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Bible Commentaries
Luc 13

Bible annotéeBible annotée

versets 1-35

L’histoire de cette guérison nous a été conservée par Luc seul.

Un esprit d’infirmité est un état maladif attribué à un mauvais esprit.

Jésus lui-même confirme expressément cette opinion (verset 16). Le mal parait avoir eu son siège dans le système nerveux; de là une contraction qui tenait cette pauvre femme courbée, et cela depuis dix-huit ans !

La seule vue de cette longue souffrance émeut la compassion du Sauveur. Sans attendre que la malade invoque son aide et lui demande la guérison, il l’appelle à lui et prononce la parole puissante : Tu es délivrée !

Le verbe est au parfait, exprimant le fait déjà accompli et la permanence de la guérison. La foi de la malade s’attache à cette déclaration et obtient ainsi la délivrance. Cependant Jésus lui impose les mains, afin d’entrer en communication avec elle, pour rendre à son cœur le calme et la confiance, aussi bien que la force à sa volonté débile. La reconnaissance de la malade éclate en des paroles d’actions de grâce, par lesquelles elle glorifiait Dieu.

Ce chef, ou président de la synagogue, adresse ses reproches à la foule, et ainsi indirectement à Jésus qu’il n’ose pas attaquer en face.

Son discours est appelé une réponse (ayant pris la parole, grec répondant, Matthieu 11:25). Il répond en effet à l’acte de Jésus. Cet acte de puissance dont il vient d’être témoin lui impose quelque retenue, et il craint d’exciter l’indignation des autres témoins de cette scène.

Les paroles, ici rapportées, ne sont qu’une partie de la répréhension qu’il fit entendre à la foule. C’est ce qu’indique le verbe à l’imparfait : il disait, qui suppose une harangue plus prolongée.

Dans son aveugle attachement à la légalité, il en appelle au quatrième commandement, et il ne s’aperçoit pas que les termes mêmes dont il se sert : (grec) venant soyez guéris, rendent un éclatant témoignage à la réalité des œuvres du Sauveur.

Le Seigneur. Ce titre est donné à Jésus quand il manifeste sa souveraineté (Luc 7:13; Luc 10:1, comparez Luc 6:5).

Hypocrites. Par ce mot au pluriel selon le vrai texte, Jésus prononce un jugement sévère à là fois sur le chef de la synagogue et sur tous ceux qui étaient animés du même esprit pharisaïque. Leur hypocrisie consistait à s’accorder une grande latitude dans l’observation du sabbat, quand il s’agissait de leurs propres intérêts, et à l’appliquer strictement, quand il s’agissait des intérêts du prochain.

Comparer Luc 14:5; Matthieu 12:11-12, notes.

Admirable réfutation du sophisme pharisaïque ! De quelle confusion elle couvrait, aux yeux de la foule, celui qui l’avait provoquée ! (verset 17)

Jésus justifie son apparente violation du sabbat par une double considération : cette pauvre femme était fille d’Abraham, appartenant au peuple de Dieu, et probablement animée de l’esprit du patriarche dont elle descendait; et malgré cela, Satan, le prince des ténèbres, la tenait liée depuis si longtemps ! Ne fallait-il pas, même le jour du sabbat, lui arracher sa victime, et la rendre à la liberté aussi bien qu’à la santé ?

Confusion des adversaires, joie de la foule qui suivait Jésus avec confiance, tels étaient les effets de ses œuvres et de ses paroles.

Ainsi triomphait sa cause et avançait son règne. C’est là peut-être ce qui engage Luc à placer ici les deux courtes paraboles qui suivent, sur la manière dont le royaume de Dieu s’établit dans le monde.

« Il disait donc ».

Codex Sinaiticus, B, Itala portent : Or il disait. Le texte reçu confirme la pensée exprimée à la fin de la note précédente.

Ce serait ici la place historique de ces deux courtes paraboles si riches et si profondes dans leur signification. Voir Matthieu 13:31-32, note et Marc 4:30-32.

