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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Galatians 4". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/galatians-4.html.
bibliography-text="Commentaire sur Galatians 4". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-31
Plan du commentaire biblique de Galates 4
Comment dâesclave lâhéritier est devenu enfant de Dieu et ne saurait retourner sous le joug
Un fils, tant quâil est enfant, ne diffère guère de lâesclave, et, quoique héritier du Maître, il est sous tutelle jusquâà sa majorité ; ainsi étions-nous asservis sous lâéconomie de la loi (1-3).
Mais, les temps étant accomplis, Dieu a envoyé son Fils, nous a donné lâEsprit dâadoption, par lequel nous lâinvoquons comme notre Père et a fait de nous ses fils et ses héritiers (4-7).
Comment donc vous, après avoir servi de faux dieux, mais connaissant maintenant le Dieu de lâÃvangile, retourneriez-vous encore sous la servitude des observances légales ? Aurais-je travaillé en vain parmi vous ? (8-11).
Verset 1
Comment dâesclave lâhéritier est devenu enfant de Dieu et ne saurait retourner sous le joug (1-11)
Ce je dis se rapporte à la fois à ce qui précède (Galates 3.23-25) et aux développements qui vont suivre. Câest, en effet, la pensée de la fin du chapitre Galates 3 que lâapôtre reprend ici et quâil développe par une image nouvelle (versets 1-3), afin dâopposer à lâétat de lâhomme sous la loi la plénitude des grâces de Dieu, qui sont notre partage depuis la venue du Sauveur (verset 4 et suivants).
Verset 2
Ce second verset explique comment lâhéritier, tant quâil est mineur, ne diffère en rien de lâesclaveâ¯: il nâa point sa liberté, ni la jouissance et lâadministration des biens dont il est pourtant le seigneur par sa naissance.
Le moment de sa majorité est ici représenté comme dépendant uniquement de la volonté du père, ce qui était alors et est aujourdâhui encore le cas en divers pays. Ce détail anticipe sur la pensée exprimée au verset 4 «â¯lâaccomplissement des tempsâ¯Â» était marqué et fixé par la souveraine volonté de Dieu.
Verset 3
Application de lâimage employée aux versets 1 et 2. Paul considère tout ce qui a précédé lâÃvangile et la vie chrétienne comme un état dâenfance.
On sâattendait à ce quâil indiquerait la loi et ses prescriptions sans nombre comme ayant tenu lieu, sous lâancienne alliance, des «â¯tuteurs et administrateursâ¯;â¯Â» (verset 2) câest ce quâil a fait ci-dessus (Galates 3.23-25). Au lieu de cela, il nomme les rudiments ou plutôt les éléments du monde.
Ce mot qui ne se retrouve que dans Colossiens 2.8â¯; Colossiens 2.20 et ci-dessous, verset 9 (avec des épithètes différentes), a été expliqué de diverses manières.
Le terme dâéléments, en grec comme dans notre langue, a une double significationâ¯: appliqué aux objets de la nature, il désigne les parties premières et constitutives dâune choseâ¯; dans un ordre plus élevé, lâart, la science, la religion, il en indique les premiers principes.
Si lâon prend ici ce mot dans le premier sens, il faudrait entendre les forces de la création, la nature avec ses loisâ¯; dans le second sens, il sâagirait des premiers principes de la connaissance religieuse, de la loi avec toutes les minutieuses prescriptions dont elle était entourée.
On nâhésiterait pas à comprendre ainsi ces paroles, si lâapôtre ne désignait ces éléments comme des éléments du monde, terme qui ne paraît guère pouvoir sâappliquer aux prescriptions de la loi mosaïque, ni au peuple juif seul, ni à toute notre humanité, ainsi quâon lâa prétendu.
