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Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-22
3>1 à 7 Conduite des femmes chrétiennes envers leurs maris. Devoirs des maris
Pierre montre par ce mot qu’il poursuit l’exhortation commencée 1 Pierre 2:18, et qu’il veut s’adresser aux divers états de la vie sociale, comme le fait l’apôtre Paul dans Éphésiens 5:22 et suivants; Éphésiens 6:1 et suivants
Gagner à l’Évangile leurs maris qui lui sont encore étrangers, voilà le saint motif que l’apôtre donne aux femmes chrétiennes pour les porter à la soumission (1 Pierre 2:13) et à une conduite pure.
En effet, une vie sanctifiée par l’Évangile sera toujours le plus puissant témoignage pour la conversion des incrédules, même sans parole (verset 1).
Jeu de mots amené par la mention précédente de la Parole de Dieu. L’apôtre veut dire que la parole de la femme ne saurait avoir l’efficace de la Parole de Dieu, que la femme doit prêcher par sa conduite plutôt que par des paroles. Si son mari est encore opposé à l’évangile, c’est en effet la seule prédication capable de le convertir.
Des exhortations directes à la conversion, surtout si la conduite de la femme n’est pas en pleine harmonie avec ses paroles, seront le plus sûr moyen de l’éloigner toujours davantage. Du reste, on comprendrait mal ce conseil, d’une profonde sagesse chrétienne, si l’on en concluait qu’un sérieux témoignage rendu à la vérité, en parole, soit interdit à la femme, lorsque Dieu lui en fournit l’occasion.
Pierre veut dire simplement que la conduite agira même plus sûrement sans le secours de la parole.
Grec : En ayant considéré votre pure conduite dans la crainte. La crainte dont Pierre parle ici est le respect de la femme pour son mari.
D’autres y voient, comme dans 1 Pierre 1:17 et 1 Pierre 2:18, la crainte de Dieu, principe supérieur de la pureté de sa conduite.
Ainsi, la parure ne doit pas être (grec) celle du dehors, (verset 3) décrite par l’apôtre, mais celle de (grec) l’homme caché du cœur (le cœur, siège des affections, des dispositions morales). Ce terme est à peu près synonyme de « l’homme intérieur » (Romains 7:22; 2 Corinthiens 4:16); mais Pierre choisit à dessein un mot qui exprime le contraire du désir de paraître, la modestie qui se cache et s’efface volontiers.
En quoi consistera la parure de cet homme caché du cœur ? En un esprit doux et paisible. Mais comme cette douceur, cette paix sont des fruits de l’Esprit de Dieu, qu’ils sont par conséquent permanents, impérissables, et forment le contraste le plus absolu avec la parure extérieure, qui est la vanité et le néant même, l’apôtre les caractérise par ce mot frappant : La parure incorruptible (ou, comme d’autres traduisent : l’incorruptibilité) d’un esprit doux et paisible.
Cette parure-là, qui est d’un grand prix devant Dieu, ne peut jamais ni se corrompre ni périr. Entre ces deux sortes de parures, quelle est la femme chrétienne qui puisse hésiter ?
Exemples de cet « esprit doux et paisible » (verset 4) qui est la parure de la femme.
C’est dans Genèse 18:12, que Sara appelle Abraham : Mon seigneur.
Même les femmes païennes étaient devenues, par leur conversion à l’Évangile, les enfants de Sara, la vraie postérité d’Abraham (Romains 4:11; Galates 4:22 et suivants).
Elles montrent, en faisant le bien, qu’elles appartiennent à cette filiation spirituelle; et alors, quoi qu’elles puissent avoir à souffrir pour leur foi, même de la part de maris infidèles, (verset 1) elles peuvent ne craindre aucun sujet de frayeur (sens littéral), expression que l’apôtre emprunte au livre des Proverbes (Proverbes 3:25).
Ayez ce même esprit de douceur, de support, d’amour envers vos femmes (Éphésiens 5:25 et suivants, note).
