(v. 1-8). â Le sabbat était passé, un grand jour pour les Juifs cette année-là , car il avait été précédé de la Pâque. Dès lors ni le sabbat, ni la Pâque nâavaient de valeur. Le véritable Agneau de Dieu avait définitivement accompli la pâque, et le sabbat, symbole du repos dans lequel Dieu voulait introduire lâhomme, nâétait plus possible sur le pied de la loi. Christ venu sous la loi, après avoir subi la mort, avait passé ce sabbat dans le sépulcre; Il était, comme dit Paul, « la fin de la loi » (Romains 10:4). Tout le système légal avait été, pour ainsi dire, enseveli avec Christ. Une nouvelle économie allait commencer avec la résurrection du Seigneur Jésus.
De fort grand matin, le premier jour de la semaine â le premier de tous les dimanches â Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, vinrent au sépulcre pour y apporter les aromates quâelles avaient achetés dans lâintention dâembaumer le corps de celui qui leur était si cher. Nâétant que des femmes, elles se demandaient comment elles pousseraient de côté la pierre, fort grande, qui fermait lâentrée du sépulcre; mais, à leur arrivée, elles constatèrent quâon lâavait enlevée. Elles entrèrent dans le sépulcre et virent un jeune homme, assis sur le côté droit, vêtu dâune robe blanche. Cet ange, à la vue duquel elles sâeffrayaient, leur dit: « Ne vous épouvantez point; vous cherchez Jésus le Nazarénien, le crucifié: il est ressuscité, il nâest pas ici; voici le lieu où on lâavait mis. Mais allez, dites à ses disciples et à Pierre: Il sâen va devant vous en Galilée; là vous le verrez, comme il vous lâa dit. Et sortant, elles sâenfuirent du sépulcre. Et le tremblement et le trouble les avaient saisies; et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur » (v. 6 à 8).
Marc ne mentionne que la venue des femmes au sépulcre, leur rencontre avec lâange et la mission dont elles doivent sâacquitter auprès des disciples, pour leur rappeler ce que Jésus leur avait dit au chapitre 14:28; Matthieu donne à ce sujet plus de détails, que nous avons considérés en lisant cet évangile. Cependant nous avons dans ce récit un détail qui ne se trouve pas ailleurs: câest la mention de Pierre par lâange: « Dites à ses disciples et à Pierre ». En cela lâamour du Seigneur pour son pauvre disciple se montre dâune manière touchante. Pierre devait être plongé dans une douleur très compréhensible, au souvenir de son reniement, â son dernier acte vis-à -vis de son Seigneur et Maître â et du regard quâil rencontra dans la cour du souverain sacrificateur. Aussi la mention de son nom, dans le message adressé aux disciples, dut le réconforter et lui faire comprendre que Jésus ne lâavait pas renié. Si le message avait été adressé simplement aux disciples, sans mentionner Pierre, ce dernier aurait pu dire: « Je ne dois plus me compter au nombre des disciples, puisque jâai renié mon Maître ». Mais le Seigneur sâoccupait spécialement de son disciple, afin de le relever, de le restaurer en vue du service quâil voulait lui confier. Nous voyons de quelle manière il le fit en Jean 21:15-20. Lâapôtre Paul cite Pierre comme un des témoins de la résurrection du Seigneur: « Et... il a été vu de Céphas » (1 Corinthiens 15:5).
(v. 9-20). â Dans le reste du chapitre, Jésus se fait connaître aux siens. Il apparaît premièrement à Marie de Magdala, de laquelle il avait chassé sept démons. Câest elle que nous trouvons pleurant au sépulcre en Jean 20:1-18. Objet dâune délivrance si merveilleuse, son cÅur éprouvait une douleur profonde à la pensée de ne pas revoir son Seigneur. Lui le savait. Occupé dâelle, comme il lâétait de Pierre, il a répondu à son ardente affection en se manifestant à elle premièrement. Nous retrouvons Jésus ressuscité entièrement occupé des siens; il les a en vue maintenant que son service dans le monde est terminé: et câest toujours ce quâil fait depuis la gloire: « Ãtant toujours vivant pour intercéder pour eux » (Hébreux 7:25). Marie alla annoncer aux disciples, qui menaient deuil et pleuraient, que Jésus était vivant et quâelle lâavait vu; mais ils ne la crurent pas. Quoiquâil leur ait si souvent parlé de sa résurrection (chap. 8:31; 9:9, 31; 14:28), ils nây avaient pas ajouté foi. Ils ne pouvaient croire en Jésus autrement quâen un Messie vivant, établissant son règne. Beaucoup de vérités, dans la Parole, nous demeurent obscures, parce que nous voulons les accorder avec ce que nous pensons, au lieu de laisser former nos pensées par elles.
