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Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-26
Plan
3>Le discours de Pierre
Pierre prend la parole dans une assemblée de cent vingt personnes environ (15).
a) La chute de Judas. Pierre rappelant la triste fin de Judas montre en elle l’accomplissement de l’Écriture, dont il cite divers passages (16-20).
b) Proposition de le remplacer. De la dernière des paroles citées, il conclut qu’il est nécessaire de remplacer Judas en choisissant un homme, parmi ceux qui ont suivi Jésus de son baptême à son ascension, pour être, avec les apôtres, témoin de la résurrection de Jésus (21, 22).
Le choix de Matthias
L’assemblée présente deux candidats. Elle demande au Seigneur de désigner celui qu’il a choisi. Le sort, consulté, tombe sur Matthias, qui est adjoint aux onze (23-26).
15 à 26 choix d’un apôtre en remplacement de Judas
En ces jours-là , c’est-à -dire dans les jours qui s’écoulèrent entre l’ascension et la Pentecôte. Pierre occupe ici, dès l’abord, parmi les frères (Codex Sinaiticus, B, A, C), c’est-à -dire parmi les disciples, comme porte le texte reçu, la première place que le Seigneur lui avait assignée.
Il propose à la communauté de remplacer Judas par un douzième apôtre. Il se garde bien de le nommer lui-même, comme l’aurait fait son prétendu successeur de Rome; ni les apôtres réunis, ni la petite Église qui les entourait ne voulurent prendre la responsabilité du choix à faire (versets 24, 26, notes).
Luc remarque que le nombre des disciples alors réunis était de cent vingt personnes (grec); cent vingt noms. C’étaient là probablement tous les disciples qui se trouvaient à Jérusalem; mais il y en avait beaucoup d’autres en Galilée, puisque cinq cents d’entre eux s’assemblèrent autour de Jésus ressuscité (1 Corinthiens 15:6).
Le crime et la fin horrible de Judas (verset 18) avaient fait sur tous les disciples une impression qui aurait pu ébranler leur foi. Pierre a donc à cœur de montrer à ses frères que la destinée de cet homme était l’objet de la souveraine prescience de Dieu et qu’elle avait été prédite dans, l’Écriture.
Le Seigneur lui-même avait plus d’une fois exprimé cette redoutable pensée (Jean 13:18; Jean 17:12, note), dans laquelle il ne faut point voir l’affirmation d’une fatalité inévitable, car jamais l’homme n’est privé de sa liberté, ni partant de sa responsabilité.
Pierre attribue à l’Esprit Saint les paroles de l’Écriture qu’il va citer (verset 20); et voilà pourquoi, à ses yeux, il fallait qu’elles fussent accomplies.
Les paroles que Pierre a en vues sont celles qu’il citera au verset 20, et non, comme on l’a supposé, le passage bien connu en Psaumes 41:10 (comparer Jean 13:18).
Avant de citer les passages de l’Écriture auxquels il a fait allusion, Pierre tient à rappeler à tous qui était Judas et quelle sainte et belle vocation il avait abandonnée pour s’en aller à une fin si affreuse.
Il introduit cette caractéristique par la conjonction car, parce que, qui prend ici, comme Jean 2:18; Jean 9:17, le sens de : en tant que.
Le second passage cité au verset 20 parle de la destitution d’un serviteur infidèle à sa charge; c’est pourquoi, par anticipation, Pierre accentue le contraste entre le rôle de Judas et sa qualité d’apôtre : il était compté parmi nous (apôtres) et (grec) il avait obtenu le lot de ce ministère (ou de ce service).
Ce mot le lot désigne ce qui est échu à quelqu’un par le sort; puis, par extension, toute part qu’on obtient, soit par héritage, soit par une charge dont on est revêtu. Pour Judas, c’était l’apostolat. Or ce malheureux vendit ce précieux lot et reçut en échange le salaire de l’injustice, avec lequel il acquit un champ.
L’apôtre rattache à cette triste acquisition la fin tragique du traître. Son récit diffère notablement de celui de Matthieu (Matthieu 27:3-10). D’après ce dernier, Judas mit fin à ses jours en s’étranglant, et le sanhédrin, après avoir délibéré sur l’emploi qu’il devait faire des trente pièces d’argent jetées par Judas dans le temple, décida l’acquisition du champ d’un potier pour la sépulture des étrangers.
On a supposé, pour accorder les deux traditions divergentes, que Judas s’était pendu et que, la corde ayant cassé, son corps tomba et se rompit, et que, d’autre part, Pierre attribue à Judas lui-même l’acquisition du champ faite par le sanhédrin, parce que le prix de ce champ appartenait au fond à Judas. Pour ingénieuses que soient ces tentatives de conciliation, elles donnent de notre texte une interprétation qui s’écarte de son sens premier et naturel.
Ce qui a été généralement connu à Jérusalem, c’est. tout ce qui est raconté au verset 18. De là le nom donné par le peuple à cette sinistre localité, le champ du sang (Matthieu 27:8, note).
À cause de ces mots : dans leur propre langue, et de l’interprétation grecque d’un nom hébreu, inutile dans le discours de Pierre qui parlait en cette langue à un auditoire israélite, on a supposé que verset 19 est une remarque insérée ici par Luc, ce qui est très probable.
Calvin et plusieurs interprètes modernes considèrent versets 18, 19 comme une parenthèse explicative de l’auteur des Actes. Mais le donc du verset 18 semble prouver que celui-ci fait partie du discours de Pierre.
Dans le Psaumes 69:26, le texte hébreu porte : Que leur demeure soit dévastée et qu’il n’y ait plus d’habitants dans leurs tentes.
