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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 9". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/john-9.html.
bibliography-text="Commentaire sur John 9". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-41
Verset 1
La guérison de lâaveugle-né, dernière phase du conflit (chapitres 9 et 10)
Versets 1 à 41 â Lâaveugle-né guéri
Si les mots qui, dans le texte reçu, terminent le Jean 8 Et ainsi il sâen alla (grec il passa), étaient authentiques, le commencement de Jean 9 Et comme il passait, ou en passant, se rattacherait immédiatement à la scène violente qui marqua la sortie de Jésus du temple (Jean 8.59).
Mais dans ce cas il serait invraisemblable que les disciples eussent si tôt recouvré le calme que suppose leur question (verset 2). Rien nâoblige, dans le texte authentique, à rapprocher autant les deux faits.
Câest plus loin, dans les rues de Jérusalem, peut-être au soir de cette journée (verset 4), ou dâune journée qui suivit que sâoffrit aux regards de Jésus cet objet digne de toute sa compassionâ¯: un homme aveugle de naissance, qui avait toujours vécu dans les ténèbres et nâavait jamais vu ni les beautés de cet univers, ni les traits de ceux quâil aimait. En outre, il était indigent et réduit à mendier son pain (verset 8). Aussi excita-t-il la pitié du Sauveur.
Jésus le vit et ce malheureux lui fournit lâoccasion de lâun de ses plus grands miracles, en même temps que dâune instruction profonde pour ses disciples.
Verset 2
Les disciples, voyant que Jésus arrêtait ses regards sur ce malheureux, lui adressent une question qui suppose dans leur esprit, à la fois une vérité profonde et une dangereuse erreur.
La vérité, câest que tout mal dans ce monde, toute souffrance de notre humanité provient du péché et ne saurait, sans blasphème, être attribuée à Dieu (Genèse 3.1â¯; Romains 5.12).
Lâerreur, qui était générale parmi les Juifs, consistait à penser que toute souffrance personnelle est le châtiment de péchés personnels. Cette idée rendait injustes les amis de Jobâ¯: les terribles épreuves de cet homme intègre leur paraissaient le signe irrécusable de graves transgressions, dont il sâétait rendu coupable à lâinsu de tous (comparer Luc 13.1, 2e note).
Avec une semblable pensée dans lâesprit, les disciples ne conçoivent dâautre alternative que celle-ciâ¯: ou lâépreuve de lâaveugle avait pour cause les péchés de ses parents, par une solidarité quâils pouvaient fonder sur Exode 20.5 et sur lâexpérience, qui nous montre bien souvent des enfants héritant des auteurs de leurs jours des maux divers, ou bien cet homme souffrait la peine de ses propres péchés.
Mais comment cela était-il possible, puisquâil était né aveugleâ¯?
Ici bien des exégètes prêtent aux disciples diverses spéculations dont ils étaient, pensons-nous, innocents.
Les uns leur attribuent lâidée quâil est possible à un enfant de pécher dès le sein de sa mère (selon lâexplication que les rabbins donnaient de Genèse 25.22, mais contrairement à lâaffirmation de Paul, Romains 9.11)â¯; dâautres pensent que leur question est inspirée par la croyance à la métempsycose, ou par lâidée platonicienne de la préexistence des âmes, qui pourraient souffrir dans cette vie la peine de péchés commis dans une existence précédenteâ¯; dâautres encore sâarrêtent à lâidée dâune participation de lâenfant au péché originel dès avant sa naissance (Psaumes 51.7).
Tout cela est sans fondement dans le texte. Les disciples se trouvent en présence dâune alternative dont le premier terme est une simple impossibilité, tandis que le second terme suppose un fait possible, mais qui froisse leur sentiment de la justice. Ils demandent à leur Maître de leur expliquer cette difficulté. Ils ne seront pas déçus dans leur attente.
Verset 3
Jésus ne nie point les péchés de lâaveugle ou ceux de ses parents, mais il conteste que son infirmité soit le châtiment spécial de leurs fautes personnelles. Puis, il élève les pensées de ses disciples vers la miséricorde infinie de Dieu qui sait transformer un mal temporel en un bien éternel. Cette action salutaire de la providence divine, dont il se sait lâorgane particulier (verset 5), est ce que Jésus appelle les Åuvres de Dieu, ces Åuvres de sa grâce que Jésus accomplissait alors dans toute sa vie (comparer Jean 9.4â¯; Jean 5.36â¯; Jean 10.25).
