Bible Commentaries
Apocalypse 12

versets 1-18

Apocalypse 12:1

SOMMAIRE DE APOCALYPSE 12

Les visions de l’Église

• Le signe dans le ciel.
• La femme enveloppée du soleil.
• Sa descendance.
• Le grand dragon rouge.
• Le conflit dans le ciel.
• La guerre contre le fils de la femme.
• L’enfant mis à l’abri.
• La femme se réfugie au désert.
• L’eau lancée par le serpent.
• La terre vient au secours de la femme.

Une femme enveloppée du soleil

La femme est un symbole souvent utilisé dans les écritures. « Dites à la fille de Sion : voici, ton Sauveur arrive,  » Ésaïe 62:11. Ici, elle se rapporte à l’Église. Paul dit : « Nous ne sommes pas des enfants de l’esclave, mais de la femme libre,  » Galates 4:31. Tous s’accordent qu’ici la femme libre représente l’Église. Jean voit descendre la nouvelle Jérusalem parée comme la fiancée qui va à la rencontre de son époux, Apocalypse 21:2 ; la fiancée, l’épouse de l’Agneau, ici et en Apocalypse 21:9 ; il est partout question de l’Église. Plus encore : Paul parle de Jérusalem comme étant notre mère, allusion à l’Église, Galates 4:26. Nous sommes donc en accord avec ce qui précède lorsque nous affirmons qu’ici aussi, la femme symbolise l’Église.

Enveloppée du soleil

Cela veut dire que l’Église véritable brille de l’éclat du soleil de justice.

La lune sous ses pieds

Nous y voyons l’AT, ou l’ancienne dispensation, qui ne brillait que d’une lumière réfléchie et qui est subordonné à la nouvelle alliance de l’Église.

Une couronne de douze étoiles

Elle peut être expliquée par les douze apôtres, lumières de l’Église, et une gloire croissante pour elle. Voir Thème Johnson : « Introduction au chapitre 12 » 9754. Voir Thème Johnson : « Apocalypse 11:19 » 9755.

Apocalypse 12:2

Elle criait, étant en travail

Nous devons laisser les Écritures s’expliquer par elles-mêmes. « À peine en travail, Sion a enfanté ses fils,  » Ésaïe 66:8 ; le travail de Sion crée un accroissement. Voir aussi Ésaïe 54:1 ; 49.20, où la même image est utilisée. L’état de la femme implique une Eglise souffrante, dans l’affliction, mais qui, au travers de ses souffrances, contribue à l’accroissement des saints. C’est une période où la persécution amène la multiplication des saints.

Apocalypse 12:3

C’était un grand dragon rouge

Un autre prodige apparut dans le ciel, un grand dragon rouge qui avait sept têtes et dix cornes. Nous connaîtrons qui il est au verset Apocalypse 12:9 ; il est une manifestation diabolique. Le diable l’utilise pour ses propres desseins. La couleur rouge indique que c’est une puissance de persécution.

Ayant sept têtes et dix cornes

L’explication des sept têtes se trouve en Apocalypse 17:9 ; où la bête à sept têtes apparaît encore et où il nous est dit que les sept têtes sont sept montagnes et sept rois ; les dix cornes figurent dix royaumes qui n’existent pas encore. Nous voyons aussi ce monstre à dix cornes apparaître en Daniel 7:7 ; il en sera parlé plus particulièrement au chapitre 17, mais on peut déjà dire qu’il est douteux qu’il représente les puissances terrestres persécutrices qui se sont opposées à Dieu et à son Israël ; la grande puissance mondiale qui s’est levée contre Dieu. Cette puissance mondiale apparaît comme étant la Rome païenne persécutant la femme, l’Eglise. Le dragon était l’étendard de la Rome païenne au troisième siècle ; beaucoup d’auteurs anciens le certifient.

Apocalypse 12:4

Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel

Ceci peut indiquer la grande puissance du dragon. Il y a peut-être une signification plus particulière. Nous avons vu aux chapitres 8 et 9 que le monde romain antique était divisé en trois parties et que le terme « tiers » était utilisé pour chacune de ses parties. Au début du quatrième siècle, quand le christianisme fut prêt de triompher du paganisme, l’empire romain montra ces divisions ; dans deux des parties, la tolérance existait. Mais dans la troisième partie se déroula la plus amère des persécutions, et, finalement, Maximien, entra en guerre contre Constantin. S’il était vainqueur, son but était de rétablir partout les anciennes religions païennes. Ceci peut être symbolisé par

Le dragon se tint devant la femme

Dans une tentative d’anéantissement des saints, la descendance de la femme, les enfants de l’Église.

Apocalypse 12:5

Elle enfanta un fils

Si le lecteur veut se reporter en Apocalypse 12:17, il apprendra que le reste de la postérité de la femme, c’est : « ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus. » La descendance de la femme, sa postérité, ce sont les saints. Le fils est le symbole des membres de l’Eglise remplis de foi. Comment doit-il

paître les nations avec une verge de fer ?

