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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 20". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/john-20.html.
bibliography-text="Commentaire sur John 20". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-31
Verset 1
La résurrection (chapitre 20)
Versets 1 à 18 â Le tombeau vide, apparition à Marie-Magdelaine
Voir sur Marie Magdelaine Luc 8.2â¯; Luc 7.37, notes.
Jean parle dâelle comme si elle était venue seule au sépulcre, tandis que les autres évangélistes mentionnent plusieurs femmes qui sâempressent également de visiter le tombeau, dans lâintention dâembaumer le corps du Seigneur (Matthieu 28.1-2, note, Marc 16.1â¯; Luc 24.1, note).
Pour concilier cette différence, plusieurs exégètes admettent quâelles y seraient allées toutes ensemble, mais que Jean ne mentionne que Marie Magdelaine sur laquelle se concentre tout son intérêt, à cause du rôle important quâelle va remplir.
Lâévangéliste nâignorait pas, du reste, quâelle avait des compagnes, puisquâil la fait parler au pluriel et en leur nom (verset 2).
Dâautres interprètes pensent que Marie Magdelaine serait réellement allée au sépulcre seule et avant toutes les autres, ce que semblerait indiquer cette expression de Jeanâ¯: Comme il faisait encore obscur (voir la note suivante).
Sâil en est ainsi, Jean aurait distingué cette course empressée de Marie Magdelaine de celle des autres femmes, tandis que les premiers évangélistes réunissent les deux faits dans un même récit.
Lâapparition de Jésus à Marie seule (versets 11-18) nâest du reste pas étrangère à la tradition apostolique des premiers évangiles (Marc 16.9).
Les choses pourraient sâêtre passées ainsiâ¯:
Telle est lâinterprétation dâEbrard, dâEwald, de M. Luthardt et dâautres. Ces deux moyens de concilier les récits évangéliques sont lâun et lâautre admissibles et en tout cas, ils ne laissent à la critique négative aucune raison de voir entre ces récits une contradiction insoluble.
Voici comment M. Godet accorde la seconde manière de concevoir la suite des événements avec la relation du premier évangile, dâaprès laquelle Jésus serait apparu à tout le groupe des femmes qui étaient venues au sépulcreâ¯:
Tous les évangélistes sâattachent à marquer avec soin le moment précis où les femmes et les disciples allaient renaître à la foi et à la joie, en voyant le tombeau vide ou le Seigneur lui-même. Mais il y a quelque différence dans les termes dont ils se servent pour cela. Voir, à ce sujet Marc 16.2, note.
Lâexpression de Jean comme il faisait encore obscur, paraît indiquer que Marie Magdelaine précéda les autres femmes au sépulcre (voir la précédente note), car lorsque celles-ci y arrivèrent, Marc dit que «â¯le soleil venait de se leverâ¯Â».
Matthieu (Matthieu 28.2) raconte comment la pierre avait été ôtée de lâentrée du sépulcre (comparer Marc 16.3-4).
Il faut remarquer ces verbes au présentâ¯: Marie Magdelaine vient, voit, court, vient, dit (versets 2, 5 et 6)â¯; ils rendent la scène actuelle et vivante. La plupart de nos versions, sacrifiant à lâélégance du style, effacent ces nuances délicates et importantes.
Verset 2
Le verbe au plurielâ¯: nous ne savons, montre que Marie Magdelaine nâétait pas venue seule au sépulcre (Matthieu 28.1â¯; Marc 16.1).
Lâémotion et lâeffroi de Marie Magdelaine se peignent dans les termes par lesquels elle raconte cette nouvelle aux disciples. Lâidée que Jésus pourrait être ressuscité nâa point encore abordé son esprit, puisquâelle ne pense quâà un enlèvement de son corps.
Lâautre disciple que Jésus aimait est Jean, notre évangéliste, qui aime à se désigner ainsi, sans jamais se nommer (comparer Jean 13.23â¯; Jean 19.26â¯; Jean 21.7-20â¯; voir lâIntroduction).
Verset 3
Ce trait se retrouve très abrégé dans Luc 24.12-24.
Verset 8
Les deux disciples, remplis de la plus vive émotion à lâouïe des paroles de Marie Magdelaine (verset 2), sâélancèrent hors de la villeâ¯; et ils allaient au sépulcre, ils couraient ensemble vers le lieu où Jésus était enseveli. Jean, sans doute plus jeune et plus agile, devance son condisciple et arrive le premier au sépulcre.
