Lectionary Calendar
Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
video advertismenet
advertisement
advertisement
advertisement
Attention!
Take your personal ministry to the Next Level by helping StudyLight build churches and supporting pastors in Uganda.
Click here to join the effort!
Click here to join the effort!
Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
Ces fichiers sont dans le domaine public.
Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Philippians 3". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/philippians-3.html.
bibliography-text="Commentaire sur Philippians 3". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-21
Plan du commentaire biblique de Philippiens 3
Se garder des faux docteurs, Paul a renoncé à tout pour gagner Christ et atteindre le but
Le devoir de la joie chrétienne ; se méfier des mauvais ouvriers et de la circoncision quâils prônent ; les vrais circoncis sont ceux qui mettent toute leur confiance en Jésus-Christ et non dans la chair (1-3).
Paul aurait sujet de se glorifier en la chair plus quâaucun autreâ¯: par sa circoncision, par sa descendance du peuple de Dieu, par ses attaches pharisiennes, par son zèle, par sa justice selon la loi (4-6).
Mais tous ces privilèges, il en fait la perte avec joie ; il les méprise pour connaître et gagner Christ, être trouvé en lui, posséder sa justice, éprouver la puissance de sa résurrection, avoir part à ses souffrances et à sa mort et parvenir à la résurrection glorieuse (7-11).
Toutefois, Paul nâa pas encore saisi le prix qui est la perfection, mais il a été saisi par Christ et il fait une seule choseâ¯: oubliant tout ce qui est derrière lui, il court vers le but où Dieu lâa appelé en Jésus-Christ (12-14).
Verset 1
Se garder des faux docteurs (1-14)
Paul a renoncé à tout pour gagner Christ et atteindre le but. Les premiers mots de ce chapitre qui ne se lient logiquement ni à ce qui précède ni à ce qui suit et qui sont une salutation à la manière des anciens, semblent indiquer que lâapôtre voulait dâabord terminer ici sa lettre, ou du moins passer aux relations personnelles qui se trouvent à Philippiens 4. Cependant une exhortation fort importante se presse encore dans son cÅur (verset 2), et il y donne cours.
Sur cette sainte joie du racheté de Christ, qui est une force dans les combats et dans lâépreuve et à laquelle Paul exhorte fréquemment ses frères vers la fin de ses lettres, comparez Philippiens 4.4â¯; 2 Corinthiens 13.11â¯; 1 Thessaloniciens 5.16. Câest la joie du Saint-Esprit en eux (Romains 14.17â¯; 1 Thessaloniciens 1.6).
Ces paroles peuvent se rapporter à lâexhortation à la joie qui précèdeâ¯; mais il est plus probable quâil faut les rattacher aux avertissements qui suivent et que Paul avait déjà fait entendre à ses lecteurs, soit de vive voix, soit autrement. Il ne se lasse point dây revenir pour leur sûreté en présence du danger.
Verset 2
Ce sont les mêmes hommes que lâapôtre désigne par ces trois noms.
Le premier les marque comme impurs dans leur caractère et leurs motifs (en Orient, le chien est toujours le symbole de lâimpuretéâ¯: Matthieu 7.6â¯; Apocalypse 22.15)â¯; le second montre en eux des hommes qui se donnaient à eux-mêmes la mission de travailler dans lâÃglise (comparez 2 Corinthiens 11.13â¯; et ci-dessus Philippiens 1.14â¯; Philippiens 1.15)â¯; le troisième les désigne comme appartenant au parti des judaïsants, qui faisaient de la circoncision une condition indispensable au salut.
Lâapôtre, par un jeu de mots qui renferme une vive ironie, transforme cette circoncision en une simple incision ou mutilation (tel est le sens du mot traduit par fausse circoncision) et il fait sentir ainsi que câest à cela, en effet, que se réduit cette cérémonie religieuse, dès le moment quâon attache tant dâimportance à lâacte extérieur, matériel, en oubliant que la circoncision nâa de valeur que comme signe de la purification du cÅur et de la vie (comparer Philippiens 3.3â¯; Romains 2.28â¯; Romains 2.29).
