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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 Peter 2". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/1-peter-2.html.
bibliography-text="Commentaire sur 1 Peter 2". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-25
Verset 1
Cette particule conclusive montre que lâapôtre veut fonder lâexhortation qui va suivre sur ce quâil a dit précédemment.
En effet, il a insisté (1 Pierre 1.22â¯; 1 Pierre 1.23) sur lâamour fraternel, fruit de la régénération par la Parole.
Il reprend ici cette double idée pour demander aux chrétiensâ¯:
Dissimulationâ¯: grec hypocrisie (B), hypocrisies (majuscules)â¯; lâenvieâ¯: grec les envies.
Autant de vices incompatibles avec lâamour fraternel (1 Pierre 1.22), et que tous les «â¯régénérésâ¯Â» ont rejetés (grec), déposés, comme un vêtement sale (Zacharie 3.3-5â¯; Romains 13.12, Ãphésiens 4.22â¯; Colossiens 3.8â¯; Jacques 1.21) par le fait même quâils sont nés de nouveau.
La malice, ou méchanceté, qui consiste en toute sorte de sentiments contraires à la charité (1 Corinthiens 13.5-7), pousse à la fraude ou à la fausseté dans les procédés dont nous usons envers nos frèresâ¯; nous couvrons ceux-ci du masque de la bienveillance, câest lâhypocrisie ou les hypocrisies, le pluriel marquant les diverses occasions de dissimuler.
Lâenvie, excitée par la supériorité ou les avantages que possède le prochain, nous porte à proférer sur son compte toute espèce de médisance.
Verset 2
Nés par la régénération (1 Pierre 1.23).
Cette expression nâimplique pas que tous les lecteurs fussent de nouveaux convertis, en effet, quel est le chrétien qui ne doive pas, à certains égards, se considérer toute sa vie comme un faible enfantâ¯? Lâétat le plus avancé auquel nous puissions atteindre ici-bas est beaucoup moins éloigné de la première enfance spirituelle quâil ne lâest de la perfection et de la gloire. Dâailleurs, lâimage du petit enfant évoque un ensemble de dispositions qui sont lâopposé des vices indiqués au verset 1 (Matthieu 18.3). Cette image convenait admirablement à lâexhortation de rechercher lâaliment spirituel nécessaire à lââme, puisque le nouveau-né nâa quâun désir, quâun instinct, qui est de prendre le lait maternel, dont la vie même lui fait un besoin toujours renaissant (voir la note suivante).
Pur signifie non falsifié (2 Corinthiens 2.17â¯; 2 Corinthiens 4.2), comme le lait que le petit enfant prend au sein de sa mère.
Quant aux motsâ¯: qui se trouvent dans la Parole, ils correspondent dans lâoriginal à un adjectif dérivé de logos, la parole. Par cette épithète, lâapôtre veut probablement indiquer la source où se puise le lait que ses lecteurs doivent désirer. Ce sens devient évident si lâon fait attention que Pierre vient dâattribuer à la Parole la régénération de ces nouveau-nés (1 Pierre 1.23â¯; 1 Pierre 1.25). Or, ce qui a produit en eux la vie peut seul lâentretenir, la faire grandir.
De plus, lâapôtre continueâ¯: (verset 3) «â¯Si vous avez goûté que le Seigneur est bonâ¯Â». Jésus, le Sauveur, que leurs âmes ont trouvé dans la Parole de lâÃvangile, est lui-même le lait qui les nourrit. La plupart traduisent cet adjectif par spirituel («â¯le lait spirituel est celui que lâon boit avec lââmeâ¯Â», Luther) ou par «â¯raisonnableâ¯Â» (Calvin), dâaprès le sens du mot en Romains 12.1. Mais cette interprétation convient beaucoup moins à lâensemble de notre passage.
Le lait ne signifie point, comme chez Paul (1 Corinthiens 3.1-2), les premiers éléments de la doctrine, destinés à ceux qui ne peuvent encore supporter une nourriture solide. La Parole est lâaliment des forts comme des faibles. Aussi est-ce dâelle que lâapôtre attend pour tous la croissance, et cela, jusquâau dernier terme, pensée quâil exprime par ce mot, omis à tort par le texte reçuâ¯: pour le salut (la plupart des majuscules).