Dâun autre côté, si Paul avait en vue seulement des païens, dont toute la religion nâétait quâun naturalisme divinisé ou lâadoration de la nature sous mille formes diverses, on pourrait sâarrêter au premier sens que nous avons donné au mot mondeâ¯; mais évidemment il parle surtout ici des Juifs et de leur état de servitude sous la loiâ¯; quelle peut donc être sa penséeâ¯? La voici et elle réunit les deux significations du termeâ¯: tous les hommes sont asservis aux forces brutes de la nature aussi longtemps quâils ne connaissent pas le Dieu qui est esprit et qui veut être adoré en esprit et en vérité.
Lâhomme, originairement destiné à dominer la nature, en est devenu lâesclave par le péché et tout culte quâil rend à Dieu se ressent de cet esclavage. Dieu, en donnant aux Juifs des prescriptions légales, symboliques, qui étaient relatives à la vie naturelle (lois sur le manger, le boire, les temps, les saisons, les jours (verset 10), les purifications, etc.), leur avait en même temps fourni assez de lumières pour quâils comprissent le sens spirituel de ces ordonnances, en les interprétant comme des symboles, en sâélevant du visible à lâinvisible, du corps à lââme.
Tel était en particulier le but constant de la prédication des prophètes. Mais, à lâexception dâun petit nombre dâhommes vraiment pieux et éclairés, ce peuple, par un effet de son aveuglement charnel, resta constamment attaché au sens matériel des prescriptionsâ¯; il prit le moyen pour la finâ¯; son culte dès lors retomba dans un naturalisme presque païen et ainsi, au lieu de sâélever par degrés, selon lâintention de Dieu, vers la liberté et lâadoration spirituelles, il resta dans la servitude des éléments du monde.
Voilà pourquoi lâapôtre appelle ces éléments faibles et pauvres (verset 9)â¯; ils ne sauraient par eux-mêmes communiquer à lââme ni force, ni vie, ni paix (comparer Colossiens 2.20). Câest à ces rudiments que les faux docteurs voulaient ramener les chrétiens de Galatie, déjà en possession de cet Ãvangile spirituel, éternel, qui porte tous les caractères dâune Åuvre du Dieu vivant (versets 4 et 5).
Verset 4
Grecâ¯: «â¯Mais lorsque vint la plénitude ou lâaccomplissement du tempsâ¯Â»
Terme très important à remarquer, par lequel lâapôtre signale lâépoque précise choisie par la sagesse de Dieu pour envoyer son Fils. Il ne pouvait le faire quâaprès une longue préparation du peuple juif et des nations païennes.
Cette préparation eut lieu pour le premier par les révélations divines, par les promesses, par la loi, par toutes les institutions mosaïquesâ¯; elle eut lieu pour les secondes par le développement de la civilisation, par les efforts impuissants de la philosophie, par les dispensations de Dieu et les expériences des peuples, convaincus enfin quâils ne pouvaient parvenir par eux-mêmes ni à connaître Dieu, ni à sâaffranchir de la servitude du péché. à tous égards, les temps étaient accomplis quand Christ parut.
Verset 5
Le Fils de Dieu, né de femme, terme qui indique sa parfaite humanité (Job 14.1), a dû être en toutes choses semblable à ses frères. Il a dû même naître et vivre sous la loi, en porter le joug, lâaccomplir parfaitement, par une obéissance dont le dernier acte a été sa mort sur le Calvaire. Et tout cela afin de racheter ceux qui avaient violé cette loi (Galates 3.13), et de les élever à la condition glorieuse dâenfants de Dieu, caractérisée ici par le terme dâadoption (Romains 8.15, note).
Dès ce moment, Juifs et païens jouissent par la foi dâune double libertéâ¯: comme majeurs, ils ne sont plus sous la tutelle des «â¯Ã©léments du mondeâ¯Â» et ils adorent Dieu leur Père en esprit et en véritéâ¯; la loi ne se dresse plus devant eux avec ses menaces et ses condamnationsâ¯; mais revêtus de la justice de Christ, rendus agréables à Dieu en son Fils bien-aimé, ils reçoivent la force dâaccomplir la loi avec une filiale obéissance, dans laquelle ils trouvent le bonheur au lieu de lâesclavage.
