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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Jude 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/jude-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur Jude 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-25
Chapitre 1er
V. 1-2
Jude s’adresse aux «appelés», c’est-à-dire à ceux qui sont véritablement le peuple appelé de Dieu, sans distinction particulière. Il n’écrit pas aux saints faisant partie d’une assemblée particulière, ni aux croyants juifs comme distincts de ceux des nations: Il a devant lui tous les saints. Il les voit de deux manières: d’abord en relation avec Dieu le Père, puis en relation avec Jésus Christ. Eux et nous sommes «bien-aimés en Dieu le Père, et conservés en Jésus Christ».
Combien ce tableau est beau! — le premier qui frappe dans cette épître. Il s’adresse à tous les saints universellement, en tant qu’appelés hors du monde. Tous sont «bien-aimés» en Dieu le Père, en tant que nés de Lui, et tous sont «conservés» comme étant sous la main puissante de Jésus Christ. Les vrais saints de Dieu sont les objets de l’amour divin et, malgré tout le mal qui peut envahir le domaine chrétien, ils seront préservés jusqu’à la fin. En outre, la miséricorde, la paix et l’amour leur seront multipliés, malgré la multiplication du mal et des méchants autour d’eux. Quel encouragement dans tout cela! Combien cela donne de l’assurance et combien cela fortifie! Munis de cette force, nous pouvons continuer à considérer les différentes sortes de mal qui sont exposées et prédites.
V. 3
Jude s’était proposé d’écrire un traité concernant «notre commun salut», mais se trouva détourné de son dessein, pour plutôt écrire cette courte épître d’exhortation en vue de la défense de la foi. Voilà une confession remarquable et tout à fait unique. Le «commun salut», c’est-à-dire le salut auquel nous participons tous, est effectivement un thème inépuisable, et il se peut très bien qu’en une autre occasion Jude ait donné suite à son projet initial, mais non pas d’une manière inspirée. En fait un exposé inspiré du salut était déjà disponible avec l’épître aux Romains de Paul, et dans la Parole inspirée, Dieu ne se répète pas. Il y avait cependant encore comme une petite niche à combler dans l’Écriture, de sorte que la première pensée de Jude fut mise de côté, et il fut honoré par Dieu en étant poussé au service de remplir cette niche.
Il était maintenant nécessaire que ceux qui sont appelés de Dieu soient exhortés à combattre pour la foi. Il n’avait été donné qu’aux apôtres d’exposer la foi avec autorité, et de la mettre par écrit dans l’Écriture inspirée. Il avait été donné à un nombre relativement restreint, d’être des pasteurs et des docteurs et d’instruire dans la foi. Il était donc bien probable que la masse des croyants allait sauter sur la conclusion que la défense de la foi et le combat pour la foi n’étaient l’affaire que de quelques-uns. D’où le besoin de cette parole d’exhortation. N’est-il pas extraordinaire et répréhensible qu’en présence d’une telle exhortation, il y ait tant de gens aujourd’hui qui considèrent que le combat pour la foi ne les concerne pas, et qui aimeraient reléguer cette activité à une poignée de spécialistes hautement qualifiés par leurs études, ou ayant quelque statut officiel?
La valeur de la foi est inexprimable. Elle rassemble tout ce que nous savons de Dieu en Christ. Si elle va, tout va, en ce qui nous concerne. D’où la nécessité de la maintenir dans son intégrité à tout prix, et non pas seulement de la garder passivement, mais de combattre activement pour elle. La foi a été «une fois enseignée aux saints». Il y a trois choses dans cet énoncé à considérer soigneusement.
Premièrement, la foi a été enseignée, non pas découverte. Ce n’est pas quelque chose d’élaboré par les hommes, y ajoutant morceau après morceau comme pour les sciences, mais c’est quelque chose communiqué par Dieu par le moyen du Saint Esprit. Les sciences ont été construites par l’observation, l’expérimentation et le raisonnement. La foi a été révélée par Dieu pour que notre foi la reçoive.
