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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-39
Chapitre 23 discours contre les scribes et les pharisiens
3>1 à 12 Jésus met ses auditeurs en garde contre les pharisiens
Comparer Marc 12:38-40; Luc 20:45-47.
Alors indique le moment où la lutte est terminée, où Jésus a réduit ses adversaires au silence (Matthieu 22:46). Il prononce sur eux le discours qui suit et dans lequel il formule leur condamnation.
Ce discours sâadresse dâabord aux foules et aux disciples (versets 1-12), que Jésus veut prémunir contre lâesprit des principaux du peuple, puis il prend directement à partie ces derniers, dont il démasque et censure les vices dans une suite dâapostrophes foudroyantes (verset 13 et suivants).
Matthieu seul nous a conservé ce discours, Marc et Luc nâen ont que quelques fragments, quâils placent en dâautres occasions comme la critique moderne prête à Matthieu (plus quâil nâest juste) le procédé de réunir en discours suivis diverses paroles de Jésus, elle nâa pas manqué de lui attribuer la composition de ce discours.
Mais :
La chaire de Moïse désigne lâactivité et lâautorité que Moïse avait exercées comme législateur et conducteur du peuple (Exode 18:13). Ils se sont assis dans cette chaire comme successeurs du grand serviteur de Dieu. Les rabbins emploient la même expression pour dire quâun maître a succédé à un autre dans son enseignement. Ces termes nâimpliquent donc pas lâidée dâune usurpation.
Sur les pharisiens, voir Matthieu 3:7, note.
Comme les hommes de ce parti avaient manifesté jusquâici une hostilité croissante envers le Sauveur, comme ils avaient résisté à ses avertissements et arrêté le projet de se saisir de lui (Matthieu 21:45-46), il renonce à tout ménagement à leur égard et rompt ouvertement avec eux.
Les scribes, en tout semblables aux pharisiens, avaient pris la même position. Leur nom signifie proprement écrivains, et désigne, par extension, des hommes lettrés, des savants en général (1 Corinthiens 1:20). Ce sont là les sopherim de lâAncien Testament, câest-à -dire les hommes des livres.
Dans les évangiles, ils sont appelés scribes, ou légistes, ou docteurs de la loi, parce que le principal objet de leurs études était la loi de Moïse en elle-même et dans ses applications diverses à la vie du peuple. Et comme cette loi était à la fois loi religieuse et loi civile, les scribes étaient en même temps théologiens et jurisconsultes. Ils sont souvent nommés avec les pharisiens, parce que la plupart dâentre eux appartenaient à cette secte (Matthieu 5:20; Matthieu 12:38), ou avec les principaux sacrificateurs, dont ils étaient les conseillers dans les applications de la loi et dans les cas de conscience Matthieu 2:4; Matthieu 20:18; Matthieu 21:15, ou enfin avec les anciens leurs collègues au sanhédrin ou conseil supérieur de la nation (Matthieu 16:21; Matthieu 26:3; Matthieu 27:41).
Les scribes prennent toujours une part très active dans lâopposition contre Jésus. Ils lâépient (Luc 6:7; Luc 11:53-54), ils blâment sa conduite (Matthieu 9:3; Luc 5:30), ils cherchent à le surprendre par des questions insidieuses (Matthieu 22:35). On comprend donc quâils aient aussi leur large part dans les justes et sévères censures qui remplissent ces discours.
Le texte reçu porte : «â¯quâils vous disent de garderâ¯Â»; ce dernier mot nâest pas authentique.
La plupart des interprètes font des restrictions diverses à cette recommandation de Jésus, attendu que les scribes et les pharisiens pouvaient enseigner des choses fausses que, dans ce cas, les disciples ne devaient ni garder, ni faire.
Mais Jésus nâentre pas dans cette distinction; il suppose quâils enseignent la loi de Moïse, dans la chaire duquel ils se sont assis, comme lâindique le mot donc; et toute la pensée se reporte sur le contraste que forme la première partie de ce verset avec la seconde.
