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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 4". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/john-4.html.
bibliography-text="Commentaire sur John 4". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-54
Verset 1
Jésus en Samarie
Versets 1 à 26 â Jésus et la Samaritaine
Ces motsâ¯: Lors donc reportent la pensée au moment où de nombreux disciples affluaient autour de Jésus pendant son séjour en Judée (Jean 3.26).
Les pharisiens, ayant entendu parler de lâaction croissante du nouveau prophète qui succédait à Jean, en prirent de lâombrage.
Comme ils avaient repoussé le ministère du Précurseur, qui pourtant vivait selon la rigueur de la loi, ils devaient à plus forte raison reporter leur inimitié sur Jésus, qui prêchait une vie toute nouvelle faisait des miracles et avait assumé lâautorité messianique en purifiant le temple (Jean 2.14 et suivants).
Le Sauveur ayant appris, sans doute par quelques-uns de ses disciples, que telles étaient les dispositions de ses adversaires et ne voulant pas provoquer, avant le temps, leur haine «â¯quitta la Judée et sâen retourna en Galiléeâ¯Â» (verset 3).
Telle est, dans notre évangile, la première mention de cette opposition des chefs du peuple, qui ira grandissant jusquâà la croix du Calvaire.
Verset 2
Lâévangéliste précise et rectifie par cette observation un mot dâoù lâon aurait pu conclure que Jésus baptisait lui-même (Jean 3.22), tandis quâil laissait cette fonction à ses disciples.
Mais pourquoi ne baptisait-il pas lui-mêmeâ¯? On a répondu que câétait afin dâéviter quâon attribuât au baptême reçu de ses propres mains une valeur supérieure. On a dit encore que tout entier à son ministère, il ne voulait pas sâen détourner pour accomplir une cérémonie quâil pouvait laisser à ses disciples. Les apôtres agirent de même plus tard (1 Corinthiens 1.17â¯; Actes 10.48).
Ces explications peuvent être fondéesâ¯; mais la vraie raison, câest que Jésus était le Seigneur (verset 1). Celui qui devait baptiser du Saint-Esprit, ne pouvait pas baptiser dâeau (Matthieu 3.11)â¯; dâautant moins que ce baptême administré par les disciples nâétait alors encore que préparatoire, comme celui du Précurseur.
Verset 3
La Samarie étant située entre la Judée et la Galilée, il fallait traverser cette province si lâon voulait suivre le chemin le plus direct.
Les Juifs évitaient ordinairement la Samarie, en faisant un détour par la Pérée et la rive orientale du Jourdain. Jésus, voulant donner un exemple de largeur et montrer quâil ne partageait pas le préjugé des Juifs à lâégard des Samaritains (verset 9, note), prit le chemin le plus court, qui était encore de trois journées.
Mais ne pourrait-on pas, avec R. Stier, voir dans ce mot il fallait une direction de la providence et de la grâce divines, en vue de la belle Åuvre que Jésus avait à faire dans cette même Samarie et que Jean va nous raconter avec une évidente prédilectionâ¯?
Verset 5
Autrefois on identifiait Sychar avec Sichem, ville célèbre dans lâhistoire du peuple dâIsraël (Josué 20.7â¯; Juges 9.7), connue déjà au temps des patriarches (Genèse 12.6â¯; Genèse 33.18â¯; Josué 24.32). Elle fut appelée Néapolis et subsiste encore sous le nom de Naplouse.
On expliquait le changement du nom de Sichem en Sychar par la haine des Juifs pour les Samaritainsâ¯: Sychar, en effet, serait dérivé de schèker, mensonge, ou de schékar, boisson (ville des buveurs, comparez Ãsaïe 28.1).
Mais il est plus probable quâil faut distinguer Sychar de Sichem. Eusèbe parle de «â¯Sychar qui est devant Naplouseâ¯;â¯Â» le Talmud mentionne une localité du nom de Soukar et lâon trouve aujourdâhui encore prés du puits de Jacob un hameau qui porte le nom de El Askar.
Voir les belles pages que M. Félix Bovet a consacrées à Sichem dans son Voyage en Terre Sainte (2e édition page 358 et suivantes).
Sur ce champ que Jacob donna à Joseph, voir Genèse 48.22â¯; comparez Genèse 33.19â¯; Genèse 34.25-27â¯; Josué 24.32.
Verset 6
La source et non le puits, selon nos versions ordinaires, ce dernier mot ne se trouve quâau verset 11.
En employant ainsi deux termes distincts, lâévangéliste veut faire remarquer, sans doute, que ce puits nâétait pas une citerne destinée à recueillir les eaux de pluie, selon lâusage de lâOrient, mais quâil était alimenté par une source souterraine dâeau courante. Ensuite, ce terme seul pouvait fournir lâimage que Jésus en tire au verset 14.
La sixième heure, câest-à -dire midi (voir Jean 1.40, 2e note), lâheure de la plus grande chaleur. Cette observation nous fait sentir combien Jésus devait être fatigué, épuisé par la marche et accablé par lâardeur du soleil, quand il vint sâasseoir sur le bord du puits de Jacobâ¯!
Lâévangéliste accentue encore cette impression par ce petit motâ¯: ainsi, fatigué comme il lâétait, dâaprès Erasme, Bèze.