La seconde citation, Psaumes 109:8, est conforme à l’hébreu et à la version des Septante. Dans l’un et l’autre de ces Psaumes, l’auteur parle de ses ennemis, qu’il considère comme les ennemis de Dieu et de son peuple (Psaumes 69:28). Pierre applique à Judas les paroles du psalmiste (comparer Jean 13:18).
Dans cette application, la demeure que Judas a laissée devenir déserte par son crime, c’est son apostolat, comme cela ressort de la seconde citation. D’autres voient dans cette demeure la propriété acquise par Judas (verset 18); la première partie de la prophétie est accomplie, voudrait dire Pierre; il nous reste à en accomplir la seconde, en donnant la charge de Judas à un autre.
Le terme traduit par charge signifie proprement la fonction d’un surveillant (épiscopat).
La proposition que Pierre a préparée par son discours est de nommer un apôtre à la place de Judas. Mais puisqu’un témoin doit être parfaitement instruit de tout ce qu’il affirme, Pierre pose comme condition que l’élu ait (grec) marché avec les premiers disciples de Jésus, qu’il ait partagé la vie errante du Sauveur et des siens, et cela pendant tout le temps que le Seigneur Jésus (grec) est entré et sorti parmi nous.
Les limites du ministère caractérisé par cet hébraïsme (Jean 10:9, note) sont le baptême de Jean, qui l’inaugura (grec ayant commencé depuis le baptême de Jean), et l’ascension, qui en marqua le terme.
L’homme qui aura ainsi suivi Jésus du commencement à la fin de sa carrière terrestre pourra seul être témoin de sa résurrection. Il sera témoin de sa vie entière; mais Pierre concentre celle-ci dans la résurrection, qu’il considère comme le fondement de l’Évangile (comparer Actes 10:38-42).
On voit par ces paroles quelle haute idée les apôtres eux-mêmes se faisaient du témoignage apostolique, source unique et seule autorisée de tout ce que nous connaissons du Sauveur et de son œuvre.
On reconnut donc dans ces deux hommes les conditions qui précèdent.
D’où nous pouvons conclure que plusieurs disciples de Jésus le suivirent dans tout son ministère, comme les apôtres, ce qui n’est point expressément raconté dans les évangiles, mais ressort de récits tels que Luc 6:13; Luc 9:57 à 10.20.
Ils furent présentés par l’assemblée comme les deux candidats entre lesquels le sort devait décider.
On peut se demander si le sujet du verbe : ils présentèrent, ce sont les onze ou l’assemblée des cent vingt. D’après le cas analogue Actes 6:3-5, il s’agit plutôt de celle-ci.
Ces deux hommes ne sont du reste point connus dans l’histoire. Selon une tradition rapportée par les Actes apocryphes, ils avaient été des soixante-dix disciples envoyés en mission par Jésus.
C’est sans doute encore l’apôtre Pierre qui prononce cette prière au nom de tous (verset 15), mais c’est avec raison qu’elle est attribuée à tous les assistants, parce que tous priaient dans leur cœur.
Ce qu’ils demandent au Seigneur, c’est de montrer, de révéler par le sort qui va être jeté (verset 26), lequel de ces deux il avait choisi, afin que ce choix fut bien de lui et non des hommes.
Les mots ministère (service) et apostolat s’appliquent à une seule et même fonction. Judas l’avait abandonnée pour s’en aller en son propre lieu. Parole tragique qui, ici, ne peut signifier autre chose que le lieu ou l’état d’un malheur sans remède (Matthieu 26:24). Ainsi chacun, en mourant, s’en va en son propre lieu qui est déterminé par les dispositions intérieures de son âme.
D’autres explications données de ce terme, comme sa maison, ou le champ qu’il avait acquis (verset 18), ne se discutent pas.
À qui s’adresse cette prière ? Au Seigneur Jésus, répondent Bengel, Olshausen, Baumgarten, Ebrard, Lechler, parce que c’est par le nom de Seigneur que les disciples désignent toujours leur Maître (verset 6), et parce que c’est lui qui avait choisi tous ses apôtres et qui devait aussi choisir celui-ci.
C’est à lui également que s’adressera la dernière prière d’Étienne (Actes 7:59). Meyer pense, au contraire, que Pierre parle à Dieu, à qui appartient cet attribut de connaître les cœurs de tous (Actes 15:8; Luc 16:15; Jérémie 17:10).
Mais Jésus, même dans son état d’humiliation, « savait ce qui était dans l’homme » (Jean 2:25; Jean 21:17). Il n’y a rien dans le texte qui décide la question d’une manière péremptoire.
Les apôtres eurent recours à ce moyen du sort, parce que, d’une part, ils étaient convaincus que Judas devait être remplacé et le nombre de douze apôtres, voulu par Jésus, complété; et que, d’autre part, ils ne voulaient pas prendre la responsabilité de cette élection.
Mais ils n’agirent ainsi qu’après avoir prié et certains que le sort manifesterait réellement la volonté du Seigneur.
Bengel fait cette remarque que, tant que Jésus fut avec eux, les disciples n’employèrent jamais ce moyen, parce qu’il les conseillait en toutes choses, et qu’après la Pentecôte, ils n’y eurent jamais recours, parce que l’Esprit de Dieu les conduisait en toute vérité.
Cette observation est très juste et surtout applicable aux élections dans les Églises; mais notre récit prouve au moins que consulter ainsi la volonté de Dieu, quand on n’a aucun autre moyen de la connaître, n’a rien de contraire à cette volonté.
Quant à l’Ancien Testament, voir Lévitique 16:8; Nombres 26:52-56; Josué 7:14; 1 Samuel 10:20; 1 Chroniques 24:5; 1 Chroniques 25:8; Proverbes 16:33; comparer Luc 1:9.