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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Genesis 11". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/genesis-11.html.
bibliography-text="Commentaire sur Genesis 11". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-32
Plan du commentaire biblique de Genèse 11
La tour de Babel et la dispersion des peuples (1-9)
Plusieurs interprètes ont trouvé une contradiction entre ce morceau et le chapitre 10. Dâaprès le chapitre 10, disent-ils, lâhumanité sâétend par un développement naturelâ¯; dâaprès le chapitre 11, au contraire, sa dispersion est subite et survient à la suite dâune catastrophe. Mais en réalité, cette contradiction nâexiste pas, car lâétat de dispersion des peuples décrit au chapitre 10 est le résultat du fait raconté au chapitre 11. Lâauteur a placé lâeffet avant la cause pour rattacher directement à lâhistoire de Noé le catalogue de ses descendants. On comprend dâautant mieux cette anticipation que le chapitre 10 est un morceau spécial pouvant facilement être détaché de son contexte.
Divers indices, en particulier la présence du nom de Jéhova (lâÃternel), nous montrent que le commencement du chapitre 11 appartient au document jéhoviste.
Verset 1
La narration reprend au point où lâavait laissée le chapitre 9. Ce verset décrit lâétat de lâhumanité dans les temps qui suivirent immédiatement le déluge. Cet état ne dut pas être de longue durée, puisquâau moment de la catastrophe, lâhumanité tout entière était encore réunie dans le même campement.
La plupart des commentateurs rapprochent lâévénement qui va être raconté de la répartition de la terre (mentionnée selon eux Genèse 10.25) au temps de Péleg. Dâaprès cela, la période depuis le déluge à la tour de Babel aurait duré une centaine dâannées, si du moins on suit la chronologie du texte hébreu. Mais nous avons vu en Genèse 10.25 que ce passage doit être interprété tout différemment et que la dispersion était un fait déjà consommé au temps de Péleg.
La tradition qui attribue à Nimrod lâinitiative de la construction de Babel nâa également aucun fondement solide. Nous avons vu, au contraire (Genèse 10.10), que Babel devait déjà exister quand il y établit son empire.
La même langue et les mêmes motsâ¯: une même prononciation et les mêmes termes. Plusieurs commentateurs, sâappuyant sur lâorigine hébraïque des noms propres du commencement de la Genèse, ont supposé que cette langue primitive était lâhébreu qui se serait conservé dans la famille de Sem. Mais rien nâappuie cette supposition et les noms propres ont fort bien pu être traduits en hébreu au cours de la tradition.
Verset 2
Ãtant allés. Le terme hébreu sert à désigner les migrations dâun peuple nomade.
Du côté de lâorient. La plupart de nos versions traduisentâ¯: Comme ils étaient partis dâorient. Mais si lâon compare Genèse 12.8 et Genèse 13.11, on voit que lâexpression employée en hébreu dit justement le contraireâ¯; et en effet, lâArménie, dâoù les hommes étaient partis après le déluge, est au nord-ouest de la Babylonie.
Pays de Sinéar. Voir à Genèse 10.10. Cette plaine dâune rare fertilité et admirablement arrosée, ce jardin de Dieu, leur paraît favorable à un établissement définitif.
Verset 3
La maison doit remplacer la tente et la ville le campement. à défaut de pierres, qui nâexistent pas dans les terrains dâalluvion de la Babylonie, le sol leur fournit de la terre à briques et du bitume. Pour les constructions ordinaires, on emploie en général des briques séchées au soleilâ¯; mais quand on veut que les briques soient plus durables, on les cuit au feu. Les ruines de Babylone attestent que les briques étaient les matériaux essentiels de construction et que le bitume servait de ciment.
Verset 4
Dans les cieuxâ¯: extrêmement haute. Comparez Deutéronome 1.28â¯; Daniel 4.11.
Un monument. Dâautres traduisentâ¯: un nom, câest-à -dire une grande réputation. Mais aux yeux de quiâ¯? Ne sont-ils pas les seuls habitants de la terreâ¯? Le mot hébreu schem, qui signifie nom, a aussi le sens de signe, monument (2 Samuel 8.13â¯; Ãsaïe 55.13). Ce sens est le seul possible dans ce passageâ¯; ce que veulent les hommes, câest un monument qui soit pour eux un constant moyen de ralliement.
