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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 2 Timothy 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/2-timothy-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur 2 Timothy 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-18
Chapitre 1er
V. 1-2
Paul, apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, selon la promesse de la vie qui est dans le Christ Jésus, à Timothée, mon enfant bien-aimé: Grâce, miséricorde, paix, de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus notre Seigneur.
Il semble que ce terme: «par la volonté de Dieu», terme que lâon retrouve dans les épîtres aux Corinthiens, aux Ãphésiens et aux Colossiens, acquière ici une force particulière par les circonstances que lâapôtre traverse. Sa volonté, à lui, nây est pour rien et il y trouve un sujet dâentière confiance dans un temps où lâon cherchait à mettre en question sâil ne sâétait pas trompé sur son apostolat. Mais lui, sâappuie sur cette certitude. Quâil soit apôtre en liberté ou dans les chaînes, en captivité mitigée ou sévère, comme ici, il nâen est pas moins «apôtre par la volonté de Dieu». Son apostolat sâétait exercé jadis en voyage; par la prédication au milieu des populations, dans les campagnes et dans les villes; puis en prison, soit par la parole écrite, soit en sâadressant oralement à ses compatriotes ou à ses juges; dans un temps de prospérité spirituelle pour lâÃglise, ou, comme ici, dans un temps de déclin; rien ne pouvait changer ce grand fait quâil était apôtre par la volonté de Dieu et que Dieu dirigeait à Sa volonté toutes les circonstances de sa carrière. Or si son apostolat nâavait pas été par la volonté de Dieu, quand le témoignage, confié à lâAssemblée, était en train de disparaître, dans quel état moral ne serions-nous pas aujourdâhui, nâayant pas la parole de cet apôtre pour nous enseigner le chemin agréable à Dieu en un temps de ruine 1 Toute la puissance de sa mission subsistait en un temps décrit dans cette seconde épître à Timothée; à bien plus forte raison en des jours comme les nôtres où lâactivité même de lâapôtre est placée sous nos yeux dans cette parole infaillible, sortie par lâEsprit de Dieu de sa plume.
Dâune manière générale lâapostolat de Paul avait pour but de porter le nom de Christ «devant les nations, et les rois, et les fils dâIsraël» (Actes 9:15); aussi Paul est-il appelé, comme en dâautres épîtres: «Apôtre de Jésus Christ». Ce seul nom caractérisait le sujet tout entier de sa mission. En rapport avec ce nom, Paul portait lâÃvangile de Dieu devant les hommes, Ãvangile ayant pour contenu: la ruine irrémédiable du vieil homme; une nouvelle nature communiquée à lâhomme par la foi en Christ; une vie nouvelle, par le Saint Esprit, en Christ ressuscité; la justification, la paix, la liberté, la gloire â et tout cela en contraste avec Israël et la loi. Mais en outre cet apostolat, en contraste avec celui des autres apôtres, avait pour but spécial lâAssemblée, formée en un corps avec son Chef glorieux dans le ciel, par la descente du Saint Esprit; lâAssemblée bâtie par Christ; lâAssemblée enfin, maison de Dieu confiée à la responsabilité de lâhomme.
Cependant le passage que nous venons de lire ne nous parle aucunement, comme dâautres épîtres, du sujet de lâapostolat de Paul, sujet que nous venons de mentionner. Il remonte aussi loin que possible, dans lâéternité passée, pour nous en montrer le caractère. Cet apostolat est «selon la promesse de la vie qui est dans le Christ Jésus», vie que lâapôtre possédait. Le caractère de son apostolat nâétait donc ni la puissance, ni les dons miraculeux, mais la possession dâune vie qui était dès les temps éternels, dâune vie établie pour lâéternité. Quand tout est ébranlé, ce fondement ne peut lâêtre; il donnait une assurance absolue à Paul. Cette promesse de la vie est bien antérieure aux promesses dont Abraham était le dépositaire. Elle est dans le Christ Jésus, et câest en Lui seul quâon peut trouver cette vie. Cela signifie que tous les hommes sont sous la sentence de mort et que cette sentence est abolie en Christ. Quiconque a reçu le Christ par la foi possède cette vie, don suprême de Dieu. Aucune incertitude quant à sa possession! Câest une promesse à laquelle Dieu ne peut être que fidèle. Mais ce mot la promesse ne signifie pas que ce soit une chose future. Au contraire, câest une chose accomplie, actuelle et éternelle, comme nous le verrons au v. 10. La vie promise nous appartient. Câest Christ en nous et nous en Lui. Elle rendait le caractère de lâapôtre absolument stable et inébranlable, quelle que fût la ruine de tout ce quâil avait édifié.
«à Timothée, mon enfant bien-aimé», est une expression particulière de tendresse, plus intime encore que: «Mon véritable enfant dans la foi» de 1 Tim. 1:2, ou que: «mon véritable enfant selon la commune foi» de Tite 1:4. Timothée, caractère tendre, mais cÅur facilement ébranlé et aussi facilement découragé, avait besoin de cette marque toute particulière dâaffection, mais en avait aussi besoin afin dâêtre capable de recevoir les exhortations que lâapôtre lui adressait, plus instamment encore que dans la première épître. Les dangers de la position de Timothée (nous ne disons pas de sa mission, car il nâest pas prouvé que lâapôtre lui adressât cette épître à Ãphèse) sâétaient considérablement accrus dans lâintervalle, car plusieurs années sâétaient écoulées entre les deux épîtres, et Paul lui-même réalisait, pendant cette seconde captivité à Rome, que le temps de son départ était arrivé. «Je sers déjà de libation», disait-il, libation pareille à celles quâon faisait après le sacrifice (Ex. 29:40).