Il allait opérer une telle Åuvre sur le corps et sur lââme de lâaveugle Ce dernier était né aveugle afin que les Åuvres divines fussent manifestées en lui.
Il fut en effet, par son infirmité même, mis en rapport avec Jésus et amené à la foi et à la vie éternelle (verset 38).
Ces paroles de Jésus nous révèlent la vraie théodicée et sont la seule solution du problème que soulèvent les souffrances de notre humanité (comparer Jean 11.4).
à la vue de ceux qui souffrent, gardons-nous de jugements faux et injustes, mais souvenons-nous plutôt de paroles telles que celle-ciâ¯: «â¯Le Seigneur châtie celui quâil aime et il frappe de ses verges tous ceux quâil reconnaît pour ses enfantsâ¯Â» (Hébreux 12.6). à ce point de vue nous apparaissent dans leur pleine harmonie, la justice et la miséricorde de Dieu.
Verset 4
Pour Jésus, comme pour les siens il nây a quâun temps déterminé où ils puissent travailler et faire les Åuvres de Dieuâ¯: câest le temps de la vie présente.
En effet, ces motsâ¯: pendant quâil fait jour, sont clairement expliqués par ceux-ciâ¯: pendant que je suis dans le monde (verset 5).
Le jour, pendant lequel on travaille, est donc celui de notre vieâ¯; la nuit, câest la mort.
Jésus fait ainsi allusion à sa fin prochaine et montre, dans son infatigable activité, lâexemple que doivent imiter les siens.
On pourrait objecter que, pour Jésus, cette activité ne cessa point avec sa mort, puisque câest du sein de sa gloire quâil a fait les plus grandes Åuvres et fondé le royaume de Dieu sur la terre. Cela est vrai, mais il est vrai aussi que le temps déterminé de sa vie terrestre était celui où il devait accomplir son Åuvre spéciale et sauver le monde par ses souffrances et sa mort. Après cela ce sera par lâEsprit de Dieu et par le ministère de ses témoins que Jésus poursuivra son Åuvre.
Au reste, cette objection tomberait sâil fallait, avec Tischendorf, admettre la leçon du Codex Sinaiticusâ¯: Il nous faut⦠de Celui qui nous a envoyés ou celle de B, D, que préfèrent la plupart des critiquesâ¯: Il nous faut⦠de Celui qui mâa envoyéâ¯; car de cette manière, Jésus comprendrait tous ses disciples dans cette sérieuse déclaration, que nul ne peut travailler durant la nuit.
Au fond, câest bien la pensée du Sauveur, même dans les termes du texte reçu et celui-ci a pour lui lâautorité de la plupart des majuscules et celle des anciennes versions.
Verset 5
Grecâ¯: Quand je suisâ¦
Cette conjonction fait ressortir le caractère transitoire de lâactivité de Jésus ici-bas. Jésus confirme et explique sa déclaration précédente. Il fait véritablement les Åuvres de Dieu, parce quâil est la lumière du monde.
Cette grande parole, qui serait dâun insensé, si elle nâétait du Fils de Dieu, il lâa répétée plus dâune fois (Jean 8.12â¯; Jean 12.35)â¯; mais ici, il la prononce avec un à -propos particulier au moment où il va communiquer à cet aveugle la lumière du corps et celle de lââme. Et, dans ce quâil vient de dire, nâa-t-il pas déjà fait resplendir la lumière sur les douloureux mystères de notre vie (verset 3) et sur lâemploi du temps qui nous est donné ici-basâ¯? (verset 4).
Verset 6
Dâordinaire le Seigneur guérit les malades simplement par sa parole créatrice. Dans certains cas, assez rares, il emploie des moyens extérieurs (Matthieu 8.3â¯; Marc 7.33â¯; Marc 8.23).
Ici, il fait avec sa salive une boue quâil (grec) mit comme un onguent sur les yeux de lâaveugle.