Deuxièmement la foi a été enseignée une fois, c’est-à-dire une fois pour toutes. Cet enseignement a pris un peu de temps. Elle a «commencé par être annoncée par le Seigneur, et nous a été confirmée par ceux qui l’avaient entendu» (Héb. 2:3). Au moment où Jude écrivait, l’enseignement de la foi était terminé: le domaine de la vérité révélée avait été complété par les écrits apostoliques. Les hommes de science attendent toujours de nouvelles découvertes: ils n’ont pas beaucoup de choses certaines et réglées de manière incontestable. Nous, nous avons une foi enseignée une fois pour toutes. Dieu a parlé. Sa parole a été consignée par écrit et nous n’attendons aucune révélation supplémentaire. Elle ne peut être amendée, mais peut être rejetée. Nous la recevons, désirant l’aide de Dieu pour la comprendre toujours mieux.
Troisièmement la foi a été enseignée aux saints. Elle n’a pas été enseignée aux apôtres et aux prophètes, mais enseignée par eux aux saints. Les saints en sont donc les gardiens, et non pas seulement des hommes éminents ou doués parmi les saints. C’est un fait de toute importance. La foi s’adresse à la foi de chacun de nous. Chacun de nous doit la recevoir et la comprendre, et chacun doit être prêt à la maintenir et à combattre pour elle selon qu’il est nécessaire. Tout ceci nous éclaire pour faire voir combien a été désastreuse l’idée qu’il était bon d’avoir dans l’église une classe spéciale d’hommes, officiellement nommés, prêtres ou pasteurs, dédiés à cette activité. Cela a été un coup de maître de l’adversaire, car là où cette idée a prévalu, la grande masse des croyants a été détournée du combat de la foi, et maintenue dans un état d’infantilisme spirituel.
Tout vrai croyant alors devrait donc combattre pour la foi, et combattre avec ferveur comme y ayant un intérêt vital. Les détails sur la manière de combattre ne sont pas donnés par Jude dans cette courte épître. Nous trouvons ailleurs que nous devons éviter les armes charnelles, et que nous devons avoir l’esprit du Jésus débonnaire et humble de cœur que nous servons (voir 2 Cor. 10:4; 2 Tim. 2:24-25). Jude nous instruit à nous fortifier dans la foi, ce qui doit être le préalable au combat pour elle. Mais ceci touche à ce qui se trouve à la fin de l’épître.
V. 4
Au verset 4 commence l’exposé de l’état de choses qui se développait et qui rendait le message de Jude si urgent. Des hommes de genre fort dépravé s’étaient glissés parmi les fidèles à leur insu — des impies, qui changeaient la grâce de Dieu en dissolution, et reniaient le grand Maître qu’ils professaient servir. Dans la première épître de Jean, nous voyons qu’il y avait des antichrists qui «étaient sortis», tandis que les hommes dont parle Jude s’étaient «glissés parmi». Les premiers étaient apparemment des gens d’une classe supérieure, intelligents et philosophes, qui s’en allaient quand leurs idées étaient refusées. Les seconds n’avaient rien d’une classe supérieure, mais étaient des gens de genre dissolu, se servant de la grâce de Dieu comme d’un manteau pour couvrir leur péché.
Nous entendons parfois des gens protester contre la doctrine de la grâce au motif qu’on peut en abuser. La réponse à cela c’est qu’on en a effectivement abusé, et que ces abus avaient déjà pleinement cours à la fin du premier siècle; et les Écritures nous disent comment on en a abusé, mais qu’au lieu de nous recommander d’abandonner la doctrine de la grâce, elles insistent pour que nous combattions pour elle.
V. 5 à 7
Aux versets 5 à 7, trois cas sont cités pour montrer le caractère irrévocable du jugement de Dieu sur le genre de mal que ces impies commettaient. Dans le cas d’Israël, il s’agissait d’une incrédulité directe et totale, et les incrédules furent détruits malgré qu’au début, ils avaient participé à beaucoup de privilèges. Dans le cas des anges, leur péché tenait en un mot, l’apostasie. Ils avaient complètement abandonné leur position et leur état d’origine. Telle est l’apostasie: pour toute créature, ange ou homme, faire cela c’est signer sa perte irrémédiablement. Sodome et ses villes jumelles s’étaient livrées à la débauche complète, enfreignant les limites dressées par Dieu, et leur jugement est éternel. Trois avertissements terribles!
