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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-42
Le Christ étendant son activité et en assurant la continuation après sa mort par la vocation de douze apôtres.
1 à 15 Mission des Douze. Instructions que Jésus leur donne.
Grec : ayant appelé à soi, ou, selon Luc : «â¯ayant convoquéâ¯Â»Jésus leur avait précédemment adressé lâappel qui fit dâeux ses disciples (Matthieu 4:18 et suivants; Matthieu 9:9).
On peut se demander si Matthieu a lâintention de raconter ici la vocation des douze à lâapostolat, vocation placée dans une circonstance différente par Merc Marc 3:14 et par Luc Luc 6:13 ou sâil rapporte seulement une convocation solennelle de ces douze dans laquelle Jésus devait leur donner la mission importante dont il est question dans ce chapitre.
Quoiquâil en soit, lâenvoi des disciples marque une phase nouvelle dans le ministère de Jésus comme dans la carrière de ceux qui devaient être ses témoins. M. Godet dit fort bien :
Les premiers évangiles renferment tous trois ce récit, avec cette différence que Marc donne les instructions de Jésus aux disciples beaucoup plus en abrégé, et que Luc reproduit une partie de ces instructions comme données aux soixante-dix disciples lors de leur envoi en mission, trait nouveau quâil rapporte seul. Ces différences ne font que confirmer lâauthenticité du discours de Jésus qui va suivre soit quâil ait été prononcé de suite tout entier, soit que Matthieu, selon son habitude, y ait joint des enseignements donnés en dâautres occasions.
Guérir soit les démoniaques soit les autres malades (verset 8) telle est lâautorité ou le pouvoir miraculeux que Jésus confère aux apôtres non seulement pour cette mission, mais pour la suite de leur Åuvre.
Cependant, il ne faudrait pas croire quâils pourront exercer ces pouvoirs miraculeux en tout temps et à volonté. Tous les dons de lâEsprit doivent être incessamment renouvelés par Dieu lui-même. Ces miracles ne constituaient pas la partie essentielle de leur activité, ils devaient leur permettre de faire du bien et ils donnaient de lâautorité à leur prédication. Cette prédication qui leur est prescrite par le Seigneur (verset 7) était le premier et le grand but de leur mission.
Câest ici que paraît pour la première fois ce nom dâapôtres (envoyés) avec lâindication de leur nombre précis, douze.
Chez les Juifs on donnait ce titre dâapôtres à des hommes de confiance qui portaient les circulaires des chefs de synagogue, recueillaient les offrandes pour le temple et entretenaient le zèle des communautés de la «â¯diasporaâ¯Â».
Dans le Nouveau Testament, les frères chargés de recueillir la collecte pour les Ãglises de Judée sont appelés ainsi (2 Corinthiens 8:23) et Paul nomme Ãpaphrodite lâapôtre des Philippiens (Philippiens 2:25).
Jésus lui-même donna ce titre à douze de ses disciples, après les avoir choisis entre tous les autres (Luc 6:13, Jean 6:70). Il les établit solennellement pour être ses témoins (Actes 1:8). Aussi occupèrent-ils dans lâÃglise une place à part, y exerçant, au nom du Seigneur, une autorité universellement reconnue (Actes 2:42, Ãphésiens 2:20; Ãphésiens 3:5).
Câest encore sur leur témoignage, le seul par lequel nous connaissions Jésus-Christ, que repose la foi de lâÃglise.
On doit remarquer dans ce catalogue des douze apôtres :
Quant aux apôtres pris individuellement, nous nous bornons aux observations suivantes :
Matthieu ne se contente pas de placer Pierre en tête de sa liste, comme le font tous les autres, mais il dit expressément : le premier est Simon, nommé Pierre (nommé ainsi par le Seigneur lui-même, Jean 1:43; Matthieu 16:18) Il faut entendre par là le premier, non dans la dignité apostolique, parfaitement égale pour tous (primus inter pares) mais en rang, rang conforme à la nature de ses dons, et quâil occupe dans tout le Nouveau Testament (Matthieu 16:16 et suivants; Matthieu 17:1; Matthieu 19:27; Matthieu 26:37-40; Luc 8:51; Luc 9:32; Luc 22:31 et suivants; Actes 1:15; Actes 2:14; Actes 5:3 et suivants; Matthieu 15:7; Galates 1:18).