Verset 3
Psaumes 34.9. Le si nâexprime pas précisément un doute, mais plutôt la condition du désir.
Câest une première expérience du salut, qui seule nous le fait désirer toujours de nouveau, comme lâallaitement réveille, chez lâenfant, le désir de la nourriture qui est sa vie.
Verset 4
Le vrai temple et le vrai sacerdoce en Christ
En vous approchant de Christ, pierre vivante, rejetée des hommes, choisie de Dieu, formez un édifice où vous entriez comme des pierres vivantes ; soyez un sacerdoce qui offre des sacrifices spirituels agréés de Dieu, conformément à la parole de lâÃcriture (4-6).
Les incrédules et la race élue
à vous, croyants, lâhonneur ; pour les incrédules, la pierre angulaire rejetée devient une pierre dâachoppement. Mais vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, un peuple que Dieu sâest acquis pour annoncer les vertus de Celui qui vous a appelés à sa lumière ; vous qui nâétiez pas un peuple, vous êtes maintenant le peuple de Dieu et vous avez obtenu miséricorde (7-10).
Christ, pierre de lâangle, la maison spirituelle, le peuple de Dieu (4-10)
Lâimage de la nutrition et de la croissance sâappliquait à la sanctification individuelleâ¯; une nouvelle comparaison va caractériser le développement collectif des chrétiens formant une société.
Christ est désigné comme la pierre de lâangle, supportant lâédifice (verset 6). Cette qualification était connue des lecteurs de lâAncien Testament (Ãsaïe 28.16â¯; Ãsaïe 8.14â¯; Psaumes 118.22. Comparer Matthieu 21.42â¯; Actes 4.11).
Mais lâapôtre y ajoute une idée nouvelle par lâépithète pierre vivanteâ¯: Christ nâest pas seulement la pierre angulaire de son Ãgliseâ¯; il en est la vie, comme la racine dâun arbre qui, à la fois, le fixe au sol et le nourrit (Jean 15.1 et suivants). Câest pourquoi aussi ceux qui sont édifiés sur lui sont des «â¯pierres vivantesâ¯Â» (verset 5â¯; comparez sur ce mot 1 Pierre 1.3, note).
Cette pierre est, dans tous les temps, réprouvée des hommes, mais devant Dieu, choisie et précieuse. Pour entrer dans lâédifice que Christ supporte, dont il est la vie, il faut sâapprocher de lui, entrer avec lui dans une communion vivante (verset 5).
Notre apôtre lui-même avait été désigné comme «â¯la pierreâ¯Â» sur laquelle Jésus «â¯bâtirait son Ãgliseâ¯Â» (Matthieu 16.18 1re note)â¯; mais il ne pouvait en être le fondement vivant, capable de donner la vie aux autres pierres de lâédifice.
Le terme grec employé dans Matthieu 16.18 nâest pas le même que dans notre épître. Il a plutôt le sens de «â¯rocheâ¯Â», tandis quâici et dans les passages de lâAncien Testament auxquels lâauteur fait allusion, câest le mot qui signifie proprement pierre.
Verset 5
Soyez édifiésâ¯; ou en donnant au verbe le sens réfléchiâ¯: édifiez-vous.
Dâautres traduisentâ¯: vous êtes édifiés. Mais il est plus conforme au ton de lâexhortation, qui domine dans ce morceau, de voir dans ce verbe un impératif et non un indicatif.
Lâordreâ¯: édifiez-vous, nâest pas un non sens, puisquâil a des pierres vivantes, capables par conséquent de sâapprocher elles-mêmes de lâédifice.
Appuyées sur la pierre angulaire, les pierres du bâtiment se soutiennent aussi lâune lâautre.