V. 3-4
Je suis reconnaissant envers Dieu, que je sers dés mes ancêtres avec une conscience pure, de ce que je me souviens si constamment de toi dans mes supplications, nuit et jour (désirant ardemment de te voir, me souvenant de tes larmes, afin que je sois rempli de joie).
Paul dit ici: «Je suis reconnaissant envers Dieu». Il ne parle, ni du Père, ni du Fils, mais du Dieu dâIsraël que ses ancêtres avaient servi. Cela va plus loin, sans doute, que le service des «douze tribus» dont il parle en Actes 26:7. Ses pensées, presque à la veille de son sacrifice, peuvent se reporter vers la foi de ses ancêtres. Lui qui avait tant dû combattre pour faire triompher lâÃvangile sur le judaïsme, il peut maintenant dire ce que la religion légale avait pu présenter dâagréable à Dieu. La foi qui saisissait la révélation de Dieu était une foi qui sauvait: Abraham crut Dieu. Les ancêtres de Paul étaient de vrais fils dâAbraham. Lâapôtre partageait leur foi, bien quâune tout autre révélation fût venue sây ajouter. Quant à Paul, il pouvait servir Dieu «avec une conscience pure», ce que le service de Dieu ne pouvait jamais produire sous la loi. Il fallait lâaspersion du sang de Christ pour purifier le cÅur «dâune mauvaise conscience» (Héb. 10:22). Il fallait avoir été purifié une fois, par un autre sacrifice que les sacrifices lévitiques, pour nâavoir plus aucune conscience de péchés (Héb. 10:2). La loi ne pouvait le faire quâen type (Ex. 29:21), mais jamais en réalité. Maintenant lâapôtre, au moment de quitter la scène, peut jeter les yeux en arrière et se rappeler avec joie que ses ancêtres avaient une place dans les bénédictions futures et quâil allait les retrouver dans le repos céleste où leurs âmes lâavaient devancé.
Paul était reconnaissant envers Dieu de ce quâil se souvenait constamment de Timothée dans ses supplications. Ainsi le souvenir lui-même était un don de la grâce de Dieu. Sans doute, la grande affection de Paul pour son enfant dans la foi lâempêchait absolument dâoublier ce dernier, mais il était affermi dans la certitude que Dieu lui-même sâintéressait à lâétat de Timothée dont il connaissait les besoins, les craintes, les dangers, et quâIl présentait constamment ce sujet aux prières que son apôtre lui adressait nuit et jour.
Le désir de son cÅur le portait aussi ardemment vers la possibilité de revoir Timothée. Cela faisait partie de ses supplications, mais il le demandait dâautant plus quâil se souvenait des larmes de son enfant bien-aimé quand il sâétait vu séparé de son protecteur au moment dâune seconde capture, suivie de ce second emprisonnement. En effet, quel brisement de cÅur Timothée avait dû éprouver, réalisant, ou craignant seulement peut-être, que ce fidèle serviteur de Christ, son père dans la foi, allât au devant du supplice. Toutes les recommandations de Paul dans cette épître nous prouvent que Dieu lui a effectivement accordé de revoir son disciple bien-aimé. Au milieu de ces sombres et douloureuses perspectives, le Seigneur préparait à son fidèle apôtre cette réunion qui, à elle seule, devait lui apporter une plénitude de joie.
V. 5
Me rappelant la foi sincère qui est en toi, et qui a dâabord habité dans ta grand-mère Loïs et dans ta mère Eunice, et, jâen suis persuadé, en toi aussi.
En se souvenant de Timothée, de sa tendresse, des preuves dâamour quâil en avait reçues, lâapôtre se souvenait en même temps des femmes de foi que son disciple avait eues dans sa famille. Ce souvenir dépassait sans doute en valeur celui de ses propres ancêtres. Il avait été frappé de la foi sincère rencontrée jadis en Timothée quand il fit sa connaissance à Lystre (Actes 16:1-3), foi qui, dès lors, nâavait pas varié, mais il avait trouvé dans cette famille, du côté des femmes, mère et grand-mère, un milieu favorable au développement de la piété de Timothée, piété qui existait chez lui, lâapôtre en était persuadé, au moment même de leur rencontre, car alors Timothée était déjà disciple. Ce souvenir était très doux à Paul, maintenant quâil arrivait au bout de sa carrière. Câest au moment où notre service et notre témoignage sont terminés, où le présent nâa plus besoin dâexiger toute notre énergie pour nous adonner complètement à lâÅuvre, quâil est très précieux dâarrêter nos regards sur le passé et sur les affections naturelles. Nous en trouvons lâexemple parfait sur la croix où nous entendons ces paroles de la bouche du Sauveur: «Femme, voilà ton fils»; et encore: «Voilà ta mère»; tandis quâau milieu de lâexercice de son ministère le Seigneur disait: «Quây a-t-il entre moi et toi, femme?» ou bien: «Qui est ma mère et qui sont mes frères?» Jamais le service ne refroidit le cÅur et les affections, mais, précisément parce quâelles sont si douces, nous ne devons rien enlever à la tâche qui nous est assignée, pour nous laisser retenir par les délices des relations naturelles, comme il nous est dit dans les Proverbes: «Mon fils, mange du miel, car il est bon». «Manger beaucoup de miel nâest pas bon». (Prov. 24:13; 25:27).
V. 6
Câest pourquoi je te rappelle de ranimer le don de grâce de Dieu qui est en toi par lâimposition de mes mains.