à cette explication conviennent les mots suivantsâ¯: De peur que nous ne soyons dispersés. Câest donc à tort quâon a supposé que les hommes voulaient ou bien escalader le ciel ou bien se mettre à lâabri dâun nouveau déluge. Cette tour sera le point, visible de partout, qui dirigera les hommes au retour de leurs excursions. Mais câest précisément dans ce dessein que consiste leur péchéâ¯; car, par là , ils transgressent lâordre que Dieu leur avait donnéâ¯: Remplissez la terre (Genèse 1.28â¯; Genèse 9.1).
Verset 5
Avant même que la construction soit achevée (ils bâtissaient), lâÃternel intervient. Son plan doit sâexécuterâ¯: les hommes se disperseront, quâils le veuillent ou non. Câest en se séparant en groupes distincts que les hommes arriveront à développer dans toute leur diversité et leur richesse les facultés dont le Créateur les a douésâ¯; et ce sera là également le moyen de les préserver de la corruption totale quâaurait amenée leur concentration en un même lieu.
LâÃternel descendit. Nous rencontrons ici un anthropomorphisme, câest-à -dire lâexpression en langage humain de quelque chose qui appartient au domaine divin. Dieu nâa pas besoin de descendre pour savoir ce que font les hommes (Psaumes 33.13-44). Mais chaque fois quâil agit dâune manière sensible, ces derniers ont lâimpression quâil se rapproche dâeux, quâil descend.
Verset 6
Rien ne les empêchera. Ce que Dieu craint, ce nâest pas que les hommes échappent à sa souveraineté, mais quâils nâen arrivent à ce point dâorgueil et dâimpiété où il serait obligé de les détruire de nouveau, contrairement à la promesse faite à Noé après le déluge. Et pour les arrêter sur cette voie, il choisit un moyen qui les forcera précisément à réaliser leur destination primitive, celle de peupler la terre. Ainsi, par leur désobéissance même, ils reviendront à lâobéissance.
Verset 7
Allonsâ¯! Ce mot répond aux deux allonsâ¯! prononcés par les hommes (versets 3 et 4)â¯: entreprise contre entreprise.
Descendons. Pour ce pluriel, voir Genèse 1.26, note. LâÃternel a manifesté dâune manière sensible, dont nous ignorons le mode, sa présence, afin que la vraie cause de la catastrophe fût comprise. Dâaprès une tradition rapportée par Bérose et par Josèphe, un vent furieux aurait renversé la tour.
Confondons là leur langage. La différence de langage repose sur une manière différente de penser, de raisonner et de concevoir les choses. Câest donc dans ce domaine intérieur de la pensée et de la conscience quâa dû se produire lâacte divin dâoù est résultée la formation des langues diverses.
Comment cela sâest-il passéâ¯? Câest ce quâon ne saurait expliquer, pas plus quâon ne peut expliquer le phénomène inverse qui sâest produit à la Pentecôte (Actes 2), et qui est le gage certain quâun jour les conséquences de la catastrophe de Babel disparaîtront, comme toutes les autres conséquences du péché. Dans tous les cas, il nây a pas à douter de la réalité du fait, puisque lâunité primitive de la race humaine, par conséquent aussi de sa langue, nous paraît positivement établie.
On peut penser, il est vrai, que la multiplicité des langues ne sâest produite que graduellement et a été le résultat plutôt que la cause de la dispersion des hommes. Le texte scripturaire ne dit pas non plus que le résultat se soit produit instantanément. Il attribue seulement à une action divine et momentanée la multiplicité des langues et la dispersion des peuples. Ces deux effets se sont sans doute produits graduellement et en réagissant constamment lâun sur lâautre.
Verset 9
Babel. Ce nom se rattache en hébreu au verbe balal, qui signifie confondre. Mais le nom primitif Babîl ou Babilou, quâon retrouve dans les inscriptions, signifie dans la langue babylonienneâ¯: porte de Dieu. Que lâauteur ait ou non connu ce sens primitif, il a mis en rapport le sens hébreu de ce mot (confusion) avec lâévénement qui sâétait passé en cet endroit.
Remarquons la quadruple repétition de lâadverbe là dans les versets 7 à 9. Lâauteur veut insister sur le fait que câest là à cet endroit nommé désormais confusion, que sâest passé lâévénement à jamais mémorable de la séparation des peuples par la confusion de leur langage.
