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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 18". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/john-18.html.
bibliography-text="Commentaire sur John 18". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-40
Jésus se livre
(v. 1-11) â Jésus avait achevé son service, soit au milieu des Juifs, soit au milieu de ses disciples. Il arrivait à lâheure redoutable pour son âme pure et sainte, mais pour laquelle il était venu.
Le récit de la mort de Jésus est en parfait accord avec le caractère sous lequel cet évangile nous le présente. En Matthieu, comme en Marc, la mort du Seigneur présente surtout le caractère du sacrifice pour le péché. En Luc nous voyons beaucoup les angoisses du Fils de lâhomme en présence de la mort. En Jean cette mort revêt le caractère de lâholocauste: Jésus sâoffrant lui-même à Dieu. On le voit toujours dans la dépendance de lâhomme obéissant, unie à toute la dignité de sa divinité. Jésus domine les hommes et les circonstances dans une scène où chaque acteur se manifeste sous son vrai caractère, montrant ce quâil est dans sa bassesse, dans sa haine contre Dieu, qui lui fait commettre lâinjustice, le mépris, la cruauté au plus haut degré, mais où brillent les perfections de lâHomme divin, victime volontaire.
Après la prière dont nous avons essayé de dire quelque chose, «Jésus sâen alla au-delà du torrent du Cédron, où était un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. Et Judas aussi, qui le livrait, connaissait le lieu; car Jésus sây était souvent assemblé avec ses disciples» (v. 1, 2). Câest là que Judas trahira son Maître. Connaissant ses habitudes, il sâétait sans doute rendu compte de lâemploi que ferait le Seigneur de son temps depuis quâil sortit, après avoir mangé le morceau trempé. Temps que Jésus mit à profit pour encourager et instruire ses disciples, tandis que Judas lâutilisait à préparer lâarrestation de son Maître quâil sâétait engagé à livrer «commodément» (Marc 14:11) en pleine nuit, plutôt que de jour à cause de la foule (Luc 22:1-6). Aucun des souvenirs évoqués par ces lieux, où Judas dut entendre tant de précieuses communications, pas plus que le morceau trempé au dernier repas, ne lâarrêtaient dans lâexécution de son engagement vis-à -vis des chefs, dans le but dâobtenir trente misérables pièces dâargent. Il avait la conscience complètement endurcie. Nâayant pas résisté, en temps utile, aux sollicitations de lâennemi, il tombait entièrement sous son pouvoir. Sa conscience ne se réveillerait que pour lâenvoyer à la mort: exemple solennel, propre à nous rendre attentifs quant aux moyens que lâennemi emploie afin de nous subjuguer entièrement et de nous rendre incapables de résister aux pires convoitises. Pour éviter dâen arriver là , il faut nous juger constamment, juger nos penchants naturels, afin de ne donner aucune prise à Satan. Ce nâest pas au début quâil entre en Judas; câest après avoir longuement préparé en lui sa demeure. Dès lors, il ne lui fut plus possible de rebrousser chemin.
«Judas donc, ayant pris la compagnie de soldats, et des huissiers, de la part des principaux sacrificateurs et des pharisiens, vient là , avec des lanternes et des flambeaux et des armes» (v. 3). Quel contraste saisissant entre cet attirail de guerre, instrument de violence brutale, et le Fils de Dieu qui se livre lui-même, qui donne sa vie parce quâil en a reçu le commandement de son Père, car il a quitté la gloire pour cela. Mais il fallait que la responsabilité des hommes, dans la mort de Jésus, eût sa part. Câest pourquoi ils jouent leur rôle dans cette scène unique. «Jésus donc, sachant toutes les choses qui devaient lui arriver, sâavança et leur dit: Qui cherchez-vous? Ils lui répondirent: Jésus le Nazaréen. Jésus leur dit: Câest moi. Et Judas aussi qui le livrait était là avec eux. Quand donc il leur dit: Câest moi, ils reculèrent, et tombèrent par terre» (v. 4-6). Câest Jésus lui-même qui sâavance. Ce Jésus le Nazaréen nâétait autre que le Créateur des cieux et de la terre, celui qui soutient toutes choses par la parole de sa puissance, mais qui est ici le Rédempteur. En entendant prononcer: «Câest moi», expression de lâéternelle divinité de Jésus, le «je suis» du chapitre 8:19, ces hommes reculent et tombent à terre. Ils se trouvent en présence de celui dont il était écrit au Psaumes 27:2: «Quand les méchants, mes adversaires et mes ennemis, se sont approchés de moi pour dévorer ma chair, ils ont bronché et sont tombés». Mais venu pour sauver des pécheurs, il les laisse se relever. Une seconde fois, il leur demande: «Qui cherchez-vous? Et ils dirent: Jésus le Nazaréen. Jésus répondit: Je vous ai dit que câest moi; si donc vous me cherchez, laissez aller ceux-ci â afin que fût accomplie la parole quâil avait dite: De ceux que tu mâas donnés, je nâen ai perdu aucun» (v. 7-9). Le premier câest moi (v. 5) est en rapport avec la gloire de sa personne devant laquelle nul homme ne peut subsister; à cette voix, tous tombent leurs armes à la main. Le second câest moi (v. 8), en rapport avec le but de sa venue, démontre son amour pour ceux que le Père lui a donnés. Il est le bon berger qui laisse sa vie pour ses brebis; aucune ne sera perdue. On voit également, dans ce second câest moi, lâautorité divine; il donne lâordre de «laisser aller ceux-ci». Peut-être voulait-on mettre les mains sur eux. Il est toujours lâhomme divin tout en étant lâhomme obéissant, victime volontaire. Jésus aurait pu sâen aller, rentrer dans la gloire quâil avait quittée, mais il y serait demeuré seul. Un avec son Père dans ses conseils éternels, il était venu dans ce monde pour les accomplir. Son Père voulait avoir des fils dans la gloire, non en les créant, mais en les rachetant. Il était dit de lui: «Sâil livre son âme en sacrifice pour le péché, il verra une semence» (Ãsaïe 53:10). Dans ce moment solennel, tout lâaccomplissement des conseils de Dieu était, pour ainsi dire, entre ses mains. Il laisse se relever ces hommes terrassés par Sa voix divine et sâoffre à eux, pour que les siens échappent non seulement de leurs mains, mais au jugement quâil allait subir à leur place, à notre place. Quel amour!
Dans ce moment, on retrouve Simon Pierre sincère, zélé, aimant le Seigneur, mais agissant charnellement, contraste frappant avec son divin Maître qui se livrait volontairement. Il veut intervenir pour le défendre: «Ayant une épée, il la tira et frappa lâesclave du souverain sacrificateur et lui coupa lâoreille droite» (v. 10). Il veut être conséquent avec ce quâil a dit au chapitre 13:37: «Je laisserai ma vie pour toi». Nâavait-il pas dit, en entendant Jésus parler de sa mort: «Seigneur, Dieu tâen préserve» (Matt. 16:22)? Mais la victoire que le Seigneur allait remporter ne se gagnerait pas avec des armes charnelles et matérielles, mais bien en laissant sâépuiser toute la puissance de Satan et des hommes; car: «Si quelquâun tue avec lâépée, il faut quâil soit tué par lâépée»; Jésus nâétait pas là pour tuer, mais pour sauver.
Lâacte de Pierre donne au Seigneur lâoccasion de manifester jusquâoù va son obéissance et son dévouement à son Père. Il lui dit: «Remets lâépée dans le fourreau: la coupe que le Père mâa donnée, ne la boirai-je pas? (v. 11). Le temps de la grâce est celui pendant lequel lâépée reste dans le fourreau. Ce sera terrible lorsquâelle en sortira. Pour quâelle pût y rester tout le temps de la patience de Dieu, Jésus dut boire la coupe de sa colère. En Luc, nous trouvons le récit de lâintensité de la souffrance du Sauveur en Gethsémané, où il dit: «Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite» (chapitre 22:42). Il lâaccepte de la main du Père, et non de lâennemi qui voulait la lui présenter. Elle sera horrible pour son âme! Ce que Jésus endure de la part des hommes, tout affreux et douloureux que ce fût, pâlit en présence de la coupe de la colère de Dieu contre nos péchés; mais le Seigneur la prend de la main du Père, par amour pour lui, pour sa gloire, pour quâil puisse accomplir ses desseins éternels dâamour envers les hommes. Ce précieux Sauveur nâétait-il pas à ce moment-là lâantitype du serviteur hébreu, lorsquâil disait: «Jâaime mon Maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas sortir libre» (Exode 21:5). Personnellement, le Seigneur pouvait sortir libre après avoir pleinement satisfait son Maître dans son service au milieu des hommes; mais son amour pour son Père et pour nous ne le lui permit pas.
