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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 7". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/luke-7.html.
bibliography-text="Commentaire sur Luke 7". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-50
Plan du commentaire biblique de Luc 7
Lâintercession des anciens
Le discours sur la montagne achevé, Jésus rentre à Capernaüm. Un centenier de cette ville, qui a son serviteur malade, envoie vers Jésus des anciens pour le prier de venir guérir le malade. Ceux-ci représentent à Jésus combien le centenier est digne dâobtenir lâexaucement de sa requête (1-5).
La députation des amis
Comme Jésus se rend à la maison du centenier, celui-ci lui envoie des amis pour lui dire quâil ne se sent pas digne de recevoir Jésus dans sa demeure, quâune parole dite par Jésus suffira pour guérir le serviteur. Quelle ne doit pas être, en effet, la puissance de la parole de Jésus, puisque sa propre parole à lui, homme placé dans la dépendance dâautrui, se fait obéir des subordonnés (6-8) ?
La réponse de Jésus
Jésus admire et loue publiquement la foi du centenier. Les envoyés, de retour à la maison, trouvent le serviteur guéri (9, 10).
Verset 1
Jésus guérit et délivre
Versets 1 à 10 â Le serviteur du centenier de Capernaüm
Grecâ¯: accompli tous ses discours aux oreilles du peuple.
Il y a quelque chose de solennel dans cette expressionâ¯; elle signifie que lâenseignement de Jésus-Christ avait été complet, quâil nây manquait rien et que tout le peuple lâavait bien entendu.
Verset 2
Voir, sur ce récit, Matthieu 8.5-13, notes.
Nous avons reconnu quelques différences notables qui existent entre ces deux narrations du même fait.
Dâaprès Matthieu, qui, comme toujours, abrège, supprime les détails secondaires et va droit au fait principalâ¯; le centenier de Capernaüm se présente personnellement à Jésus et lui adresse sa prière.
Dâaprès Luc, il fait tout cela par lâintermédiaire dâanciens des Juifs, qui sâacquittent de leur mission avec une grande bienveillance. Et ensuite il envoie à Jésus des amis pour lui dire quâil ne se sent pas digne de le recevoir sous son toit.
Le récit de Matthieu, plus simple, se bornant à lâessentiel, devait se graver plus facilement dans le souvenir et rester tel quel dans la tradition apostolique.
Mais cela ne signifie point que la narration plus circonstanciée de Luc ne soit pas historique. Elle est, au contraire, bien en harmonie avec la profonde humilité que fait paraître le centenier dans lâun et lâautre récit.
Quant au malade quâil sâagissait de guérir, il est désigné dans Matthieu par un mot qui signifie à la fois un enfant et un serviteur, dans Luc par le terme dâesclave. Voir Matthieu 8.6, note.
Verset 3
Ces anciens des Juifs étaient les magistrats urbains.
Ce terme désignait, à Jérusalem, les membres du sanhédrin (Matthieu 26.3â¯; comparez Nombres 11.16-24â¯; Nombres 16.25â¯; Deutéronome 27.1).
Verset 5
Nous connaissions, dâaprès Matthieu, la tendre et active charité que portait à son pauvre esclave cet officier romain converti au Dieu vivantâ¯; nous savions de quelle profonde humilité son cÅur était rempli.
Luc, qui nous le peint sous les mêmes traits, nous fait connaître de plus son amour pour la nation au sein de laquelle il avait trouvé le vrai Dieu et sa grande générosité, qui lâavait porté à bâtir à ses frais la synagogue de Capernaüm.
Et cependant, de tous ces beaux fruits de la grâce de Dieu en lui, Jésus ne relève et nâadmire quâun seulâ¯: la foi, source de tous les autres (verset 9).
Verset 8
Matthieu 8.8-9, notes.
Cette seconde démarche nâest pas en contradiction avec la première, par laquelle le centenier sollicitait Jésus de venir chez lui (verset 3). Elle marque seulement, dit M. Godetâ¯:
Le scrupule quâéprouve le centenier provenait peut-être de lâidée que Jésus, comme Juif, contracterait une souillure en entrant dans une maison païenne. Mais il lui était aussi inspiré par le sentiment profond de son péché.
Au verset 6, Codex Sinaiticus, B omettent vers lui. Au verset 7, B et un autre majuscules portentâ¯: «â¯Que mon serviteur soit guériâ¯Â».
Verset 9
Matthieu 8.10-13, notes.
Le premier évangile, dâaprès lequel le centenier est présent auprès de Jésus, renferme cette précieuse paroleâ¯: «â¯Va et quâil te soit fait selon que tu as cruâ¯Â».
