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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Acts 8". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/acts-8.html.
bibliography-text="Commentaire sur Acts 8". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-40
Verset 1
La persécution contre lâÃglise éclata ce jour-là et fut occasionnée par lâémeute même qui avait causé la mort dâÃtienne.
Quand Luc dit que tous furent dispersés il faut entendre ce mot dans un sens hyperbolique, signifiant le plus grand nombre. En effet, nous trouvons encore des chrétiens à Jérusalem dès le verset 3 et dans la suite du récit.
Luc ne parle que de la Judée et de la Samarie, les provinces les plus rapprochéesâ¯; mais les fugitifs se rendirent aussi en Galilée, où il y avait beaucoup de disciples, puis dans toute la Syrie (Actes 9.1 et suivants).
Lâauteur prépare par cette remarque le récit des grands résultats que cette première persécution eut pour la propagation de lâÃvangile (verset 4 et suivants).
Verset 2
Ces termesâ¯: des hommes pieux, indiquent des Juifs pieux (Actes 2.5â¯; Actes 22.12) et non des prosélytes dâentre les païens.
Ayant conservé leurs sentiments bienveillants pour les chrétiens (Actes 2.47), ils voulurent rendre à Ãtienne ce religieux devoir. Des disciples en auraient certainement été empêchés par les persécuteurs.
Ils firent grande lamentation sur luiâ¯; le substantif que nous traduisons par lamentation dérive dâun verbe qui signifie se frapper la poitrine en signe de deuil (Luc 8.52).
Les funérailles quâils firent à Ãtienne eurent lâéclat et la solennité que les Orientaux aiment à donner à ces cérémonies (Matthieu 9.23â¯; Marc 5.38).
On a souvent envisagé ce verset comme nâétant pas à sa place, parce quâil paraît sans rapport avec ce qui précède et ce qui suit (de Wette, Olshausen). Câest une erreur.
Luc nous montre par ce fait, comme lâobserve Meyer, que beaucoup des habitants de Jérusalem voyaient avec peine la persécution, puis il poursuit par ce contraste criantâ¯: Mais Saul ravageait lâÃglise, etc.
Verset 3
Meyer fait observer la progression dans la haine de Saul contre les chrétiensâ¯: dâabord il garde les vêtements des meurtriers dâÃtienne (Actes 7.58), puis il prend plaisir à son supplice (verset 1) et enfin il ravage lâÃglise (comparer Actes 9.21).
Lui-même se rappellera avec douleur ce temps de sa vie (Actes 26.9-11â¯; Galates 1.13â¯; 1 Corinthiens 15.9).
Verset 4
Prédication de Philippe
Les chrétiens de Jérusalem, dispersés par la persécution, annoncent lâÃvangile. Philippe prêche le Christ à Samarie. Les miracles quâil accomplit attirent lâattention. De nombreux malades sont guéris. La joie est grande (4-8).
Simon le magicien
Il pratiquait la magie à Samarie et, se donnant pour un être supérieur, il fascinait tout le peuple, qui le tenait pour une incarnation de la divinité. Depuis un certain temps il exerçait son influence sur les Samaritains, quand ceux-ci crurent à la prédication de Philippe et demandèrent le baptême. Simon lui-même devient croyant, reçoit le baptême et sâattache à Philippe ; la vue des miracles que Philippe opère le stupéfie (9-13).
Intervention des apôtres
à Jérusalem, les douze apprennent la conversion des Samaritains. Ils délèguent auprès dâeux Pierre et Jean, qui demandent pour eux le Saint-Esprit, car il ne leur avait pas été donné au moment de leur baptême. Il leur est communiqué par lâimposition des mains des apôtres (14-18).
Simon le magicien et Pierre
Simon offre de lâargent aux apôtres, afin de recevoir dâeux le pouvoir de communiquer lâEsprit par lâimposition des mains. Pierre lui répond que cet argent ira avec lui à la perdition, puisquâil a cru acquérir par son moyen le don de Dieu. Il y a incompatibilité entre le pouvoir quâil réclame et les dispositions de son cÅur, qui nâest pas droit devant Dieu. Quâil se repente et demande à Dieu de lui pardonner la pensée quâil a eue, car en elle se révèle lâesprit dâhostilité et dâinjustice auquel il obéit. Simon demande aux apôtres dâintercéder pour lui, afin quâil évite le châtiment dont ils lâont menacé (19-24).
