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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-52
Plan
3>De Paphos à Antioche
Embarqués à Paphos, Paul et ses compagnons se rendent en Pamphylie, à Perge. Là Jean les quitte pour retourner à Jérusalem. Paul et Barnabas remontent jusqu’à Antioche de Pisidie. Ils entrent, le jour du sabbat, dans la synagogue, dont les chefs les invitent à parler (13-15).
Discours de Paul. Première partie : la promesse de grâce sous l’ancienne Alliance
a) À l’époque des origines. Paul, se levant et faisant signe de la main pour réclamer le silence, s’adresse aux Juifs et aux prosélytes. Il leur rappelle comment Dieu a élu Israël, l’a fait sortir d’Egypte, l’a mis en possession de Canaan et lui a donné des juges jusqu’à Samuel (16-20).
b) Lors de l’établissement de la royauté. Les Israélites demandant un roi, Dieu leur donna Saül, puis David, un homme selon son cœur (21, 22).
c) Au moment de l’apparition du Sauveur. De la famille de David, Dieu, accomplissant la promesse, a suscité un Sauveur à Israël. Sa venue fut précédée d’un appel à la repentance, que Jean-Baptiste adressa au peuple au cours de son ministère exercé avec une profonde humilité (23-25).
Seconde partie : la prédication du salut
a) Les prophéties accomplies par la mort de Jésus. S’adressant de nouveau avec insistance à ses frères israélites et prosélytes, Paul déclare que le message salutaire est adressé à la présente génération, et cela, parce que les prophéties ont été accomplies par les magistrats de Jérusalem, qui ont condamné Jésus, l’ont fait exécuter par Pilate et l’ont mis dans un tombeau (26-29).
b) La résurrection de Jésus, accomplissement des promesses de Dieu. Dieu a ressuscité d’entre les morts Jésus : il est apparu pendant plusieurs jours à ses apôtres, qui sont maintenant ses témoins en Judée. Paul et Barnabas aussi proclament que Dieu a tenu la promesse faite aux pères. La résurrection de Jésus est l’accomplissement d’une parole du second Psaume. Que cette résurrection a réellement eu lieu et est définitive, c’est ce qui ressort des passages d’Ésaïe et du Psaume 16, qui sont cités par Paul. Cette dernière déclaration ne peut s’entendre de David, mais de Celui que Dieu a soustrait à la corruption en le ressuscitant (30-37).
c) Le pardon des péchés offert en Christ. Paul annonce à ses frères la rémission des péchés qui leur est acquise par le Ressuscité : en lui, tout croyant est assuré de cette entière justification que ne donne pas l’observation de la loi (38, 39).
d) Exhortation finale. Paul termine par un avertissement emprunté à Habacuc : que par leur incrédulité ils ne tournent pas en jugement contre eux l’œuvre de grâce que Dieu accomplit (40, 41).
Résultats da discours de Paul
a) Les apôtres invités à se faire entendre encore. À leur sortie de la synagogue, on les engage à reprendre leur enseignement le sabbat suivant. De nombreux Juifs et prosélytes s’attachent à leurs pas ; ils les exhortent à persévérer dans la grâce (42, 43).
b) Les apôtres, repoussés par les Juifs jaloux, se tournent vers les païens. Le sabbat suivant toute la population se réunit pour entendre la parole de Dieu. Les Juifs en conçoivent de l’envie. Ils contredisent et injurient Paul. Les messagers de l’Évangile leur déclarent qu’ils se tourneront vers les païens, obéissant ainsi à l’ordre du Seigneur, exprimé dans un passage d’Ésaïe. Les païens en sont réjouis et ceux d’entre eux que Dieu destinait à la vie éternelle deviennent croyants (44-48).
c) Persécution et départ d’Antioche. La parole de Dieu se répand dans tout le pays. Les Juifs excitent des dames distinguées et les magistrats contre Paul et Barnabas. Ceux-ci, forcés de quitter Antioche, se rendent à Iconium. Les disciples qu’ils laissent à Antioche sont remplis de joie et d’esprit saint (49-52).