Il ne convient pas de parler de nos épreuves, même des plus douloureuses, en présence de la coupe que le Seigneur a prise de la main de son Père. Cependant il est notre modèle dans la souffrance, comme en toute circonstance. Comme lui, acceptons les dispensations les plus douloureuses de la main du Père; elles en seront adoucies et perdront de lâamertume quâelles auraient si nous leur attribuions une autre origine. Que lâennemi les présente, en soit la cause secondaire, nous pouvons toujours dire: «Câest mon Père qui le permet».
Jésus devant Caïphe
(v. 12-14, 19-24) â «La compagnie de soldats donc, et le chiliarque, et les huissiers des Juifs, se saisirent de Jésus et le lièrent, et lâamenèrent premièrement à Anne; car il était beau-père de Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là » (v. 12, 13). Ces hommes, relevés de terre par la volonté de Jésus, croient le tenir par leur propre puissance. Ils le lient. Quelle force avaient ces liens pour lui, sâil ne se livrait pas lui-même? Là , nous voyons lâagneau de Dieu; «la brebis muette devant ceux qui la tondent». Jésus est conduit premièrement à Anne, personnage très influent parmi les Juifs, puisquâil avait été lui-même souverain sacrificateur. Lâévangéliste rappelle que Caïphe avait dit quâil était avantageux pour le peuple quâun seul homme pérît (chap. 11:40-52). En faisant mourir Jésus il croyait mettre la nation à lâabri de la vengeance des Romains; mais, souverain sacrificateur cette année-là , il prophétisait le vrai salut de la nation et lâÅuvre de la grâce en vertu de la mort de Jésus. Toutefois il nâa pu éviter que les Romains vinssent détruire Jérusalem et la nation, comme jugement de Dieu, précisément parce que les Juifs avaient mis à mort le Seigneur leur Roi.
Jésus, envoyé lié par Anne à Caïphe (v. 24), comparaît dans toute sa dignité. Il ne reconnaît pas lâautorité sacerdotale de Caïphe. à cause du rejet du Messie, Dieu mettait de côté le système judaïque, que représentait le souverain sacrificateur. Interrogé sur ses disciples et sa doctrine, Jésus sâen réfère à son ministère public. «Moi jâai ouvertement parlé au monde», dit-il; «jâai toujours enseigné dans la synagogue, et dans le temple où tous les Juifs sâassemblent, et je nâai rien dit en secret. Pourquoi mâinterroges-tu? Interroge sur ce que je leur ai dit, ceux qui mâont entendu; voilà , ils savent, eux, ce que moi jâai dit» (v. 20, 21). Jésus avait prêché en public; il avait rendu un témoignage complet; ce service-là terminé, câétait inutile de recommencer à parler. Il accomplissait maintenant un autre service: il donnait sa vie. En Luc 22:68, lorsquâon lui demande sâil est le Christ, il répond: «Si je vous le disais, vous ne le croiriez point; et si je vous interroge, vous ne me répondrez point, ou ne me laisserez point aller». Le Seigneur réalisait dans sa perfection quâil y a «un temps de se taire, et un temps de parler» (Eccl. 3:7). Câest solennel de penser quâil y a un temps où Dieu se tait. Comme pour les Juifs alors, le jour approche pour la chrétienté aujourdâhui, où la voix de Dieu en grâce ne se fera plus entendre.
Un huissier donne essor à sa haine pour Jésus, en le souffletant sous prétexte quâil manque de respect envers le souverain sacrificateur. Dans une calme observation, Jésus fait appel à sa conscience en lui disant: «Si jâai mal parlé, rends témoignage du mal; mais si jâai bien parlé, pourquoi me frappes-tu? (v. 23). Lâattitude de Jésus fait voir que, malgré son humiliation, il est supérieur à ceux qui lâinterrogent.
