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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Acts 27". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/acts-27.html.
bibliography-text="Commentaire sur Acts 27". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-44
Plan du commentaire biblique de Actes 27
Première partie de la navigation
Le départ pour lâItalie décidé, Paul et dâautres prisonniers sont remis à la garde du centenier Jules, de la cohorte Auguste. Ils montent, avec Aristarque de Thessalonique et lâauteur du récit, sur un navire dâAdramytte. à Sidon, Paul reçoit la permission dâaller visiter ses amis. Des vents contraires obligent les navigateurs à passer à lâest de Chypre ; puis, franchissant la mer de Cilicie, ils arrivent à Myra en Lycie. Là le centenier fait monter ses prisonniers sur un vaisseau dâAlexandrie qui se rendait en Italie. Ils atteignent Cnide avec peine et passent au-dessous de la Crète, quâils longent avec difficulté et parviennent à Beaux-Ports (1-8).
Paul conseille dâinterrompre la navigation
La saison étant avancée et le jeûne passé, Paul avertit ses compagnons quâils ne pourront continuer le voyage sans sâexposer à de grands risques. Le centenier a plus de confiance dans les dires du pilote. Ils essaient de gagner le port de Phénix, plus favorable pour lâhivernage. Ils lèvent lâancre et, comme la brise du sud les pousse le long des côtes de lâîle, ils se croient maîtres de leur dessein (9-13).
Verset 1
Voyage de Césarée à Rome (chapitres 27 et 28)
Versets 1 à 13 â Le départ, de Césarée à lâïle de Crète
Luc ne dit pas combien de temps sâécoula depuis la comparution de Paul devant Festus et Agrippa jusquâà ce départ.
Mais enfin le départ depuis si longtemps désiré par lâapôtre fut résolu (grec jugé) sans doute par le gouverneur.
Celui-ci remit Paul et quelques autres prisonniers à la garde du centenier Jules, qui se montra bienveillant pendant un pénible voyage. Il commandait une cohorte désignée sous le nom honorifique dâAuguste ou impériale et qui était probablement alors stationnée à Césarée (comparer Actes 10.1).
Paul nâétait pas seul parmi des étrangers, outre Aristarque (verset 2), Luc était avec luiâ¯; il indique sa présence en disant nous.
On comprend dès lors que le récit de cette navigation soit si complet, il trahit jusque dans les moindres détails le témoin oculaire. Il faut aussi y remarquer les nombreux termes techniques de marine, que Luc avait appris dans ses voyages.
Verset 2
Aristarque accompagnait lâapôtre probablement depuis le séjour de ce dernier à Ãphèse (Actes 19.29â¯; Actes 20.4).
Le vaisseau sur lequel on sâembarqua était dâAdramyttium, en Mysie et il devait, en sây rendant, faire escale en divers ports de lâAsie Mineure (grec naviguer vers les lieux qui sont du côté de lâAsie) pour y déposer les marchandises dont il était chargé. Dans ces ports on chercherait un autre navire faisant voile pour lâItalie (verset 6).
Verset 3
Sidon, ville de Phénicie, célèbre par son commerce, la rivale de Tyr. Il paraît que le vaisseau sây arrêta quelque temps, ce dont Paul voulut profiter pour visiter ses amis, les fidèles de cette ville.
Occasion dernière de les revoir, de leur faire du bien, tandis que lui-même recevait dâeux des soins, dont il pouvait avoir grand besoin au début dâune navigation qui devait être si pénible.
Il dut cette faveur au centenier Jules, à qui déjà il avait inspiré de la confiance et qui le traitait avec humanité (grec philanthropiquementâ¯; comparez verset 43).
Verset 5
Par un temps favorable, ils auraient navigué directement de Sidon vers lâAsie Mineure (verset 2), laissant Chypre à leur droiteâ¯; mais les vents étant contraires, soufflant de lâouest ou du nord-ouest, ils se rapprochèrent de lâîle de Chypre et remontèrent du sud au nord le long de la côte orientale de lâîle (grec nous naviguâmes sous lâîle) jusquâau promontoire qui sâavance fort au nord.