De Paphos, en naviguant vers le continent, les missionnaires atteignirent la Pamphylie, province de l’Asie Mineure située à l’ouest de la Cilicie et peu distante de l’île de Chypre.
Ils débarquèrent au port d’Attalie (Actes 14:25), et poursuivant leur route vers le nord, ils arrivèrent à Perge, capitale de la province. Il ne paraît pas qu’ils s’y soient arrêtés alors, mais, à leur retour, ils y annoncèrent l’Évangile (Actes 14:24-25).
Il s’agit de Jean, surnommé Marc (Actes 12:12), qui accompagnait Paul et Barnabas dans ce voyage (verset 5). On ignore les motifs de sa séparation d’avec eux, mais nous savons que Paul les désapprouva et que cette désapprobation eut dans la suite un résultat fâcheux (Actes 15:37-39).
S’avançant encore vers le nord, Paul et Barnabas traversèrent toute la Pamphylie et entrèrent dans la Pisidie.
Dans ce voyage à travers une contrée montagneuse et peu sûre, ils endurèrent quelques-unes des épreuves que Paul énumère 2 Corinthiens 11:26.
La perspective de ces dangers amena peut-être la défection de Marc.
Quoiqu’il en soit, ils vinrent a Antioche, capitale de la Pisidie et colonie romaine, qu’il ne faut pas confondre avec Antioche de Syrie d’où nos missionnaires étaient partis (Actes 13:1.3).
Le jour du sabbat, ils entrèrent, selon leur habitude, dans la synagogue (verset 5, note), et y prirent place.
Dans les assemblées de la synagogue, on avait coutume de lire une section de la loi, c’est-à-dire des livres de Moïse, et une autre des prophètes (Luc 4:15, note).
Cette lecture achevée, les anciens les chefs de la synagogue, voyant les deux étrangers, en qui ils reconnurent des Juifs lettrés, leur firent proposer d’adresser au peuple une parole d’exhortation.
Telle fut l’occasion du discours de Paul, le premier qui nous soit rapporté de lui.
On venait de lire une section du Pentateuque et une des prophètes, probablement Deutéronome 1 et Ésaïe 1.
Paul rattache à ces péricopes sa prédication de l’Évangile; Deutéronome 1 inspire la première partie de son discours (verset 18, note), dans laquelle il jette un coup d’œil rapide sur l’histoire de son peuple; ainsi l’avait fait Étienne (Actes 7).
Paul arrive ensuite, d’une manière toute naturelle, à annoncer Jésus sa mort, sa résurrection et la rémission des péchés, offerte en ce Sauveur, et qui avait été promise dans Ésaïe 1:18.
Paul s’adresse d’une manière solennelle et affectueuse aux Israélites de naissance et aux prosélytes désignés par ces mots : vous qui craignez Dieu.
Et comme son but est de dérouler les trésors de la miséricorde de Dieu envers son peuple, il remonte jusqu’à l’élection des pères de ce peuple, qui était un acte souverain de la grâce divine.
On a expliqué, de diverses manières, ce mot : Il éleva bien haut ce peuple en Égypte; mais ces interprétations reviennent à l’idée que Dieu multiplia alors les Israélites. Puis il les tira de la servitude de l’Égypte à bras élevé, c’est-à-dire avec une puissance qui se manifesta par des miracles éclatants (comparer Exode 6:1; Deutéronome 4:37).
Au lieu de ce mot : il les supporta, une variante qui provient du changement d’une seule lettre donne le sens : il les nourrit, comme une nourrice allaite son enfant. Cette variante est admise par Tischendorf sur la foi de A, C, versions.
Dans la version des Septante, au passage Deutéronome 1:31, qui avait été probablement lu comme section de la loi (verset 15, note), et auquel Paul emprunte son expression, les deux leçons se retrouvent.
La leçon : il supporta paraît y être la plus ancienne.
Dans l’original hébreu, on lit : « l’Éternel ton Dieu t’a porté comme un homme porte son fils ».
Le souvenir de ces sept nations détruites (hébreux : chassées) est tiré de (Deutéronome 7:1).
