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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 13". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/matthew-13.html.
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 13". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-58
Plan du commentaire biblique de Matthieu 13
Lâoccasion
Jésus étant sur le bord de la mer, pressé par la foule avide de lâentendre, monte sur une barque, sây assied, tandis que le peuple est debout sur le rivage et il enseigne par des paraboles (1-3).
Le semeur répandant sa semence
Une partie tombe sur le chemin, où elle est enlevée par les oiseauxâ¯; sur des endroits rocailleux, où elle lève aussitôt, mais est brûlée par lâardeur du soleilâ¯; parmi les épines, où elle est étoufféeâ¯; enfin dans la bonne terre et elle y produit un fruit abondant (4-9).
Raison de lâenseignement en paraboles
Alors les disciples demandent à Jésus pourquoi il enseigne par des paraboles. à quoi il répondâ¯: Câest parce quâil nâa pas été donné à la foule de comprendre les mystères du royaume des cieuxâ¯; et câest ainsi que sâaccomplit en eux la prophétie dâÃsaïe concernant lâinintelligence et lâendurcissement de leur cÅur. Mais vous, vous êtes heureux de voir et dâentendre ce que tant de prophètes et de justes ont si longtemps désiré dâentendre et de voir (10-17).
Explication de la parabole
La semence, câest la Parole divine, que le malin enlève du cÅur de ceux qui ne la comprennent pasâ¯; câest là le chemin. Les endroits rocailleux représentent lâhomme qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie, mais qui, dès les premières difficultés, retombe. Les épines, ce sont les soucis du monde, les séductions des richesses, qui étouffent la Parole et la rendent infructueuse. La bonne terre enfin, ce sont ceux qui entendent la Parole, qui la comprennent et produisent du fruit dans des proportions diverses (18-23).
Verset 1
La retraite du Messie (chapitre 13)
Les paraboles du Royaume de Cieux
Versets 1 Ã 23 â La fondation du Royaume, la parabole du semeur et son explication
Comparer Marc 4.1-20â¯; Luc 8.1-15.
Ce jour-là était celui où Jésus avait prononcé les discours rapportés au chapitre précèdent et où il avait été interrompu par la visite de sa famille (Matthieu 12.46). Tel est aussi lâordre du récit de Marc (Marc 3.31â¯; comparez Marc 4.1 et suivants).
Luc place ces faits dans une autre suite et rapporte la parabole du semeur sans indiquer le temps et le lieu où elle fut prononcée.
La maison dâoù il sortit est celle où il était quand ses parents vinrent à lui (Matthieu 12.46).
Verset 2
Quelle scène et quel culteâ¯! Pour cathédrale, la voûte étincelante dâun ciel dâOrientâ¯; pour auditoire, ces grandes foules, debout, couvrant au loin le rivageâ¯; une barque de pêcheur sert de chaire, le prédicateur câest Jésusâ¯!
Les manuscrits varient entre la barque et une barque. Sâil faut conserver lâarticle, cela signifierait une barque connue, peut-être appartenant à lâun des disciples.
Verset 3
Ou par des paraboles.
Le mot grec parabole désigne lâaction de mettre à coté lâun de lâautre deux objets dans le but de les comparer. Lâun de ces objets, câest le récit fictif dâun événement emprunté à la vie ordinaire ou à la nature et qui nâa dâautre but que de présenter à lâesprit une vérité religieuse ou morale qui est comparée, assimilée à cet événement.
De là le mot similitude quâaffectionnent nos anciennes versions.
Il faut remarquer toutefois que dans le Nouveau Testament le mot de paraboles ne sâapplique pas seulement à ces récits allégoriques prolongés quâemployait si souvent le Sauveur, mais aussi à toute comparaison ou image dessinée à illustrer la pensée (Ainsi Matthieu 15.15â¯; Matthieu 24.32â¯; Marc 3.23 et suivantsâ¯; Luc 4.23â¯; etc.).
Il est important de remarquer encore la différence notable quâil y a entre la parabole et un autre genre analogue dâenseignement, la fable. Dans celle-ci le récit fictif nâest pas nécessairement emprunté au domaine du possible et du vrai, elle fait penser et parler les animaux, les plantes, etc.
Jamais Jésus ne se permet rien de pareil dans ses paraboles. Tout dans son récit est tellement naturel et vrai, que souvent on se demande si câest un fait réel ou une fiction. Ainsi, le semeur, le bon Samaritain, lâenfant prodigue, etc. Et ces histoires sont, au point de vue de la forme, dâune telle beauté, dâune si grande perfection, quâon sâarrêterait beaucoup plus à les admirer à cet égard, si les imposantes vérités religieuses quâelles renferment ne sâemparaient de toute notre attention.
Au fond, la parabole du Nouveau Testament est une création de Jésus-Christ. Ni les mythes des anciens, ni la fable quâon lit au chapitre 9 du livre des Juges Juges 9, ni les maschals du prophète Ãzéchiel (Ãzéchiel 17.2â¯; Ãzéchiel 24.3) nâen pouvaient donner lâidée.
Grecâ¯: Il leur dit beaucoup de choses.
Ceux qui nient la vraisemblance historique dâun long discours composé dâune série de paraboles et qui attribuent à Matthieu ce recueil de similitudes prononcées par Jésus en divers temps, ne peuvent voir dans ces paroles dâintroduction, comme dans celles qui servent de conclusion au récit (verset 53), quâune invention de lâévangéliste de même, la mise en scène qui se trouve aux versets 1 et 2, ne serait quâun cadre fictif donné à ce grand tableau.
à cette opinion on peut opposer les remarques qui suiventâ¯:
Verset 4
Jésus dira lui-même (verset 19) ce quâil entend par ces oiseaux.
Ici, nous nous en tenons exclusivement à la lettre du récit.
Le semeur (grec le semant ou celui qui sème) nâa pas lâintention de jeter aucune partie de sa semence sur un cheminâ¯; mais comme ce chemin longe son champ et quâil sème abondamment, vivement plus dâun grain tombe le long du chemin (grecâ¯: auprès du chemin, sur le bord). Ces grains nâétant pas recouverts par la terre sont mangés par les oiseaux.
Verset 6
Ces endroits rocailleux ne sont pas une partie du champ couverte de pierres, quâon aurait pu ôterâ¯; mais bien, comme on peut le voir dans toutes les contrées montagneuses et arides, des endroits où une légère couche de terre recouvre le roc.