V. 8 et 9
Or les hommes dénoncés par Jude étaient marqués de caractères semblables. Ils se souillaient par les péchés de la chair, et en même temps ils refusaient l’autorité avec arrogance. Cela nous conduit au verset remarquable sur le combat entre Michel l’archange et le diable. Ce que Jude cite ne figure pas du tout dans l’Ancien Testament. Le diable, bien que maintenant déchu, était autrefois une haute dignité dans l’ordre angélique, et jusqu’à ce qu’il en soit finalement dépouillé par Dieu, cette dignité doit être respectée. C’était une dignité angélique si haute que même Michel la respectait. Il ne prit pas sur lui de le tancer, mais laissa Dieu le faire.
En passant, apprenons par là à ne pas faire nous-mêmes ce dont même Michel s’abstint. Combien souvent on entend des gens parler de Satan légèrement et en se moquant, et il se peut que nous l’ayons fait nous-mêmes. Ne recommençons pas. Satan est un esprit, qui autrefois a eu une place prééminente, sinon la première place dans la hiérarchie angélique. Même déchu, il détient encore un pouvoir immense que nous ne pouvons pas nous permettre de mépriser. Mais à l’abri par la puissance du Seigneur, nous n’avons pas besoin de le craindre.
V. 10
Le verset 10 contient une accusation très tranchante. Souvent les hommes ignorants autant qu’arrogants injurient ce qu’ils ne comprennent pas. Non seulement ces hommes faisaient cela, mais aussi ils se corrompaient dans des choses dont ils ne comprenaient pas la nature. «Mais ceux-ci, ils injurient tout ce qu’ils ne connaissent pas, et se corrompent dans tout ce qu’ils comprennent naturellement comme des bêtes sans raison». Dans le domaine des choses spirituelles, ils injurient; dans le domaine des choses naturelles, ils se corrompent. C’est vraiment une accusation terrible.
V. 11
Le verset 11 nous dresse un tableau vivant de ces hommes, et plus particulièrement peut-être du mal qui les caractérisait, et qui allait se perpétuer chez leurs successeurs. De nouveau, trois cas de l’Ancien Testament sont cités, qui définissent exactement la condition dont il s’agit. Dans ce domaine, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Le mal se répète sous les mêmes formes, suit le même cours, et aboutit à la même fin. Jude ne mâche pas ses mots. Ces hommes et leurs successeurs n’ont rien à attendre d’autre que du malheur.
Chemin de Caïn
Le commencement de leur voie, c’est de marcher dans le chemin de Caïn. C’est un chemin de propre volonté dans les choses de Dieu. Caïn fut le premier à prendre ce chemin, et lui a laissé son nom. Il voulait s’approcher de Dieu, ce qui en soi était bon; mais il voulait le faire à sa manière, non pas à celle de Dieu. Or par le fait d’avoir revêtu nos premiers parents de peaux de bêtes, Dieu avait indiqué que la mort était Sa manière de s’approcher, et la foi d’Abel l’avait saisi. Caïn n’avait pas de foi, il n’avait que ses propres pensées. Pourquoi Dieu ne se satisfaisait-il pas de la manière qui semblait juste à Caïn? C’est que Caïn voulait emprunter son propre chemin par propre volonté.
Ces hommes empruntaient le chemin de Caïn, lequel est encore fort populaire. Des multitudes préfèrent leurs propres pensées à la Parole de Dieu. Pourquoi Dieu ne pourrait-Il pas être satisfait de leurs efforts et de leur approche? Tant qu’ils Le reconnaissent, ne peuvent-ils pas s’approcher et L’adorer comme il leur plaît? En tout cas, c’est ce qu’ils veulent faire. Hélas! C’est encore prendre le chemin de Caïn, et la fin n’en est que malheur.
Erreur de Balaam
«Ils se sont abandonnés à l’erreur de Balaam pour une récompense»: c’est l’étape suivante. C’est de la pure recherche de soi dans les choses de Dieu. On tolère une sorte de religion, et on en fait une affaire profitable. Balaam était un médium spirite qui reprenait tout ce qui pouvait lui profiter dans la vraie connaissance de Dieu. C’était l’erreur que Balaam pratiquait. L’erreur qu’il enseignait, et par laquelle il prit au piège de nombreux Israélites, et les amena sous le jugement de Dieu, c’était l’alliance pécheresse avec le monde idolâtre. Dans tout ce qu’il pratiquait et enseignait, la seule chose qui lui importait, c’était gagner de l’argent — l’amour de la récompense.
