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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 6". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/luke-6.html.
bibliography-text="Commentaire sur Luke 6". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-49
Plan du commentaire biblique de Luc 6
Les épis arrachés
Jésus traversant des champs de blé, un jour de sabbat, ses disciples froissent des épis entre leurs mains et en mangent les grains. Ils en sont blâmés par les pharisiens. Jésus répond à ceux-ci par lâexemple de David qui prit, malgré la loi, les pains de proposition et en mangea ; puis il déclare quâil est maître du sabbat (1-5).
Guérison de lâhomme à la main sèche
Un autre jour de sabbat, Jésus enseigne dans une synagogue où se trouve un homme dont la main droite est sèche. Les pharisiens lâobservent. Mais lui, connaissant leurs desseins, ordonne à cet homme de se lever au milieu de lâassemblée et leur demande sâil est permis de faire du bien le jour du sabbat ou de faire du mal ; puis, après un long regard promené sur les assistants, il dit au maladeâ¯: Ãtends ta main. Il le fait et est guéri. à cette vue, les adversaires sont remplis de fureur et ils cherchent ce quâils pourraient faire à Jésus (6-11).
Verset 1
Deux violations du sabbat (1-11)
Comparer Matthieu 12.1-8, notes et Marc 2.23-28, notes.
Ce mot étrangeâ¯: sabbat second-premier, ne se retrouvant nulle part ni dans lâAncien ni dans le Nouveau Testament, ni dans la littérature classique, reste à peu prés inintelligible.
Toutes les explications quâon sâest efforcé dâen donner, depuis les Pères de lâÃglise jusquâà nos jours, ne reposent que sur des hypothèses sans preuves historiques.
On peut voir plusieurs de ces tentatives dâexplication dans le Commentaire de M. Godet sur ce passage, ou dans celui de Meyer, qui nâen expose pas moins de dix, sans en accepter aucune.
La plus vraisemblable, due à Scaliger, est exposée ainsi par de Wette, qui parait lâadopterâ¯:
Mais cette interprétation, assez obscure en elle-même, est une pure supposition. Il en est une autre citée par M. Godet et qui a du moins le mérite de la simplicité et de la clartéâ¯: lâannée civile chez les Juifs commençait en automne (au mois de tischri), lâannée religieuse au printemps (au mois de nisan)â¯; il y avait ainsi chaque année deux premiers sabbats, lâun inaugurant lâannée civile, lâautre inaugurant lâannée religieuse.
On aurait appelé ce dernier second-premier.
Weiss objecte à toutes ces explications que si le terme de sabbat second-premier avait été un terme consacré, usuel, comme le supposerai le fait que Luc lâemploie sans lâexpliquer à ses lecteurs, il serait étrange quâil ne se rencontrât ni dans les Septante, ni dans Philon, ni dans Josèphe, ni dans le Talmud.
Cette objection nâest pas sans valeur et elle a poussé maint interprète à chercher lâorigine de ce terme dans une incorrection du texte. On a pensé que Luc, ayant à raconter deux faits qui sâétaient passés en deux sabbats successifs (verset 6), avait pu écrire iciâ¯: au premier sabbat et que quelque copiste inintelligent, se souvenant du sabbat mentionné (Luc 4.31), aurait écrit en marge le mot second, qui aurait ensuite passé dans le texte.
Le mot second-premier manque, en effet, dans Codex Sinaiticus, B, plusieurs versions Cependant Tischendorf lui-même le conserve.
Verset 3
Voir 1 Samuel 21.
Pas même luâ¯! Il y a, dans ce terme, une ironie que Marc rend par une expression semblableâ¯: «â¯Nâavez-vous jamais luâ¯?â¯Â»
Verset 4
Voir, sur cette réponse de Jésus, Matthieu 12.4, note et sur sa valeur comme argumentation, Marc 2.26, note.
Dâaprès Matthieu (Matthieu 12.5 et suivants), Jésus ajoute ici dâautres raisons qui devaient justifier pleinement ses disciples.
Verset 5
Voir, sur cette parole, Matthieu 12.8, note et Marc 2.28, note.
Il faut remarquer ce verbe à lâimparfaitâ¯: Et il leur disait indiquant une pensée nouvelle et importante, qui sâajoute aux précédentes.
Dans D, on lit à la suite du verset 4 «â¯Le même jour, Jésus, voyant quelquâun qui travaillait pendant le sabbat, lui ditâ¯: à hommeâ¯! Si tu sais ce que tu fais, tu es heureuxâ¯; mais si tu ne le sais pas, tu es maudit et transgresseur de la loiâ¯Â».
