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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 19". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/john-19.html.
bibliography-text="Commentaire sur John 19". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-42
Pilate fait fouetter Jésus
(v. 1-7) â Pilate, tout en reconnaissant lâinnocence de Jésus, le fit fouetter. Livré à la brutalité des soldats romains, il devient lâobjet de leurs moqueries. Ils tressèrent une couronne dâépines, la mirent sur sa tête et le revêtirent par dérision, dâun vêtement de pourpre, insigne de la royauté. Jésus reçoit lâhommage ironique des soldats, accompagné de soufflets. Pilate pensait-il satisfaire la haine des Juifs en livrant Jésus à de tels outrages? On peut le supposer, mais lâessai nâaboutit pas. Il fallait aussi cet acte pour que les gentils eussent leur part de culpabilité dans la mort de Christ.
En ce moment, cet adorable Sauveur endurait tout particulièrement ce que lâauteur de lâépître aux Hébreux appelle «la contradiction des pécheurs contre lui-même» (Héb. 12:3). Tout était en contradiction avec la nature et les attributs de cette glorieuse personne. Sacré Roi sur Sion, par Dieu même, il est couronné dâépines et revêtu dâun manteau de pourpre par des païens. Celui devant qui tout genou se ploiera reçoit des soufflets et lâhommage moqueur de sa créature ignorante et avilie. Le juge des vivants et des morts est lâaccusé qui comparaît devant des pécheurs qui le condamneront. Nous pouvons, en effet, comme dit lâapôtre «considérer celui qui a enduré une telle contradiction de la part des pécheurs contre lui-même», afin de nâêtre pas découragés lorsque nous éprouvons quelque peine dans le chemin que nous a tracé un Sauveur rejeté.
«Pilate sortit encore et leur dit: Voici, je vous lâamène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime. Jésus donc sortit dehors, portant la couronne dâépines et le vêtement de pourpre, et il leur dit: Voici lâhomme!» (v. 4, 5). La vue de Jésus, qui avait subi le supplice du fouet, son front saignant sous la couronne dâépines, ne toucha pas plus le cÅur des Juifs que la déclaration de Pilate, lorsque, pour la troisième fois, il leur dit quâil ne trouvait aucun crime en lui. Pilate le leur présenta en disant: «Voici lâhomme». Au verset 29 du chapitre précédent, il leur avait demandé quelle accusation ils portaient contre cet homme. Eux répondirent: «Si cet homme nâétait pas un malfaiteur, nous ne te lâeussions pas livré». Cet adorable Sauveur était entre leurs mains un homme, mais haï de tous, chargé de mépris. Il était par grâce un homme, fait inférieur aux anges à cause de la passion de la mort, homme des conseils de Dieu, qui va représenter lâhomme perdu, coupable, souillé, sous le jugement divin; et mourir sur la croix pour mettre fin à lâhomme en Adam et le placer nouveau dans la présence de Dieu par sa résurrection et son exaltation. Maintenant câest dans la gloire que nous voyons le Fils de lâhomme couronné de gloire et dâhonneur, en réponse à la question: «Quâest-ce que lâhomme que tu te souviennes de lui, ou le fils de lâhomme que tu le visites? » (Héb. 2:5-9). «Quand donc les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils sâécrièrent, disant: Crucifie, crucifie-le! Pilate leur dit Prenez-le, vous, et le crucifiez; car moi, je ne trouve pas de crime en lui. Les Juifs lui répondirent: Nous avons une loi, et selon notre loi il doit mourir, car il sâest fait Fils de Dieu» (v. 6, 7). Pilate recule un moment devant la responsabilité de la condamnation de Jésus. Il leur offre de le faire eux-mêmes, puisquâil ne trouvait pas de crime en lui. Cette offre nâest pas acceptée, non pas quâils craignissent de faire mourir quelquâun, mais Dieu voulait que les nations et les fils dâIsraël accomplissent «toutes les choses» que sa main et son conseil «avaient à lâavance déterminé devoir être faites»; ainsi que Pierre le dit aux Juifs en Actes 4:27, 28.