Ce verset explique le précédent, et le mot mais (qui doit remplacer le car du texte reçu) fait ressortir la contradiction choquante quâil y a à dire et ne pas faire.
Lier des fardeaux est une expression figurée qui signifie : rassembler en un corps tous les commandements de la loi, avec les innombrables et minutieuses prescriptions cérémonielles que les pharisiens y avaient ajoutées, pour en exiger lâobservation.
Ces fardeaux pesants et difficiles à porter (ce dernier mot manque dans Codex Sinaiticus et quelques Matthieu 23), là où ni la grâce ni lâamour nâaidait à les porter, les pharisiens les imposaient à dâautres; mais, bien loin de sâen charger eux-mêmes, ils ne les remuaient pas même du doigt. Quelle ironie dans ce contraste !
Jésus cite ces détails comme des exemples de leur désir vaniteux et hypocrite dâêtre vus des hommes.
Les phylactères, encore en usage chez les Juifs, sont des bandes de parchemin, sur lesquelles sont écrites des paroles de lâÃcriture, telles que Deutéronome 6:6-9; Deutéronome 11:18-21.
Pendant la prière, on les attache au bras gauche ou sur le front, en se fondant sur Exode 13:9 entendu à la lettre. De là vient que les Juifs appellent ces parchemins tephillim, prières.
Ils attachent aussi a ces objets lâidée superstitieuse dâune amulette ou dâun talisman, car phylactère signifie préservatif. Ils les élargissent, dit Jésus, afin dâêtre plus sûrs encore dâêtre vus des hommes.
Quant au terme que nous traduisons par franges, il désigne une espèce de houppe que les Juifs portaient au bord de leurs manteaux, dâaprès Nombres 15:38-39. Ils y attachaient donc aussi une idée religieuse (comparer Matthieu 9:20 et voir, pour plus de détails sur ces deux objets, Edmond Stapfer, La Palestine Au Temps de Jesus-Christ , pages 382 et 383).
Dans les festins, les synagogues, les places publiques, partout où ils peuvent attirer sur eux les regards.
Rabbi signifie maître ou docteur. Si le redoublement de ce titre est authentique, il sert à marquer une vénération dâautant plus profonde, Codex Sinaiticus, B, et les versions nâont quâune seule fois le mot rabbi. Mais lâomission du second rabbi par les copistes sâexplique mieux que son adjonction (comparer Marc 14:45, note).
Vous, mes disciples, grec ne soyez point appelés rabbi, ne lâexigez pas et ne le permettez pas; cela veut dire : Ne fondez ni école, ni secte et nâaspirez à aucun vain titre à aucune autorité humaine.
Le texte reçu porte ici : «â¯un seul est votre directeur, le Christâ¯Â». Mais ces termes sont évidemment empruntés au verset 10 qui ne serait plus quâune répétition inutile. Nous avons rétabli le vrai texte conformément a lâopinion de tous les meilleurs critiques.
Bengel, qui est du nombre, pense que le Maître dont il sâagit, câest Dieu le Père, en présence duquel ses enfants sont tous frères. Cette interprétation est tout à fait en harmonie avec le verset 9.
Le titre de père, pris dans un sens moral spirituel, est plus élevé encore que celui de maître et indique une plus grande dépendance à lâégard de celui à qui il est attribué.
La raison de cette défense est admirablement exprimée par ce contraste : votre Père sur la terre, votre Père dans les cieux.
Si Dieu seul est le Père de ceux quâil engendre par son Esprit pour une vie nouvelle, Christ seul est le directeur de ceux quâil conduit par sa parole et par son exemple dans les voies de cette vie nouvelle. Tous ces titres : maître, père, directeur, ne font, appliqués à des hommes, que dérober à Dieu et à son Christ la gloire qui leur appartient. Câest par là que se fondent les partis et les sectes.