à sa remarque pleine de tristesse quâil nâa pas trouvé en Israël la foi du centenier, Jésus ajoute, dâaprès Matthieu, un sérieux avertissement adressé à ce peuple (Matthieu 8.11-12).
Cette parole se trouve, chez Luc, dans un autre contexte (Luc 13.28-29).
Verset 10
Le texte reçu, avec A, C, majuscules porteâ¯: trouvèrent le serviteur malade en bonne santé.
De lâun et de lâautre Ãvangile ressort le fait que Jésus accomplit cette guérison par sa seule parole et à distance.
Verset 11
La rencontre des deux cortèges
Jésus se rend à Naïn suivi dâune grande foule. Il rencontre une foule qui sort de la ville pour accompagner un mort, fils unique dâune veuve (11, 12).
Jésus console et rend la vie
Ãmu de compassion, Jésus dit à la mèreâ¯: Ne pleure point ! Il touche la bière et commande au mort de se lever. Celui-ci obéit et Jésus le rend à sa mère (13-18).
Effet produit
Les témoins de ce miracle, saisis de crainte, célèbrent lâavènement dâun grand prophète. La nouvelle se répand dans tout le pays (16, 17).
Le fils de la veuve de Naïn (11-17)
Le texte reçu, avec Codex Sinaiticus, C, D, porteâ¯: le jour suivantâ¯; B, Aâ¯: le temps suivant, quelque temps après.
Naïn, petite ville de Galilée, qui existe encore et qui est située à huit lieues au sud-ouest de Capernaüm, au pied du petit Hermon.
Luc seul a conservé le trait touchant qui va suivre.
Verset 12
Tout un cortège nombreux qui, au moment dâentrer dans la ville, rencontre un autre cortège, qui en sort. Câest la vie qui vient au-devant de la mort.
Voici (grec et voici, hébraïsme) marque ce quâil y avait de surprenant dans la rencontre inopinée de ces deux cortèges.
Que de douleurs décrites en quelques motsâ¯! Ce mort quâon portait dehors (chez les Juifs, les lieux de sépulture ôtaient toujours hors des villes) était un jeune homme (verset 14), fils unique de sa mère, qui était veuve.
Ainsi cette femme accompagnait au tombeau ce quâil lui restait de plus cher, son dernier appui sur la terre. Il nâen fallait pas tant pour émouvoir la tendre compassion de Jésus (verset 13).
Preuve que cette veuve était considérée et aimée dans sa ville.
Verset 13
Le Sauveur découvre immédiatement la pauvre veuve au milieu de la fouleâ¯; et, à sa vue, il est (grec) ému dans ses entraillesâ¯: expression dâun vif et profond sentiment de sympathie. Cette tendre charité lui fait accomplir un de ses plus grands miracles.
Ici, comme à la résurrection de Lazare, nous voyons en Jésus-Christ la grandeur divine, unie aux sentiments humains les plus vrais.
Ce mot dâune profonde compassionâ¯: Ne pleure point, ne serait quâune ironie si Jésus nâavait pas eu conscience dés ce moment de ce quâil allait faire.
Verset 14
Le cercueil était ouvertâ¯; le mort y était couché, enveloppé dâun linceul. Jésus sâen approcheâ¯; il touche la bière sans crainte de la souillure résultant du contact dâun mort.
Câétait une invitation aux porteurs à sâarrêter. Ceux-ci obéissent à ce geste hardi du Prince de la vie.
Quelle assurance et quelle majesté dans ces motsâ¯: je te le disâ¯!
Jésus adresse la parole à un mort, certain que celui-ci lui obéira, comme sâil était en vie.
Lève-toiâ¯! parole créatrice «â¯qui fait vivre les morts et qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaientâ¯Â» (Romains 4.17â¯; comparez Luc 8.54â¯; Jean 11.43).
Verset 15
Grecâ¯: il le donna à sa mère. Quel donâ¯! Ce mot correspond à celui-ciâ¯: «â¯Ne pleure pointâ¯Â» (verset 13).
Verset 16
La crainte était lâeffet de cette éclatante manifestation de la puissance divine.
Aussi tous glorifiaient Dieu et reconnaissaient à haute voix la présence dâun prophète, par lequel Dieu avait visité son peuple.
Bien que les miracles de Jésus eussent toujours pour but immédiat de faire du bien, comme ici de rendre à une pauvre veuve son fils unique, ils avaient aussi pour résultat de manifester la puissance de Dieu et de disposer les âmes à entendre la parole qui leur apportait le salut.