Notre épître parle du «chemin de Caïn» et de «l’erreur de Balaam»; en 2 Pierre 2:15 il est parlé du «chemin de Balaam». Mais dans les deux épîtres la pensée est la même, car en Pierre il nous est dit qu’il «aima le salaire d’iniquité». Son chemin est qualifié de chemin de folie. Hélas! Sa folie a eu de nombreux adeptes depuis le jour où Jude écrivait jusqu’à aujourd’hui. Les hommes méchants dont parle Jude «s’abandonnaient» à l’erreur, et nous croyons que cette expression s’applique encore à beaucoup de gens. Il est frappant de voir que Balaam et son mauvais enseignement apparaissent dans la lettre du Seigneur à l’assemblée de Pergame (Apoc. 2), alors que cette église correspond prophétiquement à l’époque où l’église accepta d’être patronnée par le monde et où les corruptions du système romain commencèrent.
Dans ce système, nous voyons la religion en tant que puissance qui fait de l’argent, portée à son plus haut degré. Il y a quelques années en Espagne, nous lisions un article de journal qui montrait combien coûtaient d’argent les bienfaits supposés offerts par Rome de la naissance à la mort, — car en fait, on n’a rien sans rien. Qui plus est, même après la mort, il faut encore de l’argent car il y a le temps de purgatoire à raccourcir. Le titre (traduit) de l’article était «la religion de l’argent». L’histoire de Rome à travers les âges nous fournit de nombreux et terribles exemples d’hommes qui ont changé la grâce de Dieu en dissolution, comme le dit Jude. De nombreuses autres formes d’erreur ont une forte tendance à faire de l’argent, mais peut-être pas au même degré.
Contradiction de Coré
Finalement il y a la contradiction de Coré, dont on trouve les détails en Nombres 16. Le péché de Coré c’était s’arroger de l’importance dans les choses de Dieu, et cela a entraîné une prompte destruction. Caïn a vécu de nombreuses années après s’être engagé dans son chemin de propre volonté. Balaam a vécu assez de temps pour faire beaucoup de ravages en Israël par son erreur, et au moins pendant un temps, sa recherche de soi a paru lui profiter. Mais s’arroger de l’importance dans les choses de Dieu comme Coré a attiré un jugement rapide et rigoureux.
C’est la troisième et dernière étape dans le progrès du mal qui remplit la chrétienté aujourd’hui. Nous pensons parler sobrement en disant que des exemples terribles de ce mal abondent de toute part. Les hommes n’ont jamais été aussi sûrs d’eux et de leurs pouvoirs en matière de religion. Coré s’est donné de l’importance contre Moïse et Aaron; aujourd’hui des hommes qui se disent chrétiens sont tout à fait prêts à s’imposer contre Christ. «Jésus Christ», disent-ils, «a pensé ceci et cela, mais nous savons mieux que lui maintenant, car nous sommes dans un siècle de lumières». C’est un signe sinistre! Le jugement ne peut plus être longtemps différé.
Nous qui aimons le Seigneur Jésus Christ, retenons-en qu’en toutes choses nous sommes tenus de faire Sa volonté, que nous cherchons Sa gloire et non pas la nôtre, et qu’au lieu de nous faire valoir nous-mêmes, nous devons faire valoir Ses droits. C’est ainsi que nous Lui serons agréables.
V. 12 et 13
Si le verset 11 illustre pour nous le développement et l’aboutissement du mal conduisant à l’apostasie, aux versets 12 et 13 nous revenons aux gens qui incarnaient le mal au temps de Jude, et il y a un exposé complémentaire de leur caractère dans une série de [cinq] figures vivantes dont nous devons essayer de comprendre le sens.
Ils étaient des «taches» dans les agapes de ces premiers chrétiens. Il paraît que le mot traduit par «tache» a aussi le sens d’une roche déchiquetée, spécialement sous l’effet des vagues de la mer. Donc ces méchants hommes qui s’étaient glissés parmi les fidèles à leur insu, et qui maintenant prenaient place hardiment dans la vie sociale des croyants, étaient une menace terrible, comme les écueils, ces récifs submergés qui mettent en dangers les bateaux. Leur passion était de se repaître eux-mêmes, mais non pas de nourrir le troupeau. Jude nous avertit sur leur vraie nature pour que nous puissions les éviter.
