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Sunday, November 24th, 2024
the Week of Christ the King / Proper 29 / Ordinary 34
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Acts 8". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/acts-8.html.
bibliography-text="Commentaire sur Acts 8". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-40
Première persécution de l’assemblée
(v. 1-3). — «Or en ce temps-là, il y eut une grande persécution contre l’assemblée qui était à Jérusalem; et tous furent dispersés dans les contrées de la Judée et de la Samarie, excepté les apôtres. Et des hommes pieux emportèrent Étienne pour l’ensevelir, et menèrent un grand deuil sur lui» (v. 1, 2). L’ensevelissement d’Étienne est celui du premier chrétien mort martyr depuis la formation de l’Église. «Des hommes pieux l’emportèrent et l’ensevelirent»: ils ne craignirent pas l’opprobre qui se rattachait à cette victime de la haine des hommes. Ce court récit nous dit ce que l’on a souvent remarqué dès lors, que l’enterrement d’un chrétien porte, en général, quelque chose des caractères de sa vie. Il convenait que ce fussent des hommes pieux qui rendissent les derniers devoirs à un tel serviteur de Dieu. Nous comprenons que le deuil des saints fut grand.
La victoire que l’ennemi paraissait remporter en faisant lapider Étienne, enhardit les Juifs qui suscitèrent une persécution contre l’assemblée. Jusqu’ici, les apôtres seuls avaient été maltraités, et l’assemblée en prospérité avait considérablement grandi, sans souffrir beaucoup de l’opposition du monde. Maintenant elle est dispersée; les apôtres seuls restent à Jérusalem.
Saul consentait à la mort d’Étienne et assistait à sa lapidation; il était, sans doute, un homme considéré et influent au milieu des Juifs, malgré sa jeunesse. «Il ravageait l’assemblée», est-il dit, «entrant dans les maisons; et traînant hommes et femmes, il les livrait pour être jetés en prison» (v. 3). Satan et ses agents, en déchaînant la haine des Juifs contre les chrétiens, cherchaient à détruire l’assemblée. Mais Dieu dirigeait les circonstances vers une fin absolument contraire. Dans son discours, Étienne avait dit que le Très Haut n’habitait point dans des demeures faites de mains; Il n’avait plus son siège à Jérusalem; par la venue de l’Esprit Saint, Il avait pris possession de sa demeure spirituelle au milieu des chrétiens et les Juifs, pleins de rage, étaient laissés à eux-mêmes, abandonnés de Dieu comme peuple. On comprend que l’ennemi cherchât à anéantir cette assemblée. Au lieu d’y parvenir, sa méchanceté ne fit que propager l’Évangile et augmenter le nombre des disciples dans les contrées voisines, en attendant de le faire pénétrer plus loin, au moyen du grand persécuteur de Jésus et des siens. C’est ainsi que Satan fait toujours une œuvre trompeuse. Ennemi vaincu, il ne peut agir que sous le contrôle du chef de l’Église, qui lui a enlevé son armure.
La Samarie est évangélisée
(v. 4-13). — «Ceux donc qui avaient été dispersés allaient çà et là, annonçant la Parole» (v. 4). La haine qui les poursuivait ne les intimidait pas. S’ils enduraient des souffrances pour le nom de Christ, ils en appréciaient la cause et, jouissant d’un si grand bonheur, ils désiraient que d’autres le connussent.
Si nous appréciions davantage la grâce merveilleuse dont nous sommes les objets par la connaissance d’un Sauveur qui nous a placés à l’abri du jugement qu’il a enduré lui-même à notre place; si nous jouissions dans une plus grande mesure de son amour et de l’espérance vivante et glorieuse que nous avons en lui, nous aurions plus de zèle pour le faire connaître à d’autres, d’autant plus que nous n’encourons plus de persécutions comme les premiers chrétiens et tant d’autres après eux. On voit qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un don d’évangéliste pour annoncer à d’autres le Sauveur que nous possédons. Ce ne sont pas les apôtres qui prirent l’initiative de la prédication de l’Évangile dans les contrées environnantes, puisqu’ils restèrent à Jérusalem.