Ils avaient ainsi lâîle à main gauche. Ses hautes montagnes les protégeaient contre les vents.
Puis quittant lâabri de lâîle, ils traversèrent la mer qui baigne (grec le long de) la Cilicie et la Pamphylie, pour arriver à Myra, en Lycie. Ces trois provinces forment la partie méridionale de lâAsie Mineure, riveraine de la Méditerranée.
Verset 7
Le centenier, chargé de conduire à Rome les prisonniers, trouva à Myra un vaisseau dâAlexandrie, en Ãgypte, qui faisait voile pour lâItalie, et, il les y fit monter.
Ils continuèrent à côtoyer lâAsie Mineure, mais si lentement quâau terme de plusieurs jours ils ne se trouvaient quâà la hauteur de Cnide, presquâîle de la Carie.
Le vent du nord-ouest ne leur permettait pas, plusieurs sous-entendentâ¯: «â¯dâaborder à Cnideâ¯Â», dâautresâ¯: de poursuivre en droite ligne, cinglant vers le Péloponèse.
Se détournant vers le sud, à une très grande distance, ils cherchèrent une mer plus tranquille à lâabri des hautes montagnes de la Crète (grec nous naviguâmes sous lâîle de Crète, même verbe que verset 4). Ils la trouvèrent à partir du promontoire de Salmone.
Verset 8
De Salmone le navire suivit avec difficulté la côte méridionale de lâîle.
Les lieux où il aborda, Beaux-Ports et la ville de Lasée, ne sont pas mentionnés par dâautres écrivains de lâantiquité, mais ils devaient être situés à lâest du cap Matala, où se trouve une baie qui porte encore le nom de stous Kalous Limiones, Beaux-Ports.
Verset 9
Il sâétait écoulé beaucoup de temps, depuis le départ de Césarée (Meyer, Wendt) ou depuis lâarrivée à Beaux-Ports (Weiss Ramsay, Blass)â¯?
On fait valoir en faveur de cette dernière supposition quâà partir de là lâîle ne les protégeait plus du vent et quâils attendirent en vain pendant tout ce temps des circonstances atmosphériques plus favorables.
Mais si telle avait été la pensée de lâauteur, nâaurait-il pas dû écrireâ¯: beaucoup de temps sâétant écoulé là et nâest-il pas plus naturel de rapporter cette indication, un peu vague, à la durée totale du voyageâ¯?
Le jeûne est celui du grand jour des expiations (Lévitique 16.29 et suivants, 23.27 et suivants), le 10 du mois de Tischri (octobre), après lâéquinoxe dâautomne.
Alors la navigation devenait dangereuse et les anciens y renonçaient, pour hiverner là où ils se trouvaient. Cette circonstance motive lâavertissement de Paul qui va suivre.
Verset 10
Paul prévoit que la navigation (grec) sera avec violence.
Ce mot ne doit pas sâentendre au sens moral, comme dâune insulte, dâune bravade envers Dieu, mais de la violence des éléments déchaînés.
Prisonnier, il hasarde pourtant ce modeste avertissement.
Il ne fut pas écouté (verset 11)â¯; mais quâil ait osé prendre la parole sur ce sujet, au milieu de gens du métier, montre le degré de confiance quâil avait déjà su inspirer. Plus tard (versets 21-26), il reprendra la parole pour rassurer ses compagnons sur le sort de leurs personnes et les encourager avec autoritéâ¯; et il finira par être lâami et le conseiller de tous ceux qui naviguaient avec lui (versets 30 et 31).
Verset 12
Il était bien naturel que lâofficier romain se fiât aux sens du métier plus quâà son prisonnier. Et comme ce port ne paraissait pas propre à lâhivernage, on crut choisir, entre deux maux, le moindre.
Ils sâefforcèrent donc dâatteindre un port de lâîle nommé Phénix, pour y passer lâhiver.
Phénix, probablement aujourdâhui Lutro, était un port qui regardait vers le Lips et vers le Chorosâ¯; câétaient les noms de deux vents dont lâun soufflait du sud-ouest et lâautre du nord-ouest. Le port était situé de telle manière quâon pouvait sây mettre à lâabri de ces deux vents.
