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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Acts 13". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/acts-13.html.
bibliography-text="Commentaire sur Acts 13". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-52
Plan du commentaire biblique de Actes 13
Barnabas et Saul sont désignés pour la mission
Lâéglise dâAntioche comptait cinq prophètes et docteurs. Pendant que lâÃglise est réunie pour célébrer le culte et jeûner, elle reçoit du Saint-Esprit lâordre de mettre à part pour la mission Barnabas et Saul. Après avoir encore prié et jeûné et après avoir imposé les mains aux missionnaires, les disciples les laissent aller (1-3).
LâIle de Chypre
Verset 1
Deuxième partie
Chapitres 13 à 28 â Paul et la mission parmi les païens
Chapitres 13 et 14 â Premier voyage missionnaire de Barnabas et Paul
Versets 1 Ã 12 â Lâenvoi des missionnaires
Lâéglise dâAntioche, dont Luc a raconté la fondation (Actes 11.19-30), était toute préparée, soit par son état spirituel, soit par sa position géographique, à porter lâÃvangile aux païens en Asie Mineure et en Grèce.
Jusquâici Luc a raconté lâétablissement et les progrès de lâÃglise chrétienne au sein du peuple juif. Maintenant commence la seconde partie de son livre, consacrée tout entière à lâapostolat de Paul parmi les nations païennes.
Il nous montre dâabord dans lâéglise dâAntioche déjà nombreuse (Actes 11.26) les dons de lâEsprit qui la rendaient éminemment propre à lâÅuvre missionnaire quâelle allait entreprendre.
Il y avait dans son sein des prophètes (voir 1 Corinthiens 14.2, 1re note) et des docteurs. Ces derniers étaient par leurs lumières et par lâassistance de lâEsprit capables dâenseigner leurs frères dans la vérité divine.
Les prophètes avaient plutôt pour mission dâadresser aux âmes des exhortations propres à les réveiller les consoler et les fortifier. Ils recevaient des révélations spéciales, dont ils faisaient part à lâÃglise (Actes 11.28â¯; comparez 1 Corinthiens 12.28â¯; Ãphésiens 4.11).
Luc nomme cinq de ces hommes ainsi doués soit comme prophètes soit comme docteurs. On a cru pouvoir conclure des particules diverses qui, en grec, unissent ces cinq noms quâil les divise en deux groupes, désignant les trois premiers comme prophètes et les deux derniers comme docteurs.
Mais cette distinction nâest point certaine. Ces cinq hommes étaientâ¯: Barnabas bien connu des lecteurs de notre livre (Actes 4.36-37, note)â¯; Siméon, dont le surnom latin de Niger (Noir) montre quâil était originaire dâItalieâ¯; Lucius de Cyrène, en Afrique, probablement un des fondateurs de lâéglise dâAntioche (Actes 11.20), peut être celui que Paul fait saluer (Romains 16.21). Manahen, quâon est surpris et réjoui de trouver ici parmi les principaux membres de lâéglise, puisquâil avait été élevé et en tout cas avait vécu au sein dâune cour corrompueâ¯; le terme qui lui est appliqué signifie proprementâ¯: celui qui est nourri avec, frère de lait (Stapfer), mais il avait perdu ce sens premier et désignait le familier dâun prince.
Hérode le tétrarque est le meurtrier de Jean-Baptiste (Matthieu 14.1-12).
Enfin Saul, nommé ici après tous, tellement il avait pris jusquâalors une position humble dans lâéglise, bien quâil eût depuis longtemps reçu sa vocation à lâapostolat.
Verset 2
Lâexpressionâ¯: célébrer le culte du Seigneur est appliquée par les Septante, aux fonctions des sacrificateurs. Ici elle désigne le culte chrétien.
Ce jour-là le culte était accompagné de jeûne.
Câest donc au sein dâune assemblée solennelle que lâÃglise reçut de lâEsprit, peut-être par lâintermédiaire dâun des prophètes lâordre de mettre à part Barnabas et Saul, pour lâÅuvre à laquelle ce même Esprit les avait déjà appelés intérieurement.
La vocation vient de Dieu et câest lâÃglise qui reçoit lâordre de conférer la charge.
Il y a, avec lâimpératif mettre à part (Romains 1.1â¯; Galates 1.15), une particule qui accentue lâordre et indique quâil doit être exécuté immédiatement (Luc 2.15).
Verset 3
Les mots alors et ayant jeûné et prié montrent que lâimposition des mains aux missionnaires et leur envoi ne se firent pas dans lâassemblée mentionnée au verset 2, mais dans une autre, solennellement convoquée pour cela.
Trois actes religieux préparèrent cette première mission.
Le jeûne qui assurait à lâEsprit toute sa liberté et sa domination sur le corpsâ¯; la prière, par laquelle lâÃglise implorait le secours du Saint-Esprit sur les deux missionnairesâ¯; enfin lâimposition des mains.
Par ce dernier acte (Actes 6.6 note), Barnabas et Saul étaient consacrés pour leur Åuvre, au nom de Dieu qui lâavait ordonnée et par lâÃglise qui les envoyait. Ce devait être là une double force pour ces serviteurs de Dieu, au sein des difficultés et des dangers de leur vocation.
Notre récit montre que câest lâÃglise elle-même qui doit faire lâÅuvre de la mission, laquelle nâa été entreprise par des sociétés que parce que lâÃglise, devenue indifférente, a failli à son devoir le plus sacré.
Ils les laissèrent partir, les congédièrent (Actes 15.33) avec tout le religieux intérêt qui sâattache encore aujourdâhui aux missionnaires qui partent.
Verset 4
LâEsprit qui les avait envoyés les accompagne dans les lieux où ils porteront lâÃvangile.
Ils se décidèrent dâabord pour la grande île de Chypre, située à peu de distance de la Syrie, à lâouest et au sud de la Cilicie.