Aussi Pierre fut-il le premier fondateur de lâÃglise soit chez les Juifs (Actes 2), soit au milieu des Gentils (Actes 10). Il faut reconnaître ce fait qui, du reste, ne donne pas le moindre fondement aux fables de lâÃglise romaine.
André, frère de Pierre, était venu à Jésus avant lui, lâun des deux premiers (Jean 1:37 et suivants). Câest le seul avec Philippe, qui ait un nom grec. Ils avaient sans doute aussi un nom hébreu qui nous est inconnu.
Jacques, fils de Zébédée, qui fut mis à mort par Hérode (Actes 12:2).
et Jean son frère, le disciple bien-aimé, auteur du quatrième évangile.
Sur Philippe, voir Jean 1:44 et suivants; Jean 6:5.
Barthélemi signifie en hébreu fils de Tholmaï. On a supposé que le vrai nom de cet apôtre était Nathanaël (Jean 1:46 et suivants, comparez Jean 21:2).
Sur Thomas, en grec Didyme, le jumeau, voir Jean 11:16; Jean 20:24 et suivants; Jean 21:2.
Matthieu, le péager. Notre Ãvangile seul ajoute à ce nom une telle désignation, quâon regardait comme une injure; seul aussi il le place après Thomas, son compagnon dans toutes les listes. Nâest-ce pas là une preuve dâhumilité à laquelle on reconnaît non une main étrangère, mais lâauteur du premier Ãvangile lui-même ?
Jacques, fils dâAlphée, appelé aussi le Mineur ou le Petit (Marc 15:40). Il y a de difficiles questions de critique au sujet des divers Jacques mentionnés dans le Nouveau Testament (Voir lâintroduction à lâépître de Jacques).
Au nom de Lebbée le texte reçu avec C et les majuscules ajoute surnommé Thaddée. Codex Sinaiticus et B portent : Thaddée. Cette leçon parait importée de Marc. Celle que nous avons adoptée ne se trouve que dans D, mais elle sâappuie sur les témoignages des Pères. Lebbée (hébreux : lâhomme de cÅur) était le nom originel de ce disciple, qui adopta ensuite celui de Thaddée que lui donne Marc dans sa liste (Marc 3:18). Dans le catalogue de Luc Luc 6:16 et dans celui des Actes Actes 1:13 ce nom manque; on y trouve en revanche, mais après Simon le Zélote Jude, fils de Jacques (comparer Jean 14:22).
Le surnom de Simon est le Cananite. On a pensé que ce nom devait indiquer son lieu dâorigine, par exemple Cana en Galilée. Mais comme Luc donne deux fois (Luc 6:15 et Actes 1:13) à cet apôtre lâépithète de Zélote ou Zélateur; il est probable quâil donnait ce sens au titre de Cananite. On trouve en effet un adjectif kanna (dans le Talmud kananit) qui signifie zélé. Câétait le nom dâun parti politico-religieux, rempli dâun zèle fanatique pour la défense des privilèges religieux et nationaux des Juifs. Ce disciple avait sans doute appartenu à ce parti avant sa vocation.
Le surnom de Judas, Iscariot est la transcription de lâhébreu Isch-Karioth, câest-à -dire lâhomme de Karioth, ville de la tribu de Juda (Josué 15:25). Mais un autre qualificatif est attaché à ce malheureux disciple par tous les évangélistes, comme un sinistre souvenir, celui de traître (grec), qui aussi le livra !
Encore une fois, Matthieu marque expressément le nombre de douze disciples que Jésus envoya pour leur faire faire un premier essai de mission et pour préparer les populations à recevoir la parole du royaume (verset 7).
Les ordres quâil leur donna avant leur départ, ce sont les instructions renfermées dans ce discours même. Combien dura ce premier voyage de prédication ? Câest ce qui nâest pas rapporté dans les évangiles, mais il nây a pas lieu de supposer quâil fut de longue durée.
Dans cette première mission, les disciples devaient sâen tenir au dessein de Dieu envers son peuple, auquel Jésus lui-même se soumettait (Matthieu 15:24), et qui consistait à faire annoncer le salut avant tout à ce peuple (Jean 4:22).
Il y avait pour cela de très graves raisons, que Paul appréciait lui-même, bien quâil fût lâapôtre des Gentils (Actes 13:45-47; Actes 18:4-6). Câest pourquoi Jésus dit (grec) : Ne vous en allez pas sur le chemin des nations et nâentrez pas dans une ville des Samaritains. Tel était pour le moment le devoir des disciples.