Parmi les chrétiens dispersés se trouvait Philippe, un des diacres choisis pour distribuer les secours aux nécessiteux de l’assemblée à Jérusalem. Il descendit dans une ville de la Samarie et «leur prêcha le Christ», est-il dit au v. 5. C’est Christ qui est le sujet de l’Évangile et l’objet du cœur qui l’a reçu. «Et les foules, d’un commun accord, étaient attentives aux choses que Philippe disait, l’entendant, et voyant les miracles qu’il faisait; car les esprits immondes, criant à haute voix, sortaient de plusieurs qui en étaient possédés; et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris; et il y eut une grande joie dans cette ville-là» (v. 6-8). Les sept désignés pour servir aux tables (chap. 6) étaient des hommes «pleins de l’Esprit Saint et de sagesse». Leur service avait pris fin dès la dispersion de l’assemblée; mais le Saint Esprit dirigeait Philippe et l’avait doué pour évangéliser, comme il avait formé Étienne pour le grand service qu’il avait accompli. Le Seigneur prépare qui il veut et appelle lui-même au service qui lui plaît. Philippe se trouvait directement sous la puissance de l’Esprit pour rendre les foules attentives à la parole qu’il prêchait, confirmée par les miracles qu’il accomplissait. Seule la Parole opère dans les cœurs et produit la conversion, tandis que les miracles, sans l’action de la Parole, ne provoquent qu’un effet passager, comme nous allons le voir avec Simon le magicien. Les foules «étaient attentives aux choses que Philippe disait, l’entendant, et voyant les miracles qu’il faisait». Entendre vient en premier lieu, les miracles donnaient simplement du poids à la Parole, mais ne communiquaient rien. Il y eut une grande joie dans la ville, quand on vit l’activité de la grâce et le déploiement de la puissance du Saint Esprit.
Les Samaritains adoraient, ils ne savaient quoi, dit le Seigneur à la Samaritaine. Étrangers méprisés par les Juifs, ils prétendaient avoir une part aux promesses. Maintenant, une fois «le mur mitoyen de clôture» (Éph. 2:14) aboli, c’est-à-dire que la différence que Dieu faisait entre un Juif et un gentil n’existait plus, l’évangile appartient à tous; ils avaient le bonheur de participer aux bénédictions qui leur parvenaient en vertu de l’œuvre de Christ à la croix.
Dans cette ville, «il y avait un homme nommé Simon, qui exerçait la magie et étonnait le peuple de la Samarie, se disant être quelque grand personnage; auquel tous s’attachaient». Ils croyaient voir en lui la grande puissance de Dieu, alors qu’il n’était qu’un vulgaire trompeur (v. 9-11). C’est ainsi que Satan agit au milieu des hommes: par des moyens divers, il vise à les détourner de Dieu et à s’attirer les égards qui Lui sont dus. Il placera bientôt dans le temple de Dieu, à Jérusalem, un homme qui recevra les honneurs de tous; il émerveillera par «toute sorte de miracles et signes et prodiges de mensonges, et en toute séduction d’injustice pour ceux qui périssent, parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés» (2 Thess. 2:9, 10). Aujourd’hui déjà, Satan n’est-il pas plus écouté que Dieu par grands et petits, lorsqu’ils se laissent détourner des appels de la grâce par toutes les choses de ce monde, qu’il sait présenter d’une manière si attrayante pour le cœur naturel? L’apôtre Jean dit aux jeunes gens: «N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde» (1 Jean 2:15).
Lorsque ceux qui admiraient ce magicien «eurent cru Philippe, qui leur annonçait les bonnes nouvelles touchant le royaume de Dieu et le nom de Jésus Christ, tant les hommes que les femmes furent baptisés» (v. 12). Par le baptême, ces croyants professaient publiquement qu’ils acceptaient le christianisme; ils étaient introduits dans la maison de Dieu par cette figure de la mort et de la résurrection de Christ, qui mettait fin à leur vie précédente et les faisait entrer sur la terre, dans un ordre de choses nouveau où Dieu habite. La bonne nouvelle, que Philippe annonçait, concernait le royaume de Dieu, tandis que celui où ils se trouvaient auparavant appartenait à Satan qu’ils servaient sans s’en douter. Après avoir cru Philippe, ils reconnaissaient les droits de Dieu sur eux et pouvaient dès lors lui obéir, parce qu’ils étaient nés de nouveau. Le nom de Jésus Christ exprime tout ce qu’est cette glorieuse personne. Jésus veut dire Jéhovah Sauveur, venu dans ce monde pour délivrer les hommes du pouvoir de Satan et de la mort éternelle en leur donnant la vie éternelle. Le Christ est le Messie que les Juifs ont rejeté, mais que Dieu a fait Seigneur et Christ dans la gloire. Le Seigneur garde ce nom en rapport avec le christianisme. De là vient le nom de chrétien que l’on a donné aux disciples à Antioche (chap. 11).