Dâautres (Chrysostome, Meyer, Weiss, Rilliet, Oltramare), estimant que pour avoir le premier sens, ainsi devrait être placé devant le participe fatigué, traduisentâ¯: «â¯Sâétait tout simplement assisâ¯Â», tel quâil était sans autre siège, ou, selon lâexpression de M. Godet, «â¯sans autres préparatifs, en prenant les choses comme il les trouvaitâ¯Â».
Verset 7
Lâévangéliste, en indiquant la nationalité de cette femme, fait pressentir la tournure que prendra son entretien avec Jésus. Elle arrive inopinément à la source. Moment important pour elle, que le texte marque et rend plus actuel par le verbe au présent, vient.
En adressant la parole à cette femme, Jésus pressentait ce qui allait sâensuivre, mais il faut prendre la requête quâil lui adresse dans toute sa simplicité et sa réalité, il demande à boire, parce quâil souffrait de la soif. Cela ressort de ce qui est dit au verset 6 (voir la note).
Verset 8
La remarque de lâévangéliste fait comprendre (car) pourquoi Jésus demande à la femme un service que nul autre ne pouvait lui rendre, en lâabsence de ses disciples. Celle-ci permettra à lâentretien de devenir plus direct et intime.
Verset 9
Par cette parenthèse lâévangéliste explique lâétonnement de la femme.
Les Samaritains étaient issus dâun mélange dâIsraélites restés dans le pays lors de la captivité et de païens transportés de lâOrient dans cette contrée, pour la repeupler (2 Rois 17.24).
Ils avaient sur le mont de Garizim un temple et leur religion était la religion de Moïse, mélangée également de paganisme. Ils admettaient le Pentateuque, à lâexclusion de tout le reste de lâAncien Testament (2 Rois 17.29).
Il y avait entre les Juifs et les Samaritains une haine nationale qui remontait à lâépoque du retour de la captivité (Esdras 4.1-15â¯; comparez Luc 9.52 et suivants). Aussi était-ce faire à un Juif une grossière injure que de lâappeler Samaritain (Jean 8.48).
Malgré cette hostilité entre les deux peuples, il y a quelque exagération dans lâétonnement exprimé par la Samaritaine. Reconnaissant en Jésus, soit à son langage, soit à son costume, un Juif, elle profite de la demande quâil lui adressé pour donner essor à un sentiment national, souvent plus vif chez les femmes que chez les hommes.
Verset 10
Jésus connut sans doute que le cÅur de cette femme ne resterait pas fermé à sa parole, malgré lâignorance et les préjugés dont il était rempli. Et avec quelle condescendance il poursuit lâentretienâ¯! à quelle hauteur il lâélève dès lâabordâ¯!
Si la femme savait à qui elle avait affaire, au lieu de lui marchander un peu dâeau pour sa soitâ¯; elle se mettrait à le prier humblement elle-même.
Il y a progression dans ces paroles si riches et très diversement interprétées. Dâabord le don de Dieu, qui, sans aucun doute, était déjà renfermé dans cette précieuse occasion offerte à la femme de voir et dâentendre le Sauveur. Ensuite, cette première grâce la conduirait bien vite à savoir qui est celui qui condescend à lui demander un peu dâeau. La Samaritaine le saura bientôt, autant du moins quâelle pouvait le connaître alors (versets 29 et 42).
Lui, enfin, lui aurait donné de lâeau vive. Au sens propre, lâeau vive, câest-à -dire celle qui coule de source (par opposition à lâeau de pluie recueillie dans des citernes) est particulièrement précieuse en Orient. Elle seule rafraîchit et restaure le voyageur épuisé par la fatigue et la soif.
Quâest-ce que Jésus, sous cette belle image, offre à la pauvre femme samaritaineâ¯?
Chaque interprète répond à cette question selon ce qui lui paraît être lâessence même de lâévangile. Meyer et Astiéâ¯: la grâce et la vérité (Jean 1.14)â¯; Lückeâ¯: la foi (Jean 7.38), Olshausenâ¯: Jésus lui-même et la vie qui vient de lui, Luthardt, Hofmannâ¯: le Saint-Espritâ¯; plusieurs Pères de lâÃgliseâ¯: lâEsprit donné par le baptême.
Ne pourrait-on pas réunir toutes ces pensées en disant que lâeau vive est lâimage de la vie, la vie spirituelle et éternelle de lââmeâ¯? (versets 13 et 14). Mais cette vie ne se trouve quâen Jésus (Jean 14.6â¯; Colossiens 3.4) et elle nâest communiquée à lââme que par le Saint-Esprit.
Toutes les interprétations précédentes se trouvent comprises dans cette dernière qui est en harmonie avec lâÃcriture entière (Psaumes 23.2â¯; Psaumes 42.2-3â¯; Ãsaïe 12.3â¯; Ãsaïe 41.17-18â¯; Jérémie 2.13â¯; Jean 7.37-39).
Verset 12
La Samaritaine a reçu des paroles de Jésus une première impression, qui lui inspire du respectâ¯: à celui quâelle avait appelé un Juif (verset 9), elle donne maintenant le titre honorable de Seigneur. Peut-être même soupçonne-t-elle sous ce mot dâeau vive une pensée plus élevée, mais, comme Nicodème (Jean 3.4) elle affecte de prendre lâimage dont Jésus se sert dans son sens littéral et matériel et elle défie Jésus de pouvoir lui donner ce quâil lui offre, puisque, sans un vase pour puiser, il ne peut atteindre lâeau dans ce puits profond. «â¯Il nây a point ici dâautre sourceâ¯; dâoù aurais-tu donc cette eau viveâ¯?â¯Â» Puis, cédant à un mouvement dâorgueil national, elle demande à Jésus sâil se croit plus grand, plus puissant que le patriarche qui avait fait don de ce puits à ses descendants et qui lâavait trouvé suffisant pour lui-même, pour ses fils et pour ses troupeaux.