Retour des apôtres
Reprenant le chemin de Jérusalem, ils évangélisent beaucoup de villages samaritains (25).
Ministère de Philippe
Versets 4 à 25 â LâÃvangile en Samarie
Ces dispersés deviennent autant dâévangélistesâ¯; ils vont de lieu en lieu (grec) évangélisant la Paroleâ¯; lâesprit missionnaire est né avec la vie chrétienne.
Câest ainsi que, dès lâorigine, «â¯le sang des martyrs a été la semence de lâÃgliseâ¯Â». Ce moment est dâune grande importance dans lâhistoire de lâÃglise primitiveâ¯: lâÃvangile sort de lâétroit horizon du judaïsme, pour se répandre au loin dans le monde.
Tout dâabord il est accueilli par le peuple des Samaritains qui, bien que profondément séparés des Juifs, observaient encore la loi de Moïse.
Plus loin, quand Luc nous montrera lâÃvangile se répandant en Syrie et à Antioche, en Phénicie et jusque dans lâîle de Chypre, il rattachera expressément ce nouveau progrès à la dispersion des chrétiens de Jérusalem après la mort dâÃtienne (Actes 11.19).
Verset 5
Luc nous montre en Philippe un de ces chrétiens dispersés qui annonçaient la Parole, câest-à -dire qui prêchaient lâÃvangile (verset 4).
Philippe nâétait pas lâapôtre de ce nom, mais lâun des sept diacres (Actes 6.5). Câest le même qui, en Actes 21.8, est appelé un évangéliste.
Le texte reçu, avec C, D, porteâ¯: une ville de Samarie, ce qui laisserait ignorer de quelle ville il sâagit.
La ville de Samarie (Codex Sinaiticus, B, A) désigne la ville qui a donné son nom à la province. Fondée par Omri (1 Rois 16.24), elle avait été la capitale du royaume des dix tribus. Sa chute en 722, après un siège mémorable, marqua la fin de ce royaume (2 Rois 17). Elle fut, peu avant lâère chrétienne, agrandie et embellie par Hérode le Grand qui, en lâhonneur de lâempereur Auguste, lâappela Sébaste (Augusta).
De nombreuses ruines marquent son emplacement, près du village de Sebastijeh, à deux heures et demie au nord-ouest de Sichem (voir sur la Samarie Matthieu 10.5â¯; Jean 4.9, notes).
Ces motsâ¯: il prêchait le Christ, signifient quâil prouvait à ses auditeurs que Jésus était le Messie, lâOint de Dieu, le Sauveur.
Verset 7
Les Samaritains furent attentifs (grec), eux écoutant les choses que Philippe leur disait (Codex Sinaiticus porteâ¯: en lâécoutant, lui, Philippe) et voyant les miracles opérés par lui, ou, suivant lâinterprétation plus généralement reçue, qui suppose la leçon des autres documents et donne le même régime aux deux verbesâ¯: eux apprenant et voyant les miracles. Câest ainsi quâils parvinrent à la foi et à la joie.
Jésus lui-même avait semé dans ce pays-là et préparé cette belle moisson (Jean 4).
On sait que les Samaritains attendaient la venue du Messie (Jean 4.25) et il est probable que, dans le sentiment de leur misère morale, ils étaient moins opposés à lâÃvangile que les Juifs avec leurs orgueilleux préjugés. Mais aussi leur ignorance les exposait à toute espèce de superstitions (verset 9 et suivants).
Verset 9
Auparavant, câest-à -dire avant que Philippe vînt à Samarie.
Ce Simon était un de ces imposteurs (goêtes) très nombreux alors, qui prétendaient posséder les secrets de la nature et communiquer avec le momie invisible.
Ils se livraient aux arts occultes, faisaient profession de prédire lâavenir, dâévoquer les morts, de faire des guérisons miraculeuses, dâexorciser les possédésâ¯; en un mot ils exerçaient la magie avec toutes ses mensongères pratiques et ils trouvaient dans la superstition populaire un terrain propice quâils exploitaient pour satisfaire leur cupidité.
De là cet étonnement ou plutôt ce ravissement du peuple, mis hors de lui-même par le magicien (sens du mot grec, de même au verset 11).
Simon le Magicien joue un rôle considérable dans la littérature du second siècle. La tradition fait de lui le chef dâune secte gnostique et lâardent adversaire de lâapôtre Pierre.