Ces paroles ne sont pas authentiques et le fait quâelles rapportent nâest guère vraisemblableâ¯; un homme qui aurait travaillé publiquement eût été arrêté et puniâ¯; et il nâest pas probable que Jésus eût approuvé une infraction directe au commandement mosaïque, même si celui qui sâen rendait coupable avait su ce quâil faisait, câest-à -dire sâil sâétait élevé, par une vraie spiritualité, au-dessus de la lettre de la loi et jusquâà la liberté chrétienne.
Verset 6
Voir, sur ce second récit, Matthieu 12â¯; 9-14, notes et surtout Marc Matthieu 3.1-6, notes.
Câest ce dernier évangéliste qui dépeint la scène de la manière la plus vive et la plus complète.
Le texte reçu avec A, majuscules, porteâ¯: il arriva aussi.
Verset 7
Le pronom le devant observaient est omis par A, majuscules Son authenticité parait garantie par Codex Sinaiticus, B. D, etc.
Le texte grec dans Codex Sinaiticus, A, D, etc., a le verbe au présentâ¯: «â¯pour voir sâil guéritâ¯Â».
Lâidée est que les adversaires voulaient voir si Jésus avait en général lâhabitude de guérir au jour du sabbat, ce qui eût été plus grave. B et la plupart des majuscules portent le verbe au futurâ¯: sâil guérira, ne se rapportant quâau cas actuel.
Le texte reçu avec A, majuscules porteâ¯: trouver un sujet dâaccusation. Les autresâ¯: trouver à lâaccuser (infinitif).
Verset 9
Le texte reçu avec quelques minuscules porteâ¯: «â¯Je vous demanderai quelque choseâ¯: Est-il permisâ¯? etc.â¯Â»â¯; à et quelques majuscules ontâ¯: «â¯Je vous demanderaiâ¯: Quâest-ce qui est permisâ¯?â¯Â» Dans le vrai texte, la question est plus simple.
Voir, sur ces dernières paroles, Marc 3.4, note.
Dâaprès cet évangéliste, Jésus ditâ¯: «â¯de sauver une vie, ou de la tuerâ¯Â». Ce dernier terme, si énergique, se trouve également dans plusieurs documents du texte de Lucâ¯: A, majuscules, versions.
La leçon du texte reçuâ¯: perdre ou faire périr est autorisée par Codex Sinaiticus, B, D, lâItala et dâautres versions.
Verset 10
Grecâ¯: fut rétablie.
Le texte reçu ajouteâ¯: saine comme lâautre.
Il peut y avoir quelque doute sur les motsâ¯: comme lâautre, omis seulement par Codex Sinaiticus, B, mais lâépithète saine est sûrement inauthentique. Les deux expressions paraissent empruntées à Matthieu.
Verset 11
Grecâ¯: remplis de démence, de folie.
La fureur et la haine leur ôtent le bon sens. Et la cause en est une manifestation éclatante de la puissance et de lâamour du Sauveur. Ils croient nâobéir quâà leur zèle pour la loi de Dieu, mais ce zèle sâest corrompu et changé en passion.
Matthieu ditâ¯: «â¯Ils tinrent conseil contre lui, afin de le faire périrâ¯Â». Marc ajouteâ¯: «â¯Ils tinrent conseil avec les hérodiensâ¯Â».
Verset 12
Election des douze
Jésus en ces jours-là passe une nuit en prières sur la montagne. Le jour venu, il assemble autour de lui ses disciples dont il choisit douze, auxquels il donne le titre dâapôtres. Noms des douze (12-16).
Jésus revenu auprès de la foule opère des guérisons
Jésus avec ses disciples redescend jusquâà un plateau de la montagne. Il y trouve une grande multitude, accourue de toute la Palestine. Une puissance divine, sortant de lui, opère des guérisons (17-19).
Lâapogée du ministère galiléen
Jésus proclame le royaume de Dieu
Versets 12 à 19 â Choix des douze apôtres, guérisons
Ces motsâ¯: en ces jours-là , se rapportent à ce qui précède immédiatement.
Dâune part, Jésus était parvenu au faite de son activité et de sa puissance divine (versets 17 et 18â¯; comparez Luc 7 tout entier).
Dâautre part, la haine de ses adversaires et leurs desseins meurtriers hâtaient la crise quâil prévoyait déjà comme inévitable.
Dans ces graves circonstances, il va choisir parmi ses disciples les douze apôtres et les établir comme ses témoins et ses ambassadeurs (Actes 1.8â¯; 2 Corinthiens 5.20), chargés de continuer après lui son Åuvre dans le monde.
Il se prépare à cet acte solennel par la prière dans un lieu écarté. Il (grec) sortit dans la montagne (Marc 3.13, note) pour prierâ¯; et là (grec) il était passant la nuit, ou veillant la nuit, dans la prière de Dieu.