Il y a dans ces dernières paroles une pointe dâironie par laquelle la femme croit répondre à ce mot de Jésusâ¯: Si tu savais qui est Celui qui te parle.
Elle appelle Jacob notre père parce que les Samaritains prétendaient descendre de ce patriarche par Joseph et ses fils, Ãphraïm et Manassé (Josèphe, Antiquités Juives, IX, 14, 3â¯; X1, 3, 6).
Verset 14
Cette eau là , dit Jésus, en désignant du geste le puits, ne peut désaltérer que pour un moment, la soif renaît bientôt. Il en est de même de toutes les jouissances de la terre, qui sont incapables de satisfaire lââme de lâhomme.
Christ seul par lâEsprit quâil lui communique, étanche sa soif pour toujours. Mais cette source de vie et de bonheur nâexiste pas seulement en dehors de lââme régénérée, lâEsprit de Dieu qui la vivifie, demeure en elle et y forme une source permanente toujours jaillissante jusquâà la vie éternelle.
Verset 15
On pourrait avec Lücke et Tholuck, voir de lâironie dans la demande de la femme, ou, avec Meyer et Stier, penser que, dans son embarras, elle ne sait ce quâelle dit.
Mais non, elle parle sérieusement, comme le montre ce mot respectueux de Seigneur. Les paroles de Jésus, surtout ce terme imposant de vie éternelle, lâont impressionnée, elle a le pressentiment dâune vie paisible et heureuse, mais elle est incapable de concevoir cette vie en dehors du cadre de son existence terrestreâ¯; câest pourquoi elle associe naïvement le don qui lui est offert à la suppression de ses peines présentes.
Comment lâéclairer au point de lui faire comprendre par la simple intelligence ce quâest la vie de lââme, la vie éternelleâ¯? Jésus dirige lâentretien vers un domaine plus accessible à son interlocutrice, celui de la conscience et de la vie morale.
Verset 16
Le but de Jésus, en donnant à la femme lâordre dâappeler son mari, était dâenfoncer dans sa conscience un aiguillon qui devait lâamener à la repentance.
Quelques interprètes, estimant quâil y aurait eu, dans lâemploi de ce moyen de tourné, quelque chose de peu conforme à la parfaite sincérité de Jésus, pensent quâil voulait réellement faire venir à lui le mari de cette femme, afin de le rendre aussi participant de ses instructions.
Pour cela, ils doivent admettre que Jésus ignorait, à ce moment-là , ce quâétait la vie de cette femme et que sa vue prophétique ne sâéveilla que lorsquâelle lui ditâ¯: «â¯Je nâai point de mariâ¯Â».
Mais lâobjection quâils font au procédé de Jésus nous paraît dictée par des scrupules exagérés et il est plus naturel et plus conforme au récit de supposer que Jésus connut dâemblée la misère morale de son interlocutrice.
Verset 18
Par cette réponseâ¯: Je nâai point de mari, réponse qui était un demi-aveu, la femme voulait échapper à la confusion quâelle éprouvait. Mais Jésus, en déroulant devant elle le tableau de sa vie passée et actuelle, lâhumilie par la puissance irrésistible de la vérité (verset 19).
Nous voyons ici en Jésus une connaissance immédiate et surnaturelle, qui sâest manifestée plus dâune fois dans sa vie et que Jean lui attribue expressément (Jean 2.24-25).
Les cinq premiers mariages de cette femme avaient été légitimes et successivement dissous par le divorce ou par la mort cela ressort de la manière dont Jésus désigne lâhomme avec qui elle vivait alors dans le désordre. Et cependant ô miséricorde infinieâ¯! Le Seigneur continue à lui parler et à lâinstruire pour la sauver.
Verset 20
à ce regard de Jésus qui a pénétré son cÅur et sa vie, la Samaritaine reconnaît en lui un envoyé de Dieu, un prophète. Et aussitôt, elle lui pose une question dont le sens a été faussé de deux manières opposées.
Quelques interprètes nây ont vu que le désir dâéchapper à elle-même et à son humiliation, pour porter lâentretien sur un sujet religieux général.
Dâautres ont cru y trouver la requête anxieuse dâune âme pénitente qui sâinforme du vrai sanctuaire où elle trouvera le plus sûrement le pardon de ses péchés. La vérité est, comme lâobserve avec justesse M. Godet entre ces deux extrêmes.
Sans doute, elle pouvait instinctivement désirer de détourner lâattention dâelle-même, mais câest avec tout le sérieux dâune conscience remuée quâelle demande à Jésus la solution de la question religieuse vivement débattue entre les Samaritains et les Juifs, sur le lieu où il fallait adorer.
Les Samaritains (nos pères) célébraient leur culte sur le Garizim (Deutéronome 11.29â¯; Deutéronome 27.12). Ils sây étaient construit un temple à lâépoque de Néhémie. Ce temple avait été détruit par Jean Hyrcan 127 ans avant Jésus-Christ. Les Juifs, eux, soutenaient quâon ne pouvait offrir de sacrifices que dans le temple de Jérusalem.
