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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 20". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/commentaries/fre/neu/john-20.html.
bibliography-text="Commentaire sur John 20". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-31
Verset 1
La résurrection (chapitre 20)
Versets 1 à 18 — Le tombeau vide, apparition à Marie-Magdelaine
Voir sur Marie Magdelaine Luc 8.2 ; Luc 7.37, notes.
Jean parle d’elle comme si elle était venue seule au sépulcre, tandis que les autres évangélistes mentionnent plusieurs femmes qui s’empressent également de visiter le tombeau, dans l’intention d’embaumer le corps du Seigneur (Matthieu 28.1-2, note, Marc 16.1 ; Luc 24.1, note).
Pour concilier cette différence, plusieurs exégètes admettent qu’elles y seraient allées toutes ensemble, mais que Jean ne mentionne que Marie Magdelaine sur laquelle se concentre tout son intérêt, à cause du rôle important qu’elle va remplir.
L’évangéliste n’ignorait pas, du reste, qu’elle avait des compagnes, puisqu’il la fait parler au pluriel et en leur nom (verset 2).
D’autres interprètes pensent que Marie Magdelaine serait réellement allée au sépulcre seule et avant toutes les autres, ce que semblerait indiquer cette expression de Jean : Comme il faisait encore obscur (voir la note suivante).
S’il en est ainsi, Jean aurait distingué cette course empressée de Marie Magdelaine de celle des autres femmes, tandis que les premiers évangélistes réunissent les deux faits dans un même récit.
L’apparition de Jésus à Marie seule (versets 11-18) n’est du reste pas étrangère à la tradition apostolique des premiers évangiles (Marc 16.9).
Les choses pourraient s’être passées ainsi :
Telle est l’interprétation d’Ebrard, d’Ewald, de M. Luthardt et d’autres. Ces deux moyens de concilier les récits évangéliques sont l’un et l’autre admissibles et en tout cas, ils ne laissent à la critique négative aucune raison de voir entre ces récits une contradiction insoluble.
Voici comment M. Godet accorde la seconde manière de concevoir la suite des événements avec la relation du premier évangile, d’après laquelle Jésus serait apparu à tout le groupe des femmes qui étaient venues au sépulcre :
Tous les évangélistes s’attachent à marquer avec soin le moment précis où les femmes et les disciples allaient renaître à la foi et à la joie, en voyant le tombeau vide ou le Seigneur lui-même. Mais il y a quelque différence dans les termes dont ils se servent pour cela. Voir, à ce sujet Marc 16.2, note.
L’expression de Jean comme il faisait encore obscur, paraît indiquer que Marie Magdelaine précéda les autres femmes au sépulcre (voir la précédente note), car lorsque celles-ci y arrivèrent, Marc dit que « le soleil venait de se lever ».
Matthieu (Matthieu 28.2) raconte comment la pierre avait été ôtée de l’entrée du sépulcre (comparer Marc 16.3-4).
Il faut remarquer ces verbes au présent : Marie Magdelaine vient, voit, court, vient, dit (versets 2, 5 et 6) ; ils rendent la scène actuelle et vivante. La plupart de nos versions, sacrifiant à l’élégance du style, effacent ces nuances délicates et importantes.
Verset 2
Le verbe au pluriel : nous ne savons, montre que Marie Magdelaine n’était pas venue seule au sépulcre (Matthieu 28.1 ; Marc 16.1).
L’émotion et l’effroi de Marie Magdelaine se peignent dans les termes par lesquels elle raconte cette nouvelle aux disciples. L’idée que Jésus pourrait être ressuscité n’a point encore abordé son esprit, puisqu’elle ne pense qu’à un enlèvement de son corps.
L’autre disciple que Jésus aimait est Jean, notre évangéliste, qui aime à se désigner ainsi, sans jamais se nommer (comparer Jean 13.23 ; Jean 19.26 ; Jean 21.7-20 ; voir l’Introduction).
Verset 3
Ce trait se retrouve très abrégé dans Luc 24.12-24.