Câest ainsi, en effet, que Jésus se révélait comme le Sauveur. En délivrant les malheureux de la souffrance, de la maladie, de la mort elle-même, il prouvait quâil avait la puissance de les délivrer du péché, source de tous ces maux. En particulier par la résurrection des morts, Jésus se manifestait comme le Prince de la vie (Jean 11.25-26), de la vie quâil communique à lââme des ici-bas par sa parole et de la vie quâil rendra au dernier jour à ceux qui seront dans les sépulcres.
Cette double résurrection, qui nâest quâun seul et même acte de la puissance divine, Jésus lui-même se lâattribue expressément (Jean 5.24-29).
Verset 17
Cette parole est celle que les témoins du miracle prononçaient avec enthousiasme (verset 16).
Elle se répandit non seulement dans la Galilée, où se trouvait Jésus, mais dans toute la Judée et même dans les contrées dâalentour, entre autres dans la Pérée, où Jean-Baptiste était en prison, en sorte que le bruit de ce miracle sert dâintroduction au récit qui va suivre (verset 18 et suivants).
Il était sans doute dans la pensée de Luc dâétablir une relation entre ces deux traits de son récit.
De la mention de la Judée, où se répandit naturellement le bruit dâun si grand miracle, certains critiques ont conclu que Luc plaçait Nain dans cette province, mais le terme se répandit (littéralementâ¯: sortit) indique que la renommée de lâacte accompli par Jésus dépassa le domaine habituel et retentit au loin.
Verset 18
La mission des disciples de Jean auprès de Jésus
Le discours de Jésus sur Jean
Message de Jean-Baptiste et discours de Jésus sur Jean (18-35)
Voir Matthieu 11.2-19, notes.
Toutes ces choses, câest-à -dire les deux miracles qui précèdent (verset 1 et suivantsâ¯; verset 11 et suivants) et dâune manière générale, les faits caractéristiques de lâactivité de Jésus, les disciples de Jean en firent rapport à leur maître.
Matthieu (Matthieu 11.2) dit que Jean «â¯dans sa prison, ouït parler des Åuvres de Christâ¯Â».
Ainsi, quoique les récits de Matthieu et de Luc nâoccupent pas chronologiquement la même place, ils sâaccordent en ceci que la question de Jean-Baptiste à Jésus fut provoquée par les miracles quâil accomplissait. Câest précisément là ce qui étonne. Comment de si grands miracles ne portaient-ils pas dans lââme de Jean la conviction que Jésus était bien le Libérateur attenduâ¯? Sans doute, il devait reconnaître, dans de telles Åuvres, la main de lâEnvoyé de Dieuâ¯; mais il restait tout un côté de lâaction du Messie, telle que Jean lâavait annoncée, qui ne se réalisait pointâ¯: câétait le jugement quâil devait exercer sur son peuple et sur le monde (Matthieu 3.10-12) et par lequel il devait établir son règne.
Jésus nâaccomplissait que des Åuvres de miséricorde et avait même déclaré quâil nâétait pas venu pour juger, mais pour sauver (Jean 3.17). Là était pour Jean la contradictionâ¯; de là son doute momentané.
Voir aussi sur le sens de la question de Jean et sur les diverses interprétations quâon en a données, Matthieu 11.3, note.
Verset 19
Grecâ¯: celui qui vient (voir Matthieu 11.3, note).
B et quelques autres documents portentâ¯: «â¯les envoya vers le Seigneurâ¯Â».
Verset 21
Grecâ¯: il donna par grâce le voir.
La réponse que Jésus va faire aux envoyés de Jean est la même que dans Matthieuâ¯; mais Luc seul rapporte ce trait que Jésus accomplit tous ces miracles à cette heure même et sous leurs yeux.
La critique sâest empressée dâen conclure que câétait là une amplification de la tradition postérieure, recueillie par Luc.
Mais nâest-il pas très naturel de se représenter que les envoyés de Jean trouvèrent Jésus entouré de la foule (comparez Matthieu 11.7), occupé à ces Åuvres de bienfaisance et quâils furent témoins de quelques guérisonsâ¯?
Dans le message de Jésus à Jean, tel que lâa consigné Matthieu, il est dit dâailleursâ¯: «â¯Allez et rapportez ce que vous entendez et voyezâ¯Â» (Matthieu 11.4).
Verset 23
Grecâ¯: qui ne se sera pas scandalisé en moi.
Allusion à Ãsaïe 8.14
Voir Matthieu 11.4-6, notes.
Verset 24
Voir, sur le but de ce discours, Matthieu 11.7 note.
Verset 25
Ces motsâ¯: et qui vivent dans les délices, sont particuliers à Luc et forment un contraste encore plus frappant avec lâaustérité et les renoncements de la vie de Jean-Baptiste (voir Matthieu).
