Bible Commentaries
Apocalypse 13

versets 1-18

Apocalypse 13:1

SOMMAIRE DE APOCALYPSE 13

Deux bêtes, venant de la mer et de la terre

• La bête qui s’élève de la mer.
• Le dragon lui donne sa puissance.
• Une des têtes blessée à mort, puis guérie.
• Le pouvoir d’agir pendant quarante-deux mois lui est donné.
• La bête semblable à un agneau et qui parle comme un dragon.
• Elle sert la bête à sept têtes.
• La marque de la bête.

Je vis monter de la mer une bête

Le 12ème chapitre a montré l’hostilité implacable du dragon," le serpent ancien, appelé le diable et Satan," envers la femme; hostilité qu’il a manifesté lui-même sous diverses formes, Apocalypse 12:9 ; 20.2 ; le verset 17 décrit sa volonté de faire la guerre à la postérité de la femme. Ce chapitre a pour but de montrer les différentes formes sous lesquelles il a continué sa guerre. L’apôtre voit une bête, une bête sauvage, montant

de la mer

L’océan agité est un symbole de bouleversements.

Qui avait dix cornes et sept têtes

Elle porte la marque du serpent ancien, le dragon à sept têtes et dix cornes, Apocalypse 12:3 ; ce doit être une manifestation de la même puissance. C’est en effet le dragon qui a appelé la bête de la mer.

Et sur ses cornes, dix diadèmes

Le signe de l’autorité royale. Ils représentent dix rois ou dix royaumes, Apocalypse 17:12. Au chapitre 12, les têtes portent les diadèmes ; ici, ce sont les cornes. Il y a une raison à cela, nous le verrons par la suite.

Et sur sa tête des noms de blasphème

Si elles arborent des noms proclamant des honneurs divins ne leur appartenant pas, il s’agit en réalité de blasphèmes. Ces têtes représentent sept rois. Parfois, les rois se proclamaient Dieu, comme, par exemple, Alexandre, qui se disait le fils de Jupiter, ou les empereurs romains qui ont tous revendiqué des honneurs divins et exigé des hommes qu’ils adorent leurs effigies et qu’ils leur offrent des sacrifices. Voir Thème Johnson « La signification de la bête » 9756.

Apocalypse 13:2

La bête que je vis était semblable à un léopard

C’était une bête composite, réunissant les caractéristiques des bêtes que Daniel a vu dans sa vision, Daniel 7:1-6 ; cet animal rassemblait en lui toutes les bêtes de proie, cruelles et terribles. Il était une terreur pour les hommes.

Le dragon lui donna sa puissance

La bête fut appelée pour accomplir le travail du dragon et cautionnée par son autorité.

Apocalypse 13:3

Je vis une de ses têtes comme blessée à mort

Cette blessure à la tête était mortelle pour la bête elle-même, voir Apocalypse 13:12. Cette blessure fut causée par l’épée ; elle l’a reçue à la guerre, voir Apocalypse 13:14. Ce verset 14 suggère que la bête fut guérie grâce aux efforts de la deuxième bête citée en premier dans Apocalypse 13:11. Le symbolisme implique qu’une blessure mortelle a été infligée à la puissance représentée par la bête et que, alors qu’elle était morte ou sur le point de mourir, sa puissance fut restaurée grâce à l’art de la seconde bête. Voir Thème Johnson « La guérison de la blessure mortelle » 9757.

Apocalypse 13:4

Ils adorèrent le dragon

Étant derrière la bête et lui obéissant, ils adoraient en réalité le dragon qui avait donné sa puissance à la bête. Cependant, leur adoration s’exprimait envers la bête elle même.

Qui est semblable à la bête ?

Un tel langage place la bête au dessus des hommes. Il est souvent utilisé envers Dieu, Exode 15:11 ; Psaumes 113:5 ; Ésaïe 40:18. Le dragon, précipité hors du ciel et humilié, est adoré au travers de la bête.

Apocalypse 13:5

Il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles arrogantes

Des blasphèmes. Daniel affirme la même chose de la bête qu’il a vue dans sa vision, Daniel 7:25.

