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Bible Commentaries
Colossiens 16

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versets 1-20

Autour du sépulcre

(v. 1-8). — Le sabbat était passé, un grand jour pour les Juifs cette année-là, car il avait été précédé de la Pâque. Dès lors ni le sabbat, ni la Pâque n’avaient de valeur. Le véritable Agneau de Dieu avait définitivement accompli la pâque, et le sabbat, symbole du repos dans lequel Dieu voulait introduire l’homme, n’était plus possible sur le pied de la loi. Christ venu sous la loi, après avoir subi la mort, avait passé ce sabbat dans le sépulcre; Il était, comme dit Paul, « la fin de la loi » (Romains 10:4). Tout le système légal avait été, pour ainsi dire, enseveli avec Christ. Une nouvelle économie allait commencer avec la résurrection du Seigneur Jésus.

De fort grand matin, le premier jour de la semaine — le premier de tous les dimanches — Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, vinrent au sépulcre pour y apporter les aromates qu’elles avaient achetés dans l’intention d’embaumer le corps de celui qui leur était si cher. N’étant que des femmes, elles se demandaient comment elles pousseraient de côté la pierre, fort grande, qui fermait l’entrée du sépulcre; mais, à leur arrivée, elles constatèrent qu’on l’avait enlevée. Elles entrèrent dans le sépulcre et virent un jeune homme, assis sur le côté droit, vêtu d’une robe blanche. Cet ange, à la vue duquel elles s’effrayaient, leur dit: « Ne vous épouvantez point; vous cherchez Jésus le Nazarénien, le crucifié: il est ressuscité, il n’est pas ici; voici le lieu où on l’avait mis. Mais allez, dites à ses disciples et à Pierre: Il s’en va devant vous en Galilée; là vous le verrez, comme il vous l’a dit. Et sortant, elles s’enfuirent du sépulcre. Et le tremblement et le trouble les avaient saisies; et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur » (v. 6 à 8).

Marc ne mentionne que la venue des femmes au sépulcre, leur rencontre avec l’ange et la mission dont elles doivent s’acquitter auprès des disciples, pour leur rappeler ce que Jésus leur avait dit au chapitre 14:28; Matthieu donne à ce sujet plus de détails, que nous avons considérés en lisant cet évangile. Cependant nous avons dans ce récit un détail qui ne se trouve pas ailleurs: c’est la mention de Pierre par l’ange: « Dites à ses disciples et à Pierre ». En cela l’amour du Seigneur pour son pauvre disciple se montre d’une manière touchante. Pierre devait être plongé dans une douleur très compréhensible, au souvenir de son reniement, — son dernier acte vis-à-vis de son Seigneur et Maître — et du regard qu’il rencontra dans la cour du souverain sacrificateur. Aussi la mention de son nom, dans le message adressé aux disciples, dut le réconforter et lui faire comprendre que Jésus ne l’avait pas renié. Si le message avait été adressé simplement aux disciples, sans mentionner Pierre, ce dernier aurait pu dire: « Je ne dois plus me compter au nombre des disciples, puisque j’ai renié mon Maître ». Mais le Seigneur s’occupait spécialement de son disciple, afin de le relever, de le restaurer en vue du service qu’il voulait lui confier. Nous voyons de quelle manière il le fit en Jean 21:15-20. L’apôtre Paul cite Pierre comme un des témoins de la résurrection du Seigneur: « Et... il a été vu de Céphas » (1 Corinthiens 15:5).

Rencontre de Jésus et des siens

(v. 9-20). — Dans le reste du chapitre, Jésus se fait connaître aux siens. Il apparaît premièrement à Marie de Magdala, de laquelle il avait chassé sept démons. C’est elle que nous trouvons pleurant au sépulcre en Jean 20:1-18. Objet d’une délivrance si merveilleuse, son cœur éprouvait une douleur profonde à la pensée de ne pas revoir son Seigneur. Lui le savait. Occupé d’elle, comme il l’était de Pierre, il a répondu à son ardente affection en se manifestant à elle premièrement. Nous retrouvons Jésus ressuscité entièrement occupé des siens; il les a en vue maintenant que son service dans le monde est terminé: et c’est toujours ce qu’il fait depuis la gloire: « Étant toujours vivant pour intercéder pour eux » (Hébreux 7:25). Marie alla annoncer aux disciples, qui menaient deuil et pleuraient, que Jésus était vivant et qu’elle l’avait vu; mais ils ne la crurent pas. Quoiqu’il leur ait si souvent parlé de sa résurrection (chap. 8:31; 9:9, 31; 14:28), ils n’y avaient pas ajouté foi. Ils ne pouvaient croire en Jésus autrement qu’en un Messie vivant, établissant son règne. Beaucoup de vérités, dans la Parole, nous demeurent obscures, parce que nous voulons les accorder avec ce que nous pensons, au lieu de laisser former nos pensées par elles.