Câest en vertu de la «foi sincère» qui est en lui que lâapôtre exhorte Timothée à ranimer le don de grâce quâil possède, câest-à -dire à ne pas le laisser sâéteindre. Un don peut sâéteindre par manque dâusage. Le don de Timothée avait pour but lâexposition de la Parole, lâexhortation, lâenseignement (1 Tim. 4:13). Il lui était conféré afin de combattre les enseignements sataniques qui commençaient à sâintroduire dans lâÃglise. (1 Tim. 4:1). Ce don avait dâautres faces, sans doute, mais était en somme assimilable à celui de pasteur et docteur en Ãph. 4:11. Au chap. 4:14 de la première épître à Timothée, ce dernier est exhorté à ne pas le négliger. Il pouvait y être enclin à cause dâune certaine timidité de caractère qui lâaurait porté à céder devant ceux qui auraient pris occasion de sa jeunesse pour le mépriser et se faire valoir eux-mêmes. Nous devons estimer comme très précieux un don que Dieu nous a départi, mais nous ne le ferons que dans la proportion où nous ne nous estimerons pas nous-mêmes. Une vraie humilité caractérisera nécessairement celui qui réalise que son don provient uniquement de Dieu. Lâhumilité de Timothée le portait à négliger plutôt son don quâà sâen parer, mais cela aussi constitue un danger réel. Ainsi lâon peut trouver, dâun côté lâorgueil de la chair qui sâattribue le don, de lâautre une certaine crainte charnelle qui nous empêcherait de le faire valoir. Défiance de soi, timidité naturelle, sont encore le moi. Nous estimer moins que peu de chose, câest-à -dire rien du tout, nous met en garde contre le danger de nâestimer le don que peu de chose, au lieu de lâestimer bien haut, comme tout ce qui vient de Christ.
Mais, dans cette épître, Timothée courait un autre danger. En présence du triste état de lâÃglise, du mépris auquel était exposé lâapôtre bien-aimé, du peu de résultat quâavaient eu ses exhortations et son enseignement, dâun mal grandissant, de telle manière que les porteurs du témoignage étaient attaqués, livrés à lâopprobre et quâavec eux le témoignage lui-même semblait près de sâéteindre, il pouvait paraître que lâexercice dâun don était désormais inutile. De là lâexhortation de lâapôtre à le ranimer. Quelles que soient les circonstances, notre responsabilité à lâégard de ce que Dieu nous a confié, reste pleine et entière et nous nâavons quâà nous acquitter de notre tâche en regardant à Lui, sans tenir compte de lâétat de ruine de lâÃglise et du témoignage. Sâagit-il de lâenseignement, enseignons; des soins du troupeau, exerçons le pastorat sans nous préoccuper du nombre grand ou petit des brebis. Lâesprit de crainte (v. 7) nâest pas lâEsprit saint, mais est simplement la chair; il est dangereux, quoique moins peut-être que la confiance en soi. Il paralyse notre énergie spirituelle, tandis que la confiance en soi substitue lâénergie de la chair à celle de lâEsprit de Dieu.
V. 7
Car Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et dâamour, et de conseil.
Timothée devait donc ranimer son don, car Dieu, dit lâapôtre, ne nous a pas donné un esprit de crainte. La crainte (à part, cela va sans dire, la crainte de Dieu) et lâEsprit sont incompatibles. La crainte hésite devant la tâche, est timide là où il faudrait la décision, le courage, la foi, la hardiesse qui surmonte les obstacles, et qui tient la tourmente de la mer pour non avenue, parce que le Seigneur est dans la nacelle avec nous, produisant un grand calme au moment où les vagues menacent de nous engloutir.
En parlant de lâesprit de crainte, lâapôtre ramène Timothée au don du Saint Esprit, à la bénédiction initiale ayant son origine à la Pentecôte. La puissance de lâEsprit que nous possédons reste la même, et ne change jamais aux plus mauvais jours de lâÃglise. Nous pouvons lui mettre des obstacles, le contrister, en sorte quâil soit obligé de rester inactif, mais lui nâest nullement affaibli. Il nây a aucune raison en lui-même pour ne pas remplir le vase dans lequel il a été versé. Son silence provient de notre mondanité et de ce que nous maintenons dans nos cÅurs des idoles auxquelles le Saint Esprit ne peut permettre dâexister à côté de lui, en nous qui sommes son temple.
Mais ce nâest pas seulement la puissance; câest aussi lâamour qui caractérise le Saint Esprit dont nous sommes les vases. Par la puissance seule les âmes ne sont pas attirées à Christ; câest lâamour qui les attire. La puissance peut précipiter Satan du ciel, comme un éclair, elle peut nous assujettir les mauvais esprits, convaincre les contredisants, etc., etc. LâEsprit dâamour agit comme un aimant. Câest lui qui dit: «Venez à moi, vous qui êtes travaillés et chargés»; câest lui qui nous ouvre le ciel et y inscrit nos noms pour toujours; lui qui nous révèle le cÅur du Père et le cÅur du Fils; lui qui dit: Aie bon courage; ne crains pas; ne pleure pas!
Timothée avait aussi à se souvenir que lâEsprit, donné de Dieu, est un Esprit de conseil ou de sobre bon sens. Nous avons besoin dâune direction, après être devenus les vases du Saint Esprit. Il ne sâagit plus, dans le temps de ruine qui caractérise lâÃglise, de manifestations frappantes de puissance, de dons miraculeux qui caractérisaient, à son début, le ministère des apôtres et des premiers disciples. La puissance est occupée aujourdâhui à résister à lâenvahissement toujours croissant du mal, à tenir ferme sur les positions acquises, à vaincre en nageant contre le courant qui emporte rapidement la chrétienté vers lâapostasie finale: Il nâest question pour nous, ni dâactivité prétentieuse, ni de vanterie, ni dâexaltation mystique qui nâest au fond que lâadoration de soi-même; non, mais il faut un Esprit qui pèse calmement les circonstances sous le regard du Seigneur, qui ne prétende pas à de grandes choses (ce serait renier lâaffaissement général, la ruine humiliante à laquelle nous avons tous participé), qui juge enfin équitablement selon les circonstances et agit dans le cercle restreint quâun sobre bon sens trace autour de nous. Cet esprit ne tremble pas, nâest pas saisi de crainte vis-à -vis des résultats de son action; il va paisiblement en avant dans le chemin uni que Dieu lui a tracé, sans grande manifestation, sans grand fracas, mais développant dâautant plus ses caractères de puissance et dâamour, quâil le fait dans les circonstances de la vie moyenne et journalière où il est appelé à agir.