Condamnation de Jésus par Pilate
(v. 8-16) â Les Juifs font valoir un nouvel argument en faveur de la mort de Jésus, savoir quâil sâest fait Fils de Dieu. «Quand donc Pilate entendit cette parole, il craignit davantage, et il entra de nouveau dans le prétoire, et dit à Jésus: Dâoù es-tu? Et Jésus ne lui donna pas de réponse» (v. 8, 9). Lâembarras de Pilate ne fait quâaugmenter en entendant cette nouvelle accusation, car, pour lui il ne sâagit plus seulement de prétention à la royauté, mais à la divinité. Soit que sa conscience soit atteinte par ce quâil voit et entend de Jésus, soit à cause de sa superstition de païen, sâil se trouve en présence dâune divinité, Pilate éprouve de lâeffroi. Osera-t-il sâélever contre une personne pareille? Pour sâéclairer il questionne Jésus sur son origine. Dâoù vient un tel homme qui se dit Fils de Dieu? Jésus ne lui répond pas. Il avait déclaré quâil nâétait pas coupable; cela suffisait. Pilate lui dit: «Ne me parles-tu pas? Ne sais-tu pas que jâai le pouvoir de te relâcher, et que jâai le pouvoir de te crucifier? Jésus répondit: Tu nâaurais aucun pouvoir contre moi, sâil ne tâétait donné dâen haut; câest pourquoi celui qui mâa livré à toi a plus de péché» (v. 10, 11). Devant le silence de Jésus, Pilate se sent atteint dans sa dignité de magistrat et croit faire valoir son autorité. La noble réponse du Seigneur ébranle, semble-t-il, lâassurance quâil avait en lui-même, en lui faisant sentir la supériorité de lâaccusé. Pilate doit se demander sâil nâa pas devant lui un personnage en relation avec la puissance divine, sans laquelle il nâaurait aucun pouvoir. Représentant inconscient de lâautorité que Dieu avait confiée aux gentils, Pilate croyait en user à son gré. Dans ce cas en particulier celui sur lequel il se figurait avoir du pouvoir était devant lui volontairement et Pilate allait se servir de son autorité présumée pour le condamner, parce quâil était dans les pensées de Dieu que ce fût lui, et non les Juifs, qui prononçât en dernier lieu son arrêt de mort, inique, inqualifiable. Cependant Judas qui avait livré Jésus avait péché plus gravement que le juge païen. Sa responsabilité était en rapport avec les privilèges dont il avait joui, puisquâil venait de passer quatre ans environ avec le Seigneur.
Sous lâimpression de la calme réponse de Jésus, Pilate cherche à le relâcher; mais, dès que les Juifs sâen aperçoivent ils avancent un argument qui devait agir sûrement sur le représentant de César: «Si tu relâches celui-ci, tu nâes pas ami de César; quiconque se fait roi, sâoppose à César». En entendant ces paroles, Pilate fait sortir Jésus, monte sur son tribunal et dit aux Juifs: «Voici votre roi! Mais ils crièrent: Ãte, ôte, crucifie-le! Pilate leur dit: Crucifierai-je votre roi? Les principaux sacrificateurs répondirent: Nous nâavons pas dâautre roi que César. Alors donc il le leur livra pour être crucifié; et ils prirent Jésus et lâemmenèrent» (v. 12-16). La vérité nâavait pas eu de prise sur Pilate, et il devint malgré lui, lâagent de la haine des Juifs. Il ne voulait pas leur déplaire et encore moins paraître infidèle à César. Quant à sa responsabilité devant Dieu, il ne sâen préoccupe pas; il lâignore. Cependant il savait que les Romains ne condamnaient pas un homme reconnu innocent. En cédant aux Juifs il accomplit lâacte le plus horrible et le plus injuste qui soit dans lâhistoire de lâhumanité.
On voit la haine des Juifs augmenter ses efforts dâheure en heure. Chaque fois que Pilate essaie de délivrer Jésus ils sâélèvent plus violemment contre lui.
Au chapitre 18:40, il est dit quâils sâécrièrent tous. Au verset 6 de notre chapitre, ils disent: «Crucifie, crucifie-le!» et, au verset 15: «Ãte, ôte, crucifie-le». Il leur tardait dâen finir, car câétait la préparation du sabbat, appelé «grand» au verset 31. Dans leur aveuglement ils désiraient le célébrer à leur aise. Lâhésitation de Pilate à crucifier Jésus provoque de la part des chefs religieux la rupture finale entre Dieu et le peuple, par leur cri: «Nous nâavons pas dâautre roi que César». Dès cette heure lâapostasie était consommée. Jésus sera mis à mort et le peuple rejeté par Dieu. Quarante ans plus tard, le roi quâils avaient choisi détruisit Jérusalem, extermina une partie du peuple et emmena le reste en captivité.