Là , la semence peut lever, elle leva même aussitôt, poussa en dehors, précisément parce quâelle ne pouvait pas enfoncer ses racines dans une terre profonde. Mais aux premières ardeurs du soleil du printemps, elle fut brûlée, desséchée parce quâelle nâavait pas de racines qui pussent la nourrir des sucs de la terre. Luc ditâ¯: «â¯pas dâhumiditéâ¯Â».
Verset 7
Pourquoi des épines dans un champ ensemencé�
Câest que si, dâun côté, le champ est bordé par un chemin (verset 4), il lâest, de lâautre, par une haie vive.
Les grains de la semence tombent aux abords de la haie, parmi (grec sur) les épines, au moment où elles germent encore dans la terre. La semence lève, mais les épines montent avec plus de vigueur encore et lâétouffent.
Ici, la plante du blé ne périt pas, elle subsiste, mais elle est trop épuisée pour produire des épis fertiles (Comparez verset 22).
Verset 8
La bonne terre est une terre rendue fertile par la culture, lâengrais, etc.
Cette grande productivité, sâélevant jusquâà cent pour un, était très ordinaire dans les pays de lâOrient (comparer Genèse 26.12) Pour le sens religieux de cette parabole, voir verset 18 et suivants.
Verset 9
Comparer Matthieu 11.15, note.
Le texte reçu ajoute les mots pour entendre, retranchés dâaprès les meilleures autorités.
Verset 10
Dâaprès Marc et Luc, les disciples auraient demandé simplement lâexplication de la parabole. Mais ils firent certainement aussi la question que Matthieu leur attribue, comme le prouve la réponse immédiate de Jésus (verset 11). Lâautre demande, loin dâêtre exclue, est au contraire supposée par notre évangile, puisque lâexplication désirée suit bientôt après (verset 18).
Cet entretien entre Jésus et les disciples eut-il lieu aussitôt après lâénoncé de la parabole, sur la barque même (verset 2), interrompant ainsi lâenseignement de Jésus aux foules, comme le récit de Matthieu le ferait supposer, ou bien après le discours, quand Jésus fut seul avec les disciples, comme le rapporte Marc (Marc 4.10)â¯? La place que ce dernier lui assigne paraît plus naturelle.
Verset 11
Donné ou pas donné par Dieu, qui seul ouvre, par son Esprit, lâintelligence et le cÅur et qui est souverain dans la dispensation de ses dons.
Câest à la volonté de Dieu que Jésus en appelleâ¯; câest dans le décret insondable de la sagesse divine quâil montre la raison dernière pour laquelle les mystères du royaume des cieux sont révélés aux uns, cachés aux autres. Mais les paroles dâÃsaïe qui suivent (verset 15) prouvent que, soit dans la possession, soit dans la privation de la lumière divine, lâaction et la responsabilité de lâhomme ont leur part.
Ce quâil sâagit de connaître, dâune manière vivante, expérimentale, ce sont les mystères du royaume des cieux, câest-à -dire les vérités divines de ce royaume, qui restent mystères tant quâelles ne sont pas révélées à lâhomme par la Parole et lâEsprit de Dieu.
Dâaprès le contexte cette expression désigne peut-être dâune manière plus spéciale les desseins de Dieu pour le salut des hommes, le plan divin suivant lequel le royaume doit sâétablir, les conditions de son développement, que Jésus indique précisément dans les paraboles de ce chapitre (comparer Romains 16.25â¯; 1 Corinthiens 4.1â¯; Ãphésiens 3.3 et suivants, note).
Or câest là ce qui a été donné aux disciples déjà alors dans une certaine mesure et qui leur sera donné beaucoup plus encore par lâEsprit de la Pentecôte, en sorte que Jésus peut leur parler sans paraboles.
Mais pour dâautres, il doit employer cette forme dâenseignement et il en dit la raison au verset 13 et suivants.
Verset 12
Avant dâénoncer directement (verset 13) la raison pour laquelle il parle en paraboles, Jésus la fait pressentir en citant un proverbe qui exprime ce que lâon constate souvent dans les affaires ordinaires de la vieâ¯: celui qui est riche le devient toujours plus et lâinverse. Cela est dans la nature des choses. Et cela nâest pas moins vrai dans le domaine de la vie religieuse.
Le développement moral de lâhomme obéit à une double loi, selon que lâEsprit ou la chair dominent. Dans le premier cas, il a et il reçoit toujours davantage et il abondeâ¯: dans le second, il perd nécessairement même ce quâil a, câest-à -dire ce qui lui restait encore de vie religieuse et morale.
Luc ditâ¯: ce quâil croit avoir. Luc 8.18 Cela lui est ôté et par la force des choses et par un jugement de Dieu.
Jésus montre lâapplication du même principe, dans la parabole des talents (Matthieu 25.29), qui nous en fait très bien saisir le sens.
Verset 13
Câest pourquoi, en raison du fait affirmé verset 11 et conformément au principes énoncés verset 12, Jésus leur parle en paraboles, leur présente «â¯les mystères du royaume des cieuxâ¯Â» (verset 11) sous ce voile à demi transparent, parce que (cette conjonction introduit un motif qui explique et justifie celui quâindique le câest pourquoi) alors même que la vérité sâoffre à eux (voyant, entendant), ils ne voient, nâentendent, ni ne comprennent.
Leur réceptivité est en défaut. Ils ne veulent pas voir, aussi attirent-ils sur eux un jugement. Ce jugement nâest pas définitif sans douteâ¯; il a pour but de les épargner et dâempêcher que leur culpabilité ne devienne plus grandeâ¯; mais il les exclut du nombre de ceux qui ont part les premiers au royaume et en deviennent les fondateurs.
La parabole, en effet, est destinée à opérer un triage dans la masse indéciseâ¯; les simples curieux, les irrésolus, les cÅurs impénitents nâemportent quâun récit gracieux dont le sens leur échappe. Mais ceux qui ont soif de la vérité la découvrent sous le voile de la parabole (versets 11 et 12), témoins ces disciples qui, nâayant pas eux-mêmes tout compris, demandent des explications. Matthieu 13.36â¯; Marc 4.10
Cette dispensation divine envers les hommes, selon leurs dispositions diverses, est donc pleine de sagesse et de miséricorde.