Verset 8
Les deux disciples, remplis de la plus vive émotion à l’ouïe des paroles de Marie Magdelaine (verset 2), s’élancèrent hors de la ville ; et ils allaient au sépulcre, ils couraient ensemble vers le lieu où Jésus était enseveli. Jean, sans doute plus jeune et plus agile, devance son condisciple et arrive le premier au sépulcre.
S’étant baissé pour regarder dans la grotte, il y voit les linges dont le corps avait été enveloppé (Jean 19.40) ; mais retenu par la crainte instinctive que lui inspirent le mystère de la mort et l’incertitude de la situation, il n’ose pas y pénétrer.
Pierre arriva en ce moment, et, plus résolu que Jean, il entra dans le sépulcre et il voit (grec il observe), d’une part, les linges gisant à terre, et, d’autre part, le suaire qui avait recouvert la tête de Jésus (Jean 11.44), soigneusement plié à part en un lieu, tandis que les linges avaient été jetés çà et là (comparer Luc 24.12-24).
Alors donc, encouragé par l’exemple de son condisciple, Jean entra aussi dans la grotte, et il vit et il crut.
Qu’est-ce qu’il crut ?
L’évangéliste ne veut pas dire qu’il crut les paroles de Marie Magdelaine (verset 2) ; car l’ordre remarquable que le Seigneur avait voulu laisser dans son sépulcre (versets 6 et 7) excluait absolument l’idée d’un enlèvement opéré à la hâte par ses ennemis. Non, il crut que Jésus était ressuscité et cette conviction l’affermit dans sa foi que Jésus était le Christ, le Fils de Dieu (verset 31). Le verset suivant ne laisse aucun doute sur cette interprétation.
Mais il faut remarquer ici, avec M. Godet, qu’en employant ces deux verbes au singulier : il vit et il crut, l’auteur veut rapporter une expérience qui lui est propre. « Il ne peut témoigner pour l’autre disciple ; mais il peut le faire pour lui-même. Il nous initie à un souvenir personnel incomparable ».
Verset 9
Il devait ressusciter : « Nécessité divine », comme s’exprime Meyer (comparer Luc 24.26).
Comme Thomas (verset 25), les deux disciples eurent besoin de voir pour croire.
Jean marque en s’humiliant la cause de leur lenteur à croire : ils ne comprenaient pas encore, même alors, l’Écriture qui dit que Jésus devait ressusciter d’entre les morts.
En effet, ils auraient pu trouver la résurrection du Sauveur annoncée dans des passages tels que Psaumes 16 ; Psaumes 22 ; Psaumes 110 ; Ésaïe 53 etc.
Les enseignements de Jésus (Luc 24.25-27, Luc 24.45) et surtout la lumière du Saint-Esprit ouvrirent les yeux des apôtres sur ce point, comme sur tant d’autres. Alors ils comprirent les Écritures (Actes 2.25-34 ; Actes 8.32-33 ; Actes 13.33-35).
Outre les révélations de l’Ancien Testament, les disciples avaient entendu les déclarations claires et nombreuses de Jésus sur sa mort et sa résurrection (Matthieu 16.21, Luc 18.31 et suivants et ailleurs).
On est donc étonné que l’évangéliste ne les mentionne point ici et la critique négative n’a pas manqué d’en inférer que ces prédictions avaient été inventées après l’événement.
Mais les évangélistes eux-mêmes nous ont appris, avec une candeur et une humilité inimitables, que les disciples n’avaient pas mieux compris ces prédictions de Jésus que les Écritures (Luc 18.34 et surtout Marc 9.10).
Ils les entendaient dans un sens figuré parce que, selon leurs préjugés messianiques, les souffrances et la mort de Jésus leur paraissaient impossibles et sa résurrection un événement tellement inouï, que jamais il n’avait pénétré dans leur esprit.
Verset 11
Marie, après avoir annoncé aux deux disciples qu’elle avait vu le tombeau vide (verset 2), y était revenue à leur suite et lorsqu’ils s’éloignent, elle y reste pour pleurer.
Son amour la retient près de ce sépulcre vide ; elle pleure, parce qu’aucune espérance n’a encore pénétré dans son cœur (verset 13).
Verset 12
Ce fait n’est point en contradiction avec l’apparition antérieure de l’ange (Matthieu 28.2, Marc 16.5), ou des deux anges (Luc 24.4, note) aux femmes.