La maison spirituelle ainsi appelée par opposition au sanctuaire temporaire de lâancienne Alliance (Marc 13.1), câest lâÃglise que lâEsprit de Dieu bâtit, pénètre et sanctifie et dont tous les membres sont nécessaires les uns aux autres. Cette désignation de lâÃglise, fréquente dans les épîtres de Paul (1 Corinthiens 3.10 et suivantsâ¯; Ãphésiens 2.22â¯; 1 Timothée 3.15), était déjà dans la pensée de Jésus (Matthieu 16.18â¯; Matthieu 16.19).
Grecâ¯: Pour une sacrificature sainte.
Le temple de Jérusalem symbolisait lâédifice spirituel de lâÃglise. Entrant par la pensée dans ce temple, lâapôtre y trouve une sacrificature exercée par ceux-là seuls qui étaient aptes à remplir cette charge.
Cette sacrificature doit prendre fin. Celui quâelle prophétisait a accompli le seul vrai sacrifice pour les péchés. Et par là même, il a fait de tous ses rachetés autant de sacrificateurs qui ont le droit de sâapprocher de Dieu pour offrir des sacrifices spirituels. Ces sacrifices sont spirituels, comme lâédifice dont vient de parler lâapôtreâ¯; ils sont de nature morale et offerts par ceux quâanime lâEsprit de Dieu.
Le premier sacrifice que ces nouveaux sacrificateurs présentent au Seigneur, câest eux-mêmes (comparer sur toute cette pensée Romains 12.1, 3e note). Sâils font ce sacrifice réellement et le renouvellent chaque jour, ils remplissent toutes les fonctions du sacrificateur de lâancienne Alliance dans leur vraie signification.
Bien plus, leur être entier étant voué à Dieu, lâaccomplissement de leurs devoirs temporels, même des moindres, devient une partie vivante et réelle de ce service de Dieu, de ce culte en esprit qui ne saurait plus être séparé de la vie ordinaire, puisquâil sâétend à tout, selon ce principe profondâ¯: «â¯Soit que vous mangiez, ou que vous buviez, ou que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieuâ¯Â» (comparer verset 9).
à plus forte raison ne saurait-il y avoir dans lâÃglise des fonctions quelconques dont cette sacrificature soit exclue. Elle est lâÃglise même, tout y relève dâelle, comme lâÃglise relève de Jésus-Christ seul. Si, pour le bon ordre et pour le bien de tous, elle délègue quelques-unes de ses fonctions à tels de ses membres qui ont sa confiance, en qui elle a reconnu les dons de la grâce pour cela, elle nây renonce point elle-mêmeâ¯: elle ne saurait y renoncer sans abdiquer le caractère que lui a donné son Chef, sans cesser dâêtre ce quâelle est. Il nây a plus dâautre sacrificature sur la terre. Quand le catholicisme en a rétabli une, câest quâil était retourné à lâAncien Testament, câest que déjà il avait accusé le sacrifice de Christ dâinsuffisance, et cela, pour élever une caste au-dessus de la vraie sacrificature.
Mais lâapôtre ne veut pas quâon puisse lâoublierâ¯: ces sacrifices spirituels ne sauraient être offerts à Dieu que par Jésus-Christ (Hébreux 13.15), ou, comme dâautres traduisent, ne peuvent être agréables à Dieu (agréés de lui) que par Jésus-Christ.
Les interprètes diffèrent sur ces deux constructions possibles de la phrase, mais le sens reste le même au fond. Nous ne sommes rendus agréables à Dieu «â¯quâen son Bien-Aiméâ¯Â» et rien de ce qui vient de nous ne saurait être assez pur pour être accepté de lui autrement quâen Celui qui justifie et sanctifie notre vie entière avec chacune de nos Åuvres (1 Pierre 4.11â¯; Romains 1.8â¯; Romains 7.25â¯; Romains 15.30â¯; 2 Corinthiens 1.5â¯; 2 Corinthiens 3.4â¯; Colossiens 3.17, etc.).
Verset 6
Il faudrait traduire, pour rendre la préposition grecqueâ¯: qui croit en sâappuyant sur elle (Ãsaïe 28.16).
Le texte hébreu porteâ¯: «â¯nâaura point hâte de fuirâ¯Â».
La citation dans Romains 9.33 présente la même divergence de traduction, qui provient des Septante.