Verset 27
Celui qui est lâobjet de la prophétie est plus grand quâun prophète.
Ce quâil y a de très remarquable dans cette citation de Malachie 3.1, câest que dans les trois évangiles (Matthieu 11.10â¯; Marc 1.2), elle nâest faite exactement ni dâaprès lâhébreu, ni dâaprès les Septante, mais modifiée de manière à ce que la venue de Jéhova, annoncée par cette prophétie, se trouve accomplie en la personne du Sauveur (voir Matthieu 11.10, note).
Verset 28
Le texte reçu porteâ¯: Jean-Baptiste. Codex Sinaiticus, B, majuscules, Itala omettent le mot prophète. Tischendorf, Meyer et dâautres critiques le maintiennent, estimant que sa suppression est une imitation de Matthieu.
Si ce terme est authentique, il confirme la déclaration de Jésus que Jean est plus quâun prophète.
Si, au contraire, il doit être supprimé, Jean serait comparé, non aux autres prophètes, mais à ceux qui sont nés de femme, câest-à -dire aux hommes en général et spécialement à tous les fidèles de lâancienne alliance, auxquels il serait déclaré supérieur. Dans lâun et lâautre cas, câest la plus grande louange que Jésus ait faite dâaucun homme.
Voir, sur cette parole souvent mal traduite et mal comprise, Matthieu 11.11, note.
Verset 30
Tout le peuple qui avait écouté Jean, dont la prédication avait excité lâattention universelle et particulièrement les péagers qui avaient humblement reçu son baptême, ont justifié Dieu, câest-à -dire rendu hommage à sa justice et démontré par leur conduite lâexcellence de ses voies pour le salut des hommes, en confessant leurs péchés et en recourant aux moyens de grâce quâil leur offrait (comparer verset 35).
Les pharisiens, au contraire et les légistes, ou docteurs de la loi, ayant repoussé la prédication et le baptême de Jean, ont anéanti ou rendu nul le dessein de la miséricorde de Dieu à leur égard. Dieu voulait les sauver, ils ne lâont pas voulu.
Ces deux versets (versets 29 et 30) ne se trouvant pas dans le discours de Jésus dâaprès Matthieu (qui, par contre, renferme une pensée omise par Luc), quelques interprètes les ont considérés comme une observation historique et explicative intercalée par Luc.
Ce qui a pu encore donner lieu à cette idée, câest que, dâaprès le texte reçu, le récit reprend au verset 31 par ces motsâ¯: Alors le Seigneur ditâ¯; mais cette phrase nâétant pas authentique, câest bien le discours de Jésus qui continue sans interruptionâ¯; et ainsi ces deux versets en font partie.
Verset 35
Voir Matthieu 11.17-19, notes.
Les deux évangélistes rendent à peu près dans les mêmes termes cette parabole si humiliante pour la génération quâelle concernait. Câest avec une ironie pleine de tristesse que Jésus la compare à des enfants mécontents et boudeurs, que rien ne peut intéresser.
Dans Matthieu, Jésus décrit lâaustérité de la vie de Jean en ces termesâ¯: «â¯ne mangeant ni ne buvantâ¯Â», expression évidemment hyperbolique. Luc y a substitué celle-ciâ¯: ne mangeant point de pain et ne buvant point de vin, ce qui était rigoureusement vrai (Matthieu 3.4).
Matthieu (Matthieu 11.19, voir la 2e note) rapporte ainsi la dernière parole de ce discours, que Jésus dut prononcer avec une joie profondeâ¯: «â¯Mais la sagesse a été justifiée de la part de ses enfantsâ¯Â».
Luc ajoute ce mot significatifâ¯: «â¯tous ses enfantsâ¯Â».
Codex Sinaiticus porteâ¯: «â¯Åuvresâ¯Â» au lieu de enfants.
Verset 36
La pécheresse aux pieds de Jésus
Jésus a accepté lâinvitation dâun pharisien, il est à table chez lui, quand une pécheresse apporte un vase dâalbâtre, arrose de ses larmes les pieds du Sauveur, les essuie avec ses cheveux, les baise et les oint de parfum (36-38).
à Simon scandalisé Jésus répond par la parabole des deux créanciers
Jésus sâadresse à la pécheresse
Jésus confère à la femme le pardon de ses péchés. Cette déclaration scandalise les assistants, mais Jésus assure à la pécheresse que sa foi lâa sauvée et il la renvoie en paix (48-50).