Grec : cohabitez ou demeurez ensemble c’est-à-dire comportez-vous, conduisez-vous dans la vie domestique, (grec) selon la connaissance, soit la connaissance de l’Évangile, soit, plutôt, selon la sagesse, l’esprit de tact et de discernement qu’exigent de telles relations, comme le montre le motif indiqué dans les paroles qui suivent.
Grec : comme envers un vase, ou instrument plus faible, le féminin.
Les uns entendent cette expression du corps, de l’être physique, comme contenant et instrument de l’âme (comparer 1 Thessaloniciens 4:4). Mais, puisque la femme est distincte de l’homme par ses aptitudes intellectuelles et morales aussi, il vaut mieux voir dans ce terme une désignation de l’être entier (2 Corinthiens 4:7; Romains 9:21; 2 Timothée 2:20; 2 Timothée 2:21).
Le fort doit, en raison de sa supériorité déjà, être modéré envers le faible; mais à ce motif l’apôtre en ajoute un autre beaucoup plus élevé, plus saint : c’est la pensée que la femme, comme le mari est héritière de la grâce de la vie. Cette considération est applicable à tous nos rapports avec nos frères, et propre à sanctifier ces relations (verset 8).
Aussi bien les prières particulières que les prières en commun, dans le sein de la famille, sont infailliblement (grec) empêchées là où règnent des passions impérieuses, où manque la modération recommandée à l’époux chrétien. Ces passions font obstacle à la prière elle-même et pas seulement à ses effets (comparer Matthieu 5:23; Matthieu 5:24; 1 Timothée 2:8; Jacques 4:3).
Pierre étend à tous les croyants les recommandations qu’il a adressées aux époux. Les devoirs divers de la vie chrétienne, dans nos rapports avec nos frères, se réduisent à une humble et active charité.
Aimer comme Jésus-Christ a aimé, voilà tout le secret pour rendre ces relations intimes, grandes, saintes. On dirait que l’apôtre a emprunté, trait pour trait au caractère de Jésus les vertus qu’il prescrit ici au chrétien, depuis la compassion pour les plus faibles jusqu’à l’amour des ennemis (1 Pierre 2:21-23; Romains 12:17; Matthieu 5:44; Luc 6:27; Luc 6:28).
Qui veut pouvoir l’aimer, en jouir dans le vrai sens, ne pas se la rendre amère, y trouver de bons jours, malgré les misères qui en sont inséparables, qu’il renonce au péché qui y répand son poison.
La citation des versets 10-12 est empruntée au Psaumes 34:12-17, déjà cité 1 Pierre 2:3.
Dans le Psaume (Psaumes 34) il est ajouté : « pour exterminer leur mémoire de la terre ».
L’apôtre ne transcrit pas ces redoutables paroles, mais il en a dit assez pour montrer qu’elles sont dans sa pensée, comme dans celle du psalmiste.
L’apôtre sait bien que le monde peut, dans un sens, faire du mal et beaucoup de mal, au chrétien; il va le dire lui-même (verset 14); mais il ne voit le mal, dans le vrai sens du mot, que dans le péché (versets 10-12).
Pour celui qui est zélé pour le bien (le texte reçu porte : imitateurs du bien), le mal qui peut lui venir du dehors, à cause du nom de Christ, ne saurait que tourner à son bien (verset 14).
voir 1 Pierre 4:14; Matthieu 5:10.
Ésaïe 8:12; Ésaïe 8:13, cité d’après les Septante, qui portent : « Ne craignez point sa crainte (du peuple) et ne soyez point troublés; le Seigneur des armées (Zebaoth), lui, sanctifiez-le, et lui sera votre crainte ».
Au lieu des mots : le Seigneur Zebaoth, l’apôtre écrit, selon le texte reçu : « le Seigneur Dieu », et selon une variante (Codex Sinaiticus, B. A, C, versions) : « le Seigneur Christ ».
Puis à ces mots : sanctifiez-le, il ajoute : dans vos cœurs. Admirable contraste ! Pour ne point les craindre, craignez le Seigneur !
