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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 19". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/luke-19.html.
bibliography-text="Commentaire sur Luke 19". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-48
Plan du commentaire biblique de Luc 19
Zachée cherche à voir Jésus
Comme Jésus entre dans Jéricho, un chef des péagers, Zachée, cherche à le voir. En étant empêché par sa petite taille, il monte sur un sycomore (1-4).
Ses efforts récompensés
Jésus, arrivé près de lâarbre, lève les yeux et annonce à Zachée quâil doit loger chez lui. Zachée le reçoit avec joie (5, 6).
Les murmures des assistants et la résolution de Zachée
Lâentrée de Jésus chez un péager provoque les murmures des assistants. Zachée se présente devant le Seigneur et déclare sa résolution de donner la moitié de ses biens aux pauvres et de restituer le quadruple (7, 8).
La déclaration de Jésus
Jésus déclare à son tour que le salut est entré ce jour même dans la maison de Zachée, car le fils de lâhomme est venu chercher et sauver ce qui est perdu (9, 10).
Verset 1
Zachée (1-10)
Grecâ¯: Et étant entré, il traversait Jéricho.
Jéricho, ville célèbre dans lâAncien Testament (Josué 2 et Josué 6), lâest devenue plus encore par la présence et les bienfaits du Sauveur, qui, à son passage par cette antique cité, rendit la lumière aux yeux fermés de lâaveugle (Luc 18.35 et suivants) et ouvrit les sources de la grâce et du salut à lââme altérée dâun pauvre péager (versets 9 et 10).
Cette ville était située à deux lieues du Jourdain, que Jésus venait de traverser en quittant la Pérée et à sept lieues de Jérusalem, où il se rendait pour la dernière fois.
Anciennement elle occupait le centre dâune délicieuse oasis couverte dâune forêt de palmiers (Deutéronome 34.3) et de plantes aromatiques (le nom même de Jéricho signifie en hébreu bonne odeur). Nulle part on ne voit aujourdâhui dâune manière plus évidente les bouleversements qui ont dû se produire dans toute la Palestine.
Zachée (en hébreu Zaccaï, pur, Esdras 2.9) est désigné comme chef des péagers, sans doute parce quâil y avait à Jéricho un bureau de douanes romaines dont il était le chef. Cette ville était, en effet, une place de commerce et de transit entre lâOrient et lâOccident (voir, sur les péagers, Matthieu 5.46, note).
Sa vocation était devenue pour Zachée une source de richesses, dont il fera désormais un bon usage (verset 8) Son nom indique quâil était dâorigine juive.
Verset 3
Grecâ¯: et il cherchait à voir Jésus, quel il est.
Cette expression ne signifie point, comme le pensent plusieurs interprètes, que Zachée désirât seulement de démêler au milieu de la foule lequel était Jésus, ce qui ne dénoterait chez lui quâune vaine curiosité.
Mais, ayant entendu parler de lui et sachant combien souvent il sâétait montré plein de miséricorde pour les hommes de sa profession méprisée, il souhaitait avec ardeur dâavoir le bonheur de le voir de ses yeux et de retenir au moins les traits de sa physionomie (verset 4).
Verset 4
Le sycomore est un arbre dont les feuilles ressemblent à celles du mûrier et les fruits à des figues. Selon lâétymologie, ce mot signifie en effet figuier-mûrier.
Quoique cet arbre devienne assez grand en Orient, ses branches sont basses et sâétendent horizontalement, en sorte quâil nâest pas difficile dây monter.
Verset 5
Le texte reçu avec A et des majuscules ajouteâ¯: il le vit etâ¦
Jésus appelle Zachée par son nom. Le connaissait-ilâ¯? Ou avait-il entendu prononcer ce nom par la foule qui lâentouraitâ¯? Ce nâest pas impossibleâ¯; mais ce qui est beaucoup plus important que cette question, câest le fait que «â¯Celui qui connaissait par lui-même ce qui est dans lâhommeâ¯Â» (Jean 2.25) avait lu dans le cÅur de Zachée son ardent désir du salutâ¯; il lâappelle par son nom pour répondre à sa foi naissante (verset 8, note).
