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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Acts 2". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/acts-2.html.
bibliography-text="Commentaire sur Acts 2". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-47
Plan du commentaire biblique de Actes 2
Lâévénement
Comme les disciples sont réunis le jour de la Pentecôte, un bruit semblable à celui dâun vent violent remplit la maison où ils sont assis ; des langues, comme de feu, se posent sur chacun dâeux. Ils sont remplis de lâEsprit et parlent dâautres langues, selon que lâEsprit leur donne de sâexprimer (1-4).
Lâeffet produit
Des Juifs, venus de tous les pays, se trouvaient à Jérusalem. Ils se rassemblent en foule au bruit de lâévénement et sont fort surpris dâentendre les disciples sâexprimer dans leurs idiomes particuliers. Lâauteur énumère les pays dâorigine de ces auditeurs, qui, dans leur étonnement, se demandent quel est la signification de cet événement. Des moqueurs prétendent que les disciples sont ivres (5-13).
Verset 1
Lâeffusion du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte (1-13)
Grecâ¯: Comme le jour de la Pentecôte sâaccomplissait, ce qui ne peut signifierâ¯: au soir de ce jour, à cause de la remarque du verset 15â¯; on ne peut non plus justifier cette expression par la considération que pour les Juifs la journée avait déjà commencé la veille au soir.
La pensée de lâauteur est que le temps qui devait sâécouler avant ce jour de la Pentecôte, peut être aussi la période qui séparait cette fête de celle de la Pâque, étaient accomplis. Le terme marqué pour lâaccomplissement de la promesse (Actes 1.4) était arrivé (Marc 1.15â¯; Luc 1.57â¯; Luc 9.51â¯; Galates 4.4).
Le mot Pentecôte signifie cinquantième, parce que cette grande fête se célébrait cinquante jours après la Pâque, comme fête dâactions de grâces pour la moisson (Exode 23.16â¯; Nombres 28.26â¯; Deutéronome 16.9 et suivants).
Dâaprès le Talmud les Juifs solennisaient en même temps ce jour-là le souvenir de la promulgation de la loi sur la montagne de Sinaï Josèphe ni Philon ne mentionnent cette signification de la fête.
Il paraît quâon comptait les cinquante jours en prenant pour le premier dâentre eux le second jour de la fête de Pâque (Lévitique 23.15).
Dâaprès la tradition synoptique, rapportée par Luc (Luc 22.7â¯; Luc 23.54), ce second jour (16 Nisan) fut cette année un jour de sabbat.
Luc se représenterait donc le cinquantième jour, celui de la Pentecôte, comme coïncidant également avec le sabbat. Mais dâaprès Jean (Jean 13.1, note), Jésus est mort le 14 Nisan et le 16 Nisan, second jour de la fête de Pâque, fut le dimanche où Jésus ressuscitaâ¯; et par conséquent la Pentecôte aussi tomba sur un dimanche. La tradition confirme cette donnée. LâÃglise, en effet, a toujours célébré la Pentecôte, de même que la fête anniversaire de la résurrection du Sauveur, le dimanche.
Il y a, entre les grands événements de lâancienne alliance et ceux de la nouvelle, une remarquable harmonieâ¯: la Pâque chrétienne accomplissait, dans un sens spirituel et profond, la Pâque des Hébreux, lâAgneau de Dieu réalisant ce que lâagneau pascal préfigurait. De même, le jour de la Pentecôte Juive, lâEsprit de vie, qui affranchit de la servitude de la loi et qui seul inspire les vraies actions de grâce, fut répandu sur lâÃglise.
Le texte reçu porteâ¯: tous dâun commun accord, terme emprunté à Actes 1.14, mais qui rend bien lâidée du mot tous ensemble (Codex Sinaiticus, B, A, C). Câest quand les disciples de Jésus sont bien unis dans la prière (1.14) que vient sur eux lâEsprit de Dieu.
Qui étaient ces disciples assemblés, simplement désignés par ce pronom ils�
Non seulement les apôtres, non seulement les cent vingt qui attendaient lâaccomplissement de la promesse (Actes 1.15), mais sans doute dâautres encore, qui croyaient en Jésus et qui étaient venus de Galilée pour la fête.
Une autre question se présente iciâ¯: quel était le lieu de cette assembléeâ¯? Plusieurs interprètes ont pensé que câétait une de ces nombreuses salles dépendantes du temple et qui, selon Josèphe, sâappelaient aussi des maisons (verset 2).
On appuie cette opinion sur lâidée quâil était convenable que lâÃglise chrétienne fut fondée dans le sanctuaire même de lâancienne alliance. Rien nâest moins probableâ¯:
Verset 2
Ces phénomènes qui se produisirent dâabord à lâouïe, puis à la vue (verset 3), étaient des symboles de lâEsprit.
Le bruit qui vint tout à coup dâen haut (du ciel), manifestation de la présence et de lâaction de Dieu et qui remplit toute la maison, fit sur les disciples lâimpression dâun vent qui souffle avec violence.
Image très juste de la puissance (Actes 1.8) et de la liberté de lâEsprit qui, comme le vent, souffle ou il veut (Jean 3.8â¯; Jean 20.22).
Deux expressions marquent le caractère inattendu de lâeffusion de lâEspritâ¯: le mot tout à coup, placé en tête de la phrase et qui porte lâaccentâ¯; puis ce détailâ¯: ils étaient assis, dâoù lâon peut conclure quâils nâétaient pas en prière, car les Juifs priaient debout.
Ils attendaient lâEsprit depuis dix joursâ¯; leur attente devait être rendue plus vive par la fête de ce jour et cependant le don de Dieu les surprit à un moment où ils ne lâattendaient pas précisément.
Verset 3
Encore un symbole dâune signification profonde.