Nous avons vu (Luc 5.16, note) combien notre évangéliste raconte fréquemment que Jésus se retirait dans la solitude pour prier. Mais ici on sent quâil donne à la mention de ce fait une importance particulièreâ¯; les termes quâil emploie sont solennels, inusités. Celui-ciâ¯: passer la nuit en veillant dans la prière, ne se trouve pas ailleurs, non plus que cet autreâ¯: la prière de Dieu, qui indique un état de recueillement et de supplication intense dans la communion de Dieu.
Le mot que nous rendons par prière signifie aussi le lieu où lâon prie (Actes 16.13-16), une maison de prièreâ¯; et câest ainsi que quelques interprètes ont voulu lâentendre dans notre passage. Ce sens serait beauâ¯: Jésus aurait fait de la solitude de la montagne une maison de Dieu où lâon prie (Genèse 28.17) et où il aurait passé toute la nuit. Mais le premier sens indiqué est plus probable.
Verset 13
Comparer, sur cette élection des douze, Matthieu 10.2-4, notes et Marc Marc 3.3-15, notes.
Luc ajoute seul que Jésus leur donna le beau titre dâapôtres, envoyés auprès de notre humanité pour continuer son Åuvre par la prédication de lâÃvangile.
Lâexpression employée nâimplique pas quâil le leur donna à ce moment même (comparer verset 14â¯: Simon quâil nomma Pierre). Mais cela parait naturel.
Verset 14
Pierre, en hébreu Céphas (Jean 1.43, noteâ¯; Matthieu 16.18, note).
Aussi, celui que lâon connaît sous ce nom.
Voir, sur cette liste des apôtres, Matthieu 10.4, note et comparez Marc 3.16-19â¯; Actes 1.13
Verset 15
Voir, sur ce nom de Zélote que Luc seul emploie, ici et Actes 1.13, la note sur Matthieu 10.4.
Verset 16
Le nom de Jude, fils de Jacques, est propre à Luc. Lâexistence dâun apôtre de ce nom est confirmée par Jean 14.22 (comparer Matthieu 10.3-4, note).
On a traduit parfois frère de Jacques, mais cela est contraire au texte.
Les évangélistes nâomettent jamais de rappeler que Judas trahit ou livra son Maîtreâ¯; mais ce passage est le seul où le nom odieux de traître lui soit donné.
Il faut remarquer encore que Matthieu, dans sa liste des apôtres, les nomme deux par deuxâ¯: Pierre et André, Jacques et Jean, etc. Ce groupement répondait à la réalité historique, chaque paire ainsi réunie était liée en effet, soit par des liens de parenté, soit dâune autre manière. Le texte reçu a voulu imiter cette division dans notre Ãvangileâ¯; mais, selon le vrai texte, tous les noms sont liés les uns aux autres par la même particuleâ¯: Pierre et André et Jacques et Jean, etc.
Verset 17
Grecâ¯: un lieu plain, ou en plaine.
Ce mot ne désigne point la plaine par opposition à la montagne, mais bien un plateau situé sur le penchant de la montagne, par opposition au sommet, dâoù Jésus descendait.
Câest ce que montre clairement le terme choisiâ¯: il sâarrêta sur un plateau. Ce mot ne serait point approprié à lâidée, si Jésus était réellement descendu jusque dans la plaine.
Ainsi disparaît la prétendue contradiction entre Matthieu et Luc, dâoù lâon a voulu conclure que les deux évangélistes ne rapportaient pas le même discours (voir Matthieu 5.1, note).
Verset 19
Quel auditoire se trouve là réuni pour entendre le discours de Jésusâ¯! Une foule nombreuse (Codex Sinaiticus, B) de ses disciples, câest-à -dire de ceux qui sâassemblaient fréquemment autour de lui pour lâentendre, une grande multitude de peuple, accourue de toutes les contrées environnantes, soit pour lâentendre, soit pour être guéris de leurs maladiesâ¯; plusieurs de ces malheureux qui étaient en proie à la puissance des ténèbresâ¯: et ils étaient guéris.
Ceux même qui ne pouvaient pas attirer sur eux lâattention du Sauveur, au milieu de cette foule, cherchaient à le toucher et ils éprouvaient quâune puissance divine sortait de lui et les guérissait tous (comparer Marc 5.28-29â¯; Luc 5.17â¯; Matthieu 14.36, et, en général, sur le grand nombre de guérisons opérées par le Sauveur, Marc 1.34, note).
Verset 20
Les membres du royaume de Dieu
Jésus proclame le bonheur de ceux que leur condition rend propres à avoir part au royaume de Dieu et le malheur de ceux qui en sont exclus par leurs dispositions (20-26).