Verset 7
Lâhonneur dâêtre édifiés sur cette pierre précieuse et de posséder les privilèges énumérés verset 9.
Psaumes 118.22 et Ãsaïe 8.14 pour les derniers motsâ¯: «â¯et une pierreâ¦â¯Â» Comparer Matthieu 21.42â¯; Actes 4.8-11.
La pierre de lâangle est destinée à porter et à protéger lâédificeâ¯; mais ceux qui la rejettent la réprouvent, se heurtent contre elle et tombent. De sorte que la pierre qui devait les porter devient pour eux une pierre dâachoppement et de scandale, câest-à -dire une occasion de chute et de ruine (comparer Luc 2.34â¯; Luc 20.17â¯; Luc 20.18).
Verset 8
On peut traduire aussiâ¯: ils heurtent contre la Parole étant rebelles, câest-à -dire quâils heurtent contre la Parole parce quâils sont rebelles ou incrédules (Ãsaïe 28.13â¯; Matthieu 13.21â¯; Matthieu 15.12).
Ils sont destinés à se heurter à la pierre angulaire, parce quâils désobéissent à la Parole.
Câest le juste jugement de Dieu sur eux. Mais ce jugement a été précédé de lâoffre du salut par la Parole de lâÃvangile. Ils ont méprisé ce salut. Alors le jugement de Dieu sur leur incrédulité se manifeste en ce quâils deviennent toujours plus incrédules, plus endurcis, pour finir par la condamnation. Ce jugement est donc à la fois leur Åuvre et lâÅuvre de Dieu, comme la conversion et le salut le sont en ceux qui croient (comparer Romains 9.22).
LâÃcriture enseigne partout de la manière la plus claire lâélection de grâceâ¯; ce passage est le seul peut-être qui paraisse enseigner une élection de réprobation. Mais il est évident, dâaprès lâensemble de la pensée apostolique, que cette destination à «â¯se heurter contre la pierre de lâangleâ¯Â», ne repose pas sur le dessein éternel de Dieu, puisquâil a fait annoncer lâÃvangile à ceux-là mêmes qui le repoussent, il ne date au contraire que du moment où ils ont commencé à «â¯ne pas obéir à la Paroleâ¯Â».
Le but de lâapôtre est de leur faire entendre le plus sérieux avertissement en constatant ce fait, que la révolte contre Dieu attire le jugement effrayant dâune révolte nouvelle, dont la fin est la condamnation.
Verset 9
Grecâ¯: Un peuple pour acquisition (Malachie 3.17).
On peut traduire aussiâ¯: «â¯destiné à être acquisâ¯Â» complètement par Dieu. Lâexpression présenterait lâentière prise de possession comme étant encore à venir.
Dâautres pensent que câest le peuple qui est appelé à acquérirâ¯: «â¯un peuple appelé à lâhéritageâ¯Â» (Oltramare révisé).
Toutes ces épithètes qui ne trouvent leur entière réalisation que dans la nouvelle Alliance, ou plutôt qui élèvent nos espérances vers la gloire et la perfection, étaient déjà appliquées au peuple de Dieu sous lâancienne (Ãsaïe 43.20â¯; Ãsaïe 43.21â¯; Exode 19.6â¯; Deutéronome 7.6).
Alors déjà Dieu avait montré que son peuple était une race élue, choisie librement par lui du sein des nations, un peuple sanctifié, mis à part, acquis par sa volonté expresse et dont la destination est indiquée dans les paroles qui suivent.
Mais la plus grande grâce de Dieu envers son peuple a été dâen faire une sacrificature royale, ou, selon lâexpression de lâAncien Testament, «â¯un royaume de sacrificateursâ¯Â» (Exode 19.6â¯; comparez verset 5, note).
Et ce terme de royal sâest revêtu, par la rédemption, de toute sa glorieuse signification. Christ est, dans toute la plénitude du mot, Sacrificateur et Roiâ¯; et en devenant un avec ses rachetés, il leur communique tout ce quâil est. Il leur confère la puissance spirituelle de sa royauté et les privilèges de sa sacrificature auprès de Dieu (Apocalypse 1.6â¯; Apocalypse 2.26-27â¯; Apocalypse 20.6â¯; comparez Romains 8.17â¯; 1 Corinthiens 3.21â¯; 1 Corinthiens 6.2â¯; 2 Timothée 2.12).