Aujourdâhui, tel est le premier mot de cette phrase, comme au verset 9â¯; Jésus met lâaccent sur cet aujourdâhui, qui est pour Zachée le jour du salut.
Il faut que je demeure dans ta maisonâ¯; sur quoi se fonde cette nécessitéâ¯? Dâune part, sur la volonté expresse et miséricordieuse de Dieu que Jésus veut accomplir avec amourâ¯; dâautre part, sur le fait quâil y a là une âme qui soupire après le salut. Câest ce que nous montre la joie avec laquelle Zachée reçut le Sauveur (verset 6).
Verset 7
Tous murmuraientâ¯; même les disciples, comme le pense Calvinâ¯? Cela nâest pas probable, après ce quâils avaient vu et entendu (Luc 15.1 et suivants)â¯; mais tandis que la foule à lâesprit pharisaïque manifestait son indignation, il pouvait rester chez les disciples mêmes une sorte dâétonnement en voyant leur Maître entrer chez un péager.
Un homme pécheur ne doit pas sâentendre en un sens généralâ¯; dans la pensée de ceux qui murmuraient, ce mot sâappliquait personnellement à Zachée en sa qualité de péager.
Verset 8
Zachée prend sans doute cette grande et sainte résolution sous lâimpression que font sur lui la présence et les paroles de Jésusâ¯; mais cette résolution, signe de son renoncement au monde, avait été préparée dans son cÅur par la repentance et par lâardent désir de connaître le Sauveur.
Et maintenant la joie quâil éprouve de la faveur inespérée et imméritée que lui fait Jésus lui inspire un sacrifice libre, spontané.
En effet, lâexpressionâ¯: si jâai fait tort, ne renferme pas un doute, mais bien plutôt une humble et délicate confession de tout ce quâil y avait eu dâinjuste dans sa conduite.
Quelques interprètes pensent que ces verbes au présentâ¯: je donne, je rends, expriment non une résolution actuelle mais une ligne de conduite adoptée et observée déjà auparavant. Ils entendent alors par la moitié de mes biens la moitié de mon revenu. Il ne nous parait pas que cette explication soit en harmonie avec lâensemble du récit.
Verset 9
Jésus lui dit, à Zachée, bien que les paroles suivantes ne sâadressent pas directement à lui, mais quâelles soient un témoignage que Jésus lui rend en réponse aux murmures blessants qui sâétaient élevés contre lui (verset 7).
Cette scène, dont Luc nâa pas précisé le lieu, se passa-t-elle tout entière devant la maison de Zachée, en présence de la foule qui murmurait contre luiâ¯? Ce serait alors en présence de ce public peu bienveillant quâil aurait pris son admirable résolution (verset 8) et que Jésus lui aurait adressé les paroles du verset 9. Enfin, ce serait devant ce même public que Jésus aurait prononcé la parabole des versets 11 et suivantsâ¯; puis il aurait poursuivi sa route vers Jérusalem (verset 28).
On ne voit pas, dans cette manière de comprendre lâenchaînement des faits, quand il serait entré dans la maison de Zachée et y aurait passé la nuit (verset 5). Lâeffusion de cÅur à laquelle se livre Zachée perdrait beaucoup de sa spontanéité et de sa beauté, si elle était une sorte de justification en présence de ses accusateurs. Ce sont de tout autres pensées qui le préoccupent.
Une lecture attentive du récit nous en donne une idée différenteâ¯: descendu en hâte de son sycomore, Zachée accompagne Jésus dans sa maison et câest là évidemment quâil le reçut avec joie (verset 6) Le verset 7 dit clairement que Jésus est entré dans cette maison. Câest là que le péager se présente devant le Seigneur, fait sa déclaration et entend de lui la parole du verset 9. Sans aucun doute, il a reçu aussi les disciples de Jésus et plusieurs de ceux qui le suivaient à Jérusalem, peut-être quelques personnes de sa connaissance.
En leur présence, durant les heures paisibles de la soirée, Jésus prononce ces paroles si encourageantes et si propres à exciter lâespérance du salut (versets 9 et 10), comme aussi la parabole qui suit et qui est destinée à tempérer cette espérance en montrant les conditions dans lesquelles le salut se réalisera. Enfin, câest le lendemain, au matin, que Jésus poursuit sa route (verset 28).
