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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-29
Le discours passe. sans transition marquée, à une série d’exhortations qui achèvent de caractériser la justice du royaume des cieux et la conduite de l’enfant de Dieu.
De même que celui-ci doit montrer dans ses rapports avec Dieu un cœur simple et droit, qui ne cherche pas à servir deux maîtres (Matthieu 6:24) mais qui se confie au Père céleste (Matthieu 6:32), de même, dans ses rapports avec le prochain, il doit faire preuve de la même simplicité et de la même droiture et être animé de cette charité « qui ne soupçonne point le mal et ne se réjouit point de l’injustice, mais qui excuse tout, croit tout, espère tout ». Jésus interdit à ses disciples de se constituer juges de leurs frères, ce qu’ils ne peuvent faire qu’en oubliant leurs propres péchés (verset 3) et en se mettant à la place de Dieu, à qui seul appartient le jugement (comparer Romains 2:1 et suivants).
C’est à ce jugement de Dieu que le Sauveur en appelle comme motif de son exhortation : afin que vous ne soyez pas jugés.
Calvin et d’autres exégètes entendent, à torts par ces mots et par ceux du verset 2, les jugements des hommes qui jugent à leur tour avec sévérité ceux qui les jugent. Cette petite morale utilitaire n’est pas dans l’esprit de Jésus.
Non, c’est Dieu qui, dans sa rigoureuse justice, appliquera le même jugement et la même mesure dont ils auront usé, à ceux qui, étrangers à la miséricorde et à la charité, se livrent à cet esprit pharisaïque de jugement (comparer Luc 18:9-14).
Jésus poursuit ainsi sa polémique contre la justice des scribes et des pharisiens (Matthieu 5:20).
Il faut savoir concilier ce précepte avec le devoir chrétien de discerner et d’apprécier la valeur morale des caractères et des actions, à la lumière de la Parole de Dieu (Matthieu 7:6-15; 1 Corinthiens 5:12; 1 Thessaloniciens 5:21; 1 Jean 4:1). Mais ce discernement, sans lequel il n’y aurait point de vie morale en ce monde, ne doit pas nous entraîner à porter sur les hommes et sur les motifs cachés de leur conduite un jugement définitif qui n’appartient qu’à Dieu.
Une paille et une poutre !
Hyperbole destinée à faire sentir la folie qu’il y a à se préoccuper des fautes et des défauts d’autrui, tandis qu’on est soi-même aveuglé par de très grands péchés.
Là est l’hypocrisie C’est précisément la poutre qui t’aveugle; ôte-la premièrement, puis tu verras et tu pourras alors réellement, avec délicatesse et charité, ôter le brin de paille de l’œil de ton frère.
Le devoir de ne pas juger a ses limites, il n’exclut pas celui de discerner. Tel est le seul rapport admissible entre cette parole et celles qui précèdent. Plusieurs interprètes pensent qu’il n’en faut chercher aucun et prétendent que ce verset 6, très authentique d’ailleurs, a été intercalé ici par Matthieu. Cette supposition n’est point inadmissible, mais elle n’est nullement nécessaire.
Ce qui est saint, ou les choses saintes selon nos versions ordinaires, ce sont les vérités de la Parole de Dieu, les expériences produites dans l’âme par l’Évangile et que Jésus compare à des perles précieuses.
Il ne faut pas les présenter à des hommes si corrompus que Jésus peut les comparer à des animaux impurs. Ils ne pourraient que les profaner (fouler aux pieds) et elles ne feraient qu’exciter leur haine et leurs violentes persécutions.
Ici encore, il est inutile de rechercher la connexion avec ce qui précède et ce qui suit. Cet enseignement sur la prière peut très bien avoir fait partie du sermon sur la montagne, mais il est sûr que Luc (Luc 11:9), en lui assignant sa place à la suite d’une parabole sur l’efficacité de la prière en fait encore mieux ressortir la beauté et la force. Du reste, c’est là une de ces courtes et importantes sentences qui peuvent avoir reparu plus d’une fois dans les enseignements de Jésus.