« Après ces choses, il apparut sous une autre forme à deux dâentre eux qui étaient en chemin, allant aux champs » (v. 12). Nous avons le récit de cette rencontre en Luc 24:13 à 35. Ils annoncèrent aux autres disciples quâils avaient vu le Seigneur, mais ceux-ci ne les crurent pas non plus. « Plus tard, il apparut aux onze, comme ils étaient à table, et leur reprocha leur incrédulité et leur dureté de cÅur, parce quâils nâavaient pas cru ceux qui lâavaient vu ressuscité » (v. 14). Jésus les charge néanmoins dâannoncer lâÃvangile à toute la création. Si ces pauvres disciples se montraient si peu propres à accomplir une telle mission, Jésus le savait. Nâest-ce pas lui qui leur avait dit au commencement: « Je vous ferai devenir pêcheurs dâhommes? » (Chap. 1:17). Lui seul pouvait les en rendre capables, et il lâa fait. Jésus leur dit: « Celui qui aura cru et qui aura été baptisé sera sauvé, et celui qui nâaura pas cru sera condamné » (v. 16). Le sujet de lâÃvangile est lâÅuvre que Dieu a accomplie à la croix. Le pécheur doit lâaccepter en croyant que cette Åuvre a été accomplie pour lui. Celui qui croit est sauvé; il est né de nouveau. Juif ou païen, il devient un autre homme, câest-à -dire un chrétien. Ceux que le message des apôtres avait convertis devaient démontrer publiquement par le baptême quâils étaient devenus chrétiens. Le baptême est un signe de la mort de Christ qui délivre du péché et du monde et qui introduit, ici-bas, dans la maison de Dieu. Cette maison a remplacé, comme témoignage, Israël, le peuple terrestre de Dieu. Ainsi la foi sauve, et le baptême introduit dans le témoignage de Dieu sur la terre; celui qui est baptisé professe que la mort de Christ lâa tiré de lâétat ancien dans lequel il se trouvait selon la nature, et quâil fait partie de la maison de Dieu sur la terre, là où Dieu habite par son Esprit. Câest en rapport avec cet état nouveau que les missionnaires donnent un nouveau nom aux païens convertis quâils baptisent; ils perdent, à ce moment-là , même le nom qui se rattachait à leur ancien état.
Le passage de la mer Rouge offre un exemple très clair de la signification du baptême. Les Israélites la traversaient, non pour que lâange destructeur ne les atteigne pas (le sang de lâagneau les en avait préservés), mais pour être délivrés de lâÃgypte et de son prince, figure du monde et de Satan, son chef, et introduits, non pas en Canaan, mais dans le désert où Dieu habiterait avec eux. Il les voulait entièrement séparés du monde. Le sang de lâagneau de la Pâque expie le péché; le passage de la mer Rouge délivre du monde. Câest pourquoi Jésus ajoute: « Celui qui nâaura pas cru sera condamné », parce que câest la foi en lâefficacité de son sang qui sauve. Ailleurs nous apprenons que la maison dâun croyant est comprise dans son témoignage et doit être introduite dans la maison de Dieu ici-bas.
Au commencement de la prédication de lâÃvangile au milieu des Juifs, ennemis de Christ, et des Gentils plongés dans les ténèbres de lâidolâtrie, sous la puissance de Satan, il fallait une démonstration de la puissance divine qui accompagne la prédication de la Parole et qui se manifeste en ceux qui croyaient. Câest pourquoi Jésus dit à ses disciples: « Et ce sont ici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; ils prendront des serpents; et quand ils auront bu quelque chose de mortel, cela ne leur nuira point; ils imposeront les mains aux infirmes, et ceux-ci se porteront bien » (v. 17, 18). Tous ces signes démontraient la victoire que remportait la puissance de la grâce sur la puissance de Satan, sous laquelle gisait lâhomme, le serpent ancien ayant été vaincu par Christ à la croix. Les langues nouvelles sont en rapport avec la proclamation de lâÃvangile à tous les peuples, divisés en conséquence du péché commis lors de la construction de la tour de Babel. Tout dans ce passage nous parle du triomphe de la grâce.