En nommant l’époque des Juges immédiatement après la prise de possession du pays, Paul y comprend aussi le gouvernement de Josué.
Puis, en comptant environ quatre cent cinquante ans depuis l’établissement du peuple en Canaan jusqu’à Samuel inclusivement, il suit une chronologie généralement admise de son temps, car il est d’accord avec l’historien Josèphe (Antiquités Juives, VIII, 3, 1).
Selon l’auteur du livre des Rois (1 Rois 6:1), quatre cent quatre-vingts ans s’étaient écoulés depuis la sortie d’Égypte jusqu’à la construction du temple par Salomon.
Il y a dans ces évaluations un écart d’à peu près un siècle. Inutile de rapporter les divers calculs qui ont été faits pour rétablir l’harmonie.
C’est probablement aussi le désir d’obvier à cette difficulté qui a donné lieu à une variante selon laquelle il faudrait construire ainsi versets 19 et 20 « Il leur donna le pays en héritage, environ quatre cent cinquante ans. Après cela, il leur donna des Juges ».
De cette manière, les quatre cent cinquante ans ne désigneraient pas la période des Juges, mais au contraire toute la période antérieure, pendant laquelle Dieu prépara l’établissement d’Israël en Canaan, période qui comprend les quatre cents ans de servitude en Égypte (Actes 7:6), les quarante ans de séjour dans le désert et une dizaine d’années qui furent employées à la conquête de Canaan.
Bien que cette leçon se trouve dans Codex Sinaiticus, B, A, C, versions, son authenticité est douteuse.
Bien qu’en demandant un roi, les Israélites n’eussent pas agi selon la volonté de Dieu, qui seul devait régner sur eux (1 Samuel 8:5 et suivants) Dieu les supporta encore en ceci et répondit à leur vœu.
Il n’y a dans l’Ancien testament aucune indication précise sur la durée du règne de Saül.
Quelques interprètes comprennent dans ces quarante ans le gouvernement de Samuel.
Paul aime à rapporter ce magnifique témoignage rendu à David, parce que la gloire en rejaillit sur son descendant, le Libérateur que l’apôtre va annoncer. Aussi, il ne poursuit pas plus loin cette revue de l’histoire de son peuple. son but est atteint.
Il cite de mémoire, d’après les Septante, et combine divers passages de l’Écriture (Psaumes 89:21; 1 Samuel 13:14), auxquels il ajoute d’après 1 Rois 14:8 (comparez Ésaïe 14:28), ces mots : il fera toutes mes volontés.
Après avoir parlé de David avec tant de vénération, Paul arrive de la manière la plus naturelle, au grand sujet de son discours qui était d’annoncer le Sauveur.
De la semence de David, Dieu a suscité (C, D), ce Sauveur, ou, selon une variante généralement admise, l’a amené à Israël, dans la personne de Jésus dont le nom même signifie Sauveur.
Et l’apôtre a soin d’ajouter que cette grande manifestation de la miséricorde divine a eu lieu selon la promesse de Dieu, promesse bien connue de ses auditeurs, et qui devait leur inspirer de la confiance en ce Jésus en qui Dieu l’a accomplie.
Cette promesse se trouve dans les prédictions messianiques de tous les prophètes (comparer Luc 1:69-70).
Les auditeurs de Paul ne pouvaient pas ignorer le ministère du grand prophète qui avait paru en Israël, Jean.
Le leur rappeler, affirmer le témoignage qu’il avait rendu à Jésus, c’était leur présenter ce dernier comme l’objet de leur foi (comparer Matthieu 3:2-11; Luc 3:3-15 notes).
Les mots : avant sa venue signifient avant que Jésus entrât dans son ministère, et non avant son incarnation, comme l’ont pensé quelques interprètes malgré le contexte.
Les paroles de Jean-Baptiste que Paul cite, paroles si humbles, par lesquelles il glorifiait le Sauveur, ne furent pas prononcées à la fin de sa course; mais l’apôtre considère son témoignage comme accomplissant cette course qui n’avait pas d’autre but.