La loi du royaume de Dieu
Conclusion pratique du discours
Jésus recommande à ses auditeurs de ne pas se contenter de lâappeler Seigneur, mais de pratiquer fidèlement le principe du royaume de Dieu. Ils seront ainsi semblables à lâhomme qui a bâti sa maison sur le roc ; tandis que ceux qui ne mettent pas en pratique les paroles du Maître ressemblent à lâhomme qui bâtit sa maison sur la terre (46-49).
Le discours sur la montagne (20-49)
Matthieu et Luc marquent, chacun à sa manière, avec une certaine solennité, ce moment où Jésus commence un discours prolongé, Matthieu ditâ¯: «â¯Et ouvrant la bouche, il les enseignait en disantâ¯Â»â¯; Lucâ¯: «â¯Et lui, levant ses yeux sur ses disciples, disaitâ¯Â».
Lâun et lâautre font ainsi attendre une instruction importante du Sauveur. La situation, dâailleurs, lâexigeait. Jésus, parvenu au faite de son activité messianique, entouré de foules immenses attirées auprès de lui par son enseignement et ses miracles, pouvait-il ne pas saisir une telle occasion de les initier plus complètement à la vérité divine quâil était venu révélerâ¯?
Ce discours a donc été réellement prononcé par Jésus. Il nâest pas une composition de Matthieu et de Luc, dans laquelle chacun dâeux aurait fait entrer des enseignements donnés par Jésus en diverses occasions.
Comparer Matthieu 5.2, note, au sujet de certains éléments du discours que Luc place dans des situations différentes (Luc 11.9-13â¯; Luc 12.22-34â¯; Luc 12.58-59â¯; Luc 13.24â¯; Luc 16.17-18).
Pour expliquer ces divergences, il faut admettre que nos évangélistes nous ont conservé les rédactions du discours sur la montagne qui avaient cours dans leurs milieux respectifs.
Matthieu a recueilli la relation qui sâétait formée dans les églises judéo-chrétiennes, Luc celle des églises de la gentilité. Et chacune de ces relations répond à la tendance de lâÃvangile qui la renferme.
Celle de Matthieu appuie sur la «â¯justiceâ¯Â», elle expose la polémique de Jésus contre lâinterprétation que les pharisiens donnaient de la loi et contre leurs pratiques religieusesâ¯: (Luc 5.17-6.18) elle convient à lâÃvangile destiné aux Hébreux.
La relation de Luc présente la charité comme la disposition essentielle de ceux qui font partie du royaume de Dieuâ¯: elle sâaccorde admirablement avec lâÃvangile universaliste, lâÃvangile de la grâce. Lâaccord de ces relations avec le but des écrits qui nous les ont transmises ne doit pas cependant nous amener à cette conclusion que les évangélistes les auraient composées de leur chef, en façonnant à leur guise une rédaction première. Elles sont bien plutôt le produit inconscient des milieux dans lesquels les paroles du Sauveur sâétaient conservées par tradition orale dâabord.
Cette explication laisse aux auteurs de nos évangiles le caractère de témoins fidèles et respectueux, quâils revendiquent et elle dispense les interprètes de se livrer à des recherches aussi vaines que subtiles pour reconstituer le discours original dans sa teneur exacte. Elle permet aussi dâécarter une opinion qui remonte aux Pères de lâÃglise et dâaprès laquelle nous aurions deux discours différents dans nos deux évangiles.
Ceux qui défendent ce point de vue se fondent, dâabord, sur le verset 17 mal compris, admettant que, dans Luc, nous avons un discours de la plaine et dans Matthieu un autre, prononcé sur la montagneâ¯; ensuite, sur les notables différences des deux rédactions.
Mais nous avons vu (verset 17, note) que le premier de ces arguments repose sur une erreurâ¯; et, quant au second, il est largement contrebalancé par les parties communes aux deux discours. Peut-on admettre, en effet, que Jésus aurait répété deux fois de suite une instruction qui commence par les béatitudes, qui se poursuit par des enseignements à peu près identiques et se termine par la même paraboleâ¯?
On prétend que lâun des discours (Luc) était surtout destiné aux disciples de Jésus, lâautre (Matthieu) à tout le peuple. Mais cette idée nâest justifiée ni par nos deux récits ni par le contenu des discours. Luc (verset 20) dit que Jésus lève les yeux sur ses disciples au moment de prendre la parole, mais il est évident quâil entend par ce terme tous ceux qui sâétaient assemblés autour de Jésus pour lâécouter (verset 17). Le Sauveur voulait leur faire du bien à tous, quel que fût le degré de leur développement moral et jamais il ne professa, à la manière des philosophes, une doctrine ésotérique, destinée aux seuls initiés.