Cette règle, qui est une loi générale du royaume de Dieu dans tous les temps, Jésus commence maintenant à lâappliquer à ses concitoyens. Dans les premiers mois de son ministère en Galilée, il leur a annoncé la vérité sans réticence. Ils ne lâont pas reçue. Dès ce moment ils attirent sur eux un jugement de Dieu.
Le Sauveur se dérobe à eux tout dâabord en enveloppant son enseignement du voile de la parabole. Un peu plus tard il sâéloignera lui-même en se retirant dans dâautres contrées.
Câest pourquoi nous considérons cette collection de paraboles (versets 1-52) comme le premier chapitre de cette portion de lâhistoire évangélique qui peut sâintitulerâ¯: «â¯la retraite du Messieâ¯Â».
Verset 15
Ãsaïe 6.9-10, cité exactement dâaprès les Septante.
Ce texte diffère de lâhébreu, qui a tous les verbes du verset 10 à lâimpératifâ¯: Engraisse le cÅur de ce peuple, alourdis ses oreilles, enduis ses yeux, de peurâ¦
Câest-à -dire que le prophète doit exécuter, par sa prédication même, ce jugement de Dieuâ¯: lâendurcissement puni par un endurcissement plus grand.
Dans le texte grec, cette action parait attribuée au peuple lui-mêmeâ¯: «â¯son cÅur sâest engraisséâ¯Â». Telle est lâinterprétation de Meyer et de M. Godet (dans Jean 12.40). B. Weiss, insistant sur le passif du verbeâ¯: a été engraissé, attribue cette action au décret divin.
Quelque sens quâon adopte, la cause première de cet endurcissement est bien la volonté rebelle du peuple, car le but de la prédication seul conforme à lâamour divin est de sauver et Dieu nâendurcit que ceux qui se sont déjà endurcis. Mais tel est, sous cette réserve, lâeffet de la parole de la grâceâ¯: «â¯Odeur de vie, ou odeur de mortâ¯Â» (2 Corinthiens 2.16).
Quant aux expressions du texte, il faut remarquer dâabord que la cause de lâinintelligence et de lâaveuglement (verset 14) est placée dans le cÅur (car, verset 15), qui est engraissé (sens de lâhébreu, le grec signifie aussi épaissi), rendu insensible par la prospérité.
Les effets de cette insensibilité sont exprimés par les images qui suiventâ¯: lâouïe dure (grec lourde), les yeux à demi fermés, comme dans la somnolence, ou lorsquâon craint la lumièreâ¯; et tout cela de peur quâils ne voient, nâentendent, ne comprennent, ne se convertissent et que je ne les guérisse.
Il faut remarquer dans ce dernier verbe le changement de personneâ¯; Dieu parle directement comme celui dâoù procède toute guérison.
Quelle gradation profonde dans lâordre où ces organes sont énumérés et lâordre inverse serait également vrai, car il y a action et réactionâ¯: dâabord le cÅur, lâouïe, les yeuxâ¯; puis les yeux, lâouïe, le cÅur.
Tout part du cÅur et tout y aboutit dans lâÅuvre du salut ou de lâendurcissement.
Verset 16
Bien que ce soit une manière inusitée de sâexprimer, que de déclarer heureux les organes de la vue et de lâouïe, au lieu de lâhomme qui les possède, nous traduisons littéralement, afin de conserver le contraste voulu entre ces paroles et celles des versets 13-15.
Verset 17
Raison des paroles qui précèdent (car).
Que de justes, que de prophètes de lâAncien Testament ont soupiré après ces temps de lâÃvangile, qui nâétaient pas accomplis, selon les desseins de Dieuâ¯! Quel motif de reconnaissance pour les disciples et pour nousâ¯!
Verset 18
Vous donc qui pouvez comprendre, écoutezâ¯! (verset 16).
Les disciples et dâautres auditeurs avaient demandé lâexplication de cette parabole (Marc 4.10). Jésus avait de son côté exprimé son étonnement de ce quâils ne lâeussent pas comprise (Marc 4.13) et pourtant il la leur explique.
Cette interprétation que Jésus a donnée dâun petit nombre de paraboles (verset 37 et suivantsâ¯; verset 49) est pour nous dâun prix infini, car par là il nous a donné la clef de toutes les autres.
Verset 19
La parole du royaume (Matthieu 4.23â¯; Matthieu 24.14) ou, selon Luc, la parole de Dieu, et, dâaprès Marc, simplement la parole, telle est la semence de la parabole.
Il y a une analogie profonde entre lâimage et la réalité. Dieu a voulu quâil y eut en chaque grain de semence un principe de vie qui se développe avec une irrésistible puissance, dès que la semence se trouve dans des conditions favorables. Ainsi la parole du Dieu vivant renferme et produit la vie, une vie divineâ¯; elle est créatrice.
Mais, pour cela, il faut que la parole, comme la semence, tombe dans une terre bien préparée. Or ce sont précisément quatre espèces de terrain, représentant des dispositions morales diverses, qui forment les traits caractéristiques de la parabole.
Et dâabordâ¯; le chemin. Là , le Seigneur avait dit, selon Luc, que la semence fut foulée par les passants. Dans son explication il ne relève pas ce trait, qui a pourtant évidemment un sens moral. La semence foulée par les passants, câest la parole rendue infructueuse par les distractions et les pensées terrestres de cette classe dâauditeurs.
En outre, sur ce sol durci et sans culture, la semence nâétait point recouverte de terre et ne pouvait germer.
Lâauditeur ne comprend pas la paroleâ¯; explication propre à Matthieu et qui indique une seconde cause de stérilité, lâinintelligence et lâendurcissement du cÅur, qui nâa pas été rendu attentif et nâa pas été amolli par une sérieuse repentance.
Enfin il y a une troisième cause. Lâimage de ces oiseaux (verset 4), à laquelle nous aurions à peine songé à donner un sens spirituel, en a un très importantâ¯: Jésus nous y montre lâaction du malin (Marc dit Satan, Luc le diable) qui ravit ce qui a été semé. Cela lui est dâautant plus facile que la parole nâa point été comprise et que le cÅur nâarrive point à la foi (Romains 10.10).