En disantâ¯: sur cette montagne, la femme pouvait la montrer de la main, car le puits de Jacob, où avait lieu cet entretien, est situé au pied du Garizim.
Verset 21
Par cette seule parole, Jésus élève lâadoration à toute sa hauteur de vérité et de spiritualité (verset 24).
Pour les vrais adorateurs, il ne sera plus question de chercher le Père en un lieu plutôt quâen un autre, puisque, partout, il entend leurs prières.
Ainsi Jésus ne décidait la question ni en faveur des Juifs ni en faveur des Samaritains, il les invitait les uns et les autres à se rencontrer et à sâunir dans lâadoration du Père.
Verset 22
Après avoir mis au-dessus de tout doute sa haute impartialité, Jésus décide pourtant la question posée entre les deux peuples en faveur des Juifs, du moins quant au passé.
Les Samaritains, en restant séparés du peuple de lâalliance, en nâadmettant de lâAncien Testament que les cinq livres de Moïse, sâétaient volontairement privés de toutes les révélations subséquentes de Dieu par le ministère des prophètes, aussi bien que de tous les autres privilèges religieux dont avaient joui les Juifs (Romains 9.4-5).
Leur connaissance de Dieu et par conséquent leur adoration, était donc très incomplète.
Câest là ce que Jésus constate dâabord. Mais la grande raison (car) de la supériorité du culte des Juifs, câest que Dieu devait donner par eux au monde le salut, en faisant sortir du milieu dâeux le Sauveur.
Ãsaïe avait connu déjà , par lâesprit prophétique et annoncé le plan de Dieu à ce sujet (Ãsaïe 2.3). Dieu nâest connu que de ceux qui reçoivent cette pleine révélation du salut. En effet, Jésus déclarait aux Juifs mêmes qui le rejetaient, quâils ne connaissaient pas Dieu (Jean 7.28).
On a contesté que par ce pronom nous Jésus se désigne, lui et les Juifs et lâon a pensé quâil entendait par là lui et ses disciples, opposés aux Juifs et aux Samaritains.
Mais lâensemble du texte exige lâinterprétation donnée. Jésus, qui savait que le salut venait dâIsraël, aimait assez son peuple pour sâidentifier avec lui.
Verset 23
Lâheure, câest celle dont il a parlé au verset 21, comme dâun temps futur, tandis quâici il peut ajouter quâelle est maintenant, parce que déjà il avait autour de lui un petit nombre de ces vrais adorateurs.
Une adoration en esprit est tout dâabord dâaprès les versets 20 et 21, celle qui nâest déterminée par aucunes circonstances de lieux, de temps, dâactes ou de cérémonies extérieures, toutes choses qui nâont aucune vertu en elles-mêmes. Lâadoration en esprit a lieu dans la partie la plus intime de notre être (Romains 1.9) elle consiste dans une communion vivante avec Dieu, qui est esprit (verset 24).
Une telle adoration sera nécessairement aussi une adoration en vérité, câest-à -dire conforme à la nature du Dieu que nous adorons. Ce double caractère de lâadoration suppose lâaction de lâEsprit de Dieu en lâhomme (Jean 3.5â¯; Romains 8.14-16, Romains 8.26-27).
En effet, pour adorer le Père, il faut le connaître, lâaimer comme tel et pour cela, il faut être devenu un enfant du Père.
Jésus ajoute que ce sont de tels adorateurs que le Père demande, ou plutôt cherche, selon la traduction littéraleâ¯; car, en ce moment même, comme lâobserve avec justesse M. Godet, «â¯Jésus fait pressentir à cette femme quâil est lui-même lâenvoyé du Père pour former ce nouveau peuple et quâil lâinvite à en faire partieâ¯Â».
Verset 24
Dieu est esprit. Jésus justifie par cette affirmation de lâessence de Dieu ce quâil a dit de la vraie adoration. Elle doit être en harmonie avec la nature de Celui qui en est lâobjet.
La spiritualité de Dieu était bien connue des croyants de lâancienne alliance (1 Rois 8.27-39)â¯; mais Jésus la présente dans son rapport profond avec lââme humaine et montre la transformation quâelle doit opérer dans le culte pour faire de celui-ci une adoration digne de Dieu.
En effet, Jésus nâest pas préoccupé de donner une définition métaphysique de Dieu, mais dâapprendre à lâadorer comme lâÃtre infini, éternel, tout-puissant, vivant, saint, qui se communique à sa créature asservie au péché et à la chair, afin de lâen délivrer, de la sanctifier, de la ramener à sa communion de lui rendre possible, en un mot, lâadoration en esprit et en vérité.
Verset 25
La Samaritaine est évidemment saisie par ces grands enseignements de Jésus, bien quâelle ne puisse pas les comprendre entièrementâ¯; elle désire recevoir de plus amples instructionsâ¯; elle met la conversation sur le Messie, quâelle attendait avec son peuple.
Les Samaritains trouvaient dans le Pentateuque le fondement de cette espérance dâun libérateur (Genèse 15.1-6â¯; Genèse 49.10 et surtout Deutéronome 18.15).
Si le nom même de Messie (dont la traduction qui est appelé Christ appartient à lâévangéliste) ne se trouve pas dans ces passages, les Samaritains pouvaient parfaitement lâavoir reçu des Juifs.