Puis, en prenant une autre image, ils sont comme des nuages emportés par le vent, mais sans pluie. Dans le pays où Jude écrivait, les nuages étaient accueillis comme annonciateurs de pluie. Ainsi ces hommes paraissaient apporter du rafraîchissement à l’héritage fatigués de Dieu; mais ils n’avaient rien à donner étant eux-mêmes poussés par la puissance de Satan, ce dont le vent est une figure.
Et encore ils sont comme des arbres d’automne sans fruit. Or en automne on s’attend à trouver des fruits sur les arbres; mais ces hommes étaient sans fruits. Ces hommes présentent des marques prometteuses, mais pas de concrétisation, car ils sont deux fois morts — d’abord morts par nature, et morts comme tombant sous le jugement de Dieu. En disant qu’ils sont déracinés, Jude les voit sans doute prophétiquement comme ayant subi le jugement.
Ils sont aussi comme des vagues impétueuses de la mer, couvertes d’écume, car ils étaient sans frein, sous le contrôle de la puissance de Satan. C’était leur propre honte qu’ils affichaient [«jetant l’écume de leurs infamies»]. Le mot original pour «infamies» est bien au pluriel: il s’agissait des choses qui étaient une honte pour eux, sans pour autant qu’eux-mêmes n’en ressentent aucune honte. Probablement qu’au lieu d’en ressentir, ils s’en glorifiaient plutôt.
Cinquièmement, ils étaient comme des «étoiles errantes» ou météores, en ce que leur lumière devait être vite être éteinte dans la noirceur des ténèbres éternelles. Ceci parle encore de jugement, et nous ramène au point où nous étions à la fin des versets 11 et 12. Nous savons tous la vitesse à laquelle un météore traverse les cieux, puis se perd dans les ténèbres. Il en serait ainsi d’eux. Ils n’avaient pas de lumière fixe à donner.
V. 14 et 15
On a pu voir que les dernières paroles de chacun des versets 11, 12 et 13 parlent le jugement; et maintenant aux versets 14 et 15, Jude nous dit clairement comment le jugement va tomber sur ces apostats. Ce sera par intervention directe du Seigneur, apparaissant en gloire, selon ce qui avait été déjà prédit même aux jours d’Énoch.
Toutes les informations que L’Écriture donne sur cet homme remarquable tiennent en peu de mots, mais fort significatifs. Genèse 5 nous parle du caractère élevé de sa vie, marchant avec Dieu pendant pas moins de trois cents ans. Ce chapitre nous parle aussi de sa fin glorieuse, transporté en la présence de Dieu. Hébreux 11 nous parle de sa foi, de la puissance de sa vie et de son enlèvement. Dans l’épître de Jude nous découvrons que c’était un prophète et, pour autant que nous le sachions, le premier de tous les prophètes.
Ce premier prophète parla des scènes finales du jour de l’homme quand le Seigneur viendra avec des myriades de Ses saints pour exécuter le jugement. Ses paroles montrent à l’évidence que quand Il reviendra le mal aura atteint son apogée, et sera si public et si flagrant que le jugement ne pourra qu’aboutir à la condamnation et à l’exécution. La répétition des mots «impies» et «impiété» au v. 15 est très frappante. Il y aura des hommes impies faisant et disant les choses les plus impies de la manière la plus profane. À Sa venue, le Seigneur les condamnera, leur ouvrant les yeux sur leur culpabilité pour qu’ils la reconnaissent; alors Il exécutera le jugement sur eux.
C’était une vérité révélée dès les temps les plus anciens, que le Seigneur Lui-même apparaîtrait pour s’occuper du mal éhonté de l’homme. Mais ce n’est qu’au temps du Nouveau Testament qu’il apparaît que le Seigneur Jésus est l’Éternel qui doit venir. Il ne viendra pas parce que l’évangile aura préparé le monde à Le recevoir, comme beaucoup le pensent encore. Il viendra pour purifier la terre par le jugement, assisté de Ses saints. D’autres passages de l’Écriture nous informent qui seront Ses saints, et comment ils iront au ciel pour revenir avec Lui. L’évangile aura accompli le travail qui lui incombait de rassembler les saints hors du monde pour le ciel. Alors le jugement suivra son cours.