Ebrard fait observer, avec raison, que cette expression : accomplir sa course appartient au style de Paul (Actes 20:24; Galates 2:2; 1 Corinthiens 9:26; Philippiens 2:16; 2 Timothée 4:7);
Luc lui-même ne s’en sert jamais. Elle prouve la vérité historique de ce discours.
On peut traduire aussi, en adoptant une autre construction : Je ne suis pas, moi, ce que vous me supposez être.
Avec les deux traductions, il faut sous-entendre : le Messie.
Parvenu à ce point de son discours où il a la joie de parler du Sauveur à ceux qui l’écoutent, l’apôtre s’adresse directement à eux avec un redoublement d’affection (frères), faisant sentir aux uns le privilège d’appartenir à la race d’Abraham, aux autres celui d’être parvenu à la connaissance du vrai Dieu (grec ceux qui parmi vous sont craignant Dieu, terme qui désigne les prosélytes).
Puis il ajoute : c’est à nous (Codex Sinaiticus, B, A, D) que Dieu envoie ce grand salut, à nous, ses serviteurs, qui le proclamons, et à vous qui entendez notre parole.
Quelle puissance de persuasion il y avait dans ce langage !
La transition entre verset 26 et vers 27 est marquée par la particule car :
Que signifie ce car ?
Selon Meyer, il indiquerait le motif pour lequel le salut est annoncé à ces Juifs dispersés. C’est que ceux de Jérusalem l’ayant repoussé, ils en ont été privés par un juste jugement de Dieu et qu’il a été envoyé à d’autres Israélites, non coupables de cette criminelle ingratitude.
Mais, comme l’observe de Wette, ce n’est pas la raison pour laquelle. le salut est annoncé aux Juifs d’Antioche, auxquels il serait parvenu en tout cas.
Calvin pense que l’apôtre excite ainsi en ses auditeurs le désir de recevoir l’Évangile, afin de ne pas se rendre complice du crime commis à Jérusalem.
Mais ces explications supposent au verset 26 la leçon du texte reçu : c’est à vous que la parole de ce salut est envoyée.
D’après la leçon beaucoup plus autorisée : c’est à nous, Paul n’oppose pas les habitants de Jérusalem à ses auditeurs actuels. Ce qu’il dit de leur conduite à l’égard de Jésus, de la mort qu’ils lui ont fait subir, de sa résurrection accomplie par Dieu et attestée par des témoins dignes de foi (versets 27-31), est destiné à justifier (car) la grande affirmation qu’il venait d’émettre (verset 26), à démontrer que c’est bien la parole du salut qui nous est envoyée, à prévenir dans l’esprit de ses auditeurs, comme le dit Calvin, une objection qui pouvait les scandaliser : « Quoi ! Tu nous annonces le salut au nom d’un homme que les chefs de notre nation ont mis à mort avec la dernière ignominie ! » Oui, répond Paul ils l’ont méconnu, rejeté, crucifié. mais ils n’ont fait en le jugeant qu’accomplir les paroles des prophètes, paroles qu’ils connaissaient bien, car elles se lisent, dans leurs synagogues, chaque jour de sabbat !
On peut traduire aussi, et cette traduction est peut-être plus exacte : Ayant méconnu celui-ci (Jésus) et les paroles des prophètes qui se lisent chaque jour de sabbat, ils ont, en le jugeant, accompli ces paroles.
Tous ces détails relatifs au jugement de Jésus, à son innocence, à sa mort, furent sans doute exposés plus au long par l’apôtre, qui fit ressortir, d’une part, la perversité des chefs du peuple, et d’autre part, l’immense amour du Sauveur.
Luc, dans son résumé du discours de Paul, ne distingue pas entre les ennemis de Jésus qui le firent mourir et ses amis qui le descendirent de la croix et le mirent dans un sépulcre. Ces faits étaient bien connus de celui à qui il adressait son livre.
La résurrection de Jésus-Christ est proclamée en maint passage du livre des Actes (Actes 2:32; Actes 3:15, etc.); elle est toujours attribuée à Dieu. C’est par elle que Dieu a justifié Jésus injustement condamné, l’a déclaré son Fils avec puissance (Romains 1:4), et l’a élevé pour être le Prince de la vie.