Il nâest pas nécessaire de voir là une action immédiate et magique du malin. Les moyens par lesquels il agit abondent et dans lâhomme même et en dehors, dans le monde (comparer sur cet enseignement verset 39, note).
Verset 21
Ici, il y a progrès. Non seulement cet auditeur entend la parole, mais il en reçoit aussitôt des impressions qui le remplissent de joie.
La parole divine est si puissante, la vérité si belle, lâÃvangile si plein de charmesâ¯! Mais ce sont là des impressions superficielles, point de racines profondes en lui-même câest-à -dire dans la conscience par la repentance, dans le cÅur par la foi, tout cela est passager pour un temps.
Et comme le soleil brûle et dessèche la semence verdoyante (verset 6), il suffit de quelque affliction ou de quelque persécution quâil faudrait endurer à cause de la parole, pour que ce caractère faible et léger (grec) se scandalise aussitôt, câest-à -dire y trouve une occasion de chute. Il se retire, dit Luc.
Il faut remarquer comment ce dernier aussitôt correspond bien au premier (verset 20).
Verset 22
Sur ce troisième terrain, il y a progrès encore (comparer verset 7, note).
La parole entendue nâest ni enlevée ni reniée, comme dans les deux cas qui précèdent elle persisteâ¯; mais dâautres forces, figurées par les épines, agissent avec elle et lui disputent le cÅur de lâhomme. Ces forces sont, dâune part, les soucis du siècle, câest-à -dire de ce monde qui en est rempli, soit pour le pauvre, soit pour le richeâ¯; dâautre part, la séduction quâexerce la richesse, ici personnifiée et qui trompe ses dupes en leur promettant le bonheur (comparer Matthieu 6.19â¯; 1 Timothée 6.9).
La parole est ainsi étouffée au dedans du cÅur et ne peut produire ses fruits de régénération et de vie.
Mais ce nâest quâau jour de la moisson quâapparaîtra cette triste stérilité. Jusque-là , que dâillusions possiblesâ¯!
Verset 23
La bonne terre nâest ici caractérisée que par les résultats, comme les autres espèces de terrain qui précèdent.
Dâaprès Luc, Jésus lâaurait interprétée par un cÅur honnête et bon, qui retient la parole et la rend fructueuse.
Matthieu indique les mêmes effets par ces trois degrésâ¯: entendre, comprendre, porter du fruit.
Ce dernier résultat montre assez que comprendre nâest pas une action purement intellectuelle, mais que, puisquâil y a du fruit dans la vie morale, la parole a du pénétrer dans la conscience, où elle produit la repentance et dans le cÅur, où elle crée lâamour.
Câest ce qui est finement indiqué dans le texte original par une particule que nos versions ordinaires, même celle de Lausanne, ne traduisent pas du tout, mais que Rilliet nâa pas négligée. Celui qui entend et comprend comme il faut porte du fruit par une conséquence toute naturelle, en porte certainement.
Quant à lâabondance de ce fruit, elle est exprimée simplement par ces termes employés dans lâimage (verset 8) et qui nâont pas besoin dâexplicationâ¯: cent, soixante, trente. Et ainsi la fin de lâinterprétation se confond, dâune manière gracieuse, avec la fin de la parabole même.
Verset 24
Lâivraie dans le champ
Il arrive dans le royaume des cieux ce qui arriva à un homme qui avait semé de bonne semence dans son champâ¯; pendant la nuit, son ennemi vint et y répandit de lâivraie, qui parut dès que lâherbe eut poussé. Ses serviteurs étonnés lui demandent dâoù vient cette ivraie et lui offrent dâaller la cueillir. Mais il le leur défend, craignant quâen cueillant lâivraie, ils ne déracinent aussi le blé. Il ordonne de les laisser croître ensemble jusquâà la moisson et alors aura lieu le triage (24-30).
Le grain de sénevé
Ou la puissance dâexpansion du royaume. Les progrès du royaume des cieux sont semblables à la croissance dâun grain de sénevé semé dans un champ. Cette petite semence produit un arbre assez grand pour que les oiseaux du ciel viennent sâabriter dans ses branches (31-32).
Le levain
Ou la puissance de pénétration et de transformation du royaume. Jésus compare les progrès du règne de Dieu à du levain quâune femme mêle à trois mesures de farine et qui suffit pour faire lever toute la pâte (33).
Jésus nâenseigne que par paraboles
Jésus nâenseignait alors que par des paraboles, accomplissant ainsi la parole dâun prophète (34-35).
Explication de la parabole de lâivraie
Quand Jésus eut quitté la foule et fut rentré dans la maison, ses disciples le prièrent de leur expliquer la parabole de lâivraie. Il leur donne brièvement lâinterprétation de chaque trait, puis il tire de là une redoutable prédiction de ce qui se passera au jour du jugement (36-43).
Le développement du Royaume, paraboles de lâivraie, du grain de sénevé et du levain (24-43)
Le Seigneur propose une parabole qui nâest pas sans analogie avec la précédente, mais qui en agrandit lâhorizon en révélant quâun double ensemencement sâopère, dont les résultats sont opposés dans le monde entier. Rien de plus grand que cette instruction, rarement bien comprise parce quâelle soulève des questions fort difficiles. Arrêtons-nous dâabord simplement au sens littéral et attendons lâexplication du Maître (verset 37 et suivants).
Le texte reçu porteâ¯: un homme qui sèmeâ¯; il faut, dâaprès une variante, a semé. Ces semailles ont déjà eu lieu au moment où la parabole commence. Par la même raison on lit dans lâoriginalâ¯: le royaume des cieux a été assimilé à ⦠Toute cette grande action avait commencé depuis longtemps par la présence de cet homme divin qui semait en tout lieu. Aussi la parabole ne commence-t-elle pas, comme on lâaurait attendu, par ces motsâ¯: «â¯Le royaume des cieux est semblable à un champ, oùâ¦â¯Â» mais par ceux-ciâ¯: à un homme, de qui tout dépend et sur lequel toute lâattention doit se porter (comparer verset 37).
Verset 25
Grecâ¯: selon une variante très autoriséeâ¯: «â¯sema de lâivraie par-dessus, ou sursemaâ¯Â», après que la bonne semence eut été jetée, en terre.
Et lâennemi a bien soin que son ivraie soit parmi le blé.