« Après ces choses, il apparut sous une autre forme à deux d’entre eux qui étaient en chemin, allant aux champs » (v. 12). Nous avons le récit de cette rencontre en Luc 24:13 à 35. Ils annoncèrent aux autres disciples qu’ils avaient vu le Seigneur, mais ceux-ci ne les crurent pas non plus. « Plus tard, il apparut aux onze, comme ils étaient à table, et leur reprocha leur incrédulité et leur dureté de cœur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité » (v. 14). Jésus les charge néanmoins d’annoncer l’Évangile à toute la création. Si ces pauvres disciples se montraient si peu propres à accomplir une telle mission, Jésus le savait. N’est-ce pas lui qui leur avait dit au commencement: « Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes? » (Chap. 1:17). Lui seul pouvait les en rendre capables, et il l’a fait. Jésus leur dit: « Celui qui aura cru et qui aura été baptisé sera sauvé, et celui qui n’aura pas cru sera condamné » (v. 16). Le sujet de l’Évangile est l’œuvre que Dieu a accomplie à la croix. Le pécheur doit l’accepter en croyant que cette œuvre a été accomplie pour lui. Celui qui croit est sauvé; il est né de nouveau. Juif ou païen, il devient un autre homme, c’est-à-dire un chrétien. Ceux que le message des apôtres avait convertis devaient démontrer publiquement par le baptême qu’ils étaient devenus chrétiens. Le baptême est un signe de la mort de Christ qui délivre du péché et du monde et qui introduit, ici-bas, dans la maison de Dieu. Cette maison a remplacé, comme témoignage, Israël, le peuple terrestre de Dieu. Ainsi la foi sauve, et le baptême introduit dans le témoignage de Dieu sur la terre; celui qui est baptisé professe que la mort de Christ l’a tiré de l’état ancien dans lequel il se trouvait selon la nature, et qu’il fait partie de la maison de Dieu sur la terre, là où Dieu habite par son Esprit. C’est en rapport avec cet état nouveau que les missionnaires donnent un nouveau nom aux païens convertis qu’ils baptisent; ils perdent, à ce moment-là, même le nom qui se rattachait à leur ancien état.

Le passage de la mer Rouge offre un exemple très clair de la signification du baptême. Les Israélites la traversaient, non pour que l’ange destructeur ne les atteigne pas (le sang de l’agneau les en avait préservés), mais pour être délivrés de l’Égypte et de son prince, figure du monde et de Satan, son chef, et introduits, non pas en Canaan, mais dans le désert où Dieu habiterait avec eux. Il les voulait entièrement séparés du monde. Le sang de l’agneau de la Pâque expie le péché; le passage de la mer Rouge délivre du monde. C’est pourquoi Jésus ajoute: « Celui qui n’aura pas cru sera condamné », parce que c’est la foi en l’efficacité de son sang qui sauve. Ailleurs nous apprenons que la maison d’un croyant est comprise dans son témoignage et doit être introduite dans la maison de Dieu ici-bas.

Au commencement de la prédication de l’Évangile au milieu des Juifs, ennemis de Christ, et des Gentils plongés dans les ténèbres de l’idolâtrie, sous la puissance de Satan, il fallait une démonstration de la puissance divine qui accompagne la prédication de la Parole et qui se manifeste en ceux qui croyaient. C’est pourquoi Jésus dit à ses disciples: « Et ce sont ici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; ils prendront des serpents; et quand ils auront bu quelque chose de mortel, cela ne leur nuira point; ils imposeront les mains aux infirmes, et ceux-ci se porteront bien » (v. 17, 18). Tous ces signes démontraient la victoire que remportait la puissance de la grâce sur la puissance de Satan, sous laquelle gisait l’homme, le serpent ancien ayant été vaincu par Christ à la croix. Les langues nouvelles sont en rapport avec la proclamation de l’Évangile à tous les peuples, divisés en conséquence du péché commis lors de la construction de la tour de Babel. Tout dans ce passage nous parle du triomphe de la grâce.