Au v. 13, il est dit que «Simon crut aussi lui-même; et après avoir été baptisé, il se tenait toujours auprès de Philippe; et voyant les prodiges et les grands miracles qui se faisaient, il était dans l’étonnement». À première vue on peut croire que Simon avait été réellement converti, d’autant plus qu’il est dit qu’il crut et fut baptisé. Il existe une foi qui est simplement affaire d’intelligence, produite par des effets extérieurs. En présence des manifestations de la puissance de l’Esprit Saint, il ne pouvait que les reconnaître et les attribuer à une autre cause que celle par laquelle sa magie étonnait le monde. En Jean 2:23-25, il est dit que «plusieurs crurent en son nom, contemplant les miracles qu’il faisait. Mais Jésus lui-même ne se fiait pas à eux, parce qu’il connaissait tous les hommes, et qu’il n’avait pas besoin que quelqu’un rendît témoignage au sujet de l’homme; car lui-même connaissait ce qui était dans l’homme». Si quelqu’un dit qu’il croit, nous devons le croire; mais comme nous ne pouvons pas, comme le Seigneur, voir ce qui se passe dans le cœur, nous attendons les fruits de cette foi. Ils firent défaut chez Simon. Déjà dans ce qui est dit de lui au v. 13, on discerne que l’œuvre était superficielle. Il se tenait près de Philippe, non pour écouter ce qu’il disait, mais parce qu’il jouissait de voir les prodiges et les grands miracles qu’il faisait. Les miracles ne donnent pas la vie et ne peuvent nourrir le vrai croyant; cela vient de la Parole de Dieu. Il est dit au chap. 16:14, que Lydie était «attentive aux choses que Paul disait». Aussitôt après, elle produisit des fruits qui prouvèrent qu’elle possédait la vie divine. Dieu veut des réalités dans la marche et non des impressions ou l’exaltation des sentiments.
Pierre et Jean viennent à Samarie
(v. 14-25). — «Or les apôtres qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, leur envoyèrent Pierre et Jean, qui, étant descendus, prièrent pour eux, pour qu’ils reçussent l’Esprit Saint: car il n’était encore tombé sur aucun d’eux, mais seulement ils avaient été baptisés pour le nom du Seigneur Jésus» (v. 14-16). En Samarie, l’œuvre avait été accomplie, sans les apôtres, par les croyants dispersés après la mort d’Étienne et tout particulièrement par Philippe; mais quels que soient les moyens employés, l’œuvre, venant du Saint Esprit, s’accomplit dans une parfaite unité. Pour la réaliser et la compléter, il fallait l’intervention des apôtres. Ainsi tout se passe en pleine communion avec l’assemblée de Jérusalem, la seule qui existât jusque-là. Les croyants de la Samarie avaient la vie de Dieu et ils étaient baptisés pour le nom du Seigneur, pour le suivre dans le chemin qu’Il a tracé aux siens en dehors du monde afin qu’ils Lui servent de témoins. Mais ils n’avaient pas encore reçu le Saint Esprit. Les apôtres leur imposèrent les mains (v. 17), acte par lequel ils montraient publiquement qu’ils s’identifiaient avec ceux qui avaient reçu la Parole et avaient été baptisés. Par conséquent Dieu ne faisait pas de différence entre les croyants Juifs et Samaritains: ils reçurent le Saint Esprit, puissance de la vie divine dans le croyant, sceau de Dieu par lequel Il les reconnaît comme ses bien-aimés enfants, arrhes de l’héritage.
Il est dit que le Saint Esprit n’était encore tombé sur aucun d’eux. Cela ne signifie pas que ce jour-là le Saint Esprit descendit du ciel; il l’avait fait le jour de la Pentecôte, mais seulement sur les croyants de Jérusalem. Il fallait l’intervention des apôtres pour que ces croyants reçussent le Saint Esprit au début de l’œuvre en dehors de Jérusalem; ici, c’est en faveur des Samaritains méprisés par les Juifs, comme au chap. 10, ce sera en faveur des Gentils qui, sous le régime de la loi, n’avaient aucune part aux bénédictions d’Israël. Sous la grâce, toute distinction entre les hommes est abolie. Devant Dieu les Juifs croyants se trouvent sur le même pied que les Gentils croyants, tous sauvés par le sacrifice de Christ à la croix: «Ayant accès auprès du Père par un seul Esprit», ils ne sont «plus étrangers ni forains», mais «concitoyens des saints et gens de la maison de Dieu» (Éph. 2:18, 19; voir aussi v. 11-17). Aujourd’hui celui qui a cru reçoit le Saint Esprit sans l’intervention de personne, ainsi que cela eut lieu dès que Juifs, Samaritains ou Gentils croyants furent entrés dans l’Église. L’apôtre dit aux Éphésiens: «Ayant entendu la parole de la vérité, l’évangile de votre salut; auquel aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse» (1:13).