Le crucifiement
(v. 17-24) â «Jésus sortit portant sa croix, et sâen alla au lieu appelé lieu du crâne, qui est appelé en hébreu Golgotha, où ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu» (v. 17, 18). Cette partie de la scène douloureuse placée devant nous, propre à faire vibrer les fibres les plus profondes de nos cÅurs, est présentée par lâEsprit Saint dâune manière digne du Fils de Dieu. Aucun signe de faiblesse; nul besoin de contraindre un homme de porter sa croix. Celui à la voix duquel la troupe meurtrière tomba et se releva et qui se laissa emmener par elle, accomplira jusquâau bout lâÅuvre quâil a entreprise avec une force et une sérénité divines, tout en sentant profondément toutes les douleurs dâune telle heure. Le Fils de Dieu est crucifié, entre deux autres. Il nâest pas dit ici que câétaient des brigands ou des malfaiteurs. En présence du crime inouï accompli par les Juifs et lâhumanité tout entière, les hommes, devant le Fils de Dieu, sont tous au même niveau. Ce sont «deux autres», deux de ces hommes qui font partie dâun monde jugé. Leur crime, bien que jugé justement, pâlit devant celui quâaccomplissaient leurs juges. Pour les hommes, Jésus est placé au même rang. Câest «lâhomme» que Pilate leur a présenté. Il est au milieu des pécheurs qui méritent la mort. Il est venu prendre cette place en grâce, afin que son Åuvre une fois accomplie, il se trouve au milieu dâhommes sauvés quâil nâaura pas honte dâappeler ses frères. Câest ce que Jésus ressuscité fit trois jours après: Jésus vint et se tint au milieu dâeux» (chap. 20:19). Le sujet de la condamnation des crucifiés était inscrit sur leur croix. Pilate ne manque pas de le faire pour Jésus; mais guidé par une main invisible, il le fit en rendant témoignage à ce quâétait Jésus et en même temps à la culpabilité des Juifs. «Et Pilate fit aussi un écriteau, et le plaça sur la croix; et il y était écrit: Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs. Plusieurs des Juifs donc lurent cet écriteau, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville; et il était écrit en hébreu, en grec, en latin» (v. 19, 20). Mécontent sans doute dâavoir cédé à la volonté des Juifs, Pilate chercha à les humilier en publiant en trois langues importantes, alors parlées, quâils avaient mis leur roi au rang des malfaiteurs. Les chefs des Juifs se récrient et veulent que Pilate modifie à leur gré lâinscription: «Nâécris pas: Le roi des Juifs; mais que lui a dit: Je suis le roi des Juifs. Pilate répondit: Ce que jâai écrit, je lâai écrit» (v. 21, 22). Le peu de conscience qui pouvait subsister chez les Juifs, mais quâils avaient refoulé par leur haine, était aveuglé par lâécriteau qui témoignait de leur culpabilité. Aussi ils voudraient le faire disparaître; mais ils se heurtent à la volonté de Pilate, qui, sâil leur avait cédé pour crucifier Jésus, lâavait fait pour accomplir, inconsciemment sans doute, les desseins de Dieu. Dans ce cas, il ne se préoccupe plus de leur désir.
Un jour, le résidu juif, après de terribles souffrances, reconnaîtra ce que portait lâécriteau de Pilate. Comme Nathanaël, il dira: «Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth? » Il devra reconnaître que celui qui leur apportera la délivrance a été le méprisé et le rejeté des hommes; quâil a été le Nazaréen, celui qui a été «mis à part de ses frères» (Gen. 49:26). Comme tous ont lu sur lâécriteau ce que Jésus était, tous aussi le verront lorsquâil viendra avec les nuées: «Tout Åil le verra, et ceux qui lâont percé; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de lui (Apoc. 1:7). «Des rois fermeront leur bouche en le voyant» (Ãsaïe 52:15).