Nous trouvons, comme nous lâavons remarqué autre part, ces trois caractères de lâEsprit traités tout au long dans la première épître aux Corinthiens: au chap. 12, lâEsprit de puissance, au chap. 13, lâEsprit dâamour, au chap. 14, lâEsprit de Conseil. Ce dernier a pour résultat que nous ne sommes pas des enfants, mais des hommes faits dans nos entendements (14:20); il nâexpose pas les enfants de Dieu à être nommés des fous par le monde (v. 23). Il exige que quelquâun interprète quand un frère parle en langue (v. 13), il assujettit les esprits des prophètes aux prophètes (v. 32); il sâoppose à toute action des femmes dans lâAssemblée (v. 35).
V. 8
Nâaie donc pas honte du témoignage de notre Seigneur, ni de moi son prisonnier, mais prends part aux souffrances de lâÃvangile, selon la puissance de Dieu.
Cette épître contient, comme nous lâavons déjà remarqué, beaucoup de sujets dont nous aurons à nous occuper tour à tour. 1° La description du mal qui caractérise la maison de Dieu au temps de la fin. 2° Les ressources que les fidèles possèdent pour marcher dâune manière digne de Dieu en le glorifiant au milieu de ce mal. 3° Les expériences personnelles de lâapôtre dans un tel état de choses. 4° Les exhortations à Timothée pour sây conduire personnellement dâune manière digne de Dieu. Câest de ces dernières, commencées déjà au v. 6, que nous allons continuer à nous occuper.
Le fait est que, dans les derniers jours de lâapôtre, le témoignage chrétien était en butte aux assauts victorieux de lâennemi pour le corrompre. Or il ne lâétait pas au commencement, sauf que, dès le début, il était un objet de persécution et de haine car il nâaurait pas été le témoignage de Dieu sans cela. Mais, dès lors, il a continué à être de plus en plus déprécié par lâinfidélité avec laquelle lâensemble de la famille de Dieu lâa rendu. Au temps que nous décrit la seconde épître à Timothée, ce témoignage était, en apparence, complètement ruiné et lâEsprit se sert de sa condition dâalors pour nous décrire prophétiquement ce quâil est aujourdâhui et ce quâil sera à la fin des jours. Lâapôtre, placé à la tête de ce témoignage, était emprisonné; lâÃvangile était méprisé et persécuté, ce qui nâétait pas, comme au début, lâinévitable et précieux résultat de la fidélité des témoins.
On comprend que, voyant, du côté des hommes, tous ses espoirs anéantis, la honte du témoignage chrétien pût accabler le cÅur de Timothée, si fidèle à le maintenir avec son cher père dans la foi. Anéantis quant à notre témoignage, mais nullement anéantis quant au témoignage de notre Seigneur! Telle est, en effet, la consolation et la seule ressource en un temps de ruine; il ne sâagit plus de nous appuyer sur notre témoignage, mais sur le témoignage infaillible du Seigneur. Jamais celui-ci ne peut sombrer, tandis que nous menons deuil avec raison sur les ruines de ce qui a été confié à notre responsabilité. Son témoignage, le Seigneur, sous une forme ou sous une autre, le conservera jusquâà la fin. Les vérités qui le constituent aujourdâhui, il saura les maintenir jusquâà sa venue pour enlever son Assemblée. Comment Timothée, comment nous-mêmes, en aurions-nous honte? Mais peut-être, voyant le porteur éminent de ce témoignage en prison et chargé de chaînes, Timothée aurait-il pu avoir honte? Non, dit lâapôtre. Paul nâétait pas mis là à une place honteuse; il nâétait pas le prisonnier des hommes, mais le prisonnier du Seigneur. Câétait précisément pour son témoignage à Lui que le Seigneur lây gardait. Il a complété sa Parole par un Paul prisonnier; dans un Paul prisonnier Il sâest glorifié devant le monde. Paul prisonnier a été seul quand tous lâavaient abandonné; en cela, comme en tant dâautres points, semblable à son Maître et le représentant devant le monde. Y avait-il lieu de rougir quand, sur les ruines du témoignage des hommes, celui du Seigneur demeurait en son entier?
Si Timothée pouvait être exhorté à ne pas avoir honte, il avait sous les yeux lâexemple de lâapôtre qui dit au v. 12: «Je nâai pas de honte», passage sur lequel nous reviendrons. Au v. 16, Onésiphore est cité comme un frère fidèle qui nâa pas eu honte de la chaîne de lâapôtre. Aussi cela lui sera compté au jour des récompenses. Plus tard, dans les exhortations à Timothée (2:15), lâapôtre lâexhorte encore, comme il lâavait fait au sujet de la crainte, à nâavoir pas honte dans lâexercice de son ministère, et à ne pas penser à lui-même, ni aux hommes, mais uniquement à Dieu pour être approuvé de Lui. Cela ne devait-il pas lui suffire?