Combien un tel avertissement est encore applicable à tous les genres de formalismeâ¯!
Verset 3
Les chrétiens sont les vrais circoncis, parce quâils le sont spirituellement, dans le cÅur (Romains 2.28â¯; Romains 2.29â¯; Colossiens 2.11).
Dès lors leur culte est vivifié par lâEsprit de Dieu (vrai texteâ¯; comparez Jean 4.23â¯; Jean 4.24)â¯; et ils se glorifient en Christ Jésus seul, parce quâils ont en lui la rédemption et la justification (1 Corinthiens 1.31â¯; 2 Corinthiens 10.17), et non en la chair, comme les Juifs qui mettaient leur confiance dans la circoncision et en dâautres privilèges extérieurs (Galates 3.3â¯; Galates 6.13).
Verset 4
Voir sur cette notion de la chair, par opposition à lâesprit, Romains 1.3, noteâ¯; comparez Romains 4.1, note et surtout Romains 8.1-13.
Verset 6
Voilà autant de privilèges dont Paul aurait pu se glorifier sâil avait voulu sâappuyer sur la chair, câest-à -dire sur ces choses extérieures, sans regarder aux dispositions du cÅur qui seules leur donneraient de la valeurâ¯: lui aussi a été circoncis selon la loi dès lâentrée de sa vie, étant Israélite de naissance et non seulement prosélyte comme plusieurs de ses adversaires.
Il appartenait à la tribu de ce Benjamin, le favori de son père, qui reçut de lui une bénédiction particulière (Genèse 49.27â¯; Deutéronome 33.12)â¯; à cette tribu toujours restée fidèle et dans laquelle était Jérusalem avec son temple.
Hébreu, fils dâHébreux, Paul descendait dâAbrahamâ¯; pour la doctrine et pour la stricte observance de la loi, il était de la secte austère et respectée des pharisiens (Actes 22.3â¯; Actes 26.5).
Nul ne lâavait surpassé en zèle, puisquâil avait persécuté lâÃglise chrétienne et quant à la justice de la loi, à cette justice que lui opposaient ses adversaires et qui consiste à suivre à la lettre chaque précepte, tandis que le cÅur reste inconverti, Paul était sans reproche de la part des hommes.
Verset 7
Ces privilèges, dans lâintention de Dieu, étaient certainement dâune grande valeur (un gain)â¯; mais comme Paul en avait abusé par orgueil, il les considère maintenant comme une véritable perteâ¯: ce qui ne veut pas dire seulement quâil les a perdus, quâil y a renoncé, mais quâils lui étaient vraiment devenus nuisibles (comparer Jean 9.41 note).
Câest dans ce sens quâun Père de lâÃglise a pu émettre lâidée paradoxale que «â¯les bonnes Åuvres sont nuisibles au salutâ¯Â», ce qui est vrai si ces Åuvres empêchent lâhomme de chercher son salut uniquement en Jésus-Christ.
Verset 8
Le verset 8 nâest pas une simple répétition du verset 7.
Paul veut direâ¯: «â¯Ce nâest pas seulement alors dans le premier feu de la conversion, que jâai considéré ces choses comme une perteâ¯; mais encore plus maintenant, après une longue expérience de la vie chrétienne, je regarde toutes choses, tout ce que ce monde pourrait mâoffrir, comme une perte. En comparaison de ce que jâai trouvé dans lâexcellence de la connaissance de Christ (Grecâ¯: «â¯une connaissance qui surpasse toutâ¯Â»), je méprise tout le reste comme des orduresâ¯Â».
Cette précieuse expérience de Paul est le principe universel de la vie chrétienne. Pour gagner Christ, se lâapproprier tout entier, être trouvé en lui (verset 9) dans sa communion, au dernier jour, il faut faire la perte de tout ce en quoi lâhomme naturel met sa confiance, être prêt à tout abandonner (Matthieu 10.38-39â¯; Matthieu 16.24â¯; Matthieu 16.25).