Sâétant baissé pour regarder dans la grotte, il y voit les linges dont le corps avait été enveloppé (Jean 19.40)â¯; mais retenu par la crainte instinctive que lui inspirent le mystère de la mort et lâincertitude de la situation, il nâose pas y pénétrer.
Pierre arriva en ce moment, et, plus résolu que Jean, il entra dans le sépulcre et il voit (grec il observe), dâune part, les linges gisant à terre, et, dâautre part, le suaire qui avait recouvert la tête de Jésus (Jean 11.44), soigneusement plié à part en un lieu, tandis que les linges avaient été jetés çà et là (comparer Luc 24.12-24).
Alors donc, encouragé par lâexemple de son condisciple, Jean entra aussi dans la grotte, et il vit et il crut.
Quâest-ce quâil crutâ¯?
Lâévangéliste ne veut pas dire quâil crut les paroles de Marie Magdelaine (verset 2)â¯; car lâordre remarquable que le Seigneur avait voulu laisser dans son sépulcre (versets 6 et 7) excluait absolument lâidée dâun enlèvement opéré à la hâte par ses ennemis. Non, il crut que Jésus était ressuscité et cette conviction lâaffermit dans sa foi que Jésus était le Christ, le Fils de Dieu (verset 31). Le verset suivant ne laisse aucun doute sur cette interprétation.
Mais il faut remarquer ici, avec M. Godet, quâen employant ces deux verbes au singulierâ¯: il vit et il crut, lâauteur veut rapporter une expérience qui lui est propre. «â¯Il ne peut témoigner pour lâautre discipleâ¯; mais il peut le faire pour lui-même. Il nous initie à un souvenir personnel incomparableâ¯Â».
Verset 9
Il devait ressusciterâ¯: «â¯Nécessité divineâ¯Â», comme sâexprime Meyer (comparer Luc 24.26).
Comme Thomas (verset 25), les deux disciples eurent besoin de voir pour croire.
Jean marque en sâhumiliant la cause de leur lenteur à croireâ¯: ils ne comprenaient pas encore, même alors, lâÃcriture qui dit que Jésus devait ressusciter dâentre les morts.
En effet, ils auraient pu trouver la résurrection du Sauveur annoncée dans des passages tels que Psaumes 16â¯; Psaumes 22â¯; Psaumes 110â¯; Ãsaïe 53 etc.
Les enseignements de Jésus (Luc 24.25-27, Luc 24.45) et surtout la lumière du Saint-Esprit ouvrirent les yeux des apôtres sur ce point, comme sur tant dâautres. Alors ils comprirent les Ãcritures (Actes 2.25-34â¯; Actes 8.32-33â¯; Actes 13.33-35).
Outre les révélations de lâAncien Testament, les disciples avaient entendu les déclarations claires et nombreuses de Jésus sur sa mort et sa résurrection (Matthieu 16.21, Luc 18.31 et suivants et ailleurs).
On est donc étonné que lâévangéliste ne les mentionne point ici et la critique négative nâa pas manqué dâen inférer que ces prédictions avaient été inventées après lâévénement.
Mais les évangélistes eux-mêmes nous ont appris, avec une candeur et une humilité inimitables, que les disciples nâavaient pas mieux compris ces prédictions de Jésus que les Ãcritures (Luc 18.34 et surtout Marc 9.10).
Ils les entendaient dans un sens figuré parce que, selon leurs préjugés messianiques, les souffrances et la mort de Jésus leur paraissaient impossibles et sa résurrection un événement tellement inouï, que jamais il nâavait pénétré dans leur esprit.
Verset 11
Marie, après avoir annoncé aux deux disciples quâelle avait vu le tombeau vide (verset 2), y était revenue à leur suite et lorsquâils sâéloignent, elle y reste pour pleurer.
Son amour la retient près de ce sépulcre videâ¯; elle pleure, parce quâaucune espérance nâa encore pénétré dans son cÅur (verset 13).
Verset 12
Ce fait nâest point en contradiction avec lâapparition antérieure de lâange (Matthieu 28.2, Marc 16.5), ou des deux anges (Luc 24.4, note) aux femmes.