Chaque acteur dans cette scène accomplit, à son insu, ce que les Ãcritures avaient dit. «Les soldats donc, quand ils eurent crucifié Jésus, prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique. Or la tunique était sans couture, tissée tout dâune pièce depuis le haut jusquâen bas. Ils dirent donc entre eux: Ne la déchirons pas, mais jetons-la au sort, à qui elle sera â afin que lâécriture fût accomplie, qui dit: «Ils ont partagé entre eux mes vêtements, et ils ont jeté le sort sur ma robe» (Ps. 22:19). Les soldats donc firent ces choses» (v. 23, 24). Trait caractéristique de notre évangile: il rapporte seul ces détails sur la robe de Jésus. Il nây avait aucune division, aucun défaut dans la manifestation des perfections de Jésus, dans toute sa marche et dans tout son service. Dans les Ãcritures la robe est lâemblème de la profession.
Dans tout ce récit, nous voyons Jésus sâoffrant à Dieu sans tache, avec toutes les perfections que Dieu seul peut apprécier; nous nâen discernons que lâextérieur. Il sâoffre lui-même, nâoppose aucune résistance. Il est la brebis muette, lâagneau qui va à la boucherie. On le frappe, on le mène, on le ramène; il est vêtu, dévêtu, couronné dâépines; il paraît ainsi devant ses créatures, il porte sa croix; il se laisse tout faire par amour pour son Dieu et Père; il sâoffre à lui, et nous, misérables pécheurs, qui faisons partie de ces autres qui avaient mérité la mort, nous en avons les résultats éternels et glorieux. «Il sâest livré lui-même pour nous, comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur» (Ãph. 5:2).
Jésus et sa mère
(v. 25-30) â Après avoir vu passer dans ce tableau tous les traits de la haine et de lâinjustice des hommes, la trahison de Judas, lâabandon de tous, lâénergie de la méchanceté des Juifs pour obliger Pilate à céder à leur volonté haineuse, lâindifférence et lâinjustice de Pilate lui-même, on éprouve du soulagement à trouver près de la croix quelques femmes le cÅur broyé par la souffrance, dans le silence de lâisolement au milieu de cette scène à laquelle elles étaient étrangères, mais en parfaite sympathie et brûlant dâamour pour lâobjet de la haine du monde. «Or, près de la croix de Jésus, se tenaient sa mère, et la sÅur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala» (v. 25). Il y a quelque chose dâintime et dâhumain dans la manière dont lâapôtre parle de Marie. Il dit: sa mère. Le Fils de Dieu avait une mère; elle assistait, impuissante, au supplice de son divin Fils. Que se passait-il dans son cÅur? Jésus le savait. Les autres femmes aussi, attachées au Seigneur, persévèrent dans leur amour; elles tiennent ferme au milieu de lâorage impuissant à les séparer de Jésus, tant elles que le disciple que Jésus aimait. Le Seigneur seul peut apprécier la valeur de leur présence dans un tel moment! Les heures de ténèbres vont venir. Jean ne les mentionne pas. La face de Dieu brillera à nouveau sur la sainte victime, son Fils bien-aimé; mais ni la grandeur de lâÅuvre quâil venait dâaccomplir, ni la conscience de sa parfaite divinité ne pouvaient atténuer les sentiments humains du Seigneur. «Jésus donc voyant sa mère, et le disciple quâil aimait se tenant là , dit à sa mère: Femme, voilà ton Fils. Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et dès cette heure-là , le disciple la prit chez lui» (v. 26, 27). Le Fils de Dieu, homme, allait quitter ce monde; il pense à sa mère, sans doute veuve, car on nâentend plus parler de Joseph; il sait de quoi le cÅur de cette mère aura besoin dans sa douleur et son isolement au milieu dâun monde ennemi de son fils et dont elle nâa rien à attendre. Il connaît aussi le cÅur du disciple quâil aimait et dont, en retour, il recevait lâamour qui lui donnait la force de le suivre et de sâunir à ces saintes femmes autour de la croix. Câest à lui quâil recommande sa mère; leur objet commun les liera lâun à lâautre dans une sainte affection.