Telle est, selon lâintention de Dieu lâÃglise de Jésus-Christ. Dans la pratique, hélasâ¯! Câest à peine, dirait-on, si elle se doute de ses privilèges et de sa haute destinationâ¯!
Le fait que Dieu, par une grâce immense, a appelé ses enfants des ténèbres (Ãphésiens 5.8-14â¯; Colossiens 1.12) de lâignorance, du péché, de la condamnation, à une lumière que lâapôtre appelle merveilleuse, étonnante, doit leur inspirer lâardent désir de publier ce quâil a fait pour eux, afin que dâautres aussi y aient part comme eux.
Cette lumière merveilleuse, câest Dieu lui-même (1 Jean 1.5), et câest pour amener à lui ceux qui sont encore dans les ténèbres que les enfants de Dieu doivent annoncer ses vertus, câest-à -dire ses perfections, sa justice, sa sainteté, son amour. Câest par leurs Åuvres (Matthieu 5.16), par toute leur vie, aussi bien que par le témoignage de leur parole quâils sont appelés à le faire.
Verset 10
Afin dâengager par la reconnaissance les chrétiens à tendre vers cette haute destination, Pierre, en citant librement une parole du prophète Osée (Osée 1.6â¯; Osée 1.9â¯; comparez Romains 9.25), leur rappelle encore que ce quâils sont, ils le doivent à la pure miséricorde de Dieu, sans aucun mérite de leur part.
La parole même du prophète, à laquelle Pierre fait allusion, est tout ce ou il y a de plus propre à produire cette impressionâ¯: «â¯Je ferai miséricorde à Lo-Rouhama (qui nâa point obtenu miséricorde)â¯; et Je dirai à Lo-Ami (qui nâest pas mon peuple)â¯: Tu es mon peuple. Et il me diraâ¯: Mon Dieuâ¯Â»â¯!
Verset 11
La sainteté opposée aux calomnies
Ãtrangers sur la terre, ne vous livrez pas aux passions de la chair, mais ayez, au milieu des païens qui vous calomnient, une conduite telle que, frappés de vos bonnes Åuvres, ils glorifient Dieu (11, 12).
La soumission aux autorités, qui réduit au silence les détracteurs, est la manifestation de la vraie liberté des serviteurs de Dieu
à cause du Seigneur, soyez soumis à tous ceux qui sont élevés en dignité pour punir et récompenser. Dieu veut que vous fassiez taire ainsi les ignorants et que vous vous conduisiez, non en hommes qui font de leur liberté un prétexte pour mal agir, mais en serviteurs de Dieu. Témoignez du respect à tous, de lâamour aux frères, de la crainte à Dieu, de lâhonneur au roi (13-17).
Le chrétien, dans ses diverses relations avec les Hommes, doit agir et souffrir comme Christ (chapitre 2.11 à 4.19)
Versets 11 à 17 â Bonne conscience du chrétien parmi les païens, soumission aux autorités
Vous êtes étrangers et voyageurs (comparez 1 Pierre 1.1) ici-bas sur la terreâ¯; puisque votre patrie est dans les cieux, vos affections et vos désirs doivent y être aussi (Psaumes 119.19â¯; Philippiens 3.20â¯; Hébreux 11.14 et suivantsâ¯; Hébreux 13.14).
Les convoitises charnelles sont tous les désirs terrestres quâéprouve le vieil homme et qui se manifestent encore chez le régénéré (Ãphésiens 2.3â¯; Galates 5.19).
Un puissant motif pour sâen abstenir, câest que, comme tous peuvent en faire lâexpérience, ces convoitises charnelles font la guerre à lââme. Ce qui ne veut pas dire seulement quâen tant que charnelles, elles sont opposées à la raison ou à lâentendement, car, dans ce cas, lâapôtre aurait choisi ce terme (comme Paul, Romains 7.23â¯; Romains 7.25)â¯; mais elles sâattaquent à lââme, siège de la vieâ¯; elles sont les ennemies de son repos, de sa paix, de son salut et travaillent à sa ruine (Matthieu 16.26â¯; Romains 8.5-8).