V. 16 à 19
Dans les versets 16 à 19, nous avons encore une description et une présentation de ces hommes qui se sont glissés parmi les fidèles à leur insu. Il est vraiment très remarquable de voir comment l’Esprit de Dieu se donne la peine de nous montrer clairement leur caractère pour que nous puissions les identifier. Ils sont qualifiés de «murmurateurs, se plaignant de leur sort», c’est-à-dire des mécontents ayant des plaintes à faire, la raison de tout cela ne venant pas de ceux contre lesquels ils ont des griefs, mais de leurs propres convoitises. Leurs convoitises les dominent au point que rien ne peut les satisfaire. Ils disent de grandes choses — sur eux-mêmes sans doute — et ils aiment le langage grandiose, tandis qu’au même moment ils adulent et flattent les gens influents pour obtenir d’eux quelque chose en vue de leur propre profit. Quelle image méprisable tout cela nous présente!
Jude nous enjoint aussi de nous souvenir de ce qui a été écrit par les apôtres du Seigneur avant qu’il écrive cette épître. C’est en 2 Pierre 3:3 que nous lisons sur les moqueurs qui viendront aux derniers temps, marchant selon leurs propres convoitises, mais de toute évidence les autres apôtres ont rendu un témoignage allant dans le même sens. Les hommes que Jude avait en vue étaient de cette sorte: ils étaient sensuels et seulement selon leur nature, et ils n’avaient pas l’Esprit. Avoir l’Esprit est la marque infaillible de ce qu’on appartient réellement à Christ. Jude les décrit aussi comme «ceux qui se séparent eux-mêmes». La question reste posée de savoir si «eux-mêmes» fait partie du texte original, et la version anglaise autorisée révisée dit simplement «ceux qui se séparent». Le Saint Esprit est la puissance de l’unité. Ces hommes dépourvus de l’Esprit fomentaient la désunion. C’est par ces mots que Jude finit sa description de ces hommes.
On ne peut concevoir une description plus sombre de l’impiété. Elle commence par le fait de changer la grâce de Dieu en dissolution, et le reniement du seul Maître et Seigneur. Elle finit par la création de divisions, en étant totalement dépourvu de l’Esprit de Dieu. Pourtant ils s’étaient glissés parmi les fidèles à leur insu. Dieu les trouvera quand même, et ils périront en tant qu’apostats.
V. 20-21
Or Jude ne nous éclaire pas seulement quant au mal; il s’en sert pour inciter à poursuivre diligemment ce qui est bon, pour ce qui nous concerne. Au verset 20, il en appelle encore aux vrais saints de Dieu, et il leur indique ce qui doit les caractériser en présence de toutes ces difficultés. Ces instructions se rangent sous quatre chefs.
Nous édifier sur notre très sainte foi
Premièrement, nous devons nous édifier sur notre très sainte foi. Notez soigneusement les termes utilisés. Il n’est pas dit que nous devons édifier la foi. Nous avons déjà vu dans l’épître que la foi nous est confiée comme une chose parfaite et complète. Elle n’a pas besoin d’être édifiée: nous ne pouvons rien y ajouter. C’est nous qui avons besoin d’être édifiés. Nous pouvons avoir reçu la foi et nous fonder sur elle par la foi. C’est la bonne manière et la vraie manière de commencer, mais il ne faut pas en rester là; nous avons besoin d’être édifiés sur elle pour qu’elle devienne notre vraie vie. Nous ne pourrons jamais être trop instruits en elle, ou trop solidement établis sur elle. Jude qualifie en outre la foi de «très sainte». Nous n’avons plus aujourd’hui de lieu très saint comme Israël autrefois, mais nous avons à la place une très sainte foi. On ne doit pas en abuser et ni l’altérer: ce n’est pas impunément qu’on le ferait. Seuls les insensés se risquent à ce que même les anges craignent de faire.