Après que les Juifs auront rejeté le Sauveur, ils recevront des ordres tout différents (Matthieu 28:19 et suivants; Actes 1:8). Une certaine théologie a voulu voir là une contradiction ou un développement progressif dans les vues de Jésus lui-même Rien nâest plus contraire aux témoignages de lâÃvangile; Jésus savait parfaitement que son règne serait universel même dâaprès les synoptiques, pour ne pas parler de lâÃvangile de Jean (voir, par exemple, Matthieu 8:11; Matthieu 21:43; Matthieu 22:9; Matthieu 24:14).
Et même, dans certaines occasions, Jésus enfreignait, de son autorité souveraine, la règle quâil établit ici pour ses disciples (Matthieu 15:21 et suivants; Jean 4).
Les Samaritains sont assimilés aux païens, à cause de lâinimitié qui existait entre eux et les Juifs. Ils formaient une population mêlée dâIsraélites et de colons païens que Salmanazar avait envoyés dans leur pays pendant lâexil (2 Rois 17:24).
Après le retour de la captivité, ils avaient persisté dans leur séparation dâavec les Juifs, qui leur rendaient abondamment haine pour haine. Mais lâheure de la grâce vint aussi pour les Samaritains (Actes 8:4 et suivants).
Jésus ne fait pas preuve dâune partialité aveugle pour la maison dâIsraël (terme de lâAncien Testament, Exode 19:3; Lévitique 10:6), car il voyait là , aussi bien quâailleurs, des brebis perdues (Matthieu 9:36; Matthieu 15:24). Cette image, à la fois si triste et si juste, est empruntée aux prophètes (Ãsaïe 53:6; Jérémie 50:6; Ãzéchiel 34:5-6).
Ce grand sujet de prédication : le royaume des cieux qui sâétait approché dans la personne du Sauveur, était le même que Jésus annonçait (Matthieu 4:17) et, avant lui, son précurseur (Matthieu 3:2, note).
Sous la forme dâun ordre, Jésus confère un don miraculeux (verset 1). Dans lâactivité des disciples, comme dans celle du Maître, les guérisons devaient préparer la prédication.
Les mots : ressuscitez les morts, manquent dans un grand nombre de manuscrits, de Pères et de versions. Tischendorf, qui les avait supprimés dâabord, les a rétablis dans sa huitième édition sur lâautorité de Codex Sinaiticus, B, D etc.
Dans les manuscrits qui les renferment ils occupent des places diverses, ce qui toujours rend une leçon suspecte. Leur authenticité est donc douteuse, sans quâil y ait des raisons décisives pour les supprimer.
Tous les dons de Dieu sont gratuits comme ceux que Jésus confère ici aux disciples. En faire un moyen de profits terrestres, câest les dégrader et les souiller. On trouve dans Actes 8:18-23 un exemple frappant de la manière dont les apôtres comprenaient et pratiquaient ces paroles. Mais dâautre part, dans le précepte suivant, Jésus interdit à ses disciples de faire aucunes provisions et les autorise à recevoir leur entretien de ceux à qui ils annoncent lâÃvangile (verset 10). Il marque ainsi la limite du grand principe quâil a établi dâabord.
Or, argent, cuivre, diverses espèces de monnaie, dâune valeur décroissante.
La ceinture de cuir qui serrait autour de la taille les grands vêtements flottants, servait en même temps de bourse.
Pas deux tuniques dont une de rechange une seule suffit.
Au lieu de se munir de fortes chaussures, ils devaient se contenter des légères sandales quâils portaient dans la vie ordinaire (Marc 6:9).
Dâaprès Marc 6:8, Jésus «â¯prescrivit à ses disciples de ne rien prendre pour le voyage si ce nâest un bâtonâ¯Â», tandis que dans Matthieu et Luc on lit : ni bâton Câest sans doute pour lever cette contradiction que des correcteurs bénévoles ont introduit dans notre texte cette variante : ni bâtons (au pluriel). Comme cette variante nâest pas suffisamment autorisée, la différence littérale subsiste, et il vaut mieux lâaccepter que de vouloir lâeffacer par des combinaisons forcées. Lâensemble de notre verset montre assez clairement que la pensée générale est la même dans les deux textes.
Ainsi, point de provisions pour le chemin (comparez Marc 6:8, note); restez libres, sans embarras, confiants en Dieu; car (câest ici le grand motif) lâouvrier est digne de sa nourriture.