Verset 13
Comme ils côtoyaient lâîle de lâest à lâouest, un léger vent du sud devait les pousser en avant, tout en les rapprochant de la terre.
Câest ce qui leur fit croire que déjà ils étaient maîtres de leur dessein.
Verset 14
Le navire emporté à la dérive
Tout à coup un ouragan du nord-est descend des montagnes de lâîle et pousse le navire au large. Pendant quâils passent sous la petite île de Clauda, les matelots tirent à eux la chaloupe, ceignent le vaisseau, prennent des mesures pour ralentir sa marche, dans la crainte dâéchouer sur les bancs de la Syrte. Le lendemain, ils jettent à la mer la cargaison et le troisième jour les agrès. Ni soleil ni étoiles ne paraissant, les navigateurs ne savent plus où ils se trouvent et perdent tout espoir (14-20).
Paul encourage ses compagnons de voyage
Depuis longtemps on était à jeun, lorsque Paul se lève, rappelle à ses compagnons quâils auraient évité ce péril sâils avaient suivi ses conseils et nâavaient pas quitté Beaux-Ports, puis il les exhorte à prendre courage, leur promettant à tous la vie sauve ; le vaisseau seul sera perdu. Paul raconte quâun ange de son Dieu lui est apparu et lui a dit quâil devait comparaître devant César et que Dieu lui avait donné tous ceux qui naviguent avec lui. Paul exprime sa confiance en cette promesse, mais prédit quâils seront jetés sur une île (21-26).
La tempête (14-26)
Grecâ¯: se jeta en bas dâelle, de la Crête (verset 13)â¯; il se dévala le long des pentes (Matthieu 8.32) et à travers les gorges des hautes montagnes de lâîle, repoussant le navire loin des côtes vers la pleine mer.
Verset 15
Le nom de ce vent impétueux, dans le texte reçu (majuscules récents et minuscules), est Euroclydonâ¯: «â¯flot de lâEurusâ¯Â», du vent du sud-est.
Codex Sinaiticus, B, A portentâ¯: Eurakylonâ¯; câest le nom dâun vent qui soufflait entre Eurus du sud-est et Aquilon du nord, câest-à -dire de lâest nord estâ¯; il emporta au large le vaisseau qui, ne pouvant résister, fut abandonné au gré du vent.
Verset 16
La petite île de Clauda (B, Cauda aujourdâhui Gozzo) est située au sud de celle de Crète.
Profitant de lâabri momentané que leur offrait cette île, ils voulurent se rendre maîtres de la chaloupe qui suivait le vaisseau à la remorque, la hisser à bord, de peur quâelle ne fût emportée par le vent et lâassujettir au flanc du navire (verset 32).
Verset 17
Grecâ¯: Ils employaient des moyens de secours, ceignant le vaisseau en dessous.
Presque tous les traducteurs et les exégètes entendent par là quâon entoura le vaisseau avec des câbles, afin dâaffermir ses flancs. Les uns pensent quâon les passait sous la quille, en les tenant aux deux extrémités, les autres estiment que cette ceinture était disposée horizontalement, dans le sens de la longueur.
Un écrivain qui, dans un livre sur lâart nautique chez les anciens, a consacré une étude spéciale à notre récit, le Dr Breusing, directeur de lâÃcole navale de Brème, se range à cette dernière hypothèse et dit quâon plaçait ces câbles quand le navire était encore sur le chantier et quâon nâavait quâà les serrer avec un cabestan.
La Syrte était le nom de bancs de sable qui, du littoral africain, sâétendaient au loin et que les navigateurs redoutaient par-dessus tout. Le navire était donc poussé vers le sud.
Dans cette crainte, ajoute Luc, ils étaient ainsi emportés, ayant cargué la voile. Il se sert dâune expression dont nous ne pouvons plus fixer sûrement le sensâ¯: ayant lâché ou abaissé lâinstrument.
Par ce mot lâinstrument que nous traduisons, faute de mieux, par voile, plusieurs entendent le mat, quâon ne pouvait guère abaisser, ou la vergue. Dâaprès Breusing, il sâagirait dâune planche épaisse, maintenue perpendiculaire dans lâeau par des poids fixés aux angles inférieurs et reliée par des câbles a la poupe du navire, qui traînait cet appareil destiné à ralentir sa marche.