On se demande comment, en présence de paroles si claires et si précises, ces signes dâadulation humaine ont pu sâintroduire dans lâÃglise chrétienne aussi bien que jadis parmi les Juifs. Il faut remarquer pourtant que les titres de maître ou docteur ont un sens tout autre, et légitime quand ils nâindiquent quâune profession, une charge, par exemple le droit dâenseigner dans les établissements dâinstruction publique ou dans lâÃglise (Ãphésiens 4:11).
voir Matthieu 20:26-27.
Grec : «â¯quiconque sâélèvera sera humilié : quiconque sâhumiliera sera élevéâ¯Â». Luc 14:11; Luc 18:14.
Par la petitesse à la grandeur, par lâhumiliation à la gloire, telle est la voie du royaume de Dieu, celle que le Maître a suivie, la seule possible pour ses disciples.
Plan
3>Jésus relève :- Apostrophant directement les scribes et les pharisiens et leur criant sept fois : Malheur à vous ! Jésus censure toute lâhypocrisie de leur conduite :
- Lâhypocrisie de leur position de conducteurs du peuple : ils nâentrent pas eux-mêmes dans le royaume des cieux et en ferment lâaccès aux autres (13).
- Lâhypocrisie de leur prosélytisme, qui aboutit à perdre les âmes plus sûrement (15).
- Lâhypocrisie de la casuistique quâils appliquent aux serments (16-22).
- Lâhypocrisie de leur formalisme, qui observe les minuties de la loi et néglige les devoirs les plus importants (23-24).
- Lâhypocrisie qui consiste à nettoyer le dehors, et à laisser souillé le dedans (25-26).
- Toute cette hypocrisie les rend semblables à des sépulcres blanchis (27-28).
- Elle les amène à bâtir les tombeaux des prophètes. Ils voudraient par là se donner lâair de protester contre les crimes de leurs pères, mais ils ne réussissent quâà se proclamer leurs fils. Jésus les invite à parfaire ce qui manque à la culpabilité de leurs pères et à attirer sur eux le jugement auquel ils ne sauraient échapper. Pour leur en fournir lâoccasion, il leur enverra encore des témoins de la vérité, quâils persécuteront, afin que tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis Abel jusquâau dernier des prophètes, retombe sur cette génération (29-36).
3>Complainte sur Jérusalem
Jésus exhale en des accents douloureux la profonde pitié quâil ressent pour cette Jérusalem qui tue les prophètes. Il rappelle les efforts inutiles quâil a faits pour lâattirer à lui; il lui annonce sa ruine et lui déclare quâelle ne le reverra plus jusquâau jour où elle saluera son retour dans la gloire (37-39).
13 à 39 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Complainte sur Jérusalem.
Tel est le premier des sept redoutables malheur à vous ! qui vont suivre.
Jésus appelle les scribes et les pharisiens hypocrites, parce quâils font le contraire de ce quâils disent (verset 3) et de ce quâils prétendent faire.
Les reproches quâil leur adresse se concentrent dans lâhypocrisie, quâil signale dans toute leur manière dâagir. La particule mais montre le contraste criant entre les dernières paroles de Jésus (versets 8-12) et tout ce qui va suivre.
Les pharisiens sont hypocrites en ce quâils empêchent les hommes de parvenir au salut, tandis quâils ont la prétention de les y conduire. Le royaume des cieux que Jésus annonçait et fondait alors est représenté par lâimage dâun palais ou dâun temple que les pharisiens fermaient devant les hommes en les empêchant de croire en Jésus. Ils le faisaient par leur opposition, leur inimitié, et toute leur action contraire à la sienne (comparer Luc 11:52).
à la suite de ce verset 13, le texte reçu a un verset 14 ainsi conçu : Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous dévorez les maisons des veuves sous prétexte de faire de longues prières; câest pourquoi vous subirez un jugement plus rigoureux.
La plupart des manuscrits où se trouvent ces paroles les placent avant le verset 13. Mais, se fondant sur Codex Sinaiticus, B, D, et dâautres, sur des versions anciennes et des Pères, les meilleurs critiques suppriment ce verset 14, emprunté par des copistes à Marc 12:40; Luc 20:47, où ces paroles du Sauveur sont authentiques (voir les notes).