Les langues, comme de feu, étaient une double image de lâEsprit Saint.
Dâabord cet Esprit, sanctifiant le beau don de la parole humaine, allait en faire le puissant instrument de la prédication de lâÃvangile dans le monde.
Ensuite, cette apparence de feu, de lâélément qui est, dans toute la nature, lumière, chaleur, vie, non moins que moyen actif de purification, pouvait révéler aux disciples lâaction universelle de lâEsprit qui allait devenir pour eux un baptême de feu (Actes 1.5, note).
Deux remarques encoreâ¯:
Chacun, en effet, doit recevoir individuellement le Saint-Esprit et en être pénétré, régénéré, sanctifié (voir la note suivante).
Verset 4
Il ne faut rien retrancher de la richesse de ces expressionsâ¯: Tous, non seulement les apôtres, comme on lâa souvent dit, mais tous les disciples assemblés, furent remplis de lâEsprit Saint.
Ils en furent pénétrés dans toutes les facultés de leur âme, ils reçurent toute la plénitude de ses dons, lumière, vérité, vie, amour, principe de toute saintetéâ¯; car il sâagit de lâEsprit saint.
Il ne faudrait pourtant pas penser que cet Esprit vint sur eux et resta en eux dâune manière magique, sans participation de leur volonté et de leur foi. Ils sây étaient préparés par la prière (Actes 1.14) et nul dâentre eux ne conserva cet Esprit sans se placer constamment sous son influence. Aussi lisons-nous que, dans des circonstances solennelles, tel des disciples fut, tout de nouveau, «â¯rempli de lâEsprit Saintâ¯Â» (Actes 6.5â¯; Actes 11.24).
Parler en dâautres langues et non parler les langues étrangères, selon nos versions ordinaires. En effet, cette manière de traduire, contraire au texte original, tranche lâune des questions exégétiques les plus difficiles du Nouveau Testament.
Que faut-il entendre par ces autres langues�
La plus ancienne réponse qui ait été faite à notre question est celle-ciâ¯: ce don extraordinaire de lâEsprit consistait pour les disciples dans la faculté de parler sans les avoir apprises les langues les plus diverses et de se faire comprendre de tous les peuples (versets 8 et 1).
Quelques Pères de lâÃglise, Irénée, Tertullien, pensaient que ce don resta permanent et que les apôtres sâen servirent pour annoncer lâÃvangile à toutes les nations.
Sans retenir cette dernière opinion, qui nâa pas le moindre fondement dans lâhistoire, plusieurs exégètes modernes (Baumgarten, Lange, Ebrard, Lechler, Barde) admettent la même interprétation, mais envisagent cet effet de lâEsprit comme un don momentané, magnifique symbole de lâunion nouvelle de tous les peuples, divisés autrefois par la confusion des langues (Genèse 11.7-9).
Meyer aussi estime que, dans lâidée de lâauteur des Actes, ceux qui avaient reçu le Saint-Esprit se mirent à parler des idiomes qui leur étaient jusque-là étrangers et dont la connaissance et lâusage leur furent communiqués par lâEsprit même. Mais il voit dans notre récit, ainsi compris, un embellissement légendaire.
Le phénomène qui se produisit réellement serait celui que Paul décrit 1 Corinthiens 14.1â¯: un langage particulier, proféré en état dâextase et qui devait être interprété pour devenir intelligible aux auditeurs.
Cette explication était déjà celle de De Wette. M. Holtzmann la défend encore aujourdâhuiâ¯; il trouve une analogie entre ce «â¯miracle philologiqueâ¯Â» et la légende, rapportée par Philon, dâaprès laquelle la loi, au moment de sa promulgation sur le Sinaï, fut communiquée à tous les peuples dans leur langue maternelle.
à cette interprétation de notre récit, qui fait parler les disciples en langues étrangères, on peut faire les objections suivantesâ¯:
à Actes 10.44-48, lorsque lâEsprit descend sur la famille de Corneilleâ¯; et dans ce récit Pierre relève expressément lâidentité de cette manifestation de lâEsprit avec celle qui se produisit le jour de la Pentecôte (Actes 10.47â¯; Actes 11.15).
Actes 19.6, quand Paul impose les mains aux disciples de Jean-Baptiste.
Dans ces deux cas, il ne peut être question de langues étrangères. Or, ne doit-on pas supposer que lâauteur du livre des Actes a écrit avec assez de soin pour ne pas rapporter en termes semblables des faits sans analogies.
On ne pourrait expliquer ce manque de concordance quâen admettant, avec plusieurs critiques récents, des sources différentes juxtaposées par un rédacteur peu attentif. M. Wendt, qui oppose à lâinterprétation de Meyer la plupart de ces objections, insiste sur le fait quâau verset 3 les «â¯langues de feuâ¯Â» figurent les organes de la parole.
Le don de lâEsprit eut pour effet de renouveler ceux-ci et ensuite de ce renouvellement les disciples parlèrent un langage nouveau, différent de leur parler habituel comme de toutes les langues connues.
Ce langage miraculeux avait cette propriété spéciale que tous ceux qui lâentendaient, lâentendaient comme leur langue maternelle.
Le texte, en effet, ne porte pas que les disciples parlaient le dialecte des Parthes, etc., mais que les Parthes, etc., les entendaient chacun parler dans leur propre dialecte (versets 6, 8 et 11).
Le miracle ne consista pas dans le fait que les auditeurs crurent entendre leur propre langue, tandis que les disciples parlaient celle qui leur était habituelle, lâaraméen ou le grec, comme le supposait déjà Grégoire de Naziance.
Les disciples parlaient un langage nouveau et surnaturel, mais ce langage, par un autre miracle, était intelligible à tous.