Si Jésus disait un jour à sa mère: «Quây a-t-il entre moi et toi, femme, mon heure nâest pas encore venue? » ce nâétait pas manque dâamour pour elle; câétait par fidélité à son Dieu. Les liens naturels humains ne devaient pas intervenir dans lâaccomplissement de son service. Maintenant lâheure est venue; elle est même passée. Jésus peut donner libre cours dâune manière touchante à ses sentiments humains parfaits. Câest lui-même qui les avait créés et, en revêtant son humanité, il en réalise les devoirs dâune manière parfaite et exemplaire; il laisse chaque chose à sa place et en son temps. «Dès cette heure-là , le disciple la prit chez lui».
Jean aime à se désigner par «le disciple que Jésus aimait». à ceux qui pourraient trouver ce mot prétentieux de sa part, nous répondons que le contraire le serait. Lâapôtre reconnaît ce fait en toute humilité. Il y aurait de la prétention à sâintituler: «celui qui aimait Jésus». Il ne veut pas faire allusion à son amour pour Jésus, tout grand quâil fût. Pierre parlait de son amour pour le Seigneur et cela le conduisit à sa chute. Rien ne développera mieux notre amour pour le Seigneur que de penser à son amour pour nous.
Pour Jésus la fin approchait, la fin de cette vie dans laquelle il avait souffert et porté nos péchés sur la croix. «Après cela Jésus, sachant que toutes choses étaient déjà accomplies, dit, afin que lâécriture fût accomplie: Jâai soif. Il y avait donc là un vase plein de vinaigre. Et ils emplirent de vinaigre une éponge, et, lâayant mise sur de lâhysope, ils la lui présentèrent à la bouche. Quand donc Jésus eut pris le vinaigre, il dit: Câest accompli. Et ayant baissé la tête, il remit son esprit» (v. 28-30). Jésus savait que tout ce quâil avait à faire sur la croix était accompli. Il avait aussi pleinement glorifié Dieu dans son ministère au milieu des hommes. Il avait satisfait à toutes les exigences de la justice et de la majesté de Dieu quant au péché, il restait encore une parole de lâÃcriture à accomplir. La soif ardente qui dévorait les crucifiés nâa pas été épargnée au Seigneur, mais elle a fourni lâoccasion de réaliser une prophétie: «Dans ma soif, ils mâont abreuvé de vinaigre» (Ps. 69:22). Maintenant Jésus peut dire: «Câest accompli», déclaration propre à dissiper les craintes dâun faible croyant qui aurait encore quelque doute à lâégard de son salut. Après cela, il nâétait plus nécessaire que Jésus demeurât sur la croix. Lui seul était capable dâaccomplir le dernier acte dâobéissance: la mort (voir chap. 10:18). «Ayant baissé la tête, il remit son esprit». Jésus ne mourut pas comme meurent les hommes, mais par obéissance. Quelquâun a dit quâil détacha lui-même son esprit de son corps pour le remettre lui-même à Dieu son Père, acte que seul pouvait effectuer un être divin; mais devenu homme pour avoir un corps dont lâesprit puisse être détaché. On voit dans tout cet évangile les caractères de «Dieu manifesté en chair». En Luc, où le Seigneur est présenté sous les caractères du Fils de lâhomme, il est dit: «Père, entre tes mains, je remets mon esprit. Et ayant dit cela, il expira» (chap. 23:46). Câest lâhomme confiant en son Père, et qui lui remet son esprit. Maintenant que Jésus a été obéissant jusquâà la mort pour la gloire de Dieu son Père, Dieu interviendra pour le sortir de la mort. Il le ressuscitera et le fera asseoir à sa droite, couronné de gloire et dâhonneur. La justice de Dieu étant satisfaite à lâégard du péché, sa justice envers son Fils lui donnera la place glorieuse quâil sâest acquise dans son obéissance. Dans notre évangile, où nous avons le côté divin de Jésus, il sâest ressuscité lui-même, comme il le dit aux Juifs: «Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai... Il parlait du temple de son corps» (chap. 2:19 et 21; de même au chap. 10:18).
Les évangiles rapportent sept paroles que Jésus a prononcées sur la croix. En Matthieu 27:46 et Marc 15:34: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi mâas-tu abandonné? » En Luc 23:34: «Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce quâils font». Au verset 43: «Aujourdâhui tu seras avec moi dans le paradis». Au v. 46: «Père! entre tes mains je remets mon esprit». En Jean 19:27: «Femme, voilà ton fils» et au disciple: «Voilà ta mère»; au verset 29: «Jâai soif», et au verset 30: «Câest accompli».