à propos des motsâ¯: il nous annoncera toutes choses il faut observer le contraste quâil y a entre cette notion dâun Messie prophète et les idées des Juifs, qui faisaient du Messie un roi, un personnage politique. Lâabsence de telles préoccupations permet à Jésus de se déclarer.
Les interprètes qui ne voient dans cette réflexion de la femme quâun moyen dâéchapper encore aux appels que Jésus adressait à sa conscience (verset 23, note) sont dans lâerreur. Si leur opinion était fondée, le Sauveur nâaurait pu accorder à la Samaritaine la grande révélation dont il la favorise (verset 26).
Verset 26
De quel étonnement dut être saisie la Samaritaine en entendant cette déclaration si simple, si claire, si grandeâ¯!
Jamais Jésus ne sâétait exprimé si nettement sur sa dignité messianique, ni à lâégard du peuple juif, ni même envers ses disciples. Il défendra plus tard à ces derniers de le faire connaître, avant le temps, comme le Messie (Matthieu 16.20â¯; Marc 8.30â¯; Luc 9.21).
Aussi la critique négative a-telle trouvé une contradiction entre ces réticences et la franche déclaration de notre récit. Câest méconnaître la différence des situations. Parmi les Juifs, imbus de fausses espérances messianiques, Jésus devait éviter lâabus quâils pouvaient faire de ses paroles, tandis quâen Samarie, il ne courait point les mêmes dangers.
Il saisit avec lâempressement de la charité lâoccasion de se révéler à une femme qui cherchait le salut, et, par elle, à ses concitoyens (versets 29 et 39).
Verset 27
Jésus et les disciples, conversion des Samaritains (27-42)
Le texte reçu porteâ¯: sâétonnèrentâ¯; lâimparfaitâ¯: sâétonnaient, qui se lit dans Codex Sinaiticus, B, A, C, D, peint lâattitude des disciples et indique que leur surprise dura quelque temps.
Quelle en était la causeâ¯? Câest que cette femme était une étrangère, une Samaritaineâ¯; câest surtout que, dâaprès les principes des rabbins juifs, qui jugeaient la femme indigne de toute instruction, il nâétait pas bienséant à un homme dâavoir de longs entretiens même avec sa propre épouse et combien plus avec une étrangèreâ¯!
Dans la suite Jésus releva la femme dâune manière plus décisive encore de cette abjection, puisquâil reçut parmi ses disciples des femmes quâil autorisait à le suivre en le servant (Luc 8.2-3 et ailleurs).
Les disciples gardent le silence, par respect pour leur Maître
Verset 28
Donc, à cause de lâarrivée des disciples, qui interrompit lâentretien, la femme laissa sa cruche, soit par lâeffet de son émotion, soit, comme le pense Bengel, pour accourir plus vite auprès de ses concitoyens, soit enfin parce quâelle était bien décidée à revenir. Ce détail est caractéristique et révèle le témoin oculaire.
Verset 29
La pensée dont la Samaritaine est remplie, câest que cet homme a pénétré son cÅur et sa vie (tout ce que jâai fait)â¯; et comme il lui a déclaré quâil est le Christ, le Messie, elle est disposée à le croire.
Mais pour ses concitoyens et à cause de la grandeur de sa découverte, elle exprime timidement sa conviction par une question qui était seulement destinée à éveiller leur attention et à les décider à venir se convaincre par eux-mêmes (verset 42).
Verset 30
Il faut remarquer ces différents temps de verbesâ¯: Ils sortirent et ils venaient.
Câest ainsi que lâévangéliste marque dâabord lâempressement des habitants à quitter la ville et nous les fait voir ensuite, accourant à travers champ en longue procession.
Verset 31
Pendant ce temps (grec dans lâintervalle), câest-à -dire entre le départ de la femme et lâarrivée des Samaritains. Les disciples expriment leur sollicitude pour leur Maître fatigué et épuisé, en lâinvitant à manger.
Verset 33
Jésus a prononcé une parole énigmatique quâil va expliquer et que les disciples entendent à la lettre.
Verset 34
Jésus travaille à lâÅuvre de Dieu avec tant dâamour, quâil y trouve réellement sa nourriture, sa force, sa joie et comme le rassasiement de lââme et du corps (Psaumes 63.6â¯; Matthieu 4.4). Câest quâil agissait toujours dans une communion intime avec Dieu qui est la source de la vie.
De ces deux verbes faire et achever lâÅuvre de Dieu, le premier est au présent (dans Codex Sinaiticus, A, Jean 4) et désigne lâaction actuelle du Sauveur parmi les Samaritainsâ¯; le second est au futur et reporte la pensée jusquâà lâachèvement complet de cette Åuvre.
Verset 35
Jésus a parlé avec bonheur de lâÅuvre de Dieu quâil accomplissait (verset 34).
Maintenant, il en contemple dâavance les résultats dans ces Samaritains quâil va amener au salut. Il peint ce triomphe de lâÃvangile par une très belle image empruntée à la nature.
Dans les campagnes verdoyantes qui sâétendaient à lâentour on pouvait voir une promesse de la moisson, mais celle-ci ne devait être mûre que dans quatre mois.
Jésus invite ses disciples à regarder ces campagnes comme étant déjà blanches pour la moisson. Il entend par là la moisson spirituelle parmi ces habitants de la Samarie quâil voyait accourir à lui.