Il y a, en grec, le participe présent : s’asseyant, qui peut signifier qu’elle les aperçut au moment où ils vinrent s’asseoir dans le sépulcre
Verset 13
Comparer verset 2 et verset 11, notes.
Verset 14
Jésus lui-même vient à cette âme qui le cherche avec amour, au sein de ses larmes et de son angoisse.
Mais pourquoi ne le reconnaît-elle pas ?
Il ne suffit pas, pour répondre à cette question, de dire, avec divers exégètes, que peut-être Marie ne le regardait pas en face ou que ses yeux remplis de larmes l’empêchaient de voir, ou que la pensée de la résurrection était trop éloignée de son esprit, ou que Jésus se présentait à elle sous un costume différent de son ordinaire.
De nombreux passages des évangiles nous montrent clairement qu’il devait s’être produit dans la personne de Jésus un grand changement, causé par ses souffrances, sa mort et surtout sa résurrection. Ce fut là pour lui le premier degré de la glorification de son corps, dont l’ascension fut l’accomplissement suprême.
Telle a été la vraie cause du fait qui nous occupe et d’autres phénomènes semblables dans les apparitions de Jésus ressuscité (comparer Luc 24.16 ; Marc 16.12, notes et voir ci-dessous Jean 20.19-26 ; Jean 21.4).
Verset 15
C’est avec une compassion profonde pour Marie et pour sa douleur que Jésus lui adresse cette question. Souvent il interroge ainsi les malheureux qui le cherchent, uniquement afin d’attirer sur lui leur attention et de les encourager à lui ouvrir leur cœur avec confiance et à lui demander tout ce dont ils ont besoin (Jean 5.6 ; Marc 10.51).
Afin d’expliquer comment Marie Magdelaine prit le personnage qui se tenait là pour le jardinier, une minutieuse exégèse a supposé que Jésus avait emprunté les vêtements de celui-ci, ou qu’il apparaissait à Marie ayant pour tout vêtement la ceinture avec laquelle il avait été crucifié, ce qui fit croire à Marie qu’il était un serviteur occupé à quelque travail dans le jardin (Jean 21.7).
Mais il était tout naturel, en voyant quelqu’un dans une propriété particulière, à cette heure matinale, de penser que c’était l’homme chargé d’en prendre soin ; et Marie s’arrête à cette supposition, sa douleur ne lui permettant pas de considérer les traits de Celui qui se présente à elle.
En effet, s’il est dit au verset 14 « Elle se retourna et elle voit Jésus », ce ne fut qu’un regard fugitif qu’elle jeta sur lui ; elle reprit aussitôt sa position première ; cela ressort du verset 16, où, à l’appel de Jésus, elle se retourne de nouveau.
Marie parle avec respect à cet étranger : Seigneur, lui dit elle, c’est que la souffrance et le besoin de secours rendent humble. Puis, sans nommer Jésus, elle dit : Si tu l’as emporté, je le prendrai, ne supposant pas qu’on puisse penser à nul autre qu’à Celui qui remplit son âme tout entière.
Verset 16
Aussi est ce avec un tressaillement de joie que Marie, à son tour, pousse cette exclamation dans laquelle elle met toute son âme : Rabbouni ! Maître ! Elle ne peut en dire davantage.
Ce seul mot, prononcé dans une telle situation, a paru si important à l’évangéliste, qu’il l’a conservé dans la langue originale et il remarque expressément pour ses lecteurs grecs qu’il le cite en hébreu.
Ce dernier mot, omis par le texte reçu, est sûrement authentique. Il se lit dans Codex Sinaiticus, B, D, Itala, versions syriaques.
Verset 17
Les mots de Jésus : Ne me touche pas, supposent que Marie voulait se jeter à ses pieds, embrasser ses genoux (Matthieu 28.9). Jésus le lui défend.
Quelle était donc la pensée qui inspirait l’attitude de Marie et que Jésus désapprouve ? Comment comprendre la parole par laquelle Jésus motive sa défense : car je ne suis pas encore monté vers le Père ? (Le texte reçu porte : mon Père. Codex Sinaiticus, B, D, Itala omettent le pronom possessif).