Après avoir décrit le renoncement des serviteurs de Dieu, leur désintéressement qui doit être permanent, le Seigneur trace par ces mots le devoir non moins permanent des églises (verset 8, note; comparez 1 Corinthiens 9:4 et suivants, 1 Timothée 5:17-18).
La particule mais place lâordre qui suit en un contraste significatif avec la conduite qui vient dâêtre prescrite aux disciples. Jésus leur indique maintenant comment il sera pourvu à leurs besoins par lâhospitalité qui leur sera offerte et quâils devront accepter.
Ils ne doivent entrer que dans des maisons dignes de les héberger, câest-à -dire dans celles dont la bonne réputation peut leur faire espérer que leur message ne sera pas rejeté ou méprisé. Puis ils doivent demeurer dans la même maison jusquâà ce quâils partent de cette ville parce que des changements de domicile pour lâamour de leurs aises, offenseraient ceux qui les ont reçus.
La salutation quâils prononceront sera celle des Hébreux : «â¯Que la paix soit avec vousâ¯Â» (Luc 10:5; Genèse 43:23) !
Si la maison est digne (dans le sens du verset 11, capable de vous comprendre), que votre paix vienne sur elle ! Câest là un vÅu ou plutôt une volonté expresse du Seigneur lui-même. Sinon, cette maison sera privée de la paix que vous lui apportez; mais cette paix ne sera pas perdue, elle retournera à vous et vous préservera de découragement ou dâimpatience.
Comme tout est réalité dans les choses divines !
Comme signe que vous ne voulez rien conserver dâeux, pas même la poussière de vos pieds, que vous regardez comme une souillure (Actes 13:51; Actes 18:6).
La construction grammaticale de ce verset en grec est irrégulière : Et celui qui ne vous recevra pas et nâécoutera pas vos paroles,â¦en sortant de cette maison ou de cette ville, secouez, etc.
Combien cette vérité proverbiale est évidente, et combien elle est même humiliante pour les chrétiens, quand ils considèrent quâici le maître le seigneur est le Fils du Dieu vivant, et que le disciple, le serviteur (grec esclave) est un pauvre pécheur ! Jésus accepte cette comparaison; où sont les disciples qui lâadmettent sérieusement ?
Ces paroles confirment par un exemple frappant la vérité des précédentes. Si le maître de la maison, Christ, le Seigneur dans son règne, a été exposé aux plus grossières injures, à quoi doivent sâattendre ses serviteurs ?
Béelzébul, ou plutôt Béelzéboul, peut avoir deux sens, selon lâétymologie que lâon adopte : de Baal sébel, il signifierait le dieu des ordures, et lâon suppose que les Juifs nommaient ainsi, par mépris, cette divinité païenne, de Baal seboul, il aurait le sens de maître du logis, ou de la demeure. Or, les Juifs, toujours par haine de ce nom de Baal, désignaient ainsi le chef de la demeure des démons et des possédés, en lâautorité duquel ils accusaient Jésus de chasser les démons (Matthieu 12:24).
Ce qui semble appuyer cette interprétation, câest que Jésus sâappelle ici à dessein le maître de la maison (de Dieu), terme qui forme un contraste étrange avec celui de maître de la demeure (du diable). Ainsi lâinjure est en même temps un blasphème.
Il faut remarquer encore que Jérôme déjà lisait Béelzéboub, et faisait dériver cette désignation de Satan du nom dâune divinité des Hécronites (Baal-zeboub, le dieu des mouches), que le roi Achazia fit consulter dans une maladie (2 Rois 1:2). On suppose que les Juifs auraient changé la dernière lettre de ce nom, afin de lui donner lâune des significations méprisantes qui précèdent. Ce serait là une troisième étymologie possible du mot.
Donc, conclusion de ce qui précède.
Puisquâil ne se peut pas que les hommes ne vous haïssent comme ils mâont haï, ne les craignez donc pas ! On ne craint pas ce qui est inévitable et prévu; on sâapprête à lâaffronter avec calme. Car â et câest ici un second motif dâêtre sans crainte â il faut que la vérité soit proclamée dans ce monde, et vous devez être ses témoins (versets 26, 27).
Quelques interprètes ont entendu le verset 26 dans le sens dâune révélation future et certaine des secrets des cÅurs, mais le verset 27 est contraire à cette explication; il sâagit de la manifestation publique de la vérité, à laquelle les disciples devaient consacrer leur vie, après avoir reçu les instructions du Maître dans lâintimité.