Simon Pierre
(v. 15-18, 25-27) â Pendant lâinterrogatoire de Jésus, Pierre, au lieu de dominer les circonstances comme son Maître, se laisse dominer par elles; il nâa pas de force pour les traverser. Trop confiant en lui-même, il suit Jésus. Jésus lui avait pourtant dit quâil ne pouvait le faire maintenant, mais quâil le suivrait plus tard (chap. 13:36, 37). Jean aussi suivit Jésus: «Ce disciple-là était connu du souverain sacrificateur..., mais Pierre se tenait dehors à la porte» (v. 15). Jean entre dans le palais et intervient auprès de la portière pour introduire Pierre. Jean suivait simplement le Seigneur par amour et sans prétention. Il nây avait en lui rien de charnel à juger à cet endroit-là ; aussi, il nâest pas éprouvé comme Pierre. Lâintervention de Jean pour introduire Pierre dans le lieu où Satan allait le cribler est bien frappante. Resté dehors, il nâaurait pas eu de rapports avec les personnages dont Satan se servit pour lui faire renier son Maître. On voit comment Dieu dispose tous les détails des circonstances pour accomplir ses voies. Il fallait que Pierre fût là pour que fût mis à lâépreuve son amour pour le Seigneur quâil croyait bien supérieur à celui des autres disciples lorsquâil dit: «Si tous étaient scandalisés en toi, moi, je ne serai jamais scandalisé en toi» (Matt. 26:33; Marc 14:29). La servante qui lâintroduisit, premier instrument de Satan, lui dit: «Et toi, nâes-tu pas des disciples de cet homme? Lui dit: Je nâen suis point». Au lieu de fuir ce terrain dangereux, Pierre sây aventure de lui-même en allant se chauffer auprès du feu allumé par les esclaves et les huissiers (v. 18). Il voyait de là son Maître sans défense, livré à la moquerie, à la haine, à la méchanceté de ses ennemis. Que devenait, dans ces circonstances la force sur laquelle il comptait pour suivre le Seigneur dans le chemin où le pouvoir des ténèbres se faisait sentir? Un seul demeurait ferme, celui qui pouvait dire: «Le chef de ce monde vient, et il nâa rien en moi». Chez Pierre la chair offrait au contraire une prise facile à lâennemi. Une femme avait suffi pour le faire trembler et nier toute relation avec le divin accusé. Ne pouvant ni reculer ni avancer, Pierre se tenait avec les huissiers des Juifs, dont lâun venait de donner un soufflet à Jésus. «Ils lui dirent donc: Et toi, nâes-tu pas de ses disciples? Il le nia, et dit: Je nâen suis point. Lâun dâentre les esclaves du souverain sacrificateur, parent de celui à qui Pierre avait coupé lâoreille, dit: Ne tâai-je pas vu, moi, dans le jardin avec lui? Pierre donc nia encore; et aussitôt le coq chanta» (v. 25-27). Si Jésus nâavait pas prié pour lui afin que sa foi ne défaillît pas, Pierre aurait pu être livré au désespoir, comme Judas, dâautant plus que, revenu à la conscience de son amour pour Jésus, il pouvait mesurer lâhorreur de son péché. Quoique Satan eût demandé à cribler tous les disciples comme le blé, Jésus avait pensé à Pierre tout particulièrement; il lui dit: «Jâai prié pour toi». Il savait quâil en avait besoin plus que les autres disciples, parce quâavec sa nature ardente et sa confiance en lui-même, il était plus exposé quâeux tous.
Ce que le Seigneur a été pour Pierre, il lâest pour nous tous, qui avons besoin de son office de sacrificateur et dâavocat. Il sait à quoi nous exposent les divers penchants de notre mauvaise nature. Sâil est obligé de nous laisser constater ce dont nous sommes capables, il y a en lui les ressources pour nous relever et prévenir de nouvelles chutes. Mais la Parole de Dieu devrait nous suffire, car elle montre ce que nous sommes, sans quâil soit nécessaire de faire les douloureuses et humiliantes expériences qui déshonorent le Seigneur, nous font perdre du temps. Nous apprenons aussi, par le reniement de Pierre, quâil ne faut jamais se placer dans des circonstances où le Seigneur nâa pas promis de nous garder. Jésus avait dit à Pierre quâil ne pouvait pas le suivre maintenant; cela devait lui suffire. Dieu ne nous soutient pas dans le chemin de la désobéissance. Que de déshonneur pour le Seigneur, que de douleurs nous éviterions si, avant dâentrer dans une voie quelconque, nous nous assurions de la volonté de Dieu!
Dans cet évangile, Pierre est laissé là ; Jésus le retrouvera après sa résurrection pour le relever et le restaurer entièrement.