Second reproche
Même hypocrisie dans leur prosélytisme. Celui-ci, dans son zèle dévorant, paraissait nâavoir dâautre but que le salut des âmes, mais nâétait destiné en réalité quâà étendre lâinfluence de leur parti.
Parcourir la mer et la terre (grec le sec) est une expression proverbiale qui signifie faire les plus grands efforts. Et quand les pharisiens avaient gagné un seul païen à leur croyance, ils lâamenaient à un état moral pire que le leur propre, et que Jésus désigne par cet hébraïsme énergique : fils de la géhenne, câest-à -dire qui appartient à la géhenne (comparer pour lâexpression fils de, Matthieu 8:12; Jean 17:12, et pour le mot de géhenne Matthieu 5:22).
Mais en quoi ce prosélyte devenait-il pire que les pharisiens eux-mêmes ? Probablement parce quâil ne faisait quâajouter à son paganisme la mauvaise influence morale de ses nouveaux maîtres et en particulier leur hypocrisie.
Dépendant dâeux à tous égards, il sâimprégnait de leur esprit et devenait dâautant plus incapable de recevoir la vérité. On sait par expérience que, en toutes choses, les disciples vont plus loin que les maîtres.
Troisième reproche
Ils ne conduisent pas le peuple au salut, non seulement parce quâils ne se soucient pas de son salut (versets 13, 15), mais parce quâils ignorent même le chemin qui conduit à ce salut.
Preuve en soit la casuistique quâils appliquent à lâacte sacré entre tous, le serment. Prétendre quâun serment fait par lâor du temple était plus sacré, plus obligatoire quâun serment fait par le temple même, parait une doctrine bien absurde et insensée.
Mais les pharisiens avaient leurs raisons. Lâor du temple, câétaient les ornements ou les vases sacrés, ou même les pièces dâor déposées en offrande dans le trésor : or, enseigner que ces richesses étaient plus sacrées que le temple même, câétait le moyen de les augmenter. Ici donc, la cupidité sâunissait à lâhypocrisie. Jésus réfute ce mensonge (verset 17) par la pensée que cet or nâétait sanctifié que par le temple, auquel il avait été consacré par la piété des fidèles (verset 21).
Voir la note précédente. Ici se retrouve la même doctrine par les mêmes motifs. Aussi la réfutation (verset 19) est-elle la même que dans le cas précédent.
Lâautel sanctifie lâoffrande parce quâil était une institution divine et lâimage de toutes les grandes et saintes vérités relatives au sacrifice (voir Romains 12:1, troisième note). Et si quelquâun, dites-vous, a juré par lâautel, cela nâest rien; mais celui qui a juré par lâoffrande qui est dessus, est obligé. Voir la note précédente. Ici se retrouve la même doctrine par les mêmes motifs. Aussi la réfutation (verset 19) est-elle la même que dans le cas précédent.
Lâautel sanctifie lâoffrande parce quâil était une institution divine et lâimage de toutes les grandes et saintes vérités relatives au sacrifice (voir Romains 12:1, troisième note).
Jésus résume par ces mots (verset 20 et 21) les deux cas qui précèdent, et il sâélève jusquâà Dieu, au nom duquel on a juré, et dont la présence sanctifie et lâautel et le temple, aussi bien que tout serment prêté par lâun ou par lâautre.
Il faut remarquer ce changement du temps des verbes : deux fois a juré (aoriste) et deux fois jure (présent). Dans le premier cas, le serment est un fait accompli, mais son obligation subsiste et sâétend de lâautel à ce qui est dessus, du temple à Dieu qui lâhabile. Ainsi encore au verset 22. et celui qui a juré par le temple, jure par le temple et par celui qui lâhabite. Jésus résume par ces mots (verset 20 et 21) les deux cas qui précèdent, et il sâélève jusquâà Dieu, au nom duquel on a juré, et dont la présence sanctifie et lâautel et le temple, aussi bien que tout serment prêté par lâun ou par lâautre.