Mais il ne faut pas conclure des légendes qui se sont greffées sur son nom que Simon nâa jamais existé. Lâhistoire a conservé la trace certaine de deux hommes avec lesquels on peut identifier le personnage de notre récit. Lâun, dont parle Josèphe (Antiquités Juives, XX, 7, 2), fut, vers lâan 60, employé par le gouverneur Félix pour détourner la reine Drusille de son époux, Azize roi dâEmèse, en Syrie. Mais il sâagit plutôt dâun autre Simon, que Justin (Apol. I, 26) mentionne comme originaire de Gitta en Samarie, tandis que Josèphe donne au Simon dont il parle lâîle de Chypre pour patrie.
Le Simon nommé par Justin est considéré par les Pères, depuis Irénée (Contre les hérés. I, 23), comme lâinstigateur de toutes les hérésies.
Verset 11
Dans ces temps où les peuples avaient généralement abandonné leurs croyances religieuses, ils étaient dâautant plus accessibles à toutes les superstitions.
Ainsi ces Samaritains sâattachaient à Simon avec un engouement général, voyant en lui quelque incarnation de la puissance de Dieu, celle qui est appelée la grande.
Le mot appelée (Sin B, A, C, D), omis à tort par le texte reçu, suppose que les Samaritains distinguaient entre plusieurs puissances émanant de la divinitéâ¯; câétait la principale de celles-ci qui se manifestait, croyaient-ils, en Simon.
Simon les avait induits à cette croyance par lâimportance quâil se donnait (verset 9).
Verset 12
Luc a dit (verset 6) comment ces Samaritains furent amenés à là foiâ¯; ici, il nous apprend ce quâils crurent.
Philippe leur annonçait la bonne nouvelle de la venue du Messie, quâils attendaient et de la fondation du royaume de Dieu par la vie et la mort de Jésus et par son retour dans la gloire. En un mot, il leur prêchait le nom de Jésus-Christ.
Tel était lâobjet de leur foi nouvelleâ¯; et comme ils la professaient en demandant le baptême, Philippe nâhésita pas à les baptiser, hommes et femmes, sans distinction. La suite du récit nous montrera ce qui manquait encore à ces nouveaux croyants (versets 15-17).
Verset 13
Simon lui-même crut, comme il pouvait croire avec sa disposition moraleâ¯: câest-à -dire quâil fut intellectuellement convaincu que Philippe prêchait la vérité en annonçant Jésus comme le Messie et surtout que cet évangéliste était en possession dâune puissance supérieure à la sienne.
Ce furent, en effet, les signes et les grands miracles opérés par Philippe qui le mirent (grec) hors de lui-même dâadmiration. Il éprouva à son tour lâimpression quâil avait produite sur dâautres par ses pratiques de magie (versets 9 et 11). Dans son admiration il ne quittait plus Philippe (grec), il était sâattachant à Philippe.
Il ne faut pas sâétonner que Simon fut baptisé avec les autres croyantsâ¯; comme il se disait convaincu, ce qui était vrai dans une certaine mesure, Philippe, qui ne lisait pas dans les cÅurs, nâavait aucune raison de lui refuser le baptême.
Verset 16
Les apôtres avant appris à Jérusalem les faits jusquâalors inouïs qui se produisaient en dehors du peuple Juif et parmi des Samaritains, éprouvèrent le besoin de voir par eux-mêmes ce quâétait ce mouvement religieux. Leur droit et leur devoir étaient de lâexaminer, de le diriger, de lâaffermirâ¯; car câest à eux que le Seigneur avait confié le gouvernement de son Ãglise.
En outre, il fallait rattacher ces nouveaux chrétiens de Samarie à lâÃglise apostolique, afin dâen conserver lâunité. Ils délèguent pour cela Pierre et Jean, qui nous sont souvent présentés travaillant ensemble (Actes 3.1â¯; Actes 3.11â¯; Actes 4.13-19, etc.). Pierre dont on a fait le prince des apôtres, se laisse humblement déléguer avec son collègue Jean.
Ãtant arrivés (grec descendus), ils trouvèrent des croyants sincères qui avaient reçu le baptême au nom de Jésus, mais non le Saint-Esprit. Celui ci nâétait encore descendu (grec tombé) sur aucun dâeux.