Verset 12
Le témoignage dâune vie chrétienne excite dâabord les préjugés et les faux jugements des hommes ignorantsâ¯; mais pour celui qui persiste dans ce témoignage, le jour vient où ces mêmes hommes reconnaissent dans sa vie sanctifiée la puissance et lâaction de Dieu.
Ce jour, câest celui de leur visitation (Luc 19.44), câest-à -dire le temps où Dieu les visite par des épreuves et par sa grâce. Alors se produira leur conversion, ils loueront ceux quâils avaient calomniés et la gloire en reviendra, non aux chrétiens eux-mêmes, mais à Dieu.
Cette exhortation est la même que celle du Sauveur (Matthieu 5.16). On peut traduire, en pressant le pronom relatif (grec) en quoiâ¯: «â¯dans les choses où ils calomnient,â¦ils glorifientâ¯Â».
En vous observantâ¯: participe sans régime en grec. Même mot dans 1 Pierre 3.2.
Verset 14
Les calomnies dont les chrétiens étaient lâobjet les représentaient comme des ennemis de lâÃtat, câest pourquoi lâapôtre leur recommande, en premier lieu, la soumission aux autorités. Comparer Romains 13.1 et suivants, notes.
Pierre désigne par un seul mot, lâordre humain (grec «â¯création humaineâ¯Â», institution, établissement), les autorités auxquelles le chrétien doit obéissance et soumission.
Lâexpressionâ¯: ordre humain nâest pas en contradiction avec lâidée de Paul, que toute autorité est instituée par Dieu lui-même. Seulement, tout en reconnaissant dans les autorités lâordre établi de Dieu, Pierre marque une différence entre ces institutions humaines et la volonté directe de Dieu exprimée par sa Parole (Actes 4.19â¯; Actes 5.29).
Et câest précisément pour cela quâil requiert lâobéissance des chrétiens, parce que, sous des autorités païennes, ils pouvaient être tentés de méconnaître la soumission qui leur était due. Aussi lâapôtre les exhorte-t-il à cause du Seigneur, parce que Dieu le demande et que sa gloire lâexige (verset 12)â¯; quelques commentateurs modernes pensent que, par le Seigneur, Pierre désigne Jésus-Christ. Il voudrait dire soitâ¯: pour ne pas nuire à la cause de Christ et de son Ãvangileâ¯; soitâ¯: pour suivre le précepte (Matthieu 22.21) et lâexemple (Jean 18.23â¯; Jean 19.11) de Jésus.
Verset 15
Comparer verset 12, note.
Verset 16
Grecâ¯: comme libres et non comme ayant la liberté comme couverture de la méchanceté.
Le chrétien est esclave de Dieu mais «â¯servir Dieu est la suprême libertéâ¯Â», Augustin (Romains 6.17-18â¯; Romains 6.22).
Verset 17
On ne distingue pas, au premier abord, lâordre et la liaison de ces quatre préceptes. Lâapôtre a voulu résumer brièvement les dispositions par lesquelles le chrétien se montrera soumis à «â¯tout ordre humainâ¯Â» (verset 13).
Il doit respect à tous les hommes, amour spécial aux frères (grec aimez la fraternité), crainte à Dieu et honneur au souverain qui est son représentant sur la terre pour rendre la justice.
Verset 18
Soumission des esclaves à leurs maîtres
Quâils obéissent même à ceux qui sont méchants. Sâil nây a nulle gloire à être puni pour une faute, souffrir injustement, quand on fait le bien, nous rend agréables à Dieu (18-20).
Lâexemple de Christ
Telle est votre vocation, car Christ, en souffrant pour vous, vous a laissé un exemple à suivre ; lui qui, étant sans péché, nâa pas répondu aux outrages, mais a remis sa cause au juste juge ; lui qui a subi la peine de vos péchés, afin de vous faire mourir au péché et vivre selon la justice ; lui dont les plaies vous ont guéris ; car, après avoir été des brebis errantes, vous êtes revenus au berger et gardien de vos âmes (21-25).