Dernier outrage à Jésus
(v. 31-37) â «Les Juifs donc, afin que les corps ne demeurassent pas sur la croix en un jour de sabbat, puisque câétait la Préparation (car le jour de ce sabbat-là était grand), firent à Pilate la demande quâon leur rompît les jambes, et quâon les ôtât» (v. 31). Les Juifs continuent leurs pratiques rituelles, pur formalisme, car leur religion aurait dû les conduire à accepter Jésus; mais, puisquâils lâavaient rejeté, elle perdait toute valeur. Ils agissent comme si tout allait bien pour eux devant Dieu après quâils ont crucifié son Fils. La religion, séparée de celui qui en est la source et lâobjet, endurcit le cÅur et se pratique sans conscience. Un si grand jour de sabbat ne devait pas voir les suppliciés sur leur croix. Pour satisfaire à ce scrupule, il fallait hâter leur mort. Mais pour les Juifs, la mort du Fils de Dieu ne nuisait pas à la solennité de leur fête. Ce sabbat était grand, parce quâil avait lieu cette année-là , le lendemain du jour où lâon sacrifiait lâagneau pascal; il était le premier jour de la semaine des pains sans levain. Lâexpression «la Pâque» au v. 14 et au v. 28 du chapitre précédent comprend la fête tout entière des pains sans levain (voir Luc 22:1, où la fête des pains sans levain est appelée «la Pâque»; de même Luc 2:41-43). Au moment où Jésus était sur la croix, le sacrifice de la Pâque avait eu lieu, le soir du vendredi juif, qui commençait à six heures de notre jeudi (voir Exode 12:6 et Lévitique 23:5; Deut. 16:6). Le Seigneur fut mis en croix le vendredi, antitype de la Pâque; il passa le sabbat tout entier dans le sépulcre. Ce jour-là était grand en effet et il ressuscita le premier jour de la semaine, premier dimanche. Ce grand sabbat était le dernier. Jusquâà la conversion du résidu futur tous les sabbats qui se célèbrent nâont aucune valeur pour Dieu.
Pilate ayant obtempéré au désir des Juifs, les soldats vinrent rompre les jambes des crucifiés pour hâter leur mort. «Mais étant venus à Jésus, comme ils virent quâil était déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes; mais lâun des soldats lui perça le côté avec une lance; et aussitôt il en sortit du sang et de lâeau» (v. 33, 34). Le coup de lance du soldat romain, dernier outrage dont Jésus fut lâobjet, eut pour réponse que Jésus était bien mort, mais mort pour le salut des pécheurs. Mort dans laquelle lâhomme en Adam et ses péchés ont pris fin. Le sang expie les péchés et lâeau purifie le pécheur. Nous lisons en 1 Jean 5:6 que Jésus le Christ est venu «non seulement dans la puissance de lâeau, mais dans la puissance de lâeau et du sang». Lâeau est un symbole de la Parole de Dieu. Le Seigneur, dans son service, lâavait constamment fait valoir; mais, pour le salut du pécheur, il fallait non seulement la purification par lâeau, car Jésus dit aux disciples: «Vous, vous êtes déjà nets à cause de la parole que je vous ai dite», parce quâils croyaient; mais il fallait encore la mort, le sang, qui purifie de tout péché.
Lâauteur de lâévangile, témoin de cette scène, donne son témoignage: «Et celui qui lâa vu rend témoignage; et son témoignage est véritable; et lui sait quâil dit vrai, afin que vous aussi vous croyiez. Car ces choses sont arrivées afin que lâécriture fût accomplie: «Pas un de ses os ne sera cassé» (Exode 12:46; Ps. 34:21). Et encore une autre écriture dit: «Ils regarderont vers celui quâils ont percé» (Zach. 12:10). Que ce soit par le moyen des Juifs, de Pilate ou des soldats, tout sâaccomplit conformément aux Ãcritures.