Pourquoiâ¯? Nous ne le savons pas. Toutes les explications quâon a données de ce procédé se réduisent à des conjectures. Jésus, qui ne faisait rien dâinutile, rien qui fût une simple apparence, jugeait sans doute ces moyens nécessaires à lâaccomplissement de la guérison.
Le miracle nâen restait pas moins un acte surnaturel de sa puissance divine.
Quâensuite on suppose quâil voulût par ce traitement spécial se mettre dans un rapport personnel avec le malade, lui inspirer de la confiance, éveiller et, en même temps, éprouver sa foi, rien de plus naturel et câest ce quâadmettent la plupart des interprètes.
Aller plus loin, dire que Jésus, en ajoutant à la cécité naturelle de lâaveugle une cécité artificielle, produite par lâenduit de boue, voulait enseigner au malade que pour recouvrer la vue, il fallait commencer par devenir plus complètement aveugle, pour sâabandonner entièrement à la puissance du Sauveur, cela nous paraît un peu cherché.
Verset 7
Ordonner à lâaveugle dâaller se laver au réservoir de Siloé, câétait encore exercer sa foi, tout en accomplissant le miracle de sa guérison (comparer 2 Rois 5.10-14).
La source de Siloé avait joué un rôle dans les cérémonies de ces jours de fête (Jean 7.37, 2e note).
Jusquâici tout est simple dans ce récit. Mais lâévangéliste a trouvé bon de traduire le nom de Siloé (hébreu Schélach ou Schiloach, Néhémie 3.15â¯; Ãsaïe 8.6), auquel évidemment il attachait de lâimportance à cause de sa signification dâEnvoyé.
Or, plus dâun commentateur nâa trouvé là quâun jeu de mots peu digne de lâapôtreâ¯: celui-ci rapprocherait le nom dâEnvoyé du fait que lâaveugle lui-même était envoyé à ce réservoir par Jésus. Lücke suppose que la parenthèse est une interpolation.
Pour retrouver la vraie pensée de lâévangéliste, il suffit de se rappeler, avec M. Bovet, que «â¯cette double fontaine de Siloé, jaillissant du rocher même sur lequel sâélevait la maison de Dieu, était, pour les Israélites, un symbole de vie spirituelle et quâil y est fait souvent allusion dans lâÃcritureâ¯Â» (Ãzéchiel 47).
Cette source bénie était donc à un double titre un don de Dieu. Le nom quâelle avait reçu comme telleâ¯: Envoyé, était précisément le terme par lequel, dans notre évangile, Jésus caractérise sa mission divine (Jean 3.17â¯; Jean 5.36â¯; Jean 6.29â¯; Jean 10.36â¯; Jean 17.3â¯; Jean 17.8â¯; Jean 17.21, etc.).
Nâétait-il pas naturel dès lors dâétablir un rapprochement entre la source qui portait ce nom prophétique et Celui qui offrait à toutes les âmes altérées des eaux vives et qui se désignait sans cesse lui-même par ce même nomâ¯?
Peut-être lâaveugle avait-il été conduit à la source par quelquâun qui lui rendait, pour la dernière fois, ce service mais il revint voyant. Et avec quelle joieâ¯! Il revint, non pas immédiatement vers Jésus quâil ne connaissait pas, mais vers les siens (versets 8 et 18).
Verset 9
Le résultat du miracle est que les voisins de lâaveugle guéri discutent lâidentité de sa personne et diffèrent dâopinion à son égard. Leur hésitation se conçoit dâautant mieux que la physionomie de cet homme devait paraître tout autre depuis que ses yeux sâétaient ouverts et rayonnaient de joie. Cette première scène est décrite dâune manière vive et dramatique.
Au verset 8, le texte reçu porteâ¯: aveugle au lieu de mendiant. Au verset 9, le texte reçu porte seulementâ¯: «â¯Il lui ressembleâ¯Â» (grec semblable).
La leçon de Codex Sinaiticus, B, C, versionsâ¯: «â¯Non, mais il lui ressembleâ¯Â», implique une négation plus prononcée de lâidentité.
Verset 11
On lui demande comment il a été guéri. Câest là une question à laquelle nul homme nâaurait pu répondre, car le comment dâun miracle est toujours un mystère.
Mais ce quâil a éprouvé, son expérience, câest là ce que lâaveugle guéri raconte avec autant de précision que de simplicité et de vérité.