Il y a, en grec, le participe présentâ¯: sâasseyant, qui peut signifier quâelle les aperçut au moment où ils vinrent sâasseoir dans le sépulcre
Verset 13
Comparer verset 2 et verset 11, notes.
Verset 14
Jésus lui-même vient à cette âme qui le cherche avec amour, au sein de ses larmes et de son angoisse.
Mais pourquoi ne le reconnaît-elle pas�
Il ne suffit pas, pour répondre à cette question, de dire, avec divers exégètes, que peut-être Marie ne le regardait pas en face ou que ses yeux remplis de larmes lâempêchaient de voir, ou que la pensée de la résurrection était trop éloignée de son esprit, ou que Jésus se présentait à elle sous un costume différent de son ordinaire.
De nombreux passages des évangiles nous montrent clairement quâil devait sâêtre produit dans la personne de Jésus un grand changement, causé par ses souffrances, sa mort et surtout sa résurrection. Ce fut là pour lui le premier degré de la glorification de son corps, dont lâascension fut lâaccomplissement suprême.
Telle a été la vraie cause du fait qui nous occupe et dâautres phénomènes semblables dans les apparitions de Jésus ressuscité (comparer Luc 24.16â¯; Marc 16.12, notes et voir ci-dessous Jean 20.19-26â¯; Jean 21.4).
Verset 15
Câest avec une compassion profonde pour Marie et pour sa douleur que Jésus lui adresse cette question. Souvent il interroge ainsi les malheureux qui le cherchent, uniquement afin dâattirer sur lui leur attention et de les encourager à lui ouvrir leur cÅur avec confiance et à lui demander tout ce dont ils ont besoin (Jean 5.6â¯; Marc 10.51).
Afin dâexpliquer comment Marie Magdelaine prit le personnage qui se tenait là pour le jardinier, une minutieuse exégèse a supposé que Jésus avait emprunté les vêtements de celui-ci, ou quâil apparaissait à Marie ayant pour tout vêtement la ceinture avec laquelle il avait été crucifié, ce qui fit croire à Marie quâil était un serviteur occupé à quelque travail dans le jardin (Jean 21.7).
Mais il était tout naturel, en voyant quelquâun dans une propriété particulière, à cette heure matinale, de penser que câétait lâhomme chargé dâen prendre soinâ¯; et Marie sâarrête à cette supposition, sa douleur ne lui permettant pas de considérer les traits de Celui qui se présente à elle.
En effet, sâil est dit au verset 14 «â¯Elle se retourna et elle voit Jésusâ¯Â», ce ne fut quâun regard fugitif quâelle jeta sur luiâ¯; elle reprit aussitôt sa position premièreâ¯; cela ressort du verset 16, où, à lâappel de Jésus, elle se retourne de nouveau.
Marie parle avec respect à cet étrangerâ¯: Seigneur, lui dit elle, câest que la souffrance et le besoin de secours rendent humble. Puis, sans nommer Jésus, elle ditâ¯: Si tu lâas emporté, je le prendrai, ne supposant pas quâon puisse penser à nul autre quâà Celui qui remplit son âme tout entière.
Verset 16
Aussi est ce avec un tressaillement de joie que Marie, à son tour, pousse cette exclamation dans laquelle elle met toute son âmeâ¯: Rabbouniâ¯! Maîtreâ¯! Elle ne peut en dire davantage.
Ce seul mot, prononcé dans une telle situation, a paru si important à lâévangéliste, quâil lâa conservé dans la langue originale et il remarque expressément pour ses lecteurs grecs quâil le cite en hébreu.
Ce dernier mot, omis par le texte reçu, est sûrement authentique. Il se lit dans Codex Sinaiticus, B, D, Itala, versions syriaques.
Verset 17
Les mots de Jésusâ¯: Ne me touche pas, supposent que Marie voulait se jeter à ses pieds, embrasser ses genoux (Matthieu 28.9). Jésus le lui défend.
Quelle était donc la pensée qui inspirait lâattitude de Marie et que Jésus désapprouveâ¯? Comment comprendre la parole par laquelle Jésus motive sa défenseâ¯: car je ne suis pas encore monté vers le Pèreâ¯? (Le texte reçu porteâ¯: mon Père. Codex Sinaiticus, B, D, Itala omettent le pronom possessif).
La parole de Jésus signifierait alors que ce nâest quâaprès sa glorification quâil sera réellement avec les siens et vivra en eux (Calvin et, avec quelques modifications, M. Godet).