Le termeâ¯: en dâautres langues doit donc être interprétéâ¯: «â¯en un langage nouveauâ¯Â».
Les mots qui suiventâ¯: selon que lâEsprit leur donnait de sâexprimer, confirment ce sens, car ils montrent que ce langage nouveau, produit par lâaction immédiate de lâEsprit, était parlé dans un état dââme élevé jusquâà lâenthousiasme et à lâextase.
Si nous rapprochons le fait qui marqua lâeffusion de lâEsprit à la Pentecôte de celui qui se produisait dans lâÃglise de Corinthe et dont il est question dans 1 Corinthiens 14.1, la ressemblance des deux phénomènes nous paraîtra frappanteâ¯: dans lâun et lâautre cas, ce langage extraordinaire est un don de lâEsprit, don distinct de celui de lâenseignement et même de la prophétie (1 Corinthiens 12.10â¯; 1 Corinthiens 14.2)â¯; ce langage sert à exprimer, dans la prière et lâaction de grâces, des émotions intenses de lââme (1 Corinthiens 14.14 et suivants). Ceux qui le parlent paraissent aux étrangers être hors de sens (1 Corinthiens 14.23).
La seule différence est que, à Corinthe, celui qui parle en langues doit être interprété pour être compris, même des fidèles (1 Corinthiens 14.2-19), tandis quâà la Pentecôte les auditeurs bien disposés comprirent immédiatement les disciples comme sâils parlaient leur langue maternelle.
On peut en conclure que sous lâinfluence première de lâEsprit, le langage que celui-ci sâétait créé possédait une force de pénétration quâil perdit dans la suite, par la faute, sans doute, des croyants qui tirèrent vanité de ce don merveilleux et ne se préoccupèrent pas assez de lâédification des autres (1 Corinthiens 14.4â¯; 1 Corinthiens 14.6â¯; 1 Corinthiens 14.9â¯; 1 Corinthiens 14.12â¯; 1 Corinthiens 14.19).
Verset 5
Ces Juifs, hommes pieux (Actes 8.2â¯; Actes 22.12), après avoir vécu dispersés dans les diverses contrées ci-après désignées (verset 9), se trouvaient alors à Jérusalem, soit en séjour pour la fête, soit à demeure permanenteâ¯; le mot grec exprime cette dernière idée. Il nâest pas en contradiction avec lâexpression du verset 9 ceux qui habitent la Mésopotamie,â¦car les contrées indiquées étaient celles de leur précédent établissement.
Luc fait cette remarque afin de préparer ce qui va suivre et de prévenir chez le lecteur lâidée que les hommes dont les divers lieux dâhabitation sont énumérés versets 9-11 étaient des païens, ressortissants de ces nationalités.
Les motsâ¯: de toutes les nations qui sont sous le ciel, forment ici une hyperbole signifiant tous les peuples alors connus. Lâexpression est classique.
Verset 8
Au lieu deâ¯: ce bruit ayant eu lieu, on pourrait traduireâ¯: la nouvelle sâétant répandue.
Mais, dâaprès le verset 2, il sâagit du bruit que produisit le «â¯violent coup de ventâ¯Â», qui «â¯remplit toute la maisonâ¯Â» et se répandit au dehors (comparer pour cet emploi du mot grec Jean 3.8).
La multitude sâassembla probablement devant la maison où étaient les disciples. La cause de son étonnement, si vivement exprimé (comparez verset 12), fut de les entendre parler, eux, Galiléens, dans les divers dialectes de leurs pays dâorigine.
Nous conservons (verset 6 et 8) le mot grec dialecte, car le langage de ces Juifs venus de diverses contrées, était plutôt des dialectes différents que des langues proprement dites.
Les termes vagues de ce récit ne disent pas si chacun entendait et comprenait les disciples qui parlaient les uns après les autres, ou tous à la fois dans une commune prière (verset 4, 2e note).
Verset 11
Ceux qui parlaient glorifiaient donc avec enthousiasme les grandes choses que Dieu avait faites pour la Rédemption du monde, depuis lâenvoi du Sauveur jusquâà sa résurrection et à lâeffusion du Saint-Esprit. Quel sujet de louangesâ¯!
Dans la liste de ces nationalités et de ces pays divers, on est étonné de trouver, entre la Mésopotamie et la Cappadoce, la Judée.
La mention de celle-ci embarrasse les interprètes qui admettent que les disciples parlaient des langues étrangères, car la langue des habitants de la Judée était celle même des disciples. Ils ont proposé de lireâ¯: Inde ou Idumée, mais ne peuvent sâappuyer sur aucun manuscrit.
Tertullien lisait ici Arménie et Jérôme Syrie.
Enfin, lâauteur remarque que les hommes de cette multitude étaient, quant à la religion, Juifs de naissance ou prosélytes, câest-à -dire convertis du paganisme. Il est possible aussi que cette indicationâ¯: Juif et prosélytes ne se rapporte quâaux Romains en séjour. Cela expliquerait quâelle soit suivie encore de deux noms de peuplesâ¯: Crétois et Arabes (Blass).
M. Wendt est porté à les considérer comme une interpolation, car on ne comprendrait pas pourquoi la distinction entre Juifs et prosélytes serait spécialement relevée chez les Romains.
Verset 12
Que veut dire ceci� (grec) Que veut être ceci�
On a traduit aussiâ¯: que va-t-il en résulterâ¯? Quel est lâévénement qui se prépareâ¯?
Verset 13
Câest-Ã -dire, ils sont ivres (verset 15).
On entend ordinairement par vin doux du moût ou vin non fermentéâ¯; mais ce nâétait pas la saison des vendangesâ¯; il sâagit donc dâune liqueur préparée avec du moût.