Ces signes ne se voient plus dans l’Église. Le Seigneur n’a pas dit qu’ils auraient lieu jusqu’à la fin. En Matthieu 28:20, Jésus, après avoir donné ses ordres aux disciples, leur indique ce qui demeurera jusqu’à la fin; c’est lui-même: « Et voici, moi je suis avec vous... jusqu’à la consommation du siècle ». Si les croyants n’ont plus le pouvoir de faire des miracles aujourd’hui, c’est parce que nous sommes à la fin de l’histoire de l’Église sur la terre et que ces signes étaient donnés pour l’établissement du christianisme.

Ce qui caractérise maintenant les croyants fidèles, ce n’est pas la puissance, mais la faiblesse et l’obéissance à la parole de Dieu, au milieu de la chrétienté qui se réclame du nom de Christ, mais ne se soucie pas d’obéir à sa Parole, tout en désirant posséder la puissance. Si nous avions le pouvoir de faire des miracles, nous nous en servirions avec orgueil; nous croirions être quelque chose et nous négligerions les vrais intérêts du Seigneur, oubliant que ce qui l’honore, c’est l’obéissance.

Après avoir parlé avec ses disciples, le Seigneur fut élevé dans le ciel, et « s’assit à la droite de Dieu ». Le Serviteur parfait, ayant terminé son œuvre, pouvait prendre la place de repos et d’honneur à la droite du Dieu dont il venait d’accomplir toute la volonté.

Le récit de Marc se termine par un passage qui montre encore combien c’est le service qui caractérise cet Évangile: « Et eux, étant partis, prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux, et confirmant la parole par les signes qui l’accompagnaient » (v. 20). Les disciples entreprirent énergiquement leur œuvre et le caractère du service du Seigneur paraît encore ici: il coopérait avec eux.

Puissions-nous tous, chers lecteurs, retirer de cet Évangile que nous venons de parcourir ensemble, avec beaucoup de faiblesse et d’ignorance, quelque chose de son trait caractéristique, tel que nous pouvons le voir dans la personne de Jésus, qui a parfaitement servi Dieu son Père, en nous laissant un modèle pour que nous le suivions.

Un des principaux éléments du service, c’est le dévouement, qualité qui fait extrêmement défaut dans le siècle où nous vivons. Chacun recherche ses aises, sa propre satisfaction, son bien-être. Le dévouement ne peut s’exercer sans qu’on renonce à soi-même; l’amour seul doit en être la source, car l’amour pense toujours premièrement aux autres, il ne cherche jamais son propre intérêt. C’est cet amour que Jésus a manifesté en quittant la gloire, pour venir ici-bas, non pour être servi, mais « pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs » (Chap. 10:45). Si nous pensons à lui, sachant que c’est pour nous qu’il est venu dans ce monde, afin d’y souffrir tout ce qu’il a enduré tout le long de son chemin et sur la croix, nous comprendrons que notre activité doit l’avoir pour modèle et pour motif, en sorte que, pour lui, nous pourrons supporter quelque renoncement, afin de marcher sur ses traces, le cœur rempli de son amour. L’apôtre Paul dit: « L’amour du Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts, ... afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Corinthiens 5:14, 15). Pour agir ainsi, il faut évidemment avoir la vie de Dieu.

Dans les temps sérieux auxquels nous sommes parvenus, tout nous montre la proximité de la venue du Seigneur. En conséquence, il importe que tous nous agissions en ayant devant nous cette précieuse et solennelle vérité: les croyants, afin d’honorer le Seigneur par l’obéissance à sa Parole, le dévouement à son service, la séparation du monde sous quelque forme qu’il se présente à nous; ceux qui ne sont pas encore convertis, afin qu’ils viennent sans aucun retard à celui qui, dans ces tout derniers jours, tend encore les bras à chacun, disant: « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Matthieu 11:28). « Que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie » (Apocalypse 22:17). Le Seigneur termine sa Parole en disant: « Oui, je viens bientôt ». Puissions-nous tous répondre: « Amen; viens, Seigneur Jésus ».

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Mark 16". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/mark-16.html.
 
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