Le cœur de Simon n’avait pas été touché par la Parole de Dieu et ne s’attachait qu’aux manifestations extérieures de la puissance de l’Esprit Saint. Voyant que le Saint Esprit se donnait par l’imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l’argent, afin d’obtenir aussi ce pouvoir (v. 18-20). Cet acte dévoile son état. «Pierre lui dit: Que ton argent périsse avec toi, parce que tu as pensé acquérir avec de l’argent le don de Dieu. Tu n’as ni part ni portion dans cette affaire; car ton cœur n’est pas droit devant Dieu. Repens-toi donc de cette méchanceté, et supplie le Seigneur, afin que, si faire se peut, la pensée de ton cœur te soit pardonnée; car je vois que tu es dans un fiel d’amertume et dans un lien d’iniquité» (v. 20-23). Simon n’est pas droit devant Dieu; il ne s’est pas vu dans sa présence comme un pécheur perdu auquel Dieu aurait accordé son pardon. Son acte constituait une méchanceté, comme tout ce qui provient du cœur naturel, dont il devait se repentir. L’amertume caractérise le fruit du péché. L’iniquité le liait pour ainsi dire, mais il pouvait se repentir; cependant Pierre ne lui assure pas que la pensée de son cœur lui sera pardonnée; il dit: «Si faire se peut».
Si nous pensons à ce qu’il en coûte pour que le Saint Esprit descende sur un croyant, nous comprendrons la gravité du péché de Simon: il fallut les souffrances et la mort du Seigneur, afin que Dieu fût glorifié à l’égard du péché, et Il le montra en le ressuscitant d’entre les morts et en le faisant asseoir à sa droite, d’où Il envoya le Saint Esprit, qui scelle le croyant, délivré, par la mort de Christ, de tout ce qui le caractérisait comme enfant d’Adam, perdu et coupable. Comment penser qu’un don acquis à un tel prix pouvait s’obtenir avec de l’argent?
Simon ne paraît nullement disposé à la repentance; il se préoccupe plutôt d’éviter le jugement de Dieu qu’il méritait, mais sans croire. Il dit: «Vous, suppliez le Seigneur pour moi, en sorte que rien ne vienne sur moi de ce dont vous avez parlé» (v. 24). C’est bien ce qui caractérise le cœur de l’homme sans droiture devant Dieu: il cherche à éviter les conséquences du péché actuel, sans confesser ses fautes pour en obtenir le pardon éternel. On voit cela chez Caïn, lorsqu’il entendit la sentence de l’Éternel contre lui: Il dit: «Mon châtiment est trop grand pour que j’en porte le poids», et il cherche à mettre sa vie en sûreté (Gen. 4:13, 14). L’homme voudrait ne pas souffrir sur la terre; mais il ne se préoccupe pas de se mettre à l’abri des souffrances éternelles, lors même que Dieu lui en offre le moyen gratuitement.
Pierre et Jean annoncèrent la Parole et retournèrent à Jérusalem en évangélisant plusieurs villages des Samaritains. L’œuvre de Dieu était commencée en dehors de la Judée en plein accord entre les apôtres et ceux que le Seigneur avait employés en Samarie.
Conversion de l’eunuque d’Éthiopie
(v. 26-40). — «Un ange du Seigneur parla à Philippe, disant: Lève-toi, et va vers le midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, lequel est désert» (v. 26). Le Seigneur dispose de plusieurs moyens pour diriger ses serviteurs; nous en verrons plusieurs exemples au chap. 16, avec l’apôtre Paul. Ce qui importe, c’est que le serviteur les discerne et obéisse. Philippe avait un beau champ de travail en Samarie; il paraissait tout indiqué pour y travailler encore; mais l’ange, sans autre explication, l’envoie loin de là sur un chemin désert. Philippe obéit et trouva bientôt le travail à accomplir: annoncer l’évangile non à une foule, mais à un seul homme. Un eunuque éthiopien, puissant à la cour de la reine Candace et intendant de ses trésors, était venu adorer à Jérusalem. Il s’en retournait et, assis dans son char, il lisait le prophète Ésaïe. À ce moment Philippe survint. L’Esprit lui dit: «Approche-toi et joins-toi à ce char» (v. 27-29). Philippe accourut et entendit l’eunuque qui lisait les versets 7 et 8 du chapitre 53: «Il a été mené comme une brebis à la boucherie; et comme un agneau, muet devant celui qui le tond, ainsi il n’ouvre point sa bouche; dans son humiliation, son jugement a été ôté; et qui racontera sa génération? car sa vie est ôtée de la terre». L’eunuque pria Philippe de monter s’asseoir à ses côtés et lui dit: «Je te prie, de qui le prophète dit-il cela? De lui-même, ou de quelque autre?» Tout était préparé pour que le serviteur de Dieu n’eût qu’à parler. «Et Philippe, ouvrant sa bouche et commençant par cette écriture, lui annonça Jésus» (v. 30-35).