Il est évident que ces moqueurs ne comprenaient pas la langue nouvelle de lâEspritâ¯; et comme les disciples sâexprimaient avec enthousiasme, ils leur parurent privés de la raison. Câest ainsi quâà Corinthe, lâapôtre Paul dit que «â¯parler en languesâ¯Â», sans interprétation, pourrait faire penser que ceux qui parlent sont «â¯hors de sensâ¯Â» (1 Corinthiens 14.23).
Verset 14
Exorde
Pierre sâavance avec les onze et débute en écartant lâaccusation dâivresse par cette simple remarque quâil est neuf heures du malin (14, 15).
Explication de lâévénement
Le fait qui a donné lieu à cette calomnie est lâaccomplissement de la prophétie de Joël, promettant lâeffusion de lâEsprit sur toute chair (16-21).
Démonstration de la messianité de Jésus de Nazareth
La repentance et le baptême, condition du salut
Les auditeurs, atteints dans leur conscience, demandent ce quâils doivent faire. Pierre les exhorte à se repentir et à se laisser baptiser au nom de Jésus-Christ, pour obtenir la rémission des péchés. Ils recevront alors le Saint-Esprit, car la promesse de ce don est pour eux, pour leurs enfants, pour ceux qui sont au loin, autant que le Seigneur en appellera (37-39).
Résultat du discours de Pierre
Le témoignage de lâapôtre, rendu en beaucoup dâautres paroles encore, les exhortations par lesquelles il presse ses auditeurs de se sauver du milieu dâune génération pervertie, les amènent à accueillir sa parole et à se faire baptiser. Trois mille sont ajoutés à lâÃglise ce jour-là . Ils persévèrent dans la doctrine des apôtres et dans la communion mutuelle, ils célèbrent la cène et prient ensemble (40-42).
Le discours de Pierre (14-42)
Il y a dans la manière dont le discours de Pierre est introduit quelque chose de très solennel.
Il se présente, dans lâattitude de lâorateur, entouré des onzeâ¯; il élève la voixâ¯; le mot que nous traduisons par il parla est le même que nous rendions par sâexprimer au verset 4, il est employé par les Septante (1 Chroniques 25.1â¯; Zacharie 10.2) pour désigner des paroles prononcées sous lâinfluence du Saint-Esprit.
Pierre lui-même, pénétré de la sainte gravité de ce quâil a à dire, réclame lâattention de son auditoire (grec recevez dans vos oreilles).
Dans ce premier discours, il explique dâabord le miracle de la Pentecôte par la grande prophétie de Joël (versets 14-21), puis il annonce aux Juifs que Jésus de Nazareth, crucifié par eux, mais ressuscité et élevé à la droite de Dieu, dâoù il a répandu sur ses disciples le Saint-Esprit, est bien le Messie (versets 22-36).
Verset 15
Sans sâarrêter à ce quâil y avait dâinjurieux dans la parole des moqueurs, lâapôtre, calme et digne, répond simplement quâils se trompent, puisquâil nâest que la troisième heure du jour, câest-à -dire neuf heures du matin. On conteste aujourdâhui que ce fut lâheure de la prière, avant laquelle les Juifs ne prenaient rien et ne buvaient point de vin.
Lâapôtre se fonde plutôt sur le fait dâexpérience cité 1 Thessaloniciens 5.7â¯; Romains 13.12-13.
Verset 16
Joël 3.1-5 dans la Bible hébraïque, versets 28-32 dans les Septante et dans nos traductions. Ce passage est cité dâaprès la version grecque, avec quelques variantes intentionnelles que nous ferons remarquer.
Le miracle qui cause lâétonnement de la foule est lâaccomplissement dâune prophétie bien connue, qui annonçait cette effusion de lâEsprit de Dieu sur notre humanité. La prophétie est citée tout au long, bien quâelle dépasse les temps de la fondation de lâÃglise et sâétende jusquâaux signes qui précéderont la seconde venue du Sauveur pour le jugement du monde (versets 19 et 20).
Verset 18
Telle est la promesse de lâEsprit dans toute sa richesse et son universalité. Déjà le verbe répandre, verser, dénote lâabondance du don de lâEsprit (verset 4, 1re note).
Toute chair, signifie lâhumanité entière (Romains 3.20â¯; Galates 2.16), par opposition à lâancienne alliance, où lâEsprit nâétait répandu que sur quelques prophètes.
Il nây a ici aucune distinction, ni dââge (vieillards, jeunes gens), ni de sexe (vos fils, vos filles), ni de rang (serviteurs, servantes).
Quant aux effets de cet Esprit, outre lâinfluence morale et sanctifiante qui est lâessentiel, il se manifestera par des dons extraordinaires, tels que celui de prophétiser, câest-à -dire de parler au nom de Dieu de manière à produire la conviction et la repentance (voir 1 Corinthiens 14.2, note), ou encore par des visions et des songes qui, dans lâAncien Testament, étaient souvent des moyens de révélations divines.
Quelques termes de la citation diffèrent, soit des Septante, soit de lâhébreu.
Dâaprès la version grecque qui porteâ¯: mes serviteurs, mes servantes, ces mots ne désignent pas une nouvelle catégorie de personnes, mais caractérisent ceux dont il vient dâêtre question et qui, par lâEsprit, deviennent serviteurs et servantes de Dieu.
Les motsâ¯: et ils prophétiseront (verset 18), ne se trouvent ni dans lâhébreu ni dans la version grecque du passage de Joël.
Verset 21
Ces versets (versets 19 et 20), décrivent les signes et les jugements redoutables qui précéderont le jour grand et éclatant du Seigneur.
Les signes qui lâannonceront auront lieu sur la terreâ¯: ce sont des images de guerres, de meurtres, dâincendies (comparer Matthieu 24.6-7)â¯; ils auront lieu aussi dans le cielâ¯: (verset 20) ce sont des symboles de chute et de ruine pour les puissances et les empires.