Cette interprétation, vraie au fond, nous paraît seulement, en ce qui concerne Marie, lui supposer une trop claire intelligence des promesses du Sauveur et une trop haute spiritualité.
Nous pensons avec de Wette, Tholuck MM. Weiss, Keil, que Marie, sâélançant vers Jésus pour le toucher (comparez Luc 7.38-39) et lui témoigner son amour et sa vénération, croyait que ses rapports antérieurs et habituels avec lui allaient recommencer, sans quâil y eût rien de changé en eux et quâelle se livrait tout entière, avec bonheur, à cette pensée.
Il fallait donc la tirer de cette erreur, la déprendre de ces relations terrestres avec son Maître, élever ses affections vers le moment prochain, où, soustrait à ses regards, monté vers son Père, le Sauveur entrerait avec les siens dans une communion infiniment plus intime, plus élevée, plus sainte (comparer 2 Corinthiens 5.16).
«â¯Toucherâ¯Â», dit saint Augustin, «â¯câest trouver la limite de lâidée que nous nous faisons dâun objetâ¯Â»â¯; Jésus glorifié sâoffre à lââme comme lâinfini qui seul la satisfait.
Je monte vers mon Père, telle est la grande pensée dont Marie doit se pénétrer et dont elle doit être la messagère auprès des «â¯frèresâ¯Â» de Jésus.
Mes frères, dit Jésusâ¯; il les nomme ainsi pour la première fois, avec autant de solennité que dâamour, parce que, son Åuvre maintenant achevée, il a fait dâeux des enfants de Dieu. Ils sont ses frères, par la raison que son Père est leur Père. Matthieu 28.10, Hébreux 2.11 (comparez Psaumes 22.23),.
Le message de Marie doit être celui de la gloire éternelle du Sauveur à laquelle ils auront part.
Je monte vers mon Père, ce verbe au présent exprime la certitude et lâimminence de ce grand événement, peut-être aussi la pensée que lâascension de Jésus, comme sa glorification, est graduelle et sâaccomplit déjà .
Mon Père, votre Pèreâ¯; mon Dieu, votre Dieu, paroles dâune inépuisable profondeur et dâun amour infini, par lesquelles Jésus élève les siens jusquâà son propre rapport avec Dieu. Par là aussi il leur fait part de la gloire et de la félicité où il va entrer.
Désormais les disciples comprendront toute la réalité et la douceur de ce nom de Père que Jésus donnait à Dieu (comparer Romains 8.15â¯; Galates 4.6).
Cependant il ne dit pasâ¯: notre Pèreâ¯; il ne lâa jamais dit, parce quâil est seul Fils de Dieu, dans un sens unique, exclusif, divin.
Verset 18
Grecâ¯: arrive Marie Magdelaine annonçant aux disciples⦠Le présent peint vivement lâémotion et la joie de celle qui apporte une telle nouvelle et la surprise de ceux qui lâentendent. Elle a vu le Seigneur, il lui a parlé et elle répète les choses quâil lui a ditesâ¯!
Codex Sinaiticus, B portentâ¯: Jâai vu le Seigneur, leçon qui est adoptée par la plupart des éditeurs récents, mais qui ne peut se rendre dans la traduction, à cause de la proposition suivanteâ¯: «â¯Et quâil lui avait dit ces chosesâ¯Â».
Ce brusque passage du discours direct au discours indirect nâa rien dâextraordinaire en grec. Il est effacé dâailleurs dans la variante de Dâ¯: et elle leur rapporta les choses quâil lui avait dites.
La tradition apostolique, recueillie dans Marc (Marc 16.10-11), nous apprend comment les disciples reçurent ce messageâ¯: au premier abord «â¯ils ne le crurent pointâ¯Â» (comparer Luc 24.11â¯; Luc 24.22-24).
Verset 19
Apparition aux disciples réunis (19-23)
Grecâ¯: Jésus se tint là au milieu dâeux, sans quâils vissent comment il était entré, les portes étant fermées.
Il est évident que lâévangéliste voit dans cette apparition de Jésus quelque chose de mystérieux, dâautant plus quâil mentionne la même circonstance lors de la seconde apparition de Jésus (verset 26)â¯; toutes les tentatives faites pour expliquer lâentrée de Jésus dâune manière naturelle font violence au texte.