Ces signes ne se voient plus dans lâÃglise. Le Seigneur nâa pas dit quâils auraient lieu jusquâà la fin. En Matthieu 28:20, Jésus, après avoir donné ses ordres aux disciples, leur indique ce qui demeurera jusquâà la fin; câest lui-même: « Et voici, moi je suis avec vous... jusquâà la consommation du siècle ». Si les croyants nâont plus le pouvoir de faire des miracles aujourdâhui, câest parce que nous sommes à la fin de lâhistoire de lâÃglise sur la terre et que ces signes étaient donnés pour lâétablissement du christianisme.
Ce qui caractérise maintenant les croyants fidèles, ce nâest pas la puissance, mais la faiblesse et lâobéissance à la parole de Dieu, au milieu de la chrétienté qui se réclame du nom de Christ, mais ne se soucie pas dâobéir à sa Parole, tout en désirant posséder la puissance. Si nous avions le pouvoir de faire des miracles, nous nous en servirions avec orgueil; nous croirions être quelque chose et nous négligerions les vrais intérêts du Seigneur, oubliant que ce qui lâhonore, câest lâobéissance.
Après avoir parlé avec ses disciples, le Seigneur fut élevé dans le ciel, et « sâassit à la droite de Dieu ». Le Serviteur parfait, ayant terminé son Åuvre, pouvait prendre la place de repos et dâhonneur à la droite du Dieu dont il venait dâaccomplir toute la volonté.
Le récit de Marc se termine par un passage qui montre encore combien câest le service qui caractérise cet Ãvangile: « Et eux, étant partis, prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux, et confirmant la parole par les signes qui lâaccompagnaient » (v. 20). Les disciples entreprirent énergiquement leur Åuvre et le caractère du service du Seigneur paraît encore ici: il coopérait avec eux.
Puissions-nous tous, chers lecteurs, retirer de cet Ãvangile que nous venons de parcourir ensemble, avec beaucoup de faiblesse et dâignorance, quelque chose de son trait caractéristique, tel que nous pouvons le voir dans la personne de Jésus, qui a parfaitement servi Dieu son Père, en nous laissant un modèle pour que nous le suivions.
Un des principaux éléments du service, câest le dévouement, qualité qui fait extrêmement défaut dans le siècle où nous vivons. Chacun recherche ses aises, sa propre satisfaction, son bien-être. Le dévouement ne peut sâexercer sans quâon renonce à soi-même; lâamour seul doit en être la source, car lâamour pense toujours premièrement aux autres, il ne cherche jamais son propre intérêt. Câest cet amour que Jésus a manifesté en quittant la gloire, pour venir ici-bas, non pour être servi, mais « pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs » (Chap. 10:45). Si nous pensons à lui, sachant que câest pour nous quâil est venu dans ce monde, afin dây souffrir tout ce quâil a enduré tout le long de son chemin et sur la croix, nous comprendrons que notre activité doit lâavoir pour modèle et pour motif, en sorte que, pour lui, nous pourrons supporter quelque renoncement, afin de marcher sur ses traces, le cÅur rempli de son amour. Lâapôtre Paul dit: « Lâamour du Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts, ... afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Corinthiens 5:14, 15). Pour agir ainsi, il faut évidemment avoir la vie de Dieu.
Dans les temps sérieux auxquels nous sommes parvenus, tout nous montre la proximité de la venue du Seigneur. En conséquence, il importe que tous nous agissions en ayant devant nous cette précieuse et solennelle vérité: les croyants, afin dâhonorer le Seigneur par lâobéissance à sa Parole, le dévouement à son service, la séparation du monde sous quelque forme quâil se présente à nous; ceux qui ne sont pas encore convertis, afin quâils viennent sans aucun retard à celui qui, dans ces tout derniers jours, tend encore les bras à chacun, disant: « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Matthieu 11:28). « Que celui qui veut prenne gratuitement de lâeau de la vie » (Apocalypse 22:17). Le Seigneur termine sa Parole en disant: « Oui, je viens bientôt ». Puissions-nous tous répondre: « Amen; viens, Seigneur Jésus ».