Voir Matthieu 5:34.
Ici encore, câest la présence de Dieu régnant dans le ciel qui donne à ce serment toute sa sainteté.
Il faut remarquer, du reste, que dans ce discours Jésus ne fait que blâmer la doctrine mensongère appliquée par les pharisiens à ces divers serments, tandis quâailleurs (Matthieu 5:34-37) il interdit les serments eux-mêmes. Et celui qui a juré par le ciel, jure par le trône de Dieu et par celui qui est assis dessus.
Quatrième reproche
Dâaprès Lévitique 27:30; Deutéronome 14:22, les Israélites devaient donner aux sacrificateurs la dîme de tous les produits de la terre.
Les pharisiens, pour faire des Åuvres méritoires, étendaient cette dîme aux plus petites plantes des jardins qui sont nommées ici. Mais en même temps ils négligeaient (grec) les choses plus pesantes, difficiles à faire (verset 4) dans la loi : le jugement, mot quâon ne doit pas traduire par justice, mais qui signifie le devoir de juger selon la justice; la miséricorde envers les malheureux et les coupables (Michée 6:8); la fidélité ou la foi : le mot grec a les deux sens, mais le premier est plus naturel ici, puisquâil sâagit des relations humaines (Romains 3:3; Galates 5:22). En ceci encore, ils se montraient hypocrites. Comparer Luc 11:42, où lâamour de Dieu est ajouté comme étant lââme et lâaccomplissement de tous ces devoirs.
Les choses quâil fallait faire étaient les grands devoirs que Jésus vient de rappeler; les autres (grec celles-là ), câétait le paiement exact de la dîme. Ainsi les plus grandes obligations de la vie morale ne doivent jamais nous faire perdre de vue les plus insignifiantes en apparence.
Expression proverbiale par laquelle Jésus résume lâinstruction qui précède et qui signifie : Vous vous montrez scrupuleux dans les plus petites choses et vous êtes sans conscience pour les grandes. Lâimage est tirée de lâusage de filtrer les liquides pour les purifier des insectes qui pouvaient y être tombés.
Ce qui forme ici le contraste, câest le moucheron et le chameau. Ce dernier nâest pas seulement cité à cause de sa grandeur, mais parce quâil était réputé impur (Lévitique 11:4). Conducteurs aveugles, qui coulez le moucheron, mais qui avalez le chameau. Expression proverbiale par laquelle Jésus résume lâinstruction qui précède et qui signifie : Vous vous montrez scrupuleux dans les plus petites choses et vous êtes sans conscience pour les grandes. Lâimage est tirée de lâusage de filtrer les liquides pour les purifier des insectes qui pouvaient y être tombés.
Ce qui forme ici le contraste, câest le moucheron et le chameau. Ce dernier nâest pas seulement cité à cause de sa grandeur, mais parce quâil était réputé impur (Lévitique 11:4).
Cinquième reproche
Le Seigneur assimile les scribes et les pharisiens, dans leur conduite envers Dieu, à ces hommes qui tiennent au brillant de leur vaisselle, tandis quâils la remplissent du fruit de la rapine et usent de son contenu avec intempérance.
Pour ce dernier mot, quelques manuscrits et des versions anciennes présentent deux variantes : injustice et impureté; mais la leçon du texte reçu est la plus autorisée. Ces paroles sévères du Sauveur peuvent sâentendre dans leur sens propre (de ce qui est dans le plat), et dans un sens spirituel (de ce qui est dans le cÅur).
Par lâun comme par lâautre, il condamne lâhypocrisie ajoutée à la corruption (comparer Luc 11:39, note).
Lâauthenticité des mots et du plat est douteuse; ils paraissent avoir été copiés du verset 25. Il sâagit avant tout (premièrement) de purifier lâintérieur de ces vases (comparez verset 25. note), et alors lâextérieur sera pur aussi; sans cela le dehors le plus brillant reste impur.