Ils avaient pour cela plus dâune bonne raison.
Dâabord, câétait la patrie de Barnabas (Actes 4.36), qui devait désirer de porter lâÃvangile à ses concitoyens.
Ensuite, il y avait parmi les premiers fondateurs de lâéglise dâAntioche des Cypriens qui devaient partager le même désir (Actes 11.20).
Enfin, comme nos deux missionnaires avaient surtout en vue lâAsie Mineure, lâîle de Chypre se trouvait sur leur chemin.
Pour sây rendre ils nâeurent quâà descendre le cours de lâOronte jusquâà Séleucie, ville maritime qui servait de port à Antioche, dont elle était distante de cent vingt stades, environ 22 kilomètres.
Verset 5
Salamine est située à lâextrémité orientale de lâîle.
Nous voyons ici, comme partout dans la suite, Paul annoncer la parole de Dieu dâabord dans les synagogues (Ce mot au pluriel montre combien les Juifs étaient nombreux dans cette ville).
En effet selon le dessein de Dieu envers son peuple (Romains 1.16), lâÃvangile de la grâce devait lui être transmis en premier lieu.
De plus Paul trouvait dans les synagogues beaucoup de prosélytes, mieux disposés que les Juifs de naissance, à recevoir la vérité, étant moins aveuglés par les préjugés.
Enfin cette conduite était dictée à Paul par son ardent amour pour son peuple (Romains 9.1-5).
Jean, surnommé Marc (Actes 12.12 note, verset 25), accompagnait Paul et Barnabas, en qualité dâaide (grec serviteur). Ãtant très jeune encore, il leur rendait divers services qui les laissaient plus libres pour leur ministère. On connaît, aujourdâhui encore, la grande utilité des aides missionnaires.
Verset 6
Il fallait traverser toute lâîle (mot omis par le texte reçu) pour se rendre de Salamine à Paphos, ville située à lâextrémité occidentale de cette île.
Câest là que les deux missionnaires voulaient se rendre, peut-être parce que câétait la résidence du proconsul, auprès duquel ils furent providentiellement conduits.
Ils ne se laissèrent pas retenir par la triste célébrité de lâancienne Paphos, où le culte de Vénus avait amené une grande dissolution des mÅurs. La prédication du Sauveur nây était que plus nécessaire.
Luc ne nous fait connaître, du ministère de Paul dans cette ville, que son action si différente sur deux personnages, le proconsul Serge Paul et le magicien Barjésus (fils de Jésus ou Josué). Ce dernier avait réussi à captiver lâattention du magistrat romain par des moyens qui ont été décrits à lâoccasion des exploits de son émule Simon (Actes 8.9, note).
Verset 7
Le gouverneur de Chypre portait le titre de proconsul, parce que cette île était une province sénatoriale. Elle avait été dâabord province impériale, mais Auguste lâavait cédée au Sénat.
Sergius Paulus est probablement le même personnage que Pline lâAncien mentionne dans deux livres de son Histoire naturelle (I 2 et 18) où se trouvent des notices relatives à Chypre.
Câest à lui que se rapporte aussi vraisemblablement une inscription trouvée à Chypre, qui commence par ces motsâ¯: «â¯Paul étant proconsulâ¯Â». Il était, comme beaucoup dâhommes éclairés de son temps dégoûté de la religion païenne, mais ne trouvait de repos ni dans le scepticisme qui sâétait emparé des esprits, ni dans les pratiques de la magie. En cela déjà il se montrait intelligent.
Ayant appris que les missionnaires dâune doctrine nouvelle (dont peut être il avait déjà entendu parler, Actes 11.19) étaient venus à Paphos, il les fit appeler et demanda à entendre la parole de Dieu.
Naturellement ce dernier mot est dit au point de vue de lâhistorienâ¯; mais en cherchant la vérité, Serge Paul cherchait réellement sans en avoir conscience, la parole de Dieu, qui seule est la vérité.
Verset 8
Le magicien était juif (verset 6) mais, soit quâil fût né en Arabie, ou quâil y eut vécu, il avait adopté le titre arabe dâElymas qui signifie mage, sage, savant (De la même racine vient le nom des ulémas docteurs de la loi chez les musulmans).
Cet homme qui avait renié la religion dâIsraël, sâétait établi à demeure auprès du proconsul.
Il résistait aux messagers de la bonne nouvelle (2 Timothée 3.8â¯; Exode 7.11-22), cherchant à détourner de la foi le proconsul, sur lequel il craignait de perdre son influence intéressée.
Le texte occidental indique expressément ce motif, en ajoutant (D, Peschito, etc.) parce quâil les écoutait très volontiers.
Elymas constatait que le proconsul subissait lâinfluence de la parole divine.
Verset 9
Jusquâici, Luc nâa donné à lâapôtre que le nom de Saul, pour la première fois il lâappelle Paul, ce quâil fera toujours dans la suite.
Les motsâ¯: appelé aussi Paul sont donc bien de lâauteur des Actes et ne sauraient être considérés comme une interpolation.
Depuis Jérôme jusquâà nos jours, plusieurs interprètes ont pensé que ce nom fut donné à Paul par ses compagnons de voyage, ou adopté par lui-même, en souvenir de Serge Paul, quâil avait conquis à lâÃvangile, et cela, peut-être à la demande du proconsul lui-même.
Mais est-il probable que lâapôtre eût accepté ce titre de gloireâ¯? Bien plutôt pourrait-on penser, avec Augustin, que Paul lui-même avait voulu, depuis sa conversion et par humilité, changer son nom de Saul (en hébreuxâ¯: Schaoul, le Désiré, demandé par la prière) en celui de Paulus (en latin le Petit).