Verset 9
Lâapôtre ayant employé ce termeâ¯: ma justice, lâexplique par celuiciâ¯: celle qui me vient de la loi, celle quâil sâefforçait dâacquérir par lâobservation de la loi.
Cette justice ne saurait être le fondement de son espérance pour lâavenir. Il connaît une autre justice dont il a été mis en possession par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu sur la base de la foi.
Telle est la traduction littérale de ces mots dont le sens est suffisamment expliqué par les autres épîtres de notre apôtre (voir en particulier Romains 3.21-28, notesâ¯; Romains 10.3).
Mais pour sâapproprier cette justice, il faut être trouvé en Christ, dans une communion vivante avec lui par le lien intime de la foi, communion décrite en traits profonds dans les paroles qui suivent.
Verset 10
Ces paroles, aussi bien que celles du verset 9, se rattachent étroitement au verset 8.
Lâapôtre expose (versets 9-11) ce que câest que «â¯gagner Christâ¯Â». Câest dâabord posséder sa justice (verset 9)â¯; le connaître, luiâ¯; connaîtrai la puissance de sa résurrection, la communion de ses souffrances et de sa mort (verset 10)â¯; câest enfin parvenir par lui à la résurrection des mortsâ¯: vérités profondes quâon doit sonder par la méditation et dont il faut faire lâexpérience pour les comprendre.
Le connaître ce nâest point posséder une simple notion historique et intellectuelle de Christ, mais câest lâavoir embrassé par une foi vivante, être entré dans une communion intime avec lui (comparer Jean 10.14â¯; Jean 17.3).
La puissance de sa résurrection nâest pas seulement cette force divine qui a ramené le Sauveur dâentre les morts, lâa élevé à la droite de la majesté de Dieu et quâil déploie pour appliquer à tous ses rachetés les fruits de sa rédemption (Calvin et dâautres)â¯; ni seulement lâassurance de notre propre résurrection fondée sur la sienne, la victoire sur la mortâ¯; mais encore cette efficace de vie divine par laquelle le Seigneur ressuscité, en sâunissant à ses membres qui sont sur la terre, fait mourir en eux le vieil homme, ressuscite lui-même en eux, y reproduit son image, sa vie, jusquâau moment où ils seront consommés en lui et élevés dans sa gloire (comparer Romains 6.4-11, notesâ¯; et Romains 8.10-11â¯; Romains 8.17â¯; 1 Corinthiens 15.21â¯; 2 Corinthiens 1.9â¯; 2 Corinthiens 1.10â¯; Galates 2.20â¯; Ãphésiens 1.18-20â¯; Colossiens 3.1â¯; Colossiens 3.4, notes).
Les derniers mots de cette phrase expliquent les premiers. La communion des souffrances de Christ nâest point seulement une appropriation personnelle de ses souffrances par la foi en luiâ¯; câest une expérience réelle de ses souffrances, par laquelle chacun de ses membres ici-bas devient conforme à sa mort, câest-à -dire meurt avec lui, condition indispensable pour avoir part à la «â¯puissance de sa résurrection â¯Â»â¯; ou plutôt câest là une seule et même Åuvre de la grâce en nous, envisagée par son côté négatif, la mort et par son côté positif, la vie.
Lâétat du chrétien sur la terre est un état de souffrance, au dedans et au dehors. Il porte en tout lieu la douleur du péchéâ¯; il souffre de ses propres misères et de celles des autresâ¯; il lutte, il succombe comme son Sauveurâ¯; pour lui aussi la croix est lâunique moyen de la victoire. Ces souffrances sont celles de Christ mêmeâ¯; il les endure avec ses membresâ¯; câest le même combat, la même cause, la même force, le même but, la même couronne acquise par Christ et réservée aux siens (Romains 8.17â¯; Romains 8.26-27â¯; 2 Corinthiens 1.5â¯; Colossiens 1.24â¯; 1 Pierre 4.1, notes).
Verset 11
Grecâ¯: «â¯Si comment (en quelque manière) je parviendrai à la résurrection des mortsâ¯Â».