Le sens de ces paroles, appliquées au cÅur de lâhomme, est évident. Pharisien aveugle, nettoie premièrement le dedans de la coupe et du plat, afin que le dehors aussi devienne net. Lâauthenticité des mots et du plat est douteuse; ils paraissent avoir été copiés du verset 25. Il sâagit avant tout (premièrement) de purifier lâintérieur de ces vases (comparez verset 25. note), et alors lâextérieur sera pur aussi; sans cela le dehors le plus brillant reste impur.
Le sens de ces paroles, appliquées au cÅur de lâhomme, est évident.
Sixième reproche
Les sépulcres, chez les Israélites, étaient ordinairement des grottes naturelles ou taillées dans le roc et dont lâentrée était fermée par une pierre.
Chaque année, au mois dâAdar (mars), ces sépulcres étaient blanchis à la chaux, soit pour leur donner une belle apparence, soit pour que nul ne sâen approchât par mégarde à cause de la souillure légale.
Cela nâempêchait pas ces sépulcres dâêtre au dedans pleins dâossements de morts et dâimpureté; triste mais énergique image de lâhypocrisie et de lâiniquité que Jésus reproche à ses adversaires (voir, sur ces sépulcres, Félix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e édition p. 378 et suivants).
Septième reproche
Il sâagit des prophètes et des justes de lâancienne alliance, dont les Juifs entretenaient et embellissaient les tombeaux quâon voit encore autour de Jérusalem (Félix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e édition, page 167 et suivantes; Philippe Bridel, La Palestine Illustrée, I); et, par cette Åuvre pieuse, ils montraient avec ostentation comme du reste ils le disaient expressément (verset 30), quâils répudiaient les actes de leurs pères, actes quâils se seraient bien gardés dâaccomplir.
Ainsi donc, en nommant vos pères ceux qui ont tué les prophètes, vous reconnaissez que vous êtes leurs fils; et vous lâêtes dans un sens beaucoup plus complet que vous ne pensez, non seulement par la descendance, mais par la disposition de vos cÅurs.
Et, ni vos démonstrations hypocrites à lâégard des tombeaux sacrés (verset 29), ni vos protestations peu sincères (verset 30), ne sauraient vous faire autres que vous nâêtes.
Il ne vous reste donc quâà combler la mesure de la culpabilité de vos pères. Comblez-la ! Il y a dans cet impératif, que quelques manuscrits cherchent à corriger par une autre forme du verbe, une sévère ironie (comparer Matthieu 26:45, note et Luc 11:47-48, note). Et vous, comblez la mesure de vos pères !.
Serpents ! Race de vipères ! Comment pourrez-vous échapper au jugement de la géhenne ? Câest-à -dire, au jugement qui vous condamnera à la géhenne (voir, sur ce dernier mot, Matthieu 5:22, note).
Les appellations sévères dont le Seigneur se sert sâétaient rencontrées déjà dans la bouche de Jean-Baptiste (Matthieu 3:7; Luc 3:7).
Depuis Genèse 3:1, le serpent a toujours été le symbole dâun esprit diabolique (Apocalypse 20:2). Jésus prouve par ces paroles que la charité nâexclut point la vérité, ni la miséricorde la justice.
Les mots câest pourquoi indiquent le motif de lâenvoi des prophètes.
Ils se rapportent, dâaprès Weiss, au verset 32 : pour vous donner occasion de combler la mesure de vos pères; dâaprès Meyer, au verset 33 : pour que vous nâéchappiez pas au jugement, et cette idée serait reprise par le afin queâ¦du verset 35.
La relation établie par Weiss est plus naturelle. La pensée reste au fond la même : et elle domine toute cette dernière partie du discours : Puisquâils se montrent les vrais fils de ceux qui ont tué les prophètes (verset 31); puisquâils vont combler la mesure de lâiniquité de leurs pères (verset 32); puisquâils ne pourront fuir le jugement de la géhenne (verset 33), le Seigneur va leur envoyer ses serviteurs quâils maltraiteront, afin que retombe sur eux tout le sang juste répandu sur la terre.