Verset 21
Voir, sur ces deux premières paroles, Matthieu 5.3-6, notes.
Dâaprès le premier évangile, Jésus ditâ¯: «â¯pauvres en espritâ¯Â» et parle dâune «â¯faim et dâune soif de la justiceâ¯Â».
Ces mots indiquent clairement quâil sâagit dâune pauvreté spirituelle à laquelle Jésus promet des biens qui ne sont pas de ce monde. Il déclare heureux ceux qui ressentent cette pauvreté-là , parce quâils éprouvent le besoin de sa grâce.
En désignant de la sorte ceux qui sont qualifiés pour être admis dans le royaume de Dieu, il révèle toute la spiritualité de ce royaume qui, disait-il, «â¯est au dedans de vousâ¯Â» (Luc 17.21).
Ce caractère spirituel est moins apparent dans la rédaction que Luc nous a conservée des béatitudes. En effet, quand Jésus, dâaprès Luc, déclare heureux les pauvres, ceux qui ont faim, ceux qui pleurentâ¯; et que, dâautre part, il prononce un malheur sur les riches, sur ceux qui jouissent des prospérités de la terre, il a lâair de dire que la pauvreté et la souffrance sont par elles-mêmes des titres au royaume de Dieu et que la possession des biens et des joies de cette vie est en soi un malheur et presque une malédiction.
Cette interprétation paraît autorisée encore par ce mot maintenant, ici-bas, qui oppose la condition terrestre actuelle à la vie à venir. Elle semble conforme à dâautres enseignements de notre évangile, comme la parabole du mauvais riche et de Lazare (Luc 16.19 et suivants). Mais un examen plus attentif montre quâune telle conception nâest certainement pas dans la pensée du Sauveur, ni dans celle de notre évangéliste.
Les béatitudes telles que Luc nous les a conservées, ne diffèrent pas dâune manière essentielle de celles de Matthieu. Elles doivent être interprétées à la lumière de ces dernières. Elles revêtent une forme abrégée, parce quâelles sont des paroles adressées directement aux auditeurs spéciaux que Jésus avait devant lui sur la montagne. Ceux-ci, quelle que fût leur position matérielle, étaient venus à lui pressés par les besoins de leur âme et le désir dâun secours dâen haut. Le Maître répond à leurs aspirations.
Dâailleurs il ne faut pas oublier que la pauvreté et la souffrance, sans donner encore aucun droit aux glorieuses promesses de lâÃvangile, sont très souvent dans la main de Dieu un moyen dâéclairer, dâhumilier les âmes, de les déprendre de lâidolâtrie des choses visibles, pour les faire soupirer après les biens éternelsâ¯; et que dâautre part, les richesses, les prospérités et les joies de la terre exercent sur les âmes une influence fatale, qui les aveugle sur leurs vrais intérêts et les endurcit.
Câest pourquoi Jésus peut prononcer un quadruple malheurâ¯! sur ceux qui possèdent des richesses (comparer Jacques 2.5â¯; Jacques 5.1 et suivants). Mais encore ici, il ne sâadresse pas à tous les riches, pris dâune manière abstraite.
Grecâ¯: vous rirez, comme au verset 25. Le rire est lâexpression de la joie (Psaumes 126.2), comme les pleurs sont lâexpression de la tristesse. Matthieu, suivant de plus près les gradations de la pensée du Sauveur, déclare «â¯heureux ceux qui pleurent, parce quâils seront consolésâ¯Â» (Matthieu 5.4, note).
Verset 22
Matthieu 5.11, note.
Il y a une gradation dans tous ces actes qui procèdent de la haine. Ils vous excluront de leurs sociétés, de leurs synagogues, de leurs églises, même bien souvent de vos droits civils (Jean 9.22-34â¯; Jean 12.42â¯; Jean 16.2).
Rejeter le nom de quelquâun comme mauvais, câest mépriser ce nom au point de ne vouloir pas même le prononcer, comme sâil était le résumé de tout ce quâil y a de plus méchant.
Ce nom est suivant les uns le nom individuel du croyant, suivant dâautres la désignation collective des disciples comme Nazaréens ou chrétiens (Jacques 2.7). Le premier sens est plus naturel dans notre contexte.
Et tout cela, à cause du fils de lâhommeâ¯! (Matthieu dit plus simplement et plus directementâ¯: à cause de moi).
Câest lui qui est lâobjet de toute cette haine, parce quâil est le témoin vivant de la vérité. Et voilà pourquoi il déclare heureux ceux qui, par la même cause, souffrent avec lui.
Verset 23
Matthieu 5.12, note.
Voir, sur cette joie recommandée et promise aux disciples persécutés, Actes 5.41 et sur ces mêmes traitements infligés aux prophètes, Luc 11.47-48â¯; Matthieu 23.34â¯; Actes 7.52.