Le salut, la délivrance du péché et de la mort, par la grâce de Dieu que Jésus annonçait et apportait. Ce salut est venu, il se réalise par la présence de Jésus, non seulement pour Zachée, mais pour sa maison, sa famille.
Jésus motive cette déclarationâ¯: parce que (grec conformément à ce que) ce pauvre péager est aux yeux de Jésus qui lit dans son cÅur, aussi (aussi bien et mieux que ceux qui le méprisent) un fils dâAbraham. Il lâest, non seulement parce quâil descend de lui, mais parce quâil a la foi et lâobéissance du père des croyants.
Verset 10
Le fils de lâhomme (voir, sur ce terme, Matthieu 8.20, note) est venu.
Dâoùâ¯? Le Nouveau Testament tout entier et les synoptiques, non moins que Jean, répondentâ¯: Du sein de sa gloire éternelle (Jean 17.5).
Le but de sa venue nous est révélé dans cette double action, que Jésus a accomplie avec une tendre charité par sa vie et par sa mortâ¯: chercher et sauver ce qui est perdu. Les deux actes correspondent aux deux sens du mot perdu (Luc 15.6-24).
Cette révélation, consolante pour tout pécheur, dut lâêtre particulièrement pour Zachée, en ce moment solennel de sa vie, comme elle le devint plus tard pour Saul de Tarse, qui aimait à la rappeler (1 Timothée 1.15).
St cette déclaration a été prononcée par le Sauveur dans la circonstance où Matthieu la rapporte (Matthieu 18.11, voir la note), câétait la seconde fois quâil la faisait entendre.
Verset 11
Introduction historique
Jésus prononce cette parabole pour calmer lâexcitation que provoquaient dans son cortège lâapproche de Jérusalem et lâattente de lâavènement immédiat du royaume de Dieu (11).
Lâabsence du maître
Un homme de haute naissance va dans un pays lointain recevoir lâinvestiture de la royauté. Il confie à dix de ses serviteurs dix mines à faire valoir par leur travail. Ses concitoyens envoient une ambassade à sa suite pour combattre ses prétentions à la royauté (12-14).
Le retour du maître et le jugement
Conclusion historique
Après ces paroles, Jésus marche en tête de son cortège, montant à Jérusalem (28).
La parabole de mines (11-28)
Dans ce dernier voyage vers Jérusalem, Jésus fut constamment suivi par de grandes foules (Luc 19.3â¯; Luc 18.36), dont lâattente sâexaltait toujours plus à mesure quâil approchait de la ville (versets 36-38).
Câest que les disciples de Jésus, avec les idées fausses quâils se faisaient encore sur la nature de son royaume, pensaient que ce royaume allait paraître, sâétablir à lâinstant, dès que Jésus aurait fait son entrée à Jérusalem. Jésus prononce la parabole suivante pour combattre cette erreur. Il ne viendra dans son règne et nâétablira sa domination sur ses ennemis quâaprès une absence prolongée, pendant laquelle ses serviteurs devront faire valoir, par un travail fidèlement accompli, les biens quâil leur confie.
Cette parabole a divers traits de ressemblance avec celle des talents, prononcée par le Sauveur dans une autre occasion, mais elle en diffère profondément à plusieurs égards (voir Matthieu 25.14, note).
Verset 12
Ce trait principal de la parabole est emprunté aux circonstances politiques du temps.
La maison des Hérode nâexerçait la royauté que sous la dépendance des Romains. Chaque prince de cette famille devait, avant de prendre le gouvernement de ses Ãtats, sâen aller à Rome pour y chercher la confirmation impériale. Câest ce que Jésus appelle être investi de la royauté.
Il arrivait alors que les Juifs, mécontents dâun prince, envoyaient après lui des délégués qui devaient, en lâaccusant auprès de lâempereur, empêcher son élévation à la souveraineté. Ils combattirent de la sorte lâavènement dâArchélaus (Matthieu 2.22), ainsi que nous lâapprend Josèphe (Antiquités Juives, XVII, 11, 1).