Pierre, en annonçant ainsi le jugement dernier par les paroles du prophète, voulait porter ses auditeurs à la repentance.
Mais câétait pour ajouter aussitôt avec Joël cette miséricordieuse promesseâ¯: quiconque, au milieu de ces calamités des derniers jours, invoquera avec confiance le nom du Seigneur, sera sauvé (Romains 10.13â¯; Actes 7.59â¯; Actes 9.14).
Lâapôtre aurait pu citer encore les derniers mots de cette belle prophétieâ¯: «â¯Le salut sera sur la montagne de Sion, à Jérusalemâ¯;â¯Â» car son premier discours dans cette ville était la proclamation de ce salut.
Verset 22
Pierre, après avoir expliqué le miracle de la Pentecôte, de la manière la plus lumineuse, par la grande prophétie de Joël, en vient immédiatement à parler de Jésus, dont il va rappeler la mort et prouver la résurrection, dont il affirmera quâil a, du sein de la gloire, répandu sur son Ãglise lâEsprit de Dieu, pour conclure que câest lui le Seigneur et le Christ (verset 36).
Il donne à Jésus le nom de Nazaréen, par lequel le peuple juif le désignait, mais il ajoute aussitôt les titres glorieux dont Dieu lâavait revêtu auprès de son peuple.
Dieu lâavait autorisé ou accrédité ou démontré par des Åuvres de puissance divine dont lâapôtre accumule les termes et qui étaient comme autant de lettres de créance (comparer Hébreux 2.4â¯; Romains 15.19).
Et afin de faire sentir à ses auditeurs leur responsabilité en présence de ce message divin, Pierre leur déclare quâil avait eu lieu auprès dâeux, au milieu dâeux.
Il en appelle enfin à leur propre témoignageâ¯: comme vous le savez vous-mêmes. Quelle préparation aux terribles reproches quâil va leur adresserâ¯!
Verset 23
Il y a dans ces paroles une vue lumineuse sur les causes de la mort de Jésusâ¯; lâapôtre y trouve des causes humaines, mais dominées dâen haut par des causes divines.
Quel sens divin et quelle portée immense cette déclaration donne à la mort du Sauveurâ¯! Si cette mort nâavait pas été indispensable pour le salut du monde, Dieu lâaurait-il voulueâ¯?
Le texte reçu avec D, E, porteâ¯: lâayant pris vous lâavez fait mourir. Le même texte porteâ¯: par les mains au lieu de par la main.
Verset 24
Si la mort de Jésus semblait être la négation de sa messianité, sa résurrection en est lâaffirmation éclatante. Aussi Pierre prononce-t-il sans aucune transition cette grande paroleâ¯: Dieu lâa ressuscité et il emploie tout le reste de son discours à le prouver.
Lâapôtre explique cette déclaration par une phrase qui présente quelque difficultéâ¯: ayant dissipé les douleurs de la mort. Cette locution est empruntée au Psaumes 48.5 ou au Psaume 116.
Le mot hébreu rendu ici par douleurs signifie les liens. Les Septante lâont traduit par douleurs (dâenfantement).
Plusieurs exégètes (de Wette, Meyer, Nösgen) pensent que Pierre, qui parlait hébreu, lâa pris dans le premier sens et Luc dans le second. Cela est possible, mais nullement démontré. Le mot hébreu, avec une légère différence dans les points voyelles, signifie aussi douleurs de lâenfantement (Ãsaïe 66.7â¯; Jérémie 13.21â¯; Jérémie 22.23).
Au Psaumes 116.3 en particulier, le parallélisme est beaucoup plus favorable à ce sens quâà lâautre. Cette traduction était devenue courante grâce à la version des Septante. Pierre peut avoir pris lâexpression du Psaume dans le sens de douleurs de lâenfantement.
Quoi quâil en soit, notre texte grec ne saurait signifier autre chose que les douleurs dâenfantement quâéprouve la mort. La mort paraît être personnifiéeâ¯; elle souffre les douleurs de lâenfantement, parce quâelle ne peut garder le Messie dans son sein. Dieu met un terme à ces douleurs en appelant Jésus à la vie.
Cette explication paraît seule admissible à Meyer, car, dit-il, si lâon entend ces douleurs des souffrances quâéprouvait Jésus, ce nâest pas par sa résurrection quâil en a été délivré, mais par sa mort même.
Pourquoi cela nâétait-il pas possibleâ¯? Parce que, répondent plusieurs interprètes, la résurrection de Jésus était prédite (verset 25 et suivants). Sans aucun doute, mais elle était prédite parce quâelle était dans la volonté souveraine de Dieu, parce que «â¯le Saintâ¯Â» ne pouvait «â¯voir la corruptionâ¯Â», parce que le Fils de Dieu «â¯avait la vie en lui-mêmeâ¯Â» (Jean 5.26) et quâil était «â¯la résurrection et la vieâ¯Â» (Jean 11.25).
Verset 25
Grecâ¯: Pour lui ou en vue de lui, par rapport à lui.
La citation suivante est empruntée au Psaumes 16.8-11â¯; elle est faite exactement dâaprès les Septante.
Verset 28
Le psalmiste chante le bonheur que lui donne sa confiance en Dieu, qui est toujours près de lui, à sa droite, comme son défenseur (Psaumes 109.31â¯; Psaumes 121.5), afin quâil ne soit point ébranlé.
Aussi tout son être est rempli de joieâ¯: son cÅur la savoure, sa langue lâexprime par ce chant (le texte hébreu porteâ¯: ma gloire, expression que nos versions rendent par mon âme, mon esprit)â¯; même sa chair reposera avec espérance et au terme de ses jours il ne deviendra point la proie définitive de la mortâ¯; son âme ne sera pas abandonnée dans le hadês, séjour des morts, ni (hébreux) «â¯le bien-aimé de Dieu dans la fosseâ¯Â».