«Mais prends part aux souffrances de lâÃvangile, selon la puissance de Dieu». Dans un temps de déclin, comme celui que traversaient le grand apôtre des Gentils et le fidèle Timothée, ce nâétait pas seulement le témoignage de lâÃglise de Christ qui était tombé en discrédit par la faute de ceux qui en étaient les porteurs, en sorte que les yeux de la foi avaient à se porter sur le témoignage du Seigneur qui, ne pouvant être anéanti, sâadaptait aux circonstances actuelles de lâÃglise pour atteindre son but â câétait aussi lâÃvangile, (la bonne nouvelle présentée aux hommes comme leur apportant le salut) qui, au lieu dâêtre exalté, était persécuté, rejeté, emprisonné, couvert dâopprobre, dans la personne de ceux qui le portaient. Timothée ne devait pas sâen indigner, mais avoir communion avec ses souffrances, car lâÃvangile est personnifié ici. Nâen avait-il pas été de même de Jésus Christ? Avait-il été reçu avec les honneurs et la reconnaissance dus au salut quâil apportait? Il avait été rejeté, outragé, crucifié! Les fidèles devaient prendre part à ces souffrances, car elles étaient de tous les temps et le Seigneur les avait annoncées à ses disciples en les quittant. Sans doute il y avait eu des temps où les fidèles, bien unis et liés ensemble, avaient combattu comme une armée bien disciplinée dans un même esprit, avec une même âme et une même foi pour le triomphe de lâÃvangile. Maintenant Satan semblait avoir le dessus, mais les chrétiens devaient sâadapter à ces circonstances et prendre part à ces souffrances spéciales; or il leur fallait autant de puissance, et plus même que par le passé, pour agir ainsi, car il fallait la puissance de Dieu pour endurer ces souffrances et pour maintenir et faire triompher, malgré tout, lâÃvangile dans le monde.
V. 9-10
...qui nous a sauvés et nous a appelés dâun saint appel, non selon nos Åuvres, mais selon son propre dessein, et sa propre grâce qui nous a été donnée dans le Christ Jésus avant les temps des siècles, mais qui a été manifestée maintenant par lâapparition de notre Sauveur Jésus Christ, qui a annulé la mort et a fait luire la vie et lâincorruptibilité par lâÃvangile; pour lequel moi jâai été établi prédicateur et apôtre et docteur des nations.
Cette puissance de Dieu était-elle diminuée par notre infidélité? Ne sâétait-elle pas affirmée dans notre salut? Ne nous avait-elle pas appelés dâun saint appel? Appelés à être saints et irréprochables devant Lui, en amour? Tel est, en effet, notre appel céleste qui sera pleinement réalisé quand nous serons avec Christ et tels que Lui dans la gloire, mais qui, maintenant déjà , nous met à part pour Dieu (Ãph. 1:4). Ce salut, cet appel, la ruine ne peut les atteindre. Ce que Dieu nous a donné, il lâa donné dès lâéternité et pour lâéternité; oui, immuable, inaltérable, éternel! La même puissance de Dieu qui nous appelle à souffrir au milieu de la ruine, nous a établis à jamais au milieu des choses immuables.
Remarquez que, dans ce passage où, en vertu de la ruine, tout est faiblesse, même dans lââme dâun fidèle témoin comme Timothée, où le témoignage confié aux fidèles nâest plus que décombres, lâapôtre insiste sur la puissance, sur la puissance, si jâose parler ainsi, de la Trinité avec nous: la puissance de lâEsprit pour remplacer la crainte (v. 7); la puissance de Dieu, pour nous faire prendre part aux souffrances de lâÃvangile (v. 8); la puissance de Christ pour garder ce que lâapôtre lui a confié (v. 12). Pas un mot de notre propre puissance, car elle nâexiste pas. Au contraire, câest dans notre infirmité quâelle sâaccomplit (2 Cor. 12:9) et câétait cette expérience que Timothée avait à faire comme déjà lâapôtre lui-même lâavait faite.
Maintenant la mention de cette puissance de Dieu amène lâapôtre à décrire ce quâelle a fait pour nous, et entièrement en dehors de nous. Merveilleuse description! Dâabord, comme nous lâavons vu plus haut, nous avons par elle le salut et le saint appel; le salut qui comprend toute lâÅuvre de la grâce à notre égard, depuis le pardon des péchés jusquâà lâentrée dans la gloire; le saint appel, qui est notre parfaite conformité avec Christ dans la gloire: saints et irréprochables devant Lui en amour. Cette grâce nâa nullement affaire avec notre activité, nos Åuvres, dont elle est absolument indépendante. Elle dépend uniquement du dessein éternel de Dieu. Elle nous a été donnée en Christ avant les temps des siècles (v. 9); elle a été manifestée par son apparition comme Sauveur (v. 10); elle est en Lui (2:1) et nous pouvons y puiser chaque jour et à chaque instant la force dont nous avons besoin, car elle est intarissable.
Câest un privilège immense, que cette grâce soit manifestée maintenant par la première apparition de notre Sauveur Jésus Christ, car nous en connaissons les résultats immuables dès ici-bas. Ils sont de deux sortes: 1° La mort, gage du péché, est annulée. Ce nâest pas seulement que celui qui avait le pouvoir de la mort, le Diable, a été rendu impuissant à la croix, mais la mort a été annulée par la résurrection de Christ. Il sâest trouvé un homme que la mort, dans laquelle il est volontairement entré et quâil a subie dans toute son horreur, nâa pu retenir; un homme qui est sorti en résurrection de la mort et sâest assis à la droite de Dieu. Pour lui, la mort nâexiste plus. Mais pourquoi y est-il entré et en est-il sorti? Câest afin que le pouvoir de la mort sur nous, fruit du péché, pût être anéanti à jamais!