Les maisons, en Orient, sont surmontées dâune plate forme, dâoù lâon pourrait au besoin parler à un nombreux auditoire. Mais lâexpression est figurée et proverbiale et indique la grande publicité à donner à lâÃvangile, qui ne renferme point de mystères.
Comparer verset 26. Nouveau motif de ne pas craindre, alors même que la proclamation courageuse de la vérité pourrait vous coûter la vie. à cette crainte sans raison dâêtre, opposez la seule crainte raisonnable, celle du souverain Juge. Et pour cela comparez et pesez bien les motifs de ces deux craintes : dâune part, le corps seul en la puissance des adversaires, et lââme qui leur échappe; dâautre part, le corps et lââme perdus dans la géhenne éternelle (Matthieu 5:29, note). Combien de martyrs cette parole a soutenus jusquâà leur dernier soupir ! Dâexcellents interprètes (Stier, Olshausen et dâautres) ont pensé que Jésus oppose à la crainte des hommes, non la crainte de Dieu, mais la crainte du diable. Câest lui, pensent-ils, qui perd, détruit lââme et le corps.
Les termes mêmes du texte : celui qui est puissant, ou selon Luc Luc 12:5 «â¯qui a lâautorité de jeter lââme dans la géhenneâ¯Â», excluent absolument cette idée (comparer Jacques 4:12).
Et quel encouragement y aurait-il pour les disciples dans cette crainte du diable, qui les aurait au contraire asservis ? Qui ne voit enfin que Jésus, continuant son discours (verset 29), appelle immédiatement à la confiance en Dieu, qui est inséparable de la crainte de Dieu ?
Contre la crainte des hommes il nây a quâun remède, la confiance en Dieu.
Pour inspirer aux siens cette confiance Jésus leur montre la divine Providence qui étend ses soins aux moindres êtres. Ces petits passereaux (le diminutif en grec rend la pensée plus touchante encore) qui ont si peu de valeur que deux se vendent pour un sou (assarion, la dixième partie de la drachme ou du denier romain), pas un seul ne périt sans la volonté de Celui qui lui a donné la vie.
Combien plus vous, enfants et serviteurs de Dieu, devez-vous avoir la confiance que pas le moindre mal, fut-ce la perte dâun de vos cheveux (Luc 21:18; Actes 27:34), ne peut vous atteindre sans cette même volonté divine !
Comparer Luc 12:8. Ces paroles sont la conclusion de ce qui précède (donc) et présentent un nouvel argument en faveur de la persévérance au sein des dangers et des souffrances. Elles se rattachent a lâidée déjà émise (verset 28) de la crainte quâil faut avoir du Juge suprême.
Confesser Jésus-Christ devant les hommes, se déclarer à lui et pour lui (grec confesser en moi), ou le renier par lâcheté ou manque dâamour, câest là ce qui divise notre humanité en deux parts.
Mais câest là aussi ce qui la divisera devant Dieu au jour du jugement. Et il ne faut pas oublier quâil y a diverses manières de confesser ou de renier le Sauveur.
Qui est cet homme qui fait dépendre de la confession de son nom, de la fidélité à sa personne, toute la vie religieuse et morale, et même la destinée éternelle de ceux qui lâécoutent (comparer verset 37) ?
Ainsi donc, vous, mes disciples, vous devez vous attendre à lâopposition, à la lutte.
Sans aucun doute Jésus est venu apporter la paix sur la terre (Luc 2:14; Jean 14; 27; Ãphésiens 2:14; 18), mais une paix que précède le combat, lâépée.
Pourquoi ? La sainte vérité quâil proclame vient se heurter au mensonge à la corruption, à lâinimitié qui règnent sur cette terre. De là , la division pénétrant jusquâau sein de la famille, entre ceux qui veulent obéir à Jésus-Christ et ceux qui le rejettent (comparer Michée 7:6, dâoù Jésus emprunte les paroles du verset 35).
Tel est partout et toujours le premier effet dâune prédication puissante de lâÃvangile. Jésus dit, dâaprès le terme original : «â¯Quâil nâest pas venu jeter, introduire brusquement, la paix, mais lâépéeâ¯Â».