Mais au lieu de dire seulement : craignez le Seigneur, l’apôtre, comme le prophète qu’il cite, exprime la même pensée par ce mot plus énergique encore : sanctifiez-le dans vos cœurs, c’est-à-dire redoutez-le, adorez-le comme le saint, et ne l’associez dans votre cœur à aucune pensée, à aucun sentiment mauvais.
La citation (verset 14) porte dans l’original : ne craignez point leur crainte.
Leur crainte peut s’entendre de la crainte qu’ils éprouvent eux-mêmes ou de la crainte qu’ils inspirent. La première signification est bien celle du passage dans Ésaïe, mais la seconde est évidemment celle que Pierre veut exprimer : « Ne redoutez pas leurs menaces » (Oltramare); « n’ayez d’eux aucune espèce de crainte » (Stapfer).
Grec : prêts pour l’apologie (de l’Évangile de votre foi, Philippiens 1:7; Philippiens 1:17; Actes 26:2).
Le chrétien le plus simple peut et doit être toujours prêt, non pas sans doute à établir la vérité historique des faits évangéliques, ou à réfuter toutes les objections que l’incrédulité peut opposer à sa foi; mais (grec) prêt pour l’apologie, ou la défense, envers quiconque lui demande raison de son espérance, prêt à dire sur quoi et sur qui elle se fonde, et à montrer les fruits de paix et de joie dont elle est pour lui la source.
Il suffit pour cela de connaître le Sauveur par sa Parole, et d’avoir éprouvé dans son cœur la puissance régénératrice de sa grâce. Et le plus souvent un tel témoignage, simple, sérieux, fondé uniquement sur une vivante expérience, rendu, comme le veut l’apôtre, avec douceur et modestie, se trouvera être l’apologie la plus vraie, la plus puissante, la plus persuasive de l’Évangile.
Grec : avec douceur et crainte.
Ce dernier mot ne désigne pas, comme le pensent Calvin et plusieurs interprètes récents, la crainte de Dieu. La plupart de nos versions le traduisent par respect; ce serait la déférence envers ceux qui demandent compte de la foi, qu’ils soient des hommes sincères désireux de s’instruire, ou des juges siégeant dans les tribunaux, devant lesquels les premiers chrétiens étaient souvent appelés (comparer verset 16).
Mais le terme grec ne signifie pas proprement respect. Il faut l’entendre de cette crainte qui est de l’humilité, de la modestie, l’absence de toute présomption, de toute fausse confiance (Philippiens 2:12; 2 Corinthiens 7:15; Éphésiens 6:5).
Comparer 1 Pierre 2:12; 1 Pierre 2:20; Actes 23:1; Actes 24:16; 2 Corinthiens 1:12; 2 Corinthiens 4:2.
Sans cette bonne conscience et une bonne conduite qui ferme la bouche aux adversaires, il est impossible d’être « prêt pour l’apologie »; car alors on n’en a pas le courage, et si on l’avait, ce serait la hardiesse de l’hypocrite dont la vie dément les paroles et accuse la foi, au lieu de la justifier.
Mais le témoignage d’une vie saintement chrétienne rendra toujours confus les diffamateurs, précisément en cela même où leurs victimes sont calomniées, car il se trouve à la fin, et ils sont forcés de le reconnaître, que ce qu’ils condamnaient était conforme à la volonté de Dieu.
La plupart des critiques admettent la leçon de B : Vous êtes calomniés. Les autres majuscules portent : ils vous calomnient comme malfaiteurs.
Christ a souffert est la leçon de B. majuscules, adoptée par Weiss.
La leçon de Codex Sinaiticus, A, C, versions, porte : est mort.
Elle paraît être une correction amenée par les mots : une fois pour les péchés. Ici, comme à 1 Pierre 2:21, les souffrances de Jésus-Christ sont présentées en exemple à ceux qui souffrent. Ils souffrent injustement : qu’ils regardent à lui, le Juste qui a souffert pour des injustes.
Ce qui fait taire tout murmure, ce qui inspire la patience en humiliant, ce qui seul rend capable de souffrir comme Christ, c’est la pensée que ses souffrances ont été expiatoires : Christ a souffert une fois (dans la suprême épreuve de la mort Hébreux 7:27) pour les péchés, c’est-à-dire pour nous tous.
