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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Revelation 13". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/revelation-13.html.
bibliography-text="Commentaire sur Revelation 13". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-18
Plan du commentaire biblique de Apocalypse 13
Apparition de la Bête
Jean voit monter de la mer une bête à dix cornes ornées de diadèmes et à sept têtes qui portent chacune un nom de blasphème. Elle réunit les traits du léopard à ceux de lâours et du lion. Le dragon lui donne son pouvoir (1, 2).
La Bête adorée par les hommes
Une de ses têtes, frappée dâune blessure mortelle, guérit. La terre entière, saisie dâadmiration suit la Bête et adore le dragon en célébrant la puissance de la Bête (3, 4).
La Bête fait la guerre à Dieu et à ses saints
Elle parle avec arroganceâ¯; il lui est permis dâagir pendant quarante-deux mois. Elle blasphème contre Dieu et le cielâ¯; il lui est donné de vaincre les saints. Elle est adorée de tous les hommes qui ne sont pas des rachetés de Christ (5-8).
Avertissement aux fidèles
Ãcouter. Danger de recourir aux armes charnelles. Montrer la patience et la foi des saints (9, 10).
La Bête qui monte de la mer
Verset 1
Les deux bêtes
Versets 1 à 10 â La bête qui monte de la mer
La bête qui monte de la mer est en tout semblable au dragon. Cette ressemblance est voulueâ¯; elle marque lâintime parenté des deux apparitions. La bête est une incarnation de Satan et de sa puissance. Elle représente le monde opposé à Dieu et soumis au «â¯prince de ce mondeâ¯Â». Ce pouvoir hostile existait au temps de Jean et dans lâhorizon historique quâembrassait son regard sous la forme de lâempire romain.
La bête monte de la merâ¯: pour un Oriental, un habitant de la Palestine ou de lâAsie Mineure, les armées et les gouverneurs envoyés par Rome venaient par la grande mer qui baigne ces contrées. Dâautres, considérant que les quatre animaux de Daniel (Daniel 7) sortent également de la mer, voient dans la mer la multitude agitée des peuples, ce sens leur paraît indiqué aussi par lâinterprétation que lâauteur donne (Apocalypse 17.15) des «â¯eaux sur lesquelles la prostituée est assiseâ¯Â».
Lâappellationâ¯: la bête, relève le matérialisme, la grossièreté, le caractère bestial de la puissance désignéeâ¯: tout ce qui est humain lui est étranger. Les divers attributs de la bête sont fournis par la vision des quatre bêtes à Daniel 7.
Les dix cornes sont celles de la quatrième bête de Daniel. Elles apparaissent avant les têtes parce que la bête sort de la mer et que ses cornes sont visibles les premières.
Le texte reçu met les sept têtes avant les dix cornes. Câest une correction destinée à conformer notre texte à celui de Apocalypse 12.3. Les dix cornes sont surmontées de dix diadèmesâ¯: le sens de ce symbole sera expliqué Apocalypse 17.12, note. Ici elles figurent, comme dans Daniel, la force de la bête, force qui se manifeste dans un pouvoir royal.
Les sept têtes restent dans notre chapitre une énigme qui sera éclaircie à Apocalypse 17.10. Le nombre sept peut être résulté de lâaddition des têtes des quatre bêtes de Daniel (Daniel 7.3-7). Il peut signifier aussi, selon la symbolique de lâApocalypse, que la bête aspire à prendre la place de Dieu, à qui appartient le nombre sept, signe de la perfection.
Dans la description du dragon (Apocalypse 12.3), les têtes étaient ornées de diadèmes ici les diadèmes se trouvent sur les dix cornes de la bête et ses sept têtes portent chacune un nom de blasphème. Le pluriel des noms (Codex Sinaiticus, A, Q) ne change rien à lâimageâ¯: sur chaque tête un nom.
Ce nom de blasphème écrit sur la tête (comparez Apocalypse 3.12) serait une allusion au titre de divin que lâon donnait à lâempereur, après sa mort et au culte quâon lui rendait déjà de son vivant. Le refus de brûler de lâencens sur les autels érigés en son honneur fut souvent pour les chrétiens lâoccasion de persécutions sanglantes.
Verset 2
Cette description de la bête combine les traits des trois premières bêtes de Daniel, dont la première ressemblait à un lion, la seconde à un ours, la troisième à un léopard. Ces traits, ajoutés aux dix cornes, signe caractéristique de la quatrième bête de Daniel, indiquent que la bête de lâApocalypse, câest-à -dire lâempire romain quâelle figure réunit tous les caractères des monarchies représentées par les trois premières bêtes de Daniel.