Et voici le fondement de cette espéranceâ¯: Tu mâas fait connaître (hébreuxâ¯: «â¯tu me feras connaîtreâ¯Â», même dans la mort) les chemins de la vieâ¯; tu me rempliras de joie en ta présence (hébreuxâ¯: «â¯rassasiement de joies devant ta face, délices éternelles à ta droiteâ¯!â¯Â»).
Verset 29
Lâapôtre, sâadressant avec respect et affection à ses auditeurs, leur prouve que les paroles de David, qui ne se sont pas pleinement accomplies pour lui, puisquâil est mort et quâil a été enseveli et quâils ont sous les yeux son sépulcre, lâont été dans un de ses descendants, le Messie, dont, animé par lâesprit prophétique, il annonçait en ces termes la résurrection (versets 30 et 31).
Pierre nomme David patriarche, comme chef de la lignée royale dans laquelle les Israélites attendaient leur Messie.
David fut enseveli à Jérusalem (1 Rois 2.10â¯; Néhémie 3.16â¯; Josèphe, Antiquités Juives, VII, 15, 3â¯; XIII, 8, 4â¯; Guerre des Juifs I, 2, 5).
Verset 31
Câest donc comme prophète que David a parlé et lâapôtre lui attribue la vue de deux faits importants dans lâavenirâ¯:
Il faut remarquer le mot prévoyant ou voyant à lâavanceâ¯: le don de prophétie est une vue que lâEsprit de Dieu ouvre sur lâavenir.
Lâaoriste (nâa point été laissé, nâa point vu) est employé à la place du futur (verset 27), parce que Pierre exprime le fait à son propre point de vue.
Meyer, Rilliet, M. Barde traduisentâ¯: «â¯Câest par prévision quâil a parlé de la résurrection du Christ, car celui-ci nâa point été laissé dans le séjour des mortsâ¯Â».
Notre version, plus conforme à lâusage, est admise par la grande majorité des interprètes.
Le texte reçu, avec D, présente ainsi le commencement du verset 30 «â¯Sachant que Dieu lui avait promis avec serment que, du fruit de ses reins, il susciterait selon la chair le Christ et le ferait asseoir sur son trôneâ¯Â».
Les mots soulignés manquent dans Codex Sinaiticus, B, A, C. Au verset 31 le texte reçu porteâ¯: «â¯Son âme nâa point été laisséeâ¯;â¯Â» dâaprès Sin, B, A, C, D, le sujet est simplementâ¯: il, Jésus.
Verset 32
Pour la seconde fois (comparez verset 24), Pierre fait entendre cette solennelle déclarationâ¯: ce Jésus, objet de la prophétie, Dieu lâa ressuscité.
Et il appuie ce grand événement sur le témoignage de tous les apôtres.
On peut traduireâ¯: de quoi ou de qui nous sommes tous témoins, câest-à -dire témoins de la résurrection ou témoins de Jésus-Christ ou de Dieu. La première traduction est préférable.
Verset 33
Donc, en conséquence de la résurrection que devait nécessairement suivre son élévation dans la gloire.
Plusieurs traduisentâ¯: il a été élevé à la droite de Dieu, câest-à -dire rendu participant de lâautorité divine dans le gouvernement du mondeâ¯; mais la plupart des interprètes préfèrent la versionâ¯: élevé par la droite de Dieu, câest-à -dire par sa puissance (Actes 5.31â¯; Ãsaïe 63.12).
Ce dernier sens est plus conforme à lâusage du grecâ¯; le premier semble, il est vrai, sâaccorder mieux avec le contexte et avec dâautres enseignements de lâÃcriture (Actes 2.34â¯; Ãphésiens 1.20â¯; Ãphésiens 2.6).
Le miracle de la Pentecôte a été la conséquence directe de lâélévation du Sauveur dans la gloire.
Il a reçu du Père lâEsprit-Saint quâil avait promis (grec la promesse de lâEsprit-Saint).
La pensée que câest du Père quâémane le Saint-Esprit est en harmonie avec les enseignements de Jésus lui-même (Jean 14.16â¯; Jean 15.26). Mais cet Esprit, câest le Fils qui le répand et lâenvoie (Jean 16.7).
«â¯Il a répandu ce que vous-mêmes aussi voyez et entendezâ¯Â», ce phénomène qui vous remplit dâétonnement.
On pourrait traduireâ¯: «â¯Il a répandu lâEsprit que vous voyezâ¯;â¯Â» mais il vaut mieux prendre le pronom relatif au sens neutre et indéterminé, comme Actes 2.32â¯; Actes 3.15.
Le texte reçu porteâ¯: «â¯ce que maintenant vous aussi voyezâ¯Â».
Verset 34
Pierre prouve, également par un témoignage de lâÃcriture, lâélévation du Sauveur, comme il avait prouvé sa résurrection.
David nâest point monté au ciel, donc ce nâest pas de lui-même quâil parle quand il déclare que Dieu a dit à son Seigneurâ¯: Assieds-toi à ma droite.
Ce Seigneur, câest le Messie qui, lui, est monté au ciel et sâest assis à la droite de Dieu.
Voir, sur cette parole le Psaumes 110.1, les notes de Matthieu 22.44-45â¯; Luc 20.43.
Dans le passage de Matthieu, la citation doit prouver la divinité de Jésus-Christâ¯; ici Pierre sâen sert pour démontrer la réalité de son élévation dans la gloire.
Verset 36
Donc, conclusion de tout le discours. Et quelle grandeur, quelle énergie dans ces dernières parolesâ¯!