Conduite des domestiques dictée par lâexemple de Christ (18-25)
Domestiques, traduction littérale, ceux qui appartiennent à la maison, à la familleâ¯; désignation plus douce et plus honorable que le terme «â¯dâesclaveâ¯Â», qui se lit dans des exhortations analogues (Ãphésiens 6.5â¯; Colossiens 3.22)
En toute crainte de Dieu, comme verset 19 le montre.
Mauvais, grec courbés, obliques, qui ne sont pas droitsâ¯; au sens moralâ¯: pervers, méchants. Le même mot se trouve Actes 2.40â¯; Philippiens 2.15.
La traduction couranteâ¯: dâun caractère difficile, ne se justifie pas dâaprès lâusage des écrivains grecs.
Dans ses rapports avec les hommes, le chrétien ne mesure pas lâaccomplissement de ses devoirs à la manière dont les autres sâacquittent des leurs envers lui. Il agit par des motifs infiniment supérieurs à cette réciprocité, par des motifs invariables de leur nature (versets 13, 16 et 19â¯; voir surtout Colossiens 3.23).
Verset 20
Souffrir injustement et pourtant lâendurer avec patience, par motif de conscience envers Dieu (grecâ¯: à cause de conscience de Dieu, ce que quelques-uns rendent ainsiâ¯: parce que Dieu en a conscience, quâil le sait et vous approuveâ¯; mais Dieu est plutôt lâobjet que le sujet de ce savoirâ¯; celui qui souffre regarde à Dieu et agit par obéissance envers lui), câest là une grâce devant Dieu.
Dans versets 19 et 20, la patience qui endure lâinjustice nâest pas désignée par le mot grâce comme un don de Dieu, comme une Åuvre de sa grâce en nous. Ce terme correspond à celui de gloire, au verset 20.
Une grâce devant Dieu signifie doncâ¯: un moyen de nous rendre agréables à Dieu. Comme telle, lâinjustice patiemment endurée porte avec elle sa récompense. Comparer Luc 6.32.
Verset 21
Appelés à souffrir injustement, à souffrir en faisant le bien, câest la condition naturelle du chrétien dans ce monde, sans quoi il ne serait pas semblable au grand Modèle que lâapôtre nous remet ici sous les yeux (versets 21-24).
Pierre parle à de pauvres esclaves (verset 18), câest à eux surtout quâil aime à retracer lâimage des humiliations et des souffrances du Sauveur de ces souffrances que Jésus a endurées injustement avec patience et en faisant le bien, puisquâil les a endurées non pour lui-même, mais pour ceux quâil voulait racheter.
Quand lâapôtre propose ce modèle aux esclaves, sa pensée sâétend à tous les croyants. Et il ne leur présente pas seulement lâexemple de Jésus souffrantâ¯; il leur rappelle ce qui rend cet exemple si consolant et si encourageantâ¯: Christ a souffert pour vous (Codex Sinaiticus, B. A, Câ¯; dâautres manuscrits portent nous), leur dit-il à votre place et pour votre réconciliation avec Dieu.
Par là seulement lâexemple de Christ se revêt de toute son efficace, parce que son Åuvre nous met en communion avec lui, nous rend capables de suivre ses traces, nous transforme à sa ressemblance. Aussi après avoir décrit plus complètement ce Modèle parfait de douceur et de charité, en énumérant les outrages que Jésus endura (versets 22 et 23), lâapôtre revient à la valeur expiatoire des souffrances de Christ (verset 24).
Verset 23
Ãsaïe 53.9. Le Christ devait être parfaitement saint à la fois pour pouvoir servir de modèle aux hommes et pour accomplir par sa mort leur salut (1 Pierre 1.19â¯; 2 Corinthiens 5.21â¯; Hébreux 4.15â¯; Hébreux 7.26â¯; Hébreux 9.14).