Verset 6
Voir Romains 8.15, note.
Ces fils de Dieu sont revêtus de tous les privilèges et de lâEsprit même du Fils de Dieu, par lequel ils invoquent Dieu comme leur Pèreâ¯!
Verset 7
Voir Romains 8.17, note.
Ici diverses variantes.
Le texte reçuâ¯: héritier de Dieu par Christâ¯; dâautresâ¯: héritier par Christ ou encore par Jésus-Christâ¯; quelques-unsâ¯: héritier de Dieu, cohéritier de Christ (copié de Romains 8.17)â¯; un seulâ¯: héritier tout court.
La leçon de notre texte est la plus autorisée. Elle correspond évidemment aux derniers mots du verset 2, qui attribuent au père la détermination du moment où il met son fils en possession de ses biens.
Ces paroles sâadressent aux Galates, nés pour la plupart dans le paganisme, comme le prouve verset 8. Il y a dâautant plus de force dans le reproche que leur fait lâapôtre (versets 9-11), de vouloir retourner sous le joug de la servitude. Pour donner encore plus de précision à ses paroles, il les adresse à ses lecteurs individuellement en employant tout à coup ce pronom au singulierâ¯: tu nâes plus esclaveâ¦
Verset 8
Point de vrais dieux. «â¯Quand vous les serviez ne connaissant point Dieu, vous étiez en quelque degré excusables, mais maintenantâ¯Â» (verset 9)â¯!
Verset 9
Ici lâapôtre se corrige, se reprend, en quelque sorte, pour donner à sa pensée plus de forceâ¯: Nous ne connaissons Dieu réellement que lorsque nous avons été connus de lui, ce qui implique de sa part lâamour, lâadoption (comparer 1 Corinthiens 8.1-3, noteâ¯; Jean 10.14â¯; Jean 10.15).
Paul ajoute beaucoup par là à son argumentâ¯: ce nâest pas lâhomme qui prévient Dieu et qui le choisit, mais lâinverse (Romains 8.28â¯; Romains 8.29â¯; Ãsaïe 65.1â¯; Jean 15.16). Or, la pensée de cette libre grâce de Dieu, par laquelle seule lâhomme a connu Dieu, devait humilier plus encore les Galates dâavoir pu se laisser entraîner de nouveau sous le joug des faibles et pauvres éléments du monde.
Verset 10
Voir sur ces éléments ou rudiments verset 3, note. Ici lâapôtre les rabaisse encore par ces épithètesâ¯: faibles et pauvres, quâil oppose à la force et à la richesse de lâEsprit Puis il cite lâobservation des diverses fêtes israélites comme exemple du joug légal que les faux docteurs avaient imposé aux Galates.
Vous observez avec anxiété (grec), avec un esprit servile, contraire à la liberté du chrétienâ¯: tel est le sens du verbe original.
Ces jours sont les sabbats et autres fêtes fixées par la loi, les mois sont les nouvelles lunes qui marquaient certaines solennitésâ¯; les temps indiquent en général les époques consacrées à de grandes fêtes, comme la Pâque (Lévitique 23.4)â¯; les années désignent le retour dâautres solennités, comme le grand jubilé, lâannée sabbatique.
Imposer ces observances comme une obligation servile, y chercher en tout ou en partie sa justification devant Dieu, voilà ce qui était déroger à la libre grâce de Dieu et ce que lâapôtre censure avec tant de force.
Câétait, à la lettre, retomber sous les éléments du monde, puisque par là on faisait dépendre son obéissance et sa piété du cours des astres et des saisons, objets du culte des païens eux-mêmes (verset 3, note). Aussi Paul exprime-t-il (verset 11) toute la crainte que lui inspiraient ces aberrations pour le résultat de ses travaux parmi les Galates.
Verset 12
Restons unis, je vous le demande avec prière ; ce nâest pas à moi que vous avez fait tort ; au contraire, vous mâavez reçu, malgré mon infirmité, comme un ange de Dieu. Vous étiez alors si heureux ! Et vous mâaimiez au point que vous mâauriez témoigné cet amour par les plus douloureux sacrifices ; serais-je donc devenu votre ennemi ? (12-16).