Jésus se représente lui-même dans la position dâun de ces princesâ¯; il ne doit point prendre immédiatement possession de son royaume (verset 11), mais sâen aller auparavant auprès de son Père, où son autorité sera confirmée. Les Juifs agiront envers lui comme ils agissaient envers un prince quâils nâaimaient pas (verset 14). Mais il a aussi des serviteurs fidèles, auxquels il confie les moyens de travailler à lâétablissement de son règne (verset 13).
Verset 13
Grecâ¯: ses propres serviteurs, ceux dont il avait le droit dâattendre une entière fidélité.
Le maître donne à ses dix serviteurs dix mines, câest-à -dire à chacun une (verset 16).
Dans la parabole des talents, où des valeurs diverses sont confiées aux serviteurs, selon leurs capacités, il sâagit des dons naturels, qui sont en effet très divers, tandis que dans notre parabole la mine représente pour chacun la tâche quâil doit remplir, quelle quâelle soit.
La mine grecque valait environ cent francs, somme minime en comparaison du talent.
Lâintention de Jésus est précisément de montrer quâune grande récompense sera accordée à la fidélité dans un travail de peu de valeur en soi (verset 17).
Faites-les valoir, ou, proprementâ¯: faites des affaires, du négoce, ce qui a pour but dâaugmenter la valeur de lâargent confiéâ¯; image de la fidélité et du travail par lesquels grandissent nos capacités pour lâavancement du règne de Dieu.
La leçon la plus autorisée (Codex Sinaiticus, A, B, D) peut se traduireâ¯: pendant que je vais, ou que je suis en voyage. Mais même en adoptant ce texte, il est préférable de conserver la traduction ordinaire.
Verset 14
Ces concitoyens du prince représentent les Juifs, qui refusaient obstinément de reconnaître leur Messie (Jean 19.15).
Ils le haïssaient à cause de la vérité quâil leur annonçait.
Avec quelle tristesse Jésus dut prononcer cette paroleâ¯! Il y a quelque chose de méprisant dans le mot celui-ci et de très résolu dans le termeâ¯: nous ne voulons pas quâil règne sur nousâ¯!
La vraie cause de la révolte de lâhomme pécheur, câest que le Seigneur veut régner sur lui.
Verset 15
Grecâ¯: afin de connaître qui lâavait fait valoir quoi.
Cette tournure réunit les deux questionsâ¯: Lequel a gagné quelque choseâ¯? Etâ¯: quâa-t-il gagnéâ¯?
Codex Sinaiticus, B, D portentâ¯: ce quâils lâavaient fait valoir, mais Tischendorf lui-même conserve la leçon reçue. Câest le moment du grand compte à rendre.
Après avoir reçu la royautéâ¯; ainsi la révolte de ses concitoyens et toutes les résistances du monde ne sauraient empêcher que le Seigneur ne soit et ne reste le roi souverain (Psaumes 2.1-6).
Verset 16
Grecâ¯: ta mine a opéré (ou travaillé) de plus dix mines.
Ce nâest donc pas à lui-même que ce serviteur attribue un si beau résultat (1 Corinthiens 15.10).
Verset 17
Plus le serviteur se montre humble (verset 16), plus est belle la louange et grande la récompense que le maître lui accorde.
Avec ces dix mines, il aurait à peine acheté une maison et le maître lui donne dix villes à gouverner. Telles sont les richesses de la grâce.
Comment faut-il entendre cette récompense quand il sâagit du royaume de Dieuâ¯? Le Seigneur ne le dit pasâ¯; mais il est évident que la position plus élevée et lâactivité plus étendue qui est assignée aux serviteurs sont une image de la vie glorieuse et féconde que les enfants de Dieu posséderont dans la maison de leur Père.
Dans la parabole des talents, la récompense est ainsi énoncéeâ¯: «â¯Bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle en peu de choses, je tâétablirai sur beaucoupâ¯; entre dans la joie de ton Seigneurâ¯Â» (Matthieu 25.21).
Verset 19
Récompense également proportionnée à la fidélité. Elle suppose des degrés divers de félicité et dâactivité dans le royaume de Dieu.
Dans Matthieu, les deux serviteurs reçoivent la même louange et la même récompense, bien que les résultats de leur travail soient différents.
Câest une autre face de la même vérité. Le don immense de la vie éternelle fait disparaître les diversités.