Verset 19
Le jour suivant, câest-à -dire le lendemain de ce qui est raconté aux versets 16 et 17.
Le texte original ne dit pas ce quâon jeta à la mer, mais seulementâ¯: ils firent une éjection. Cependant il est naturel de penser que ce fut la cargaison, en partie du moins (comparer verset 38, note).
On se résigna à cette perte pour alléger le vaisseau, parce quâil était violemment battu par la tempête, ce qui faisait présager un naufrage (verset 20).
Bien plus, le troisième jour, il fallut se résigner à sacrifier même les agrès du vaisseau.
Et ce qui est caractéristique de la détresse, câest que ce furent les passagers qui, ici, mirent la main à lâÅuvre (nous, dit Luc, de nos propres mains), sans doute parce que les matelots, accablés de fatigue, ne suffisaient plus au travail.
Il est vrai quâune variante de Codex Sinaiticus, B, A, adoptée par beaucoup de critiques, porteâ¯: ils jetèrent de leurs propres mains. Cette leçon ne serait-elle pas une correctionâ¯?
Verset 20
Nâayant ni soleil de jour ni étoiles durant la nuit, ils ne pouvaient, puisque la boussole nâétait pas inventée, sâorienter, ils ignoraient en quelles mers ils avaient été poussés.
On conçoit quâaprès plusieurs jours dâun si imminent danger tout espoir de salut fût perdu.
Verset 21
Grecâ¯: Comme il y avait grande abstinence de nourritureâ¦
Cette introduction au discours de Paul étonne, car, dans les paroles quâil prononce, lâapôtre nâinvite pas ses compagnons à mettre fin à cette abstinence.
Câest dans une circonstance postérieure (verset 33) quâil leur donne ce conseil. Faut-il en conclure que ces mots ne sont pas à leur placeâ¯? Peut-être lâauteur a-t-il voulu peindre, par la mention de ce jeûne prolongé lâétat de démoralisation complète dans laquelle se trouvaient les navigateurs.
Quâil se montre grand, cet apôtre de Jésus-Christ qui, au sein de la plus terrible tempête, alors que tous désespèrent de sauver leur vie, se lève au milieu dâeux, plein de courage et de force, dominant les éléments en fureur aussi bien que les esprits abattusâ¯!
Sâil commence par leur reprocher de nâêtre pas restés, selon son avis, dans lâîle de Crète (verset 10), il nâinsiste pas, mais leur prodigue les encouragements et les promesses dont il était le dépositaire de la part de Dieu.
Verset 24
Deux fois (versets 22 et 25) lâapôtre exhorte ces hommes désespérés à prendre courage.
Mais pour cela il fallait quâil pût prononcer le grand nom de Dieu au milieu de cette scène, où une nature hostile menaçait la vie de tous.
Pauvre prisonnier, il ose proférer ces motsâ¯: Aucun de nous ne perdra la vieâ¯! Il en a reçu lâassurance par un messager de ce Dieu auquel il appartient tout entier et quâil sert (grec auquel il rend un culteâ¯; Romains 1.9 note).
Il faut que lui-même atteigne le but du voyage, Rome, où il doit glorifier son Maître, en comparaissant devant César.
Reste la plus extraordinaire de toutes ses parolesâ¯; sans aucun doute, le fidèle serviteur de Dieu avait prié pour la délivrance de ses compagnons de voyageâ¯; or voici, a dit le messager céleste, Dieu te les a tous donnés (grec donnés par grâce).
Les deux cent soixante-seize hommes (verset 37) qui se trouvaient avec Paul sur ce vaisseau furent sauvés pour lâamour de lui, comme Sodome et Gomorrhe lâeussent été pour lâamour de dix justes.
Verset 26
Lâapôtre affirme encore une fois sa parfaite confiance que tout arrivera comme il lui a été ditâ¯; mais, ajoute-t-il cette navigation finira par un naufrage nous serons jetés sur quelque îleâ¯; prédiction fondée sans doute aussi sur la révélation quâil venait de recevoir et qui fut réalisée aux yeux de tous (Actes 28.1).