Jean dit que son témoignage est vrai; câest pour la foi: «afin que vous croyiez». Celui qui croit participe aux résultats parfaits de cette mort; il possède la vie éternelle qui ne se trouve quâen croyant en un Sauveur mort. Câest lâenseignement du chapitre 6:51 et suivants. Jésus dit: «Si vous ne mangez la chair du Fils de lâhomme et ne buvez son sang, vous nâavez pas la vie en vous-mêmes» (v. 53). Le sang séparé de la chair, câest la mort. Manger la chair et boire le sang, câest se nourrir par la foi dâun Christ mort; câest sâapproprier cette mort. En 1 Jean 5:6, déjà cité, on trouve un triple témoignage à cette grande vérité:
1° LâEsprit de Dieu venu à la suite de la glorification de Christ, Dieu ayant été parfaitement glorifié par la mort de son Fils; 2° lâeau qui purifie; 3° le sang qui expie le péché. Ces trois sont dâaccord pour témoigner que la vie éternelle ne se trouve que dans le Fils de Dieu mort. Celui qui a le Fils a la vie.
Jésus est avec le riche dans sa mort
(v. 38-42) â Lâensevelissement de Jésus doit encore être conforme aux Ãcritures. Le prophète Ãsaïe avait dit: «On lui donna son sépulcre avec les méchants; mais il a été avec le riche dans sa mort» (chap. 53:9). Jésus, placé au rang des malfaiteurs, aurait dû comme eux, se voir refuser la sépulture. Dieu ne le permettait pas. Deux disciples de Jésus, demeurés dans le secret, ne peuvent rester muets au milieu du peuple en présence du dénouement final de la haine dont Jésus fut lâobjet tout le long de son séjour au milieu des hommes. «Après ces choses, Joseph dâArimathée, qui était disciple de Jésus, en secret toutefois par crainte des Juifs, fit à Pilate la demande dâôter le corps de Jésus; et Pilate le permit. Il vint donc et ôta le corps de Jésus. Et Nicodème aussi, celui qui au commencement était allé de nuit à Jésus, vint, apportant une mixtion de myrrhe et dâaloès, dâenviron cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, et lâenveloppèrent de linges, avec les aromates, comme les Juifs ont coutume dâensevelir» (v. 38-40). Dieu se choisit les instruments pour accomplir sa volonté et les fait entrer en scène au moment voulu. Il se sert des circonstances naturelles pour faire ce qui lui plaît. Joseph dâArimathée, conseiller honorable, dit Marc, mais qui ne sâétait pas joint aux décisions du sanhédrin (Luc 23:51), était lâinstrument préparé pour intervenir auprès de Pilate, chose quâun pauvre Galiléen nâaurait osé faire. Il fallait aussi quâil fût riche (Matt. 27:57-60) pour avoir un sépulcre neuf à proximité de Golgotha, afin que Jésus fût avec le riche dans sa mort. Dieu se sert des personnes et des circonstances en faveur des siens, lorsque ceux-ci se sont remis entièrement à ses soins et accomplissent sa volonté. Mais lorsque nous voulons arranger les choses nous-mêmes, sans dépendre entièrement de Dieu, rien ne réussit, car, si notre volonté agit, nous nous trouvons en conflit avec Dieu, et au lieu de lâavoir pour nous, nous lâavons contre nous. On est heureux de voir Nicodème sortir de son silence et témoigner de son respect pour Jésus mort, alors quâil nâavait rien fait durant sa vie, sinon de venir à lui de nuit. Lâun et lâautre de ces disciples secrets étaient préparés pour une Åuvre digne de celui qui en était lâobjet.
«Or il y avait, au lieu où il avait été crucifié, un jardin, et dans le jardin un sépulcre neuf, dans lequel personne nâavait jamais été mis. Ils mirent donc Jésus là , à cause de la Préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche» (v. 41, 42). Tout était préparé pour une sépulture honorable; Dieu veillait sur la sainteté du corps mort de son Fils bien-aimé. Si son saint ne devait pas voir la corruption, selon le Psaumes 16:10, il ne devait pas non plus être en contact avec un lieu souillé par un cadavre (Nomb. 19:16). Un sépulcre neuf, dans lequel on nâavait jamais déposé personne, avait été taillé dans le roc tout exprès, Dieu se servant pour cela de Joseph dâArimathée. On dépose en hâte et honorablement ce corps saint, quoique mort, dans le sépulcre, vu lâapproche du grand jour de sabbat, en attendant non pas son embaumement, mais sa résurrection.