La pécheresse chez Simon le pharisien (36-50)
Ce pharisien (voir Matthieu 3.7, note), qui invite Jésus avait moins de préventions contre lui que les autres représentants de son parti. Frappé de sa sainteté et de ses miracles, il hésitait à reconnaître en lui un envoyé de Dieu (verset 39).
Il lâavait invité pour lâobserver, peut-être aussi pour se procurer lâhonneur de recevoir à sa table un rabbi devenu célèbre dans tout le pays. Jésus accepte son invitation, certain quâil pourra à la table du pharisien aussi bien quâailleurs, faire son Åuvre, sauver les âmes, glorifier Dieu.
Parce que ce pharisien sâappelait Simon et parce que chez lui apparaît une femme qui porte un vase de parfum et oint le Seigneur, plusieurs interprètes ont identifié ce fait avec celui qui se passa plus tard à Béthanie, quand Marie, sÅur de Lazare, rendit un semblable hommage à Jésus (Matthieu 26.6 et suivants, Marc 14.3 et suivantsâ¯; Jean 12.1 et suivants).
Ils se fondent encore sur ce que Matthieu et Marc omettent ce récit de Luc, tandis que Luc ne rapporte pas celui du repas de Béthanie. Lâomission de ce dernier fait par Luc ne prouve rienâ¯; car il est une foule de traits de la vie de Jésus au sujet desquels nul ne saurait dire pourquoi tel évangéliste les omet, tandis que tel autre les raconte.
Quâon songe au possédé de Capernaüm, passé sous silence par Matthieu, à la guérison du serviteur du centenier, omise par Marc, à la résurrection du jeune homme de Nain, conservée par Luc seul et à celle de Lazare, racontée par Jean seul.
Quant au nom de Simon, il était si fréquent chez les Juifs, que deux hôtes du Sauveur peuvent lâavoir porté.
Enfin, lâonction dâhuile pratiquée par les deux femmes était un honneur si fréquemment rendu en Orient, que Jésus sâétonne de nâavoir pas reçu du pharisien cette marque de considération (verset 46).
Pour le reste, tout est différent dans les deux histoires. Ici la Galilée, là la Judéeâ¯; ici le temps de la plus grande activité du Sauveur dans son ministère, là lâépoque de sa passionâ¯; ici le blâme de Simon, là celui de Judas et des disciplesâ¯; ici une femme étrangère à la maison, là Marie dont la sÅur sert à tableâ¯; et, surtout, ici une pauvre femme perdue de réputation, là la sÅur de Lazare, qui ne saurait être confondue avec elle (comparez Luc 10.39-42 et Jean 11)â¯; ici, enfin, un entretien de Jésus avec Simon sur le péché, le pardon et lâamour du pécheur sauvéâ¯; là Jésus prenant la défense de Marie et mentionnant sa mort prochaine.
Il faut être bien décidé à confondre deux faits pour ne pas voir que ceux-ci nâont de commun que quelques coïncidences fortuites.
Verset 37
Il ressort évidemment de cette histoire et surtout du verset 39, que les péchés de cette femme avaient acquis une notoriété publique. Câest ce que nos versions ordinaires ont rendu par cette périphraseâ¯: une femme de mauvaise vie.
Une variante dans lâordre des mots, dans Codex Sinaiticus, B, accentue cette idéeâ¯: «â¯Et voici, une femme qui était pécheresse dans cette villeâ¯Â», ce qui paraît vouloir dire quâelle exerçait cette honteuse profession.
La ville nâest point nommée. Des interprètes ont supposé que câétait Magdala et ont identifié la pécheresse avec Marie-Madeleine.
Ainsi est née dans lâÃglise latine, dès les temps anciens, la légende célèbre dans la littérature religieuse et dans les arts, de la Madeleine pénitente. Mais lâidentification de ces deux femmes ne repose sur aucun fondement et tout dans lâÃvangile parait y être contraire.
Luc Luc 8.2 mentionne pour la première fois Marie-Madeleine avec dâautres femmes que Jésus avait «â¯délivrées de malins esprits et dâinfirmitésâ¯Â» et nous apprend, en particulier, que Madeleine avait été, plus que dâautres, en proie à la puissance des ténèbres. Or, rien, dans notre récit, ne montre que Jésus se trouve en présence dâune possédée dont il chasse le démon.
Luc ajoute que Marie-Madeleine était au nombre de ces femmes qui suivaient Jésus et ses disciples et «â¯les assistaient de leurs biensâ¯Â». La pécheresse pouvait-elle être admise à jouer un tel rôleâ¯? Non, lâÃvangile a fût, par délicatesse, le nom de cette femme. Lâexégèse ne peut faire mieux que de respecter son silence.