Arrivés là, rappelons-nous que le fond de l’épître, c’est de nous amener à combattre avec ardeur pour la foi. Que nous soyons édifiés sur elle en est sans doute une condition préalable. Certains aiment se battre pour le plaisir de se battre, et ils se jetteraient dans la lutte au nom d’une cause qu’ils ne comprennent qu’imparfaitement, voire pas du tout. Mais ce n’est pas la manière des appelés qui sont «bien-aimés en Dieu le Père, et conservés en Jésus Christ». La foi doit être la base sur laquelle nous sommes édifiés avant de devenir la bannière pour laquelle nous combattons. Et plus nous sommes vraiment édifiés sur elle, plus nous serons moralement et spirituellement équipés pour entrer au combat.
Prier par le Saint Esprit
En second lieu, il faut «prier par le Saint Esprit» — non pas prier le Saint Esprit comme s’il devait être un Objet de foi, en dehors de nous-mêmes. C’est «par» Lui [ou: en Lui] que nous devons prier. Or la prière est l’expression de la dépendance de Dieu, qui est en dehors de nous. Nous sommes très dépendants, et il faut que nous le sachions, et que nous le confessions pratiquement dans nos prières. En ceci nous serons aux antipodes des impies que Jude nous a décrits. Ils estiment qu’ils se suffisent entièrement à eux-mêmes, et à cause de cela ils méprisent la domination et n’ont pas peur de parler mal des dignités.
Nos prières cependant doivent être par [ou: dans] l’Esprit, c’est-à-dire que nous devons prier comme des gens dirigés par l’Esprit qui habite en nous, et qui par conséquent demandent les choses qui sont selon Ses pensées. La prière qui jaillit par le Saint Esprit agissant dans le cœur des saints, est certainement à la fois fervente et efficace.
Nous conserver dans l’amour de Dieu — v. 21
En troisième lieu, nous devons nous conserver dans l’amour de Dieu. Nous devons demeurer dans la conscience et la chaleur et la puissance de cet amour. Nous sommes bien sûr persuadés avec Paul que rien «ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu, qui est dans le christ Jésus, notre Seigneur» (Rom. 8:39). Son amour nous tient fermement et il ne nous délaissera jamais. Mais nous devons aussi y tenir fermement dans les recoins cachés de nos cœurs. Nous devons être immergés dans cet amour, tout comme un seau ou autre récipient jeté dans l’océan: il est dans l’océan, et l’océan est en lui. Si donc nous nous conservons dans l’amour de Dieu, l’amour de Dieu sera en nous, communiquant ses beaux caractères à nos vies.
Rappelons-nous encore que ceci est dit à des saints qui sont exhortés à combattre avec ardeur pour la foi. Dans l’ardeur du combat, rien n’est plus facile que de s’irriter, ou de perdre son sang froid. Si nous nous conservons dans l’amour de Dieu, nos esprits s’élèveront au-dessus des irritations dues à des gens fâcheux ou mauvais, et à leurs raisonnements. Un croyant peut se trouver mêlé à des controverses avec des gens qui sont bien au-delà de notre force sur le plan intellectuel, mais s’il est lui-même bien édifié sur la foi, et s’il prie par l’Esprit, il est conservé dans l’amour de Dieu, et il ne sortira pas au second rang du conflit. Peut-être qu’il ne convaincra pas ses opposants, mais les spectateurs seront conscients d’avoir été témoins de quelque chose de plus grand que du simple intellectualisme.
Attendre la miséricorde de notre seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle
En quatrième lieu, nous devons «attendre la miséricorde de notre seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle». Nous avons déjà beaucoup aujourd’hui, mais il va y avoir bien plus encore. Nous sommes des gens qui ont des espérances. Les méchants peuvent se multiplier autour de nous et la pleine apostasie peut approcher, mais nous avons une merveilleuse perspective et une grande espérance en la venue du Seigneur. Nous attendons Sa venue en l’air selon 1 Thessaloniciens 4:15-17, quand Il prendra Ses saints auprès de Lui. Cette grande action du Seigneur est appelée «miséricorde». Nous ne la méritons pas, pas plus que nous méritons d’être pardonnés ou rachetés. Mais nous allons l’avoir, simplement sur le terrain de la miséricorde. Ce sera un acte de miséricorde, couronnant tous les autres actes de miséricorde qui ont caractérisé Ses soins envers nous. Et cela nous vaudra la vie éternelle dans le plein sens du terme. Alors nous n’aurons pas seulement la vie, mais nous serons aussi dans des scènes où cette vie est dans son domaine propre, et où elle se déploie sans mesure.