Il est bien probable que la tradition consignée dans notre récit se rattachait à un édifice ou à une ruine existant à Babylone. On voit fort souvent représentées, sur les bas-reliefs babyloniens, des tours à trois, cinq ou sept étages superposés de telle manière que chaque étage est plus étroit que lâétage inférieur. On a retrouvé également les ruines dâune tour de ce genre construite au moyen de briques et de bitume, sur la rive occidentale de lâEuphrate, à lâendroit nommé par les inscriptions Borsippa, au sud de Babylone. Cette ruine, qui porte le nom de Birs-Nimroud, doit être identique avec un temple de Bel que décrit Hérodote et avec un temple dédié à Bel-Nébo, dont parle une inscription de Nébucadnetsar.
Dans cette inscription, ce roi raconte quâil fit restaurer le temple des sept luminaires du ciel et de la terre, la tour de Borsippa quâun roi ancien avait fait élever, sans lâachever et qui, dès longtemps, était tombée en ruines. La légende arabe et le Talmud identifient cet édifice avec la tour de Babel. Mais comme il était en dehors de Babylone, dâautres préfèrent rattacher la tradition biblique à lâédifice dont les ruines immenses, sur la rive orientale de lâEuphrate, portent aujourdâhui le nom de Babîlâ¯; car cet édifice était situé dans la ville même. Cependant, les détails qui nous ont été transmis sur le Birs-Nimroud présentent tant dâanalogies avec la tour dont parle le récit biblique quâil est plus naturel dâen rester à la première manière de voir.
Les traditions des autres peuples ne renferment que des traces peu sûres du fait raconté ici. On a cru en retrouver quelques-unes chez les Grecs, chez les Babyloniens et jusquâen Chine et en Amérique. Mais il nâest pas certain que ces légendes nâaient pas subi lâinfluence du récit biblique.
Verset 10
Généalogie des Sémites jusquâà Abraham (10-32)
Les trois morceaux précédents nous ont présenté le caractère spécial de chacune des trois familles issues de Noé (Genèse 9.18-29), la dissémination sur la terre de lâhumanité issue de ces trois familles (chapitre 10) et le point de départ de cette grande migration (Genèse 11.1-9). Le morceau dont nous abordons lâétude poursuit jusquâà Abraham la ligne des descendants de Sem et forme ainsi la transition entre lâhistoire générale de lâhumanité primitive et lâhistoire spéciale du peuple de Dieu, qui sortira dâAbraham. Ce morceau renoue la chaîne généalogique au point où lâavait laissée le chapitre 5â¯; il appartient donc au document élohiste.
Versets 10 à 26 â Postérité de Sem
Agé de cent ans. Sem était né lorsque Noé avait 500 ans révolus, câest-à -dire dans sa 501e année (Genèse 5.32)â¯; il avait, par conséquent, 99 ans au moment du déluge (Genèse 7.11). Deux ans après, il était dans sa 101e armée, câest-à -dire quâil avait cent ans révolus. Il nây a donc pas désaccord entre la donnée de notre verset et celles de Genèse 5.32 et de Genèse 7.11.
Verset 11
Pour les noms, voir Genèse 10.24-25, notes et pour les chiffres lâappendice ci-dessous. La version grecque des LXX, suivie par le Nouveau Testament (Luc 3.36), ajoute à cette liste le nom de Kaïnan entre Arpacsad et Sélah.
Verset 18
Réhu signifie probablement ami. On ne retrouve aucune trace de ce nom.
Verset 20
Sérug signifie cep de vigne. Ce nom se retrouve dans celui de Sarug, ville et pays situés en Mésopotamie à une journée au nord de Charan.
Verset 22
Nachor signifieâ¯: celui qui respire fortement.
Verset 24
Thérach dérive dâun verbe qui signifie tarder, sâarrêter et peut signifier campement, lieu où lâon sâarrête.
Verset 26
Abram signifieâ¯: père élevé. Nachor fut le père dâun rameau considérable des Araméensâ¯; comparez Genèse 22.20-24.
Haran signifieâ¯: le montagnard.
Remarquons que cette généalogie, comme celle du chapitre 5, présente dix chaînons jusquâau personnage à lâhistoire duquel elle sert dâintroduction, câest-à -dire depuis Noé jusquâà Abraham.