Calvin et quelques autres exégètes pensent que les portes sâouvrirent sur un signe de la majesté divine du Sauveur. Sâil en était ainsi, Jean lâaurait raconté simplement. Et dâailleurs, cela aussi serait un miracle.
Il est plus conforme à divers traits de la vie de Jésus ressuscité dâadmettre quâalors déjà son corps se trouvait en voie dâêtre glorifié, se rapprochait de lâétat de «â¯corps spirituelâ¯Â» (1 Corinthiens 15.44) et quâil était, dès lors, affranchi des lois de lâespace (comparer verset 14, note).
Le terme employé dans Luc 24.31 «â¯Il disparut de devant euxâ¯Â», autorise la même conclusion.
De là vient que souvent les disciples ne le reconnurent pas au premier abord et quâil dut leur prouver que câétait bien lui quâils voyaient (Jean 20.14â¯; Jean 20.20-27â¯; Luc 24.16â¯; Luc 24.37-40).
Cette apparition de Jésus au milieu de ses disciples, le jour même de sa résurrection, est la même dont nous trouvons le récit plus complet dans Luc 24.36-48 (voir les notes).
Comparez Luc 24.36, seconde note. Cette belle salutation, en usage chez les Israélites, se revêtait dans la bouche de Jésus, surtout dans un tel moment, dâune signification et dâune puissance toutes nouvellesâ¯; non seulement il souhaitait la paix, mais il la donnait.
Verset 20
Ses mains percées et son côté portant la plaie du coup de lance (Jean 19.34). Jésus, connaissant toute la faiblesse de ses disciples et la grande difficulté quâil y avait pour eux à croire sa résurrection condescend à leur en donner des preuves visibles et tangibles (Jean 20.27â¯; Luc 24.40â¯; comparez 1 Jean 1.1), mais en même temps il leur dira clairement que ce nâétait pas là ce qui constituait la foi, qui est un acte libre de la conscience et du cÅur (verset 29).
En voyant le Seigneur, les disciples se réjouirentâ¯; cette vive joie succéda dans leurs cÅurs aux doutes pleins dâangoisse dont ils souffraient depuis trois Jours. Câétait pour eux comme le soleil se levant au sein des ténèbres et de la tempête. Alors déjà fut accomplie en eux la promesse de Jésus (Jean 16.22).
Verset 21
Codex Sinaiticus, D, Itala omettent Jésus.
Il y a quelque chose de solennel dans la répétition de cette grande et douce paroleâ¯: La paix soit avec vous.
Voyant les disciples convaincus et joyeux (donc), Jésus tient à leur assurer ce bien suprême, la paix, plus précieuse encore, à ses yeux, que la joie.
Quelques exégètes rattachent cette parole au verset suivantâ¯: Jésus, après avoir donné à ses disciples la paix pour eux-mêmes (verset 19), voudrait la leur communiquer aussi pour la mission dont il va les charger. La distinction est peut-être un peu subtile.
Comparer Jean 17.18â¯; Matthieu 28.19. Jésus charge ainsi solennellement ses disciples de cette mission qui doit continuer la sienne dans le monde et à laquelle il donne un caractère divin, en lui attribuant la même origine quâà sa propre mission (comme).
Le moment actuel était admirablement choisiâ¯; car Jésus revêt ses disciples de leur apostolat après sa résurrection, dont ils devaient être les témoins devant le monde (Actes 1.21-22â¯; Actes 2.32â¯; Actes 4.2 et ailleurs).
Verset 22
Nous trouvons ici, à la fois le symbole et la réalitéâ¯: le symbole dans cette action de Jésusâ¯: Il souffla sur eux, action dâautant plus significative que, en hébreu et en grec, le souffle ou le vent, est désigné par le même mot que lâesprit (Ãzéchiel 37.5 suivants, Jean 3.8 comparez Actes 2.2)â¯; la réalité est clairement indiquée par cette paroleâ¯: Recevez lâEsprit Saint.
Celle-ci nâest pas seulement un renouvellement de la promesse (versets 14-16) qui devait sâaccomplir à la Pentecôteâ¯; et dâautre part lâévangéliste ne prétend pas raconter ici lâeffusion puissante de lâEsprit qui eut lieu alors, comme le pensent ceux qui prétendent que Jean place au jour même de la résurrection lâascension (verset 17) et la descente du Saint-Esprit (verset 22).