Dâautres aussi ont du zèle pour vous, mais câest afin de vous attirer à eux en vous détachant de moi (17, 18).
De là , ô mes enfants bien-aimés ! Les douleurs que jâéprouve à votre sujet ; que ne puis-je être auprès de vous et vous faire entendre ma voix ! (19, 20)
Vive et douloureuse effusion de cÅur (12-20)
Plusieurs entendent ces paroles comme 1 Corinthiens 11.1 «â¯Imitez-moi dans la liberté chrétienne où je suis, où jâai trouvé lâassurance et la paixâ¯Â»â¯! Mais que signifie alors le second membre de la phraseâ¯: car moi aussi je suis comme vousâ¯? Paul veut dire, a-t-on répondu, que, quoique né juif, il sâest dépouillé de tout préjugé pour recevoir le salut tel quâil lâannonçait aux païens. Ce sens est très admissible, dâautant plus que lâon peut traduire ainsiâ¯: Devenez comme moi, car moi aussi je suis devenu comme vous, comme si jâétais sans loi (1 Corinthiens 9.21).
Mais on peut voir aussi dans ces paroles simplement lâexpression de lâaffectueuse communion dâesprit dans laquelle lâapôtre désire rester avec les Galates, malgré les reproches quâil leur adresseâ¯: «â¯Mettez-vous à ma place et comprenez-moiâ¯; car moi aussi je me mets à la votre, vos intérêts spirituels sont les miensâ¯Â». Tel serait le début de lâappel pathétique, effusion de sa profonde tendresse, par lequel Paul va tenter de ramener les Galates (versets 12-20).
Si les raisons scripturaires quâil a développées jusquâici nâavaient pas convaincu lâesprit de ses lecteurs, son amour du moins touchera leur cÅur par le souvenir des rapports intimes que Dieu avait formés entre eux et lui lorsquâil leur prêcha lâÃvangile et dans lesquels ils sâétaient sentis si heureux. Après avoir ainsi donné essor aux sentiments dont son cÅur est rempli, il reprend la suite de son exposition et couronne sa démonstration par une allégorie empruntée à lâhistoire des patriarches (verset 21 et suivants).
Ce mot si humble, si affectueux, ne doit se joindre ni à la phrase qui précède, ni à celle qui suit, mais former une pensée indépendanteâ¯: «â¯Je ne veux pas seulement reprendre, enseigner, je nâordonne point, je vous prieâ¯!â¯Â»
«â¯Ne croyez donc pas que ce soit par aucun sentiment personnel que je vous parle dâune manière si sévère. Je me rappelle bien plutôt avec émotion les témoignages de votre attachementâ¯Â» (verset 14).
Verset 14
On peut traduire aussiâ¯: «â¯Câest à cause dâune infirmité de la chair que je vous ai annoncé lâÃvangileâ¯Â», lâapôtre aurait été retenu par une maladie chez les Galates et amené ainsi à leur annoncer lâÃvangile.
Une variante autorisée fait dire à Paulâ¯: (verset 14) «â¯lâépreuve que vous avez eu à souffrir dans ma chair, vous ne lâavez pas méprisée ni rejetée avec dégoûtâ¯Â»â¯! On voit par ces paroles et par dâautres semblables (1 Corinthiens 2.3â¯; 2 Corinthiens 12.7), que Paul avait à souffrir de quelque infirmité corporelle qui rendait son extérieur méprisable aux yeux du monde.
Mais telle avait été parmi les Galates la puissance de sa parole, accompagnée de lâEsprit de Dieu, quâils nâavaient pas tardé à reconnaître dans cet homme infirme lâenvoyé de Dieu (tel est le sens du mot ange), le représentant de Jésus-Christ lui-même.