Mais la supposition la plus vraisemblable est que, selon un usage très répandu parmi les Juifs (comparez verset 1), Paul avait reçu dès son enfance deux noms lâun rappelant sa nationalité juive et quâil avait porté tant quâil avait vécu en Palestine, lâautre, son nom latin, quâil devait avoir comme citoyen romain (Actes 16.37-38â¯; Actes 22.25-28) et quâil prit dans sa mission au sein du monde grec.
Ce changement de nom était conforme à la grande vérité que lâapôtre enseignaitâ¯: «â¯En Christ, il nây a plus ni Juif ni Grecâ¯Â» (Galates 3.28).
Il est remarquable aussi que, depuis ce moment, Paul prend le pas sur Barnabas, exerce la plus grande influence, porte la parole et que Luc le nomme toujours, sauf Actes 14.14â¯; Actes 15.12-25, le premier des deux, contrairement à ce quâil avait fait jusquâici (Actes 11.30â¯; Actes 12.25â¯; Actes 13.4).
Ãtant rempli dâEsprit Saint, dans ce moment même (comparez Actes 4.8â¯; Actes 7.55), en sorte que les paroles quâil va prononcer seront inspirées par cet Esprit et non par un zèle amer. Cette influence divine devint évidente pour tousâ¯; elle contribua à la conversion du proconsul (verset 12).
Verset 10
Ces paroles sévères nâétaient que trop justifiées.
Il y avait de la ruse et de la fraude dans les motifs et les moyens par lesquels cet homme cherchait à détourner le proconsul de la foi, câest-à -dire à retenir dans la perdition son âme que Dieu voulait sauver.
Par là il se montrait fils du diable, agissant sous lâinfluence du prince des ténèbres (Jean 8.44). Cette épithète forme un amer contraste avec le nom de fils de Jésus (verset 6).
Enfin le magicien pervertissait, autant quâil était en lui, les voies de Dieu, qui toutes sont droites câest-à -dire conformes à la justice et à la bonté (Deutéronome 32.4â¯; Osée 14.9).
Cette déclaration est vraie dans son sens le plus général, aussi bien que dans son application au proconsulâ¯: les voies de la miséricorde divine allaient au salut éternel de ce dernier, lâinfluence du magicien lâaurait conduit à sa perte. Câest ce qui explique la sévérité de ce discours et le juste châtiment qui suivit.
Verset 11
La main du Seigneur, câest-à -dire sa puissance, peut être sur quelquâun pour bénir (Luc 1.66â¯; Actes 11.21), comme ici pour châtier (Hébreux 10.31).
LâEsprit dont Paul était rempli lui révéla le jugement que Dieu allait exercer, car Paul ne fait que lâannoncerâ¯: tu seras aveugle. Mais pourtant ce ne sera que jusquâà un certain temps, car Dieu châtie avec mesure. Ce mot laisse quelque espoir pour le salut dâElymas.
De lâobscurité (grec brouillard) aux ténèbres, il y a progression, soit que lâaction divine se fît par degrés, soit plutôt que les deux mots doivent exprimer la cécité absolue qui tomba sur ce malheureux.
Câest encore ce que Luc peint dâune manière dramatique en nous le montrant qui (grec) marche tout autour cherchant (grec) des conducteurs par la main.
Verset 12
Antioche de Pisidie, discours de Paul (13-52)
Le proconsul fut frappé de la doctrine du Seigneur, câest-à -dire du rapport profond quâil voyait entre cette doctrine et lâaction divine annoncée par lâapôtre et exécutée sur le magicien par la puissance de Dieu.
Il ne crut pas seulement à cause du miracle, mais il éprouva en lui la force de la vérité, ainsi confirmée sous ses yeux.
M. Blass traduitâ¯: «â¯Ãtant frappé du miracle, il crut la doctrine du Seigneurâ¯Â»â¯; il cite Luc 24.25, comme une preuve quâon peut ainsi rattacher le complémentâ¯: la doctrine du Seigneur au verbeâ¯: il crut. Mais lâordre des mots en grec est plus favorable à la version ordinaire, qui a pour elle les expressions analogues Luc 4.32â¯; Marc 1.22.
La conversion du proconsul romain fut la première victoire que la vérité remporta par le ministère de Paul dans ce premier voyage de mission. Il est probable que dâautres âmes encore se convertirent dans lâîle de Chypre, bien que Luc nâen fasse pas mention. On sait par lâhistoire que lâîle entière fut de bonne heure gagnée à lâÃvangile.
Verset 13
De Paphos à Antioche
Embarqués à Paphos, Paul et ses compagnons se rendent en Pamphylie, à Perge. Là Jean les quitte pour retourner à Jérusalem. Paul et Barnabas remontent jusquâà Antioche de Pisidie. Ils entrent, le jour du sabbat, dans la synagogue, dont les chefs les invitent à parler (13-15).
Discours de Paul, première partieâ¯: la promesse de grâce sous lâancienne Alliance
Seconde partieâ¯: la prédication du salut
Résultats da discours de Paul
De Paphos, en naviguant vers le continent, les missionnaires atteignirent la Pamphylie, province de lâAsie Mineure située à lâouest de la Cilicie et peu distante de lâîle de Chypre.
Ils débarquèrent au port dâAttalie (Actes 14.25) et poursuivant leur route vers le nord, ils arrivèrent à Perge, capitale de la province. Il ne paraît pas quâils sây soient arrêtés alors, mais, à leur retour, ils y annoncèrent lâÃvangile (Actes 14.24-25).
Il sâagit de Jean, surnommé Marc (Actes 12.12), qui accompagnait Paul et Barnabas dans ce voyage (verset 5). On ignore les motifs de sa séparation dâavec eux, mais nous savons que Paul les désapprouva et que cette désapprobation eut dans la suite un résultat fâcheux (Actes 15.37-39).
Verset 15
Sâavançant encore vers le nord, Paul et Barnabas traversèrent toute la Pamphylie et entrèrent dans la Pisidie.