Le baptême sans lâEspritâ¯? Ce fait nous étonne au premier abord. Serait ce, comme le pensent quelques interprètes, parce que Philippe nâétait pas apôtre (verset 17, note)â¯? Ou bien parce que ces Samaritains avaient cru sans avoir subi un développement intérieur suffisantâ¯? Ou enfin faut-il entendre par recevoir lâEsprit Saint la communication du don des langues, telle quâelle avait été faite aux chrétiens de Jérusalem à la Pentecôte (comparer Actes 2.4, 2e note)â¯?
Simon (verset 18) voit la communication faite par lâimposition des mainsâ¯: ceci semble prouver que lâeffusion de lâEsprit fut accompagnée de signes visibles.
Mais il nây a pas de motifs pour limiter à lâapparition de ces signes lâeffet de lâintervention des apôtres. Notre récit nous oblige plutôt à conclure que le don de lâEsprit nâest point lié à lâacte humain du baptême. Ce don peut, comme ici, suivre le baptême (comparez Actes 19.5) ou le précéder (Actes 10.44-47), ou lâaccompagner (Actes 2.38).
Verset 17
Ces verbes à lâimparfait montrent lâaction successive et prolongée que les apôtres exercèrent sur beaucoup de croyants.
Les deux moyens employés par eux furent la prière et lâimposition des mainsâ¯: Dieu accordait lâEsprit en réponse à la prière et les apôtres en confirmaient le don à ces nouveaux chrétiens en leur imposant les mains, pour lâaffermissement de leur foi.
On a conclu de cet acte que les apôtres seuls avaient le pouvoir de communiquer le Saint-Espritâ¯; et que le don de lâEsprit nâest transmis que par des évêques, successeurs directs des apôtresâ¯! Mais nous voyons lâapôtre Paul recevoir lâimposition des mains (et apparemment aussi le Saint-Esprit) par un simple chrétien (Actes 9.17).
Cet acte symbolique est dâailleurs accompli toutes les fois quâil sâagit dâimplorer la bénédiction de Dieu sur des serviteurs chargés de quelque mission spéciale (Actes 6.6â¯; Actes 13.3).
Pour exercer leur beau ministère envers les Samaritains, il fallait que les apôtres eussent renoncé au mépris que tout Juif éprouvait pour ce peuple. Jean, en particulier, se souvint-il alors quâun jour Il avait voulu appeler sur des habitants de la Samarie le feu du ciel (Luc 9.54)â¯?
Verset 19
Resté étranger à toute influence de lâEsprit de Dieu, Simon ne le désire même pas. Il faut bien remarquer, en effet, que ce quâil demande, câest uniquement ce pouvoir de communiquer à dâautres lâEsprit et de leur conférer les dons qui accompagnaient cette communication.
Il voulait ainsi se créer une nouvelle industrie plus productive encore que la précédente.
Ainsi il pensaitâ¯:
Câétait là une horrible profanation des choses saintes, une sorte de blasphème.
Lâun des châtiments de Simon a été que son nom a formé le mot de simonie, qui désigne le trafic des choses saintes.
Le texte reçu (avec tous les témoins, sauf Codex Sinaiticus, B) porte, au verset 18â¯: voyant que lâEsprit saint était donné. Cet adjectif a été ajouté par analogie avec versets 17 et 19.
Verset 20
Grecâ¯: que ton argent soit avec toi à perditionâ¯!
Une vive indignation sâexprime dans ces paroles de Pierre. Il voit Simon dans un état dââme qui lâentraînera dans la perdition et il dit, en personnifiant lâargentâ¯: Que ton argent y aille avec toi, quâil périsseâ¯!
Ce nâest cependant pas une condamnation définitive que prononce lâapôtre, puisquâil exhorte Simon à la repentance (verset 22)â¯; il lui donne un très sévère avertissement, pour réveiller, si possible, sa conscience.
Verset 21
Grecâ¯: Il nâest pour toi ni part ni lot dans cette parole.
La plupart des exégètes prennent ce dernier mot dans le sens hébraïque, signifiant lâaffaire en question et alors il sâagit du pouvoir quâa demandé Simon.
Dâautres, comme Néander, Zöckler, Blass, lâentendent dans sa signification ordinaireâ¯: cette parole serait lâÃvangile et ses dons.