Verset 22
Texte reçu avec A, majusculesâ¯: Mais il lui dit⦠Grecâ¯: Par ta bouche je te jugerai.
Verset 26
Voir, sur ces excuses du serviteur infidèle et sur la réponse de son maître, Matthieu 25.24-29, notes.
Il nây a entre les deux paraboles que quelques légères différences.
Dans Matthieu, le serviteur infidèle cache lâargent de son maître dans la terreâ¯; ici, il lâa gardé dans un linge.
Lâexpression de Lucâ¯: tu prends ce que ta nâas point déposé, est plus rude encore que celle de Matthieu.
La principale divergence résulte du fait que dans la parabole de Luc tous les serviteurs reçoivent la même somme à faire valoir et que dès lors il est difficile de comprendre le reproche que le mauvais serviteur fait à son maîtreâ¯: tu prends ce que tu nâas pas déposé (verset 21).
Cette plainte sâexplique mieux dans la parabole de Matthieuâ¯: lâunique talent quâil avait reçu pouvait lui paraître comme rien en comparaison des multiples talents confiés aux autres.
Aussi a-t-on diversement interprété la raison quâil allègue chez Luc. Dâaprès les uns, il voudrait direâ¯: tu tâappropries le fruit du travail de tes serviteurs, sans les faire participer au bénéfice. Dâaprès dâautres (Meyer, Weiss)â¯: Si jâavais perdu la mine, tu te serais dédommagé en en reprenant la valeur sur mon avoir. M. Godet pense quâil faut envisager cette expression comme une formule proverbiale qui serait à désigner un maître exigeant à lâexcès.
Le Seigneur continue son discours, sans avoir lâair de répondre à lâobjection du verset 25 et pourtant il la réfute par un principe plein de profondeur (Matthieu 25.29, note).
Verset 27
Comparer verset 14. Ce terme rigoureuxâ¯: Ãgorgez-les, correspond à lâidée du souverain politique, qui fait périr des gens révoltés contre son autoritéâ¯; il sâappliqua littéralement à des milliers et des centaines de milliers de Juifs, quarante ans plus tard. Mais, de plus, câest une prédiction du redoutable jugement de Dieu qui atteindra les rebelles au dernier jour.
Il y a donc, dans cette parabole, deux actions parallèlesâ¯: lâune qui se passe entre un souverain et des sujets révoltés, lâautre qui a lieu entre le maître et ses serviteurs dont il éprouve la fidélité.
Verset 28
Les motsâ¯: après avoir dit cela, se rapportent sans doute à la parabole qui précède, mais nâindiquent pas exactement le moment où Jésus quitte Jéricho, afin de poursuivre sa route vers Jérusalem (voir verset 9, note).
Lâheure était décisive. Jésus se met en marche, à la tête dâun cortège qui grandit à chaque instant (verset 37)â¯; et par ce motâ¯: il allait devant eux (dâautres traduisentâ¯: il allait en avant), Luc marque la courageuse détermination avec laquelle le Sauveur se met en marche, sachant très bien tout ce qui lâattend à Jérusalem, car il lâa annoncé plus dâune fois (Luc 18.31 et suivants).
Aussi Marc (Marc 10.32) nous dit-il que les disciples en étaient effrayés, saisis de crainte.
Verset 29
Lâentrée à Jérusalem
Purification du temple
La semaine sainte
Les premiers jours de la semaine, lâentrée de Jésus à Jérusalem
Versets 29 à 48 â Lâentrée à Jérusalem et la purification du temple
Voir, sur ce récit (versets 29-38) et Matthieu 21.1-9â¯; Marc 11.1-10, notes.
Verset 30
Marc 11.2-3, note.
Marc et Luc ne rappellent pas ici la prophétie de Zacharie que Matthieu (Matthieu 21.4-5) cite pour ses lecteurs juifs.
Verset 37
Cette joie éclate, ces chants de louange montent vers Dieu, au moment où Jésus, à la tête de son cortège, est arrivé vers la descente de la montagne des Oliviers, câest-à -dire sur le col qui relie le mont des Oliviers au mont du Scandale.
De là , on voit Jérusalem se déployant sur la montagne opposée, au-delà de la vallée du Cédron, avec ses tours, ses palais et son temple.