La parole de Jésus signifierait alors que ce n’est qu’après sa glorification qu’il sera réellement avec les siens et vivra en eux (Calvin et, avec quelques modifications, M. Godet).
Cette interprétation, vraie au fond, nous paraît seulement, en ce qui concerne Marie, lui supposer une trop claire intelligence des promesses du Sauveur et une trop haute spiritualité.
Nous pensons avec de Wette, Tholuck MM. Weiss, Keil, que Marie, s’élançant vers Jésus pour le toucher (comparez Luc 7.38-39) et lui témoigner son amour et sa vénération, croyait que ses rapports antérieurs et habituels avec lui allaient recommencer, sans qu’il y eût rien de changé en eux et qu’elle se livrait tout entière, avec bonheur, à cette pensée.
Il fallait donc la tirer de cette erreur, la déprendre de ces relations terrestres avec son Maître, élever ses affections vers le moment prochain, où, soustrait à ses regards, monté vers son Père, le Sauveur entrerait avec les siens dans une communion infiniment plus intime, plus élevée, plus sainte (comparer 2 Corinthiens 5.16).
« Toucher », dit saint Augustin, « c’est trouver la limite de l’idée que nous nous faisons d’un objet » ; Jésus glorifié s’offre à l’âme comme l’infini qui seul la satisfait.
Je monte vers mon Père, telle est la grande pensée dont Marie doit se pénétrer et dont elle doit être la messagère auprès des « frères » de Jésus.
Mes frères, dit Jésus ; il les nomme ainsi pour la première fois, avec autant de solennité que d’amour, parce que, son œuvre maintenant achevée, il a fait d’eux des enfants de Dieu. Ils sont ses frères, par la raison que son Père est leur Père. Matthieu 28.10, Hébreux 2.11 (comparez Psaumes 22.23),.
Le message de Marie doit être celui de la gloire éternelle du Sauveur à laquelle ils auront part.
Je monte vers mon Père, ce verbe au présent exprime la certitude et l’imminence de ce grand événement, peut-être aussi la pensée que l’ascension de Jésus, comme sa glorification, est graduelle et s’accomplit déjà.
Mon Père, votre Père ; mon Dieu, votre Dieu, paroles d’une inépuisable profondeur et d’un amour infini, par lesquelles Jésus élève les siens jusqu’à son propre rapport avec Dieu. Par là aussi il leur fait part de la gloire et de la félicité où il va entrer.
Désormais les disciples comprendront toute la réalité et la douceur de ce nom de Père que Jésus donnait à Dieu (comparer Romains 8.15 ; Galates 4.6).
Cependant il ne dit pas : notre Père ; il ne l’a jamais dit, parce qu’il est seul Fils de Dieu, dans un sens unique, exclusif, divin.
Verset 18
Grec : arrive Marie Magdelaine annonçant aux disciples… Le présent peint vivement l’émotion et la joie de celle qui apporte une telle nouvelle et la surprise de ceux qui l’entendent. Elle a vu le Seigneur, il lui a parlé et elle répète les choses qu’il lui a dites !
Codex Sinaiticus, B portent : J’ai vu le Seigneur, leçon qui est adoptée par la plupart des éditeurs récents, mais qui ne peut se rendre dans la traduction, à cause de la proposition suivante : « Et qu’il lui avait dit ces choses ».
Ce brusque passage du discours direct au discours indirect n’a rien d’extraordinaire en grec. Il est effacé d’ailleurs dans la variante de D : et elle leur rapporta les choses qu’il lui avait dites.
La tradition apostolique, recueillie dans Marc (Marc 16.10-11), nous apprend comment les disciples reçurent ce message : au premier abord « ils ne le crurent point » (comparer Luc 24.11 ; Luc 24.22-24).
Verset 19
Apparition aux disciples réunis (19-23)
Grec : Jésus se tint là au milieu d’eux, sans qu’ils vissent comment il était entré, les portes étant fermées.
Il est évident que l’évangéliste voit dans cette apparition de Jésus quelque chose de mystérieux, d’autant plus qu’il mentionne la même circonstance lors de la seconde apparition de Jésus (verset 26) ; toutes les tentatives faites pour expliquer l’entrée de Jésus d’une manière naturelle font violence au texte.