2° Mais ce nâest quâun côté de cette Åuvre, son côté négatif. Le côté positif, câest quâIl a fait luire la vie et lâincorruptibilité par lâÃvangile. La vie était la lumière des hommes (Jean 1:5). Câest nous quâelle avait en vue! Quelle merveilleuse grâce! Maintenant elle a lui aux yeux des hommes dans la résurrection de Christ. Sans cette résurrection, la vie demeurait cachée. Sans doute elle pouvait produire ses effets, ce qui est prouvé par toute la carrière de Christ ici-bas. Ses paroles étaient Esprit et vie quand on les recevait par la foi; en outre, il ressuscitait les morts, leur communiquait la vie, mais une vie qui pouvait être de nouveau interrompue par la mort. Mais, dans sa personne, la vie a lui, une vie que ni la mort, ni la corruption ne pouvaient atteindre, une vie dont la qualité même était quâelle se trouvait au-dessus et complètement indépendante de la corruption. Ainsi est maintenant accomplie la «promesse de la vie» du v. 1. Christ pouvait laisser sa vie humaine, et même câétait pour cela quâil lâavait prise, mais en la laissant il a fait luire une vie que la corruption ne pouvait atteindre. Lâincorruptibilité nâa été jusquâici manifestée que dans sa personne, selon quâil est dit: «Tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption» (Ps. 16:10), car il faut quâen toutes choses il ait le premier rang. Quant à nous, par son Åuvre, nous possédons déjà la vie éternelle pour nos âmes, mais non pas lâincorruptibilité pour nos corps. Dans un temps futur, à sa venue, nous la revêtirons. Alors ce sera une réalité, que nous lui serons semblables. Le Seigneur fait luire ces choses par lâÃvangile, car lâÃvangile nous apporte cette vie dâun côté, cette espérance de lâautre.
«Pour lequel moi jâai été établi prédicateur et apôtre et docteur des nations». La prison et les chaînes ne changeaient rien à cet établissement. Dans cette épître même, nous voyons Paul exercer son apostolat sans quâaucune entrave puisse y être apportée. En outre, nâest-il pas frappant de voir ici que, dans un temps de ruine, le croyant soit reporté aux vérités immuables de lâÃvangile quâaucune ruine ne peut atteindre: à la vie éternelle, à la grâce donnée en Christ avant les temps éternels, à lâannulation de la mort, à la manifestation de la vie et de lâincorruptibilité?
V. 12
Câest pourquoi aussi je souffre ces choses; mais je nâai pas de honte, car je sais qui jâai cru, et je suis persuadé quâil a la puissance de garder ce que je lui ai confié, jusquâà ce jour-là .
Câest en vue dâun tel Ãvangile â Ãvangile dâune si immense portée, annonçant hautement dans ce monde la fin des suites du péché: la mort; et le règne dâune chose toute nouvelle: la vie, entraînant avec elle lâimpossibilité de la corruption qui avait régné dans le monde depuis la chute â que lâapôtre avait reçu sa mission parmi les nations; mission universelle, car elle nâavait pas seulement en vue le peuple juif. Il avait une telle conviction de lâimportance de cette mission quâil ne reculait pas, pour sâen acquitter, devant les souffrances à endurer, souffrances rendues mille fois plus cuisantes par lâabandon de ceux même qui avaient reçu cet heureux message. Câest pourquoi, comme nous lâavons déjà dit, il nâavait pas de honte, il levait la tête avec assurance, car, dit-il, «je sais qui jâai cru». Il connaissait la personne de Celui dans lequel il avait mis sa confiance. Câest la connaissance de cette personne, dâelle-même, et non seulement de ses ressources, qui élève notre âme au-dessus des difficultés, des dangers, des obstacles de la route. Nous trouvons une vérité semblable au Psaume 27. La contemplation de la présence ravissante de lâÃternel élève la tête du croyant au-dessus de ses ennemis. Connaissant cette personne il se sent au siège même de la puissance. Ceci est de toute importance. Si Paul avait, si nous-mêmes avions confiance dans lâÅuvre, quelque précieuse quâelle soit, qui nous a été confiée, nous serions abattus et déçus, en la voyant perdue, ruinée, anéantie entre nos mains. Même le grand apôtre dut assister à cette ruine dans les derniers jours de sa carrière. La conséquence aurait été la honte dâune pareille faillite sâil nâavait connu la personne dans laquelle la réalité de cet Ãvangile de la vie et de lâincorruptibilité avait été démontrée. Cela lui donnait une pleine assurance. Christ avait la puissance de garder ce que Paul lui avait confié et Paul avait toute confiance en Lui. La sécurité de son âme et de son corps, le résultat de son Åuvre, lâavenir du témoignage, en un mot tout ce que le Seigneur avait confié à sa responsabilité, lâapôtre le remettait à Sa garde. Lui seul avait la puissance de garder intact le dépôt qui, laissé entre les mains de lâhomme, aurait été irrémédiablement perdu. Il le conserverait tout entier «jusquâà ce jour-là », jusquâau jour de son apparition en gloire avec tous ses rachetés. Ce jour est celui des récompenses. (Voyez v. 18).
V. 13
Aie un modèle des saines paroles que tu as entendues de moi, dans la foi et lâamour qui est dans le christ Jésus.
Après lâexposé de son Ãvangile et de sa doctrine, lâapôtre revient aux instructions et aux exhortations quâil adresse à son cher Timothée. La première était dâavoir «un modèle»1 des saines paroles quâil avait entendues de lâapôtre. En un temps où la parole inspirée nâétait pas encore complétée et où tous ceux qui en étaient les porteurs nâavaient pas disparu de la scène, lâenseignement divin, donné par cet homme de Dieu, devait être gardé intact par son disciple. Ce dernier devait avoir pour lui un résumé des vérités quâil avait entendues, car il y a plus de sûreté à retenir la vérité dans les termes dans lesquels elle a été communiquée. Ces saines paroles étaient la parole de Dieu, car Timothée devait en garder la forme, en faire, à son usage, lâexposé. Elles étaient des paroles inspirées, communiquées oralement, comme on le voit en 1 Thess. 2:13. La «saine doctrine», le «sain enseignement» ne sont jamais autre chose que la parole inspirée (voyez 1 Tim. 1:10; 2 Tim. 4:3; Tite 1:9; 2:1). Or Timothée qui avait à les communiquer à dâautres, était moins en danger de les altérer en se les remémorant à lui-même. Câétait aussi ce que personnellement faisait lâapôtre (1 Cor. 2:12-13). Ce nâétaient pas des paroles sèches, des vérités théologiques, car Timothée devait garder ce modèle «dans la foi et dans lâamour qui est dans le christ Jésus». Câest ainsi que ces choses avaient été communiquées par lâapôtre et devaient être conservées. Lâintelligence naturelle nây était pour rien; la foi et lâamour qui est en Christ les communiquaient au cÅur et à lââme et leur donnaient leur réalité divine.
