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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 12". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/john-12.html.
bibliography-text="Commentaire sur John 12". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-50
Verset 1
Le repas de Béthanie (1-8)
Par cette particule donc lâévangéliste se reporte au Jean 11.55, où il avait fait pressentir que lâapproche de la Pâque allait amener Jésus à Jérusalem, pour y accomplir la rédemption du monde.
En effet, notre chapitre nous conduit jusquâaux grandes scènes de la Passion.
Six jours seulement nous en séparent. Mais ces mois ne nous disent pas quel jour de la semaine Jésus arriva à Béthanie, parce que nous ne savons pas si lâévangéliste entend par la Pâque le 14 nisan, où lâon immolait lâagneau pascal, ou le 15, qui était le premier jour de la fête.
Cette question nâaurait pas grande importance, si celle concernant le jour de la mort de Jésus ne sây mêlait en quelque mesure (voir Jean 13.1, note).
La plupart des interprètes pensent que Jésus arriva auprès de ses amis de Béthanie le vendredi soir et y resta le lendemain, jour du sabbat.
Le Sauveur, sur la voie de ses souffrances, aurait eu la douceur de passer ce dernier sabbat de sa vie avec ceux quâil aimait.
Ce samedi serait le premier des six jours que note ici lâévangéliste et qui nous conduiraient au jeudi de la semaine suivante. Le lendemain, vendredi, la fête commençait.
Telle est lâopinion de Wieseler, Tholuck, Olshausen, MM. Meyer, Luthardt, Weiss et Godet, dans la première édition de son commentaire sur saint Jean. Dès la seconde édition, M. Godet suit une chronologie différenteâ¯: voyage de Jéricho à Jérusalem le dimanche, repas de Béthanie le dimanche soir, entrée à Jérusalem le lundi.
Verset 2
Lâévangéliste note dès lâabord, en termes frappants, la présence de ce Lazare que Jésus avait ressuscité, parce quâil était là , au milieu de la scène qui va suivre, comme un témoin vivant de la puissance et de lâamour du Sauveur. Il le nommera même une seconde fois au verset suivant.
Le texte reçu porteâ¯: Lazare qui avait été mort. Ces mots manquent dans Codex Sinaiticus, B, versions et sont généralement considérés comme inauthentiques.
Voir, sur ce récit, Matthieu 26.6-13 et surtout Marc 14.3-9, notes.
Grecâ¯: Ils lui firent un souper, ils, quiâ¯? Ãvidemment les amis de Jésus, réunis avec leurs parents et leurs amis, tous pénétrés dâune vive reconnaissance et dâun saint enthousiasme pour le Sauveur.
Jean ne dit pas où eut lieu ce souper, mais Matthieu et Marc nous ont appris que câétait chez Simon le lépreux, parent ou ami de la famille. Notre évangéliste lui-même, par cette observation que Marthe servait et que Lazare était à table avec Jésus, indique que le repas ne se donnait pas dans leur demeure, car cette remarque eût été oiseuse sâils avaient été chez eux.
Ici, comme dans les deux premiers évangiles et conformément à son caractère actif et dévoué, Marthe sert.
Verset 3
Pour bien comprendre lâaction de Marie, cette effusion de sa vénération et de son amour dont le parfum qui se répand est le symbole, il faut se rappeler les mÅurs de lâOrient.
Lorsquâon recevait dans une maison un hôte de distinction, on lui offrait, avant tout, une huile odoriférante pour oindre sa tête et de lâeau tiède pour laver ses pieds couverts de poussière, ablution que lâusage des sandales rendait nécessaire. Câétaient là des soins remis à des serviteurs. Marie sâen acquittera elle-même.
Elle prend un vase, un flacon dâalbâtre, rempli dâun parfum de grand prix (voir Marc 14.3, note), elle oint dâabord la tête de son Sauveur (Matthieu et Marc), puis elle répand encore lâhuile sur ses pieds comme si ce parfum de grand prix nâétait que de lâeau et avec tant de profusion, quâelle doit les essuyer avec ses cheveux.
Par ces derniers traits, Jean achève le tableau de la tendre et humble vénération de Marie pour son Maître.
Dâaprès les deux premiers évangiles, elle nâaurait oint que la tête de Jésus. Jean nous la montre oignant ses pieds et essuyant ses pieds. Nos versions, même les plus modernes, suppriment cette répétition voulue.
La critique négative ne craint pas de sâattaquer à cet admirable récit, pour le mettre en contradiction avec celui des deux premiers évangilesâ¯! Il faut se garder dâidentifier notre récit avec celui de la femme pécheresse, ou tout est différent (voir à ce sujet Luc 7.36, note).
Verset 5
Voir Marc 14.5, note.
Quel contraste (mais) entre le généreux amour de Marie et ce froid calcul de la cupidité et de lâhypocrisieâ¯! Et cependant ce murmure intéressé, Judas nâétait pas seul à le proférer, il exprimait le sentiment de quelques-uns des disciples, comme nous lâapprennent les deux premiers évangiles.
Le texte reçu ajouteâ¯: fils de Simon, au nom de Judasâ¯; ces mots manquent dans Codex Sinaiticus, B.
Verset 6
Il prenait, grec il portait.
Jean prend ce verbe dans le sens dâemporter, déroberâ¯: (Jean 20.15) il le fait entendre assez clairement par cette remarque que Judas était voleur. Il avait le soin de la bourse commune, où les amis du Sauveur déposaient leurs dons pour son modeste entretien (Luc 8.3)â¯; et, possédé par lâavarice, il était infidèle envers ce dépôt sacré.
On sâest demandé comment il se fait que Jésus, qui ne pouvait pas ignorer le caractère de Judas, lui eût laissé le soin de la bourse commune, puisque câétait là pour lui une tentation continuelle.
Beaucoup plutôt encore pourrait on se demander pourquoi il lâavait appelé à lâapostolat (voir à ce sujet Matthieu 26.15, 1re note et Jean 17.12 note).