Jésus devant Pilate
(v. 28-40) â «Ils mènent donc Jésus de chez Caïphe au prétoire (or câétait le matin); et eux-mêmes, ils nâentrèrent pas au prétoire, afin quâils ne fussent pas souillés; mais quâils pussent manger la pâque» (v. 28). Comment Jésus a-t-il passé cette nuit mémorable? Nous ne pouvons la reconstituer exactement. Dans les trois premiers évangiles, nous voyons une séance du sanhédrin au matin, après celle de la nuit dans laquelle Pierre renia Jésus. En Jean il nâest question que dâune séance qui précède celle du prétoire, palais du gouverneur romain, qui servait de tribunal. Les Juifs ne veulent pas entrer chez un incirconcis, afin de pouvoir manger la pâque. Une souillure cérémonielle était pour eux plus grave que le fait de mettre à mort le Fils de Dieu, leur Messie. Ils gardent les formes dâune religion donnée par celui quâils rejettent et à laquelle ce crime enlève sa raison dâêtre. Ils veulent manger la pâque, sans se douter que cette fête allait avoir son antitype le jour même par la mort de lâAgneau de Dieu. Garder les formes dâune religion avec une conscience qui résiste à la vérité, ne fait que séduire, endurcir, aveugler, fortifier la résistance à la vérité et permet dâaccomplir les péchés les plus graves aux yeux de Dieu. Câest ce qui se passe autour de nous, car nous sommes dans les temps où lâon a «la forme de la piété, mais en ayant renié la puissance» (2 Tim. 3:5).
Pilate se voit obligé de sortir vers les Juifs pour leur demander quelle accusation ils portent contre Jésus. Les Juifs lui répondent: «Si cet homme nâétait pas un malfaiteur, nous ne te lâeussions pas livré. Pilate donc leur dit: Prenez-le, vous, et jugez-le selon votre loi. Les Juifs donc lui dirent: Il ne nous est pas permis de faire mourir personne; afin que fût accomplie la parole que Jésus avait dite, indiquant de quelle mort il devait mourir» (v. 30-32). Les Juifs estimaient que Pilate devait condamner Jésus sur leur témoignage sans autres preuves. Mais les choses ne se passaient pas ainsi chez les Romains. Pilate comprend que ce cas ne rentre pas dans sa compétence; il offre aux Juifs de le juger eux-mêmes selon leur loi. Malgré son autorisation, ils refusent, sâen référant au code romain qui leur ôtait le droit de mort. Indépendamment de leur volonté, ce refus a lieu pour accomplir la parole que Jésus avait dite quant à sa mort (chap. 12:32, 33). Il devait être crucifié. Dieu dirige les circonstances dans toute cette scène. Soit Pilate soit les Juifs, ne disent et font que ce qui accomplira la volonté de Dieu. Jésus ne devait pas mourir comme un blasphémateur israélite, mais placé au rang des malfaiteurs, condamné par les Romains, représentants des gentils. Un jour il apparaîtra à tous avec les mains percées. Dâautre part nous voyons dans le refus des Juifs, leur volonté bien arrêtée de faire mourir Jésus, car en leur disant de le juger selon leur loi, Pilate ne disait pas formellement quâils devaient le mettre à mort.
Pilate rentre au prétoire et appelle Jésus. Il lui dit «Toi, tu es le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Dis-tu ceci de toi-même, ou dâautres te lâont-ils dit de moi? » (v. 33, 34). Si Pilate affirmait de lui-même que Jésus était roi, il aurait trouvé là une raison dâordre politique à faire valoir dans son jugement, du moment que Jésus se serait élevé contre le pouvoir de Rome. Si dâautres le lui avaient dit, câétait la haine des Juifs qui le livrait entre ses mains, en faisant valoir un prétexte qui nâavait pas grande valeur aux yeux du gouverneur. Que Jésus se dît ou non roi des Juifs, le trône de César ne courait aucun danger. Pilate répond à Jésus: «Suis-je Juif, moi? Ta nation et les principaux sacrificateurs tâont livré à moi; quâas-tu fait? » (v. 35). Pilate pose à Jésus la même question que Dieu adressa à Caïn. En Luc, un des brigands donne la réponse: «Celui-ci nâa rien fait qui ne se dût faire». Cette question donne lieu à la «belle confession» dont Paul parle en 1 Timothée 6:13. Jésus répond à Pilate: «Mon royaume nâest pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu, afin que je ne fusse pas livré aux Juifs; mais maintenant mon royaume nâest pas