Quels mobiles furent assez puissants pour amener cette femme dans une maison étrangère, où elle savait bien quâelle ne rencontrerait quâun orgueilleux méprisâ¯? Ce nâétait probablement pas sa première rencontre avec Jésus. Pressée par le remords, animée dâune vraie repentance, elle avait cherché déjà à le voir, à lâentendre et sans doute, par la parole ou par le regard, le Sauveur lui avait témoigné une compassion qui avait été pour elle la révélation de la miséricorde divine. Un rayon dâespérance avait pénétré dans son âmeâ¯; il fallait quâelle revit, quâelle entendit encore
Celui dont elle avait reçu ce premier soulagement, quâelle reçût de lui le pardon seul capable de la sauver de sa misère. Elle va donc, trop humiliée devant Dieu pour craindre dâêtre humiliée devant les hommes et elle apporte avec elle ce parfum par lequel elle témoignera à Jésus sa reconnaissance et sa vénération.
On comprend mieux le courage quâeut cette femme de sâapprocher de Jésus au sein dâune telle société, si lâon se souvient quâen Orient on prend le repas du soir
Verset 38
Quelle scèneâ¯! Pour se la représenter, il faut se souvenir que Jésus, ainsi que les autres convives (verset 49), était à table, selon lâusage antique, à demi couché sur le bras gauche, appuyé sur les coussins dâun divan et les pieds nus étendus en arrière (Jean 13.23, note).
La pécheresse put ainsi sâapprocher et se tenir derrière lui, à ses pieds, agenouillée probablement. Elle ne prononce pas une parole, mais son cÅur, plein dâhumiliation et de douleur, se répand en larmes abondantes qui tombent sur les pieds de Jésus. Ses cheveux dénoués pendent épars en signe de deuil et elle sâen sert pour essuyer les pieds du Maître, quâelle baise avec vénération.
Elle voudrait lâhonorer en répandant sur sa tête le parfum dont elle sâest munieâ¯; mais nâosant élever ses mains ni son regard jusquâà la tête de Jésus, elle se contente dâoindre ses pieds. Impossible dâexprimer avec plus dâéloquence le respect, la reconnaissance, lâamour qui débordent de son cÅur brisé.
(Ainsi Luc 17.15â¯; Luc 19.37)
Verset 39
Le pharisien, dans sa froide dignité, ne comprend rien à cette scène, ni à ce qui en faisait la profonde signification morale. Il en conclut que ce rabbi, qui se laissait approcher et toucher par une telle femme, ignorait ce quâelle était et, par conséquent, ne pouvait être un prophète.
Moins aveuglé par le sentiment de sa propre justice, moins étranger aux saintes douleurs de la repentance, sa conclusion aurait été tout autre et il se serait dit sans douteâ¯: Cet homme est le Sauveur, puisque, en recevant ainsi une âme pénitente, il représente sur la terre la miséricorde de Dieu même.
Mais loin de là , le blâme quâil prononce tacitement sur Jésus retombe lourdement sur la femme qui pleure à ses pieds. Ces termes multipliésâ¯: qui elle est, quelle elle est (dans sa vie morale) et que câest une pécheresse, expriment un profond mépris.
Verset 40
Répondant à quoiâ¯? à la pensée du pharisien que pourtant il nâa point exprimée, car «â¯il se disait en lui-mêmeâ¯Â» (verset 39â¯; comparez Jean 2.25).
Voir sur cet usage du verbe répondre, Matthieu 11.25, note.
Verset 41
Cinq cents deniers, environ 400 fr.â¯; cinquante deniers, à peu près 40 fr.
Verset 42
Jésus lui-même va expliquer cette parabole (verset 47).
Le créancier, câest lui, le débiteur qui doit le plus, câest la pécheresse. Celui qui doit le moins, câest Simon. Mais il est débiteur pourtant et même il nâa pas de quoi payer, aussi bien que la pécheresse.
En effet, la dette, ce sont les péchés de Simon et de la pécheresse (verset 47) et non les bienfaits quâils auraient reçus de Jésus comme lâont prétendu quelques interprètes. Or, ces péchés, nul ne saurait en acquitter un seulâ¯; devant Dieu tous les hommes sont parfaitement insolvables.
Et voici lâunique ressource du pécheur condamné, telle que Jésus la révèle dans le dernier mot de la paraboleâ¯: il remit la dette à tous deux (grecâ¯: il donna par grâce ou il fit grâce à lâun et à lâautre). La grâce, telle est la grande révélation, la bonne nouvelle apportée par Jésus aux hommes pécheurs.
Le texte reçu porteâ¯: dis-moi, après lequel des deux.