Câest un appel à toute la maison dâIsraël, à tout le peuple, qui doit savoir (grec reconnaître) avec certitude, par tous les faits qui viennent dâêtre exposés, que Dieu a constitué et Seigneur et Christ, Maître de tous et de toutes choses (Actes 10.36), aussi bien que Messie, ce Jésus que vous avez crucifié.
Quel contrasteâ¯! Dieu lâa élevé au-dessus de tout, comme souverain de son royaume et vous, vous lâavez crucifiéâ¯!
Pierre veut produire la repentance dans ses auditeursâ¯;
Il ne faut pas, avec quelques exégètes, méconnaître la portée des paroles de Pierre, comme sâil nâavait attribué ces titres au Sauveur quâaprès son élévation.
Verset 37
Transpercé, câest-à -dire pénétré dâun douloureux regret. Ils sentent dans leur cÅur, organe des affections morales et dans leur conscience, le crime de leur peuple, dont ils sont solidaires (verset 23 Note)â¯; ils reconnaissent leur propre péché de nâavoir pas plus tôt cru en ce Sauveur que Pierre leur annonce, peut-être même dâavoir été au nombre de ses ennemis. Ce sont là le premier trouble et les premières douleurs de la repentance (verset 36).
Ces hommes nâen restent pas à un sentiment qui aurait pu être stérile et passagerâ¯; leur volonté est déjà engagée à faire ce que lâapôtre leur conseillera et ce conseil, ils le demandent en termes respectueux et affectueux (hommes frères) qui montrent que leur cÅur est gagné.
Que devons-nous faire pour être sauvésâ¯? Câest le premier cri de lââme qui naît à la vie du ciel (Actes 16.30).
Verset 38
La réponse de Pierre, claire, précise et profonde, renferme en quatre mots tout ce qui constitue le salut, ce salut qui est à la fois lâÅuvre de Dieu et lâÅuvre de lâhomme.
Il leur demandeâ¯:
Deux grâces divines sont promises à ceux qui se repentiront et seront baptisésâ¯:
Naturellement les apôtres expliquèrent à la foule le sens de ces vérités profondes. Leur parole et lâEsprit de Dieu, opérant ainsi ensemble, produisirent lâétonnant résultat raconté au verset 41.
Verset 39
Lâapôtre confirme (car) sa déclarationâ¯: «â¯Vous recevrez le don du Saint-Espritâ¯Â».
En effet, ce don est lâobjet de la promesse. Cette promesse, dit-il, est faite dâabord à vous, peuple dâIsraëlâ¯; ensuite à vos enfants et descendantsâ¯; enfin à ceux qui sont éloignés.
Que signifie ce dernier motâ¯? Lâexpression littérale au loin est employée par les Septante (2 Samuel 7.19) pour désigner un «â¯avenir lointainâ¯Â». Théodore de Bèze proposait de traduireâ¯: «â¯Pour vos descendants les plus lointainsâ¯Â». Cette traduction, qui a été reprise par un interprète récent, a le tort de répéter une idée déjà exprimée par le terme précédentâ¯: vos enfants.
Plusieurs (Meyer, Wendt, Holtzmann) entendent par ceux qui sont au loin les Juifs dispersés parmi toutes les nations du monde connu.
Dâautres, depuis Calvin jusquâà de Wette, Olshausen, Lechler, Nösgen, Zöckler admettent que lâapôtre pense aux païens et à leur conversion.
Il est vrai que, dâaprès Actes 10, Pierre nâavait pas encore saisi ce dessein universel de la miséricorde de Dieu, que lâapôtre Paul nomme «â¯le mystère de Christâ¯Â» (Ãphésiens 3.4-6). Mais ne pouvait-il pas en ce moment, à la lumière de lâEsprit, sâélever jusquâà cette pensée, sans bien comprendre encore comment elle se réaliserait, dâautant plus quâil la trouvait dans la prophétie quâil venait de citer (toute chair, verset 17. Comparer Actes 3.26, note)
Lâapôtre Paul aussi appelle les païens «â¯ceux qui sont éloignésâ¯Â» (Ãphésiens 2.13).
Les motsâ¯: autant que le Seigneur en appellera ne sauraient cependant être invoqués en faveur de lâapplication du passage aux païens, car, bien que les Juifs formassent le peuple élu, ils devaient, dâaprès Actes 2.47â¯; Actes 17.4, être individuellement appelés et choisis pour être sauvés.
Verset 40
Le mot grec, auquel nous avons laissé son sens premierâ¯: il rendit témoignage, signifie aussiâ¯: adjurer en prenant Dieu à témoin (1 Timothée 5.21). Plusieurs interprètes lui donnent ici ce sensâ¯: il les conjurait et les exhortait.
Mais le sens de rendre témoignage, qui est plus habituel dans le livre des Actes (Actes 8.25â¯; Actes 10.42, comparez Luc 16.28), nous paraît sâimposer à cause du changement de temps du verbeâ¯; à lâaoristeâ¯: il rendit témoignage succède lâimparfaitâ¯: il les exhortait.
Le pronom les ne dépend donc que de ce dernier verbeâ¯; le premier doit être pris sans régime.
Le témoignage que rendit lâapôtre par plusieurs autres paroles ou discours avait pour objet la vérité divine quâil venait dâannoncer.
Comme conséquence pratique, il pressait ses auditeurs de se séparer moralement de cette génération perverse qui avait crucifié son Messie, afin de ne pas périr avec elle sous les jugements de Dieu (versets 19-21).
De là ce mot énergiqueâ¯: (grec) Soyez sauvés du milieu dâelleâ¯!
Verset 41
Ajoutées «â¯Ã lâÃgliseâ¯Â», comme disent la plupart de nos versionsâ¯; mais ce mot nâest pas dans le texte (comparez verset 47, note).