Redoutable révélation de la justice divine ! Il est bien évident quâen envoyant aux pécheurs des messagers de paix, lâintention du Seigneur est de les sauver, non de les condamner; mais si son Ãvangile nâest pas pour eux «â¯une odeur de vie pour la vie, il devient une odeur de mort pour la mortâ¯Â» (2 Corinthiens 2:16).
Ceux que Jésus appelle des prophètes, des sages, des scribes (comparez Matthieu 13:52), ce sont toutes les diverses classes de ses serviteurs quâil enverra dans son règne pour continuer son Åuvre (Ãphésiens 4:11); Il se sert de termes empruntés à lâAncien Testament pour être mieux compris de ses auditeurs et surtout pour leur faire sentir que ce seront là les vrais prophètes, les vrais sages, les vrais scribes, par opposition à tous ceux qui, alors, prétendaient à ces titres.
Parmi les supplices que la haine des hommes infligera à ses envoyés, Jésus désigne celui-ci : vous les crucifierez, qui a paru étonnant à quelques interprètes, parce que câétait là un genre de mort usité chez les Romains et non chez les Juifs, et ces mêmes interprètes en ont conclu que Jésus pensait à sa propre mort.
Mais les Juifs pouvaient faire infliger ce supplice par les Romains, comme ils le firent pour Jésus. La tradition rapporte que lâapôtre Pierre mourut sur une croix; Eusèbe (Histoire Ecclésiastique, 3, 32) raconte quâun frère de Jésus, Siméon, fut crucifié; et combien dâautres disciples lâont été dans lâempire romain !
Selon notre évangile, câest le Seigneur Jésus lui-même qui sâattribue lâenvoi de ses serviteurs, et cela par ces mots solennels : voici, je vous envoieâ¦Rien de plus clair et de plus vrai que cette pensée. Dâaprès Luc (Luc 11:49), ces paroles semblent être une citation : «â¯la sagesse de Dieu ditâ¯Â», et de là chez les commentateurs force hypothèses sur le livre dâoù cette citation peut être tirée (voir la note sur ce passage).
Le sang juste ou sang innocent, câest-à -dire le châtiment quâont mérite ces crimes (comparer Matthieu 27:25).
Le sang dâAbel est mentionné comme le premier qui ait été répandu sur la terre dans la lutte de lâinjustice contre la vérité.
Zacharie était un prophète dont le meurtre nous est raconté dans le second livre des Chroniques (2 Chroniques 24:20-22). Il fut en effet lapidé «â¯dans les parvis de la maison de lâÃternelâ¯Â», ce qui ajoutait encore à lâhorreur du crime. Il mourut en disant : «â¯Que lâÃternel voie et rechercheâ¯Â» ! Jésus parait faire allusion à ces paroles.
Il est difficile de dire pourquoi ce Zacharie est ici nommé fils de Barachie; car, dâaprès le livre des Chroniques que nous venons de citer, son père sâappelait Jehojada. On a eu recours à diverses suppositions pour expliquer cette inexactitude. Ainsi, on a pensé que le père de Zacharie pouvait avoir eu deux noms, ce qui était assez fréquent chez les Juifs, ou que Jésus parle dâun autre Zacharie. Mais il sâagit bien du prophète dont la mort est racontée à la fin du second livre des Chroniques. Celui-ci, dans le canon des Juifs, était le dernier des livres de lâAncien Testament.
Le meurtre de Zacharie terminait ainsi la série des meurtres racontés dans les saints livres, comme celui dâAbel lâouvrait. Il est probable que la fausse indication de fils de Barachie a été introduite dans notre Ãvangile par une confusion facile à faire entre ce prophète et le prophète Zacharie dont nous possédons le livre et dont le père sâappelait effectivement Barachie (Zacharie 1:1).