Verset 7
«â¯Elle a gardé, conservé ce parfum pour me rendre, vivant, les honneurs quâon rend aux mortsâ¯Â» (comparer Matthieu 26.12, note).
Il y a ici une variante admise par Tischendorf et beaucoup de critiques et dâexégètes, selon laquelle il faudrait traduire ainsi ce versetâ¯: «â¯Laissez-laâ¯! afin quâelle garde cela pour le jour de ma sépultureâ¯Â».
Cette version, une fois admise, est expliquée de diverses manières. Meyer, par exemple, pense que Jésus veut dire que Marie conservera cela, câest-à -dire le reste de ce parfum pour embaumer le corps du Seigneur après sa mort, le jour de son ensevelissement.
Mais ce parfum, il nâen restait rien, car Marie avait brisé le vase dâalbâtre qui le contenait et qui ne pouvait plus être fermé (Marc 14.3). Et quelle apparence que Jésus voulût demander une seconde fois cette manifestation de vénération et dâamourâ¯!
Le sens de MM. Luthardt, Weiss, Keilâ¯: «â¯Permets-lui dâavoir réservé ce parfum pour le jour,â¦â¯Â» câest-à -direâ¯: considère son acte comme une sépulture anticipéeâ¯? Est difficilement admissible, car permettre de se rapporte à un fait à venir.
Nous croyons donc, avec Lücke, de Wette, M. Godet et dâautres interprètes, que cette variante, bien quâappuyée de témoignages importants (Codex Sinaiticus, B, D), est une glose erronée, provenant de ce quâon ne comprenait pas que Jésus, vivant, parlât de sa sépulture.
Verset 8
Ce verset manque tout entier dans D.
Voir, sur cette parole, Matthieu 26.11, note.
Comparer Deutéronome 15.11.
Telle fut la réponse directe de Jésus à Judas qui prétextait le soin des pauvres. Jésus parle au présentâ¯: vous avez toujours les pauvres, mais vous ne mâavez pas toujours, afin de rendre dâautant plus vivement le contraste entre les pauvres qui sont là en permanenceâ¯? Et lui-même dont le départ était si prochain.
Le présent se trouve également dans Matthieu et Marc. Câest donc à tort que nos versions ordinaires traduisent ces verbes par le futur.
Verset 9
Cette grande multitude de Juifs étaient des habitants de Jérusalem où Jésus était attendu avec un vif intérêt (Jean 11.56) et qui, ayant appris quâil était là , tout près, à Béthanie, sâempressèrent dây venir pour rencontrer Jésus et surtout pour voir de leurs yeux ce Lazare quâil avait ressuscité dâentre les morts.
Ils voulaient se convaincre, par eux-mêmes de la réalité de ce grand miracle.
Encore ici (comparez Jean 11.37, note) plusieurs interprètes ont voulu voir dans ces Juifs des adversaires de Jésus, parce que Jean désigne ordinairement ainsi ces derniers. Le verset 11 rend cette opinion inadmissible.
Verset 11
Jean met en opposition (mais) ces principaux sacrificateurs avec la foule du verset précédent.
Ils avaient déjà décidé la mort de Jésus (Jean 11.57) et maintenant, ils veulent se défaire aussi de Lazare, ce témoin gênant de la puissance divine du Sauveur.
Ils voyaient, en effet, avec une vive irritation que beaucoup de Juifs, convaincus par la vue de ce ressuscité (à cause de lui), les abandonnaient (grec sâen allaient) et croyaient en Jésus.
Cet exemple frappant montre que pour des hommes aveuglés par lâendurcissement et la haine de la vérité, les preuves les plus éclatantes sont parfaitement impuissantes.
Quelle confirmation de la parole de Jésusâ¯: Luc 16.31â¯!
Verset 13
Le lendemain désigne le jour qui suivit la visite de Jésus à Béthanie, câest-à -dire, selon la supposition la plus généralement admise (verset 1, note), le dimanche, appelé dès lors dans lâÃglise le dimanche des Rameaux ou des palmes, en souvenir de lâentrée royale de Jésus à Jérusalem.
Câest ici, en effet, que le récit de Jean rejoint celui des synoptiques, qui passent sous silence le séjour de Jésus à Béthanieâ¯; ils placent quelques jours plus tard lâacte accompli par Marie chez Simon le lépreux, afin de le mettre dans un rapport direct avec lâhistoire de la Passion (voir Matthieu 21.1, note).
Il ne faut pas confondre cette grande foule avec celle dont il est parlé au verset 9. Ici il sâagit moins des habitants de Jérusalem que de cette multitude de pèlerins étrangers venus à la fête et qui, ayant appris que Jésus approchait, allèrent en divers groupes au devant de lui.
Ainsi, à mesure quâil avançait, Jésus voyait sâaugmenter son cortège
Voir, sur ce chant de louanges emprunté au Psaume 118. Matthieu 21.9, note.
Par ces paroles pleines de joie, la foule reconnaît en Jésus Celui qui vient au nom du Seigneur (en hébreu, au nom de lâÃternel), câest-à -dire, le Messie promis, le Roi dâIsraël.
Et tandis quâauparavant Jésus sâétait dérobé à dâautres foules qui voulaient le proclamer roi (Jean 6.15), il accepte maintenant ces hommages, parce que son heure était venue.
Verset 14
Jean ne dit pas comment Jésus trouva, se procura cet ânonâ¯; il suppose le fait connu dâaprès les premiers évangiles (Matthieu 21.2 et suivants).
Quant à la prophétie de Zacharie 9.9, lâévangéliste ne fait que la rappeler en lâabrégeant, afin dâen montrer lâaccomplissement dans les faits quâil raconte (Voir, sur cette citation, Matthieu 21.5, note).
Aux paroles triomphantes du prophèteâ¯: «â¯Tressaille de joie, fille de Sionâ¯Â», Jean substitue un simpleâ¯: Ne crains point, parce quâà ses yeux lâhumble monture du Sauveur marque surtout le caractère doux et paisible de son règne.