Le texte reçu fait dire à Jésus que ce grain de semence devient un grand arbre; le mot grand n’est pas authentique; il serait une exagération; et même le mot arbre doit être pris dans le sens restreint et plus exact que nous trouvons dans Matthieu et Marc qui disent : « plus grand que tous les légumes ».

Luc met tous les verbes au passé et donne ainsi à ces paraboles le caractère de récits, de faits accomplis. Peut-être voulait-il montrer par là que ces similitudes trouvaient déjà leur accomplissement dans les œuvres et les discours par lesquels Jésus établissait alors le royaume de Dieu dans les âmes.

Plan

Les desseins d’Hérode

Des pharisiens invitent Jésus à s’éloigner en lui annonçant qu’Hérode en veut à sa vie. Jésus fait dire à Hérode, en lui montrant qu’il a pénétré ses ruses, que son ministère approche de son terme, mais qu’il n’en continuera pas moins à agir tranquillement, allant à Jérusalem, où il convient qu’un prophète meure (31-33).

Plainte sur Jérusalem

Dans une apostrophe douloureuse, Jésus rappelle à

Jérusalem, meurtrière des prophètes, toutes les tentatives qu’il a faites pour l’attirer à lui. Elle sera désormais privée de sa présence, jusqu’au jour où elle le saluera du cri : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! (34, 35)

31 à 35 l’hostilité d’Hérode et les résistances de Jérusalem

Le texte reçu porte : « En ce même jour : » la variante adoptée se lit dans Codex Sinaiticus, A, B, D.

C’est à l’heure même où Jésus tenait le discours qui précède que des pharisiens vinrent à lui avec le message ici rapporté.

Luc seul a conservé ce trait (versets 31-33). Il ne dit pas où cet entretien eut lieu, mais il est évident que ce fut encore au sud de la Galilée, ou dans la Pérée, qui étaient sous la domination d’Hérode.

Quel motif les pharisiens avaient-ils pour donner à Jésus cet avertissement ? On ne peut guère supposer qu’ils le faisaient par intérêt pour lui; ni que ce conseil ne fût de leur part qu’une ruse destinée à hâter son arrivée en Judée et à Jérusalem, où tant de dangers l’attendaient.

La réponse de Jésus s’adressant directement à Hérode prouve qu’il considère les paroles des pharisiens comme un message de la part de ce prince. Et il n’y a pas lieu de douter de la réalité de ce message. Hérode, qui avait une crainte superstitieuse de Jésus (Luc 9:7-9), ne voulait pas réellement le faire mourir, d’autant moins que sa conscience lui reprochait encore le meurtre de Jean-Baptiste; mais comme les miracles du Sauveur lui inspiraient de la crainte, il emploie les pharisiens, dont il connaissait la haine contre Jésus, pour l’éloigner des contrées qu’il gouvernait.

Précédemment déjà on avait vu les hérodiens s’unir aux pharisiens pour comploter contre le Seigneur (Marc 3:6).

Le renard est le type de la ruse dans toutes les langues.

En désignant de la sorte Hérode, Jésus montrait à ses envoyés qu’il pénétrait fort bien ses desseins. Dans le message dont il les charge, il commence par rassurer Hérode : son ministère touche à son terme.

Chasser des démons et achever de guérir quelques pauvres malades, telle est l’œuvre inoffensive qu’il va faire encore aujourd’hui et demain; et le troisième jour, c’est-à-dire après un temps très court (Osée 6:2), il sera consommé ou accompli. Ce dernier verbe : je suis consommé ou accompli, présent qui exprime un futur imminent, est entendu par quelques interprètes comme se rapportant à la fin de son œuvre dans les États d’Hérode; mais, ni le sens ordinaire du mot même, ni la déclaration qui termine le verset 33, ne permettent de l’entendre autrement que de la mort de Jésus.