Et la cause pour laquelle Simon nây a aucune part, câest que son cÅur manque absolument de droiture devant Dieu (Luc 1.6).
Verset 22
Grecâ¯: Repens-toi donc de cette tienne méchanceté.
Lâexhorter à la repentance et à la prière, câétait ne pas considérer son salut comme impossibleâ¯; mais Pierre sâexprime dâune manière problématiqueâ¯: sâil est possible (grec pour voir si peut être la pensée de ton cÅur te sera pardonnée), non quâil doute de la miséricorde de Dieu, mais parce quâil nâa aucune confiance en la sincérité de Simon, condition de son pardon.
Le texte reçu porteâ¯: prie Dieu, la variante, le Seigneur, se lit dans Codex Sinaiticus, B, A, C, D, E.
Verset 23
Grecâ¯: que tu es tombé dans un fiel dâamertume et un lien dâiniquité, câest-à -dire dans un esprit dâamertume, de méchanceté, dâopposition à la vérité, qui est comme le fiel et dans une iniquité morale, qui constitue un ensemble de chaînes dont tu es lié.
Les anciens considéraient le fiel comme une image du poison et quelques exégètes entendent ce mot comme si Pierre disaitâ¯: Tu es moralement empoisonné.
Meyer voit plutôt dans cette amertume du fiel lâimage de la haine contre lâÃvangile (comparer Romains 3.14â¯; Ãphésiens 4.31). Cette interprétation nous paraît plus naturelle.
Verset 24
Encore ici le cÅur de Simon nâest pas droit devant Dieu, car il ne promet ni de se repentir, ni de prier lui-même (verset 22), mais il demande la prière des apôtres, pourquoiâ¯? Afin que le châtiment dont ils lâont menacé ne tombe pas sur lui.
Aussi ne fut-il point ramené à Dieuâ¯; autrement sa conversion serait racontée comme un triomphe de lâÃvangileâ¯; les traditions subséquentes, quoique mêlées de fables, ne prouvent que trop que Simon persévéra dans son inimitié contre le christianisme apostolique.
Verset 25
Ainsi, non seulement les apôtres ont approuvé et affermi lâÅuvre de Philippe parmi les Samaritains, mais eux-mêmes, en retournant à Jérusalem, annoncent la bonne nouvelle du salut dans beaucoup de villages des Samaritains.
Un pas immense était ainsi fait dans les progrès de lâÃvangile et dans les développements de lâÃglise chrétienne.
Verset 26
La rencontre de Philippe et de lâÃthiopien
Philippe reçoit, par lâentremise dâun ange, lâordre de se rendre, vers midi, sur le chemin désert de Jérusalem à Gaza. Ayant obéi promptement, il voit approcher un Ãthiopien, ministre des finances de la reine, qui était venu à Jérusalem pour adorer et sâen retournait, assis sur son char et lisant le prophète Ãsaïe. LâEsprit ordonne à Philippe de rejoindre le char de cet homme (26-29).
Leur entretien
Philippe, étant accouru et entendant que lâÃthiopien lit Ãsaïe, lui demande sâil comprend ce quâil lit. LâÃthiopien se plaint de nâavoir personne qui lui explique lâÃcriture. Il invite Philippe à sâasseoir à ses côtés. Il lisait le passage qui peint le serviteur de lâÃternel comme lâagneau qui souffre sans ouvrir la bouche. Il demande si le prophète parle de lui-même ou de quelque autre. Philippe, prenant ces paroles pour point de départ, lui annonce Jésus (30-35).
Baptême de lâÃthiopien
Leur route les amène à un endroit où il y a de lâeau. LâÃthiopien demande le baptême, fait arrêter le char et descend avec Philippe dans lâeau. Philippe le baptise (36-38).
Séparation de lâÃthiopien et de Philippe
Lorsquâils remontent de lâeau, lâEsprit enlève Philippe. LâÃthiopien ne le. voit plus, car, joyeux, il continue son voyage. Philippe se trouve dans Azot, dâoù il parcourt le pays, en évangélisant, jusquâà Césarée (39, 40).
Conversion de lâÃthiopien (26-40)
Le récit plein dâintérêt qui va suivre se rattache tout naturellement à celui qui précède, car il nous fait connaître un nouveau progrès de lâÃvangile en dehors du judaïsme.