Le verset 20 prouve que Jésus nâétait pas encore pleinement glorifié. Il ne pouvait donc, dâaprès notre évangéliste lui-même (Jean 7.39â¯; Jean 16.7), envoyer le Saint-Esprit aux siens.
Dâun autre côté, lâacte accompli par lui nâest pas purement symbolique, puisquâil ajouteâ¯: Recevez lâEsprit-Saint.
Il suffit, pour en comprendre le sens, de considérer que les disciples, au moment même où ils recevaient la charge de lâapostolat (verset 22), avaient le besoin urgent dâun secours divin qui ranimât leur foi et leur espérance et leur servit de réconfort jusquâau jour où ils auraient la plénitude de lâEsprit.
Ils devaient, en effet, vivre dans lâattente et dans la prière (Actes 1.4-14)â¯; ils devaient même prendre de solennelles décisions (Actes 1.13-26). Ils ne pouvaient donc, dans cet important intervalle, être abandonnés à eux-mêmes et à leur ignorance. Câest à ce besoin que Jésus pourvut, avec sa sollicitude ordinaire.
Verset 23
Jésus venait dâassimiler la mission de ses disciples à la sienne propre, quâils devaient continuer sur la terre (verset 22).
Or, comme il était venu afin dâouvrir ou de fermer le ciel à tous les hommes, de prononcer leur absolution ou leur condamnation (Matthieu 9.6, Jean 9.41â¯; Jean 15.22), il veut que ses envoyés exercent aussi cette fonction redoutable, qui était le couronnement de son Åuvre (comparer Matthieu 16.19â¯; Matthieu 18.18, note).
Il faut donc laisser aux motsâ¯: remettre les péchés, toute leur signification. Ils nâemportent pas seulement le pouvoir dâannoncer le pardon des péchés, mais celui de le prononcer.
Mais à quelle condition�
Jésus vient de communiquer aux disciples le Saint-Esprit dont bientôt ils seront remplis. Or, câest uniquement par lâEsprit quâils pourront accomplir cette partie essentielle de leur mission.
LâEsprit en sera le principe, la force qui sây manifestera. Cette activité ne sera donc pas le privilège des seuls apôtres ou de leurs prétendus successeurs.
Tous les croyants étant des agents du Saint-Esprit, tous seront aptes à remettre et à retenir les péchés. Revêtus de la puissance de lâEsprit, ils rempliront cet office, non de leur propre autorité, mais uniquement au nom de Dieu et du Sauveur.
Cet Esprit de lumière et de vie leur donnera le discernement nécessaire pour sâassurer que ceux auxquels ils remettront ainsi les péchés, sont des âmes pénétrées de repentance et de confiance en la grâce qui leur est offerte.
Dans ces conditions, lâexpérience a prouvé que ce peut être, pour une âme découragée et angoissée un immense bienfait que de recevoir directement et personnellement, par la voix dâun serviteur de Dieu, lâassurance du pardon de ses péchés. Il nây a rien là qui ressemble à lâabsolution sacerdotale pratiquée dans quelques Ãglises.
Suivant le texte le plus autorisé il faut lire le présent pour le premier verbeâ¯: ils sont remis. Ce présent indique un effet immédiat, Dieu ratifie au moment même. Le second verbe, par contreâ¯: ils sont retenus est au parfait, indiquant lâeffet persistant un état dâendurcissement ou dâincrédulité. On peut donc traduireâ¯: ils demeurent retenus, non pardonnés.
Verset 24
Seconde apparition de Jésus, en présence de Thomas (24-29)
Par deux traits déjà notre évangéliste nous a dépeint ce disciple avec son caractère sombre, enclin au doute, à la critique, au découragement (Jean 11.16â¯; Jean 14.5).
Mais câest surtout dans ce récit que Thomas se montre à nous tel quâil était.
Et tout dâabord, nous le voyons absent du cercle de ses condisciples, quand Jésus leur apparut. Sans doute, nâayant plus aucune espérance, il avait cherché la solitude pour se livrer à ses tristes pensées et il sâétait privé ainsi dâune grâce immense.
Verset 25
Ce fut, sans doute, dans une réunion subséquente que les disciples dirent à Thomas, avec la joie qui rayonnait sur leurs visagesâ¯: Nous avons vu le Seigneurâ¯!