Il y a même dans le texte un gracieux diminutifâ¯: petit ânon, opposé, dit Bengel, au cheval de guerre dont Jésus nâa pas voulu se servir.
Verset 16
Au premier abord, les disciples ne comprirent ni le sens symbolique de cette entrée royale sous un appareil si humble, ni le rapport de cet événement avec la prophétie, mais après que Jésus fut glorifié et quâeux-mêmes furent remplis de lâEsprit de lumière, alors ils se souvinrent et comprirent.
Les derniers motsâ¯: quâon les lui avait faites (grec quâils les lui avaient faites) pourraient se rapporter aux disciples eux-mêmes et rappeler que câétaient ceux-ci qui avaient procuré à Jésus son humble monture et lâavaient fait asseoir dessus.
Telle est la pensée de plusieurs exégètes (Meyer, Holtzmann, Godet).
Mais comme le fait remarquer M. Weiss, ce nâétait là quâun incident secondaire dont Jean ne parle pasâ¯; il est donc plus naturel de considérer la grande foule (verset 12) comme sujet sous-entendu de ce verbe et de rapporter celui-ci aux acclamations dont Jésus venait dâêtre lâobjet.
Câétait là le fait important de la journée, câétait son peuple qui avait fait ces choses à Jésus et les disciples sâen souvinrent avec bonheur, quand ils eurent compris la royauté éternelle de leur Maître.
Verset 18
Dans ces deux versets (versets 17 et 18) lâévangéliste explique (donc) que la cause de ces hommages rendus à Jésus était la résurrection de Lazare.
Ce fait est exprimé en termes triomphantsâ¯: il avait appelé Lazare hors du sépulcre et lâavait ressuscité dâentre les morts.
Jean mentionne ici deux foules qui glorifiaient le Sauveurâ¯: lâune qui était avec lui à Béthanie, qui avait été présente à la résurrection de Lazare et qui rendait témoignage lâautre qui, de Jérusalem, alla au-devant de lui, parce quâelle avait appris quâil avait fait ce miracle (verset 12).
Ce furent ces deux foules réunies qui acclamèrent Jésus comme Messie et Roi dâIsraël (verset 13).
Dâaprès une variante de D, quelques majuscules, Itala, admise par Lachmann, Tischendorf, Meyer, il faudrait traduire ainsi le verset 17 «â¯La foule qui était avec lui, rendait témoignage quâil avait appelé Lazareâ¯Â», au lieu deâ¯: «â¯Qui était avec lui quand il avait appelé Lazareâ¯Â».
Selon le contexte, lâidée reste la même au fond mais la leçon que nous adoptons est beaucoup plus autorisée (Codex Sinaiticus, B, A, C, majuscules et minuscules) et la plupart des éditeurs et interprètes lâadmettent, considérant lâautre comme une correction.
Verset 19
Quel contraste entre ces pharisiens ennemis et la multitude remplie dâenthousiasme pour le Sauveurâ¯! Les premiers semblent regarder leur cause comme perdueâ¯: «â¯Vous voyez de vos yeux que vous ne gagnez rien par vos lenteursâ¯; voilà que le monde, tout le peuple, vous abandonne et que déjà il sâen est allé après luiâ¯!â¯Â»
On voit là des hommes uniquement occupés de leurs intérêts, de leur domination et nullement de la vérité.
Verset 20
Les dernières paroles de Jésus en public (20-36)
Verset 21
Ces Grecs étaient des prosélytes nés païens et parvenus à la connaissance du vrai Dieu par leurs relations avec les Juifs. Câest ce qui ressort de cette remarque de lâévangéliste quâils étaient montés pour adorer à la fête (comparez Actes 8.27), à cette fête de Pâque qui était proche (Jean 11.55).
Leur désir était de voir Jésus, de faire sa connaissance, de lâentendre, ils ne demandaient pas seulement que Philippe le leur montrât de loin (Weiss), car en ce cas la conduite hésitante de Philippe ne sâexpliquerait pas. Ce désir leur était sans doute inspiré par des espérances messianiques et par tout ce quâils apprenaient de Jésus à Jérusalem.
Peut-être avaient-ils été témoins des hommages que le peuple lui rendait (verset 12 et suivants). Ils sâadressent donc respectueusement (Seigneur) à Philippe, qui était de Bethsaïda en Galilée.
On a conclu de cette mention expresse du lieu dâorigine de Philippe que ces Grecs habitaient eux-mêmes la Galilée. Cette province contenait un grand nombre de païens.
Lâévangéliste ne nous dit pas où se passa cette scène qui fut lâoccasion des paroles profondes que Jésus va prononcer. Ce fut probablement dans quelque parvis extérieur du temple. Mais ce quâil y a de remarquable, câest que, tandis que Jean passe sous silence tous les grands enseignements du Sauveur durant cette dernière semaine de sa vie, parce quâil les suppose connus par les autres évangiles, il recueille avec soin le récit qui va suivre. Il attache une importance dâautant plus grande à cette scène que Jésus y parle en termes émouvants de sa mort, dont il éprouve déjà toutes les tristesses. Ce récit nous prépare à lâagonie de Gethsémané, que Jean ne se propose pas de redire après les autres évangélistes.
Verset 22
Il y avait pour les disciples quelque chose dâinsolite à présenter à Jésus ces étrangers, nés païens (comparez Matthieu 15.24)â¯; Philippe, qui était dâun caractère timide et circonspect (Jean 6.5-7â¯; Jean 14.8), sâadresse donc à André, qui était du même village que lui (Jean 1.45) et, comme frère de Simon Pierre (Jean 1.44), se trouvait plus rapproché du Maître et ne craignait pas de lui adresser la parole (Jean 6.8-9â¯; comparez Marc 13.3).