Câest à cette vue que toute la multitude des disciples, pénétrée dâune joyeuse attente, se met à louer Dieu à haute voix.
Pour la plupart, la cause de cette joie, câétaient les miracles quâils avaient vus et tout spécialement le miracle de la résurrection de Lazare, qui avait eu lieu peu de temps auparavant.
Selon le récit de Jean (Jean 12.9 et suivants), Jésus venait de passer à Béthanie, où la foule avait pu voir Lazare vivant.
Verset 38
Voir, sur ce chant de louange, Matthieu 21.9, note.
Au lieu deâ¯: «â¯Hosanna dans les lieux très hautsâ¯Â», Luc, écrivant pour des étrangers qui ne comprenaient pas lâhébreu, ditâ¯: Paix dans le ciel, où lâÅuvre du Sauveur allait en effet rétablir la paix entre Dieu et les hommes (Ãphésiens 1.10, noteâ¯; Colossiens 1.20)â¯; et encoreâ¯: Gloire dans les lieux très hauts, car, par la rédemption du monde, Dieu allait être glorifié, toutes ses perfections manifestées.
Sans doute, les espérances des disciples devaient sâaccomplir tout autrement quâils ne sây attendaientâ¯; les pieux sentiments quâils exprimaient dans leur saint enthousiasme étaient plus conformes à la vérité que les idées quâils se faisaient de lâavenir nâétaient exactes.
Verset 40
Ce court dialogue est particulier à Luc.
Mais Matthieu (Matthieu 21.15-16) mentionne, après lâentrée de Jésus à Jérusalem, un semblable mouvement dâindignation parmi les pharisiens.
Ici, quelques-uns de ces hommes, orgueilleux de leur position et jaloux de leur influence sur le peuple, se montrent irrités des acclamations et des louanges dont Jésus est lâobjet et ils lui demandent de reprendre ses disciples, afin de leur imposer silence.
Quelle note discordante au sein de ce joyeux concertâ¯! La réponse de Jésus est revêtue dâune image proverbiale qui signifieâ¯: Il est désormais impossible de comprimer cet élan de louanges, de reconnaissance et dâamour, qui sâélèvera de la terre au ciel.
Ce contraste entre la pierre et lâhomme se retrouve dans une autre application, Luc 3.8 (comparer Habakuk 2.11).
Verset 41
La multitude des disciples éclate en joyeuses acclamations et Jésus pleureâ¯!
Les paroles quâil prononce nous disent la cause de ses larmes. Mais ces larmes mêmes nous révèlent, mieux encore que ses paroles, à la fois la tendre compassion du Sauveur, son amour pour son peuple dont il prévoit la ruine et la certitude des jugements de Dieu que ce peuple va attirer sur lui par son endurcissement.
Plus tard, au sein même de la ville coupable, Jésus éprouva encore cette profonde et douloureuse émotion (Matthieu 23.37).
Verset 42
Cette exclamation est une phrase inachevéeâ¯; lâémotion empêche Jésus de la finir.
Chacun des mots quâil y accumule a sa signification profondeâ¯: Si tu avais connuâ¯! Câest donc par ignorance que le peuple juif va rejeter son Sauveur et combler par ce crime la mesure de ses péchés (comparez Luc 23.34â¯; Actes 3.17â¯; 1 Corinthiens 2.8)â¯; mais cette ignorance était volontaireâ¯: «â¯Vous ne lâavez pas vouluâ¯!â¯Â» (Matthieu 23.37)
Toi aussi, comme mes disciples, ces âmes droites et simples qui se sont ouvertes à la foi.
Au moins dans ce jour qui est à toi, ou, comme traduisent littéralement nos vieilles versions, au moins dans cette tienne journéeâ¯: ce jour suprême où Jésus faisait son entrée à Jérusalem offrait une dernière occasion au peuple et à ses chefs de venir se jeter, repentants, aux pieds de Jésusâ¯!
Jésus appelle (verset 44) ce jour «â¯le temps de ta visitationâ¯Â».
Il y a dans le développement des peuples comme des individus des moments qui, mis à profit ou négligés, déterminent leur destinée pour longtemps, peut-être pour toujoursâ¯; ce sont des temps de crise, de décision pour le bien ou pour le mal (comparer Hébreux 3.7â¯; Hébreux 3.13â¯; Hébreux 3.15).