Il nous montre aussi lâaction miséricordieuse de la Providence pour le salut dâune âme qui par sa simplicité et sa droiture contraste singulièrement avec celle de Simon. Philippe est encore ici lâinstrument de cette Åuvre de grâce et câest un ange, un messager de Dieu (Hébreux 1.14), qui lâengage à se rendre là où il y a une âme à sauver, sans lui indiquer le but de ce voyage.
Gaza était une très ancienne ville philistine (Genèse 10.19), située près de la mer Méditerranée.
Plusieurs chemins y conduisaient de Jérusalemâ¯; lâange désigne à Philippe celui quâil doit prendre, en lui disant quâil est désert, solitaire câest-à -dire traversant une contrée peu habitée et peu cultivée.
Câest à tort quâon a souvent appliqué cette épithète à la ville et non à la route qui y conduit (lâadjectif grec permet lâun et lâautre), car Gaza nâétait point déserte et comme Philippe ne devait pas y aller, il nây avait aucune raison de la caractériser dâune manière spéciale, tandis quâil était très important quâil connût bien le chemin quâil devait suivre.
Cette remarque est peut-être aussi destinée à préparer la suite du récit qui nous montre lâÃthiopien absorbé dans sa lecture et nous rapporte le grave entretien quâil eut avec Philippe (voir sur les diverses routes qui conduisent de Jérusalem à Gaza, L. Gautier, Souvenirs de Terre Sainte, page 140).
La locution que nous traduisons par vers midi, à lâheure de midi, était rendue dans nos anciennes versions par vers le midi, dans la direction du sud. Mais cette indication eût été oiseuse, puisque Philippe avait ordre de se rendre sur le chemin de Gaza. Dans les Septante cette expression est toujours employée pour désigner le temps (Nestle).
Verset 28
Cet étranger nous est dépeint en détail, à cause de lâimportance de sa conversion.
Sa patrie était lâÃthiopie, pays dâAfrique, situe au sud de lâÃgypte, dont faisait partie ce qui est aujourdâhui lâAbyssinie.
Ce pays était gouverné par des reines qui portaient le titre de Candace, comme les rois dâÃgypte celui de Pharaon.
Notre personnage était un ministre détenteur du pouvoir (grec dynaste), de là reine Candace. Il était surintendant de tous ses trésors, ce quâon appelle aujourdâhui un ministre des finances.
Comme son pays était païen, on peut supposer quâil avait été amené à la connaissance du vrai Dieu par des Juifs habitant lâÃthiopie, puisquâil était venu à Jérusalem pour adorer.
Il était donc «â¯prosélyte de la porteâ¯Â» et non de la justice, car, selon la loi un eunuque ne pouvait être admis dans lâassemblée du peuple (Deutéronome 23.1), mais la promesse du prophète (Ãsaïe 56.3-5) sâétait accomplie pour luiâ¯; elle devait sâaccomplir mieux encore par sa conversion au christianisme.
Dans son désir de sâinstruire et de sâédifier, il profite du loisir que lui donnait son voyage pour lire lâÃcriture. Aucun livre de la Bible ne pouvait mieux répondre à ses besoins que celui du prophète Ãsaïe.
Ce fut sans doute par une direction de la Providence quâil lut le chapitre où sont décrites les souffrances du Serviteur de lâÃternel, ou bien, peut être, comme le pense Meyer, y fut-il attiré par tout ce quâil pouvait avoir entendu à Jérusalem concernant Jésus et lâÃglise qui invoquait son nom.
Verset 29
Ce fut donc sur une impulsion de lâEsprit de Dieu que Philippe prit le courage dâaborder cet étranger, qui voyageait accompagné sans doute de nombreux serviteurs et avec un certain faste.
Verset 31
Cette entrée en conversation est pleine dâintérêt.
La question de Philippe était de la plus haute importance, car il faut comprendre lâÃcriture pour la recevoir dans son cÅur.
Les deux verbes dont il se sert (lire et comprendre), ayant en grec la même étymologie forment une gracieuse assonance qui devait prévenir favorablement lâétranger.
La réponse de celui-ci révèle son humilité et son désir de sâinstruire. Les termes quâil emploie ne sont pas précisément une négationâ¯; ils dénotent la difficulté, plutôt que lâimpossibilité, de comprendre.
Aussi est-ce bien à tort quâon a cité cette réponse comme preuve de lâobscurité de lâÃcriture et du danger quâil y aurait à la laisser entre les mains des laïques, lâÃglise ayant seule qualité pour lâinterpréter.