Verset 27
La famille de Thérach (27-32)
Le but de ces versets est de nous orienter sur les rapports de parenté qui existaient entre les divers personnages dont lâhistoire subséquente va faire mention.
Verset 27
Avec ce verset, nous passons de la généalogie à lâhistoire. Mais avant de commencer cette dernière, lâauteur pose comme point de départ le résultat auquel avait abouti la généalogie (verset 26)â¯; câest la raison pour laquelle il emploie le plus-que-parfait et non plus le passé indéfini.
Verset 28
En présence de Thérach son pèreâ¯: de telle manière que son père assista à sa mort, lui survécut. Lâauteur nous indique par là pourquoi, dans la suite, il ne sera plus question de Haran, mais seulement de son fils Lot.
Ur des Chaldéens. On a cherché longtemps cette ville dans le bassin supérieur de lâEuphrate, sur le chemin que lâon pensait avoir été suivi par les descendants dâArpacsad dans leur migration vers le sud-ouestâ¯; plusieurs auteurs lâont même identifiée avec la ville dâEdesse qui portait dans lâantiquité le nom dâUrhoi et se nomme aujourdâhui Urfa. Mais les inscriptions assyriennes ont jeté un jour nouveau sur ce point, en nous apprenant que le pays des Chaldéens (Caldou) se, trouvait sur le bas Euphrate, près du golfe Persique et que la ville dâUr, en assyrien Uru, était située sur le bras occidental de ce fleuve, peu au-dessus de son embouchure. On en a retrouvé les ruines, en particulier celles dâun temple dédié à la lune, à lâendroit appelé maintenant Mugheir.
La communauté dâorigine des peuples descendus dâAbraham avec les Babyloniens est suffisamment prouvée par la ressemblance frappante dâun grand nombre de leurs usages et de leurs traditions, ressemblance que nous avons pu constater souvent dans lâétude des dix premiers chapitres de la Genèse. Lâitinéraire suivi par les descendants dâArpacsad, à partir des régions du haut Tigre, a donc été plus étendu quâon ne le pensait autrefois.
Verset 29
La filiation de Sara nâest pas indiquée. Dâaprès Genèse 20.12, elle était aussi fille de Thérach, mais par une autre mère.
Père de Milca et de Jisca. Câétait peut-être le nom sous lequel Haran était connu dans la traditionâ¯; de là cette expression pléonastique.
Jisca. Ce nom ne reparaît nulle part dans les récits subséquents. La tradition juive, consignée par Josèphe, lâidentifie avec Sara, qui serait ainsi la nièce dâAbraham et non sa sÅur. Dâautres pensent quâelle est nommée spécialement parce quâelle était la femme de Lot qui aurait ainsi épousé sa sÅur, comme Abraham, tandis que Nachor avait épousé sa nièce.
Le tableau suivant donne une idée des alliances intervenues entre les différentes branches de la famille de Thérach.
Verset 31
Belle-fille. On peut être surpris quâelle ne soit pas appelée sa filleâ¯; mais maintenant quâelle est mariée, sa qualité de femme dâAbraham lâemporte sur celle de fille de Thérach.
Ils sortirent. Le mot ils sâapplique à tous les personnages secondaires depuis Lot.
Avec euxâ¯: avec Abraham et Thérach, les deux personnages principaux nommés en commençant.
Pour aller au pays de Canaan. Le pays de Canaan était pour les habitants de la Chaldée lâextrême occident. Cette migration est, sans doute, en rapport avec le grand mouvement des peuples vers lâouest, mouvement qui a aussi amené les Cananéens sur la côte de la Méditerranée, les Hyksos en Ãgypte, etc.
Ils vinrent jusquâà Charan. Les émigrants, accomplissant, sans le savoir, la volonté de Dieu, se dirigent vers le pays de Canaanâ¯; mais, avant trouvé à Charan ce quâils désiraient, ils sây établissent. Nous verrons (Genèse 12.1) comment Dieu fit reprendre à lâun dâeux leur projet primitif.
Charan, ville de la Mésopotamie septentrionale dont on a retrouvé les ruines à une forte journée de marche au sud-est dâEdesse. Comparez Ãsaïe 37.12, note. Son nom qui signifie, dâaprès une racine arabe, terre desséchée, lui vient sans doute de sa pauvreté en arbres et en sources.