Dans le présent discours Paul établit la certitude de cette résurrection, en invoquant le témoignage le plus sûr, celui des disciples, qui avaient suivi Jésus dans tout son ministère, qui étaient montés avec lui de la Galilée à Jérusalem et qui l’ont vu pendant plusieurs jours (comparer Actes 10:41 et surtout Actes 1:3).
Ces hommes, ajoute l’apôtre, sont témoins de ce fait maintenant (Codex Sinaiticus, A, C. omis dans B, majuscules) devant le peuple, à Jérusalem, dans le même temps où nous en rendons témoignage aux Juifs de la dispersion (verset 32).
Paul et Barnabas aussi pouvaient maintenant, après avoir prouvé que Jésus était, malgré les apparences contraires, le porteur du salut (versets 27-31), annoncer à leurs auditeurs la bonne nouvelle que la promesse faite aux pères, Dieu l’avait pleinement accomplie pour nous leurs enfants, en ressuscitant Jésus.
En effet, cette résurrection est l’accomplissement de toutes les promesses relatives à la rédemption du monde.
Paul en cite trois qu’il voit réalisées dans ce grand fait; et d’abord Psaumes 2:7.
L’épître aux Hébreux applique aussi ce passage à la résurrection du Fils de Dieu (Hébreux 1:5 voir la note) et cette application est en pleine harmonie avec la pensée de notre apôtre dans Romains 1:4.
Pierre emploie le même terme, quand il parle de la résurrection dans Actes 2:24-32.
Cependant plusieurs interprètes (Calvin, les versions de Pau-Vevey et de Weizsäcker) traduisent : ayant suscité Jésus.
L’apôtre penserait, non à la résurrection de Jésus, mais à son entrée dans son œuvre messianique.
M. Wendt allègue en faveur de cette interprétation les motifs suivants :
Les principaux majuscules (Codex Sinaiticus, B, A, C, D) présentent cette leçon qui n’offre guère de sens acceptable : pour nos enfants.
On ne comprend pas pourquoi la promesse ne serait accomplie que pour les enfants de la présente génération. C’est à celle-ci du reste que s’applique ce terme d’enfants opposé à celui de pères.
M. Weiss conserve le texte reçu : à nous leurs enfants.
M. Blass lit : à leurs enfants;
M. Wendt : aux enfants, nous ayant suscité.
Une variante admise par Lachmann et Tischendorf sur l’autorité de D, et d’Origène, porte Psaume premier au lieu de second. Elle provient de ce qu’on réunissait parfois les deux premiers Psaumes en un seul ou que l’on considérait le Psaume premier comme une introduction de tout le recueil.
Jésus ressuscité vit éternellement, il ne meurt plus (Romains 6:9).
Telle est la pensée que l’apôtre exprime par les mots : ne plus retourner a la corruption.
En prononçant ces paroles, Paul avait sans doute déjà en vue sa citation Psaumes 16:10, qui va suivre (verset 35). mais il lui vient à l’esprit une parole d’Ésaïe (Ésaïe 55:3) qui lui paraît assurer au descendant de David les choses saintes (les biens messianiques la vie future) promises à son ancêtre.
La citation est empruntée à la version des Septante, où on lit : « Je traiterai avec vous une alliance éternelle (vous assurant) les choses saintes de David, qui sont fidèles », c’est-à-dire les saintes promesses qui lui ont été faites et qui ne le tromperont point.
Il y a dans l’hébreu : « les grâces de David qui sont véritables ou fidèles, ou assurées ».
On pourrait entendre l’expression des Septante dans le même sens. M. Wendt entend par les choses saintes de David la sainteté même du Messie, qui est certaine, assurée contre la destruction.
Les deux citations, versets 34, 35, exprimeraient la même pensée sous forme positive d’abord, puis sous forme négative : Je vous donnerai un Messie saint et par là même permanent et ce saint, je ne permettrai pas (grec tu ne donneras pas) qu’il voie la corruption.
De Wette et Meyer traduisent : après avoir servi à sa génération au dessein de Dieu.