Il nâest pas dit que les hommes qui dormaient soient les serviteurs du maître du champ, ce sont plutôt les hommes en général et leur sommeil indique simplement aussi que lâaction de lâennemi se passe durant la nuit, dans les ténèbres (comparer Marc 4.27). Il ne faut donc pas, dans lâapplication de ce trait, imputer à ces hommes un manque de vigilance, de la paresse, etc. Jésus ne le fait pas dans lâinterprétation (voir verset 37 et suivants).
Lâivraie est une plante de la famille des graminées (lolium), dont le fruit est malsain et produit une sorte dâivresse (ces deux mots ont la même étymologie) et qui, soit en herbe, soit en épi, ressemble beaucoup au blé. Câest ce qui peut expliquer la crainte exprimée au verset 29.
Dans le vieux langage, lâivraie sâappelait, dâaprès le grec, zizanieâ¯; de là lâexpression tirée de notre paraboleâ¯: semer la zizanie.
Verset 28
Grecâ¯: un homme ennemi. Dans le sens littéral de la parabole il sâagit réellement dâun homme qui haïssait le maître du champ (verset 25) et qui voulait lui nuire.
Les serviteurs au contraire prennent intérêt à la moisson future et leurs deux questions (versets 27 et 28) sont lâexpression de leur douleur.
Verset 29
La raison de cette défense est facile à comprendreâ¯: les racines de lâivraie et celles du blé sont entrelacées, de sorte quâon ne peut arracher lâune sans courir le risque de déraciner lâautre.
Faut-il ajouter que le maître nâa pas une telle confiance dans le discernement de ses serviteurs, quâil ne puisse craindre, vu la ressemblance des deux plantes plus dâune erreur de leur partâ¯? Peut-être, même dans le sens littéral de la parabole et bien certainement dans son application (voir versets 25 et 28 notes).
Verset 30
Au temps de la moisson (verset 39), il nây aura plus aucun danger dâerreurâ¯; la séparation pourra avoir lieu et elle se fera infailliblement, non par des hommes, mais par des anges (verset 41).
En attendant, il faut les laisser croître tous deux ensemble et par là même il reste une possibilité que la parabole ne pouvait pas statuer, mais qui est bien réelle dans le règne de Dieu en ce mondeâ¯: câest que
Verset 32
La plante appelée sénevé, ou moutarde, provient dâune très petite semence, mais sâélève, en Orient, à une certaine hauteur et devient touffue comme arbre, tout en restant dans lâespèce des légumes (voir Félix Bovet, Voyage en Terre Sainte, Le lac de Génézareth, 7e édition, page 365).
Ce que le Sauveur veut relever par cette image, câest la petitesse du royaume des cieux dans son origine, ses commencements et ses moyens et la grandeur de ses développements et de ses effets.
Ces caractères se vérifient dans toute lâhistoire du règne de Dieuâ¯: Moïse, petit enfant dans son berceau de jonc et son Åuvre immense durant tant de sièclesâ¯; la crèche de Bethléhem et la création nouvelle accomplie dans notre humanitéâ¯; les douze apôtres et lâétablissement du règne de Dieu dans le monde. Et combien souvent lâévangélisation de tout un pays devenu chrétien, a-t-elle commencé par des moyens tout à fait inaperçusâ¯! Voir lâhistoire des missions. Toujours la très petite semence devenant un grand arbre. Rien de plus propre à affermir la foi et à relever les espérances dans les temps de découragement (comparer Zacharie 4.1 et suivants).
Sâil faut donner un sens spirituel au trait charmant de ces oiseaux qui viennent sâabriter dans ses branches, ne le trouvera-t-on pas dans cette foule dâhommes qui, sans appartenir de cÅur au règne de Dieu, jouissent pourtant des lumières de lâÃvangile et des bienfaits de la civilisation chrétienneâ¯?
Verset 33
Cette parabole a beaucoup dâanalogie avec la précédente, mais elle en diffère par plusieurs traits. Elle révèle aussi la croissance mystérieuse du règne de Dieu, mais au dedans, plus quâà lâextérieur.
Le levain caché dans la pâte, câest la vie divine agissant lentement, mais constamment par la puissance qui lui est propre, jusquâà ce que tout lâhomme moral, toute la vie humaine, dans lâindividu, la famille et la société, en soient pénétrés et sanctifiés.
Verset 34
Tel est le texte le plus autoriséâ¯: (comparer toutefois Marc 4.34).
Jésus, dans ce moment, employait exclusivement cette forme de discours, par la raison indiquée aux verset 11 et suivants.
Verset 35
Ce prophète, câest le psalmiste Asaph, à qui lâAncien Testament donne aussi le titre de voyant, ou prophète (2 Chroniques 29.30).
On sait par les écrits de plusieurs Pères, Clément dâAlexandrie, Eusèbe, Jérôme, que quelques manuscrits très anciens portaientâ¯: «â¯par le prophète Ãsaïeâ¯Â». Ils nous apprennent même que Porphyre se prévalait de cette faute pour accuser Matthieu dâignorance.
Mais ces mêmes Pères renvoient lâaccusation à des copistes inintelligents et presque tous les témoignages critiques actuellement connus, omettent le nom dâÃsaïe. Malgré cela, Tischendorf, qui lâavait toujours rejeté, lâa admis dans sa huitième édition sur lâautorité du Sin.
Psaumes 78.2, librement cité. Lâhébreu ditâ¯: «â¯des choses cachées (littéralement énigmatiques) dès les temps anciensâ¯Â».
Les Septanteâ¯: «â¯des sentences (ou problèmes) dès le commencementâ¯Â», terme que Matthieu rend par celui-ciâ¯: dès la fondation (Plusieurs manuscrits omettent du monde, qui du reste sâentend de soi-même).
Ce ne sont proprement ni des paraboles ni des énigmes qui se trouvent dans ce Psaumeâ¯; mais comme Asaph y chante les principaux événements de la vie de son peuple pour en tirer de sérieuses instructions, il peut à bon droit considérer cette histoire comme une grande parabole et les enseignements religieux quâelle renferme comme des choses cachées quâil faut savoir y découvrir.
Et câest de même que Jésus, dans ses paraboles, nous dévoile les grandes vérités du royaume de Dieu qui sont comme cachées, soit dans la nature, soit dans la vie humaine, où il puise les sujets de ses similitudes.
