10-11â¯; Hébreux 5.8-9 La souffrance et la mort furent son vrai baptême Marc 10.38 et tout baptême a cette signification (Romains 6.3-4, note). Or la carrière qui devait aboutir à ce terme sâouvrait alors devant le Sauveurâ¯; il fallait quâil sây consacrât tout entierâ¯; tel est le sens de son baptême. Surtout enfin, cette carrière, il ne pouvait lâaccomplir quâen triomphant des plus redoutables obstacles, dans les plus violents combats contre le péché, le monde et la puissance des ténèbresâ¯; quâen acceptant les plus amers renoncements, jusquâau sacrifice entier de sa volonté et de sa vie. Pour cela, il fallait quâil fût rempli de lâEsprit-Saint «â¯sans mesureâ¯Â», Jean 3.34 et câest ici le côté positif et essentiel de son baptême (verset 16), qui coïncide avec le témoignage solennel de Dieu (verset 17) acceptant la consécration de son Fils bien-aimé.
Dès lors Jésus commença à mourir selon la chair pour être vivifié selon lâEsprit. 1 Pierre 3.18 Câest ainsi que va être accomplie sur la terre «â¯toute justiceâ¯Â» (verset 15) par lâÅuvre quâentreprend le Rédempteur (comparer sur ce sujet Frédéric Godet, Commentaire sur Luc, qui insiste sur le rôle du baptême dans le développement personnel de Jésus et Jules Bovon, Théologie du Nouveau Testament, I, p. 230 et suivants, qui marque la place de cet acte dans lâÅuvre rédemptrice en relevant la solidarité qui unit, dans le baptême, le Sauveur à lâhumanité pécheresse).
Verset 14
Parole dâhumilité qui est en pleine harmonie avec la déclaration du verset 11 et avec tout le caractère du précurseur. Jean 3.29-30 Mais cette parole, qui suppose en Jean-Baptiste une connaissance si sûre de Jésus comme Messie, est difficile à concilier avec son témoignage dans Jean 1.31-33 (voir les notes).
Verset 15
Dâautres, sans y être autorisés par le texte original, traduisentâ¯: tout ce qui est juste et réduisent ce mot à signifierâ¯: le devoir actuel (Calvin).
Câest vrai, mais câest trop peu. Il faut prendre le mot dans toute sa signification et ajouter avec Bengelâ¯:
(verset 13, note).
Verset 16
Ces pronomsâ¯: il vit, sur lui, se rapportent à Jésus, mais non à lâexclusion de Jean-Baptiste qui fut témoin de lâaction. Jean 1.33
Câest à tort que le texte reçu, avec C, D et la plupart des majuscules, lit pour lui (Jésus) après les cieux furent ouverts.
On ne peut faire que des conjectures sur ce qui apparut extérieurement aux yeux des spectateurs et qui a pu être exprimé par ce terme assez vagueâ¯: les cieux furent ouverts. Mais cette parole a un sens spirituel qui nâéchappera à aucun lecteur attentif. Comparer Jean 1.51â¯; Actes 7.56
LâEsprit de Dieu qui, au jour de la Pentecôte, descendit sous la forme symbolique de langues de feu, apparaît ici comme une colombe comparez Jean 1.32, image de la douceur, de la pureté, de la simplicité. Matthieu 10.16
Cette expression et celle quâemploie Luc 3.22 sous une forme corporelle, comme une colombe, ne permettent pas dâentendre cette apparition comme une simple vision intérieure.
Verset 17
Voici, en grec voisâ¯! Annonce toujours une chose inattendue et importante. Luc 5.12â¯; Actes 8.27â¯; Apocalypse 4.1â¯; Apocalypse 6.2â¯; etc.
Grecâ¯: Celui-ci est mon fils, le bien-aimé. Ce solennel témoignage de Dieu, qui sera identiquement réitéré dans une autre occasion (Matthieu 17.5), proclame le Sauveur du monde, non seulement comme Messie, dâaprès Psaumes 2.7â¯; Ãsaïe 42.1, mais dans son rapport unique et exclusif dâessence avec son Père, comme Luc 1.35â¯; Jean 1.18â¯; Jean 3.16
La bienveillance ou le bon plaisir de Dieu en son Fils est un terme hébraïque qui exprime cet ineffable amour que Jésus lui-même se plaisait à rappeler Jean 3.35â¯; Jean 5.20â¯; Jean 10.17 et dont, par lui et en lui, ses rachetés deviennent aussi lâobjet. Jean 7.23â¯; Ãphésiens 1.5â¯; 6â¯; Colossiens 1.13
Même le temps du verbe (aoriste)â¯: en qui je me suis complu est à remarquer, car il indique ce rapport éternel, toujours le même, dans lequel Dieu se contemple en son Bien-aimé. Jean 17.5
Dans le baptême de Jésus-Christ apparaît pour la première fois la Trinité divineâ¯: Le Père et son témoignage, le Fils qui se voue à son Åuvre, lâEsprit qui le consacre pour cette Åuvre. Et, au terme de sa carrière, le Sauveur fera de cette triple manifestation, mise alors en tout son jour, la formule sacrée pour le baptême de tous ses rachetés. Matthieu 28.19 comparez 2 Corinthiens 13.13, note. Ce nâest pas un thème pour la spéculation, tout est action pour le salut, pour la vie religieuse.
On lit iciâ¯: Celui-ci est mon Fils. Dans Marc et Luc, la parole sâadresse directement à Jésusâ¯: «â¯Tu es mon filsâ¯Â». Unité dans le fond liberté dans la forme, selon que le narrateur sâest attaché au sens du témoignage pour Jean-Baptiste et les assistants, ou pour Jésus lui-même.