Celui-là seul qui a trouvé dans ces souffrances de Christ le pardon, la réconciliation avec Dieux la paix, la vie, ou, comme s’exprime l’apôtre, celui qui a été ramené à Dieu par le sacrifice de la croix, celui-là peut souffrir, mourir avec Christ, car le Sauveur n’est plus seulement pour lui un modèle extérieur, mais, demeurant au dedans de lui, il le transforme à sa ressemblance (comparer 1 Pierre 2:21, 2e note).
Voir aussi (Jean 12:32).
Afin qu’il vous amenât, est la leçon de B. Les autres majuscules portent : nous amenât.
Ces paroles achèvent le tableau des souffrances de Christ. Son œuvre est complète dans sa mort et sa résurrection. Elles se sont produites dans les deux domaines opposés de la chair et de l’esprit (Romains 1:3; 1 Timothée 3:16).
Le premier de ces termes désigne l’être matériel, corporel, psychique, qui constituait l’humanité réelle du Fils de Dieu, et en vertu duquel il a pu mourir.
L’esprit, qui est ici opposé à la chair, n’est pas, comme l’ont entendu les anciens interprètes, l’Esprit de Dieu, la puissance divine qui avait été le principe générateur de Jésus, (Luc 1:35) qui, ensuite, le ressuscita d’entre les morts et le glorifia dans le ciel. Il ne s’agit pas non plus de la nature divine de Jésus, par opposition à sa nature humaine; mais de l’esprit qui se trouve en tout homme et le rend capable de se développer dans la sainteté, d’être en communion avec Dieu et de saisir la vie éternelle (1 Pierre 3:4; 1 Pierre 4:6).
Christ a été vivifié quant à l’esprit, en ce que son esprit, dépouillé de son corps charnel par la mort, a reçu un nouvel organe, un corps spirituel. Et dès lors il peut manifester dans ses rachetés la même puissance de résurrection et de vie qui s’est exercée en lui-même (1 Corinthiens 15:42-45; 2 Corinthiens 3:17-18; 2 Corinthiens 4:10).
Cette grande pensée était propre à encourager et à fortifier des chrétiens appelés à souffrir et à mourir avec leur Sauveur.
Grec : Dans lequel (esprit, verset 18) étant allé, il prêcha…Où et quand ?
De ces deux questions dépend le sens de ce passage, qui est assurément l’un des plus difficiles du Nouveau Testament.
Luther pensait que la prédication de Christ dont il est ici question eut lieu par les apôtres, sur la terre, aux hommes considérés comme étant dans une prison, c’est-à-dire dans les liens de la chair et du péché; qu’elle consista, selon les paroles d’Ésaïe, (Ésaïe 61:1) à « annoncer aux captifs la liberté, aux prisonniers l’ouverture de leur prison ».
Calvin prend le mot que nous rendons par prison dans le sens qu’il peut avoir aussi de « lieu où l’on veille », ou « d’action de veiller »; l’apôtre voudrait dire simplement que les âmes des saints de l’ancienne Alliance étaient dans l’attente du salut promis et que Christ alla, après sa mort, en esprit, leur annoncer l’achèvement de son œuvre rédemptrice.
Dans ces deux interprétations, on ne parvient pas à établir une relation acceptable entre verset 19 et verset 20. De leur rapport, il ressort avec évidence que les esprits en prison (verset 19) sont ceux qui furent autrefois rebelles, lorsque, aux jours de Noé, la patience de Dieu attendait; en d’autres termes, ce sont les hommes contemporains du déluge.
Quelques interprètes (Baur, Immer, Spitta) y voient les anges, les « fils de Dieu », dont la chute est racontée Genèse 6:1 et suivants; comparez 2 Pierre 2:4. Mais leur chute se produisit antérieurement à la résolution prise par Dieu de détruire l’humanité, et non lorsque la patience de Dieu attendait. Du reste, il n’est dit nulle part que le déluge ait atteint ces « fils de Dieu ».