Tischendorf et, avec lui, plusieurs exégètes rattachent le mot déjà au commencement du verset suivant, quâil faudrait alors traduire ainsiâ¯: «â¯Et déjà celui qui moissonne, etcâ¯Â».
Nous préférons lui laisser la place que lui assigne le texte reçuâ¯; Jésus veut marquer par ce mot le contraste entre les quatre mois quâil y a encore jusquâà la moisson naturelle et ces campagnes déjà blanches pour la moisson spirituelle.
La moisson avait lieu en avril, les quatre mois dont parle Jésus nous reportent en décembre. Le séjour de Jésus en Judée, commencé à la fête de Pâque, sâétait donc prolongé plus de huit mois.
Quelques interprètes voient à tort dans ces motsâ¯: «â¯Encore quatre mois et la moisson vientâ¯Â», un dicton populaire indiquant le temps qui sâécoule entre les semailles et la moisson. Ce prétendu proverbe ne se retrouve nulle part et en Palestine on ne compte pas quatre mois mais six des semailles à la moisson.
Verset 36
Celui qui moissonne reçoit un salaire qui consiste à (le et a ce sens explicatif) amasser du fruit pour la vie éternelle, câest-à -dire à recueillir des âmes sauvées.
Cette sentence générale fait comprendre aux disciples que la moisson dont Jésus vient dâannoncer quâelle est déjà prête (verset 35), est une moisson spirituelle.
La première partie du verset 36 est une parenthèse explicative.
Jésus se reporte ensuite au fait quâil a signalé à ses disciplesâ¯: les campagnes sont déjà blanches pour la moisson (verset 35)â¯; il en est ainsi continue-t-il, dans lâintention de Celui qui a hâté la marche des événements, afin que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble.
Dans la règle leur joie nâest point simultanée. Et même les semailles nous sont présentées dans une comparaison connue de lâAncien Testament, comme un travail pénible (Psaumes 126.5-6).
Mais dans cette circonstance unique Dieu permet que le bonheur des semailles coïncide avec le bonheur de la moisson. Dans la suite (verset 38) Jésus donnera à entendre le sens de cette paraboleâ¯: celui qui sème, câest lui-même qui vient de répandre le bon grain dans lââme de la Samaritaine et va enseigner encore ses concitoyens (versets 40-42).
Les disciples auront à remplir le rôle de celui qui moissonne.
Verset 38
Au verset 37 Jésus confirme (car) ce quâil donnait à entendre à la fin du verset 36, à savoir que, dans le cas particulier et contrairement à la règle générale, le moissonneur est distinct du semeur.
Il le fait en citant un proverbe dont il constate quâil est vrai dans le cas donnéâ¯; puis il dit positivement que câest lui qui a envoyé ses disciples moissonner là ou dâautres ont travaillé.
Ces paroles trouvaient leur application immédiate dans ce qui se passait alors, près du puits de Jacob, mais elles ont une portée plus étendue qui se vérifiera dans toute la carrière des disciples.
Si Jésus nâavait pas semé, implanté dans notre humanité les germes dâune vie divine, jamais les apôtres nây auraient recueilli une moisson pour la vie éternelle.
Par ces motsâ¯: dâautres ont travaillé, plusieurs interprètes ont entendu Jésus et Jean-Baptiste, ou encore les prophètes avant eux. Il est plus probable que Jésus nâentend parler que de lui-même et quâil se voile en quelque sorte sous ce pluriel.
En parlant ainsi, il ne méconnaît point le rude labeur qui attend ses disciplesâ¯; mais, de même quâen Samarie ils ont part à la joie de la moisson que leur Maître a préparée, de même, à lâavenir, ils ne feront quâentrer dans son travail et le poursuivre, comme le font encore aujourdâhui tous ses fidèles serviteurs.
Verset 39
Lâévangéliste reprend son récit, interrompu au verset 30.
Plusieurs des Samaritains crurent en Jésus, dâune foi qui nâavait encore dâautre fondement que le témoignage de la femme et dâautre objet que la connaissance surnaturelle manifestée par ce prophète qui lui avait dévoilé toute sa vie (tout ce que jâai fait, verset 28).
Mais comme cette foi était sincère, elle va devenir tout autre par un moyen plus direct (verset 42).
Verset 40
La prière de demeurer auprès dâeux, que les Samaritains adressent à Jésus, après être venus vers lui, câest-à -dire après lâavoir vu et entendu, est lâindice dâun progrès dans leur foi et du besoin quâils ressentent de plus de lumière.
De son côté, Jésus, heureux de voir ces hommes altérés de vérité, va leur consacrer deux jours entiers.
Verset 41
Ces motsâ¯: à cause de sa parole, dont ils avaient éprouvé dans leur cÅur la vérité et la puissance, forment ici un contraste marqué avec ceux-ciâ¯: «â¯Ã cause de la parole de la femmeâ¯Â» (verset 39).
Verset 42
Les Samaritains expriment clairement la différence quâil y a entre la foi dâautorité, qui repose sur un récit, un témoignage (ce que tu nous as dit, grec ton langage) et la foi qui se fonde sur lâexpérience immédiate et personnelle (nous-mêmes, nous avons entendu).