Il nây a ni paradoxe ni figure de rhétorique dans cette parole, elle dépeint lâeffet premier, actuel de lâÃvangile qui est le trouble, la division, mais elle donne à entendre aussi quâaprès ces luttes inévitables viendra la paix, fin dernière de la venue du Sauveur.
Tout amour terrestre, même le plus légitime et le plus pur, subordonné à lâamour de Jésus, telle est la loi suprême de son règne. Que faudrait-il penser de celui qui revendique ce droit de Dieu, sâil nâétait pas Dieu ?
Du reste, lâamour de Jésus, loin dâexclure les affections de la famille, les rend plus saintes et plus douces à quiconque lui en a fait le sacrifice. Ici encore, «â¯celui qui perd sa vie, la trouveâ¯Â» (verset 39).
Allusion à lâusage qui voulait que les condamnés prissent et portassent eux-mêmes la croix, instrument de leur supplice (Jean 19:17).
Allusion non moins évidente à lâheure suprême où lui-même serait ce condamné. Jésus savait dâavance de quelle mort il mourrait : cela ressort de Matthieu 16:21-24, où il répète cette même parole dans un rapport direct avec sa mort.
Pour ses disciples, prendre leur croix et le suivre, câest renoncer à tout et tout souffrir avec lui et pour lui, y compris la mort. Il sâest acquis sur la croix le droit de parler ainsi, le droit suprême de lâamour.
Voici donc lâalternative : (grec) trouver son âme, sa vie propre, la conserver en ce monde en fuyant la mort corporelle (verset 28), câest la perdre pour le jour des décisions éternelles. Mais la perdre dans le temps, lentement par la souffrance ou brusquement par le martyre, câest la trouver pour lâéternité.
Il ne faut pas borner le sens de ces paroles à la vie extérieure, mais lâétendre à la vie de lââme dans ce sens elles concernent tous les chrétiens. En effet, dans les langues de lâAncien et du Nouveau Testament, le mot que nous rendons par la vie signifie lââme, lââme comme siège de la vie et avec toutes les facultés dont Dieu lâa douée. On pourrait donc traduire littéralement : «â¯Celui qui aura trouvé son âme, perdra son âmeâ¯Â» (Ainsi Matthieu 2:20; Matthieu 6:25; Matthieu 10:28-39, comparez surtout Matthieu 16:25-26).
Le Seigneur termine son discours (versets 40-42) par un dernier encouragement donné aux disciples quâil envoie dénués de tout (versets 9, 10), en les assurant que Dieu lui-même se chargera de répandre ses riches bénédictions sur ceux auxquels ils auront recours, et qui les recevront avec amour dans leurs maisons.
Pour leur ôter tout scrupule à cet égard, il condescend à les assimiler à lui-même qui les envoie, bien que, dâautre part, il nâhésite pas à sâassimiler à Dieu qui lâa envoyé. Mais ces paroles ont ce sens plus intime encore que ceux qui reçoivent les serviteurs de Jésus le reçoivent réellement lui-même, car il vit en eux, comme le Père est en lui (Jean 17:22-23; comparez Jean 13:20 et Matthieu 25:40).
Grec : reçoit un prophète en nom de prophète, un juste en nom de juste, câest-à -dire en considération de ce quâimpliqua ce nom, ou, comme nous traduisons, en qualité de.
Ces paroles expliquent et généralisent celles qui précèdent, sans que Jésus cesse de les appliquer à ses disciples, car ils étaient à la fois des prophètes en tant que chargés dâun message divin, et des justes par leur communion avec le Sauveur. Ceux donc qui les recevront en cette qualité leur sont assimilés à lâégard de la récompense (comparez Matthieu 6:1-2, note), parce quâils se montrent animés du même esprit quâeux, du même amour pour le Maître qui les a envoyés.
Grec : quiconque aura abreuvé un seul de ces petits dâune coupe dâeau froide seulement. Encore la pensée des versets 40-41, mais plus généralisée et toujours appliquée dâabord aux disciples et aux moindres secours quâils pourront recevoir. Cette application première est dâautant plus touchante que les disciples seront eux-mêmes dans le monde de ces petits, pauvres, faibles, méprisés, méconnus de tous, excepté de ceux qui sauront reconnaître, apprécier leur qualité de disciples.
Quel contraste entre cette coupe dâeau froide et la récompense éternelle !
Câest quâà ce léger service se rattache un mouvement dâamour, qui en Dieu ne saurait jamais se perdre (comparer Matthieu 26:13).
(Marc 9:41)