Calvin et quelques autres exégètes pensent que les portes s’ouvrirent sur un signe de la majesté divine du Sauveur. S’il en était ainsi, Jean l’aurait raconté simplement. Et d’ailleurs, cela aussi serait un miracle.
Il est plus conforme à divers traits de la vie de Jésus ressuscité d’admettre qu’alors déjà son corps se trouvait en voie d’être glorifié, se rapprochait de l’état de « corps spirituel » (1 Corinthiens 15.44) et qu’il était, dès lors, affranchi des lois de l’espace (comparer verset 14, note).
Le terme employé dans Luc 24.31 « Il disparut de devant eux », autorise la même conclusion.
De là vient que souvent les disciples ne le reconnurent pas au premier abord et qu’il dut leur prouver que c’était bien lui qu’ils voyaient (Jean 20.14 ; Jean 20.20-27 ; Luc 24.16 ; Luc 24.37-40).
Cette apparition de Jésus au milieu de ses disciples, le jour même de sa résurrection, est la même dont nous trouvons le récit plus complet dans Luc 24.36-48 (voir les notes).
Comparez Luc 24.36, seconde note. Cette belle salutation, en usage chez les Israélites, se revêtait dans la bouche de Jésus, surtout dans un tel moment, d’une signification et d’une puissance toutes nouvelles ; non seulement il souhaitait la paix, mais il la donnait.
Verset 20
Ses mains percées et son côté portant la plaie du coup de lance (Jean 19.34). Jésus, connaissant toute la faiblesse de ses disciples et la grande difficulté qu’il y avait pour eux à croire sa résurrection condescend à leur en donner des preuves visibles et tangibles (Jean 20.27 ; Luc 24.40 ; comparez 1 Jean 1.1), mais en même temps il leur dira clairement que ce n’était pas là ce qui constituait la foi, qui est un acte libre de la conscience et du cœur (verset 29).
En voyant le Seigneur, les disciples se réjouirent ; cette vive joie succéda dans leurs cœurs aux doutes pleins d’angoisse dont ils souffraient depuis trois Jours. C’était pour eux comme le soleil se levant au sein des ténèbres et de la tempête. Alors déjà fut accomplie en eux la promesse de Jésus (Jean 16.22).
Verset 21
Codex Sinaiticus, D, Itala omettent Jésus.
Il y a quelque chose de solennel dans la répétition de cette grande et douce parole : La paix soit avec vous.
Voyant les disciples convaincus et joyeux (donc), Jésus tient à leur assurer ce bien suprême, la paix, plus précieuse encore, à ses yeux, que la joie.
Quelques exégètes rattachent cette parole au verset suivant : Jésus, après avoir donné à ses disciples la paix pour eux-mêmes (verset 19), voudrait la leur communiquer aussi pour la mission dont il va les charger. La distinction est peut-être un peu subtile.
Comparer Jean 17.18 ; Matthieu 28.19. Jésus charge ainsi solennellement ses disciples de cette mission qui doit continuer la sienne dans le monde et à laquelle il donne un caractère divin, en lui attribuant la même origine qu’à sa propre mission (comme).
Le moment actuel était admirablement choisi ; car Jésus revêt ses disciples de leur apostolat après sa résurrection, dont ils devaient être les témoins devant le monde (Actes 1.21-22 ; Actes 2.32 ; Actes 4.2 et ailleurs).
Verset 22
Nous trouvons ici, à la fois le symbole et la réalité : le symbole dans cette action de Jésus : Il souffla sur eux, action d’autant plus significative que, en hébreu et en grec, le souffle ou le vent, est désigné par le même mot que l’esprit (Ézéchiel 37.5 suivants, Jean 3.8 comparez Actes 2.2) ; la réalité est clairement indiquée par cette parole : Recevez l’Esprit Saint.
Celle-ci n’est pas seulement un renouvellement de la promesse (versets 14-16) qui devait s’accomplir à la Pentecôte ; et d’autre part l’évangéliste ne prétend pas raconter ici l’effusion puissante de l’Esprit qui eut lieu alors, comme le pensent ceux qui prétendent que Jean place au jour même de la résurrection l’ascension (verset 17) et la descente du Saint-Esprit (verset 22).