Quarante-deux mois

La même période qu’en Apocalypse 12:6 ; 11.2 ; 11.3 ; Daniel 7:25. La bête prévaudra sur l’Eglise pendant 1260 ans. C’est à l’évidence la période de la domination du monde sur l’Église. Voir Thème Johnson « Quarante-deux mois » 9758

Apocalypse 13:6

Elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes

Trois catégories de blasphèmes sont mentionnées :

1. contre Dieu ;
2. contre son tabernacle ;
3. contre ceux qui habitent dans le ciel.

Le premier point sera accompli en usurpant les prérogatives de Dieu ; le deuxième en proférant des malédictions sur l’Église véritable et le troisième, en condamnant les vrais adorateurs.

Apocalypse 13:7

Et il lui fut donné, etc

La bête reçut le pouvoir de faire la guerre aux saints et de les vaincre pour longtemps. Comparer avec : Apocalypse 12:14-17.

Il lui fut donné autorité

Sa domination fut universelle ; elle exerça son autorité sur « toute tribu, tout peuple, toute langue, toute nation. »

Apocalypse 13:8

Et tous les habitants de la terre l’adoreront

Tous lui rendront hommage, excepté les saints véritables, remplis de foi, cachés dans l’obscurité mais connus d’en haut et dont les noms sont écrits dans le livre de vie.

Apocalypse 13:9

Si quelqu’un a des oreilles, qu’il entende !

L’apôtre dit : prêtez attention à ce que je vais dire. Le verset suivant nous l’apprendra, Apocalypse 13:10.

Apocalypse 13:10

Si quelqu’un mène en captivité, il ira en captivité

« On récolte ce qu’on a semé,  » Galates 6:7 ; « on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez,  » Matthieu 7:2 ; Marc 4:24 ; Luc 6:38. Si la bête et ses adhérents mènent les saints en captivité, ils iront aussi en captivité; s’ils tuent par l’épée, ils seront tués par l’épée.

C’est ici la persévérance et la foi des saints

L’assurance que Dieu aura la victoire finale donne aux saints la patience et augmente leur foi.

Apocalypse 13:11

LA BÊTE QUI RESSEMBLAIT À UN AGNEAU

Je vis monter de la terre une autre bête

Jean voit un second monstre surgir de la terre, une bête qui a deux cornes comme un agneau mais qui parle comme un dragon. Il existe une relation entre la bête à dix cornes et celle à deux cornes.

Voyons de plus près :

1. elle exerçait l’autorité de la première bête en sa présence,
2. elle obligeait la terre à adorer la première bête,
3. elle disait aux habitants de la terre de faire une image de la première bête, Apocalypse 13:14.
4. elle animait l’image de la bête, et
5. elle faisait en sorte que tous ceux qui n’adoraient pas la bête fussent tués, Apocalypse 13:15.

Cet exposé montre qu’il existe une étroite relation entre les deux bêtes et que la deuxième aide et restaure la première. À la lumière de l’histoire, nous pensons que la première est la représentation symbolique de la puissance temporelle de Rome. La plupart des commentateurs protestants voient dans la deuxième bête l’image de la puissance spirituelle de Rome, puissance qui a donné naissance et édifié la domination temporelle de la Papauté. Les papes ont exercé à la fois l’autorité spirituelle et temporelle. La puissance papale a toujours été représentée par St Pierre brandissant l’épée et par les clefs ; l’épée de la domination temporelle et les clefs du royaume. Le pape n’était pas seulement le vicaire du Christ, mais aussi celui qui était au-dessus des rois de la terre. Aux temps de leur plus grande influence, les papes faisaient et défaisaient les rois et concédaient les royaumes.

Deux cornes comme un agneau... parlait comme un dragon

Il y a ressemblance avec l’agneau de Dieu mais c’est une contrefaçon. À nouveau, les événements qui se sont déroulés au cours des siècles ont amené les commentateurs à assimiler cet agneau à la voix de dragon avec Rome, ses bulles, ses anathèmes et autres fulminations contre ses ennemis.