Dans ce voyage à travers une contrée montagneuse et peu sûre, ils endurèrent quelques-unes des épreuves que Paul énumère 2 Corinthiens 11.26.
La perspective de ces dangers amena peut-être la défection de Marc.
Quoiquâil en soit, ils vinrent a Antioche, capitale de la Pisidie et colonie romaine, quâil ne faut pas confondre avec Antioche de Syrie dâoù nos missionnaires étaient partis (Actes 13.1-3).
Le jour du sabbat, ils entrèrent, selon leur habitude, dans la synagogue (verset 5, note) et y prirent place.
Dans les assemblées de la synagogue, on avait coutume de lire une section de la loi, câest-à -dire des livres de Moïse et une autre des prophètes (Luc 4.15, note).
Cette lecture achevée, les anciens les chefs de la synagogue, voyant les deux étrangers, en qui ils reconnurent des Juifs lettrés, leur firent proposer dâadresser au peuple une parole dâexhortation.
Telle fut lâoccasion du discours de Paul, le premier qui nous soit rapporté de lui.
Verset 16
On venait de lire une section du Pentateuque et une des prophètes, probablement Deutéronome 1 et Ãsaïe 1.
Paul rattache à ces péricopes sa prédication de lâÃvangileâ¯; Deutéronome 1 inspire la première partie de son discours (verset 18, note), dans laquelle il jette un coup dâÅil rapide sur lâhistoire de son peupleâ¯; ainsi lâavait fait Ãtienne (Actes 7).
Paul arrive ensuite, dâune manière toute naturelle, à annoncer Jésus sa mort, sa résurrection et la rémission des péchés, offerte en ce Sauveur et qui avait été promise dans Ãsaïe 1.18.
Verset 17
Paul sâadresse dâune manière solennelle et affectueuse aux Israélites de naissance et aux prosélytes désignés par ces motsâ¯: vous qui craignez Dieu.
Et comme son but est de dérouler les trésors de la miséricorde de Dieu envers son peuple, il remonte jusquâà lâélection des pères de ce peuple, qui était un acte souverain de la grâce divine.
On a expliqué, de diverses manières, ce motâ¯: Il éleva bien haut ce peuple en Ãgypteâ¯; mais ces interprétations reviennent à lâidée que Dieu multiplia alors les Israélites. Puis il les tira de la servitude de lâÃgypte à bras élevé, câest-à -dire avec une puissance qui se manifesta par des miracles éclatants (comparer Exode 6.1â¯; Deutéronome 4.37).
Verset 18
Au lieu de ce motâ¯: il les supporta, une variante qui provient du changement dâune seule lettre donne le sensâ¯: il les nourrit, comme une nourrice allaite son enfant. Cette variante est admise par Tischendorf sur la foi de A, C, versions.
Dans la version des Septante, au passage Deutéronome 1.31, qui avait été probablement lu comme section de la loi (verset 15, note) et auquel Paul emprunte son expression, les deux leçons se retrouvent.
La leçonâ¯: il supporta paraît y être la plus ancienne.
Dans lâoriginal hébreu, on litâ¯: «â¯lâÃternel ton Dieu tâa porté comme un homme porte son filsâ¯Â».
Verset 19
Le souvenir de ces sept nations détruites (hébreuxâ¯: chassées) est tiré de (Deutéronome 7.1).
Verset 20
En nommant lâépoque des Juges immédiatement après la prise de possession du pays, Paul y comprend aussi le gouvernement de Josué.
Puis, en comptant environ quatre cent cinquante ans depuis lâétablissement du peuple en Canaan jusquâà Samuel inclusivement, il suit une chronologie généralement admise de son temps, car il est dâaccord avec lâhistorien Josèphe (Antiquités Juives, VIII, 3, 1).
Selon lâauteur du livre des Rois (1 Rois 6.1), quatre cent quatre-vingts ans sâétaient écoulés depuis la sortie dâÃgypte jusquâà la construction du temple par Salomon.
Il y a dans ces évaluations un écart dâà peu près un siècle. Inutile de rapporter les divers calculs qui ont été faits pour rétablir lâharmonie.
Câest probablement aussi le désir dâobvier à cette difficulté qui a donné lieu à une variante selon laquelle il faudrait construire ainsi versets 19 et 20 «â¯Il leur donna le pays en héritage, environ quatre cent cinquante ans. Après cela, il leur donna des Jugesâ¯Â».
De cette manière, les quatre cent cinquante ans ne désigneraient pas la période des Juges, mais au contraire toute la période antérieure, pendant laquelle Dieu prépara lâétablissement dâIsraël en Canaan, période qui comprend les quatre cents ans de servitude en Ãgypte (Actes 7.6), les quarante ans de séjour dans le désert et une dizaine dâannées qui furent employées à la conquête de Canaan.
Bien que cette leçon se trouve dans Codex Sinaiticus, B, A, C, versions, son authenticité est douteuse.
Verset 21
Bien quâen demandant un roi, les Israélites nâeussent pas agi selon la volonté de Dieu, qui seul devait régner sur eux (1 Samuel 8.5 et suivants) Dieu les supporta encore en ceci et répondit à leur vÅu.
Il nây a dans lâAncien testament aucune indication précise sur la durée du règne de Saül.
Quelques interprètes comprennent dans ces quarante ans le gouvernement de Samuel.
Verset 22
Paul aime à rapporter ce magnifique témoignage rendu à David, parce que la gloire en rejaillit sur son descendant, le Libérateur que lâapôtre va annoncer. Aussi, il ne poursuit pas plus loin cette revue de lâhistoire de son peuple son but est atteint.