Verset 12
Comme lâaveugle nâavait pas pu voir Jésus avant sa guérison et quâimmédiatement après il était retourné chez lui, il ne pouvait réellement pas savoir où était son libérateur.
Lâévangéliste nous décrit dâune manière admirable les développements progressifs de la lumière intérieure dans cet homme qui venait de voir pour la première fois, la lumière du jour.
Dâabord il ne connaît que lâexpérience quâil a faite de la puissance et de lâamour de Jésus (verset 11), il arrive ensuite à la conviction que son libérateur est un prophète, un envoyé de Dieu (verset 17)â¯; puis il affirme courageusement cette conviction devant les ennemis du Sauveur (versets 27-33)â¯; enfin, en présence et par la parole de Jésus, il parvient à une pleine foi en lui (verset 38).
Verset 14
Qui sont ceux qui mènent cet homme vers les pharisiens�
Ãvidemment quelques-uns de ces voisins dont il vient dâêtre fait mention (verset 8), plus particulièrement ceux qui avaient exprimé leurs doutes (verset 9).
Lâévangéliste remarque incidemment que la guérison avait eu lieu un jour de sabbat. Cette circonstance augmentait leur incertitude. Les pharisiens seuls, pensent-ils, pouvaient porter un jugement sur la valeur légale de cette action, eux-mêmes ne se permettent pas de lâapprécier. Il y a donc, dans leurs motifs, plus dâignorance et de servilité que dâinimitié contre Jésus.
Mais qui étaient ces pharisiens que lâon constitue juges du Sauveurâ¯? Ãtait-ce le sanhédrin en séance, malgré le sabbat, ou une délégation de ce corps, ou bien les pharisiens, à Jérusalem, avaient-ils une organisation propre, avec une sorte de tribunal permanentâ¯?
Les interprètes diffèrent sur ce point. Ce quâil importe de remarquer, câest que ceux qui sont ainsi désignés agissent comme des hommes officiels et sâattribuent lâautorité de chefs du peuple.
Verset 15
Ils lui demandèrent à leur tour (grec de nouveau), parce quâils ne font que répéter la question du verset 10.
Le comment se rapporte à ce que Jésus avait fait, il leur importait de savoir sâil y avait là de quoi fonder lâaccusation dâune violation du sabbat (verset 16).
Quelle précision et quelle vérité dans la réponse de lâaveugle guériâ¯! Trois mots lui suffisent.
Verset 16
Ces quelques-uns, dâentre les plus mal intentionnés, ne nient pas encore le miracle (verset 18)â¯; mais ils en concluent que celui qui lâa opéré ne peut pas être un Envoyé de Dieu, parce quâà leurs yeux son action était une violation du sabbat.
Dâautres, plus éclairés, mieux disposés, concluent, comme Nicodème (Jean 3.2), que de tels miracles ne peuvent pas être lâÅuvre dâun homme pécheur, câest-à -dire, dâun transgresseur de la loi divine. Ils se refusent donc à admettre quâil y ait eu violation du sabbat.
Câest ainsi quâil y avait division entre eux.
Verset 17
Lâopinion de lâaveugle guéri nâimportait pas beaucoup aux plus hostiles de ces hommes (verset 34), mais ils la lui demandent dans lâespoir de lui arracher quelque parole qui leur permit de fonder une accusation contre Jésus ou de convaincre dâimposture celui qui avait recouvré la vue (verset 18). Au lieu de cela ils entendent de sa bouche cette première confessionâ¯: Câest un prophète, un Envoyé de Dieu.
La conviction de cet homme sâétait éclairée et affermie par la discussion même à laquelle il venait dâassister.
Verset 18
Maintenant Jean nâemploie plus le mot de pharisiensâ¯; il ditâ¯: les Juifs, terme par lequel il désigne toujours les adversaires du Sauveur (Jean 1.19, note).
Ils ne crurent point (grec) à son sujet quâil avait été aveugle et quâil avait recouvré la vueâ¯; mais, soupçonnant une entente entre lui et Jésus, ils voulurent avoir le témoignage de ses parents eux-mêmes, qui devaient le mieux connaître lâétat précédent et lâétat actuel de leur fils.