Les deux disciples expriment à Jésus le désir des Grecs. On voit dans tous ces menus détails historiques comme les caractères des personnages restent les mêmes, ce qui est la marque évidente du témoin oculaire.
Verset 23
Le mais fait pressentir un contraste entre la réponse de Jésus et le désir que les disciples lui transmettent de la part des Grecs.
Lâexpressionâ¯: leur répondit (Codex Sinaiticus, B, portentâ¯: répond) sâapplique aux deux disciples (verset 22), mais ce pronom nâexclut pas dâautres auditeurs.
On peut donc supposer, avec M. Godet, que, Jésus, après avoir prononcé le discours suivant et en traversant le parvis des Gentils pour sortir du temple (verset 36), aura accordé à ces Grecs un témoignage de sympathie.
Ou bien lâon peut croire que les Grecs furent admis en sa présence et entendirent les paroles quâil prononça. En ce cas, le contraste fut grand entre les espérances qui les amenaient à Jésus et les déclarations quâils ouïrent. Ils sâattendaient sans doute à la révélation de quelque grande vérité religieuse, nouvelle pour eux, ou même à voir Jésus opérer en leur présence quelque Åuvre de sa puissance divineâ¯; et lui, il parle de sa mort, dâune mort dans laquelle devront le suivre tous ceux qui voudront être ses disciplesâ¯!
En tout cas, il nây a pas lieu de douter, comme le fait Meyer, que Jésus ait admis ces étrangers en sa présence. Sa réponse (verset 23 et suivants) nâimplique pas un refus de les recevoir.
Lâheure est venue, cette heure suprême marquée par la volonté souveraine de Dieu (Jean 13.1â¯; Jean 17.1), où le Fils de lâhomme, le représentant de lâhumanité, allait être glorifié, dâabord par ses souffrances et sa mort qui seront la rédemption du monde, puis par son retour dans la gloire éternelle (Jean 17.5), dâoù il agira par lâEsprit (Jean 7.39) pour attirer tous les hommes à lui (verset 32).
Verset 24
Par opposition à tous les rêves dâun Messie glorieux que les disciples entretenaient encore et à toutes les pensées de sagesse humaine qui pouvaient occuper lâesprit des Grecs, Jésus affirme de la manière la plus solennelle (en vérité, en vérité) la nécessité absolue de sa mort pour le salut du monde.
Lâimage par laquelle il exprime cette pensée est pleine de justesse et de profondeur. Il faut que le grain de blé, pour produire son fruit, soit jeté dans la terre et y meure, sây dissolve, en sorte que le germe quâil renferme se nourrisse des sucs du sol et que la vie naisse de la mort (comparer 1 Corinthiens 15.36).
à cette condition seule, le grain porte beaucoup de fruit.
Si, au contraire, il est gardé en quelque endroit qui ne provoque point sa mort, il se conserve, mais il reste seul, parce quâil nâa aucune force de reproduction.
Câest à lui-même que Jésus applique tout dâabord cette image. Sâil nâavait pas donné sa vie pour le salut du monde, il serait resté de lui quelques grandes vérités religieuses et morales et les quelques disciples quâil avait jusquâalors rassemblés autour de luiâ¯; on nâaurait pas vu se former une Ãglise chrétienne, une humanité nouvelle et naître à la vie divine les millions dââmes qui depuis dixneuf siècles, ont été le fruit de sa mort (comparer Apocalypse 7.9).
Mais si ce principe absolu du royaume de Dieuâ¯: par la mort à la vie, a été vrai pour le Chef de notre humanité, il ne lâest pas moins pour tous ses membres. Câest ce que Jésus nous déclare positivement au verset suivant.
Verset 25
Au lieu deâ¯: sa vie, il y a proprement son âme.
Lââme, câest la vie physique et la vie psychique, naturelle, avec toutes les facultés dont lâactivité manifeste cette vie. Celui qui lâaime se refusera à la livrer à la mort comme le Sauveur a livré la sienne (verset 24), celui qui la hait en ce monde où règne le péché, la sauvera pour la vie éternelle, ou, comme on peut traduire aussi, la conservera en vie éternelle, parce quâelle sera changée en vie éternelle.
Il faut bien remarquer ces contrastes absolusâ¯: aimer et haïr, perdre et conserver, ce monde et la vie éternelle.
Entre ces termes extrêmes, il faut choisir.
Ces paroles, qui ne sont que lâapplication du verset 24 à tous les chrétiens, avaient aux yeux du Sauveur, une importance suprême, car elles reviennent fréquemment dans ses discours (voir les notes sur Matthieu 10.39â¯; Matthieu 16.25â¯; Marc 8.35â¯; Luc 9.24â¯; Luc 17.33).
Codex Sinaiticus, B, portent le présentâ¯: la perd, au lieu du futurâ¯: la perdra, qui a été introduit par analogie avec le second futurâ¯: la conservera. Le verbe au présent signifie quâaimer sa vie naturelle, câest la perdre déjà actuellement.
Verset 26
Il y a dans ces paroles une sérieuse exhortation et une riche promesse découlant lâune et lâautre immédiatement de ce qui précède, depuis le verset 23.
Servir le Sauveur, câest se donner à lui et par conséquent le suivre dans sa vie et dans sa mort (versets 24 et 25).
Ce chemin quâil a suivi lui-même, conduit avec certitude là où il est, câest-à -dire, dans sa gloire (verset 23â¯; comparez 2 Timothée 2.11).
Il faut remarquer ce verbe au présent (là où je suis), par lequel Jésus anticipe sa vie glorieuse comme la possédant déjà (comparer Jean 14.3â¯; Jean 17.24).
Or, être avec Jésus là où il est câest la félicité et la gloire du ciel et câest ainsi que sera réalisée parfaitement cette précieuse promesseâ¯: mon Père lâhonorera.
Verset 28
Le pressentiment de sa mort terrible et si prochaine (maintenant) fait éprouver à Jésus une émotion profondeâ¯; son âme, ce siège intime de la vie et des affections son âme en est troublée.