Calvin et quelques exégètes, construisant autrement verset 36, traduisent : David, après avoir servi à son temps, s’est endormi selon le dessein de Dieu, et a été mis avec ses pères.
Notre traduction est celle de la Vulgate de Luther et de la plupart des versions modernes. Ce n’est donc point en David personnellement que s’est accomplie la parole du Psaume, c’est en Celui dont il était l’ancêtre et le type dans l’histoire du royaume de Dieu.
Paul fonde sur cette citation de Psaumes 16 à peu prés la même argumentation que Pierre dans Actes 2:29 et suivants (voir les notes.)
Pour la seconde fois (verset 26), l’apôtre se tourne avec amour vers ses auditeurs (hommes frères) et, après leur avoir prouvé que Jésus est vraiment le Sauveur, par sa mort, par sa résurrection annoncée dans les Écritures (versets 26-37), il leur expose les immenses bienfaits qui sont le fruit de son œuvre (versets 38, 39).
C’est d’abord ce don de la grâce de Dieu qui rend la paix à toute âme repentante (verset 16, note), la rémission (ou le pardon) des péchés.
C’est par lui qu’elle vous est annoncée : ces mots désignent Jésus non comme l’auteur de la proclamation du pardon, qu’il publierait par la bouche de ses apôtres, mais comme celui qui procure le pardon lui-même par sa mort rédemptrice.
Puis, comme l’apôtre parle à des Juifs, dont les plus sérieux s’efforçaient de trouver la justice dans l’observation de la loi de Moïse, il leur déclare nettement qu’ils n’ont pu être justifiés par ce moyen, mais qu’ils le seront pleinement par le Sauveur qu’il leur prêche et cela sans autre condition que de croire en lui.
Ainsi, la justification par la foi, ce couronnement de l’Évangile, cette glorieuse vérité qu’il était réservé à l’apôtre Paul de faire triompher dans l’Église est ici formulée pour la première fois. Elle le sera plus nettement encore dans les épîtres de Paul (comparer en particulier Romains 3:21-26, voir les notes).
On peut conclure de ce fait que le discours résumé par Luc a bien été prononcé par cet apôtre.
Ce discours. en effet, n’enseigne pas, comme on l’a prétendu, que la foi vaut aux croyants une justification partielle seulement, destinée à compléter celle qu’ils pouvaient acquérir en pratiquant la loi de Moïse, à leur assurer la rémission de toutes les choses dont ils n’avaient pu être justifiés par la loi de Moïse.
On a cru retrouver cette doctrine atténuée dans notre discours et on l’a refusé pour cette raison à l’apôtre Paul.
Mais cette interprétation presse trop les termes employés. Ceux-ci ne marquent pas la limite entre les choses dont on pouvait être justifié par la loi et celles pour lesquelles il fallait un autre moyen de justification.
Et du reste Paul n’a jamais enseigné que les œuvres de la loi fussent en elles-mêmes sans valeur morale. il s’est borné à constater qu’elles ne pouvaient procurer au pécheur la justification nécessaire à son salut.
On ne saurait non plus objecter à l’authenticité de ce discours les analogies qu’il présente dans sa première partie, avec celui d’Étienne. Si les mêmes exemples bibliques sont invoqués, ils le sont dans des intentions différentes; Étienne veut prouver la rébellion constante d’Israël contre les conducteurs que Dieu lui envoie; Paul fait ressortir le développement de la promesse.
Quant à la citation du psaume 16, qui avait été faite par Pierre dans son discours de la Pentecôte, ce passage devait revenir fréquemment dans l’argumentation par laquelle les premiers chrétiens cherchaient à établir que Jésus ressuscité était le Messie annoncé par les prophètes.
Paul termine son discours par un sérieux avertissement, dont il emprunte les termes au prophète Habakuk (Habacuc 1:5).
Il cite d’après les Septante, qui s’écartent à quelques égards de l’hébreu.
Ainsi, ces mots : Voyez, contempteurs, supposent un texte différent de l’hébreu qui porte : Regardez parmi les nations.
Ainsi encore, la version grecque ajoute au texte le verbe que nous rendons par : disparaissez, et qui signifie proprement : devenez invisibles.