versets 1-20
Autour du sépulcre
(v. 1-8). â Le sabbat était passé, un grand jour pour les Juifs cette année-là , car il avait été précédé de la Pâque. Dès lors ni le sabbat, ni la Pâque nâavaient de valeur. Le véritable Agneau de Dieu avait définitivement accompli la pâque, et le sabbat, symbole du repos dans lequel Dieu voulait introduire lâhomme, nâétait plus possible sur le pied de la loi. Christ venu sous la loi, après avoir subi la mort, avait passé ce sabbat dans le sépulcre; Il était, comme dit Paul, « la fin de la loi » (Romains 10:4). Tout le système légal avait été, pour ainsi dire, enseveli avec Christ. Une nouvelle économie allait commencer avec la résurrection du Seigneur Jésus.
De fort grand matin, le premier jour de la semaine â le premier de tous les dimanches â Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, vinrent au sépulcre pour y apporter les aromates quâelles avaient achetés dans lâintention dâembaumer le corps de celui qui leur était si cher. Nâétant que des femmes, elles se demandaient comment elles pousseraient de côté la pierre, fort grande, qui fermait lâentrée du sépulcre; mais, à leur arrivée, elles constatèrent quâon lâavait enlevée. Elles entrèrent dans le sépulcre et virent un jeune homme, assis sur le côté droit, vêtu dâune robe blanche. Cet ange, à la vue duquel elles sâeffrayaient, leur dit: « Ne vous épouvantez point; vous cherchez Jésus le Nazarénien, le crucifié: il est ressuscité, il nâest pas ici; voici le lieu où on lâavait mis. Mais allez, dites à ses disciples et à Pierre: Il sâen va devant vous en Galilée; là vous le verrez, comme il vous lâa dit. Et sortant, elles sâenfuirent du sépulcre. Et le tremblement et le trouble les avaient saisies; et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur » (v. 6 à 8).
Marc ne mentionne que la venue des femmes au sépulcre, leur rencontre avec lâange et la mission dont elles doivent sâacquitter auprès des disciples, pour leur rappeler ce que Jésus leur avait dit au chapitre 14:28; Matthieu donne à ce sujet plus de détails, que nous avons considérés en lisant cet évangile. Cependant nous avons dans ce récit un détail qui ne se trouve pas ailleurs: câest la mention de Pierre par lâange: « Dites à ses disciples et à Pierre ». En cela lâamour du Seigneur pour son pauvre disciple se montre dâune manière touchante. Pierre devait être plongé dans une douleur très compréhensible, au souvenir de son reniement, â son dernier acte vis-à -vis de son Seigneur et Maître â et du regard quâil rencontra dans la cour du souverain sacrificateur. Aussi la mention de son nom, dans le message adressé aux disciples, dut le réconforter et lui faire comprendre que Jésus ne lâavait pas renié. Si le message avait été adressé simplement aux disciples, sans mentionner Pierre, ce dernier aurait pu dire: « Je ne dois plus me compter au nombre des disciples, puisque jâai renié mon Maître ». Mais le Seigneur sâoccupait spécialement de son disciple, afin de le relever, de le restaurer en vue du service quâil voulait lui confier. Nous voyons de quelle manière il le fit en Jean 21:15-20. Lâapôtre Paul cite Pierre comme un des témoins de la résurrection du Seigneur: « Et... il a été vu de Céphas » (1 Corinthiens 15:5).
Rencontre de Jésus et des siens
(v. 9-20). â Dans le reste du chapitre, Jésus se fait connaître aux siens. Il apparaît premièrement à Marie de Magdala, de laquelle il avait chassé sept démons. Câest elle que nous trouvons pleurant au sépulcre en Jean 20:1-18. Objet dâune délivrance si merveilleuse, son cÅur éprouvait une douleur profonde à la pensée de ne pas revoir son Seigneur. Lui le savait. Occupé dâelle, comme il lâétait de Pierre, il a répondu à son ardente affection en se manifestant à elle premièrement. Nous retrouvons Jésus ressuscité entièrement occupé des siens; il les a en vue maintenant que son service dans le monde est terminé: et câest toujours ce quâil fait depuis la gloire: « Ãtant toujours vivant pour intercéder pour eux » (Hébreux 7:25). Marie alla annoncer aux disciples, qui menaient deuil et pleuraient, que Jésus était vivant et quâelle lâavait vu; mais ils ne la crurent pas. Quoiquâil leur ait si souvent parlé de sa résurrection (chap. 8:31; 9:9, 31; 14:28), ils nây avaient pas ajouté foi. Ils ne pouvaient croire en Jésus autrement quâen un Messie vivant, établissant son règne. Beaucoup de vérités, dans la Parole, nous demeurent obscures, parce que nous voulons les accorder avec ce que nous pensons, au lieu de laisser former nos pensées par elles.