Jésus fait donc répondre solennellement à Hérode, non seulement que bientôt il ne sera plus pour lui un sujet de crainte, mais que, pour sa vie sur la terre, tout sera accompli (comparer Jean 19:30).

Seulement (cela concédé il me reste ceci :) il faut (en vertu de la volonté supérieure de Dieu) que je marche, que je continue ma route, pendant le court temps qui me reste, m’avançant vers la capitale de la Judée; car, malgré la menace d’Hérode de me tuer, ce n’est pas ici que je mourrai; c’est Jérusalem qui a le triste privilège de tuer les prophètes ! (verset 34)

Il y a une poignante ironie dans ce terme : il ne convient point, cela serait contraire aux usages et à l’esprit de la théocratie qui a son siège à Jérusalem. Il ne faut pas prendre à la lettre cette expression d’une tristesse indignée; car plus d’un prophète, et Jean-Baptiste, le dernier de tous, est mort hors de Jérusalem.

Voir, sur ces deux derniers versets, Matthieu 23:37-39, notes.

Le texte reçu porte : « Voici, votre maison vous est laissée déserte. Mais en vérité, je vous dis ».

Les deux mots soulignés ne sont pas authentiques.

Le mot déserte est douteux même dans Matthieu, d’où il parait avoir été introduit dans le texte de Luc.

Jésus veut donc dire : « Quand je m’en serai allé, votre maison (votre ville, votre temple) vous reste encore pour un temps, sous la protection divine; mais, dans votre abandon, je ne vous apparaîtrai plus comme Sauveur ».

Je vous dis que vous ne me verrez plus jusqu’à ce qu’arrive (le jour) où vous direz, d’après A, D et le texte reçu; ou, jusqu’à ce que vous disiez, d’après Codex Sinaiticus, B, et quelques majuscules La première leçon est préférable.

D’après la place que Luc assigne à ces paroles, quelques interprètes pensent que les derniers mots désignent le moment prochain où Jésus fera son entrée à Jérusalem, le jour des Rameaux, et où ses adhérents de la Galilée le salueront en s’écriant : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !

Mais quelle mesquine interprétation d’une pensée énoncée sous une forme si solennelle et précédée de la plainte douloureuse du verset 34 ! Non, il s’agit du sévère jugement de Dieu, d’après lequel le peuple d’Israël sera privé de la présence du Sauveur jusqu’au jour de son retour dans la gloire, jour où tous ceux qui auront cru en lui le recevront avec cette acclamation si connue et sacrée pour des Israélites (Psaumes 118:26).

À moins d’admettre la supposition, très peu vraisemblable, de quelques interprètes (Stier), que Jésus a prononcé deux fois ces solennelles paroles, il faut choisir entre Matthieu et Luc. On ne peut nier qu’il y ait dans Luc une liaison très naturelle entre nos deux versets et les paroles de Jésus qui précèdent.

Mais comme la circonstance où les place Matthieu est plus solennelle et plus vraie ! Avec lui, nous sommes à Jérusalem même, la ville ingrate et rebelle, à laquelle Jésus adresse directement ce dernier cri de douleur, à la suite de son grand discours contre les chefs de la théocratie juive.

Les mots : combien de fois ai-je voulu…rappellent à cette cité les diverses visites de Jésus, que nous connaissons par saint Jean et que supposent les synoptiques.

C’est aux habitants de Jérusalem encore que Jésus dit, au moment de les quitter pour toujours : votre maison vous est laissée.

Et enfin, ce n’est qu’à ce moment suprême qu’il pouvait ajouter : vous ne me verrez plus. Ces paroles seraient inexplicables dans la situation où Luc les fait prononcer, puisque Jérusalem allait bientôt revoir le Seigneur qui, durant une semaine entière, fera entendre dans ses murs quelques-uns de ses plus solennels appels.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 13". "Bible annotée". https://www.studylight.org/commentaries/fre/ann/luke-13.html.
 
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