Il faut remarquer dans sa réponse lâobstination de son doute qui sâexprime par des termes énergiques et répétés (cette répétition intentionnelle est effacée quand, avec Tischendorf et M. Weiss, on lit, la seconde fois, place au lieu de marque. Cette variante ne se trouve que dans A, Itala).
Thomas aboutit à cette conclusionâ¯: je ne croirai point.
Il y a, dans le grec, une double négation qui signifieâ¯: je ne croirai certainement pas.
En parlant ainsi, ce disciple pensait nâobéir quâà sa raison et pourtant il était très déraisonnable (verset 29, note).
Verset 26
Il paraît que, durant ces huit jours, il nây eut point de nouvelle apparition de Jésus, bien que, sans doute, les disciples se fussent réunis souvent, comme pour lâattendre.
Enfin, il vient. Il faut remarquer ce verbe au présent, qui fait sentir la solennité du moment. Le Sauveur se présenta au milieu dâeux de la même manière et dans la même maison (verset 19). Cette fois, Thomas était là .
Verset 27
Dès que le Seigneur à prononcé sur les disciples sa douce parole de paix, il sâadresse directement à Thomas.
Il connaissait son état, car «â¯il savait par lui-même ce qui est dans lâhommeâ¯Â» (Jean 2.25). Il condescend à donner à ce disciple toutes les preuves quâil avait demandées.
Toutefois, en répétant à dessein les paroles de Thomas, Jésus lui fait sentir son tort et le couvre de confusion. Il conclut par ce sérieux avertissementâ¯: ne deviens pas incrédule, mais croyant.
Il ne faut donc pas traduire avec toutes nos versionsâ¯: ne sois pas.
Verset 28
Plus Thomas avait opposé de résistance à la foi en Jésus ressuscité et glorifié, plus il est pénétré de la lumière divine qui inonde son âme.
La toute science, la charité du Sauveur le saisissent, lâhumilient. Dans cet instant, toutes les déclarations de Jésus sur sa divinité Qui nâavaient pu vaincre les doutes de Thomas, lui deviennent autant de traits de lumière et, après avoir été le dernier à croire la résurrection du Sauveur, il est le premier à lâappeler dâun nom quâaucun autre peut-être nâavait encore prononcéâ¯: Mon Seigneur et mon Dieuâ¯!
Dans lâoriginal, lâarticle précède chacun de ces deux noms et les distingue lâun de lâautreâ¯; puis ce motâ¯: mon, deux fois répété, donne encore plus dâintimité et dâamour à ce cri de la foi et de lâadoration, qui sâélève du fond de lââme de Thomas.
Toutes les tentatives de lâexégèse rationaliste pour expliquer ces paroles comme si elles étaient une exclamation de surprise ou dâaction de grâce adressée à Dieu, à cause du miracle de la résurrection, tombent en présence de ces motsâ¯: Thomas répondit et LUI dit.
Câest donc bien Jésus en qui ce disciple, devenu croyant, reconnaît son Seigneur et son Dieu.
Et Jésus, loin de repousser cet hommage comme un acte dâidolâtrie lâapprouve (verset 29).
Ainsi, le récit de Jean nous montre les disciples arrivant graduellement à la foi en cette grande vérité que son Ãvangile était destiné à prouverâ¯: la Parole était Dieu (Jean 1.1).
Verset 29
Tu as cruâ¯! (Le texte reçu insère ici le nom de Thomas qui manque dans tous les majuscules).
Malgré le reproche affectueux que Jésus exprime dans ces paroles, nous ne croyons pas quâil faille les prendre dans un sens interrogatif, comme si Jésus mettait en question la foi de ce disciple.
Non, cette foi, il la reconnaît, lâapprouve et la confirme telle que Thomas vient de lâexprimer avec effusion de cÅur.
Jésus emploie même le verbe au parfait, exprimant un acte de lââme accompli et permanent. Et, malgré cela, il y a un léger blâme dans ces motsâ¯: Parce que tu mâas vu, ainsi que dans la seconde partie du verset.
Pourquoiâ¯? Est-ce que tous les autres disciples nâont pas cru la résurrection de Jésus parce quâils lâont vuâ¯? Ou bien, en déclarant heureux ceux qui ont cru sans voir, Jésus entend-il que la foi puisse naître sans raison de croireâ¯?