Verset 27
Approche dâune terre
La quatorzième nuit, ballottés sur lâAdriatique, les matelots soupçonnent le voisinage de quelque terre ; ils jettent la sonde et trouvent vingt brasses, puis quinze. Par crainte de donner sur des récifs, ils mouillent quatre ancres de la poupe, souhaitant la venue du jour (27-29).
Paul prévient le dessein des matelots de fuir
Dans lâintention de sâéchapper du navire, les matelots allaient mettre la chaloupe à la mer sous prétexte de jeter les ancres de lâavant ; Paul devine leur projet et les dénonce au centenier, en déclarant que leur présence est nécessaire au salut de tous. Les soldats coupent les cordes qui retenaient la chaloupe et la laissent tomber (30-32).
Paul conseille à ses compagnons de prendre de la nourriture
Pendant quâils attendent le jour, Paul les exhorte à manger, leur rappelant que câest le quatorzième jour quâils nâont fait de repas régulier. Il les assure quâaucun dâeux ne perdra un cheveu de sa tête. Il prend du pain, rend grâce à Dieu et mange. Tous suivent son exemple. Deux cent soixante-seize personnes se trouvaient sur le navire. Quand ils sont rassasiés, ils jettent le blé à la mer pour alléger le vaisseau (33-38).
Lâéchouement du navire
Le jour venu, ils ne reconnaissent pas la terre, mais remarquant une plage au fond dâune baie, ils tentent dây faire échouer le vaisseau. Ils abandonnent les ancres en coupant les câbles, délient les gouvernails et mettent au vent la voile dâartimon pour cingler vers le rivage. Mais le vaisseau sâensable sur un bas-fond, la poupe est démolie par les vagues (39-41).
Paul sauvé par le centenier. Tous parviennent à terre
Les soldats proposent de tuer les prisonniers, de peur quâils ne sâéchappent. Le centenier, pour épargner Paul, les en empêche. Il ordonne à ceux qui savent nager de se jeter à lâeau, aux autres de se mettre sur des. épaves ; tous arrivent sains et saufs à terre (42-44).
Le naufrage (27-44)
Quelques écrivains anciens nomment mer Adriatique, non seulement la mer qui porte ce nom aujourdâhui, mais en outre toute la partie de la Méditerranée qui se trouve comprise entre la Crète et la Sicile et quâon appelait généralement mer dâIonie.
La quatorzième nuit doit sâentendre depuis 1er départ de Beaux Ports, île de Crète (verset 8). Ils avaient été dâabord poussés par lâEuraquilon vers le sud-ouest (verset 14)â¯; puis le vent avait dû tourner au sud-est.
La distance parcourue était dâau moins 474 milles marins. Elle correspond bien, dâaprès Breusing, au trajet que peut faire en quatorze jours un navire poussé par la tempête. Quatorze nuits et autant de jours dans la tempête, quelle épreuveâ¯!
Verset 29
Les matelots (grec) soupçonnaient que quelque terre les approchait, expression usitée en diverses langues et qui provient de ce que le marin, sur son navire, voit la terre venir à lui.
Un sondage, deux fois répété, ayant montré que la mer perdait en profondeur, ils se virent exposés au danger de tomber sur des récifs et jetèrent les ancres, puis attendirent.
Cette dernière pensée est exprimée en ces termes pleins dâémotionâ¯: Ils faisaient des vÅux pour que le jour vînt.
Verset 31
Plus on était près de la terre, plus le danger dâaller sây briser était imminent.
Les matelots le savaient mieux que personneâ¯; aussi sâentendirent-ils pour se sauver par ruse et abandonner les passagers à leur sort.
Ils mirent la chaloupe à la mer sous prétexte de jeter aussi les ancres de la proue (celles de la poupe étaient déjà jetées, verset 29) et dans lâespoir de gagner ainsi le rivage.
Mais la vigilance et lâénergie de Paul anéantirent ce dessein. Il va droit au centenier et aux soldats, leur faire part du projet des matelots quâil a pénétré et ajoute cette déclaration très netteâ¯: Si ceux-ci ne demeurent dans le vaisseau, vous ne pouvez être sauvés.