Verset 32
Thérach mourut. Cette notice est placée ici par anticipation, pour finir lâhistoire de ce patriarche avant de passer à celle dâAbraham. En effet, si lâon additionne les données de Genèse 11.26 et de Genèse 12.4 on trouve que Thérach était âgé de 145 ans quand Abraham le quitta et que, par conséquent, il vécut encore soixante ans après le départ de ce dernier.
Cette mention anticipée a été la cause dâune erreur dans la tradition juive qui a passé dans le discours dâÃtienne (Actes 7.4)â¯; on a cru quâAbraham nâavait quitté sa famille quâaprès la mort de Thérach.
Appendiceâ¯: aperçu chronologique de la période qui sâétend du déluge à Abraham
Le morceau que nous venons dâétudier est la continuation de la généalogie qui commence au chapitre 5 et qui relie, par un fil conducteur, les grandes époques de lâhistoire du monde ancien, la création et la chute, le déluge, la vocation dâAbraham.
Un coup dâÅil jeté sur ces deux généalogies nous montre que, à mesure que lâhumanité sâéloigne de ses origines, la longévité va en sâabaissantâ¯: sauf Sem, aucun des patriarches postérieurs au déluge ne dépasse la moitié de la vie des premiers patriarches. La moyenne de trente ans pour le mariage et de deux cents pour la mort remplace peu à peu celles de cent et de neuf cents ans.
On sâest aussi servi (voir chapitre 5) des chiffres donnés par cette généalogie pour essayer de fixer la durée de la période pendant laquelle ont vécu ces patriarches. Mais il se trouve que les trois textes du Pentateuque que nous possédons, le texte hébreu, le texte samaritain et la traduction des LXX, présentent sur ce point des divergences considérables. Voir le tableau.
Ce tableau soulève deux questionsâ¯:
Pour ce qui concerne Kaïnan, la réponse nâest pas douteuse. Ce nom ne se trouve ni dans la généalogie parallèle des Chroniques, ni dans la traduction grecque de ce morceau (voir 1 Chroniques 1.24)â¯; il manque de même dans le texte samaritain, dans Josèphe et dans Philon. Ce qui contribue aussi à le rendre suspect, câest que ce quatrième nom de cette généalogie est identique au quatrième nom de celle du chapitre 5 et que les chiffres qui sây rattachent sont les mêmes que ceux de Sélah, qui le suit immédiatement. Il est donc fort probable que les LXX ont ajouté ce nom pour rendre cette généalogie tout à fait semblable à celle du chapitre 5â¯: dix générations, dont la dernière se ramifie en trois membres. Mais ils nâont pas compris que ces dix chaînons existent déjà dans le texte hébreu par le fait quâAbraham est le personnage principal dâoù sortira un développement nouveauâ¯; câest en réalité lui et non Thérach, qui est le pendant de Noé.
Quant aux chiffres donnés par les divers textes, la plupart des interprètes envisagent que câest dans le texte hébreu que nous trouvons les vraies leçons. Lâadjonction de Kaïnan, en montrant la liberté avec laquelle les traducteurs ont agi, suffirait déjà pour rendre les LXX suspects. Mais nous avons une autre raison de doute tirée des chiffres eux-mêmes.
En effet, les chiffres donnés par les LXX étant beaucoup plus considérables que ceux du texte hébreu, simplifieraient beaucoup une question que nous discuterons plus bas, celle du rapport entre la chronologie de la Bible et celle des peuples anciens. Car la chronologie biblique paraît beaucoup trop restreinte en face de lâhistoire des peuples de lâantiquité. Mais câest justement cette simplification qui rend les LXX suspects. Les traducteurs grecs ont sans doute senti déjà la difficulté, et, avec la liberté quâon leur connaît, ils ont, de même quâau chapitre 5, cherché à allonger cette période en augmentant de cent ans lââge de chaque patriarche à la naissance de son premier fils.
Quant au texte samaritain, il parait avoir été composé au moyen du texte hébreu et de celui des LXX. En effet, lââge de chaque patriarche, au moment où il engendre son premier fils, y est le même que chez les LXX, tandis que la durée totale de la vie est la même que celle indiquée par le texte hébreu, à cette seule différence près que le texte samaritain corrige deux chiffres pour avoir, comme au chapitre 5, une série constamment décroissante. Le texte hébreu nous paraît donc devoir être préféré aux deux autres.