Ce mot manque dans Codex Sinaiticus, B, D et la plupart des versions. Jésus, se fondant sur les sentiments naturels au cÅur humain, admet que la générosité du créancier produira la reconnaissance, que le pardon produira lâamour, et cela, en proportion de la grandeur du pardon.
Tel est en effet le principe de la morale évangélique confirmé par lâexpérience du chrétienâ¯: «â¯Nous lâaimons, parce quâil nous a aimés le premierâ¯Â» (1 Jean 4.19).
Verset 43
Le pharisien a mis une certaine gravité dans sa réponse à une question si simple. Aussi paraît-il y avoir une sorte de bienveillante ironie dans la réplique de Jésus. «â¯Tu as droitement jugéâ¯Â».
Verset 46
Ce nâest pas sans une intention marquée que Jésus commence lâapplication de la parabole par ces motsâ¯: Je suis entré dans ta maison.
Par là , il avait fait au pharisien un honneur que celui-ci ne lui a pas rendu. à trois égards, en effet, il avait manqué à ces bienveillantes et respectueuses attentions avec lesquelles, dans les temps anciens, on recevait dans sa maison un hôte quâon tenait à honorer.
Dâabord, on lui faisait présenter par un esclave de lâeau pour se laver et se rafraîchir les pieds (Genèse 18.4). La chaleur du climat et lâusage de ne porter que des sandales rendaient ce service bienfaisant et nécessaire. Le pharisien lâavait négligé.
Mais la pénitente, au lieu dâeau, avait offert ses larmes.
Ensuite, on recevait son hôte en lui souhaitant par un baiser la bienvenue. Le mot grec signifie amitié, affectionâ¯; et tels sont les sentiments quâon lui témoignait en lâaccueillant ainsi. Les premiers chrétiens avaient conservé lâusage des Israélites (Romains 16.16â¯; 1 Corinthiens 16.20â¯; 1 Pierre 5.14).
Simon nâavait pas donné à Jésus cette marque dâaffection. Mais la pécheresse, avec autant dâhumilité que dâamour, lui avait baisé les pieds.
Enfin, en Orient, où la chaleur et les vents brûlants dessèchent la peau et les cheveux, on éprouvait le besoin de les oindre dâune huile parfumée (Psaumes 23.5).
Ici encore, même contraste entre la conduite du pharisien et celle de la femme. Il nây a plus quâà en conclure lâamour qui les anime lâun et lâantre.
Verset 47
Cette conclusion renferme une difficulté grammaticale qui a donné lieu à beaucoup de discussions.
On sâattendait à ce que Jésus diraitâ¯: «â¯Ses péchés lui sont pardonnés et câest pour cela ou à cause de cela quâelle a beaucoup aiméâ¯Â».
Ce car paraît, au contraire, présenter lâamour comme la cause et non comme lâeffet du pardon.
De là une controverse qui nâest pas près de finir, surtout entre catholiques et protestants, les premiers se servant de cette parole pour appuyer leur doctrine du pardon obtenu par des Åuvres de piété ou de charité, les derniers sâefforçant de donner à cette particule car un sens qui soit en harmonie, non seulement avec lâhistoire de la pécheresse et la parabole des deux débiteurs, mais avec le grand principe évangélique du pardon et du salut par la foi seule.
Si lâamour était la cause du pardon, Jésus nâaurait pas dû demanderâ¯: (verset 42) «â¯Lequel des deux lâaimera le plusâ¯?â¯Â» maisâ¯: «â¯lequel lâaimait le plus avant son bienfaitâ¯?â¯Â»
Au lieu de conclureâ¯: (verset 47) «â¯Celui à qui il est peu pardonné aime peuâ¯Â», il aurait dû direâ¯: «â¯Celui qui aime peu, il lui est peu pardonnéâ¯Â», Le Sauveur montre du reste clairement quelle est la cause du pardon et du salut quand il dit à la pécheresseâ¯: (verset 50) «â¯Ta foi tâa sauvéeâ¯Â».
Tout cela ressort avec évidence de notre récit et est en pleine harmonie avec tout lâÃvangile. Ce nâest donc pas sans raison quâon sâest efforcé de donner a cette particule car un sens qui soit en accord avec tout le contexte.
Ce mot, a-t-on dit, peut exprimer lâeffet aussi bien que la cause, comme dans ces phrasesâ¯: «â¯Le soleil est levé, car il fait jourâ¯Â»â¯;
«â¯cet homme est guéri de sa maladie, car il a repris son activitéâ¯Â».
Cette explication est très admissible, dâautant plus que nous ne savons pas de quelle particule Jésus sâest servi en araméen. Et toutefois on se demande involontairement pourquoi Luc a ainsi rendu la pensée du Sauveur. Bien plus, il ne dit pas seulementâ¯: car, mais parce que elle a beaucoup aimé.