Le dragon donna sa puissance à la bête. Jésus avait refusé lâempire du monde quand Satan le lui avait offert (Matthieu 4.8-10). Rome, dans son ambition de dominer toutes les nations, a fait alliance avec le prince de ce monde. Câest de lui quâelle tient son pouvoir. Le dragon et la bête représentent les mêmes intérêts et reçoivent les mêmes hommages (verset 4).
Ce trait sera expliqué à Apocalypse 17.11, où il est dit que les sept têtes représentent sept empereurs romains. On voit généralement dans la tête blessée à mort Néron, qui se tua le 9 juin 68 et qui, dâaprès un bruit répandu dans lâempire et particulièrement accrédité parmi les Juifs dâorient, nâaurait pas été vraiment mort, mais se serait réfugié chez les Parthes, dâoù il devait revenir un jour pour marcher contre Rome et reconquérir les hommages de toute la terre.
Des interprètes, qui ne peuvent admettre que Jean ait cru cette absurde fable, pensent pourtant quâil y fait allusion pour lui substituer sa prophétie de lâavènement de lâAntéchrist. Tandis que les peuples crédules et superstitieux attendaient le retour de Néron en personne, Jean enseignerait aux chrétiens quâun empereur devait sâélever, qui serait comme une réincarnation de Néron, ce monstre persécuteur qui a été, pour ses contemporains, un type de ce que sera a la fin des temps le grand adversaire, lâAntéchrist.
Dâautres enfin font remarquer que, si lâune des sept têtes est comme blessée à mort, la blessure est infligée à la bête elle-même.
Les motsâ¯: sa plaie mortelle fut guérie, doivent, dâaprès le grec, être rapportés à la bête et non à la tête. Ils en concluent que le fait qui excite lâadmiration de toute la terre, ce nâest pas le retour à la vie ou au pouvoir de lâempereur représenté par la tête blessée, mais la restauration de lâempire lui-même figuré par la bête.
Jean ferait allusion à lâébranlement causé dans lâempire par le suicide de Néron. Avec lui disparaissait le dernier empereur de la famille de Jules César. Pendant un interrègne de plusieurs moisâ¯; Galba, Othon et Vitellius, revêtirent la pourpre. On pouvait croire que lâempire romain allait sâeffondrer. Grande fut lâadmiration de toute la terre quand on le vit, sous la ferme et sage direction de Vespasien, se relever dans toute sa force (comparer verset 18, 2e note, Apocalypse 17.8 et suivants, notes).
La tête blessée à mort (grec comme égorgée à mort), qui représente lâAntéchrist rappelle lâAgneau qui apparaît lui aussi (Apocalypse 5.6) «â¯comme immoléâ¯Â» (Même terme en grec). Comparer ci-dessous verset 8.
Verset 4
Ce qui provoque lâadmiration et lâadoration de toute la terre, câest un pouvoir spirituel (le dragon, Satan) qui sâincarne en quelque sorte dans une puissance politique (la bête).
Une telle association a été de tout temps admirée des hommes et trop souvent ambitionnée par lâÃglise elle-même. Les hommages des adorateurs de la bête sâexpriment dans des termes qui rappellent ceux du cantique de Moïse (Exode 15.11).
Verset 5
Il lui fut donné par Dieu et non par Satan, comme le prouve le temps limité assigné à son activité.
Le traitâ¯: une bouche qui prononçait des paroles arrogantes, est pris dans Daniel 7.8.
Pour les quarante-deux mois, comparez Apocalypse 11.2, note.
Le texte le plus autorisé porteâ¯: il lui fut donné dâagir, grec de faire. Le texte reçu (Q) porteâ¯: de faire la guerre.
Au lieu deâ¯: agir pendant quarante-deux mois, on peut traduireâ¯: passer ou durer quarante-deux mois comparez Actes 20.3
Verset 7
La description des versets 6 et 7 rappelle Daniel 7.21â¯; Daniel 7.25.
Le tabernacle de Dieu est dans le cielâ¯; il ne représente pas le temple de Jérusalem, ce terme est expliqué par les mots mis en appositionâ¯: ceux qui habitent dans le ciel. Dans le texte reçu (Q. versions), ces mots sont précédés de la conjonction et, qui les coordonne simplement au nom et au tabernacle.
Les habitants du ciel sont les anges ou les fidèles glorifiés, distincts des saints (verset 7), auxquels la bête a licence de faire la guerre.