Il le dit avec candeur, comme plus tard il fera de ses disciples bien-aimés les confidents de son angoisse (Matthieu 26.38). Il sent le besoin de prierâ¯; mais, pressé entre le sentiment de sa haute vocation et le désir de la délivrance, il hésite sur ce quâil demandera à Dieuâ¯: Que dirai-jeâ¯?
Lutte redoutable, observe Bengel, entre lâhorreur de la mort et lâardeur de lâobéissance. Le cri de la nature sâéchappe de son âme en cette ardente supplicationâ¯: Père, sauve-moi de cette heureâ¯!
Bientôt en Gethsémané retentira cette même requêteâ¯: «â¯Pèreâ¯! Que cette coupe passe loin de moiâ¯!â¯Â» Mais, dans cette lutte suprême, il ajoutera aussitôt, avec un abandon absolu à la volonté de Dieuâ¯: «â¯Non comme je veux, mais comme tu veuxâ¯Â».
De même ici, il reprend pour ainsi dire sa prière par ces mots dâune sainte résignationâ¯: mais câest pour cette heure même que je suis venu. Et des lors toute son âme sâélève victorieuse vers ce but suprême de son sacrificeâ¯: Père, glorifie ton nomâ¯!
Ce nom, expression de toutes les perfections divines, sera, en effet, glorifié par la rédemption du monde. Ainsi les scènes mystérieuses de Gethsémané sont le vrai commentaire de ce douloureux moment de la vie du Sauveur et ce fait nous explique peut-être pourquoi Jean ne les a pas racontées dans son évangile.
La plupart des interprètes objectent à lâinterprétation que nous donnons des motsâ¯: Père, sauve-moi de cette heure, que si Jésus avait vraiment voulu demander à son Père de le dispenser de mourir, il aurait ajouté, comme en Gethsémanéâ¯: «â¯Sâil est possibleâ¯Â».
Les uns pensent que sa requête signifieâ¯: Fais moi sortir victorieux de la lutte intérieure actuelle.
Dâautres, en plus grand nombre en font une question et traduisentâ¯: Dirai-jeâ¯: Père, sauve-moi de cette heureâ¯?
Les premiers nous paraissent méconnaître que «â¯cette heureâ¯Â», dont Jésus demande à Dieu de le «â¯sauverâ¯Â», ne saurait être que lâheure de sa mort et aux seconds, nous dirons, avec Meyer, quâils font dâune ardente prière une simple réflexion incompatible avec une telle situation. Non, quand Jésus souffrant sâadresse à son Père, il ne spécule pas, il prie. Que si lâon craint de trouver dans cette parole entendue comme une prière, une contradiction trop directe avec cette expression dâune entière résignationâ¯: mais câest pour cette heure que je suis venu, nous répondrons que cette contradiction est dans les choses, disons mieux, dans le fond de lââme de Jésus, où se livre une lutte terrible entre la nature humaine vraiment humaine et lâamour divin qui se dévoue.
Enfin, au lieu de cette traductionâ¯: mais câest pour cette heure même que je suis venu (grec mais câest à cause de cela que je suis venu pour cette heure, ou jusquâà cette heure), on a proposé dâinterpréterâ¯: câest à cause de cela à cause des souffrances et de la mort que je dois subir, que jâai persévéré dans la voie où jâai marché jusquâà présent.
Mais lâexpression cette heure ne saurait avoir un autre sens quâau commencement du verset et au verset 23 (2e note). Elle désigne le moment suprême de la mort, et, par conséquent, les motsâ¯: pour cette heure même ne sont quâune apposition explicative de la locutionâ¯: à cause de cela.
La particule donc indique que cette voix du ciel et les paroles quâelle prononce sont une réponse à la prière de Jésusâ¯: «â¯Glorifie ton nomâ¯!â¯Â» Je lâai glorifié, mon nom, dans toute lâapparition de mon Fils sur la terre, dans sa parfaite obéissance, dans ses Åuvres de puissance, dans la sainteté de sa vieâ¯; et je le glorifierai encore (grec de nouveau)â¯: Dieu le glorifiera en soutenant le Sauveur sur la croix, en le ressuscitant, en lâexaltant à sa droite et enfin en consommant son Åuvre au moyen du Saint-Esprit à travers tous les siècles et jusque dans lâéternité. Ainsi se conclut lâalliance de grâce, en ce que le Fils sâoffre en sacrifice à son Père et que le Père accepte solennellement devant tout le peuple ce sacrifice volontaire, dernier degré du dévouement et de lâamour. Câest la troisième fois que, selon nos évangiles, cette voix du ciel rend un témoignage solennel au Fils bien-aimé de Dieu (Matthieu 3.17â¯; Matthieu 17.5).
Verset 29
La voix du ciel fut assez retentissante et majestueuse pour quâune partie de la foule crût avoir entendu le tonnerre.
Plusieurs exégètes en concluent quâil nây eût en réalité quâun coup de tonnerre et que celui-ci fut considéré comme la voix de lâÃternel (Psaumes 18.14â¯; Psaumes 39.3 et suivants).
Lâévangéliste aurait interprété (verset 28) le sens de cette manifestation céleste.
Le contexte ne permet pas cette explication. Jésus lui-même ne parlerait pas de cette voix (verset 30), sâil nây avait eu quâun phénomène physique. Dâailleurs si les uns crurent quâun coup de tonnerre avait retenti, dâautres entendirent réellement des paroles, sans peut-être les comprendre clairement, car ils disaientâ¯: Un ange lui a parlé.
Dans toutes les révélations du ciel, chacun entend selon le degré de sa réceptivité et de son intelligence spirituelleâ¯; il nâen était pas autrement de la parole et des enseignements du Sauveur lui-même.