Dâaprès la Genèse, la période qui sâest écoulée du déluge à la vocation dâAbraham est donc de 367 ans. Cette donnée peut-elle sâaccorder avec ce que nous savons de lâhistoire des Babyloniens et des Ãgyptiens, les seuls peuples de lâantiquité dont les souvenirs historiques remontent jusquâà ces temps reculésâ¯?
Pour répondre à cette question, nous devons tout dâabord chercher à fixer dâaprès la Bible la date de la vocation dâAbraham. La première date que lâon puisse établir avec quelque sûreté est celle de la sortie dâÃgypte, qui ne peut être placée au-delà de lâan 1490 avant notre ère. Pour plus de détails sur ce point, nous renvoyons le lecteur à Exode 12.40. Le séjour en Ãgypte ayant duré 430 ans (dâaprès le texte hébreu) et lâère patriarcale 215, la vocation dâAbraham devrait donc être placée, si la date ci-dessus est exacte, vers lâan 2135 avant Jésus-Christ. Le déluge qui a eu lieu, dâaprès la Genèse, 367 ans auparavant, se placerait donc vers lâan 2500.
Ces dates ne sont pas en contradiction avec la chronologie babylonienne, car les faits historiques mentionnés dans les inscriptions ne remontent guère au-delà de lâan 2000, moment où nous trouvons établi à Ur en Chaldée le roi Uruk, le premier qui ait porté le titre de roi de Sumir et Accad (Haute et Basse Babylonie).
Les données bibliques peuvent aussi sâaccorder avec les renseignements de lâhistorien chaldéen Bérose, dâaprès lequel la première dynastie des rois de Babylone se place entre 2250 et 2500. Le même historien parle, il est vrai, dâune période héroïque dâenviron 34 000 ans, qui serait placée entre les 432 000 ans de la période mythologique et les temps historiques, soit entre le déluge et la première dynastie des rois de Babylone. Mais cette donnée appartient à la légende et ne peut entrer ici en ligne de compte.
Les difficultés soulevées par la chronologie égyptienne sont beaucoup plus grandesâ¯; car, ainsi que nous le verrons en étudiant lâExode, il est probable que dix-huit dynasties ont régné sur lâÃgypte avant le moment où les Israélites en sont sortis. Mais les égyptologues sont loin dâêtre dâaccord sur la durée quâil faut attribuer à ces dynasties. Voici les différentes dates quâon assigne à lâavènement du premier roi dâÃgypteâ¯: 5702, 5613, 4455, 4157, 3892, 3623. On voit combien la chronologie égyptienne est peu sûre. Ce nâest quâà partir de la 26e dynastie, dit lâun des hommes les plus compétents en cette matière, que la chronologie est fondée sur des dates qui laissent peu à désirer pour leur exactitude.
à supposer même que ce soit la dernière date qui doive être préférée, ce qui est peu probable, lâaccord avec les données bibliques est impossible, car cette date nous transporte à plus de 1100 ans avant le moment assigné par la Bible au déluge et au commencement de lâhumanité nouvelle.
Dans lâétat actuel de la science, il nâest donc pas possible de faire coïncider les deux chronologies. Mais, comme nous lâavons déjà remarqué, la chronologie égyptienne ne peut fournir un point de comparaison absolument certain, puisquâelle est loin dâêtre fixée dâune manière définitive. Dâautre part, la Bible ne donne pas de chiffres dâensemble pour cette période, comme elle le fera Exode 12.40 pour le temps du séjour des Israélites en Ãgypte et 1 Rois 6.1 pour la période qui sâétend de la sortie dâÃgypte à la construction du temple, ce nâest quâen additionnant les chiffres attribués à chaque patriarche par lâauteur élohiste quâon arrive à ce résultat. Or, les généalogies étant souvent incomplètes, cela ne donne pas une base suffisamment solide.
Il est certainement douteux que trois siècles et demi puissent suffire pour la formation et la constitution des divers peuples avec lesquels Abraham se trouve en relation et pour lâexistence de deux couches de population, lâune sémitique, lâautre chamitique, qui semblent avoir occupé successivement le pays de Canaan avant lâarrivée dâAbraham.