Verset 24
Comparer verset 21, note.
Luc oppose à ses quatre béatitudes quatre malheursâ¯! qui y correspondent exactement et que Matthieu a omis.
Le premier concerne les riches, qui sont malheureux parce quâen mettant leur confiance dans les richesses (Marc 10.24), en en faisant leur dieu, ils ont reçu actuellement leur consolation et quâils nâen auront point dâautre quand ils verront sâévanouir leurs illusionsâ¯; comparez Luc 16.25.
Le mot que nous traduisons par mais signifie seulement, excepté et désigne les personnes mentionnées dans ce verset comme exceptées, exclues de la catégorie précédente.
Verset 25
Câest lâopposé du verset 21â¯;
Luc ne dit pas seulement «â¯vous qui êtes rassasiésâ¯Â» mais «â¯vous qui êtes remplisâ¯Â», de telle sorte quâil ne reste en vous aucune place pour des biens dâune autre nature. Et lâhomme peut être ainsi comblé sans être véritablement rassasié.
Le texte reçu omet maintenantâ¯: ce mot se trouve dans Codex Sinaiticus, B et plusieurs majuscules
Le rire est lâexpression dâune joie bruyante qui éclate au dehors.
Le motâ¯: maintenant oppose lâétat actuel à lâavenir indiqué par ces verbes au futurâ¯: vous mènerez deuil, vous pleurerez.
Verset 26
Opposition directe avec le verset 22.
Dâaprès le vrai texte, cette exclamation malheurâ¯! nâest pas suivie des mots à vous.
Câest que Jésus nâadresse point ces paroles à ses auditeurs actuels, qui ne risquent guère de se trouver dans une telle position (comparez verset 22), mais aux pharisiens et aux chefs théocratiques du peuple, honorés de tous et qui recherchaient avidement cette influence et cette popularité.
Ce qui nâempêche pas que, de nos jours, les disciples de Jésus-Christ ne sauraient trop méditer ces paroles, dans le sens de Galates 1.10.
Verset 28
Jésus a annoncé à ses disciples quâils seront haïs et outragés (verset 22), puis il a prononcé des malédictions sur le monde ennemi de Dieu. Ses auditeurs auraient pu conclure de là quâil leur était permis de haïr leurs ennemis.
Jésus, en se tournant vers eux, prévient leur pensée par ces motsâ¯: Mais je vous dis, à vous qui écoutez. Il revient, des riches absents, à ses auditeurs réels (Dâautres prennent ces motsâ¯: vous qui écouter dans un sens moralâ¯: vous qui êtes dociles à mes enseignements, ce sens est moins simple).
Jésus énonce ce précepte profond qui dépasse les forces de lâhomme naturelâ¯: aimer ceux qui nous haïssent. Ce commandement de lâamour, qui ne peut être accompli que sous la loi nouvelle de lâÃvangile, est motivé dâune manière différente dans Matthieu (Matthieu 5.44-45), où il se trouve directement opposé à lâesprit de la loi ancienne et rattaché à lâamour des enfants de Dieu pour leur Père céleste (voir les notes).
Câest sans doute ainsi que Jésus présenta ce contraste profond dans le sermon sur la montagne.
Verset 29
Matthieu 5.40, note.
Dans le premier évangile, Jésus nomme ces deux vêtements dans lâordre inverseâ¯: si quelquâun veut tâôter la tunique, laisse-lui aussi le manteau.
Il suppose un créancier («â¯si quelquâun veut plaider contre toiâ¯Â») qui saisit dâabord la tunique, de moindre valeur, puis, sâil nâest pas assez payé, réclame le manteau.
Jésus qui, jusquâici, parlait dâune manière générale, au pluriel (vous), passe brusquement au singulier (tu), afin dâobliger chacun de ses auditeurs à sâappliquer individuellement ces paroles. Il en est de même dans Matthieu.
Verset 30
Matthieu 5.42, note.
La seconde partie de ce verset est un peu différente dans le premier évangile, qui ditâ¯: «â¯et ne te détourne point de celui qui veut emprunter de toiâ¯Â».
Verset 31
Voir Matthieu 7.12, note.
Verset 34
Matthieu 5.46-47, notes.
Cette question deux fois répétéeâ¯: (versets 32 et 33) quel gré vous en saura-t-onâ¯? signifie proprementâ¯: quelle grâce vous en revient-ilâ¯? De la part de Dieuâ¯; car il serait directement contraire à lâesprit de ces paroles dâattendre quelque grâce ou quelque bienfait de la part des hommes, pour prix de la charité quâon leur témoigne.