Ces saints sont «â¯le reste des enfants de la femmeâ¯Â» (Apocalypse 12.17).
La guerre et la victoire remportée par la bête, nâest ni le massacre des chrétiens par Néron en 64, ni la prise de Jérusalem par les Romains en 70, mais une grande persécution quâexercera lâAntéchrist à venir (comparer Apocalypse 11.7).
Verset 8
Grecâ¯: Tous les habitants de la terre duquel le nom⦠Ce pronom relatif au singulier (dâaprès C), quand il aurait fallu le pluriel, marque le caractère individuel de lâexclusionâ¯: chacun de ceux dont le nom nâavait pas été inscrit.
Dès la fondation du monde se rapporte à écrit dans le livre, dâaprès Apocalypse 17.8, plutôt quâà immolé (1 Pierre 1.20).
Le livre de vie appartient à lâAgneau immolé, parce que câest le Christ rédempteur qui procure le salut. Ceux qui ne le confessent pas sont des adorateurs de la bête.
Comparer Matthieu 13.9 et les exhortations aux sept Ãglises (Apocalypse 2.7, etc.).
Verset 10
Le texte de la première phrase du verset est assez incertain.
La plupart des éditeurs adoptent le texte de A, dans lequel le verbe mène est sous-entendu.
Les motsâ¯: en captivité, après sâen va, manquent dans Codex Sinaiticus, C, Q, etc.
Ces paroles annoncent la ruine certaine des persécuteurs, pour lâencouragement des persécutés (comparer Ãsaïe 33.1â¯; Genèse 9.6).
En même temps, ces derniers y trouvent un sérieux avertissement à ne pas employer les mêmes armes charnelles (comparez Matthieu 26.52)â¯; leurs seules armes légitimes sont indiquées iciâ¯: la foi et la patience. Celles-ci se fondent sur la certitude du triomphe de la justice divine.
Verset 11
La seconde bête et ses rapports avec la première
Jean la voit monter de la terre. Elle a deux cornes, comme un agneau, son langage est celui du dragon. Elle exerce lâautorité de la première bête sous ses yeux (11, 12a).
Son action sur les hommes
Elle les amène tous à adorer la première bête dont la blessure mortelle a été guérie. Elle les séduit par les prodiges quâelle opère ; elle leur persuade de faire de la bête une image quâelle fait parler ; et elle ordonne la mort de tous ceux qui nâadorent pas cette image (12b-18).
La marque et le nombre de la bête
Elle amène les hommes de toute condition à prendre une marque, sans laquelle ils ne pourront faire aucune transaction commerciale. Cette marque est le chiffre du nom de la bête. Celui qui a de lâintelligence est invité à le calculer. Câest 666 (16-18).
La bête qui monte de la terre (11-18)
La première bête était montée de la mer (verset 1, note). Celle-ci monte de la terre, ce qui signifie, dâaprès les uns, Quâelle était originaire dâorientâ¯; câest de lâorient, du continent asiatique que provenaient les magiciens et les propagateurs de religions et de superstitions qui envahirent Rome et lâempire à lâépoque impériale.
Dâaprès dâautres, la terre, opposée à la mer, image des foules agitées, désigne un état de choses plus stable, tel que le présentaient les peuples domptés et disciplinés par Rome.
Les deux cornes semblables à celles de lâAgneau ne sont pas un symbole de force et ne représentent pas deux puissances réunies, mais signifient seulement que la bête avait toute lâapparence extérieure dâun agneau.
Avec ce caractère contrastait le langage de la bêteâ¯: elle parlait comme un dragon, comme le serpent (Apocalypse 12.9â¯; Genèse 3.1â¯; Genèse 3.13)â¯; elle proférait des paroles de ruse et de mensonge, propres à séduire les hommes, à introduire dans leurs âmes un venin mortel.
Ce contraste rappelle la description que Jésus faisait des faux prophètes (Matthieu 7.15). Et, en effet, la seconde bête reçoit dans la suite de lâApocalypse (Apocalypse 16.13â¯; Apocalypse 19.20â¯; Apocalypse 20.10) le titre de «â¯faux prophèteâ¯Â».
Verset 12
Dâaprès cette description du rôle quâelle joue, la seconde bête représente la classe des prêtres païens, spécialement ceux qui étaient attachés au culte des empereurs. Avec lâaide de magiciens et de faux prophètes de toute sorte (Actes 13.6 et suivants), ils entretenaient au sein des populations une vénération superstitieuse de la puissance impériale.