dâici. Pilate donc lui dit: Tu es donc roi? Jésus répondit: Tu le dis que moi je suis roi. Moi, je suis né pour ceci, et câest pour ceci que je suis venu dans le monde, afin de rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité, écoute ma voix» (v. 36, 37). En effet Jésus était roi, mais dâun royaume qui nâétait pas de ce monde. Un jour il lâétablira et ceux qui lâauront reconnu comme roi combattront selon Michée 4:13, Zacharie 12:6 et dâautres passages des prophètes. «Mais, maintenant», dit Jésus, «mon royaume nâest pas de ce monde». Ce nâest pas un royaume terrestre; cependant, plus tard, il lâétablira sur la terre. Le royaume de Jésus est céleste et universel. Cette réponse fait pressentir à Pilate que Jésus est roi, non des Juifs seulement, mais dâun autre royaume. En effet, il était né non seulement pour être roi, mais pour rendre témoignage à la vérité dont la royauté faisait partie. Pilate demande: «Quâest-ce que la vérité? » Le monde est sous la puissance de Satan le père du mensonge; le péché a tout dénaturé. Lâhomme séparé de Dieu se meut dans lâerreur et les ténèbres. Dieu ayant été exclu, le jugement de lâhomme est perverti. Câest dans cet état de choses que vint Jésus; Dieu manifesté en chair, expression de la vérité, mettant tout en évidence. Il est la vérité (Jean 14:6); la Parole est la vérité (Jean 17:17); lâEsprit est la vérité (1 Jean 5:6). Pilate nâattendit pas la réponse du Seigneur. Aujourdâhui encore la même question se pose au sein de la chrétienté: «Quâest-ce que la vérité? » Mais peu attendent la réponse divine; on sâen détourne plutôt, on met en doute que la vérité existe; on suit lâopinion de celui-ci ou de celui-là , quitte à lâabandonner pour une autre qui plaît mieux, mais rarement pour la vérité, car elle juge lâhomme et ses pensées.
On peut remarquer que Jésus sâentretient avec Pilate, tandis quâil ne répond pas au souverain sacrificateur; Pilate était en dehors du cercle juif dans lequel le Seigneur a accompli son ministère. Les chefs des Juifs étaient censés connaître son enseignement. Ils portaient une responsabilité que le gouverneur romain nâavait pas. Pilate sort encore vers les Juifs et leur dit: «Moi, je ne trouve aucun crime en lui; mais vous avez une coutume, que je vous relâche quelquâun à la Pâque; voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs? Ils sâécrièrent donc tous encore, disant: Non pas celui-ci, mais Barabbas. Or, Barabbas était un brigand» (v. 39, 40). On voit Pilate fort embarrassé en présence dâun tel accusé; on comprend lâeffet produit sur sa conscience naturelle quand il entendit pour la première fois les paroles de lâhomme divin, dont il éprouvait la supériorité, incompréhensible pour lui. La vérité sâimposait à sa conscience et le mettait mal à lâaise. Il cherche à la soulager, mais non à lâéclairer, en remettant aux Juifs la responsabilité de la condamnation de Jésus ou de sa libération. Il croit profiter dâune coutume qui le sortirait dâembarras, mais se heurte à la haine des conducteurs du peuple et à leur volonté bien arrêtée de faire mourir Jésus. Ils demandent lâélargissement du brigand Barabbas (nom qui signifie: fils de son père), afin de pouvoir mettre à mort le Fils de Dieu. Quoi dâétonnant si les Juifs et le monde subissent dès lors les conséquences dâavoir préféré un brigand au Fils de Dieu?
Derrière la scène, comme nous lâavons déjà remarqué, la main de Dieu dirigeait chaque détail en vue de lâaccomplissement de ses conseils éternels. Il laissa se développer jusquâà son point culminant la haine de lâhomme contre lui-même, contre son Fils, car les hommes, Juifs et gentils, sont les auteurs responsables de la mort du Seigneur. Mais si Dieu permet que la méchanceté de lâhomme arrive à son apogée, câest afin de faire ressortir à ce moment-là son amour infini. à la croix, lâamour de Dieu triompha pour le salut du pécheur, quand le péché atteignit sa mesure parfaite. Câest là que «la justice et la paix se sont entre-baisées» (Ps. 85:11). Mais jusquâau jour où le Fils de lâhomme prendra en main sa grande puissance pour faire régner la justice et la paix, les Juifs et le monde porteront les conséquences de leur crime.