Mais cette déclaration nâest elle pas en contradiction avec versets 22-25â¯? Oui, selon la logique des hommes, non, selon la pensée de Dieu.
En déterminant la fin, Dieu détermine aussi les moyensâ¯; ces deux termes sont inséparablesâ¯; câest par leur accord que Dieu met en harmonie ses décrets éternels et la liberté de lâhommeâ¯; ces décrets, loin dâexclure la liberté, câest-à -dire la responsabilité humaine, la renferment, la sollicitent, lui donnent toute sa force.
Nul sur le vaisseau nâétait plus assuré de sa délivrance que Paul et nul ne se montra plus vigilant et plus actif. Il en est de même quand il sâagit de la souveraineté de la grâce divine et de la responsabilité de lâhomme dans lâÅuvre du salut.
Verset 32
La chaloupe, que les matelots sâefforçaient de mettre à la mer (verset 30), était encore suspendue au flanc du vaisseau (verset 16) par des cordes, que les soldats coupèrent pour la laisser tomber dans les flots.
Câétait, de la part de lâofficier qui donna cet ordre, une imprudence, puisque la chaloupe était nécessaire pour aborder, si cela devenait possibleâ¯; mais, avec la décision dâun soldat, entre deux maux, il choisit le moindre.
Verset 34
Après avoir écarté un danger, le vigilant serviteur de Dieu veut en prévenir un autre, la défaillance que pouvait causer un jeûne qui durait depuis quatorze jours et auquel les passagers sâétaient livrés dans lâattente anxieuse de la délivrance.
Cela ne veut pas dire que nul, sur le vaisseau, nâeut pris absolument aucune nourritureâ¯; mais il nây avait eu aucun repas régulier.
Le travail des uns, lâangoisse des autres, le mal de mer, tout avait fait oublier les aliments.
Lâapôtre, avec une sollicitude toute fraternelle, exhorte donc ses compagnons à prendre de la nourriture.
Il y insiste par deux fois, ajoutant que cela était nécessaire à leur salutâ¯; et enfin, pour les y encourager, il leur assure que ce salut est certainâ¯: il ne tombera pas un cheveu de la tête dâaucun de vous. Cette parole est probablement une réminiscence de celle du Sauveur dans Matthieu 10.29â¯; Luc 21.18â¯; comparez cependant 1 Samuel 14.45â¯; 2 Samuel 14.11â¯; 1 Rois 1.52.
Verset 37
Ici encore, imitant son Maître (Matthieu 14.19â¯; Marc 8.6â¯; Jean 6.11), lâapôtre, comme un père de famille, prend le pain, rend grâces à Dieu devant tous et donnant lâexemple, il commence à manger.
Tous alors, encouragés par ces paroles et cet exemple de fermeté dans le danger, prirent de la nourriture.
à lâoccasion de ce mot tous, Luc rapporte avec admiration le grand nombre de ces passagers sur lesquels Paul exerçait une telle influenceâ¯: deux cent soixante-seize personnes (B ajouteâ¯: environ).
En effet, câétait la quatrième fois quâil prenait la parole dans cette périlleuse navigation (versets 10, 21, 31, 33)â¯; dâabord, il ne fut pas écouté, mais, par degrés, sa parole devint si puissante quâon lui obéissait comme sâil est été le capitaine du navire. Ainsi ce fut lui qui sauva ses compagnons de voyage (verset 24).
Quelle manifestation de lâinfluence que peut exercer un grand caractère animé de lâEsprit de Dieuâ¯! Et qui pourrait dire les impressions religieuses produites dans les âmes pour leur salut éternelâ¯!
Verset 38
Le sens du mot que nous rendons par blé est bien celui de tout produit de la moisson, froment, seigle, orge, etc. Mais il sâétend aussi au blé déjà préparé pour la nourriture et signifie farine, pain, aliments.
Ce quâon jeta à la mer dans ce dernier moment fut sans doute le reste de la cargaison (verset 18, note), car les vaisseaux dâÃgypte amenaient beaucoup de céréales en Occident.