Jésus remit sa cause à Dieu, à son jugement. Il ne rendit pas outrage pour outrage et ne répondit pas par des menaces aux affreux tourments quâon lui infligeait (comparer Romains 12.17-21â¯; 2 Thessaloniciens 3.5â¯; Hébreux 12.2).
Verset 24
Comparer 1 Pierre 1.19, noteâ¯; Hébreux 9.28 note.
Il a pris lui-même, spontanément, nos péchés et les a portés en son corps sur le bois, sur la croix, instrument de supplice des esclaves. Il les a (grec) portés en haut comme sur un autel (Jacques 2.21).
Luther traduitâ¯: «â¯Il les a offerts en sacrificeâ¯Â».
Dans les sacrifices de lâancienne Alliance, les péchés étaient mis sur la victimeâ¯; ici la victime, câest lui-mêmeâ¯; et pour rendre lâidée plus personnelle encore, lâapôtre ajouteâ¯: en son corps.
Dans tout ce passage, Pierre sâinspire de Ãsaïe 53, surtout de Ãsaïe 53.4-6. Dans lâindication de la valeur expiatoire des souffrances du Christ (verset 24), il complète les paroles du prophète en y ajoutantâ¯: en son corps sur le bois, deux traits empruntés à la pratique des sacrifices (comparer Hébreux 10.10).
Dâautres relèvent plutôt dans lâélévation de Christ sur le bois, lâidée de lâopprobre (Actes 5.30), du supplice infamant (Actes 10.39), de la malédiction (Galates 3.13).
Ces deux notions ne sâexcluent pas, puisque la victime chargée des péchés du peuple était réputée impure (Lévitique 16). Lâauteur de lâépître aux Hébreux aussi, tout en présentant la mort de Christ comme un sacrifice, fait ressortir son caractère ignominieux (Hébreux 11.26â¯; Hébreux 13.10-13, notes). Pierre de même rappellera (1 Pierre 4.14) ce caractère pour encourager ses lecteurs à supporter les injures.
La mort de Jésus-Christ atteint dans les croyants un double but. Dâune part, lâexpiation de leurs péchés et leur réconciliation avec Dieuâ¯; dâautre part et comme un effet naturel et nécessaire de cette grâce, leur affranchissement personnel de lâesclavage de la chair, la mort au péché, la liberté de vivre à la justice.
Cette dernière Åuvre est accomplie par la premièreâ¯: rentrés en communion avec Dieu, source de toute vie, de toute sainteté, de toute justice, les chrétiens puisent en lui cette vie nouvelle qui les délivre de la servitude intérieure et fait mourir par degrés en eux le vieil homme, lâhomme du péché. Câest cette vue profonde de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ, dans son rapport vivant avec la mort et la résurrection spirituelles de ses disciples, que lâapôtre Paul développe dans Romains 6.1-11.
Par un dernier mot, emprunté à Ãsaïe 53.5, lâapôtre exprime tout ce que les croyants reçoivent de la mort de Christâ¯: Vous avez été guéris. La guérison implique la cessation de la maladie et le rétablissement de la santé, ou, sans figure, la «â¯mort au péchéâ¯Â» et la «â¯vie pour la justiceâ¯Â».
Verset 25
Ãsaïe 53.6.
Leçon de Codex Sinaiticus, B. Ãâ¯; les autres majuscules portentâ¯: vous étiez comme des brebis errantes.
Des brebis abandonnées à elles-mêmes sont les plus faibles, les plus misérables créatures, exposées à tous les dangers.
Tel est lâhomme (Matthieu 9.36â¯; Luc 15.4â¯; Jean 10.10-16), tant quâil nâa pas été ramené à Celui que Pierre nomme ici le berger ou pasteur et gardien (il emploie le mot qui a désigné plus tard lâévêque) des âmes, à celui qui les paît et les garde comme ses brebis. Ce sont là des titres bien choisis pour exprimer les tendres soins que le Sauveur prend de ses rachetés.
Vous êtes retournés (grec), vous vous êtes retournés, convertis (1 Thessaloniciens 1.9). Cette conversion est la raison subjective (car) de la guérison que les croyants ont obtenue par la mort du Rédempteur (verset 24).