Verset 36
La maison, celle dont il est parlé au verset 1
Verset 37
Le fils de lâhomme (voir sur ce terme Matthieu 8.20, note).
Avec quelle assurance Jésus attribue à son action sur ce monde, tout le bien qui sây trouve, tous les «â¯fils du royaumeâ¯Â» (verset 38)â¯! Dans la parabole du semeur, où il sâagit de répandre dans la terre une semence qui représente la «â¯Parole de Dieuâ¯Â», Jésus-Christ, tout en restant le premier et le grand semeur, peut considérer tous ses serviteurs fidèles comme des continuateurs de son Åuvre. Mais ici, où cette semence représente des hommes «â¯engendrés par la parole de la véritéâ¯Â» (Jacques 1.18), productions vivantes de la première semence, créations de lâEsprit de Dieu, le Sauveur est le seul qui puisse en remplir ce champ qui est le mondeâ¯; en ce sens, semer la bonne semence est son Åuvre exclusive.
Cette Åuvre, il lâa accomplie de tout temps, comme Parole éternelle au sein de notre humanité (Jean 1.3)â¯; il lâaccomplissait alors sur la terre, où il était venu opérer une création nouvelle et il lâaccomplira jusquâà la fin des temps.
Verset 38
Le mondeâ¯! il faut donner une attention particulière à cette parole qui est la clef de notre parabole.
Jésus nâentend point par là , comme on lâa cru souvent, la partie mauvaise, mondaine de lâhumanité (Jean 17.16â¯; 1 Jean 2.15), par opposition au peuple de Dieuâ¯; mais bien cette humanité tout entière, que le Seigneur appelle à bon droit son champ ou son royaume (verset 41) et qui est destinée par la miséricorde divine (Jean 3.16) à recevoir la bonne semence et à devenir le «â¯royaume des cieuxâ¯Â» (verset 24).
De tout temps il y a eu des interprètes qui, méconnaissant ce trait fondamental de notre paraboleâ¯: le champ câest le monde, y ont substitué de diverses manières ce sens tout différentâ¯: le champ câest lâÃglise.
Alors, en présence de la question empressée des serviteursâ¯: «â¯Veux-tu que nous allions la cueillirâ¯Â»â¯? Et de la réponse catégorique de Jésus «â¯Nonâ¯Â» (versets 28 et 29)â¯! Ils se sont résignés à ne voir dans lâÃglise chrétienne que cette confusion perpétuelle de lâivraie et du froment, des «â¯fils du royaumeâ¯Â» et des «â¯fils du malinâ¯Â» (verset 38), dont le monde offre le spectacle et dont notre parabole serait lâimage.
Ainsi Calvin, malgré ses principes rigoureux de discipline, assez peu conciliables avec la défense de Jésus sâil sâagit ici de lâÃglise, se console de la confusion qui y reste, en écrivant ces motsâ¯:
Dâautre part, il y a eu toujours, depuis les donatistes dâAfrique jusquâaux hommes du Réveil, des chrétiens qui ont pensé pouvoir constituer des Ãglises triées, soumises à une sévère discipline, estimant que la défense de Jésus ne concernait que le monde, câest-à -dire lâhumanité rebelle et hostile à lâÃvangile.
Mais ce mot, dans la pensée du Sauveur, avait une signification plus étendue et plus universelle, embrassant lâhumanité tout entière, dans laquelle la puissance des ténèbres est en lutte constante avec lâÃvangile du salut.
Voici dès lors ce que le Maître prescrit à ses serviteurs, dans des vues pleines de sagesse et de miséricorde. Il ne leur demande pas de voir avec indifférence lâerreur, le mensonge, le péché, toutes les corruptions et les iniquités que lâennemi du royaume de Dieu sème dans le mondeâ¯; il leur ordonne au contraire de les combattre avec toute la puissance et lâénergie que donnent les armes spirituelles de la Parole et de lâEsprit de Dieu.
Mais ce quâil leur interdit dâune manière absolue, câest de recourir dans cette lutte aux armes charnelles, dây faire intervenir le pouvoir séculier, dâemployer la contrainte, dâuser de moyens matériels de répression et de propagande.
La raison de cette interdiction est indiquée par la paraboleâ¯: le froment et lâivraie représentent des hommes (verset 38)â¯; or, arracher celle-ci, la détruire avant le temps, ce serait exercer un jugement qui nâappartient quâà Dieu. Ce que Jésus prévoyait (verset 29) est toujours arrivéâ¯: en sâimaginant cueillir lâivraie, ces serviteurs, désobéissant à lâordre du maître, ont arraché le froment. Ce sont les esprits les plus nobles, les plus indépendants, les plus pieux qui sont devenus leurs victimes.
Qui ne voit quelle lugubre série de persécutions, dâiniquités et de crimes eût été épargnée à lâhumanité, si tous avaient compris et observé cette seule parole de Jésusâ¯: Laissez-les croître ensemble jusquâà la moissonâ¯!
Ce mélange, tout affligeant quâil est, doit servir au salut des uns, à lâépreuve et à la patience des autres. Mais la confusion ne durera pas toujoursâ¯; il vient, le jour de la moisson (verset 30) et alors ce que les serviteurs désirent sera accompli, non par des hommes faillibles et pécheurs, mais par la main des anges exécutant la justice de Dieu (versets 40-43).
Dans la parabole du semeur, la semence est la parole de Dieu, tombant dans le cÅur dâhommes diversement disposés. Ici, câest cette même parole qui a produit des effets contraires selon quâelle a été reçue ou repousséeâ¯; et ces effets de la parole divine sont identifiés dans un langage plein de hardiesse avec les hommes eux-mêmes qui les éprouvent.
Les uns sont fils du royaumeâ¯; ils y ont été introduits et ont été engendrés par la parole, ils sont animés de lâesprit de ce royaume (voir sur ce terme Matthieu 3.2, note).
Les autres sont fils du malin, de celui qui sème lâivraie (verset 39)â¯; ils sont sous son influence (verset 19), animés de son esprit (comparer Jean 8.44â¯; 1 Jean 3.8-10).
Verset 39
Les serviteurs, qui, dans la parabole, représentent les disciples de Jésus, avaient demandé avec étonnement et douleurâ¯: Dâoù vient quâil y a de lâivraieâ¯?