1 Hupotupôsis. En 1 Tim. 1:16, ce même mot est traduit par exemple.
V. 14
Garde le bon dépôt par lâEsprit Saint qui habite en nous.
Câétait ce que lâapôtre avait déjà recommandé à Timothée dans sa première épître (6:20). Un dépôt lui avait été confié, il devait le garder fidèlement. Ce dépôt était le bon dépôt, les saines paroles; il nây en avait pas un autre qui eût une pareille valeur, pas un autre qui méritât ce nom. La responsabilité de le garder incombe au fidèle.
Mon lecteur a-t-il jamais pensé à ce que cela signifie? Ne négliger aucune de ces «saines paroles», nâen perdre, nâen laisser tomber aucune à terre comme inutile; nây introduire aucun élément étranger qui pourrait altérer son aspect ou diminuer son prix; être convaincu de la perfection divine de ce que Dieu nous a confié; être occupé, comme Timothée, à en faire ressortir à dâautres la valeur (et je ne parle pas ici de lâexercice dâun don à cet effet); estimer ce dépôt comme le plus précieux trésor, parmi tous ceux que nous pourrions posséder... mais comment énumérerais-je jamais ses perfections quand je le contemple et mâen nourris?
Ceux qui laissent dormir ce dépôt dans la poussière, qui préfèrent se nourrir de la parole humaine, plutôt que de ces «saines paroles», peuvent-ils prétendre le garder parce quâils en ont un exemplaire quelque part dans leur maison et le parcourent ici et là dâun Åil distrait? Ah! combien de chrétiens sont coupables, comme le paresseux esclave, dâenfouir ce trésor! Ils diront peut-être: Jâai beau mâefforcer de comprendre ces choses; elles sont pour moi lettre morte. Un sermon, bien composé, mâédifie davantage... Un sermon, soit dit en passant, est souvent un fort mauvais dépôt. Vous dirai-je ce qui vous manque? Il vous manque de savoir comment vous pouvez garder ce dépôt. Lâapôtre vous le dit ici: «par lâEsprit saint qui habite en nous». Il ne dit pas à Timothée: Par lâEsprit Saint qui habite en toi, mais en nous. On pourrait croire que Timothée, ce compagnon de lâapôtre, cet homme de Dieu, était, en vertu de sa position ecclésiastique, plus qualifié que dâautres pour garder le bon dépôt. Nullement! Le Saint Esprit habitait en lui comme en tout chrétien et chacun, du plus humble au plus intelligent, est tenu de le garder par lâEsprit. Câest lui seul qui enseigne la Parole, lâapplique, la fait comprendre et mettre en pratique. Et remarquez que ce sont souvent les plus intelligents qui gardent le moins ce bon dépôt, car leur piège est précisément lâintelligence humaine se substituant à lâEsprit de Dieu qui seul peut faire comprendre et retenir les «saines paroles» dans la foi et dans lâamour. Oui certes, cette parole, la parole de la grâce «a la puissance dâédifier et de nous donner un héritage avec tous les sanctifiés!» (Actes 20:32).
Nous retrouverons au chapitre suivant les exhortations à Timothée, car cette épître en est pleine, nous montrant ainsi quâà mesure que la ruine sâaccentue, Dieu fait davantage appel à lâactivité individuelle. Mais les derniers versets de notre chapitre vont dâabord nous présenter une nouvelle forme du mal qui caractérise la ruine de lâAssemblée.
V. 15-18
Tu sais ceci, que tous ceux qui sont en Asie, du nombre desquels sont Phygelle et Hermogène, se sont détournés de moi. Le Seigneur fasse miséricorde à la maison dâOnésiphore, car il mâa souvent consolé et nâa point eu honte de ma chaîne, mais, quand il a été à Rome, il mâa cherché très soigneusement et il mâa trouvé. Le Seigneur lui fasse trouver miséricorde de la part du Seigneur dans ce jour-là ; et tu sais mieux que personne combien de services il a rendus dans Ãphèse.
Le fait mentionné par lâapôtre dans ces versets et dont il avait amèrement souffert, lui qui se savait établi pour la défense de lâÃvangile, câétait lâabandon quâil avait subi de la part de tous ceux qui étaient occupés de lâÅuvre en Asie, au moment où il fut appréhendé pour sa seconde captivité1. Câest ainsi, du moins, que je comprends le mot «tous ceux». Ils craignaient sans doute dâêtre compromis en se tenant à son côté2 Timothée le savait; nous verrons plus tard (3:1) quâil avait encore à savoir que le développement du mal, dans lâÃglise, ne sâarrêterait pas là . Ce qui arrivait en Asie montrait que, de plus en plus, «tous cherchaient leurs intérêts particuliers, non pas ceux de Jésus Christ» (Phil. 2:21). Dâentre ceux qui sâétaient détournés de lâapôtre étaient Phygelle et Hermogène. Nous verrons, dans le courant de cette épître quelle extension avait prise ensuite lâabandon dans lequel lâapôtre était laissé. Câétait donc à ce point quâétait arrivé le témoignage aux derniers jours de Paul. Dans cette assemblée dâÃphèse où la position céleste de lâÃglise, corps de Christ, avait été enseignée, comprise, réalisée en pratique, comme dans tout le territoire dépendant de cette capitale; dans le lieu même où lâapôtre prisonnier leur avait envoyé son épître aux Ãphésiens, il ne trouvait plus personne qui sympathisât avec lui! Mais que dis-je, personne? Au milieu de cet abandon général, un homme avait fait exception. Loin de se détourner de lâapôtre dans sa seconde captivité, ce qui, par parenthèse, explique quâil ait dû le chercher très soigneusement à Rome pour le trouver, car il nâétait plus «sans empêchement» comme lors de sa première captivité, Onésiphore avait eu la joie de pouvoir «souvent le consoler». Ce que Dieu lui-même avait si souvent fait directement envers son fidèle serviteur (voyez 2 Cor. 1), il le faisait maintenant par le moyen dâOnésiphore. Immense privilège pour ce dernier! Et plus que cela, Onésiphore était du bon côté, du côté de Dieu: il nâavait pas eu honte de voir lâapôtre traité comme un malfaiteur vulgaire. Sa chaîne était, pour Onésiphore, le titre de noblesse de lâapôtre bien-aimé. Certes, il nâen avait pas honte, ni lâapôtre, car si elle mettait le témoignage à lâépreuve et faisait ressortir ce quâil était devenu, elle était en même temps la preuve de la toute-puissance de Dieu qui sâen servait pour répandre son Ãvangile dans le monde entier.