On y a vu, à tort, les provisions de bouche qui restaient encore après quâon se fut rassasié. Câest été une folie de jeter les aliments à la mer, puisquâon ne savait quand on descendrait à terre et si lâon y trouverait à manger. Ces aliments dâailleurs ne représentaient pas un poids qui pouvait faire sombrer le navire.
Verset 39
Le jour, si impatiemment attendu, vint enfin et quâest-ce qui sâoffrit à la vueâ¯?
Une terre inconnue, mais qui présentait un golfe.
Ce golfe était très probablement celui qui est appelé aujourdâhui la baie de Saint-Paul et qui sâouvre vers le nord est. Les navigateurs apercevaient de plus, au fond de ce Golfe, non des rochers ou de hautes falaises, mais une plage, où lâon pouvait aborder.
Ce fut un premier rayon dâespérance, aussi délibéraient-ils de pousser le vaisseau dans cet abri, sâils le pouvaient, car la tempête durait encore.
Au lieu de pousser le vaisseau, B porteâ¯: sauver, mettre à lâabri.
Il faut remarquer, ici et dans les versets suivants, avec quelle exactitude de détails Luc nous peint le naufrage.
Verset 40
Ils disposent toutes les parties du vaisseau de manière à cingler vers la plage quâils avaient aperçue au fond du golfe.
Dâabord, ils abandonnent à la mer toutes les ancres, dont quelques-unes, celles de la proue (verset 30), étaient encore une charge pour le vaisseauâ¯; puis ils rendent libres les gouvernails quâon avait liés, afin quâils ne fussent pas brisés par la tempête (les grands navires avaient, chez les anciens, deux gouvernails)â¯; enfin ils déploient au vent la voile dâartimon, quâon avait carguée avec toutes les autres (verset 17).
Ce terme dâartimon ne se lit pas ailleurs. Câest évidemment le nom dâune voileâ¯; les uns la placent à lâarrière du vaisseau, selon le sens que ce mot a encore en français et en italien, où lâartimon est le mât le plus rapproché de la poupe. Dâaprès Breusing, il sâagirait, au contraire, dâune voile fixée à lâavant du vaisseau et qui était la plus propre à le pousser vers le golfe.
Verset 41
II faut remarquer lâemploi du verbe actifâ¯: ils échouèrent le vaisseau.
Ce fut probablement le résultat dâune soudaine décision que les marins prirent, quand ils aperçurent ce banc de sable en partie recouvert par les flotsâ¯; câest ce que signifie un endroit ayant la mer des deux côtés. Ce terme ne peut sâentendre dâun chenal donnant accès au golfe.
Ils espéraient sans doute que le navire, se fixant tout entier sur le sable, pourrait y attendre la fin de la tempête.
Par malheur, la proue seule sây engagea et demeura immobile, tandis que la poupe se rompait par la violence des vagues. Le naufrage était dès lors inévitable.
Verset 44
Le dessein meurtrier des soldats sâexplique par la responsabilité qui pesait sur leur chef et sur eux au sujet des prisonniers.
Mais le centenier, qui estimait et aimait Paul, dont évidemment il subissait lâinfluence (verset 36, note), était bien éloigné de partager lâavis des soldats.
Il voulait sauver Paul, quoi quâil en pût résulter et ainsi les autres prisonniers furent, une seconde fois, sauvés pour lâamour de lui (verset 24).
Le centenier ordonna donc à ceux qui savaient nager de se jeter à lâeau les premiers.
On sâest demandé pourquoi il fallait nager, puisque le vaisseau touchait à une langue de terre. Câest que câétait là un promontoire sous-marin, couvert par les eaux, à une assez grande distance de la terre. Voilà pourquoi aussi le reste des passagers ne se sauvèrent que sur des planches ou des épaves(grec des choses quelconques) du vaisseauâ¯; mais tous furent sauvés.
Ainsi sâaccomplit la miséricordieuse promesse que Dieu avait faite à son fidèle serviteur (verset 22) et tous les passagers furent témoins de la vérité de la parole prononcée par ce prisonnier qui les avait plusieurs fois encouragés durant la tempête.