Et telle a été la puissance de la parole de Jésus sur leur âme, pendant ces deux journées, quâils peuvent dire, non seulement nous croyons, mais nous savons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde (Le texte reçu ajouteâ¯: le Christâ¯; ces mots manquent dans Codex Sinaiticus, B, C, Versions).
On sâest étonné de trouver dans la bouche de ces Samaritains une profession si explicite de leur foi, qui sâélève jusquâà lâuniversalité du salut.
Mais, comme lâobserve Meyer, cette confession est très compréhensible, puisquâelle est le fruit de deux jours dâinstructions de Jésus et elle lâest dâautant plus que les espérances messianiques des Samaritains nâétaient pas entachées de lâétroit particularisme juif. La semence de vie répandue par le Sauveur dans cette contrée ne périt point, mais prépara la riche moisson que les disciples y firent plus tard (Actes 8.5-8, Actes 8.14-17).
Verset 43
Jésus en Galilée
Versets 43 à 54 â Jésus guérit le fils de lâofficier royal
Ces deux jours sont ceux que Jésus venait de passer avec les Samaritains (verset 40).
Lâévangéliste reprend sa narration du retour de Jésus en Galilée (verset 3) interrompue par le récit du séjour à Sychar.
Verset 44
Voici un de ces passages qui ont donné aux interprètes une peine infinie.
Lâévangéliste raconte le retour de Jésus en Galilée et il motive ce retour (car) en rappelant un proverbe que Jésus avait cité et qui apparaît bien plutôt comme une raison contre ce retour en Galilée. Première contradiction.
Puis il rapporte, comme une conséquence de ce dicton (donc, verset 45), que Jésus fut bien reçu des Galiléens. Seconde contradiction.
Nous ne citerons que les principales tentatives faites pour aplanir ces difficultés. Quâest-ce que la patrie de Jésus mentionnée dans ce proverbeâ¯? Plusieurs répondentâ¯: La Galilée. Jésus sây rend, parce quâil sait quâil nây obtiendra pas de succès, mais il cherche soit la lutte (Weiss), soit la retraite (Luthardt, Holtzmann, Schlatter).
Cette explication revient à changer le car en quoique (comme le fait la traduction fautive dâOstervald) et elle rend incompréhensible le donc du verset 45.
Meyer pense que Jésus, sachant quâen sa qualité de prophète il ne serait pas dès lâabord honoré dans la Galilée, sa patrie, avait commencé par chercher cet honneur au dehors, à Jérusalem, en Judée. Son calcul ne le trompa pas il fut ensuite (donc) bien reçu des Galiléens, parce quâils avaient vu ses miracles à Jérusalem (verset 45).
Cette explication, très admissible est adoptée, avec quelques modifications, par Astié, Reuss, M. Godet. Dâautres, depuis Origène jusquâà Baur, Ebrard et Keil, croient que, dans la pensée de Jean, la patrie de Jésus était la Judée, où il était né et que, nây ayant pas été honoré, il retournait en Galilée.
Cette idée est contraire à toutes les données du Nouveau Testament qui désigne Nazareth en Galilée comme la patrie de Jésus.
Câest même sur ce fait quâun grand nombre dâinterprètes se fondent pour proposer une quatrième explication de notre passage. Ils entendent par la Galilée, où Jésus retournait, cette province dans son ensemble à lâexclusion de Nazareth, ou Jésus ne voulait pas aller. Ainsi sâexpliquerait le motif (car), invoqué par lâévangéliste et la citation de ce proverbe, que Jésus avait réellement prononcé à Nazareth et au sujet de Nazareth (Luc 4.23-24).
En outre, bien que Jésus fût vulgairement appelé Galiléen (Matthieu 26.69), nulle part le Nouveau Testament ne lui donne cette province pour patrie, mais constamment Nazareth (Matthieu 13.54-57â¯; Marc 6.1-4â¯; Luc 4.16-30â¯; Jean 1.46â¯; Jean 19.19).
Pourquoi lâexpressionâ¯: sa propre patrie nâaurait-elle pas le même sens dans la pensée de Jeanâ¯?
On objecte que Jésus se rendit bientôt à Cana, qui nâétait pas très éloigné de Nazareth (verset 46), mais Jean lui-même indique assez clairement, dans ce verset, que Jésus avait autant de motifs de retourner à Cana quâil en avait peu dâaller à Nazareth. Cette explication, admise par Erasme, Calvin, Bèze, Bengel, Olshausen, Hengstenberg et dâautres, est peut-être la plus simple de celles quâon a proposées.
Verset 45
Lâévangéliste explique le bon accueil que reçut Jésus des Galiléens en rappelant quâils avaient été témoins de toutes les choses quâil avait faites à Jérusalem pendant la fête, à laquelle ils avaient eux-mêmes assisté.
Ils avaient été frappés de lâautorité quâil avait déployée en purifiant le temple (Jean 2.13 et suivants), aussi bien que des miracles quâil avait opérés (Jean 2.23).
Câétaient la des manifestations extérieures qui pouvaient préparer les âmes à la foi, mais qui étaient insuffisantes pour la créer en elles (verset 48).
Verset 46
Ce donc semble indiquer que Jésus, encouragé par ce bon accueil, voulut poursuivre son voyage en Galilée, jusquâà Cana, où son séjour précédent pouvait avoir préparé les esprits à recevoir sa parole. Câest ce que lâévangéliste veut faire sentir en rappelant que câest là quâil avait changé lâeau en vin (Jean 2.1 et suivants).