« Après ces choses, il apparut sous une autre forme à deux dâentre eux qui étaient en chemin, allant aux champs » (v. 12). Nous avons le récit de cette rencontre en Luc 24:13 à 35. Ils annoncèrent aux autres disciples quâils avaient vu le Seigneur, mais ceux-ci ne les crurent pas non plus. « Plus tard, il apparut aux onze, comme ils étaient à table, et leur reprocha leur incrédulité et leur dureté de cÅur, parce quâils nâavaient pas cru ceux qui lâavaient vu ressuscité » (v. 14). Jésus les charge néanmoins dâannoncer lâÃvangile à toute la création. Si ces pauvres disciples se montraient si peu propres à accomplir une telle mission, Jésus le savait. Nâest-ce pas lui qui leur avait dit au commencement: « Je vous ferai devenir pêcheurs dâhommes? » (Chap. 1:17). Lui seul pouvait les en rendre capables, et il lâa fait. Jésus leur dit: « Celui qui aura cru et qui aura été baptisé sera sauvé, et celui qui nâaura pas cru sera condamné » (v. 16). Le sujet de lâÃvangile est lâÅuvre que Dieu a accomplie à la croix. Le pécheur doit lâaccepter en croyant que cette Åuvre a été accomplie pour lui. Celui qui croit est sauvé; il est né de nouveau. Juif ou païen, il devient un autre homme, câest-à -dire un chrétien. Ceux que le message des apôtres avait convertis devaient démontrer publiquement par le baptême quâils étaient devenus chrétiens. Le baptême est un signe de la mort de Christ qui délivre du péché et du monde et qui introduit, ici-bas, dans la maison de Dieu. Cette maison a remplacé, comme témoignage, Israël, le peuple terrestre de Dieu. Ainsi la foi sauve, et le baptême introduit dans le témoignage de Dieu sur la terre; celui qui est baptisé professe que la mort de Christ lâa tiré de lâétat ancien dans lequel il se trouvait selon la nature, et quâil fait partie de la maison de Dieu sur la terre, là où Dieu habite par son Esprit. Câest en rapport avec cet état nouveau que les missionnaires donnent un nouveau nom aux païens convertis quâils baptisent; ils perdent, à ce moment-là , même le nom qui se rattachait à leur ancien état.
Le passage de la mer Rouge offre un exemple très clair de la signification du baptême. Les Israélites la traversaient, non pour que lâange destructeur ne les atteigne pas (le sang de lâagneau les en avait préservés), mais pour être délivrés de lâÃgypte et de son prince, figure du monde et de Satan, son chef, et introduits, non pas en Canaan, mais dans le désert où Dieu habiterait avec eux. Il les voulait entièrement séparés du monde. Le sang de lâagneau de la Pâque expie le péché; le passage de la mer Rouge délivre du monde. Câest pourquoi Jésus ajoute: « Celui qui nâaura pas cru sera condamné », parce que câest la foi en lâefficacité de son sang qui sauve. Ailleurs nous apprenons que la maison dâun croyant est comprise dans son témoignage et doit être introduite dans la maison de Dieu ici-bas.
Au commencement de la prédication de lâÃvangile au milieu des Juifs, ennemis de Christ, et des Gentils plongés dans les ténèbres de lâidolâtrie, sous la puissance de Satan, il fallait une démonstration de la puissance divine qui accompagne la prédication de la Parole et qui se manifeste en ceux qui croyaient. Câest pourquoi Jésus dit à ses disciples: « Et ce sont ici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; ils prendront des serpents; et quand ils auront bu quelque chose de mortel, cela ne leur nuira point; ils imposeront les mains aux infirmes, et ceux-ci se porteront bien » (v. 17, 18). Tous ces signes démontraient la victoire que remportait la puissance de la grâce sur la puissance de Satan, sous laquelle gisait lâhomme, le serpent ancien ayant été vaincu par Christ à la croix. Les langues nouvelles sont en rapport avec la proclamation de lâÃvangile à tous les peuples, divisés en conséquence du péché commis lors de la construction de la tour de Babel. Tout dans ce passage nous parle du triomphe de la grâce.