Verset 30
Jésus ne relève point ces opinions diverses sur la voix entendueâ¯; mais il tient à expliquer le but de cette manifestation divine, qui était moins de répondre à sa prière (à cause de moi), car «â¯il sait que le Père lâexauce toujoursâ¯Â» (Jean 11.42), que dâinstruire et de convaincre ceux de ses auditeurs qui jusquâalors nâavaient pas cru en lui (à cause de vous).
En effet, le moment suprême approchait pour eux, où ils nâentendraient plus la voix du Sauveur et ne pourraient plus marcher à sa lumière (verset 31).
Verset 31
Il y a quelque chose de très solennel et, comme lâobserve Meyer, lâassurance dâun vainqueur dans ce mot maintenant deux fois répété et qui correspond au maintenant du verset 27.
Le monde, rebelle à la vérité, se préparait à juger le Fils de Dieu et il se trouvera que, par ce fait, ce monde lui-même sera jugé. Mais quel est ce jugement�
On peut en avoir une idée fausse si, avec toutes nos versions (sauf celle de Rilliet), on traduitâ¯: le jugement de ce monde. Cette traduction inexacte semble confirmer lâopinion des interprètes qui prétendent que notre évangéliste nâadmet pas le jugement du dernier Jour, mais y substitue un triage graduel entre les croyants et les incrédules. Il maintient au contraire les deux notions et les coordonne.
Le mot jugement nâa pas non plus dans notre passage le sens de «â¯condamnationâ¯Â» comme si Jésus voulait direâ¯: le monde va, en me crucifiant, prononcer sa condamnation.
Non, Jésus pense à un jugement, un triage, qui va sâopérer dans notre humanité par sa mort car dâune part, cette mort révélera le dernier fond de perversité et dâiniquité qui est dans le cÅur de lâhomme, et, dâautre part, elle attirera à lui tous ceux qui ont faim et soif de justice.
Mais câest surtout le prince de ce monde que la mort du Sauveur fera déchoir de sa dominationâ¯: il sera jeté dehors, câest-à -dire hors de lâempire quâil a usurpé sur notre humanité par le péché quâil y a introduit (comparer Luc 10.18).
Seulement il faut remarquer, avec R. Stier, que ce verbe au futur, sera jeté dehors, indique que cette victoire sur le mal doit être graduelle, comme toute lâÅuvre de notre rédemption et quâelle ne sera définitive quâau dernier jour.
Cette parole nâest donc pas en contradiction avec les autres déclarations de lâÃcriture sur lâinfluence du prince des ténèbres (Romains 16.20â¯; 2 Corinthiens 4.4â¯; Ãphésiens 2.2â¯; 1 Pierre 5.8).
Il y a une amère ironie dans ce nom de prince de ce monde donné à lâesprit des ténèbres (Jean 14.30â¯; Jean 16.11â¯; 2 Corinthiens 4.4â¯; Ãphésiens 2.2)â¯; câest Dieu qui devait être, dans tous les sens, le prince de ce monde et qui le deviendra (verset 32).
Verset 32
Par opposition au prince de ce monde dont il annonce la défaite, Jésus continue par ce mot solennelâ¯: et moiâ¯; lui, en effet il le déclare, va devenir le véritable chef de notre humanité sauvée.
Quelle grandeur, quelle certitude de la victoire dans cette paroleâ¯: jâattirerai tous les hommes à moiâ¯!
Tous, que faut-il entendre par là â¯? Les nations païennes aussi bien que les Juifsâ¯? (Jean 10.16) Les enfants de Dieu dispersésâ¯? (Jean 11.52) Tous ceux que le Père a donnés au Fils (Jean 6.37), câest-à -dire les élusâ¯? Tous dans le sens dâun rétablissement universelâ¯? Chacune de ces réponses a été faite à notre question.
Nous pensons quâil faut laisser au mot tous sa pleine signification. Il nâest aucun homme qui, à des degrés divers, par différents moyens, ne fût ce que par les besoins profonds de sa nature déchue, nâéprouve à tel moment de sa vie cet attrait du Sauveur.
Mais comme lâhomme a le triste pouvoir dây résister, cela ne veut point dire que tous viennent réellement à Jésus. Là est le mystère de la grâce de Dieu et de la liberté de lâhomme. Il en est de même de la déclaration Jean 6.44, où cette action divine est attribuée au Père dans les mêmes termes.
Quant à ces motsâ¯: quand jâaurai été élevé de la terre, voir la note suivante.
Verset 33
Par cette remarque, lâévangéliste nous donne son commentaire sur cette parole de Jésusâ¯: élevé de la terre.
Il y voit le genre de mort que devait subir son Maître, la croix. Or un grand nombre dâexégètes se sont hâtés dâaffirmer que cette explication nâest pas conforme aux termes du texte, attendu que ce mot élevé de le terre ne peut signifier autre chose que le retour de Christ dans la gloire du ciel.
Il faut bien avouer que ce dernier sens se présente naturellement à la pensée.
Mais comme Jean avait entendu plus dâune fois Jésus parler dans les mêmes termes de son élévation sur la croix (Jean 3.14â¯; Jean 12.32), comme lui-même revient plus tard (Jean 18.32) à son interprétation, à laquelle évidemment il attachait une grande importanceâ¯; comme câest un fait que la croix du Sauveur, câest-à -dire lâimmense amour divin qui sây révèle est le plus puissant moyen dâattirer les cÅurs à luiâ¯; comme enfin Jésus ne pouvait être élevé de la terre au ciel quâen étant dâabord élevé sur la croix, on conçoit fort bien que Jean sâattachât à cette pensée.
Il savait, aussi bien que ses critiques, que le terme suprême de lâélévation de Jésus était la Gloire du cielâ¯; mais comme aucun autre chemin nây conduit que celui de la croix, il signale ainsi une réalité profonde quâil met au-dessus de la logique des termes.
Verset 34
La foule a très bien compris que par ces motsâ¯: «â¯Ãtre élevé de la terreâ¯Â», Jésus annonçait sa mort. Or, quelques-uns dans cette foule, lui objectent que, selon la loi, câest-à -dire dâaprès les Ãcritures (ainsi Jean 10.34), le Messie demeure éternellement (voir Daniel 7.13-14â¯; Daniel 7.27â¯; Psaumes 110.4â¯; Ãsaïe 9.6).