Cet homme pieux, prosélyte ou Juif de naissance, était venu adorer le vrai Dieu à Jérusalem. Il y avait dans son âme de vrais besoins qui ne pouvaient trouver satisfaction à Jérusalem, car le Dieu qu’il venait adorer en avait été chassé dans la personne de son Fils, mis à mort. La maison restait déserte, avait dit le Seigneur en Matt. 23:38. Mais si la présence de Dieu ne se trouvait plus à Jérusalem dans son temple, sa parole demeurait; elle parlait «des souffrances de Christ et des gloires qui suivraient» (1 Pierre 1:11). Dieu veillait sur cet étranger et lui envoya celui qui pouvait lui faire connaître Jésus dont Ésaïe parlait dans ce chapitre, où il décrit son rejet, son humiliation, ses souffrances et les résultats de sa mort: «Il a été ôté de l’angoisse et du jugement», il a été délivré de la mort; il a donc une génération ou une famille. «S’il livre son âme en sacrifice pour le péché», est-il dit, «il verra une semence... il verra du fruit du travail de son âme, et sera satisfait».
En entendant Philippe, l’eunuque comprit que c’était de Jésus que parlait le prophète; qu’il était venu dans ce monde pour lui, qu’il avait souffert pour lui et que, si lui croyait en Jésus, il ferait partie de cette «semence», qu’il serait un des «fruits du travail de son âme». Il s’appropria la valeur de la mort du Sauveur; aussi voulut-il être aussitôt un témoin de Christ sur la terre. Comme ils arrivaient près de l’eau, il dit à Philippe: «Voici de l’eau, qu’est-ce qui m’empêche d’être baptisé?» Il avait compris que la mort de Christ le séparait désormais de tout ce qui marquait son état précédent et l’introduisait dans un état entièrement nouveau. Il tenait à déclarer publiquement, par le baptême, qu’il était un chrétien, disciple de Christ, et non pas seulement un adorateur du vrai Dieu en contraste avec les idolâtres. «Ils descendirent tous deux à l’eau, et Philippe et l’eunuque; et Philippe le baptisa. Et quand ils furent remontés hors de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l’eunuque ne le vit plus, car il continua son chemin tout joyeux» (v. 38, 39). Cette disparition mystérieuse ne pouvait distraire l’eunuque; il possédait Jésus; il emportait avec lui la source d’une joie éternelle et connaissait Dieu comme un Père qu’il pouvait adorer en esprit et en vérité, où qu’il se trouvât, sans avoir besoin de venir à Jérusalem, le seul lieu où l’on rendait culte à Jéhovah. Aussi il s’en allait tout joyeux, emportant avec lui un trésor éternel.
Il est permis de croire que cet homme, une fois rentré dans son pays, parla à d’autres du bonheur qu’il possédait, car on décèle en Abyssinie, l’Éthiopie d’alors, des traces du christianisme, comme aussi des restes du judaïsme, importé probablement par la reine de Sheba au temps de Salomon. Une fois arrivés là où toute l’œuvre de Dieu sera manifestée, nous verrons sans doute de glorieux résultats de ces deux voyages.
Philippe se trouva à Azot, l’ancienne Asdod des Philistins, au bord de la Méditerranée, où l’arche de l’éternel avait été portée dans le temple de Dagon (1 Sam. 5). Il évangélisa toutes les villes de la contrée jusqu’à Césarée, ce qui comprend une bonne partie du littoral de la mer.
Ce chapitre nous raconte ainsi le début de l’évangélisation du monde en dehors de Jérusalem, accomplie non par les apôtres, mais par Philippe et par de simples croyants. Nous verrons, au chapitre suivant, la conversion du grand apôtre des nations, qui entrera bientôt en scène, maintenant que l’œuvre en dehors de Jérusalem a commencé et que les Juifs, comme nation, sont rejetés jusqu’à ce que l’Église soit enlevée au ciel. Alors Dieu reprendra ses relations avec son peuple terrestre.