Non, mais Thomas sâétait trouvé dans une situation particulière qui lui donnait toutes les raisons de croire. Dix de ses condisciples, dont il ne pouvait suspecter ni lâintelligence ni la bonne foi, lui avaient dit avec joieâ¯: Nous avons vu le Seigneur (verset 25) et lui, récusant ce témoignage, avait exigé une démonstration matérielle des sens.
Câest là ce qui était déraisonnable (verset 25, note)â¯; car câétait méconnaître et nier la valeur du témoignage, sur lequel pourtant reposent la plupart de nos connaissances et de nos convictions, même dans les choses de ce mondeâ¯; et combien plus dans les vérités religieuses qui doivent rattacher notre âme au Dieu invisibleâ¯!
Voilà pourquoi Jésus pose ici pour son royaume ce grand principeâ¯: Heureux ceux qui nâont pas vu et qui ont cruâ¯!
La foi est, en effet, un acte moral de la conscience et du cÅur, indépendant des sens, tous les objets de la foi appartiennent au monde invisible, lâÃglise chrétienne, depuis dix-neuf siècles, croit en Jésus-Christ et en sa résurrection sur ce même témoignage apostolique que Thomas récusait (comparer 1 Pierre 1.8).
Quiconque fait dépendre sa foi de la vue, des sens, ou du raisonnement, lâexpose à une désolante instabilité, puisque «â¯les choses visibles ne sont que pour un temps et que les invisibles seules sont éternellesâ¯Â» (2 Corinthiens 4.18).
Câest pourquoi Jésus déclare heureux ceux qui croient en luiâ¯; car la foi, en nous unissant à lui, nous met en possession des trésors de grâce, de paix, dâamour, de vie qui sont en lui et qui seuls constituent le vrai bonheur de lââme humaine.
Verset 30
Conclusion de lâévangile
Versets 30 et 31 â Caractère et but de ce livre
Grecâ¯: Il est vrai que Jésus donc a fait beaucoup dâautres signes⦠maisâ¦
Par cette tournure Jean fait ressortir quâil nâa pas eu lâintention de présenter le récit complet dâune vie aussi remplie que celle de Jésus. Il va dire pourquoi il nâa rapporté quâun nombre de faits comparativement restreint.
à cette occasion, il nous apprend ce quâil a voulu et ce quâil a fait en écrivant ce livreâ¯; il nous dit clairement quel a été son but.
Jésus a fait encore beaucoup dâautres signes câest-à -dire un très grand nombre de miracles qui ont été des manifestations de sa puissance divine (comparez Jean 12.37), que notre évangéliste nâa ni voulu ni pu écrire dans ce livre.
Le terme signes sâapplique en premier lieu aux Åuvres de Jésus mais nâexclut pas ses discours, car «â¯le témoignage que Jésus se rend à lui-même, dit M. Weiss, est en quelque sorte le commentaire de ses miraclesâ¯Â».
La vie du Sauveur fut si riche en signes que Jean a dû choisirâ¯; et ce qui a dirigé son choix, câest le but quâil sâétait proposé (verset 31).
M. Godet ajouteâ¯:
Les motsâ¯: en présence des disciples (Codex Sinaiticus, C, Dâ¯: de ses), ne signifient point que les Åuvres du Sauveur nâaient pas été faites devant tout le peuple, mais bien quâil avait surtout en vue ses disciples, quâil sâagissait dâinstruire et de persuader, afin quâils pussent devenir ses témoins pour le monde entier.
Verset 31
Tel est donc le but élevé et saint que sâest proposé le disciple que Jésus aimait, câest à la lumière de cette déclaration quâil faut lire son Ãvangile tout entier.
Afin que vous croyiez, dit-il à ses lecteurs, que Jésus est le Christ, le Messie (Jean 1.42-46), lâOint de lâÃternel, le Sauveur du monde, promis à son peuple.
Mais Jésus ne peut être tout cela que sâil est le Fils de Dieu, dans le sens exclusif que tout notre Ãvangile donne à ce nom.
Une telle foi nâest point une froide opinion de lâintelligenceâ¯; ceux qui la possèdent ont en même temps la vie, la vie de lââme, la vie éternelle, ainsi que portent Codex Sinaiticus, C, D, versions.
Enfin, la source unique de cette vie est en son nom, ce nom, qui est lâexpression de tout son être.