Verset 19
Deux questions, dont la première était bien facile à résoudre. Quant à la seconde, ses parents ne peuvent ni ne veulent y répondre. Par ces motsâ¯: votre fils que vous dites être né aveugle, les interrogateurs trahissent leur incrédulité sur ce fait même.
Les parents affirment ce double fait que câest là leur fils et quâil est né aveugle. Mais, quant à la guérison et quant à celui qui lâa accomplie, ils sâempressent de nier toute connaissance et de rejeter sur leur fils le soin de répondre à ces questions.
Les paroles qui suivent (versets 22-24) nâexpliquent que trop bien cette lâcheté et cette servilité, ainsi que lâespèce de terreur que lâautorité despotique des pharisiens inspirait au peuple.
Verset 22
Lâexclusion de la synagogue et par là de toute communion religieuse avec le peuple, était le premier degré de lâexcommunication. Cette décision prise par le sanhédrin contre les adhérents de Jésus avait dû faire sensation dans Jérusalem et les parents de lâaveugle ne pouvaient lâignorer.
Verset 24
Les adversaires, comme lâobserve M. Luthardt, trahissent tout dâabord leur embarras, en rappelant une seconde fois comme témoin celui dont la guérison témoignait contre eux il leur importait beaucoup de le décider à rétracter ses précédentes déclarations.
Prenant un ton solennel, ils lui disentâ¯: Donne gloire à Dieuâ¯! ce qui était une sorte dâadjuration de dire la vérité et de rendre à Dieu lâhonneur quâil lui avait refusé par son péché ou son blasphème (Josué 7.19).
Il insinuaient en même temps quâils combattaient, eux, pour la gloire de Dieu, tandis quâil lâoffensait, lui, en reconnaissant Jésus pour un prophète (verset 17).
Enfin, se revêtant de toute leur autorité, ils ajoutentâ¯: Nous savons que cet homme est un pécheur, un transgresseur de la loi divine du sabbat.
Ostervald traduit ici et verset 16â¯: un méchant ce qui nâest point exact et dépasse la pensée des adversaires eux-mêmes.
Verset 25
Réponse admirable de simplicité et de véritéâ¯! Apologétique seule vraie. Les ennemis cherchent, par les sophismes de leur dogmatique, à lui arracher un aveu contraire à sa conscience. Ils disentâ¯: Nous savonsâ¯; lui, ne conteste point leur science, il la laisse de côté et répondâ¯: Je ne sais, mais il ajouteâ¯: Je sais une chose et cette chose, le fait de sa guérison, câest son expérience que tous les raisonnements du monde ne sauraient ébranlerâ¯: jâétais aveugle et maintenant je vois.
Quiconque peut parler ainsi de la vie en Christ comme dâun fait dâexpérience, nâa plus à craindre les objections de lâincrédulité.
Verset 26
Leur embarras va croissantâ¯; ils espèrent encore obtenir de lui, sur la manière dont Jésus lâa guéri, quelque chose qui puisse servir à lâaccuser.
Verset 27
Pénétrant de plus en plus leurs intentions hostiles, lâaveugle guéri passe de la défensive à lâoffensiveâ¯; sa parole devient ironique et il finit par leur demander sâils veulent, eux aussi, eux, les savants, les magistrats du peuple, devenir ses disciplesâ¯!
Verset 28
Les adversaires sentent dans les paroles de lâaveugle, lâaiguillon dâun reproche moral qui excite leur colèreâ¯: Ils lâinjurièrent.
Lâévangéliste passe sous silence leurs injures et sâen tient à leur argumentâ¯: Toi, nous le voyons bien maintenant, tu es disciple de cet homme (grec de celui-là , terme de mépris), mais nous, nous ne reconnaissons pour maître que Moïse.
Verset 29
Ces dernières paroles respirent encore le mépris pour Jésus et lâincrédulité au sujet de son origine et de sa parole. Ces hommes ne trouvent pas ses Åuvres comparables aux majestueuses apparitions de Dieu sur les montagnes dâHoreb et de Sinaï, où il a parlé à Moïse.
Verset 33
Il nây a pas un mot, dans cette courageuse confession de lâaveugle guéri, qui ne porte le sceau dâune irrécusable vérité. Tout dâabord, la réponse à la paroleâ¯: Nous ne savons dâoù il est.