Verset 15
Grecâ¯: «â¯Lâexpression de votre bonheurâ¯Â». Ce bonheur que vous exprimiez vous-mêmes, dâoù venait-ilâ¯? de la servitude de la loi, ou de lâassurance de votre salut par pure grâceâ¯?
Selon une variante, il faudrait traduireâ¯: «â¯Où est maintenant votre bonheurâ¯?â¯Â» (Vous lâavez perdu depuis quâon vous a remis sous le joug de la servitude). Quoique cette variante ne soit pas suffisamment autorisée, ce sens serait bien en harmonie avec les paroles qui suivent et qui motivent (car) lâidée du bonheur des Galates, mais comme une chose qui nâest plus (verset 16).
Luther traduitâ¯:
Vous mâauriez témoigné votre amour par les plus douloureux sacrifices.
Verset 16
Grecâ¯: «â¯En étant vrai envers vousâ¯Â», comme Ãphésiens 4.15. La charité en Dieu lui-même est inséparable de la vérité (Jean 1.14, note)â¯; quiconque hait ceux qui lui disent la vérité, doit songer que cette haine remonte jusquâà Dieu. Quel contraste avec le verset qui précèdeâ¯! Et ce contraste ressort plus encore de la traduction littérale.
Paul ditâ¯: Vous mâaimiez ainsi (verset 15), et il ajoute (grec)â¯: en sorte que je suis devenu votre ennemiâ¯; vous me haïssez, et cela, parce que je vous ai dit la véritéâ¯! Double contraste exprimé par une ironie pleine de tristesse.
Verset 17
Paul en disantâ¯: «â¯Suis-je devenu votre ennemiâ¯?â¯Â» reporte naturellement sa pensée sur les faux docteurs qui en sont la cause et dont il parle sans les nommer.
Lâexpression grecque, zéler quelquâun, signifie le poursuivre pour le gagner, être jaloux de lui. Voilà ce quâétaient les faux docteurs pour les Galatesâ¯; mais ce zèle nâétait pas pur, il avait un motif caché que lâapôtre dévoileâ¯; tandis quâil était, lui, jaloux des âmes pour les présenter à Christ (2 Corinthiens 11.2), ceux-là lâétaient pour les attirer à eux, à leur parti et câest là le vrai signe de lâesprit dâerreur et de secte.
Pour cela, il fallait détacher les Galates de lâapôtre. Grecâ¯: «â¯Ils veulent vous exclureâ¯Â», ou, selon une variante, nous exclureâ¯; en tout cas, vous séparer de moi et par là même de la communion de lâÃglise, «â¯afin que vous soyez zélés pour euxâ¯Â».
Verset 18
Lâapôtre jette un regard plein de tristesse sur le temps de leur amour pour lui et fait ressortir le contraste entre ce faux zèle dont il vient de parler et le vrai zèle auquel il exhorte ses lecteurs.
Dâautres traduisentâ¯: «â¯Il est bon dâêtre lâobjet du zèle (dâautrui) dans ce qui est bienâ¯Â», mais cela sâaccorde moins bien avec les mots suivants.
Verset 19
Ces paroles sont un vrai cri de tendresse et de profonde douleur. Nos versions lâaffaiblissent en lâunissant au verset suivant malgré le texte original. Une première fois Paul avait enfanté ces âmes à Christ par la puissance de lâÃvangile et maintenant son travail devait recommencer avec douleur et il nâaurait de repos que lorsque le nouvel homme, Christ en eux, serait formé de nouveau. Avec un tel amour des âmes, on comprend tous les prodiges de lâÃvangile dans le monde aux temps apostoliques.
On se demande souvent pourquoi la prédication ne produit plus les mêmes effetsâ¯; à cela, il nây a quâune réponseâ¯: nous manquons de cet amourâ¯! Aujourdâhui, comme alors, il triompherait du monde entier.
Verset 20
Encore un vÅu de son cÅur, tendrement exprimé et qui trahit son vif amour des âmes.
Il voudrait être présent au milieu dâeux, et cela, afin de changer de langage, employer la douceur au lieu de la sévérité, selon les dispositions quâil observerait en eux.