Le verset 20 prouve que Jésus n’était pas encore pleinement glorifié. Il ne pouvait donc, d’après notre évangéliste lui-même (Jean 7.39 ; Jean 16.7), envoyer le Saint-Esprit aux siens.
D’un autre côté, l’acte accompli par lui n’est pas purement symbolique, puisqu’il ajoute : Recevez l’Esprit-Saint.
Il suffit, pour en comprendre le sens, de considérer que les disciples, au moment même où ils recevaient la charge de l’apostolat (verset 22), avaient le besoin urgent d’un secours divin qui ranimât leur foi et leur espérance et leur servit de réconfort jusqu’au jour où ils auraient la plénitude de l’Esprit.
Ils devaient, en effet, vivre dans l’attente et dans la prière (Actes 1.4-14) ; ils devaient même prendre de solennelles décisions (Actes 1.13-26). Ils ne pouvaient donc, dans cet important intervalle, être abandonnés à eux-mêmes et à leur ignorance. C’est à ce besoin que Jésus pourvut, avec sa sollicitude ordinaire.
Verset 23
Jésus venait d’assimiler la mission de ses disciples à la sienne propre, qu’ils devaient continuer sur la terre (verset 22).
Or, comme il était venu afin d’ouvrir ou de fermer le ciel à tous les hommes, de prononcer leur absolution ou leur condamnation (Matthieu 9.6, Jean 9.41 ; Jean 15.22), il veut que ses envoyés exercent aussi cette fonction redoutable, qui était le couronnement de son œuvre (comparer Matthieu 16.19 ; Matthieu 18.18, note).
Il faut donc laisser aux mots : remettre les péchés, toute leur signification. Ils n’emportent pas seulement le pouvoir d’annoncer le pardon des péchés, mais celui de le prononcer.
Mais à quelle condition ?
Jésus vient de communiquer aux disciples le Saint-Esprit dont bientôt ils seront remplis. Or, c’est uniquement par l’Esprit qu’ils pourront accomplir cette partie essentielle de leur mission.
L’Esprit en sera le principe, la force qui s’y manifestera. Cette activité ne sera donc pas le privilège des seuls apôtres ou de leurs prétendus successeurs.
Tous les croyants étant des agents du Saint-Esprit, tous seront aptes à remettre et à retenir les péchés. Revêtus de la puissance de l’Esprit, ils rempliront cet office, non de leur propre autorité, mais uniquement au nom de Dieu et du Sauveur.
Cet Esprit de lumière et de vie leur donnera le discernement nécessaire pour s’assurer que ceux auxquels ils remettront ainsi les péchés, sont des âmes pénétrées de repentance et de confiance en la grâce qui leur est offerte.
Dans ces conditions, l’expérience a prouvé que ce peut être, pour une âme découragée et angoissée un immense bienfait que de recevoir directement et personnellement, par la voix d’un serviteur de Dieu, l’assurance du pardon de ses péchés. Il n’y a rien là qui ressemble à l’absolution sacerdotale pratiquée dans quelques Églises.
Suivant le texte le plus autorisé il faut lire le présent pour le premier verbe : ils sont remis. Ce présent indique un effet immédiat, Dieu ratifie au moment même. Le second verbe, par contre : ils sont retenus est au parfait, indiquant l’effet persistant un état d’endurcissement ou d’incrédulité. On peut donc traduire : ils demeurent retenus, non pardonnés.
Verset 24
Seconde apparition de Jésus, en présence de Thomas (24-29)
Par deux traits déjà notre évangéliste nous a dépeint ce disciple avec son caractère sombre, enclin au doute, à la critique, au découragement (Jean 11.16 ; Jean 14.5).
Mais c’est surtout dans ce récit que Thomas se montre à nous tel qu’il était.
Et tout d’abord, nous le voyons absent du cercle de ses condisciples, quand Jésus leur apparut. Sans doute, n’ayant plus aucune espérance, il avait cherché la solitude pour se livrer à ses tristes pensées et il s’était privé ainsi d’une grâce immense.