Câest là ce qui est étonnantâ¯! Il mâa ouvert les yeux, nâest-ce pas la preuve quâil vient de Dieuâ¯?
Lâaveugle lâétablitâ¯:
Verset 34
Lâorgueil clérical, blessé par lâinexorable logique, ne connaît plus que la fureur.
Par ce mot injurieuxâ¯: Tu es né tout entier dans le péché, ils font allusion à sa cécité quâils jugent, comme les disciples (verset 2), être un châtiment de Dieu à cause de ses péchés.
Après ces motsâ¯: ils le jetèrent dehors, il faut sous-entendreâ¯: hors de la salle où ils se trouvaient.
Il ne peut être question dâune excommunication officielle, qui eût exigé une délibération régulière. Mais cette excommunication devait être la conséquence inévitable et prochaine de la scène qui venait dâavoir lieu.
Verset 35
Par cette observation, que Jésus apprit (sans doute par quelquâun de ses disciples) ce qui venait dâarriver à lâaveugle, lâévangéliste prépare et motive la rencontre quâil va raconter.
En effet, Jésus, sachant que cet homme avait déjà souffert pour son nom, dut désirer dâautant plus vivement dâachever son Åuvre en lui, câest-à -dire de rendre la lumière à son âme, comme il lâavait rendue à ses yeux. Câest ce quâil va faire, en lâamenant à la foi, qui est lâÅil de lâhomme intérieur.
Grecâ¯: toi, tu crois au Fils de lâhommeâ¯?
Telle est la traduction littérale de cette question qui suppose une réponse affirmative.
En effet, Jésus savait quâil y avait dans cet homme un principe de foi sincère en son bienfaiteur. Il ne sâagissait donc que de lâamener à connaître celui-ci plus complètement. Jésus atteint ce but par la question directe du verset 35 et la révélation du verset 37.
Codex Sinaiticus, B, D et une ou deux versions portentâ¯: Fils de lâhomme au lieu de Fils de Dieu.
La plupart des critiques et des exégètes adoptent cette variante par la raison que la substitution du terme, courant dans notre évangile, de Fils de Dieu, au terme rarement employé de fils de lâhomme est plus probable que lâinverse. Dans 6.69 aussi, le terme de Fils de Dieu avait pris la place de lâexpression caractéristiqueâ¯: «â¯le Saint de Dieuâ¯Â».
Verset 36
La prompte réponse de cet hommeâ¯: Et qui est-il, Seigneurâ¯? montre quâil a vivement saisi la question de Jésus et quâil ne demande pas mieux que de le connaître pour croire en lui.
Verset 37
Grecâ¯: Et tu lâas vu et celui qui parle avec toi, câest lui.
Cette particule répétéeâ¯: et, et, marque deux immenses grâces de Dieu accordées à cet homme.
La première, câest quâil a vu son libérateur, il lâa vu au moment où celui-ci lâa trouvé (verset 35) et où il a pu pour la première fois contempler ses traits.
Dâautres pensent que par ce mot Jésus rappelle à lâaveugle la délivrance quâil lui avait accordéeâ¯: tu as vu, éprouvé ma puissance et mon amour.
Cette explication est moins naturelle. La seconde grâce divine, bien plus grande encore, câest que Jésus parle avec lui et se révèle à lui comme son Sauveur.
Verset 38
Il se prosterna devant luiâ¯: comme le fait observer Meyer, Jean emploie toujours ce terme dans le sens dâadoration (Jean 4.20-24â¯; Jean 12.20).
On conçoit, en effet, quâaprès lâéclatant miracle par lequel Jésus avait rendu la vue à cet aveugle et au moment où il se présentait personnellement à lui comme le Sauveur, lui parlant avec une divine charité, cet homme, vivement saisi et ému, sâécrie avec effusionâ¯: Je crois, Seigneurâ¯! et nâait dès lors, dans le cÅur, plus dâautre sentiment que celui de lâadoration. Câest le plein accomplissement de la grande parole du Sauveurâ¯: il était né aveugle, «â¯afin que les Åuvres de Dieu fussent manifestées en luiâ¯Â» (verset 3).