Ces signes ne se voient plus dans lâÃglise. Le Seigneur nâa pas dit quâils auraient lieu jusquâà la fin. En Matthieu 28:20, Jésus, après avoir donné ses ordres aux disciples, leur indique ce qui demeurera jusquâà la fin; câest lui-même: « Et voici, moi je suis avec vous... jusquâà la consommation du siècle ». Si les croyants nâont plus le pouvoir de faire des miracles aujourdâhui, câest parce que nous sommes à la fin de lâhistoire de lâÃglise sur la terre et que ces signes étaient donnés pour lâétablissement du christianisme.
Ce qui caractérise maintenant les croyants fidèles, ce nâest pas la puissance, mais la faiblesse et lâobéissance à la parole de Dieu, au milieu de la chrétienté qui se réclame du nom de Christ, mais ne se soucie pas dâobéir à sa Parole, tout en désirant posséder la puissance. Si nous avions le pouvoir de faire des miracles, nous nous en servirions avec orgueil; nous croirions être quelque chose et nous négligerions les vrais intérêts du Seigneur, oubliant que ce qui lâhonore, câest lâobéissance.
Après avoir parlé avec ses disciples, le Seigneur fut élevé dans le ciel, et « sâassit à la droite de Dieu ». Le Serviteur parfait, ayant terminé son Åuvre, pouvait prendre la place de repos et dâhonneur à la droite du Dieu dont il venait dâaccomplir toute la volonté.
Le récit de Marc se termine par un passage qui montre encore combien câest le service qui caractérise cet Ãvangile: « Et eux, étant partis, prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux, et confirmant la parole par les signes qui lâaccompagnaient » (v. 20). Les disciples entreprirent énergiquement leur Åuvre et le caractère du service du Seigneur paraît encore ici: il coopérait avec eux.
Puissions-nous tous, chers lecteurs, retirer de cet Ãvangile que nous venons de parcourir ensemble, avec beaucoup de faiblesse et dâignorance, quelque chose de son trait caractéristique, tel que nous pouvons le voir dans la personne de Jésus, qui a parfaitement servi Dieu son Père, en nous laissant un modèle pour que nous le suivions.
Un des principaux éléments du service, câest le dévouement, qualité qui fait extrêmement défaut dans le siècle où nous vivons. Chacun recherche ses aises, sa propre satisfaction, son bien-être. Le dévouement ne peut sâexercer sans quâon renonce à soi-même; lâamour seul doit en être la source, car lâamour pense toujours premièrement aux autres, il ne cherche jamais son propre intérêt. Câest cet amour que Jésus a manifesté en quittant la gloire, pour venir ici-bas, non pour être servi, mais « pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs » (Chap. 10:45). Si nous pensons à lui, sachant que câest pour nous quâil est venu dans ce monde, afin dây souffrir tout ce quâil a enduré tout le long de son chemin et sur la croix, nous comprendrons que notre activité doit lâavoir pour modèle et pour motif, en sorte que, pour lui, nous pourrons supporter quelque renoncement, afin de marcher sur ses traces, le cÅur rempli de son amour. Lâapôtre Paul dit: « Lâamour du Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts, ... afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Corinthiens 5:14, 15). Pour agir ainsi, il faut évidemment avoir la vie de Dieu.
Dans les temps sérieux auxquels nous sommes parvenus, tout nous montre la proximité de la venue du Seigneur. En conséquence, il importe que tous nous agissions en ayant devant nous cette précieuse et solennelle vérité: les croyants, afin dâhonorer le Seigneur par lâobéissance à sa Parole, le dévouement à son service, la séparation du monde sous quelque forme quâil se présente à nous; ceux qui ne sont pas encore convertis, afin quâils viennent sans aucun retard à celui qui, dans ces tout derniers jours, tend encore les bras à chacun, disant: « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Matthieu 11:28). « Que celui qui veut prenne gratuitement de lâeau de la vie » (Apocalypse 22:17). Le Seigneur termine sa Parole en disant: « Oui, je viens bientôt ». Puissions-nous tous répondre: « Amen; viens, Seigneur Jésus ».