Un officier royal (grec un royal) peut désigner tout fonctionnaire, civil ou militaire. Il sâagit ici dâun serviteur dâHérode Antipas, qui régnait sur la Galilée et auquel on donnait le titre de roi bien quâil ne portât officiellement que celui de tétrarque.
Verset 47
La confiance de cet homme, qui pourtant nâétait point encore disciple de Jésus (verset 53), sâexplique, soit par ce miracle de Cana, dont il avait été peut-être informé, soit par la connaissance quâil avait eue, lui aussi, de tout ce que Jésus avait fait à Jérusalem.
Mais cette confiance sâexplique mieux encore par lâangoisse de son cÅur de père. Son fils, qui allait mourir, paraît avoir été un fils unique, ainsi que lâindique, en grec, lâarticle. Il prie Jésus de descendre parce que Cana était situé dans les montagnes.
Verset 48
Cette parole, qui a quelque chose de sévère surprend au premier abord.
Il y a une désapprobation évidente dans ces termes que Jésus choisit et accumule à desseinâ¯: miracles (grec signes) et prodiges, lâun indiquant une manifestation du monde invisible, lâautre un acte merveilleux contraire aux lois de la nature
Il en est de même de la double négation qui se trouve dans lâoriginal et qui signifieâ¯: Vous ne croirez certainement point.
à qui sâadresse ce reprocheâ¯? Dâabord à celui qui lâimplore (il lui dit) et qui aurait dû croire, sans miracle, par la connaissance quâil avait de Jésus (verset 47, note)â¯; mais aussi aux Galiléens qui lâentouraient, comme lâindiquent les verbes au pluriel.
Tous recherchaient des miracles (Matthieu 12.38â¯; 1 Corinthiens 1.22) et Jésus voulait quâils crussent en lui par sa parole, qui mettait la vérité en contact immédiat avec leur âme. Il ne nie pas la valeur de ses miracles pour préparer la foiâ¯; il y fait appel lui-même (Jean 10.37-38â¯; Jean 14.11)â¯; mais ce nâest là , à ses yeux, quâun moyen secondaire et qui reste inutile sâil ne conduit les âmes directement à lui. Dâailleurs il ne refuse point sa demande à ce père qui lâimploreâ¯; il lui donne une instruction qui contribuera à lâamener à la vraie foi (verset 53).
Verset 49
Le père ne se laisse point rebuter par ce quâil y avait de sévère dans les paroles de Jésusâ¯; mais, dans son angoisse, il insiste, avec une émotion qui se trahit par lâemploi de ce diminutif plein de tendresseâ¯: mon petit enfant (comparer Marc 5.23, note).
Aussi Jésus répond à sa confiance en lui accordant plus quâil ne demandait. Sans aller avec lui à lâinstant même, il lui annonce la guérison de son fils par cette parole souveraineâ¯: Va, ton, fils vit.
Cette manière dâagir du Sauveur constitue aussi une nouvelle épreuve pour la foi naissante de lâofficier, puisquâil doit sâen retourner en nâemportant quâune parole. Mais cette parole lui suffit (verset 50).
Verset 51
Comme déjà il descendait vers le lac de Tibériade, les serviteurs accourent pleins de joie au-devant de leur maître, afin de lui apprendre plus tôt la bonne nouvelle.
Ils se servent, pour la lui annoncer, des mêmes termes quâavait employés Jésus et qui, dans leur bouche, signifientâ¯: Non seulement il nâest pas mort, mais il est guéri.
Verset 52
Le père a maintenant la joyeuse certitude de la guérison de son fils, mais il veut sâassurer si la parole de Jésus à laquelle il avait cru en a été vraiment la cause uniqueâ¯; cette constatation achèvera dâaffermir sa foi.
La septième heure, selon la manière juive de diviser le jour, indique une heure après midi.
Dans ce cas, le père a eu le temps de retourner de Cana à Capernaüm le jour même, la distance étant de six à sept heures de marche et lâangoisse de son cÅur devant accélérer sa course.
Aussi quand les serviteurs parlent de la guérison comme accomplie la veille (hier), ils sâexpriment à la manière des Juifs, qui après six heures du soir désignent le jour écoulé comme le jour dâhier.
En méconnaissant la portée de ce terme, on a supposé à tort que lâofficier avait passé la nuit soit à Cana, soit en cheminâ¯; ou bien lâon sâest fait un argument de notre passage pour prouver que notre évangéliste divise le jour en comptant les heures à partir de midi. Dans ce cas, la guérison aurait été opérée par la parole de Jésus à sept heures du soir et le père nâaurait pu arriver à Capernaüm que le lendemain matin.
Verset 53
Il crut, non seulement à la parole de Jésus, dont il reconnaît maintenant la puissance divine, mais il crut en Jésus lui-même, comme Messie et Sauveur. Et bientôt toute sa maison, sa famille entière et ses serviteurs, partagèrent sa foi.
Résultat du miracle, plus grand et plus précieux encore pour ce père que la guérison de son fils.
Verset 54
Grecâ¯: Jésus fit de nouveau ce second miracle arrivant de Judée en Galiléeâ¯; allusion au premier miracle de Cana qui avait marqué le précédent retour de Jésus en Galilée.
Câest cette circonstance de deux retours différents de Jésus, lâun et lâautre signalés par un miracle, que Jean veut marquer ici.