Il cite de mémoire, dâaprès les Septante et combine divers passages de lâÃcriture (Psaumes 89.21â¯; 1 Samuel 13.14), auxquels il ajoute dâaprès 1 Rois 14.8 (comparez Ãsaïe 14.28), ces motsâ¯: il fera toutes mes volontés.
Verset 23
Après avoir parlé de David avec tant de vénération, Paul arrive de la manière la plus naturelle, au grand sujet de son discours qui était dâannoncer le Sauveur.
De la semence de David, Dieu a suscité (C, D), ce Sauveur, ou, selon une variante généralement admise, lâa amené à Israël, dans la personne de Jésus dont le nom même signifie Sauveur.
Et lâapôtre a soin dâajouter que cette grande manifestation de la miséricorde divine a eu lieu selon la promesse de Dieu, promesse bien connue de ses auditeurs et qui devait leur inspirer de la confiance en ce Jésus en qui Dieu lâa accomplie.
Cette promesse se trouve dans les prédictions messianiques de tous les prophètes (comparer Luc 1.69-70).
Verset 25
Les auditeurs de Paul ne pouvaient pas ignorer le ministère du grand prophète qui avait paru en Israël, Jean.
Le leur rappeler, affirmer le témoignage quâil avait rendu à Jésus, câétait leur présenter ce dernier comme lâobjet de leur foi (comparer Matthieu 3.2-11â¯; Luc 3.3-15 notes).
Les motsâ¯: avant sa venue signifient avant que Jésus entrât dans son ministère et non avant son incarnation, comme lâont pensé quelques interprètes malgré le contexte.
Les paroles de Jean-Baptiste que Paul cite, paroles si humbles, par lesquelles il glorifiait le Sauveur, ne furent pas prononcées à la fin de sa courseâ¯; mais lâapôtre considère son témoignage comme accomplissant cette course qui nâavait pas dâautre but.
Ebrard fait observer, avec raison, que cette expressionâ¯: accomplir sa course appartient au style de Paul (Actes 20.24â¯; Galates 2.2â¯; 1 Corinthiens 9.26â¯; Philippiens 2.16â¯; 2 Timothée 4.7)â¯;
Luc lui-même ne sâen sert jamais. Elle prouve la vérité historique de ce discours.
On peut traduire aussi, en adoptant une autre constructionâ¯: Je ne suis pas, moi, ce que vous me supposez être.
Avec les deux traductions, il faut sous-entendreâ¯: le Messie.
Verset 26
Parvenu à ce point de son discours où il a la joie de parler du Sauveur à ceux qui lâécoutent, lâapôtre sâadresse directement à eux avec un redoublement dâaffection (frères), faisant sentir aux uns le privilège dâappartenir à la race dâAbraham, aux autres celui dâêtre parvenu à la connaissance du vrai Dieu (grec ceux qui parmi vous sont craignant Dieu, terme qui désigne les prosélytes).
Puis il ajouteâ¯: câest à nous (Codex Sinaiticus, B, A, D) que Dieu envoie ce grand salut, à nous, ses serviteurs, qui le proclamons et à vous qui entendez notre parole.
Quelle puissance de persuasion il y avait dans ce langageâ¯!
Verset 27
La transition entre verset 26 et vers 27 est marquée par la particule car.
Que signifie ce car�
Selon Meyer, il indiquerait le motif pour lequel le salut est annoncé à ces Juifs dispersés. Câest que ceux de Jérusalem lâayant repoussé, ils en ont été privés par un juste jugement de Dieu et quâil a été envoyé à dâautres Israélites, non coupables de cette criminelle ingratitude.
Mais, comme lâobserve de Wette, ce nâest pas la raison pour laquelle le salut est annoncé aux Juifs dâAntioche, auxquels il serait parvenu en tout cas.
Calvin pense que lâapôtre excite ainsi en ses auditeurs le désir de recevoir lâÃvangile, afin de ne pas se rendre complice du crime commis à Jérusalem.
Mais ces explications supposent au verset 26 la leçon du texte reçuâ¯: câest à vous que la parole de ce salut est envoyée.
Dâaprès la leçon beaucoup plus autoriséeâ¯: câest à nous, Paul nâoppose pas les habitants de Jérusalem à ses auditeurs actuels. Ce quâil dit de leur conduite à lâégard de Jésus, de la mort quâils lui ont fait subir, de sa résurrection accomplie par Dieu et attestée par des témoins dignes de foi (versets 27-31), est destiné à justifier (car) la grande affirmation quâil venait dâémettre (verset 26), à démontrer que câest bien la parole du salut qui nous est envoyée, à prévenir dans lâesprit de ses auditeurs, comme le dit Calvin, une objection qui pouvait les scandaliserâ¯: «â¯Quoiâ¯! Tu nous annonces le salut au nom dâun homme que les chefs de notre nation ont mis à mort avec la dernière ignominieâ¯!â¯Â» Oui, répond Paul ils lâont méconnu, rejeté, crucifié mais ils nâont fait en le jugeant quâaccomplir les paroles des prophètes, paroles quâils connaissaient bien, car elles se lisent, dans leurs synagogues, chaque jour de sabbatâ¯!
On peut traduire aussi et cette traduction est peut-être plus exacteâ¯: Ayant méconnu celui-ci (Jésus) et les paroles des prophètes qui se lisent chaque jour de sabbat, ils ont, en le jugeant, accompli ces paroles.
Verset 30
Tous ces détails relatifs au jugement de Jésus, à son innocence, à sa mort, furent sans doute exposés plus au long par lâapôtre, qui fit ressortir, dâune part, la perversité des chefs du peuple et dâautre part, lâimmense amour du Sauveur.
Luc, dans son résumé du discours de Paul, ne distingue pas entre les ennemis de Jésus qui le firent mourir et ses amis qui le descendirent de la croix et le mirent dans un sépulcre. Ces faits étaient bien connus de celui à qui il adressait son livre.