Dans Matthieu, Jésus ditâ¯: «â¯Quelle récompense en aurez-vousâ¯?â¯Â» Le sens est le même au fond, bien que lâexpression de Luc dise plus clairement que, de la part de Dieu, tout est grâce.
Selon le premier évangile, Jésus se plaçant au point de vue des Juifs, ditâ¯: «â¯les péagers mêmesâ¯Â»â¯;
Luc, écrivant pour des étrangers, exprime la même idée par un terme plus généralâ¯: les pécheurs, les hommes mauvais, corrompus.
Verset 35
Matthieu 5.44-45, notes.
Mais (grec excepté, même mot quâau verset 24, ce faux amour écarté) voici la conduite que vous devez tenir.
Aimer, faire le bien, prêter, sans rien espérer, câest agir dans lâesprit et lâamour de Dieu lui-même, câest prouver à nous-mêmes et aux autres que nous sommes ses enfants.
Tel est lâexemple divin que Jésus nous propose, même dans nos rapports avec les ingrats et les méchants.
Matthieu donne pour preuve de cette miséricorde de Dieu égale pour tous «â¯quâil fait lever son soleil et répand les pluies du cielâ¯Â» sur tous indistinctement.
Le verbe que nous traduisons par espérer signifie ordinairement désespérer.
Quelques-uns appliquent ici ce sensâ¯: sans désespérer de rien, sans regarder comme perdu ce que vous donnez, puisque vous êtes assurés de la récompense céleste qui sera grande.
Mais la signification reçueâ¯: nâespérant rien en retour de qui vous demande, est plus conforme au parallélisme avec le verset 34. Une variante dans Codex Sinaiticus et les versions syriaque porteâ¯: «â¯ne désespérant personneâ¯Â» (par un refus).
Verset 36
La miséricorde de Dieu, tel est le modèle sublime que Jésus propose à ses disciples.
Le but vers lequel ils doivent tendre constamment, câest de devenir les fils de ce Père, en étant miséricordieux comme luiâ¯; et ce sera là leur grande récompense.
Matthieu (Matthieu 5.48) conclut la première partie de son discours par une pensée analogue, mais exprimée en termes différentsâ¯: «â¯Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfaitâ¯Â».
Comme cet évangéliste venait de rappeler la bonté ou la miséricorde de Dieu envers tous, câest bien aussi cette perfection spéciale quâil nous exhorte à imiter et à atteindre (voir la note)â¯; en sorte quâau fond la pensée est la même dans les deux évangiles.
Verset 37
Matthieu 7.1-3, note.
Luc fait découler très logiquement cette disposition contraire à lâesprit de jugement de sa source naturelle, la miséricorde (verset 36).
Et tandis que Matthieu se borne à direâ¯: «â¯Ne jugez pointâ¯Â», Luc ajouteâ¯: ne condamnez point, donnant à entendre par là que, dans tous les jugements sévères que nous portons sur nos frères, il y a une disposition méchante à les condamner, tandis que nous devrions être désireux de pouvoir toujours les absoudre, lorsquâils sont accusés.
Tel est bien le sens de ce dernier mot, que nos versions ordinaires rendent par pardonner (Luc 23.16). Il ne sâagit point, en effet, dâoffenses personnelles, mais des torts supposés du prochain, soit envers Dieu, soit envers les hommes.
La récompense promise à lâaccomplissement de ces saints devoirs, câest de nâêtre pas jugés, condamnés mais absous par Dieu lui-même. En effet, la mesure de son jugement est puisée dans le cÅur même des hommes (verset 38, comparez Matthieu 7.2, note).
Verset 38
Cet esprit miséricordieux (versets 36 et 37) est aussi toujours disposé à donnerâ¯; et par là même il sâattire, de la part de Dieu, les plus riches dons de sa grâce.
Cette dernière pensée est illustrée par une image frappante, dont les épithètes multipliées sont destinées à dépeindre la richesse de la libéralité divine.
Lâexpressionâ¯: dans votre sein, est empruntée à la forme du costume oriental qui, très ample sur la poitrine et resserré par une ceinture, fournit une sorte de poche dâune capacité assez grande (Ruth 3.15â¯; voir aussi le Voyage en Terre Sainte de M. Félix Bovet, 7e édition, page 205).
Verset 39
Il est difficile de trouver une liaison entre cette parabole et les pensées qui précèdent.
Ceux qui veulent maintenir lâunité et la suite de cette partie du discours dans la relation de Luc appliquent lâimage de lâaveugle conduisant un aveugle à la prétention de juger le prochain (verset 37) et la rapprochent de la comparaison employée au verset 41 (comparer Matthieu 7.5, note).
Matthieu cite cette image dans une autre circonstance (Matthieu 15.14), où lâapplication en est des plus naturelles (comparer Matthieu 23.16â¯; Jean 9.40-41).