Le prophète annonçait au peuple le jugement que Dieu allait exercer sur lui par les Chaldéens.
Telle était l’œuvre qui devait le remplir d’étonnement et qu’il ne pourrait croire si on la lui racontait.
En citant ce passage, Paul annonçait à ses auditeurs, s’ils rejetaient la grâce divine, un jugement pareil. Cette menace s’est accomplie pour le peuple juif dans la ruine de Jérusalem, qui mit fin à son existence comme nation. elle pourra s’accomplir, dans la rétribution du dernier jour, pour tous ceux à qui la grâce aura été offerte en vain.
Comme Paul et Barnabas sortaient de la synagogue, leurs auditeurs ou plus probablement les chefs de la synagogue (verset 15), les priaient (grec) que ces choses (ou paroles) leur fussent dites le sabbat suivant.
Ce fait montre quelle impression profonde le discours de Paul avait produite.
Mais en outre, beaucoup de Juifs et de prosélytes suivirent les évangélistes dans leur demeure.
Ceux-ci saisirent avec empressement cette occasion de les exhorter à persévérer dans la grâce de Dieu.
C’est dans ce dernier terme, si riche et si beau, que Luc résume tout l’Évangile; et, en effet, il le renferme tout entier.
Le texte reçu, aux mots : après qu’ils furent sortis, ajoute : de la synagogue des Juifs, addition qui manque dans presque tous les majuscules
Puis ce même texte dit (verset 42) que ce furent les païens qui demandèrent à Paul de leur annoncer encore la Parole. C’est là une correction destinée à mettre verset 42 en harmonie avec versets 45, 48.
À la place du verbe ils priaient, B porte un verbe qui marque moins d’empressement dans leur requête, et peut se traduire : ils demandaient.
Enfin, au verset 43, le texte occidental (Blass, d’après Peschito) porte : suivirent Paul et Barnabas, demandant à être baptisés.
Presque toute la ville; quel puissant mouvement religieux ce mot suppose !
C’est que, outre l’impression faite par le discours de Paul, les deux missionnaires ne restèrent pas oisifs durant cette semaine, entre les deux sabbats.
Calvin et Théodore de Bèze, prenant le mot de sabbat dans le sens de semaine ce qui est grammaticalement possible, pensent même que la demande du verset 42 s’appliquait à la semaine suivante.
C’est là une erreur d’interprétation mais qui devint une vérité dans le fait.
Il faut remarquer ce mot de parole de Dieu (Codex Sinaiticus, A), ou parole du Seigneur (B, C), qui revient si souvent dans ce livre (Actes 13:46; Actes 13:48-49; Actes 4:29-31; Actes 6:2; Actes 15:35; Actes 19:10).
La prédication des apôtres n’était pas leur parole, mais en tant qu’ils étaient pénétrés de l’Esprit de Dieu, leur parole devenait une Parole de Dieu. Et l’on peut désigner ainsi toute prédication fidèle de l’Évangile.
Cette pensée ne ressort pas de la leçon de D (texte occidental), qui porte simplement : pour entendre Paul.
C’est la vue de ces foules, parmi lesquelles il y avait sans doute beaucoup de païens, qui blessa l’orgueil théocratique de ces Juifs et excita leur jalousie.
Alors, à leurs contradictions passionnées de la parole de Paul, ils ajoutaient des blasphèmes, sans doute contre Jésus.
Ce fait ne contredit point verset 42, car les persécuteurs pouvaient être d’autres Juifs ou de ceux qui n’avaient reçu qu’une impression passagère du discours de Paul.
Le participe contredisant, qui est en grec du même verbe, que nous traduisons par : s’opposaient, manque dans Codex Sinaiticus, B, A, C.
À vous, Juifs, premièrement, il fallait; tel était le conseil de Dieu envers son peuple (Matthieu 10:6; Romains 1:16; comparez ci-dessus verset 5, note).
Mais en rejetant la parole de Dieu, ces Juifs se jugeaient eux-mêmes indignes de la vie éternelle.
Il y a quelque chose de tragique dans cette destinée volontairement choisie.