Dâautres, se fondant sur le terme original qui porte «â¯changer ma voixâ¯Â», pensent que le regret de lâapôtre est surtout de ne pouvoir pas parler de vive voix, ce qui lui permettrait de mettre dans son ton tous les sentiments qui remplissent son âme, et cela, afin dâêtre mieux compris ou dâapproprier sa parole plus efficacement aux besoins de chacun.
Qui ne connaît lâimmense différence quâil y a entre une parole dite et une parole écriteâ¯? La raison de cet ardent désir de lâapôtre, câest que, grâce à ce profond amour dont il donne tant de preuves, il est en perplexité, plein dâinquiétude à leur sujet.
Verset 21
Vous revenez à la loi et vous ne comprenez pas lâhistoire de lâAncien Testament ? Voici ce qui est écritâ¯: Abraham eut deux fils de deux femmes différentesâ¯: lâune, Agar, était lâesclave ; lâautre, la femme libre. Lâune, semblable à ce Sinaï de la loi et à cette Jérusalem déchue, nâenfante que des esclaves ; lâautre, image de la Jérusalem dâen haut, de lâÃglise de Dieu qui est libre, enfante des fils libres et câest là notre mère (21-26).
De là , la sainte joie de celle qui était stérile et délaissée et qui a de nombreux enfants. Comme Isaac, nous descendons dâelle ; en vain les enfants de lâesclave nous haïssent, elle est chassée et nous, nous sommes les enfants de la femme libre (27-31).
Allégorie des deux alliances (21-31)
Lâapôtre reprend ici son argumentation interrompue au verset 12. Il emploie le mot loi dans son sens le plus général, appliqué à tout lâAncien Testament. Il est vrai que le fait de lâhistoire sacrée quâil va citer doit lui servir à caractériser la loi proprement dite.
Verset 22
Voir Genèse 16.15â¯; Genèse 21.2.
Verset 23
Ou «â¯par la promesseâ¯Â» (comparez Romains 9.8), câest-à -dire par un acte de la puissance de Dieu qui accomplit sa promesse alors que, selon le cours de la nature, Abraham et Sara ne pouvaient plus avoir aucune espérance de voir cette promesse se réaliser.
Verset 24
Grecâ¯: «â¯Ces choses sont allégoriséesâ¯Â», ont un sens profond renfermé sous les faits historiques.
En effet, si lâon a pu dire de lâhistoire profane, avec une entière vérité, que chaque événement porte en lui lâenseignement qui ressort de tout lâensemble de lâhistoireâ¯; à plus forte raison en est-il ainsi dans lâhistoire du règne de Dieu.
Ce règne se développe graduellement, dâune manière organique, sous la direction de Dieu, de sorte que les faits les moins importants en apparence reflètent les plus grands événements ou plutôt les renferment en germe, comme le chêne majestueux fut pendant un temps caché dans le gland qui lui a donné naissance (comparer Matthieu 13.31â¯; Matthieu 13.32).
En un mot, tous les faits du règne de Dieu sont à la fois histoire et prophétie. Il est donc légitime de rechercher dans les Ãcritures de lâAncien Testament ces grains de semence qui contenaient la riche moisson du Nouveau Testamentâ¯; mais il faut bien prendre garde à la position quâoccupe dans lâensemble de lâhistoire chaque événement particulier et ne jamais le détacher de cette liaison naturelle et organique, qui seule en indique le sens.
Lâerreur de tant dâinterprétations allégoriques vient de ce que, perdant de vue le cours général de lâhistoire, abandonnant le ferme terrain des faits, on a voulu rattacher ces interprétations à des ressemblances fortuites, à des analogies arbitrairesâ¯; de sorte quâau lieu dâexpliquer lâhistoire véritable, on se crée à côté de celle-ci une histoire fantastique et alors il nây a plus de bornes aux aberrations de lâimagination. Telles étaient les interprétations allégoriques fort en usage dans la littérature juive au temps de Paul.