Les choses qui regardent ta paix. Ces choses dâune si immense importance, câétait la vérité, le pardon, le salut que Jésus offrait à tous. Sâils lâavaient reçu avec foi, tous auraient trouvé en lui la paix et la prospérité. Le mot hébreu quâemployait le Sauveur a les deux significations.
Le verbe sont cachées indique un fait accompliâ¯; et cependant Jésus allait encore prêcher à Jérusalem durant toute une semaine et ses apôtres après lui pendant quarante ansâ¯; mais, pour le grand nombre, la mesure des iniquités était comblée, le temps de la grâce, de la visitation (verset 44), était passé.
«â¯En voyant, ils ne verront pointâ¯; en entendant, ils nâentendront pointâ¯Â». Ces redoutables paroles nâexcluaient point du salut les Israélites qui, individuellement, croiraient au Sauveur (Romains 11.1-5).
Verset 43
Ici encore, la phrase est suspendue par lâémotionâ¯: grec des jours viendront sur toiâ¦et tes ennemis tâenvironneront, etc.
Puis les divers traits de la prédiction se succèdent, liés les uns aux autres par le mot et, cinq fois répété.
Un retranchement, autour dâune ville assiégée, était une sorte de rempart en palissade, élevé par lâennemi, afin de réduire la ville par la famine.
Lâhistorien Josèphe raconte que les Romains élevèrent un tel retranchement autour de Jérusalem, dâabord en bois puis en pierre, quand le premier eut été brûlé par les Juifs.
Verset 44
Le mot traduit parâ¯: ils te détruiront, signifie proprementâ¯: ils te raseront au niveau du sol, de sorte quâil ne restera pierre sur pierre.
On peut aussi traduireâ¯: ils te briseront contre le solâ¯; les Septante ont employé ce verbe dans Psaumes 137.9 et lâon pourrait voir dans notre prophétie une réminiscence de ce passage.
Toi et tes enfants, câest-à -dire tous les habitants de Jérusalemâ¯; il ne sâagit point des enfants par opposition aux adultes. La cause de ces malheurs est clairement indiquée par le Sauveur à la fin de sa prédiction.
Le temps de ta visitation est un hébraïsme bien connu. Dieu visite une ville, un peuple, une âme, quand il sâen approche et leur parle, soit par sa parole et son Esprit, soit par de grandes épreuves ou de grandes bénédictions.
Toute cette prophétie fut accomplie à la lettre, au milieu de calamités inouïes, quarante ans après, lors de la destruction de Jérusalem par les Romains.
Certains critiques ont prétendu que la prophétie que Luc attribue à Jésus avait été écrite après lâévénement. Ils se fondent sur la ressemblance quâelle présente avec le récit de Josèphe. Câest oublier que cette prédiction sâen tient à des traits généraux qui se reproduisaient au siège de chaque ville. Un passage dâÃsaïe (Ãsaïe 29.3), annonçant le siège de Jérusalem par les Assyriens, renferme, dans la version des Septante, des expressions identiques à celles de notre texte.
Verset 45
Voir, sur ce trait, Matthieu 21.12-17, notes et Marc 11.15-17, notes.
Le texte reçu ajouteâ¯: ceux qui vendaient en lui (dans le temple) et ceux qui achetaient. Les mots soulignés paraissent inauthentiques.
Verset 47
Chaque jour de cette dernière semaineâ¯; puis, le soir venu, Jésus se retirait hors de la ville, soit à la montagne des Oliviers, soit à Béthanie (Marc 11.11-19).
Grecâ¯: les premiers du peuple.
Luc unit ainsi lâaristocratie juive aux sacrificateurs et aux scribes, qui avaient déjà décrété la mort de Jésus et qui cherchaient les moyens de mettre à exécution leur dessein (Marc 11.18â¯; Matthieu 26.3-4).
Verset 48
Grecâ¯: tout le peuple pendait à lui (à ses lèvres) en écoutant.
Jésus était tellement entouré de la multitude, avide de lâentendre et impressionnée par ses enseignements, que les chefs du peuple, craignant une émeute, nâosaient rien entreprendre contre lui.