Comparer verset 3, note. Ici encore câest la bête elle-même et non lâune de ses têtes seulement qui a été guérie de sa blessure mortelle et qui devient lâobjet de lâadoration des habitants de la terre.
Verset 13
La bête opère des signes et des miracles, comme Jésus lâa prédit des faux prophètes et des faux messies quâil annonçait (Matthieu 7.22â¯; Matthieu 24.11â¯; Matthieu 24.24â¯; comparez 2 Thessaloniciens 2.9â¯; 2 Thessaloniciens 2.10)â¯; elle imite les miracles dâÃlie (1 Rois 18.38â¯; 2 Rois 1.10) et des «â¯deux témoinsâ¯Â» (Apocalypse 1.5).
Verset 14
Comparer verset 3, note et verset 12. Ici il ne sâagit plus seulement dâune guérison de la bête, mais dâun retour à la vie.
La bête qui représente lâempire est de plus en plus identifiée avec lâempereurâ¯; câest ce quâindique en grec lâemploi du pronom relatif masculin relié au mot bête, qui est neutre.
Verset 15
Un des faux miracles mentionnés au verset 13.
La peine de mort était infligée à ceux qui refusaient de rendre leur culte à lâeffigie de lâempereur. Comparer Daniel 3.15.
Verset 16
On marquait au fer rouge les esclaves coupables de fautes graves.
Cette marque sâimprimait soit à la main, soit au front. Mais elle constituait une flétrissure, tandis que la marque prise par les adorateurs de la bête était un signe de dévotion ou dâassociation.
Elle imitait donc probablement les tatouages par lesquels les païens inscrivaient sur leurs corps les noms de leur dieu ou quelque formule magique. Chez les Hébreux mêmes, le prophète invite le fidèle à «â¯prendre sur sa main la marque de lâÃternelâ¯Â». Ãsaïe 44.5.
La marque de la bête est lâopposé de la marque mise sur le front des serviteurs de Dieu (Apocalypse 7.3).
Verset 17
Acheter et vendre est lâexercice dâune liberté essentielleâ¯; refuser à un homme cette liberté, câest lâexclure de la société et lui rendre la vie impossible.
Ce droit élémentaire nâétait accordé quâà ceux qui avaient la marque, le nom de la bête, câest-à -dire la marque qui consistait dans le nom de la bête, ou le nombre de son nom, câest-à -dire son nom écrit en chiffre (verset 18, 2e note).
Verset 18
Câest ici que la sagesse est nécessaire (même tournure verset 10)â¯; mais aussi elle suffitâ¯; il nâest pas besoin dâune révélationâ¯; celui qui a de lâintelligence peut calculer le nombre de la bête, car câest un nombre dâhomme, un nombre comme les hommes en emploient, qui a sa valeur propre et non une portée symbolique.
Telle est, semble-t-il, lâexplication la plus naturelle de cette expression obscureâ¯: un nombre dâhomme (comparer Apocalypse 21.17).
Lâavertissement qui est ainsi donné au lecteur nâétait pas superflu, car il pouvait être tenté de donner à ce chiffre étrange, 666, une valeur purement symbolique, comme en ont beaucoup dâautres nombres de lâApocalypse (Les 140000 rachetés, les 42 mois, etc.).
Des interprètes, encore aujourdâhui, trouvent dans ces trois 6 lâindication dâun triple effort manqué pour atteindre à 7, le nombre de la perfection.
Ce chiffre caractériserait la bête dans sa vaine tentative pour sâélever à la place de Dieu. Mais lâauteur nous dit que ce sens symbolique nâest pas le sens quâil a voulu cacher dans le nombre mystérieux. Celui ci renferme le nom de la bête.
Un art pratiqué surtout par les Juifs, adonnés aux recherches de la cabale, sâappliquait à représenter un nom par un nombre égal à la somme de ses lettres. Les Hébreux ni les Grecs nâavaient de chiffres. Les lettres de leurs alphabets leur en tenaient lieu. Chacune représentait un nombre. En additionnant les lettres dâun nom selon leur valeur numérique, on arrivait à un total qui figurait ce nom. Lâénigme à déchiffrer consistait à décomposer le chiffre de manière à retrouver les lettres du nom.
Si un nombre dâhomme signifie un nombre ordinaire, ayant sa vapeur propre, le nom renfermé dans lâénigme peut être un nom désignant lâempire figuré par la bête ou un mot destiné à caractériser la bête.