Demander, chercher, heurter, trois degrés d’une progression dans la sainte action de la prière, quand Dieu ne l’exauce pas dès l’abord. Ces termes en marquent la persistance et l’intensité croissante. Comparer Philippiens 4:6.
Ce qui doit soutenir l’enfant de Dieu dans ses supplications toujours plus ardentes, c’est d’abord la triple promesse que Jésus ajoute ici à son exhortation, et ensuite la pensée qu’il s’adresse à son Père (verset 11; comparez Luc 11:9-10, note).
Jésus pour nous convaincre de l’efficacité de la prière, en fonde l’assurance sur l’amour d’un père pour son enfant.
Un père ne donnera pas à son enfant une pierre inutile ou un serpent dangereux, ce qui serait une cruelle ironie, un acte contre nature.
Combien moins votre Père ! Double contraste : il est amour, et vous êtes mauvais, même dans vos affections naturelles, toujours entachées d’égoïsme, vous pouvez faire du mal sans le vouloir à ceux que vous aimez, lui ne donne que des biens, ou de bonnes choses (comparer Luc 11:12-13, note).
Dans cette admirable parabole Jésus donne la conclusion (donc verset 24) et de ce qui précède immédiatement (versets 21-23) et de tout le discours.
La comparaison si saisissante, avec sa répétition impressive des mêmes scènes de danger, avec ses énergiques contrastes : prudent, insensé, le roc, le sable point tombée, tombée, se comprend d’elle-même.
L’exégèse n’a pas à rechercher le sens spirituel des détails, à se demander : qu’est-ce que le roc ? (dans lequel on a vu tour à tour Christ, les commandements de Dieu, la foi, la conscience par opposition à l’intelligence) ? Ou qu’est-ce que le sable ? (interprété comme signifiant les opinions humaines, la propre justice, etc.).
Jésus lui-même exprime clairement sa pensée par ces mots : pratiquer ou ne pas pratiquer ses paroles (grec les faire ou ne pas les faire). Dans le premier cas, ses paroles deviennent elles-mêmes le roc; dans le dernier, il ne reste que le sable mouvant. Quant aux éléments déchaînés contre la maison, on y a vu toutes les épreuves, tous les dangers qui menacent la vie spirituelle et morale de l’âme, et cela est évident. Enfin la maison qui reste ferme représente non seulement le salut mais la victoire, le triomphe, tandis que sa chute, qui est si grande, c’est la ruine définitive, la perdition (v 13).
Il faut remarquer encore au point de vue critique qu’au verset 24, le texte reçu, avec C, les majuscules plus récents et une partie des versions, porte : je le comparerai, au lieu du passif : sera comparé.
Quelque leçon qu’on adopte, à quoi faut-il rapporter le futur ? Les uns entendent : « Je le comparerai en ce moment même, dans ce discours »; d’autres retrouvent ici la pensée que vient d’exprimer Jésus (verset 22), en ce jour-là, au jour du jugement éternel.
Ce n’est qu’alors, en effet, que sera révélé qui avait été fondé (plus-que-parfait) sur le roc ou sur le sable, quel édifice subsiste, lequel tombe.
L’étonnement des foules était produit par l’autorité avec laquelle Jésus parlait. Cette autorité résultait, d’une part, du sentiment de sa mission divine, qui animait sa parole, et d’autre part, du pouvoir de la vérité, mise en contact immédiat avec les âmes. Ni cette autorité ni ce pouvoir (deux sens du mot grec) n’étaient dans l’enseignement de leurs scribes. Ce pronom, omis par le texte reçu, exprime un mépris trop bien mérité par la manière dont ces savants du temps de Jésus expliquaient et enseignaient les saintes Écritures (voir sur la vocation et le caractère de ces scribes, dont le nom revient si souvent dans les évangiles, Matthieu 2:4, note, et Matthieu 23:2, note).