Verset 31
La résurrection de Jésus-Christ est proclamée en maint passage du livre des Actes (Actes 2.32â¯; Actes 3.15, etc.)â¯; elle est toujours attribuée à Dieu. Câest par elle que Dieu a justifié Jésus injustement condamné, lâa déclaré son Fils avec puissance (Romains 1.4) et lâa élevé pour être le Prince de la vie.
Dans le présent discours Paul établit la certitude de cette résurrection, en invoquant le témoignage le plus sûr, celui des disciples, qui avaient suivi Jésus dans tout son ministère, qui étaient montés avec lui de la Galilée à Jérusalem et qui lâont vu pendant plusieurs jours (comparer Actes 10.41 et surtout Actes 1.3).
Ces hommes, ajoute lâapôtre, sont témoins de ce fait maintenant (Codex Sinaiticus, A, C, omis dans B, Majuscules) devant le peuple, à Jérusalem, dans le même temps où nous en rendons témoignage aux Juifs de la dispersion (verset 32).
Verset 33
Paul et Barnabas aussi pouvaient maintenant, après avoir prouvé que Jésus était, malgré les apparences contraires, le porteur du salut (versets 27-31), annoncer à leurs auditeurs la bonne nouvelle que la promesse faite aux pères, Dieu lâavait pleinement accomplie pour nous leurs enfants, en ressuscitant Jésus.
En effet, cette résurrection est lâaccomplissement de toutes les promesses relatives à la rédemption du monde.
Paul en cite trois quâil voit réalisées dans ce grand faitâ¯; et dâabord Psaumes 2.7.
Lâépître aux Hébreux applique aussi ce passage à la résurrection du Fils de Dieu (Hébreux 1.5 voir la note) et cette application est en pleine harmonie avec la pensée de notre apôtre dans Romains 1.4.
Pierre emploie le même terme, quand il parle de la résurrection dans Actes 2.24-32.
Cependant plusieurs interprètes (Calvin, les versions de Pau-Vevey et de Weizsäcker) traduisentâ¯: ayant suscité Jésus.
Lâapôtre penserait, non à la résurrection de Jésus, mais à son entrée dans son Åuvre messianique.
M. Wendt allègue en faveur de cette interprétation les motifs suivantsâ¯:
Les principaux majuscules (Codex Sinaiticus, B, A, C, D) présentent cette leçon qui nâoffre guère de sens acceptableâ¯: pour nos enfants.
On ne comprend pas pourquoi la promesse ne serait accomplie que pour les enfants de la présente génération. Câest à celle-ci du reste que sâapplique ce terme dâenfants opposé à celui de pères.
M. Weiss conserve le texte reçuâ¯: à nous leurs enfants.
M. Blass litâ¯: à leurs enfantsâ¯;
M. Wendtâ¯: aux enfants, nous ayant suscité.
Une variante admise par Lachmann et Tischendorf sur lâautorité de D et dâOrigène, porte Psaume premier au lieu de second. Elle provient de ce quâon réunissait parfois les deux premiers Psaumes en un seul ou que lâon considérait le Psaume premier comme une introduction de tout le recueil.
Verset 34
Jésus ressuscité vit éternellement, il ne meurt plus (Romains 6.9).
Telle est la pensée que lâapôtre exprime par les motsâ¯: ne plus retourner a la corruption.
En prononçant ces paroles, Paul avait sans doute déjà en vue sa citation Psaumes 16.10, qui va suivre (verset 35), mais il lui vient à lâesprit une parole dâÃsaïe (Ãsaïe 55.3) qui lui paraît assurer au descendant de David les choses saintes (les biens messianiques la vie future) promises à son ancêtre.
La citation est empruntée à la version des Septante, où on litâ¯: «â¯Je traiterai avec vous une alliance éternelle (vous assurant) les choses saintes de David, qui sont fidèlesâ¯Â», câest-à -dire les saintes promesses qui lui ont été faites et qui ne le tromperont point.
Il y a dans lâhébreuâ¯: «â¯les grâces de David qui sont véritables ou fidèles, ou assuréesâ¯Â».
On pourrait entendre lâexpression des Septante dans le même sens. M. Wendt entend par les choses saintes de David la sainteté même du Messie, qui est certaine, assurée contre la destruction.
Les deux citations, versets 34 et 35, exprimeraient la même pensée sous forme positive dâabord, puis sous forme négativeâ¯: Je vous donnerai un Messie saint et par là même permanent et ce saint, je ne permettrai pas (grec tu ne donneras pas) quâil voie la corruption.
Verset 37
De Wette et Meyer traduisentâ¯: après avoir servi à sa génération au dessein de Dieu.
Calvin et quelques exégètes, construisant autrement verset 36, traduisentâ¯: David, après avoir servi à son temps, sâest endormi selon le dessein de Dieu et a été mis avec ses pères.
Notre traduction est celle de la Vulgate de Luther et de la plupart des versions modernes. Ce nâest donc point en David personnellement que sâest accomplie la parole du Psaume, câest en Celui dont il était lâancêtre et le type dans lâhistoire du royaume de Dieu.
Paul fonde sur cette citation de Psaumes 16 à peu prés la même argumentation que Pierre dans Actes 2.29 et suivants (voir les notes.)
Verset 39
Pour la seconde fois (verset 26), lâapôtre se tourne avec amour vers ses auditeurs (hommes frères) et, après leur avoir prouvé que Jésus est vraiment le Sauveur, par sa mort, par sa résurrection annoncée dans les Ãcritures (versets 26-37), il leur expose les immenses bienfaits qui sont le fruit de son Åuvre (versets 38 et 39).
Câest dâabord ce don de la grâce de Dieu qui rend la paix à toute âme repentante (verset 16, note), la rémission (ou le pardon) des péchés.