Maintenant que nous savons ce quâest le champ, nous pouvons dire que câest là la question des questions, le problème désolant de toute philosophie et de toute théologieâ¯: dâoù vient le mal dans ce monde qui est le champ de Dieu et où il nâa pu semer que le bienâ¯?
La réponse du Sauveur est la seule vraie théodicée. Elle écarte dâun mot tous les systèmes qui, dâune façon ou dâune autre, font remonter le mal jusquâà Dieu et qui par là touchent au blasphème.
Le mal ne vient pas non plus de lâhomme, il nâest pas essentiel à sa natureâ¯: donc il y a pour lui espoir de guérison. Il vient du dehors, dâun ennemi qui est le diable.
Cet enseignement de Jésus est conforme à toute lâÃcriture, conforme aussi à la saine raisonâ¯:
Si lâon objecte que cette solution ne fait que reculer la question, nous y consentons. Mais lâexégèse nâa pas à remonter plus haut. Ceux qui voudront le faire, trouveront toujours une solution possible et rationnelle dans la volonté dâun être libre qui, dès lors, dâange peut devenir démon.
Quelque opinion quâon veuille donc se faire sur lâexistence personnelle de cet ennemi, nul ne peut nier que Jésus ne lâenseigne de la manière la plus positive. Même la fausse théorie dâune accommodation aux préjugés de son siècle est ici parfaitement inadmissible.
En effetâ¯:
Nous ne nions pas quâon puisse être chrétien sans admettre lâexistence personnelle du diable, mais on ne peut nier non plus que pour cela il faille fausser tous les principes dâune saine exégèse ou rejeter lâautorité de Jésus-Christ lui-même.
Grecâ¯: la consommation ou lâachèvement du siècle (aïôn), câest-à -dire du temps actuel, de la période qui doit sâécouler jusquâau retour de Christ pour le jugement définitif.
Câest ce que nos versions rendent par le terme peu exact de fin du monde. Comparer Matthieu 13.40-49â¯; Matthieu 24.3â¯; Matthieu 28.20â¯; Hébreux 9.26.
Comparer Matthieu 24.31â¯; Matthieu 25.31.
Verset 41
Câest-Ã -dire tout le mal et tous ceux qui le commettent.
Le royaume sera purifié, élevé à la perfection. Câest lâÅuvre que le Sauveur avait interdite à ses pauvres serviteurs (verset 29)â¯!
Verset 42
La fournaise du feu quâil ne faut pas matérialiser, est lâachèvement de lâimage de lâivraie quâon brûle (verset 40).
Cette nouvelle expression figurée nâen représente pas moins une vive souffrance.
Les derniers et terribles termes de ce verset dépeignent un profond désespoir (comparer Matthieu 8.12).
Verset 43
Image magnifique de la gloire céleste, à laquelle auront part les justes (comparer Daniel 12.3).
Mais les derniers motsâ¯: dans le royaume de leur Père, montrent quâau sein de cette gloire le vrai élément de la félicité sera lâamour éternel de Dieu. Quel contraste avec les images du verset 42â¯!
Mais pourquoi le Sauveur qui vient dâappeler son royaume (verset 41) ce champ du monde, quâil purifie de toute souillure, le nomme-t-il maintenant le royaume du Pèreâ¯?
Lâapôtre Paul a réponduâ¯: câest quâalors la fin sera venue et le Médiateur, après avoir «â¯aboli tout empire et toute puissance et toute force aura remis le royaume à Dieu le Père, afin que Dieu soit tout en tousâ¯Â» (1 Corinthiens 15.24-28).
Tel est le terme glorieux des destinées de notre humanité. Ces destinées sont tout entières dépeintes dans cette grande parabole, depuis lâorigine du mal et du bien et du douloureux mélange de lâun et de lâautre, jusquâà la journée où ce mystère sera résolu par le rétablissement du royaume de Dieu dans la perfectionâ¯!
En présence de telles pensées, il y a une grande solennité dans ce dernier appel du Sauveur Que celui qui a des oreilles, entendeâ¯!
Verset 44
Le prix du Royaume et sa consommation finale, paraboles du trésor caché, de la perle, du filet, conclusion (44-52)
Le sens littéral de cette parabole est simpleâ¯: un homme a découvert un trésor caché, enfoui dans un champ (grec le champ)â¯; il lâa caché de nouveau, enterré, afin que nul ne se doute de sa trouvaille.
Les verbes au passé indiquent lâexpérience faite. Tout à coup ils sont mis au présent et dépeignent vivement la suite de lâaction qui sâaccomplit sous lâimpression de la joieâ¯: il va, il vend tout, il achète le champ.
On peut soulever, à ce propos, une question de droit, qui, dans la vie ordinaire, ne serait certainement pas résolue en faveur dâun tel procédé. Mais Jésus nâa pas à sâen occuper, parce que, dans la signification religieuse de son récit, cette question ne se présente pas du tout (comparer la conduite de lâéconome infidèle, Luc 16.1-8). En effet, le champ disparaîtâ¯; câest arbitrairement que des interprètes ont prétendu y voir lâÃcriture sainte ou lâÃglise.
Toute lâattention se reporte sur le trésor, les richesses impérissables de lâÃvangile de la grâce, quâon peut acquérir sans faire tort à personne, mais que nul nâobtient sans faire le sacrifice de tout ce quâil a en propre.
La parabole, tout en figurant le prix infini du royaume, enseigne lâobligation pour chacun de se lâapproprier personnellement et les conditions auxquelles il peut en prendre possession.
Elle montre enfin ce qui rend lâhomme capable du renoncement complet quâil doit pratiquer pour acquérir ce trésorâ¯: câest la joie de sa possession nouvelle, la joie du salut. Le cÅur ne se dépouille jamais dâun amour que par un amour plus grand, plus puissantâ¯!
Verset 46
Une perle (grec une seule) de grand prixâ¯; voilà encore la cause du dépouillement volontaire.
Cette parabole a donc le même sens que la précédente, avec cette différence que dans la première lâhomme trouve simplement le trésor, tandis que dans la seconde, il lâa cherché.
Diversité des voies de Dieu pour amener les âmes au salut, selon leurs besoins et leurs capacités.