Verset 25
Ce fut, sans doute, dans une réunion subséquente que les disciples dirent à Thomas, avec la joie qui rayonnait sur leurs visages : Nous avons vu le Seigneur !
Il faut remarquer dans sa réponse l’obstination de son doute qui s’exprime par des termes énergiques et répétés (cette répétition intentionnelle est effacée quand, avec Tischendorf et M. Weiss, on lit, la seconde fois, place au lieu de marque. Cette variante ne se trouve que dans A, Itala).
Thomas aboutit à cette conclusion : je ne croirai point.
Il y a, dans le grec, une double négation qui signifie : je ne croirai certainement pas.
En parlant ainsi, ce disciple pensait n’obéir qu’à sa raison et pourtant il était très déraisonnable (verset 29, note).
Verset 26
Il paraît que, durant ces huit jours, il n’y eut point de nouvelle apparition de Jésus, bien que, sans doute, les disciples se fussent réunis souvent, comme pour l’attendre.
Enfin, il vient. Il faut remarquer ce verbe au présent, qui fait sentir la solennité du moment. Le Sauveur se présenta au milieu d’eux de la même manière et dans la même maison (verset 19). Cette fois, Thomas était là.
Verset 27
Dès que le Seigneur à prononcé sur les disciples sa douce parole de paix, il s’adresse directement à Thomas.
Il connaissait son état, car « il savait par lui-même ce qui est dans l’homme » (Jean 2.25). Il condescend à donner à ce disciple toutes les preuves qu’il avait demandées.
Toutefois, en répétant à dessein les paroles de Thomas, Jésus lui fait sentir son tort et le couvre de confusion. Il conclut par ce sérieux avertissement : ne deviens pas incrédule, mais croyant.
Il ne faut donc pas traduire avec toutes nos versions : ne sois pas.
Verset 28
Plus Thomas avait opposé de résistance à la foi en Jésus ressuscité et glorifié, plus il est pénétré de la lumière divine qui inonde son âme.
La toute science, la charité du Sauveur le saisissent, l’humilient. Dans cet instant, toutes les déclarations de Jésus sur sa divinité Qui n’avaient pu vaincre les doutes de Thomas, lui deviennent autant de traits de lumière et, après avoir été le dernier à croire la résurrection du Sauveur, il est le premier à l’appeler d’un nom qu’aucun autre peut-être n’avait encore prononcé : Mon Seigneur et mon Dieu !
Dans l’original, l’article précède chacun de ces deux noms et les distingue l’un de l’autre ; puis ce mot : mon, deux fois répété, donne encore plus d’intimité et d’amour à ce cri de la foi et de l’adoration, qui s’élève du fond de l’âme de Thomas.
Toutes les tentatives de l’exégèse rationaliste pour expliquer ces paroles comme si elles étaient une exclamation de surprise ou d’action de grâce adressée à Dieu, à cause du miracle de la résurrection, tombent en présence de ces mots : Thomas répondit et LUI dit.
C’est donc bien Jésus en qui ce disciple, devenu croyant, reconnaît son Seigneur et son Dieu.
Et Jésus, loin de repousser cet hommage comme un acte d’idolâtrie l’approuve (verset 29).
Ainsi, le récit de Jean nous montre les disciples arrivant graduellement à la foi en cette grande vérité que son Évangile était destiné à prouver : la Parole était Dieu (Jean 1.1).
Verset 29
Tu as cru ! (Le texte reçu insère ici le nom de Thomas qui manque dans tous les majuscules).
Malgré le reproche affectueux que Jésus exprime dans ces paroles, nous ne croyons pas qu’il faille les prendre dans un sens interrogatif, comme si Jésus mettait en question la foi de ce disciple.
Non, cette foi, il la reconnaît, l’approuve et la confirme telle que Thomas vient de l’exprimer avec effusion de cœur.
Jésus emploie même le verbe au parfait, exprimant un acte de l’âme accompli et permanent. Et, malgré cela, il y a un léger blâme dans ces mots : Parce que tu m’as vu, ainsi que dans la seconde partie du verset.
Pourquoi ? Est-ce que tous les autres disciples n’ont pas cru la résurrection de Jésus parce qu’ils l’ont vu ? Ou bien, en déclarant heureux ceux qui ont cru sans voir, Jésus entend-il que la foi puisse naître sans raison de croire ?