Beaucoup dâexégètes donnent à lâavertissementâ¯: câest un nombre dâhomme, un sens qui limiterait les recherches du nom proposé. Ils traduisentâ¯: câest le nombre dâun homme, câest le nom propre dâun individu. On peut objecter que si telle avait été lâintention de lâauteur, il aurait dû écrireâ¯: câest le nombre dâun certain homme. Il devait dâautant plus préciser que le lecteur ne sâattendait pas à avoir à chercher le nom dâun personnage particulier, puisquâil sâagissait du nom de la bête et que celle-ci représente lâempire romainâ¯; et, bien que lâauteur ait montré une tendance à identifier la bête avec un des empereurs (verset 14, note), câest la notion collective de lâempire qui prédomine.
Lâexplication qui a réuni jusquâici les suffrages du plus grand nombre de savants de toutes les écoles, est celle qui trouve dans ce nombre le nom de lâempereur Néron, écrit en lettres hébraïquesâ¯: NERON KESAR. On fait valoir en faveur de cette hypothèse quâelle concorde avec la variante déjà indiquée par Irénée et qui se lit dans C, dâaprès laquelle le chiffre serait 616. Il suffit, en effet, pour obtenir ce total, de retrancher le N et de lire NERO KESAR, ce qui est également admissible. Le nom de César Néron doit être celui que Jean avait en vue, car, à Apocalypse 17, il désigne clairement cet empereur comme la tête frappée mortellement, et, dit-on, il identifie avec lui la bête, qui jusque-là représentait lâempire.
On peut objecter à cette interprétation tout dâabord quâelle recourt à lâalphabet hébraïque. Il serait étrange que, dans un livre écrit en grec pour des Grecs, dans lequel tous les mots hébreux sont traduits, où lâauteur, pour indiquer le commencement et la fin, emploie la première et la dernière lettre de lâalphabet grec (Apocalypse 21.6), le nom énigmatique eût été calculé en lettres hébraïques. Or Irénée déjà (Adversus Hæres, V, 30) rapporte une tradition, dâaprès laquelle le calcul avait été établi en lettres grecques.
Une autre objection, de plus de portée encore, câest que ce nom est le nom de la bête et non pas seulement de lâune de ses têtes câest-à -dire un nom applicable à lâempire dans son ensemble et si lâempire devait être personnifié dans un de ses empereurs, câeût été dans lâempereur vivant au moment où le livre fut écrit. Dâailleurs lâauteur cache ce nom par prudence, parce quâil y aurait eu danger lâécrire en toutes lettres et non pour le vain plaisir de poser à ses lecteurs une puérile énigme. Or, quand lâApocalypse fut écrite, Néron était mortâ¯; Jean ne risquait plus grand-chose à stigmatiser son nom exécré.
Le nom quâil enveloppe de mystère doit désigner un souverain présent ou prochain, ou, plutôt encore, il sâapplique à la bête tout entière, à lâempire où Satan déploie sa puissance, pour le flétrir dâune épithète significative. Ce nom caractéristique, nous en avons perdu le secretâ¯; les tentatives pour le retrouver resteront probablement toujours vaines. Un des essais les plus anciens, déjà cité par Irénée, explique le nombre 666 par lâadjectif lateinos, écrit en lettres grecques et qui signifieâ¯: «â¯latinâ¯Â». Mais on ne voit pas bien à quoi rapporter cet adjectif au masculin, ni comment il pourrait désigner lâempire romain. La langue même que nous appelons le latin était connue des Grecs comme le «â¯romainâ¯Â» (Luc 23.38â¯; Jean 19.20). Et puis surtout câeût été là une désignation par trop insignifiante, quâil ne valait pas la peine de voiler par des combinaisons cabalistiques.
On ne saurait prétendre, en effet, que lâauteur devait, sans se trahir, faire deviner à ses lecteurs que la bête était Rome. Il les identifie si clairement à Apocalypse 17, quâil nâavait pas de raison de dissimuler leur relation dans notre passage. On peut faire les mêmes objections à lâexplication qui trouve dans le nombre 666 le mot hébreuâ¯: Romiith, romain.
Nous passons sous silence bien dâautres hypothèses. Quelques-unes sont sans rapport avec la bête de lâApocalypseâ¯: 666 donne le nom dâAdonikam, qui signifieâ¯: «â¯le Seigneur se lèveâ¯Â» et qui est cité (Esdras 2.13) comme le père de six cent soixante-six Juifs revenus de lâexilâ¯; ou encore 666 correspond à la somme des lettres du nom de Nimrod, fils de Kousch, écrit en hébreu (Genèse 10.8â¯; Genèse 10.9). On ne voit pas pourquoi la bête ou lâAntéchrist recevraient lâun ou lâautre de ces noms.