1 LâAsie proconsulaire était une province romaine située en Asie mineure. Ãphèse en était la capitale; les sept églises de lâApocalypse en faisaient partie. On ne peut définir exactement ses limites au temps de lâapôtre Paul mais lâon peut dire quâelle comprenait dâune manière approximative lâensemble partiel des territoires indiqués sur nos cartes bibliques par les provinces de Mysie, Lydie, Bitynie, Phrygie et Galatie. Passages où lâon rencontre le mot Asie: Actes 2:9; 6:9; 16:6; 19:10, 22, 26, 27; 20:4, 16, 18; 21:27; 27:2; Rom. 16:5; 1 Cor. 16:19; 2 Cor. 1:8; 2 Tim. 1:15; 1 Pierre 1:1; Apoc. 1:4.
2 Ce passage semblerait indiquer que câest en Asie que Paul a été saisi de nouveau après la mise en liberté provisoire qui suivit sa première captivité.
Quand Onésiphore était venu à Rome, il nâavait épargné aucune peine pour chercher lâapôtre et lâavait trouvé. Combien souvent, peut-être, dâautres avaient entrepris cette recherche sans arriver au but; satisfaits de montrer ainsi aux yeux des églises ou de lâapôtre quâils avaient rempli leur devoir. Ils nâavaient pas poussé plus loin leur recherche parce quâils se contentaient, à leurs propres yeux ou aux yeux des autres, dâavoir fait, comme on dit, «leur possible» sans résultat. Le fait que lâapôtre nâétait pas facile à trouver dans cette grande ville et dans la froide prison où il était gardé (voyez 4:13), et les résultats fâcheux que cette démarche pouvait avoir pour celui qui le cherchait, étaient autant de motifs que la conscience pouvait se donner pour interrompre ces investigations. Seulement, il y avait, au-dessus des motifs invoqués, Dieu qui voyait et savait ce qui se passait dans les cÅurs. Aussi lâapôtre implore la miséricorde du Seigneur sur la maison dâOnésiphore (cf. 4:19) dans le temps actuel, et sur Onésiphore lui-même dans le temps futur, au jour où les récompenses seront distribuées. Onésiphore trouvera alors miséricorde de la part du souverain donateur, duquel dépend toute grâce; selon quâil est dit: «Bienheureux les miséricordieux, car câest à eux que miséricorde sera faite» (Matt. 5:7), et encore: «Attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ, pour la vie éternelle» (Jude 21). Câest à «ce jour-là » que lâapôtre regarde pour lui-même au v. 12. En ce jour ce quâil a confié au Seigneur, et ce que Celui-ci a gardé pour son cher apôtre, sera rendu à ce dernier. Au chap. 4:8 on voit que câest bien du jour de son apparition quâil est question, du jour où le sujet de notre responsabilité comme témoins de Christ sera considéré. Câest en ce jour-là que la couronne de justice (4:8), la récompense décernée au juste, sera décernée, comme, parmi les hommes, les médailles dâhonneur, de courage, de sauvetage, sont distribuées. Le nom des diverses couronnes nâest-il pas dâun côté ce qui caractérise les actes accomplis par ceux qui reçoivent les récompenses, de lâautre, le caractère de Celui qui les donne. Ceux qui «aiment son apparition» sont ceux qui agissent et se conduisent à son honneur, en vue du jour où ils seront placés dans la pleine lumière de sa présence et où tout sera manifesté sans que rien ne puisse rester caché. Alors chacun des siens recevra selon ce quâil aura fait.
Timothée lui-même pouvait rendre témoignage à Onésiphore des services quâil avait rendus dans lâassemblée dâÃphèse où Timothée avait agi si longtemps pour maintenir lâordre dans la maison de Dieu. Ainsi les services dâOnésiphore nâauraient pas à attendre «ce jour-là » pour être reconnus; ils lâétaient déjà pour toute âme fidèle et préoccupée du service et du témoignage de Christ. Il en est de même aujourdâhui.
Ces versets 16 à 18 nous montrent lâaide et les secours que le Seigneur place sur le chemin de ses serviteurs dans une carrière hérissée de tant de dangers et de souffrances. Nâen fut-il pas de même du Serviteur parfait? Il but du torrent dans le chemin. Ah! comme, pour y boire, il a su baisser la tête! Et nâen fut-il pas de même de son fidèle serviteur? Il profitait avec joie de la consolation et du rafraîchissement qui lui venaient au sein de son humiliante condition, mais il savait que le jour arriverait où il «lèverait haut la tête»!