Non, mais Thomas s’était trouvé dans une situation particulière qui lui donnait toutes les raisons de croire. Dix de ses condisciples, dont il ne pouvait suspecter ni l’intelligence ni la bonne foi, lui avaient dit avec joie : Nous avons vu le Seigneur (verset 25) et lui, récusant ce témoignage, avait exigé une démonstration matérielle des sens.
C’est là ce qui était déraisonnable (verset 25, note) ; car c’était méconnaître et nier la valeur du témoignage, sur lequel pourtant reposent la plupart de nos connaissances et de nos convictions, même dans les choses de ce monde ; et combien plus dans les vérités religieuses qui doivent rattacher notre âme au Dieu invisible !
Voilà pourquoi Jésus pose ici pour son royaume ce grand principe : Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru !
La foi est, en effet, un acte moral de la conscience et du cœur, indépendant des sens, tous les objets de la foi appartiennent au monde invisible, l’Église chrétienne, depuis dix-neuf siècles, croit en Jésus-Christ et en sa résurrection sur ce même témoignage apostolique que Thomas récusait (comparer 1 Pierre 1.8).
Quiconque fait dépendre sa foi de la vue, des sens, ou du raisonnement, l’expose à une désolante instabilité, puisque « les choses visibles ne sont que pour un temps et que les invisibles seules sont éternelles » (2 Corinthiens 4.18).
C’est pourquoi Jésus déclare heureux ceux qui croient en lui ; car la foi, en nous unissant à lui, nous met en possession des trésors de grâce, de paix, d’amour, de vie qui sont en lui et qui seuls constituent le vrai bonheur de l’âme humaine.
Verset 30
Conclusion de l’évangile
Versets 30 et 31 — Caractère et but de ce livre
Grec : Il est vrai que Jésus donc a fait beaucoup d’autres signes… mais…
Par cette tournure Jean fait ressortir qu’il n’a pas eu l’intention de présenter le récit complet d’une vie aussi remplie que celle de Jésus. Il va dire pourquoi il n’a rapporté qu’un nombre de faits comparativement restreint.
À cette occasion, il nous apprend ce qu’il a voulu et ce qu’il a fait en écrivant ce livre ; il nous dit clairement quel a été son but.
Jésus a fait encore beaucoup d’autres signes c’est-à-dire un très grand nombre de miracles qui ont été des manifestations de sa puissance divine (comparez Jean 12.37), que notre évangéliste n’a ni voulu ni pu écrire dans ce livre.
Le terme signes s’applique en premier lieu aux œuvres de Jésus mais n’exclut pas ses discours, car « le témoignage que Jésus se rend à lui-même, dit M. Weiss, est en quelque sorte le commentaire de ses miracles ».
La vie du Sauveur fut si riche en signes que Jean a dû choisir ; et ce qui a dirigé son choix, c’est le but qu’il s’était proposé (verset 31).
M. Godet ajoute :
Les mots : en présence des disciples (Codex Sinaiticus, C, D : de ses), ne signifient point que les œuvres du Sauveur n’aient pas été faites devant tout le peuple, mais bien qu’il avait surtout en vue ses disciples, qu’il s’agissait d’instruire et de persuader, afin qu’ils pussent devenir ses témoins pour le monde entier.
Verset 31
Tel est donc le but élevé et saint que s’est proposé le disciple que Jésus aimait, c’est à la lumière de cette déclaration qu’il faut lire son Évangile tout entier.
Afin que vous croyiez, dit-il à ses lecteurs, que Jésus est le Christ, le Messie (Jean 1.42-46), l’Oint de l’Éternel, le Sauveur du monde, promis à son peuple.
Mais Jésus ne peut être tout cela que s’il est le Fils de Dieu, dans le sens exclusif que tout notre Évangile donne à ce nom.
Une telle foi n’est point une froide opinion de l’intelligence ; ceux qui la possèdent ont en même temps la vie, la vie de l’âme, la vie éternelle, ainsi que portent Codex Sinaiticus, C, D, versions.
Enfin, la source unique de cette vie est en son nom, ce nom, qui est l’expression de tout son être.