Sans doute, Dieu, en instituant le ministère de la Parole, a voulu que ses serviteurs éclairés fissent part de leurs lumières à ceux qui en manquentâ¯; mais, dès que sa parole est dévoilée à une âme par le Saint-Esprit, cette parole lui devient lumineuse dans tout ce qui importe à son salut.
Telle fut lâexpérience de lâÃthiopien. Il pressentait dans le passage du prophète la bonne nouvelle du salut, dont son âme était altérée et comme il voit en Philippe un homme intelligent et instruit qui sâintéresse à lui, il lâinvite avec bienveillance à sâasseoir auprès de lui.
Verset 33
Ce passage dâÃsaïe (Ãsaïe 53.7-8) est cité dâaprès la version grecque des Septante, qui diffère en divers points de lâhébreu Philippe lâapplique au Sauveur (verset 35), comme le fait tout le Nouveau Testament (Matthieu 8.17â¯; Marc 15.28â¯; Jean 12.38â¯; 1 Pierre 2.22-25).
Jean-Baptiste lui-même a bien compris qui était cet agneau qui nâouvre pas la bouche (Jean 1.29).
La première partie de notre citation (verset 32) sâentend dâelle-même (Marc 14.60â¯; Luc 23.9â¯; Jean 19.9), mais le sens de la seconde (verset 33) est difficile à déterminer.
Plusieurs interprètes traduisentâ¯: câest dans lâhumiliation (comparez Philippiens 2.8) que son jugement, ce jugement quâil subissait de la part des hommes, a été consommé, achevé.
Mais le terme grec signifie enlevé, ôté et il nây a pas de motifs de sâécarter de ce sensâ¯: par son obéissance, il a vaincu la mort, en sâaffranchissant de la condamnation que le péché de lâhumanité faisait peser sur lui.
Lâhébreu porteâ¯: «â¯Il (le Messie) a été enlevé par lâangoisse et le jugementâ¯Â» ce qui signifie simplement que sa mort a été violente et douloureuse.
La phrase suivante de la citation est encore plus obscureâ¯: «â¯Qui dira ou racontera sa générationâ¯?â¯Â»
On a quelquefois traduit ce dernier mot par la durée de sa vieâ¯; mais le terme de génération nâa jamais ce sens.
Les Pères de lâÃglise lâont entendu de lâorigine divine et de la génération éternelle du Fils.
Plusieurs Interprètes modernes traduisentâ¯: «â¯Qui dira combien sa génération, câest-à -dire ses contemporains étaient corrompus et méchants, pour avoir retranché sa vie de la terreâ¯?â¯Â»
Cette explication tient compte du mais, qui oppose à la juste conduite de Dieu la perversité des hommes.
On objecte que dans notre morceau lâattention est concentrée sur le Messie et son Åuvre. Câest pourquoi plusieurs prennent le mot de génération dans le sens de postérité et y voient tous les hommes qui seront sauvés par ses souffrances. Mais cette signification ne sâécarte-t-elle pas trop de lâHébreu qui porteâ¯: «â¯Dans sa génération (parmi ses contemporains), qui prend garde quâil a été retranché de la terre des vivants et que la plaie lâa frappé pour les péchés de mon peupleâ¯Â»â¯?
Les Septante ont-ils voulu introduire ici déjà la pensée du verset 10â¯? Ce nâest pas impossible, mais lâinterprétation de leur texte demeure douteuse et celle de notre passage ne saurait non plus être fixée avec certitude. Le dernier sens indiqué aurait lâavantage dâintroduire naturellement un entretien sur le règne spirituel du Messie.
Verset 35
La question de lâeunuque trahit sa candeur et son besoin de sâinstruire, aussi bien que son intelligenceâ¯; en effet, câest de cette question que dépendent tout le sens et lâimportance de la grande prophétie dâÃsaïe. Nâest-ce pas la question que discutent aujourdâhui encore les théologiensâ¯?
La réponse de Philippe est très claire car cette prophétie lui sert de texte pour (grec) évangéliser Jésus, câest-à -dire exposer sa vie, ses souffrances, sa mort, notre salut en lui.
De tout temps, les lecteurs croyants de la Bible, Juifs ou chrétiens, ont fait la même réponse à cette questionâ¯: de qui parle le prophèteâ¯?