Ceci implique une autorité ferme, permanente, mais aussi tendre et aimante, et non une autorité sévère, rébarbative. Dans Apocalypse 2:27, il est aussi promis à celui qui vaincra de paître les nations avec une verge de fer. Dans Apocalypse 19:15, la même chose est dite de la parole de Dieu. Ceci s’accomplit par les saints. Ils posséderont la terre. Chaque genou fléchira et chaque langue confessera. Les royaumes de la terre deviendront les royaumes du Seigneur et de son Christ. L’enfant mâle, la descendance de la femme, les saints auront une complète domination, indiscutable, incontestable.

Et son enfant fut enlevé vers Dieu

Cette image implique toujours une exaltation glorieuse. Cela veut dire que Dieu veut protéger les saints et leur donner la victoire. Ceci s’est probablement accompli au cours du quatrième siècle, lorsque le christianisme a triomphé du paganisme.

Apocalypse 12:6

Et la femme s’enfuit dans le désert

Notons qu’elle s’envola au désert, la précision est apportée au verset Apocalypse 12:14. La signification de cette fuite sera développée dans la note relative au verset ci-dessus.

Apocalypse 12:7

Et il y eut guerre dans le ciel

La femme a été vue dans le ciel, et c’est là qu’elle va être assaillie. Mais un champion va combattre pour elle.

Apocalypse 12:9

Et il fut précipité, le grand dragon

On doit garder à l’esprit que Michel, la femme, l’enfant mâle, le dragon, la bataille et la chute du dragon sont tous des symboles. Ce symbolisme atteste de la défaite du dragon dans sa tentative. Non seulement il est vaincu, mais il est aussi humilié, précipité hors du ciel. La première tentative puissante de Satan pour « abolir le nom de Christ sur la terre,  » a remarquablement échoué. Nous avons déjà suffisamment écrit là-dessus pour montrer au lecteur que cela représente des faits historiques. La Rome païenne, le dragon, a frappé au cœur de l’Église. Le sang a coulé dans les rivières, le sang des saints, mais la grandeur de leurs vies et l’héroïsme de leurs morts ont rempli le coeur de leurs ennemis de crainte et de condamnation. Chacun des martyrs a suscité une armée prête à mourir pour Christ. Dieu a exalté l’enfant mâle, l’a pris dans son sein, l’a protégé et la Rome païenne a disparu. Le dragon n’a pas réussi. Consterné, il a été précipité sur la terre.

Apocalypse 12:10

Maintenant, le salut est arrivé, etc

C’est un chant de triomphe qui éclate dans le ciel. Ces chants sont toujours entendus lorsque la justice triomphe. Voir Apocalypse 7:12 ; 11.15. Ici, ce chant triomphant paraît célébrer le renversement du paganisme au quatrième siècle.

Apocalypse 12:11

Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’agneau

Voici la raison de la victoire remportée en Apocalypse 12:8 ; la bataille a été gagnée par le sang de Christ et la foi des saints.

Ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort

Ils voulaient offrir leurs vies pour Christ.

Apocalypse 12:12

Malheur à la terre et à la mer !

Ce n’est pas une imprécation, mais une prédiction. Satan, précipité hors du ciel, prendra une autre forme pour accomplir ses forfaits.

Apocalypse 12:13

Le dragon... poursuivit la femme

Sous une autre forme. Pas sous la forme d’une puissance païenne défiant Christ, mais peut-être déguisé en ange de lumière; il persécutera encore la femme.

Apocalypse 12:14

Les deux ailes... furent données, etc

L’Église persécutée aura les moyens de se cacher au désert. Elle disparaîtra à la vue. Cela durera

un temps, des temps et la moitié d’un temps,

ou un an, deux ans et la moitié d’une année : 42 mois, 1260 jours. Voir Apocalypse 12:6 ; 11.2, 3 ; nous pensons que cette période a pu commencer en l’an 533 après J. C. et s’est terminée à peu près à la fin du dix-huitième siècle. Voir Thème 9751.

Apocalypse 12:15

Et, de sa bouche, le serpent lança de l’eau comme un fleuve

Des persécutions dont le but est de rayer l’Église véritable de la surface de la terre.

Apocalypse 12:16

Et la terre secourut la femme

D’une façon quelconque, le flot des persécutions a été contrecarré et a manqué son but. Ceci doit se rapporter aux empêchements souvent dressés par les puissances séculières pour arrêter les persécutions. Les Hussites se sont défendus eux-mêmes contre le roi Sigismond en prenant les armes ; les princes germaniques ont protégé Martin Luther ; l’édit de Nantes a offert une trêve aux protestants français. Ce furent des temps où « la terre » engloutit le flot.

Apocalypse 12:17

Et le dragon fut irrité

Irrité par sa défaite. Il continua son combat en tentant de détruire la postérité de la femme. Cette vision semble révéler la persécution de l’Église véritable, d’abord par les païens, ensuite par la Rome papale. Ces persécutions eurent pour conséquence l’apparente disparition de l’Église véritable. Bien qu’invisible aux yeux de l’histoire durant cette période, l’Église véritable, nourrie de Dieu, survivait dans les cœurs des saints persécutés et cachés. La période de son exil commence a peu près en 533, sous le règne de Justinien, et prend fin avec le début du dix-neuvième siècle. Avant la fin de cette période, la mesure divine, le roseau des apôtres, mesura le temple, l’autel et les adorateurs. Il en est résulté qu’au début du 19ème siècle, l’Église véritable réapparut comme un corps visible, un peu partout dans le monde.