En recourant à lâallégorie, lâapôtre était sûr dâêtre bien compris de ses premiers lecteurs. Mais peut-on dire quâil ait évité tous les écueils du genre et ne soit pas tombé dans lâarbitraire en appliquant aux deux alliances lâexemple dâAgar et de Saraâ¯? Ce rapprochement forcé nâajoute rien à sa démonstration.
Luther disait déjà , avec un grand bon sensâ¯:
Verset 26
Paul voit dans Agar et Sara une image des deux alliances, ou des deux testaments, dâoù sont sortis deux peuples différents.
Dâune part, Agar, esclave, qui enfante, non selon la promesse, mais selon la chair (versets 22 et 23), représente le Testament de Sinaï qui ne produit en réalité que lâesclavage (verset 24). Elle est ainsi semblable (Grecâ¯: «â¯du même ordre, sur la même ligneâ¯Â», elle correspond) à la Jérusalem dâà présent (verset 25), le centre théocratique de ce peuple juif qui sâobstine à vouloir rester dans la servitude de Sinaï, en repoussant la liberté de la grâceâ¯; à vouloir obtenir par la chair ce qui ne sâobtient que par la promesse (Ces pensées, présentées sous une autre forme, reviennent à ce quâa établi lâapôtre ci-dessus, Galates 3.15 et suivantsâ¯; verset 1 et suivants).
Dâun autre côté, Sara, la femme libre, de qui descendent les enfants de la promesse, représente le Testament de la grâce, la vraie Ãglise de Dieu, la Jérusalem dâen haut, qui est la mère des croyants, puisquâils sont nés de nouveau dans son sein et par les moyens de grâce dont elle est dépositaire (comparerâ¯: Hébreux 8.5, note et surtout Hébreux 12.24). Celle-ci est libre (verset 26), puisquâelle renferme tous ceux que le Fils a affranchis et rendus fils de Dieu, ses vrais héritiers (Galates 3.23 et suivantsâ¯; verset 5).
Ainsi lâapôtre, voulant caractériser les différences des deux Testaments par des types historiques, met en contrasteâ¯: Agar et Sara, la chair et la promesse, lâesclavage et la libertéâ¯; et, dans le développement de cette comparaison, une autre image sâoffre à lui pour rendre la même pensée et il opposeâ¯: Sinaï et la Jérusalem terrestre à la Jérusalem dâen haut, ou à la vraie Ãglise de Dieu.
Il faut seulement remarquer encore que la construction dans ces versets est restée inachevée, comme il arrive souvent à lâapôtre par le fait de la vivacité de son style. Il dit, verset 24 «â¯lâune, du mont de Sinaâ¯;â¯Â» ce qui faisait attendre, au verset 26 «â¯lâautre, la femme libre, représente la Jérusalem dâen haut⦠â¯Â»â¯; au lieu de cela il passe immédiatement au second point de comparaisonâ¯: «â¯mais la Jérusalem dâen haut est libreâ¯Â».
Jusquâici, ce passage ne présente de difficulté quâà ceux qui veulent disputer sur la justesse de cette double allégorie, ce qui est toujours possible. Mais, tandis que ces images sont claires, telles quâelles se trouvent aux versets 24 et 26, voici au verset 25 une remarque incidente, qui, dâaprès la leçon du texte reçu, paraît établir un rapport typique assez obscur entre le nom dâAgar et le nom de Sinaïâ¯; en effet on lit dans le texte reçu littéralement traduitâ¯: «â¯lâAgar est le mont Sina en Arabieâ¯;â¯Â» il y a dans le grec, avant le mot Agar, un article neutre to qui semble ne pouvoir indiquer que onoma (le nom) et alors il faudrait traduireâ¯: «â¯le mot Agar signifie, en Arabie, Sinaïâ¯Â».