Verset 36
Lâeau vers laquelle ils arrivèrent pouvait être un ruisseau ou un étang dont le nom nâest pas indiqué, parce quâil importait peu au récit.
La question de lâÃthiopien suppose que Philippe, dans un entretien prolongé avec lui, lui avait parlé aussi du royaume de Dieu fondé par Jésus, de lâÃglise et du baptême par lequel on y recevait les croyantsâ¯;
Tous ces grands faits, notre historien, très concis, les résume dans ces motsâ¯: la bonne nouvelle de Jésus. Et lââme de lâÃthiopien, tout ouverte à la vérité et à la vie, aspire à recevoir immédiatement le symbole de son union avec le Sauveur et avec son Ãglise.
Le texte reçu porte verset 37 ainsi conçuâ¯: Or, Philippe ditâ¯: Si tu crois de tout ton cÅur, cela est permis (variante tu seras sauvé). Et répondant, il ditâ¯: Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu.
Ce verset manque dans Codex Sinaiticus, B, A, C, etc., dans la plupart des versions et des Pères.
En outre, là où il se trouve, câest avec diverses variantes, ce qui est souvent un signe dâinauthenticité. Cette profession de foi, en termes précis, exigée avant le baptême, nâest point dans lâesprit de lââge apostolique. Elle a été ajoutée plus tard par des correcteurs qui sâétonnaient de la facilité avec laquelle Philippe avait administré ce baptême.
Lâadjonction est cependant ancienneâ¯; elle se trouve déjà dans la version syriaque, la Peschito et dans Irénée. M. Blass lâadmet dans la recension romaine de notre livre.
Verset 38
Câest lâÃthiopien qui commanda à ses serviteurs de faire arrêter le char, après que Philippe eut consenti à son baptême.
Il y a en tout cela une décision et une promptitude qui dénotent la sincérité et la vivacité de sa foi.
Verset 39
Ce mot enleva Philippe (comparez 2 Corinthiens 12.2â¯; 2 Corinthiens 12.4â¯; 1 Thessaloniciens 4.17, où se trouve le même verbe) semble indiquer que Philippe disparut par un miracle (comparez 1 Rois 18.12), ce quâon pourrait conclure aussi du verset 40 (il fut trouvé).
Toutefois, comme rien dans le récit nâindique quel pourrait être le but dâun tel miracle, on est tenté de voir là , avec Olshausen, Lange, Meyer, le simple fait que, par un mouvement de lâEsprit, Philippe sâéloigna brusquement et sâen alla dans une autre contrée où il avait à poursuivre son Åuvre (verset 40), tandis que, de son côté, lâÃthiopien continua son voyage.
Lâeunuque ne le vit plus, non que Philippe fût tout à coup devenu invisible, comme le pensent quelques interprètes, mais simplement parce que (car) il continuait son chemin plein de joie et que Philippe ne lui était plus nécessaire.
Il sâen retournait seul dans son pays, où il ne devait trouver, au sein des ténèbres du paganisme, aucun secours humain, où des persécutions peut-être lâattendaientâ¯; mais il était rempli dâune sainte joie, car il venait de trouver son Sauveur et, en lui, la vie éternelle.
Verset 40
Azot, en hébreu Asdod (Josué 13.3â¯; 1 Samuel 5.5), était une ville des Philistins à lâouest de Jérusalem, assez près de la mer Méditerranée, dont Philippe suivit le rivage vers le nord jusquâà Césarée.
Cette dernière ville (quâon appelait Caesarea Stratonis, parce quâHérode le Grand lâavait bâtie sur lâemplacement de la tour de Straton et quâon distinguait ainsi de Césarée de Philippe) (Matthieu 16.13), est très célèbre dans lâhistoire. Elle servait de résidence habituelle aux procurateurs romainsâ¯; située sur les bords de la mer, elle était à cette époque le principal port de la Palestine (voir Philippe Bridel, La Palestine Illustrée, III, 39-43).
Philippe ne fit pas dâune seule traite la longue course dâAzot à Césaréeâ¯; mais allant de lieu en lieu (verset 4), il évangélisait toutes les villes par où il passait.
Il paraît quâarrivé à Césarée, il trouva un champ de travail qui lâengagea à fixer sa demeure dans cette ville, car câest là que nous le rencontrerons plus tard (Actes 21.8).