Luc 11:51 ne nomme pas le père de Zacharie. Dans notre passage même, ce nom est omis par le Codex Sinaiticus
Enfin lâÃvangile des Hébreux, au témoignage de Jérôme, portait lâindication exacte de : fils de Jehojada.
Tout cela (grec toutes ces choses, câest-à -dire tout ce sang répandu et le terrible châtiment qui sâensuivra) viendra avec une irrésistible certitude sur cette génération, qui sera témoin et victime de la ruine de Jérusalem.
Câest ainsi que très souvent dans la vie des peuples, en vertu de leur solidarité morale, on voit telle génération souffrir sous les jugements de Dieu pour les crimes des générations qui lâont précédée (Romains 2:3-5; 1 Thessaloniciens 2:15-16).
Ãmouvante parole, cri de douleur qui sâéchappe de lââme de Jésus en prenant congé de ce peuple quâil aimait et qui lâa rejeté !
Après avoir fait entendre aux chefs du peuple de sévères vérités, le Sauveur sâadresse à Jérusalem, à cette ville coupable quâil visitait pour la dernière fois et qui, dans quelques jours, allait le mettre à mort. Mais sous ce nom de la capitale de la théocratie, il comprend certainement le peuple tout entier, pour autant quâil a rejeté ses offres de grâce et quâil portera la responsabilité du crime qui va être commis à Jérusalem.
De là ces verbes au présent : qui tues les prophètes, qui lapides ceux qui te sont envoyés. Ce qui cause la poignante douleur de Jésus, câest le contraste entre son tendre amour, quâil représente par une image si touchante, et lâingratitude de son peuple.
Ce contraste est rendu encore par les termes qui suivent : combien de fois ai-je voulu et vous nâavez pas voulu.
Le pluriel, vous nâavez pas voulu, sâadresse évidemment aux habitants de Jérusalem.
Les mots : combien de fois prouvent que Jésus avait fréquemment séjourné dans cette ville, et que les évangélistes synoptiques ne lâignoraient pas, bien quâils ne racontent pas ces séjours (comparer le témoignage de Pierre dans Actes 10:39).
Votre maison ne signifie pas seulement le temple, comme lâont pensé Calvin et dâautres, mais Jérusalem, capitale de toute la théocratie.
Cette demeure, favorisée par lâoffre de tant de grâces de Dieu et par la présence du Sauveur, sera laissée déserte, vide, dévastée, désolée, comme toute ville, toute maison, toute âme dâoù Dieu sâest retiré.
Lachmann, Westcott et Hort, suivant B, et quelques autres témoignages, omettent le mot déserte.
Par cette expression solennelle et douloureuse, le Messie sauveur prend congé de son peuple, jusquâau moment de son second avènement, où il sera reçu avec joie par cette acclamation qui a retenti autour de lui lors de son entrée à Jérusalem (Matthieu 21:9; Psaumes 118:26) et qui retentira de nouveau lorsque le peuple dâIsraël converti saluera le Sauveur revenant dans la gloire (Romains 11:25 et suivants).
Tel est le sens de ces paroles qui se présente le plus naturellement à lâesprit.
Dâautres interprètes (Calvin, Meyer) considèrent ces paroles comme adressées exclusivement à la ville de Jérusalem qui devait être détruite, ce qui ne laissait guère lieu à la repentance et à la conversion de ses habitants. Jésus affirmerait simplement que même ses ennemis le reconnaîtront comme Messie quand il viendra dans sa gloire, mais avec terreur en présence du jugement suprême.
Cette interprétation est inadmissible, car lâacclamation : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, ne peut être quâun cri dâadoration et dâamour dans la bouche de ceux qui ont cru. Et dâailleurs combien des habitants de Jérusalem furent convertis au Seigneur, déjà dans les quarante années de la patience de Dieu qui leur furent laissées encore, et devinrent ainsi les prémices de leur peuple !
Ces grandes pensées, par lesquelles Jésus prend un solennel congé de Jérusalem et de son peuple, préparent la prophétie qui va suivre (chapitre 24).