Verset 40
Dâautres traduisentâ¯: «â¯chacun sera formé (1 Corinthiens 1.10, note) comme son maîtreâ¯Â». Lâordre des mots dans le grec rend la traduction ordinaire plus probable.
Pour trouver un rapport entre ce verset et le précédent, on admet que, des deux aveugles qui tombent dans la fosse, lâun est le maître (conducteur), lâautre le disciple.
Pour quâils nây tombassent pas, il faudrait que le disciple fut supérieur ou plus clairvoyant que le maître, ce qui nâest pas le cas ordinairement. Ce rapport nâest pas très évidentâ¯; mais Jésus a souvent employé cette même comparaison dans des discours où lâapplication en est lumineuse (Matthieu 10.24-25â¯; Jean 13.16â¯; Jean 15.20).
Verset 42
Matthieu 7.3-5, note.
Cette image est destinée, dans le premier évangile, à faire sentir la folie de ceux qui jugent les défauts des autres tout en étant aveuglés sur les leurs propres. Lâapplication est directe.
Dans Luc, lâimage a le même sens, quâon la rapporte au verset 37 ou au verset 39.
Verset 44
Matthieu 7.16-20, note.
Dans le premier évangile, la liaison de ces paroles avec ce qui précède, est différente.
Là Jésus avait ditâ¯: «â¯Gardez-vous des faux prophètesâ¯!â¯Â» Et câest à leur sujet quâil indique le signe certain auquel on pourra les reconnaîtreâ¯: les fruits.
Luc applique cette comparaison à lâhomme aveuglé et hypocrite qui veut corriger son frère, tandis quâil a lui-même des défauts plus graves (versets 41 et 42).
Comment peut-il prétendre faire du bien à son frère, tant quâil produit de mauvais fruitsâ¯? Le mot grec, traduit par mauvais, signifie proprement gâté, pourri.
Cet arbre est une image de la corruption morale de lâhomme.
Verset 45
Jésus explique lâimage qui précèdeâ¯: câest du cÅur que procèdent les sources de la vie, câest-à -dire le bien ou le mal.
Le texte reçu avec A, C, majuscules répète, dans le second membre de la phrase, le mot du premierâ¯: mauvais trésor de son cÅur, qui exprime bien lâidée dont il sâagit.
Matthieu, qui nâa pas ces paroles dans le sermon sur la montagne, les reproduit ailleurs (Matthieu 12.35).
Les paroles et dâune manière générale tous les actes que nous accomplissons, procèdent du cÅur. Ici cette pensée se rattache encore à lâavertissement donné à lâhomme qui a la prétention dâenseigner son frère (versets 41 et 42).
Dans Matthieu (Matthieu 12.34) la même sentence se retrouve, mais appliquée à des hommes qui abusaient de la parole pour blasphémer contre le Saint-Esprit.
Il est un grand nombre de ces sentences courtes et pénétrantes que Jésus dut prononcer à plus dâune reprise.
Verset 46
Matthieu 7.21, note.
Là , Jésus insiste sur ce reproche sévère et cite des exemples de la manière dont on peut encourir cette terrible responsabilité.
Verset 49
Voir, sur cette conclusion de tout le discours, Matthieu 7.24-27, note.
Nous ferons remarquer quelques traits propres à Luc.
Il a seul ces mots solennelsâ¯: Tout homme qui vient à moi et entend (verset 47). Câest à chacun de ses auditeurs quâincombe la responsabilité des effets produits par la parole divine. Quelle autorité il y a dans cette penséeâ¯! Comme Jésus avait la conscience que ses paroles étaient les paroles de Dieu mêmeâ¯!
à Luc encore appartient cette double expressionâ¯: (verset 48) qui a creusé et foui profondément (grec creusé et approfondi).
Malheur à qui sâarrête à la superficieâ¯!
Les éléments qui menacent cette maison sont, selon Luc, une inondation, formant un torrent descendant des montagnes. Matthieu est plus complet et plus pittoresqueâ¯: câest la pluie qui tombe, les torrents qui débordent, les vents qui soufflent et se précipitent sur cette maison. Tout cela nâa pas même pu lâébranler, parce quâelle était bien bâtie.
Le texte reçu avec A, C. D, majuscules porte conformément à Matthieuâ¯: car elle avait été fondée sur le roc.
Lâhomme imprudent bâtit sur la terre (Luc)â¯; Matthieu, plus expressifâ¯: sur le sable.
Luc peint la ruine (grec déchirure) soudaine de cette maison par ce motâ¯: aussitôt.
Les évangélistes ont tous deux cette remarque finaleâ¯: Grande est cette destructionâ¯!