En un sens la résurrection des morts est universelle, tous y parviendront (Jean 5.29)â¯; mais Paul, dans les principaux passages qui traitent de ce sujet, nâenvisage que la résurrection des justes, la consommation du chrétien tout entier, corps et âme, glorifié par la puissance de résurrection et de vie, qui est Christ en lui. Cette espérance de lâapôtre nâest donc que le dernier trait, le couronnement de tout ce quâil a déjà exprimé au verset 10.
Mais pourquoi cette tournure dubitativeâ¯? Certes, il faudrait être bien étranger aux épîtres de Paul pour penser quâil doute de son salut final (comparer entre autres Romains 5.1 et suivantsâ¯; Romains 8.16â¯; Romains 8.28-39â¯; 1 Corinthiens 3.21-23â¯; Philippiens 1.5â¯; Philippiens 1.6â¯; 2 Timothée 4.7-8â¯; 2 Timothée 4.18).
Mais lâassurance de lâenfant de Dieu est une assurance morale, qui dépend des moyens de grâce et non une assurance mathématique.
Il marche par la foi et non par la vue. Sa vie est un combat perpétuel et qui dit combat, dit danger (2 Timothée 2.5). Il doit faire preuve dâune active vigilance, dâune consciencieuse fidélité, dâune humble dépendance de la grâce de Dieu, qui seule le gardera et lui assurera la victoire (comparer 1 Corinthiens 10.12â¯; 1 Corinthiens 9.27 et les belles paroles ci-dessous, versets 12-14).
Verset 14
Voici dâabord la version littérale de ces parolesâ¯: (versets 12-14) Non que jâaie déjà saisi, quoiâ¯? Ce verbe étant sans objet, les uns suppléent tout ce qui précède (versets 10 et 11)â¯; les autres, le but (verset 14)â¯; les autres, le prix (verset 14)â¯; ou que je sois déjà perfectionnéâ¯; mais je poursuis, mâefforçant de saisirâ¯; câest pourquoi aussi jâai été saisi par Christ (verset 12). Frères, je ne mâestime pas moi-même avoir saisi (verset 13)â¯; mais une seule choseâ¯: oubliant les choses, etc.
Ce mot énergique, absoluâ¯: une seule chose (comparez Luc 10.42), est ordinairement complété par un verbeâ¯: je faisâ¯; dâautres le relient au verset 13â¯: jâestime une choseâ¯; dâautres le laissent isolé, dans son sens absolu.
Dans ces versets lâapôtre représente le combat de la foi sous lâimage de la course telle quâelle avait lieu chez les anciens (1 Corinthiens 9.24-27, notesâ¯; et ci-dessus Philippiens 2.16). Par opposition à toute perfection imaginaire, soit légale, soit spirituelle, Paul confesse humblement que pour lui la vie chrétienne est encore un combat et le restera jusquâau terme.
Ce terme est indiqué à la fin du verset 14. Paul lâappelle le but et le prix, par où il entend la perfection (verset 12) Le point de départ de la course consiste à être saisi par Christ (verset 12)â¯; alors seulement le croyant peut songer lui-même à saisir le prix (Il est bon de remarquer cet emploi du même mot en deux sens différents). Il faut, en effet, que lâordonnateur de la course appelle celui qui doit y prendre part, lui ouvre la carrière, lui assigne sa place, dâoù il sâélancera vers le but. Câest ce que Christ fait pour tous les chrétiensâ¯; mais cette expérience initiale être saisi par Christ avait été plus frappante chez lâapôtre Paul, à cause de sa conversion extraordinaire, à laquelle il fait allusion.
Cette image pleine de vérité explique tout le reste dans les paroles de lâapôtreâ¯:
Dâaprès cette image, ce qui est en arrière et que le chrétien doit oublier, ce nâest pas seulement le monde et le péché, mais ses propres vertus, ses progrès réels, quâil pourrait être tenté de contempler avec complaisance en lui-même, tandis quâil oublierait ses fautes et ses misères. Dieu tient devant lui, au terme de la carrière, le prix glorieux de sa vocation en Jésus-Christ. Y parvenir, le saisir, doit être sa seule pensée, son unique affaire.