Nous sommes donc exhortés à persévérer activement dans l’attente de cet achèvement merveilleux. Nous n’avons pas à orienter nos attentes vers une amélioration du monde ou de l’église. Nous n’avons même pas à chercher des réveils — bien que Dieu, dans Sa miséricorde, puisse en accorder, et s’Il le fait, nous nous réjouirons et nous rendrons grâces. Non, nous attendons la venue du Seigneur; et plus cet espoir brûle ardemment dans nos cœurs, plus nous assumerons correctement le combat pour la foi.
Les quatre exhortations de Jude concernent donc respectivement, la foi, le Saint Esprit, l’amour de Dieu, et la miséricorde à venir de notre Seigneur Jésus Christ. En rapport avec tout cela, nous devons nous édifier, prier, nous conserver et attendre. Ces exhortations sont très personnelles et adressent leur appel à tous ceux qui aiment le Seigneur.
V. 22 et 23
Aux versets 22 et 23, nous avons d’autres exhortations quant à notre attitude envers deux classes différentes de personnes, désignées par les expressions «les uns» d’une part, et «les autres» d’autre part. Il ne s’agit plus des hommes méchants dénoncés dans l’épître, ni des saints qui craignent Dieu et auxquels l’épître s’adresse.
«Les uns» du verset 22 semblent être des personnes qui, dans une certaine mesure, ont été influencées ou piégées par les hommes méchants. Il faut les distinguer soigneusement et les traiter avec compassion. «Les autres» dont il est question au verset 23 ont été manifestement plus engagés dans le mal, et contaminés par lui. Toutefois, même ces derniers sont à sauver dans la mesure du possible, mais l’état d’esprit de celui susceptible de leur porter secours doit être fort loin de la confiance en soi. Il doit craindre le feu qui menace de les dévorer, et haïr la chair qui les a souillés. C’est seulement si l’on a cet état d’esprit pour aller s’en occuper, qu’on échappera soi-même au feu et à la souillure, et qu’on pourra donc les secourir.
C’est une parole très importante pour nous, car nous sommes naturellement enclins à traiter de la même manière tous ceux qui, de quelque façon, sont impliqués dans de telles impiétés. Il se peut que nous discernions le mal, et que nous soyons très remontés contre lui, et que nous soyons alors fort enclins à mettre dans un même sac ceux qui sont et ceux qui ont induit en erreur, les laissant dans leur souillure sans autre perspective que le feu. Cela ne doit pas être. Nous devons nous souvenir de la différence qu’il nous est demandé de faire.
V. 24 et 25
Nous arrivons maintenant aux versets 24 et 25: quel heureux contraste avec ce qui précède! Nous passons des ténèbres de la méchanceté humaine et de l’apostasie, et même des combats et des efforts des vrais saints dans la présence du mal, à la claire lumière de la puissance et de la gloire de Dieu. Nos yeux se lèvent vers «Celui qui a le pouvoir de vous garder sans que vous bronchiez». Ce n’est que là que se trouve le vrai repos pour le cœur.
Nous devons combattre pour la foi, nous édifier nous-mêmes sur elle, et travailler à sauver les autres de la souillure et de la condamnation, mais nous ne pouvons trouver aucun repos en nous-mêmes ou dans nos efforts. Nous pouvons avoir la grâce de nous conserver dans l’amour de Dieu, au moins dans une mesure, mais nous ne pouvons trouver du repos que dans le fait que Lui peut nous garder de tomber, et peut nous présenter irréprochables en présence de Sa gloire.
Puisqu’Il le peut, nous sommes seuls à blâmer si nous bronchons en chemin. Cependant, s’il est vrai qu’il peut nous arriver de broncher, nous ne tomberons pas définitivement. Nous serons présentés dans la présence de Sa gloire quand elle brillera de tout son éclat, et même la lumière de cette gloire ne trouvera aucune faute en nous. Combien cela est extraordinaire! Combien cela est excellent! Quel triomphe de la grâce et de la puissance de Dieu!
Il ne nous reste qu’à nous courber dans la présence de ce Dieu Sauveur, par le Seigneur Jésus, et à Lui donner gloire, majesté, domination et pouvoir, maintenant et pour tous les siècles. Amen.