Sâil en est ainsi Jésus ne saurait être le Messie. Qui es-tu doncâ¯? Lui demandent-ils. En lui adressant cette question, ils se servent de ce terme de Fils de lâhomme par lequel Jésus se désignait fréquemment et quâil venait de prononcer à lâinstant même (verset 23).
Ce nom, dans sa bouche, désignerait-il un autre que le Messieâ¯? Il ne paraît pas que ce fût par hostilité que ces gens faisaient cette objection, mais parce quâils en étaient réellement embarrassés. Aussi Jésus leur fait-il entendre avec bonté un dernier et sérieux avertissement (versets 35 et 36).
Verset 35
Codex Sinaiticus, B, D, versions. Le texte reçu avec A, majuscules porte avec vous.
Verset 36
Jésus ne répond pas directement à la question de ses auditeurs, bien persuadé que, sâils ouvraient leur cÅur à la sérieuse exhortation quâil leur adresse, ils ne tarderaient pas à être éclairés par sa lumière divine et à comprendre la nécessité et le but de sa mort.
Cette lumière allait disparaître du milieu dâeux, sâils ne saisissaient pas ce dernier moment, ils seraient surpris par les ténèbres, et, semblables à un homme qui erre dans lâobscurité et qui ne sait où il va, ils courraient risque de périr.
Jésus insiste et il explique ce motâ¯: marcher à la lumière par celui-ciâ¯: croyez en la lumière, câest-à -dire en Celui qui la fait resplendir à vos yeux (Jean 8.12). Alors vous deviendrez des fils de lumière, hébraïsme qui signifie des êtres nés de cette lumière et qui en sont tout pénétrés, de manière à la faire resplendir eux-mêmes autour dâeux (comparer Luc 16.8â¯; Ãphésiens 5.8â¯; 1 Thessaloniciens 5.5).
Sâen étant allé, probablement à Béthanie, comme le suppose Meyer, afin de passer dans le cercle intime de ses amis les dernières heures qui lui restaient. Mais il ne revint pasâ¯; il se cacha dâeux. Parole redoutable, tragique, pour ce peuple qui avait «â¯méconnu le jour de sa visitationâ¯Â» et dont notre évangéliste va déplorer lâincrédulité (verset 37 et suivants).
Verset 37
Conclusion de lâévangéliste (37-50)
Après avoir nettement marqué la fin du ministère public de Jésus (verset 36), Jean jette un regard plein de tristesse sur lâincrédulité de son peuple (versets 37-43)â¯; puis, il résume en quelques traits lumineux lâenseignement du Sauveur sur sa mission divine (versets 43-50).
Tant de miracles (grec de signes), signes de la puissance et de lâamour divins, nâavaient pu amener les Juifs à la foi, ils ne croyaient point en lui, ce verbe à lâimparfait marque la persistance de leur incrédulité.
En rappelant ces miracles, qui furent beaucoup plus nombreux que ne les rapportent les évangiles (Jean 20.30), Jean ne les considère point comme le seul moyen dâamener les hommes à la foiâ¯; la parole de Jésus et la sainteté de sa vie étaient plus propres encore à convertir à lui les âmes sincères (Jean 7.17)â¯; mais résister à des manifestations aussi directes de la présence de Dieu que celles des miracles, supposait un degré dâincrédulité qui allait jusquâà lâendurcissement. Câest là ce qui afflige lâapôtre et telle était aussi la pensée souvent exprimée de Jésus lui-même (Jean 10.38â¯; Jean 15.24). Aussi Jean voit-il dans cet endurcissement de son peuple un jugement de Dieu (verset 38 et suivants).
Verset 38
Ãsaïe 53.1, cité exactement dâaprès les Septante, conformes à lâhébreu. Telle était la plainte douloureuse du prophète sur lâincrédulité de son peuple, cette parole introduit la description des humiliations et des souffrances du Messie méprisé et rejeté par ce peuple. Elle sâest réalisée dans lâhistoire du Sauveur.
Non seulement sa prédication, comme celle du prophète, est restée sans effet sur le grand nombre, mais le bras du Seigneur, câest-à -dire sa puissance manifeste dans les Åuvres de Jésus, nâa pas été révélé à son peuple. Cette incrédulité devait se produire, si étrange soit elle, pour accomplir la prophétie.
Il faut laisser au mot afin que toute sa signification, car lâévangéliste va lâexpliquer par une autre citation.
Verset 40
Ãsaïe 6.10. Voir sur cette citationâ¯: Matthieu 13.14-15, note. Ce qui, dans lâhébreu est un ordre de Dieu au prophète, est rendu par lâévangéliste comme une action de Dieu lui-même qui, par un juste jugement sur lâincrédulité de son peuple, a aveuglé leurs yeux et endurci leur cÅurâ¯; câétait, en effet, alors un fait accompli.
Jean tire de là cette conclusionâ¯: Grecâ¯: Câest pourquoi ils ne pouvaient croire. Le câest pourquoi porte sur le parce que suivantâ¯: (comme Jean 5.18â¯; Jean 10.17) Ils ne pouvaient croire pour cette raison queâ¦
Le dessein de Dieu, en envoyant son Fils au monde, était non dâendurcir et de perdre les hommes, mais de les sauver et Jésus avait abondamment offert à tous la grâce et le salut. Aussi le jugement de Dieu, ici révélé, ne commence que là où sa miséricorde rencontre une incrédulité et un endurcissement sans espoir.
Il faut donc dire avec Bengelâ¯:
Verset 41
Les paroles du prophète, que lâévangéliste vient de citer, furent prononcées immédiatement après la grande vision de la gloire du Seigneur, par laquelle Ãsaïe fut confirmé dans sa sainte mission (Ãsaïe 6.1-7).