Verset 50
Cette parabole nous présente le royaume arrivé au terme de son développement et nous montre comment il passera de sa période historique à son existence parfaite et définitive. Elle reprend ainsi la dernière pensée de la parabole de lâivraie. Elle nous transporte à lâépoque qui est appelée dans celle-ciâ¯: «â¯le temps de la moissonâ¯Â».
Le royaume sâest étendu sur toute la terre, lâÃvangile a été prêché à toute créatureâ¯; le temps de lâépreuve est achevé (Remarquez tous les verbes au passé).
Le filet est tiré et le triage de son contenu commence. Un jugement définitif sépare les justes et les méchants, qui jusque-là étaient confondus dans le royaume. Ce triage se fait avec calme et solennité. Les pêcheurs se sont assis pour opérer sans hâte le partage (comparer Matthieu 25.31. Sur les versets 49 et 50, voir versets 39-42, notes).
Verset 51
Le texte reçu ajoute les motsâ¯: Jésus leur dit, au commencement du verset et le motâ¯: Seigneur, après le oui des disciples.
Bien que ces mots sâappuient sur des autorités importantes, on sâexplique mieux quâils aient été ajoutés que retranchés et les critiques sâaccordent généralement pour les supprimer.
Le sens reste le même. Jésus veut sâassurer que ses disciples ont compris toutes ces choses, câest-à -dire les instructions profondes quâil vient de leur donner par ses paraboles. Le but de sa question est, en outre, dâajouter une nouvelle instruction pratique (verset 52).
Les disciples répondent naïvement et sincèrement oui, bien que ce quâils venaient dâentendre dépassât de toutes manières lâintelligence quâils en avaient alors.
Verset 52
Conséquence tirée de la réponse des disciples (câest pourquoi). Jésus prend ici le mot de scribe ou docteur de la loi (voir sur ce titre Matthieu 23.2), en un sens général, favorable et lâapplique à ses propres disciples. Dâaprès leur réponse (verset 51), il suppose quâils sont instruits (ou grec ont été faits disciples) pour le royaume des cieux (comparer Matthieu 3.2, note).
Or quel usage doivent-ils faire de ce grand privilègeâ¯? Celui que fait un maître de maison de son trésorâ¯: il en tire, selon le besoin de sa famille, des choses nouvelles et des choses anciennes, récemment acquises ou dès longtemps possédées.
Quel est le sens de cette image�
Tout dâabord, Jésus fait ainsi allusion à ses paraboles, par lesquelles il révèle des vérités nouvelles sous les emblèmes de choses anciennes, comme la nature, la vie humaine, etc.
Mais la pensée du Sauveur va plus loin, il nâa pas en vue seulement la forme et la méthode de lâenseignement que ses disciples devront donner après lui, il considère le fond, la matière de cet enseignementâ¯: la loi ancienne élevée à la perfection (Matthieu 5), la prophétie et son accomplissement, les commandements anciens pratiqués dans un esprit et un amour nouveaux (1 Jean 2.7-8), les expériences nouvelles de vérités anciennes, tout formera leur trésor, quâils devront utiliser fidèlement pour dâautres.
Tout ce qui appartient au royaume de Dieu est à la fois ancien et nouveau, parce que ce royaume câest la vie divine se réalisant perpétuellement dans lââme humaine jusquâà la perfection (Apocalypse 21.5).
Verset 54
à Nazareth, appelé sa patrie parce que câétait celle de sa famille et quâil y avait été élevé.
Marc (Marc 6.1 et suivants) rapporte cette visite à Nazareth après la résurrection de la fille de Jaïrus, avant lâenvoi des disciples. Matthieu paraît lui assigner une époque plus tardive.
Quant au récit que Luc (Luc 4.16 et suivants) place au commencement du ministère de Jésus et que plusieurs interprètes identifient avec celui de Matthieu et de Marc, il en diffère beaucoup trop par les traits les plus essentiels pour que cette identification soit probable (voir Godet, Commentaire sur Saint Luc, 3e édition, p. 327).
Grecâ¯: ces puissances, actes accomplis par la puissance divine (comparer verset 58). Câest un des termes les plus fréquents pour désigner les miracles.
Ainsi, ce qui étonnait les habitants de Nazareth, câétait la sagesse de Jésus, dans son enseignement et sa puissance, dans lâaction. Cet étonnement pouvait, chez quelques-uns, être accompagné de confiance et de foi, chez dâautres, il était tout charnel.
Câest ce que prouve ce mot méprisantâ¯: Celui-ci, aussi bien que les paroles qui suivent.
Verset 57
Grecâ¯: ils se scandalisaient en lui.
Ce scandale venait de ce que Jésus leur paraissait trop pauvre, trop petit, trop connu à Nazareth dès son enfance pour être un envoyé de Dieu, le Messie. Câest là lâéternel scandale de la raison humaine en présence du Dieu-homme (comparer Jean 6.42).
Que sera-ce quand il faudra admettre la folie de la croix�
Dans le récit de Marc, Jésus lui-même est appelé le charpentier et sûrement avec raisonâ¯; il pratiqua ce travail manuel dans sa jeunesse.
Ici et dans Marc, les sÅurs de Jésus sont nommées avec ses frères, comme appartenant à la famille du charpentier et de Marie.
Comment donc admettre que ces frères et ces sÅurs ne le fussent pas en effet (comparer Matthieu 12.46, note)â¯?
Sur le nom dâun des frères de Jésus, les manuscrits varient entre Josès et Joseph. Ce dernier nom est plus autorisé dans Matthieu, le premier lâest plus dans Marc.
Expression proverbiale dâune grande vérité (Jean 4.44). On a peine à regarder des yeux de la foi ceux quâon est habitué à voir des yeux de la chair.
Verset 58
Jésus avait guéri là quelques malades (Marc 6.5) et ces guérisons produisirent lâimpression décrite ci-dessus (verset 54), mais lâincrédulité de ceux qui lâentouraient mit fin à cette action puissante.
Marc observe même que Jésus ne put plus faire dâautres miraclesâ¯; terme qui doit sâentendre dans son sens moral.
Lâincrédulité se ferme à elle-même la source des grâces divines que la foi seule reçoit. Multiplier dans un tel milieu ses Åuvres de puissance et dâamour nâeût été de la part de Jésus que rendre plus coupables ceux qui en auraient été les témoins.