Verset 15
Les chrétiens parvenus à la maturité doivent être unis dans la même pensée et si en quelque chose ils diffèrent, attendre de Dieu la lumière ; en cela ils imiteront lâapôtre et tous ceux qui marchent comme lui (18-17).
Cela est nécessaire, car plusieurs marchent dâune telle manière, Paul le dit en versant des larmes, quâils se montrent ennemis de la croix de Christ ; ils marchent vers la perdition, car toutes leurs affections ont pour objet la chair et les choses de la terre (18, 19).
Les chrétiens au contraire ont leur patrie dans les cieux, dâoù ils attendent leur Sauveur qui couronnera son-Åuvre en eux en les rendant semblables à lui dans sa gloire (20, 21).
Tendre à lâunité, les hommes de la terre et les hommes du ciel (15-21)
Ãtre parfait ne peut pas, dâaprès ce qui précède, sâentendre dâune perfection morale absolue. Lâapôtre emploie souvent ce mot dans le sens de mûr, dâhomme fait par opposition à lâétat dâenfant (1 Corinthiens 2.6â¯; 1 Corinthiens 14.20â¯; comparez Hébreux 5.14).
Paul exhorte ceux qui ont atteint ce degré de perfection à avoir cette même pensée ou ce même sentiment.
Lequelâ¯? Les uns répondent en rapportant ces mots aux grandes pensées exprimées versets 9-11â¯; les autres, à celles des versets 12-14, câest-à -dire que, tout en retenant ferme son élection et sa vocation en Jésus-Christ, on ne se persuade pas légèrement dâavoir saisi le prixâ¯; mais que lâon se pénètre, au contraire, avec humilité et tristesse, de la distance qui nous sépare encore de lâentière sanctification du cÅur et de la vie, à laquelle nous devons tendre sans cesse.
Lâune et lâautre interprétations ont du vrai. La pensée dont le chrétien doit être rempli, câest celle qui ressort de lâexpérience faite par Paulâ¯: être tout entier en Christ, mais reconnaître et sentir tout ce qui lui manque encore.
Verset 16
«â¯La même penséeâ¯Â» (verset 15) dont tous les chrétiens doivent être animés, câest le centre même, lââme de la vie nouvelle en Christ.
Si un chrétien marche selon cette ligne de conduite, dans cet esprit, il se trouve sous la direction certaine de Dieu, sous la discipline de son Saint-Esprit.
Mais sur divers points secondaires de doctrine ou de conduite, il peut y avoir, entre ceux qui suivent cette voie, des différencesâ¯; à plus dâun égard ils peuvent penser autrement, tout en étant sur le même fondementâ¯; cela est dans la nature des choses et inséparable de la liberté évangéliqueâ¯; lâapôtre lâadmet sans hésiter.
Mais il est tout aussi convaincu que, si des chrétiens sont réellement sur «â¯le seul fondement que lâon puisse poserâ¯Â», conduits par le même Esprit de Dieu, ce qui manque à leur connaissance ou à leurs convictions leur sera révélé par cet Esprit, qui les rapprochera toujours plus de lâunité en toutes choses (verset 15).
En attendant, ils doivent user de support, de charité, respecter la liberté les uns des autres et surtout conserver lâunité dans tout «â¯ce à quoi ils sont parvenusâ¯Â» (traduction littérale). Paul en donne ici lui-même un mémorable exemple. Autant il se montre absolu lorsquâil sâagit de la vérité qui constitue lâessence même de lâÃvangile, autant il est large et éloigné de vouloir étouffer les convictions individuelles sous le poids de son autorité apostolique, quand il a affaire à des opinions secondaires et sincères, qui ne différent le plus souvent que par suite dâune connaissance imparfaite (comparer Romains 14.1â¯; Ãphésiens 1.17â¯; 1 Jean 2.20â¯; 1 Jean 2.27).