En conformité avec toutes les Ãcritures, Jean nâhésite pas à nous montrer, dans lâAdonaï qui apparut au prophète, la Parole éternelle par laquelle eurent lieu toutes les révélations divines de lâancienne Alliance et qui est devenue chair en Jésus-Christ (comparer Jean 1.1, note).
Les motsâ¯: il parla de lui, se rapportent précisément aux paroles du prophète que Jean vient de citer et qui se trouvent à la suite de la vision ici rappelée (Ãsaïe 6.8 et suivants).
Une variante de Codex Sinaiticus, B, A adoptée par la plupart des éditeurs et par plusieurs exégètes (Meyer, Luthardt, Weiss), porteâ¯: parce quâil vit sa gloire, au lieu de lorsquâil vit sa gloire. Dans ce cas, lâévangéliste indiquerait que la vision du prophète fut la cause ou le fondement des paroles quâil prononce.
Mais, comme les anciennes versions latine et syriaque sont favorables au mot lorsque et que celui-ci, dâun emploi plus rare, a pu être changé en parce que, plutôt que lâinverse, nous préférons, avec M. Godet, la leçon reçue qui donne un sens plus naturel et plus conforme au contexte.
Verset 42
Lâévangéliste se plaît à rappeler que, malgré lâincrédulité dâIsraël, dont il parle avec tristesse, plusieurs, même dâentre les chefs, câest-à -dire des membres du sanhédrin, crurent en Jésus, mais quâils nâosaient confesser leur foi de peur dâêtre exclus de la synagogue.
Le parti qui terrorisait le conseil et le peuple était celui des pharisiens (comparer Jean 9.22).
Verset 43
La foi timide de ces hommes nâavait pas encore lâénergie nécessaires pour renoncer à la gloire qui vient des hommes et lui préférer la gloire qui vient de Dieu seul.
Lâempire de lâopinion (câest là proprement le sens du mot grec) les dominait encore. Mais nous savons de quelques-uns dâentre eux, Nicodème, Joseph dâArimathée, que, plus tard, au moment même du plus grand danger, ils furent affranchis de cette tyrannie et partagèrent lâopprobre de Christ (Jean 19.38 et suivants).
Verset 44
Comme il est évident que lâévangéliste a clos (verset 36) le récit de la vie publique de Jésusâ¯; comme il nâindique ni le temps, ni le lieu où les paroles suivantes furent prononcées, ni les auditeurs à qui elles furent adresséesâ¯; comme enfin ce dernier discours ne renferme que des paroles de Jésus qui se retrouvent en substance dans ses enseignements précédents, la plupart des interprètes admettent que lâévangéliste a voulu donner ici un résumé énergique et lumineux de la prédication du Sauveur touchant les bienfaits assurés à ceux qui croiraient en lui, afin de montrer combien était coupable lâincrédulité des Juifs dont il venait de parler.
Dans ce cas, les motsâ¯: il cria et dit, sont destinés à faire vivement sentir combien Jésus avait hautement et publiquement proclamé la vérité sur sa mission divine et sur le malheur de ceuxâ¯; qui la rejetaient.
Câest, en effet, sur ce point capital que lâévangéliste insiste dans ce résumé, qui ne renferme que des paroles réellement prononcées par le Seigneur. Telle est, sur ce morceau qui termine notre chapitre, lâopinion de Lücke, Tholuck, Olshausen, Meyer, Ewald, Ebrard, Astié. MM. Luthardt Weiss, Schlatter, Godet.
Dâautres exégètes, Calvin, Bengel, Hengstenberg, pensent que Jésus prononça réellement encore ce discours avant de se séparer des Juifs. Cette idée sâaccorde difficilement avec la déclaration du verset 36.
Verset 45
Lâexpérience de tous les chrétiens leur démontre que, dès quâils croient de cÅur en Jésus et contemplent Jésus des yeux de lââme, cette foi et cette contemplation ne sâarrêtent pas à sa personnalité humaine, telle quâelle parut sur la terre mais embrasse Dieu lui-même qui lâa envoyé et dont il est la révélation parfaite (comparer sur ces paroles Jean 5.36â¯; Jean 7.29â¯; Jean 8.19-42â¯; Jean 10.38â¯; Jean 11.9).
Verset 46
Grecâ¯: Moi lumière je suis venu dans le monde afin que.
Voir sur ces paroles Jean 1.4-9â¯; Jean 3.19â¯; Jean 8.12â¯; Jean 9.5â¯; Jean 12.35.
En présence de cette lumière divine, si quelquâun demeure dans les ténèbres, il en portera seul la responsabilité, car il aura volontairement fermé les yeux
Verset 48
Après avoir rappelé la manifestation de Dieu dans sa personne, Jésus insiste avec énergie sur la responsabilité et le malheur de ceux qui rejettent ses paroles.
Il ne les juge point maintenant, car il est venu pour sauver, mais ils nâen seront que plus rigoureusement juges au dernier jour, et cela, par cette parole même, éternelle vérité quâils ont méprisée (comparer Jean 3.17-19â¯; Jean 5.45-47â¯; Jean 8.15-16).
Verset 50
Ces dernières déclarations confirment et motivent celles qui précèdent (car)â¯; en effet, la parole de Jésus a toujours été la parole de Dieu même, fidèlement reproduite.
Le Père qui mâa envoyé, dit-il, mâa (grec) donné un commandement, ce que je dis et ce que jâénonceâ¯; le premier de ces verbes se rapporte au fond, le second à la forme du discours (comparer Jean 8.43, note).
Ce commandement, cet enseignement, quâil a toujours docilement reçu et fidèlement transmis, a le pouvoir de régénérer et de vivifierâ¯; ainsi il est la vie éternelle pour tous ceux qui lâentendent et le reçoivent avec foi (Jean 6.63â¯; comparez Jean 5.30â¯; Jean 7.16â¯; Jean 8.25-28â¯; Jean 14.10).