De là , une sérieuse difficulté, car le nom dâAgar, en hébreu, ne signifie pas Sina. On a bien trouvé quâen arabe Agar signifie un rocâ¯; et comme il sâagit ici de lâArabie, on a cru avoir rencontré la pensée de lâapôtre. Mais que prouverait cette fortuite coïncidence de la signification de deux nomsâ¯? Soit en hébreu, soit en arabe, insister sur cette insignifiante rencontre serait un pauvre jeu de mots.
Dâautres, y compris Calvin, traduisentâ¯: «â¯ce type Agar, représente Sinaâ¯Â», mais cela est grammaticalement inadmissible.
Dâautres encore rendent ainsi la parenthèseâ¯: «â¯ce qui a été dit dâAgar (to legomenon, au lieu de to onoma) signifie⦠â¯Â»
Mais tout cela devient inutile par le simple fait que le mot Agar, dans ce verset, est très probablement une inadvertance ou une gauche correction de copiste. Plusieurs manuscrits anciens ne lâont pasâ¯; Bengel, Lachmann et dâautres critiques modernes le rejettent du texte.
Voici dès lors le texte authentique que nous avons rétabli dans notre traductionâ¯: «â¯Car le mont Sina est en Arabieâ¯Â». Si lâon demande quel peut être le but de cette observation géographique sur le Sinaï, la réponse assez vraisemblable est que Paul voulait rappeler par là la patrie des descendants dâIsmaël, dont plusieurs tribus habitaient lâArabie et qui étaient fréquemment nommés «â¯les enfants dâAgarâ¯Â». Lâapôtre cherche à compléter ainsi et à rendre plus frappant le parallèle établi dans tout ce passage entre Agar et Sinaï.
Verset 27
Ãsaïe 54.1, cité dâaprès les Septante et presque en tout conforme à lâhébreu.
Lâapôtre applique ici à Agar et à Sara, ainsi quâà leur postérité respective, lâune selon la chair, lâautre selon la promesse, les paroles du prophète, qui sont le commencement dâune magnifique description de lâétat prospère du peuple de Dieu sous la nouvelle alliance.
Verset 28
Application de ce qui précède (comparer Galates 3.16, note et Romains 9.7â¯; Romains 9.8).
Verset 29
Lâapôtre attribue ces deux naissances, lâune à la chair (verset 23), lâautre à lâEsprit (au lieu de la promesse) câest-à -dire à la puissance divine par laquelle Sara reçut la faculté dâêtre mère.
Quant à la persécution dont il est ici question, le terme paraît trop fort pour les faits rapportés dans la Genèse (Genèse 16.4-12â¯; Genèse 21.9).
Il est probable quâen lâécrivant lâapôtre était sous la vive impression de ce rapprochementâ¯: il en est de même maintenant, lui qui avait tant à souffrir des Israélites selon la chairâ¯! Peut-être aussi songeait-il aux rapports hostiles dâÃsaü avec Jacob.
Verset 30
Genèse 21.9â¯; Genèse 21.10. Il est probable quâAbraham, par une affection naturelle pour son fils Ismaël, ne sâattachait plus alors avec une foi assez vive à la promesse dâun autre héritier (Genèse 17.17-21). Sara exprimait donc réellement, par les paroles citées ici, la volonté de Dieu, qui les ratifie immédiatement (Genèse 21.12).
Lâapôtre en citant ce fait, aussi bien que celui du verset 29, se propose pour but non seulement de compléter le grand contraste quâil vient dâétablir (versets 22-26), mais aussi de provoquer dans lâesprit des Galates un rapprochement bien naturel entre ces événements historiques et sa propre situation vis-à -vis des faux docteurs judaïsants qui sâopposaient à lui en sâappuyant sur les privilèges charnels du peuple juif.
Verset 31
On peut considérer ces paroles comme une joyeuse conclusion de tout ce qui précède depuis verset 21, ou comme lâénoncé du grand fait de la grâce de Dieu, sur lequel lâapôtre fonde lâexhortation qui va suivreâ¯: (Galates 5.1) «â¯Vous êtes libres, restez libresâ¯Â»â¯! Rien nâempêche dâadmettre lâun et lâautre de ces deux rapports.