Nây aurait-il pas là une intention et ne serait-on pas tenté dâadmettre avec Olshausen que ces termes doivent nous faire sentir que la foi, la confiance du cÅur qui reçoit le pardon est inséparable de lâamour, ou plutôt est déjà lâamourâ¯? (Galates 5.6)
Croire que Dieu pardonne, câest croire quâil aime et aucun pécheur ne se livre à lâassurance de cet amour si déjà il nâaime.
On peut remonter plus haut dans lâexpérience chrétienne et dire sans craindre de se tromper que la repentance implique déjà de lâamour pour Dieu et quâil nây a point de vraie repentance sans amour. Ainsi comprise, lâadmirable histoire qui nous occupe conserve toute sa vérité et lâon ne fait aucune violence au texte.
Jésus a fait la part de la femmeâ¯; ces dernières paroles sont la part du pharisien. Le pharisien aime peu, extrêmement peu, sâil se compare à la pécheresse. Mais pourquoi lui est-il peu pardonnéâ¯? parce quâil avait peu péchéâ¯? Non, mais parce quâil ne le sentait pas dans sa conscience et ne sâen humiliait pas. Tant quâun homme nâest point encore réconcilié avec Dieu par lâassurance du pardon, il se peut quâen se comparant à la loi il reconnaisse et sente tel ou tel péché particulier, quâil sâen repente, quâil en demande le pardon et quâil lâobtienne. Mais sâil ne considère ce péché que comme un fait extérieur et isolé dans sa vie, si de là il nâest pas conduit à découvrir dans son cÅur sa corruption, source de tous ses péchés, Dieu lui pardonne peu et seulement dans la mesure de sa repentance.
Dans une telle situation le pécheur devrait reconnaître sa misère à la froideur de son cÅur impénitent, orgueilleux, étranger à lâamour. Jamais il nâaimera beaucoup si sa repentance ne devient plus profonde, plus douloureuse et si lâamour infini de Dieu ne lui est pas personnellement révélé par le pardon complet de tous ses péchés.
Verset 48
Cette parole de miséricorde et de salut, la pauvre femme était venue la chercher aux pieds de Jésus. Elle la reçoit non comme un vÅu que Jésus ferait pour elle, mais comme une déclaration expresse, elle y trouve la communication même du pardon qui descend dans son cÅur et y produit un silencieux tressaillement de joie.
Une première rencontre avec Jésus lui avait révélé la miséricorde divine, lui avait donné lâespérance dây avoir part et tout son cÅur sâétait tourné vers ce Sauveur avec un amour qui lui avait fait tout braver pour parvenir jusquâà lui (verset 37 notes).
Cet amour, elle le lui avait témoigné dâune manière touchante. De là ce verbe au passéâ¯: «â¯Elle a beaucoup aiméâ¯Â». Maintenant elle possède dans sa plénitude lâassurance personnelle du pardon et du salut. Elle pourra «â¯sâen aller en paixâ¯Â».
Il nous semble que câest affaiblir la déclaration de pardon qui est le dénouement de toute cette histoire, en diminuer la saisissante actualité, que de la considérer, avec plusieurs interprètes, comme une simple confirmation dâun pardon quâelle aurait déjà reçu personnellement auparavant.
On se fonde pour cela sur ce que le verbe est au parfait passifâ¯; mais cette forme exprime plutôt la permanence que le passé de lâaction. Câest ce que prouve avec évidence la même parole adressée au paralytique (Luc 5.20â¯; Matthieu 9.2), qui, bien certainement, nâavait pas reçu avant ce moment-là le pardon de ses péchés.
Verset 49
Dans leur ignorance, ces hommes se scandalisent de ce qui aurait dû les toucher profondément (voir. Matthieu 9.3â¯; Luc 5.21, note).
Verset 50
Jésus continue à sâadresser à la femme, sans se mettre en peine des pensées non exprimées des adversaires, qui pourtant ne lui ont pas échappé, comme le montre ce motâ¯: Mais il dit.
Câest une nouvelle assurance de son salut que Jésus donne à la pécheresse, par cette parole qui est le commentaire lumineux de tout le récit et qui aurait dû mettre fin à toutes les controverses sur ce sujetâ¯: Ta foi tâa sauvée.
Par ces derniers motsâ¯: Va en paix, Jésus congédie la femme, afin de la soustraire aux observations blessantes des convivesâ¯; mais il la congédie avec le plus grand des biens dans son cÅur, la paix de Dieu (Luc 8.48).