Verset 39
Jésus, voyant prosterné à ses pieds ce pauvre aveugle qui possède maintenant la lumière du corps et celle de lââme et apercevant, parmi ceux qui lâentouraient, quelques-uns de ces pharisiens aveuglés par leur orgueil et leur endurcissement (verset 40), dut prononcer ces paroles à haute voix et dâun ton ému.
Il voit un jugement de Dieu dans lâinimitié des adversaires. Quand il déclare que ce jugement était le but de sa venue dans ce monde, il semble se trouver en contradiction avec Jean 3.17.
Mais il veut parler ici de cette crise intérieure qui se produit en toute âme qui entend la parole divineâ¯; crise qui peut avoir pour résultats opposés la lumière ou les ténèbres, la vie ou la mort (comparer Jean 3.19â¯; Matthieu 13.14).
Câest là lâémouvant spectacle que Jésus avait alors sous les yeuxâ¯: dâune part, lâaveugle qui, dans les deux sens du mot, ne voyait pas et qui vient de recouvrer la vue corporelle et spirituelleâ¯; et dâautre part, ces sages et ces intelligents qui voient, ou sâimaginent voir, grâce à leur instruction et à leurs lumières naturelles, mais qui, en repoussant avec orgueil la vérité, sont frappés de cécité morale, deviennent aveuglesâ¯!
Dans une autre occasion (Matthieu 11.25), Jésus louait Dieu son Père de ce quâil a ainsi «â¯caché ces choses aux sages et aux intelligents et quâil les a révélées aux enfantsâ¯Â», aux âmes simples et droites. Câest là une dispensation de la vérité et de la justice divines.
Après cette interprétation qui ressort naturellement du contexte et qui est confirmée par les versets suivants, il nous paraît superflu de prendre parti dans un débat soulevé par quelques exégètes.
Les uns entendent par ceux qui ne voient pas ceux qui ont le sentiment de ce qui leur manque et soupirent après la lumièreâ¯; dans ceux qui voient, ceux qui, nourrissant lâorgueilleuse illusion de la science sont satisfaits dâeux-mêmes et de leur condition naturelle.
Dâautres pensent que Jésus désigne en ces termes, dâune part, les ignorants, les simples, les petits, les gens du peuple (Jean 7.49)â¯; dâautre part, les savants, les intelligents, les scribes et les docteurs de la loi, les chefs, qui, convaincus de leur infaillibilité, venaient de condamner lâacte quâil avait accompli.
Que Jésus eût en vue ces derniers, quand il parlait de ceux qui voient, câest évidentâ¯; mais dans son application générale cette parole nâest pas limitée à une classe dâhommes, puisque ce nâest que selon les dispositions de leur cÅur que les hommes de toute catégorie, savants ou ignorants, reçoivent ou rejettent la vérité divine.
Verset 40
Grecâ¯: Dâentre les pharisiens, ceux qui étaient avec lui, qui se trouvaient encore là , épiant les paroles de Jésus.
à cause de la sensation produite par cet éclatant miracle et à la suite de la scène racontée au verset 34, ils sentaient le besoin de lâobserver de près.
Ils comprennent que Jésus les désignait comme ceux qui deviennent aveuglesâ¯; blessés dans leur orgueil et insensibles au jugement divin que Jésus annonçait, ils lui posent, dâun ton hautain et railleur, cette questionâ¯: Et nous, sommes-nous aussi aveuglesâ¯?
Verset 41
Si vous étiez aveugles, semblables à ces ignorants qui se sentent tels et qui soupirent après la lumière, vous nâauriez pas ce péché spécial de lâincrédulité et de lâendurcissement, qui est le pire de tous et qui vous fait repousser la vérité.
Mais maintenant vous dites avec orgueilâ¯: Nous voyons, nous possédons la clef de la science, nous sommes les conducteurs des aveugles, les docteurs des ignorants, les maîtres des simples (Romains 2.19-20)â¯; votre péché demeure et demeure sans remède (Le texte reçu porte donc votre péché Cette particule est sous-entendue dans le texte de Codex Sinaiticus, B, D, Jean 9).
Lâaveugle qui se dit voyant, le malade qui se dit en santé (Matthieu 9.12), le pauvre qui se dit riche (Apocalypse 3.17), nâiront jamais puiser à la source de la délivrance.