Si donc la prédication dont il est question a été adressée aux hommes de la génération de Noé, deux suppositions sont seules possibles : elle a été faite à ces hommes quand ils vivaient sur la terre, par l’esprit du Christ préexistant; ou bien ils l’ont ouïe après que le châtiment du déluge les eut réduits à l’état d’esprits en prison, et que Christ, après sa mort, alla leur prêcher dans la prison où ils étaient détenus.
Cette idée d’une activité du Ressuscité, qui se serait étendue à l’empire des trépassés, n’est pas sans analogie dans le Nouveau Testament. Le sens de Éphésiens 4:9 est incertain (voir la note); mais Philippiens 2:10 montre incontestablement que le règne de Christ doit s’établir au séjour des morts.
Des apocryphes fort anciens parlent de la prédication aux morts (Évangile de Pierre 41; Évangile de Nicodème 18-26).
Enfin la pensée que cette interprétation attribue à l’apôtre n’est pas sans lien avec le contexte.
Voici comment on peut, en l’admettant, concevoir la suite des idées. Pour encourager chrétiens à souffrir patiemment, Pierre leur dit que les souffrances endurées dans l’innocence ne sont pas inutiles, (versets 16, 17) et il le leur prouve par l’exemple de Christ qui, en souffrant, a fait beaucoup de bien puisqu’il a accompli ainsi la rédemption des pécheurs (verset 18); celle-ci, envisagée dans toute son ampleur, comprend l’offre du salut à la génération qui périt par le déluge (versets 19 et 20).
Ici, il faut le reconnaître, l’apôtre abandonne l’idée principale et s’engage dans des détours, dont sa pensée est coutumière. S’attachant aux souvenirs qu’il évoque, il montre dans la délivrance de Noé le type du salut offert à ceux qui croient en Jésus. Eux aussi ne sont qu’un petit nombre, et comme les habitants de l’arche furent sauvés au travers des eaux du déluge, ils le sont en passant par l’eau du baptême.
Cette allégorie était propre à confirmer leur assurance du salut, en dépit du peu de succès que rencontrait la prédication de l’Évangile, et à les rendre inébranlables au milieu de l’opposition du monde.
Il faut recourir à cette périphrase pour rendre d’une manière exacte et complète la pensée du texte grec, qui est extraordinairement concis.
La proposition commence par un pronom relatif ou neutre, que les uns rapportent à l’eau du déluge, (verset 20) les autres, avec plus de raison, à l’idée « d’avoir été sauvé dans l’arche au travers de l’eau ».
Cela trouve son antitype dans le baptême qui vous sauve vous aussi maintenant. Les mots soulignés se lisent seuls dans l’original.
Les faits historiques rapportés par l’Ancien Testament étaient revêtus, aux yeux des Juifs du siècle apostolique, d’un caractère prophétique; ils constituaient des types ou des modèles de ce qui devait apparaître aux temps du Messie. On appelait antitype l’événement ou l’institution qui réalisait le type précurseur.
L’apôtre voit dans le salut, dont le baptême est le signe et le moyen, l’antitype, l’accomplissement parfait de ce qui était préfiguré dans la délivrance de Noé et de sa famille.
Ce ne fut pas seulement leur vie corporelle que Dieu préserva de la destruction. Noé avait cru la Parole divine qui lui annonçait le jugement. « Par la foi » (Hébreux 11:7) il bâtit l’arche et « trouva grâce devant Dieu », tandis que le monde incrédule périt. Cet événement fut ainsi pour Noé une profonde expérience spirituelle, une sorte de régénération. Il ressortit de cette épreuve avec une vie nouvelle qu’il consacra à Dieu, comme nous le montre son sacrifice (Genèse 8:20; Genèse 8:21).
Or, il y a de même, dans le baptême, un jugement exercé sur l’homme pécheur qui, s’unissant par la foi avec Jésus-Christ meurt avec lui, est enseveli avec lui (baptême par immersion), se relève avec lui, pour vivre d’une vie nouvelle et consacrée à Dieu (Romains 6:1-11).