Câest par lui quâelle vous est annoncéeâ¯: ces mots désignent Jésus non comme lâauteur de la proclamation du pardon, quâil publierait par la bouche de ses apôtres, mais comme celui qui procure le pardon lui-même par sa mort rédemptrice.
Puis, comme lâapôtre parle à des Juifs, dont les plus sérieux sâefforçaient de trouver la justice dans lâobservation de la loi de Moïse, il leur déclare nettement quâils nâont pu être justifiés par ce moyen, mais quâils le seront pleinement par le Sauveur quâil leur prêche, et cela, sans autre condition que de croire en lui.
Ainsi, la justification par la foi, ce couronnement de lâÃvangile, cette glorieuse vérité quâil était réservé à lâapôtre Paul de faire triompher dans lâÃglise est ici formulée pour la première fois. Elle le sera plus nettement encore dans les épîtres de Paul (comparer en particulier Romains 3.21-26, voir les notes).
On peut conclure de ce fait que le discours résumé par Luc a bien été prononcé par cet apôtre.
Ce discours en effet, nâenseigne pas, comme on lâa prétendu, que la foi vaut aux croyants une justification partielle seulement, destinée à compléter celle quâils pouvaient acquérir en pratiquant la loi de Moïse, à leur assurer la rémission de toutes les choses dont ils nâavaient pu être justifiés par la loi de Moïse.
On a cru retrouver cette doctrine atténuée dans notre discours et on lâa refusé pour cette raison à lâapôtre Paul.
Mais cette interprétation presse trop les termes employés. Ceux-ci ne marquent pas la limite entre les choses dont on pouvait être justifié par la loi et celles pour lesquelles il fallait un autre moyen de justification.
Et du reste Paul nâa jamais enseigné que les Åuvres de la loi fussent en elles-mêmes sans valeur morale, il sâest borné à constater quâelles ne pouvaient procurer au pécheur la justification nécessaire à son salut.
On ne saurait non plus objecter à lâauthenticité de ce discours les analogies quâil présente dans sa première partie, avec celui dâÃtienne. Si les mêmes exemples bibliques sont invoqués, ils le sont dans des intentions différentesâ¯; Ãtienne veut prouver la rébellion constante dâIsraël contre les conducteurs que Dieu lui envoieâ¯; Paul fait ressortir le développement de la promesse.
Quant à la citation du Psaume 16, qui avait été faite par Pierre dans son discours de la Pentecôte, ce passage devait revenir fréquemment dans lâargumentation par laquelle les premiers chrétiens cherchaient à établir que Jésus ressuscité était le Messie annoncé par les prophètes.
Verset 41
Paul termine son discours par un sérieux avertissement, dont il emprunte les termes au prophète Habakuk (Habakuk 1.5).
Il cite dâaprès les Septante, qui sâécartent à quelques égards de lâhébreu.
Ainsi, ces motsâ¯: Voyez, contempteurs, supposent un texte différent de lâhébreu qui porteâ¯: Regardez parmi les nations.
Ainsi encore, la version grecque ajoute au texte le verbe que nous rendons parâ¯: disparaissez et qui signifie proprementâ¯: devenez invisibles.
Le prophète annonçait au peuple le jugement que Dieu allait exercer sur lui par les Chaldéens.
Telle était lâÅuvre qui devait le remplir dâétonnement et quâil ne pourrait croire si on la lui racontait.
En citant ce passage, Paul annonçait à ses auditeurs, sâils rejetaient la grâce divine, un jugement pareil. Cette menace sâest accomplie pour le peuple juif dans la ruine de Jérusalem, qui mit fin à son existence comme nation elle pourra sâaccomplir, dans la rétribution du dernier jour, pour tous ceux à qui la grâce aura été offerte en vain.
Verset 43
Comme Paul et Barnabas sortaient de la synagogue, leurs auditeurs ou plus probablement les chefs de la synagogue (verset 15), les priaient (grec) que ces choses (ou paroles) leur fussent dites le sabbat suivant.
Ce fait montre quelle impression profonde le discours de Paul avait produite.
Mais en outre, beaucoup de Juifs et de prosélytes suivirent les évangélistes dans leur demeure.
Ceux-ci saisirent avec empressement cette occasion de les exhorter à persévérer dans la grâce de Dieu.
Câest dans ce dernier terme, si riche et si beau, que Luc résume tout lâÃvangileâ¯; et, en effet, il le renferme tout entier.
Le texte reçu, aux motsâ¯: après quâils furent sortis, ajouteâ¯: de la synagogue des Juifs, addition qui manque dans presque tous les majuscules
Puis ce même texte dit (verset 42) que ce furent les païens qui demandèrent à Paul de leur annoncer encore la Parole. Câest là une correction destinée à mettre verset 42 en harmonie avec versets 45 et 48.
à la place du verbe ils priaient, B porte un verbe qui marque moins dâempressement dans leur requête et peut se traduireâ¯: ils demandaient.
Enfin, au verset 43, le texte occidental (Blass, dâaprès Peschito) porteâ¯: suivirent Paul et Barnabas, demandant à être baptisés.
Verset 44
Presque toute la villeâ¯; quel puissant mouvement religieux ce mot supposeâ¯!
Câest que, outre lâimpression faite par le discours de Paul, les deux missionnaires ne restèrent pas oisifs durant cette semaine, entre les deux sabbats.
Calvin et Théodore de Bèze, prenant le mot de sabbat dans le sens de semaine ce qui est grammaticalement possible, pensent même que la demande du verset 42 sâappliquait à la semaine suivante.
Câest là une erreur dâinterprétation mais qui devint une vérité dans le fait.
Il faut remarquer ce mot de parole de Dieu (Codex Sinaiticus, A), ou parole du Seigneur (B, C), qui revient si souvent dans ce livre (Actes 13.46â¯; Actes 13.48-49â¯; Actes 4.29-31â¯; Actes 6.2â¯; Actes 15.35â¯; Actes 19.10).