Apocalypse 13:12

Elle faisait que la terre adorait la première bête

La puissance temporelle de Rome. Elle fut telle que si un roi ou un prince refusait de se soumettre aux envoyés du Pape, ses sujets étaient déliés de leur serment d’allégeance et priés de le déposer. S’ils refusaient, le royaume ou la principauté était frappé d’interdit, les Églises étaient fermées, les rites religieux suspendus, les morts ne pouvaient plus être ensevelis en terre consacrée. Une telle situation conduisait bien vite une population superstitieuse à la soumission afin d’être délivrée. La terreur née de l’abus de la puissance spirituelle conduisait à la soumission à la puissance temporelle de la Papauté. La seconde bête a conduit les hommes à adorer la première.

Apocalypse 13:13

Elle opérait de grands prodiges

Elle prétendait accomplir des miracles, et, par là, elle subjuguait les habitants de la terre. On ne peut dire qu’une chose: attention aux faux miracles !

Apocalypse 13:14

Elle séduisait... par les prodiges, etc

Le but de ces prodiges étaient de river les chaînes de la domination spirituelle afin d’exercer le pouvoir temporel.

Apocalypse 13:15

Il lui fut donné d’animer l’image de la bête

L’image de la bête, ou de l’ancienne puissance du paganisme, cette huitième tête qu’est le bête, et de celle à sept têtes, n’est pas une image inerte. Grâce à son art, le dragon-agneau lui a donné vie, l’a animée. La puissance spirituelle édifie la puissance temporelle et l’amène à devenir un système despotique, impérial. L’image a reçu le pouvoir de tuer tous ceux qui refusaient de l’adorer. Les terribles dragonnades du midi de la France, l’œuvre effroyable de l’Inquisition, la persécution sans pitié en Hollande; les scènes de mort et de sang causées par Rome dans beaucoup de pays en sont l’accomplissement.

Apocalypse 13:16

Elle fit que tous... reçussent une marque

La marque de la bête, c’est une sorte de cachet, un signe de reconnaissance entre tous ses adorateurs. Dans les temps anciens, les esclaves recevaient une marque, comme le bétail en reçoit une de nos jours. La marque de la bête devait être indélébile pour identifier sans doute possible ceux qui étaient soumis à son autorité. Certains y ont vu le signe de croix dessiné avec de l’eau sur le front des nouveaux convertis pour marquer leur entrée dans l’Église romaine. (Sans ce signe, personne n’hérite du salut). Quoiqu’il en soit, ce signe [charagma] en grec, cicatrice, marque de brûlure, morsure, etc., est appliqué sur le front ou sur la main, sièges de la pensée et de l’action. C’est une caricature du sceau imprimé aux élus, Apocalypse 7:3 ; 9.4 ; « ce dont la deuxième bête est incapable, c’est susciter un amour vrai, l’adhésion libre de consciences lucides. Elle ne peut qu’éblouir les foules par le vertige de paradis artificiels, qu’abasourdir les masses par des slogans ressassés. À défaut, la contrainte opérera ; car l’instant d’effervescence passé, l’humanité se réveille dans le vague et dans le désespoir. Veut-on la garder, il faut à tout prix la parquer dans la peur. Caricature de la communion fraternelle qui s’épanouit sous le régime de la grâce et où tous deviennent « un,  » comme le Père et le Fils dans la plénitude du Saint-Esprit, ici, tous sont zéro à l’image de la trinité satanique. La marque sur la main droite ou sur le front scelle les « tombeaux vivants » d’une humanité alignée. » (Charles Brütsch, dans « La clarté de l’Apocalypse » – Labor et Fides 1966, page 230).

Apocalypse 13:17

Et que personne ne pût acheter ni vendre, , etc

L’histoire nous rappelle que trois conciles au moins, ceux de Tours, de Constance et de Latrans, ont expressément défendu le commerce avec les hérétiques. (Ceux qui n’étaient pas loyaux envers le Pape).

Apocalypse 13:18

LE NOMBRE DE LA BÊTE

Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la bête

Le verset 17 parle du nom de la bête ; elle en a donc un. Il parle aussi du nombre de son nom. Son nom est un nombre. Nous souhaitons connaître son nom, et, si nous sommes capables de calculer son nombre, nous trouverons son nom. Le « nombre de la bête,  » c’est-à-dire le « nombre de son nom,  » est un nombre d’homme, et ce nombre est 666. Voir Thème Johnson : « Le nombre de la bête » 9759.