Dans le racheté de Christ se répète et se réalise tout ce qui s’est passé dans la personne du Maître, « mis à mort quant à la chair mais vivifié quant à l’esprit » (verset 18). Par là, il est séparé du monde incrédule qui périt sous le jugement divin.
Paul rapproche de même le baptême d’un autre fait de l’histoire sainte quand il dit : (1 Corinthiens 10:1; 1 Corinthiens 10:2) « Nos pères ont tous été sous la nuée, ils ont tous passé à travers la mer; ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer ». Et ainsi, ils échappèrent à la mort, tandis que les Égyptiens périrent par leur aveugle endurcissement.
Afin que nul ne se glorifie d’avoir reçu le baptême et ne se croie sauvé par une cérémonie tout extérieure, l’apôtre indique en deux mots ce que n’est pas et ce qu’est le baptême.
Il n’est pas l’action de déposer la souillure de la chair, c’est-à-dire un simple lavage d’eau, comme l’étaient les ablutions rituelles des païens et des Juifs, et comme le serait le baptême, si l’on s’arrêtait à l’acte matériel, qui n’est qu’un signe.
Mais il est la demande adressée à Dieu d’une bonne conscience. Le mot, que nous rendons ici par demande, ne se trouve pas ailleurs dans le Nouveau Testament. Il signifie, d’après l’étymologie, interrogation (version de Lausanne), ou examen (Calvin); mais on ne saurait y voir la mention des questions posées au catéchumène, car, dans notre contexte, c’est celui qui reçoit le baptême qui fait la demande.
La plupart de nos versions portent : l’engagement d’une bonne conscience, il s’agirait des résolutions prises par celui qui reçoit le baptême, des promesses qu’il fait à Dieu d’un cœur sincère, de l’alliance qu’une bonne conscience fait avec Dieu (Stapfer, d’après Luther).
Mais le sens d’engagement, contrat, alliance, est difficile à prouver. Le mot de l’original ne se trouve, avec cette signification, que dans la langue juridique au temps de Justinien. L’usage que le Nouveau Testament (Matthieu 16:1) et les Septante (Psaumes 137:3) font du verbe de même racine conduit plutôt au sens de demande, requête.
Une bonne conscience peut être le sujet qui fait la demande à Dieu; il faut alors sous entendre comme régime : le salut, ou traduire par un terme plus vague : l’aspiration d’une bonne conscience vers Dieu (Oltramare). Mais il nous paraît plus indiqué, dans notre contexte, de prendre une bonne conscience comme l’objet de la demande adressée à Dieu par celui qui est baptisé.
Dans la proposition correspondante, « les souillures de la chair » sont l’objet du « dépouillement »; de même, la « bonne conscience » est l’objet de la « demande ».
Demander à Dieu une bonne conscience, c’est pour le chrétien implorer le pardon de ses péchés au nom du sacrifice offert par Christ (Hébreux 9:14; Hébreux 10:22) et le secours du Saint-Esprit, qui lui permette de conserver une conscience sans reproche dans tout le cours de sa vie et spécialement en vue du témoignage qu’il doit rendre devant ceux qui « lui demandent raison de son espérance » (comparer verset 16, note).
Ainsi l’apôtre ramène la pensée de ses lecteurs à ce qui fait la signification profonde et vivante du baptême : la régénération par la résurrection de Jésus-Christ (1 Pierre 1:3).
Mourir avec Christ au monde, au péché, à soi-même, ressusciter avec lui à une vie nouvelle, par la même puissance divine qui l’a ramené d’entre les morts, c’est là le vrai sens du baptême (Romains 6:3 et suivants, note; Éphésiens 2:5; Éphésiens 2:6; Colossiens 2:12).
Voilà le terme glorieux de ce chemin que Christ a parcouru au travers de la souffrance et de la mort. Rien de plus encourageant pour ceux qui le suivent dans cette même voie.
En lui, ils sont « déjà ressuscités, déjà assis dans les lieux célestes » (comparer Éphésiens 1:19-23); car sa toute-puissance au-dessus de toute créature leur est un garant que rien ne saurait leur nuire ni les arracher de sa main.