La prédication des apôtres nâétait pas leur parole, mais en tant quâils étaient pénétrés de lâEsprit de Dieu, leur parole devenait une Parole de Dieu. Et lâon peut désigner ainsi toute prédication fidèle de lâÃvangile.
Cette pensée ne ressort pas de la leçon de D (texte occidental), qui porte simplementâ¯: pour entendre Paul.
Verset 45
Câest la vue de ces foules, parmi lesquelles il y avait sans doute beaucoup de païens, qui blessa lâorgueil théocratique de ces Juifs et excita leur jalousie.
Alors, à leurs contradictions passionnées de la parole de Paul, ils ajoutaient des blasphèmes, sans doute contre Jésus.
Ce fait ne contredit point verset 42, car les persécuteurs pouvaient être dâautres Juifs ou de ceux qui nâavaient reçu quâune impression passagère du discours de Paul.
Le participe contredisant, qui est en grec du même verbe, que nous traduisons parâ¯: sâopposaient, manque dans Codex Sinaiticus, B, A, C.
Verset 46
à vous, Juifs, premièrement, il fallaitâ¯; tel était le conseil de Dieu envers son peuple (Matthieu 10.6â¯; Romains 1.16â¯; comparez ci-dessus verset 5, note).
Mais en rejetant la parole de Dieu, ces Juifs se jugeaient eux-mêmes indignes de la vie éternelle.
Il y a quelque chose de tragique dans cette destinée volontairement choisie.
Maintenant les apôtres se tournent vers les païens. Câétait lâaccomplissement de la parole de Jésus (Matthieu 21.43).
Verset 47
Où est-ce que le Seigneur nous a ainsi commandée�
Dans les paroles mêmes que Paul cite, en les empruntant à Ãsaïe 49.6.
En effet, puisque le Serviteur de lâÃternel, le Messie, auquel la parole est ici adressée, est établi (hébreuxâ¯: donné) de Dieu pour être la lumière des nations et en salut à tous les peuples, il en résulte pour ses disciples le devoir sacré de lâannoncer à toutes les nations.
On voit, par cette parole, que lâuniversalité du salut était révélée dès lâépoque des prophètes.
Verset 48
Les païens comprenant, par la dernière parole de lâapôtre, quâils pouvaient être sauvés par la foi seule, malgré lâopposition des Juifs, étaient dans la joie.
Et ils témoignaient cette joie en glorifiant la parole du Seigneur. Ils la glorifiaient, soit en la recevant dans leur cÅur avec toujours plus de décision, soit en exprimant tout haut leur reconnaissance.
Les païens ne crurent pas tous, mais (grec) autant (dâentre eux) qui étaient destinés (littéralement ordonnés) à la vie éternelle.
Celui qui les avait ordonnés (placés dans cet ordre), câest Dieu, par sa grâce souveraine et en leur donnant lâEsprit dâadoption (Romains 8.15).
Telle est la cause pour laquelle ils crurent, se confièrent en Jésus, le Sauveur que Paul annonçait. Ils auraient pu résister comme dâautres, car lâaction de Dieu nâanéantit nullement la liberté de lâhomme, «â¯Il ne force personne, mais il fait quâon veutâ¯Â».
Ce récit de Luc est en parfaite harmonie avec la pensée de Paul, exprimée souvent ailleurs par un autre terme plus précis encore (Romains 8.29â¯; Ãphésiens 1.5).
Les commentateurs ont souvent torturé ce texte dans un intérêt dogmatique.
Tandis que Calvin y voit la doctrine dâun décret absolu, dâautres sâefforcent de diminuer lâaction de Dieu pour élever celle de lâhomme, qui, en dernier résultat, se destinerait lui-même à la vie éternelle.
Oltramare traduitâ¯: «â¯Ceux qui étaient disposés pour la vie éternelle, crurentâ¯Â»
Pour cela, il faut faire taire la conscience exégétique.
La plupart des traducteurs et des interprètes récents, même parmi les luthériens, préfèrent laisser le texte dire ce quâil dit.
Verset 50
Tandis que la parole du Seigneur, lâÃvangile de sa grâce, se répandait (grec était portée çà et là ), non seulement dans la ville dâAntioche, mais dans toute la contrée, les Juifs, désignés au verset 45, provoquèrent une persécution en excitant le fanatisme de femmes dévotesâ¯; le mot employé dénote des prosélytes ardentes à défendre leur nouvelle foi judaïque.
Puis, de proche en proche, le mouvement entraîna les principaux de la ville, les magistrats, qui étaient païens.
Ils bannirent Paul et Barnabas de leur territoire.
Cette haine des Juifs, que nous retrouverons dès le chapitre suivant et partout dans ce livre, achevait la destinée tragique de ce peuple qui courait à sa ruine en rejetant le Sauveur.
Verset 51
Les disciples ne faisaient en cela que suivre lâordre de leur Maître (Matthieu 10.14â¯; Luc 9.5)â¯; ils déclaraient par cet acte aux Juifs rebelles que toute a responsabilité de leur conduite pèserait sur eux.
Au lieu de poursuivre leur course vers le nord, les deux évangélistes se dirigèrent vers le sud est, entreront dans la province de Lycaonie et sâarrêtèrent à Iconium, capitale de cette province où nous les retrouverons au chapitre suivant.
Cette ville dâIconium subsiste encore aujourdâhui sous le nom de Konieh.
Verset 52
Les disciples, tous ceux qui avaient été convertis pendant le séjour de Paul et Barnabas à Antioche, loin dâêtre découragés par leur départ, étaient remplis de joie, la joie de leur salut éternel, suscitée et entretenue en eux par lâEsprit Saint qui en est la source.
Magnifique fruit de cette première mission en Pisidieâ¯!