Maintenant les apôtres se tournent vers les païens. C’était l’accomplissement de la parole de Jésus (Matthieu 21:43).
Où est-ce que le Seigneur nous a ainsi commandée ?
Dans les paroles mêmes que Paul cite, en les empruntant à Ésaïe 49:6.
En effet, puisque le Serviteur de l’Éternel, le Messie, auquel la parole est ici adressée, est établi (hébreux : donné) de Dieu pour être la lumière des nations et en salut à tous les peuples, il en résulte pour ses disciples le devoir sacré de l’annoncer à toutes les nations.
On voit, par cette parole, que l’universalité du salut était révélée dès l’époque des prophètes.
Les païens comprenant, par la dernière parole de l’apôtre, qu’ils pouvaient être sauvés par la foi seule, malgré l’opposition des Juifs, étaient dans la joie.
Et ils témoignaient cette joie en glorifiant la parole du Seigneur. Ils la glorifiaient, soit en la recevant dans leur cœur avec toujours plus de décision, soit en exprimant tout haut leur reconnaissance.
Les païens ne crurent pas tous, mais (grec) autant (d’entre eux) qui étaient destinés (littéralement ordonnés) à la vie éternelle.
Celui qui les avait ordonnés (placés dans cet ordre), c’est Dieu, par sa grâce souveraine, et en leur donnant l’Esprit d’adoption (Romains 8:15).
Telle est la cause pour laquelle ils crurent, se confièrent en Jésus, le Sauveur que Paul annonçait. Ils auraient pu résister comme d’autres, car l’action de Dieu n’anéantit nullement la liberté de l’homme, « Il ne force personne, mais il fait qu’on veut ».
Ce récit de Luc est en parfaite harmonie avec la pensée de Paul, exprimée souvent ailleurs par un autre terme plus précis encore (Romains 8:29; Éphésiens 1:5).
Les commentateurs ont souvent torturé ce texte dans un intérêt dogmatique.
Tandis que Calvin y voit la doctrine d’un décret absolu, d’autres s’efforcent de diminuer l’action de Dieu pour élever celle de l’homme, qui, en dernier résultat, se destinerait lui-même à la vie éternelle.
Oltramare traduit : « Ceux qui étaient disposés pour la vie éternelle, crurent »
Pour cela, il faut faire taire la conscience exégétique.
La plupart des traducteurs et des interprètes récents, même parmi les luthériens, préfèrent laisser le texte dire ce qu’il dit.
Tandis que la parole du Seigneur, l’Évangile de sa grâce, se répandait (grec était portée çà et là), non seulement dans la ville d’Antioche, mais dans toute la contrée, les Juifs, désignés au verset 45, provoquèrent une persécution en excitant le fanatisme de femmes dévotes; le mot employé dénote des prosélytes ardentes à défendre leur nouvelle foi judaïque.
Puis, de proche en proche, le mouvement entraîna les principaux de la ville, les magistrats, qui étaient païens.
Ils bannirent Paul et Barnabas de leur territoire.
Cette haine des Juifs, que nous retrouverons dès le chapitre suivant et partout dans ce livre, achevait la destinée tragique de ce peuple qui courait à sa ruine en rejetant le Sauveur.
Les disciples ne faisaient en cela que suivre l’ordre de leur Maître (Matthieu 10:14; Luc 9:5); ils déclaraient par cet acte aux Juifs rebelles que toute a responsabilité de leur conduite pèserait sur eux.
Au lieu de poursuivre leur course vers le nord, les deux évangélistes se dirigèrent vers le sud est, entreront dans la province de Lycaonie et s’arrêtèrent à Iconium, capitale de cette province où nous les retrouverons au chapitre suivant.
Cette ville d’Iconium subsiste encore aujourd’hui sous le nom de Konieh.
Les disciples, tous ceux qui avaient été convertis pendant le séjour de Paul et Barnabas à Antioche, loin d’être découragés par leur départ, étaient remplis de joie, la joie de leur salut éternel, suscitée et entretenue en eux par l’Esprit Saint qui en est la source.
Magnifique fruit de cette première mission en Pisidie !