Le petit troupeau de croyants qui existait avant la Pentecôte sâaccrut de ces trois mille âmes. Quelle riche moisson, fruit dâune seule prédication sous la puissance du Saint-Espritâ¯!
Les premiers mots du verset ont été traduits de trois manières différentesâ¯:
Le texte reçu porteâ¯: qui reçurent de bon cÅur ou avec joie la parole. Ce mot, qui sâentend de soi-même, a été ajouté pour rendre la description plus complète.
Les trois mille croyants ne furent pas tous baptisés à lâinstant, ce qui nâeut pas été possible.
Lâexpressionâ¯: ils furent ajoutés ce jour-là , nâimplique pas nécessairement que leur baptême ait été célébré ce même jour. Une instruction complète leur fut donnée plus tard (verset 42).
Verset 42
La plupart des commentateurs et éditeurs récents (Holtzmann, Wendt, Nestle) rattachent verset 42 à ce qui précède. Ceux dont il parle sont les trois mille baptisés.
Luc nomme quatre moyens de grâce dans lesquels ils persévéraient. Ces moyens sont, selon leur nature, placés deux à deux, unis par la conjonction et.
Ce sontâ¯:
Ces moyens de grâce étaient tout ce quâil y avait de plus propre à développer la vie de lâEsprit dans les âmes et dans lâÃgliseâ¯; ils restent aujourdâhui encore, pour les chrétiens, les vrais éléments du progrès et de la sanctification. Mais pour cela il sâagit de persévérer.
Verset 43
Lâeffet de la Pentecôte fut une crainte religieuse qui sâemparait de chacun. Des miracles sâaccomplissent par les apôtres. Tous les croyants mettent leurs biens en commun ; ils sont assidus au temple et rompent le pain ensemble dans les maisons ; ils jouissent de la faveur du peuple ; et Dieu ajoute à lâÃglise ceux qui sont sauvés
Vie de lâÃglise primitive (43-47)
Grecâ¯: de la crainte devenait en toute âme.
Toute âme, hébraïsme qui signifie chacun (Actes 3.23â¯; Romains 13.1), telle fut lâimpression produite sur le peuple.
Les causes de cette crainte étaient les phénomènes de la Pentecôte, la vie sainte de ces premiers chrétiens et enfin la vue des miracles (grec signes) quâopéraient les apôtres. Toute manifestation du ciel inspire à lâhomme pécheur une sorte de terreur. Une variante de Codex Sinaiticus, A, C, ajoute, à la fin du verset 43â¯: à Jérusalemâ¯: et une grande crainte était sur tous.
Verset 44
Ceux qui avaient cru ou qui étaient devenus des croyants (Codex Sinaiticus, Bâ¯; le texte reçu porte le participe présent) étaient ensemble, ils avaient de fréquentes réunions (comparer Actes 1.14-15â¯; Actes 2.1).
Dans B, verset 44 se lit ainsiâ¯: tous ceux qui avaient cru, avaient ensemble toutes choses communes. Westcott et Hort, Weiss adoptent ce texte.
Verset 45
Ces termesâ¯: ils avaient toutes choses communes, ils vendaient leurs possessions (biens immeubles) et leurs biens (objets mobiliers), ont donné lâidée dâune vraie et complète communauté des biens.
La plupart des interprètes cependant voient dans ces versets non la description dâune rigoureuse organisation sociale, mais le tableau du premier élan dâune ardente charité, qui portait les chrétiens à mettre à la disposition de leurs frères pauvres tous les biens quâexigeaient leurs nécessités (comparer Actes 4.34-35).
En effetâ¯:
Aussi quand le communisme moderne sâest appuyé de ce récit, il a confondu une ardente charité avec son esprit niveleur.
Mais ce quâimplique ce trait de la vie chrétienne aux premiers jours de lâÃglise, câest la condamnation de lâavarice des riches qui prétendent porter le nom de chrétiens.
Verset 47
Quel admirable tableau Luc nous trace ici en quelques coups de pinceau. Il y a dix-neuf siècles que les chrétiens relisent avec émotion et édification ces traits de la vie de lâÃglise à Jérusalem.
Relevons-les lâun après lâautre.
Il résultait dâune vie si belle et si sainte quâils trouvaient faveur (grec grâce) auprès de tout le peuple.
Se fondant sur les persécutions qui ne tardèrent pas à atteindre les disciples, on a prétendu que ce dernier trait ne pouvait pas être vrai. Câest confondre les temps et oublier que lâopinion populaire est fort versatile.
Le Seigneur, Christ, qui du sein de sa gloire règne sur son Ãglise (verset 36). Lâaction de lâEsprit de Dieu nâavait point cessé depuis la Pentecôte, mais chaque jour de nouvelles âmes sauvées du péché et de la ruine étaient ajoutées à lâÃglise.
Ce fait si réjouissant pour ces premiers chrétiens, achève le tableau de leur vie religieuse, dont lâexemple contribuait puissamment à cet accroissement de lâÃglise.
Sin, B, A, C, D omettent les mots à lâÃglise et rattachent à ce verset les premiers mots du chapitre suivantâ¯: «â¯Le Seigneur ajoutait les sauvés ensembleâ¯Â» câest-à -dire, pour être ensemble, dans un même lieu, un même corps.
Dâaprès le texte reçu, en effet, Actes 3 commence ainsi en grecâ¯: «â¯Ensemble Pierre et Jean montaient au templeâ¯Â». Tous les éditeurs modernes et la plupart des commentateurs récents considèrent la locution que nous rendons par ensemble comme appartenant à la fin de Actes 2. Si lâon partage leur manière de voir, il faut, dans la traduction de Actes 3.1, supprimer le mot ensemble.