Le texte reçu donne ainsi ce versetâ¯: «â¯cependant, ce à quoi nous sommes parvenus, marcher selon une même règle, penser la même choseâ¯Â». Les mots soulignés ne sont pas authentiquesâ¯; ils ont été ajoutés dans lâintention de rendre plus claire la pensée de lâapôtre.
Verset 17
Nous nâavons tous quâun seul Maître, quâun seul modèle, Christ (Matthieu 23.8â¯; 1 Pierre 2.21). Aussi, quand lâapôtre en appelle à lâexemple de sa propre vie pour que ses frères sây conforment, ce nâest jamais dâune manière générale et absolue, mais, comme ici, relativement à quelque direction spéciale et pratique quâil vient de donner à ses lecteurs (1 Thessaloniciens 1.6â¯; 1 Corinthiens 11.1).
Il était indispensable que les membres les moins éclairés et les plus faibles de ces jeunes Ãglises, sortant des ténèbres du paganisme, eussent dans les apôtres de Jésus-Christ, de même que dans les chrétiens les plus avancés, un exemple vivant de la doctrine et de la vie nouvelles quâils prêchaient.
Aussi les apôtres nâhésitent-ils pas à rappeler aux ministres de la Parole quâils doivent se montrer les modèles des troupeaux (1 Timothée 4.12â¯; 1 Timothée 2.7â¯; 1 Pierre 5.3), ce qui implique, pour les fidèles, le devoir, non dâimiter aveuglément des hommes, mais de considérer avec respect ces serviteurs de Dieu dont les lumières, lâexpérience, la sagesse, la sainte vie sont évidemment des fruits de lâEsprit de Dieu en eux.
Au-dessous du seul Modèle parfait, il est utile de recevoir le témoignage vivant de ceux quâil a le plus enrichis de ses dons. Les paroles qui suivent montrent assez combien lâapôtre était fondé à faire un tel rapprochement.
Verset 18
Soit que lâapôtre reporte sa pensée sur les faux docteurs quâil a désignés auparavant (verset 2), soit quâil ait en vue dâautres membres indignes de lâÃglise, quâil avait eu souvent occasion de reprendre, de vive voix ou par ses lettres, il revient à eux maintenant avec une profonde douleur, afin de mettre en garde les fidèles contre un si pernicieux exemple. Ces hommes faisaient profession de christianisme et pourtant ils étaient ennemis de la croix de Christ.
Il nây a rien là de contradictoire, rien qui ne se voie chaque jour encore. Tant quâil sâagit dâembrasser la doctrine de Jésus-Christ comme un système, ou de professer lâÃvangile comme une religion de pures formes, les hommes dont parle lâapôtre sont des amis. Mais dès quâil faut admettre dans toute sa signification et toute sa puissanceâ¯; dès quâil faut consentir à nâêtre sauvé que par le mystérieux sacrifice du Calvaire, qui froisse et brise lâorgueil de la sagesse humaine et de toute propre justiceâ¯; dès quâil faut prendre cette croix humiliante, la porter à la suite de Jésus, accepter dây être crucifié avec lui, dây mourir à soi-même, au monde, au péché, alors ces faux amis deviennent aussitôt des ennemis. Or câest bien là ce que lâapôtre entend par ce seul mot, la croix (comparer 1 Corinthiens 1.17â¯; 1 Corinthiens 1.18â¯; Galates 2.20â¯; Galates 5.11-24â¯; Galates 6.12-14).
Lâinimitié de ces hommes, dont il va caractériser la vie, lui arrache des larmes de douleur.
Verset 19
Quiconque nâa pas été affranchi du monde et du péché par la croix de Jésus-Christ, quiconque est ennemi de cette croix, a encore ses pensées et ses affections sur la terre et dans lâesclavage de ses intérêts périssables.
Que les convoitises soient alors élevées, spirituelles et servent dâaliment à lâorgueil, ou quâelles rampent sur les objets grossiers des passions charnelles (avoir son ventre pour Dieu désigne dâune manière énergique les plaisirs de la table), le résultat est le même, la perdition (comparer Galates 5.21â¯; Galates 6.8â¯; notes).
Verset 20
Lâapôtre rattache la description de la vie chrétienne à ce qui précède, par cette particule car, comme motivant la profonde douleur que lui inspire la conduite de ceux qui nâont dâaffections que pour les choses de la terre.
Le mot traduit littéralement par bourgeoisie signifiait aussi chez les Grecs, en un sens dérivé, le genre de vie, la conduite, surtout dans les affaires publiquesâ¯; de la, dans nos vieilles versions, le mot de conversation (conduite).
Le sens littéral est celui qui convient le mieux à la pensée de lâapôtreâ¯: tandis que les hommes dont il vient de parler ne pensent quâaux «â¯choses de la terreâ¯Â», le chrétien a ses pensées et ses affections dans les cieux, qui sont sa patrie, sa bourgeoisie.
Ãtranger et voyageur ici-bas, dépris du monde et de ses avantages, tous ses désirs et toutes ses espérances tendent vers la possession pleine et entière de ces biens éternels dont il jouit déjà en partie par sa communion avec son Sauveur et son Dieu. Tout ce qui, sur la terre, est incompatible avec cette vie céleste vers laquelle il aspire, lui devient de plus en plus étranger. Aussi sa position actuelle est-elle un état dâattente, en vue du moment qui réalisera tous ses vÅux (comparer 1 Corinthiens 1.7â¯; 1 Corinthiens 2.13).
Celui quâil attend, câest le Seigneur Jésus-Christ, à sa seconde venue et il lâattend comme Sauveur (ou libérateur) de tout mal (verset 21). Nos anciennes versions effacent cette nuance de la pensée (Romains 8.19).
Verset 21
Telle est la rédemption complète du racheté de Christ. Aucun chrétien ne peut jouir dâune paix parfaite tant que la dernière trace du péché nâaura pas été anéantie en lui et que tout son être, lâesprit, lââme et le corps, nâaura pas été rendu à sa destination éternelle, la perfection. De là , son état dâattenteâ¯; il attend le Sauveur, qui achèvera son Åuvre en lui.
Paul ne nomme ici que la transformation du corps, parce que ce sera là , par la résurrection et la glorification, le dernier acte de lâÅuvre de Christ. Mais il laisse entrevoir un contraste immense entre le corps actuel et celui de la gloire. Il nomme lâun le corps de notre humiliation, ce que nos versions rendent par «â¯ce corps vil â¯Â»â¯; corps humilié en effet, puisquâil sert dâinstrument au péché, quâil est lâesclave de mille besoins matériels, des infirmités, de la mort et quâil doit enfin tomber en poudre et servir de pâture aux vers.
Paul désigne lâautre par ce seul mot qui dit plus que toutes les descriptionsâ¯: être rendu conforme au corps de la gloire de Christ, ou à son corps glorifié (Comparer, sur ce contraste du corps humilié et du corps glorifié, 1 Corinthiens 15.42-44).
Ainsi, «â¯nous lui serons semblablesâ¯Â» en toutes choses (1 Jean 3.2), pourvu que nous lui soyons devenus semblables spirituellement par notre communion avec lui. Quelle destinationâ¯!
Ici, comme partout, lâÃcriture nous fait voir dans la résurrection un acte de la puissance divine de Christ lui-même (Grecâ¯: «â¯selon lâénergie de pouvoir même sâassujettir toutes chosesâ¯Â», y compris la mort). Nous avons appliqué ce passage à la résurrection proprement dite, parce que telle est évidemment la pensée générale. Dâautres, prenant ce mot de transformation dans un sens limité, pensent que Paul veut parler, ici comme ailleurs (1 Corinthiens 15.52â¯; 1 Corinthiens 15.53â¯; 1 Thessaloniciens 4.15-17), de ceux qui vivront lors de la venue du Seigneur et qui, au lieu de ressusciter, seront changés. Si cette interprétation ne doit pas être exclue, elle est loin dâexprimer toute la pensée de lâapôtre.